États-Unis: les parents d’intimidateurs pourraient aller en prison


Est-ce une bonne idée d’envoyer les parents d’enfants intimidateurs, et ce, à la première offense. Faut dire que des fois, il y a des agressions qui sont graves entre jeunes. Il est vrai que des parents ne prennent pas compte des avertissements, cette loi pourrait changer quelque chose, cependant, il y a des parents qui sont vraiment démunis devant leurs enfants, offrir une aide sérieuse pourrait être mieux pour eux.
Nuage

 

États-Unis: les parents d’intimidateurs pourraient aller en prison

 

Archives TC Media

NORTH TONAWANDA, N.Y. — Le garçon de 13 ans a reçu le premier coup, quand un jeune plus âgé lui a asséné un violent coup de poing à l’extérieur d’un magasin à un dollar.

Sa famille a reçu le deuxième coup quand les policiers ont avoué à ses parents être essentiellement impuissants à punir l’agresseur de 15 ans.

«On nous a essentiellement dit qu’ils ne pouvaient rien faire, puisque c’était un mineur, a dit William Crago, dont le fils s’est ensuite promené avec un oeil au beurre noir. On nous l’a dit plusieurs fois: on ne peut rien faire.»

Tout ça vient de changer.

Une petite ville située au nord de Buffalo, dans l’État de New York, a adopté une nouvelle loi qui permet aux autorités d’envoyer les parents d’intimidateurs en prison pour 15 jours et de leur imposer une amende de 250 $ US.

Le conseil municipal de North Tonawanda a voté à l’unanimité, au début du mois d’octobre, l’amendement d’une loi existante pour ajouter l’intimidation, le harcèlement et la consommation d’alcool par des mineurs aux bris de couvre-feu dont les parents peuvent être tenus responsables.

Les élus ont aussi éliminé la possibilité d’un simple avertissement pour une première infraction, ce qui veut dire que les parents pourraient écoper d’une peine de prison ou d’une amende dès le départ.

Une coalition communautaire assemblée par M. Crago et sa femme Victoria après l’agression dont a été victime leur fils, le 8 mai, a réclamé ces changements, avec l’appui de la police et des écoles de cette ville de 31 000 habitants.

Même quand les jeunes sont reconnus coupables par la justice, dit M. Crago, les conséquences réelles sont rares. Le garçon qui a frappé son fils aurait écopé d’une période de probation, et seulement quand les Crago ont exigé qu’il soit reconnu coupable de voies de fait.

«Ça fera une grosse différence pour les groupes de trouble-fêtes incorrigibles», a dit le procureur de la ville, Luke Brown, qui rappelle que la police était impuissante face à un groupe de 10 ou 12 adolescents qui savaient «comment marcher le long de la ligne sans la traverser» et des parents qui n’en faisaient pas assez pour corriger ces comportements.

Habituellement, les policiers reconduisaient chez eux les jeunes voyous ou demandaient à leurs parents de venir les chercher, et parfois les parents dont l’enfant avait violé le couvre-feu recevaient une contravention, a dit la capitaine Thomas Krantz. La nouvelle loi, explique-t-il, ne vise pas les parents qui collaborent avec la police ou essaient de corriger la situation.

«C’est pour les parents (…) qui ne veulent pas faire ce qui doit être fait pour garder leur jeune dans le droit chemin, dit-il. Ceux qui disent, ‘Ce n’est pas mon problème’».

North Tonawanda s’est inspirée d’une loi similaire adoptée il y a quelques années par une poignée de villes du Wisconsin. Le chef de police de l’une d’elles, Dan Ault, reconnaît que ses policiers n’ont émis que quelques avertissements, et aucune amende, depuis l’adoption de la loi en 2015, mais il croit que la simple menace suffit à attirer l’attention des parents.

«Nous avons certainement découragé ces comportements, a-t-il assuré. (Les parents) font un peu plus attention. Pourquoi? Parce que ‘je ne veux pas atterrir en prison pour 15 jours et je ne veux pas payer une amende de 250 $ US’.»

MM. Crago et Ault rapportent avoir essuyé les propos de ceux qui dénoncent une «ingérence du gouvernement» ou qui croient que la loi ne fera qu’ajouter aux problèmes de foyers déjà troublés.

«Nous ne vous disons pas comment élever vos enfants, réplique M. Ault. Mais on vous demande de les élever. Veuillez faire partie de la vie de vos enfants.»

Une experte prévient toutefois que des recherches sont nécessaires pour déterminer si la responsabilisation des parents lutte efficacement contre l’intimidation.

«C’est très attirant de dire qu’on prend l’intimidation au sérieux et que les parents doivent être responsables, explique Amanda Nickerson, de l’Université de Buffalo. Mais si on veut vraiment que les jeunes adoptent un comportement plus positif et plus prosocial, j’ai de la difficulté à croire que punir un parent ou menacer de punir un parent (puisse aider).»

http://journalmetro.com

Tout sur l’intimidation


Cela fait longtemps que je n’avais mit de billet sur l’intimidation, mais c’est un sujet qui doit tous nous interpeler en temps qu’adulte, car l’intimidation n’est pas juste un phénomène québécois, le pourcentage d’intimidation et similaire en France et au USA, et  il faut se rendre compte qu’il y a beaucoup de blessures, d’humiliation qui sont ignorées et qui ne demande qu’un peu d’aide pour retrouver la confiance en soi
Nuage

 

Tout sur l’intimidation

 

 

ILLUSTRATION JULIEN CHUNG, LA PRESSE

Sophie Allard
La Presse

Quoi faire quand son enfant est bourreau ou victime d’intimidation? Qui peut vous aider à trouver les bons mots et les bons moyens pour régler le problème? Voici quelques pistes pour mettre fin à l’intimidation…

1. Qu’est-ce que l’intimidation?

«L’intimidation peut être un geste, une intervention ou un commentaire qui vise à blesser, humilier ou frustrer une autre personne», indique-t-on sur le microsite Moijagis.com, mis en ligne en février par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS).

Une simple moquerie? Une querelle entre copains? L’intimidation, c’est bien plus que cela. L’enfant intimidé vit de la détresse.

«Il doit y avoir une relation de pouvoir, de dominance entre les jeunes. L’un agresse, l’autre est victime. La notion de souffrance et de continuité dans le temps est bien présente», explique Égide Royer, psychologue, professeur en adaptation scolaire et codirecteur de l’Observatoire canadien pour la prévention de la violence à l’école, à l’Université Laval.

2. Quelle forme prend l’intimidation?

L’intimidation est partout, dans les rues comme au centre sportif, sur l’internet comme dans l’autobus. Elle est plus directe ou physique chez les garçons, plus indirecte ou sociale chez les filles. L’intimidation, selon Moijagis.com, c’est notamment:

– faire courir des rumeurs pour isoler une personne;

– parler ou écrire des méchancetés sur une personne ou diffuser ses secrets;

– humilier, menacer ou exclure une personne d’un groupe;

– briser ou voler les effets d’une personne;

– agresser physiquement ou sexuellement une personne (touchers inappropriés, bousculades, coups, morsures, etc.);

– diffuser des messages, des photos et des vidéos préjudiciables sur l’internet ou par téléphone.

3. Combien de victimes fait l’intimidation?

«Bon an mal an, entre 6% et 10% des élèves sont victimes d’intimidation de manière répétitive», note Égide Royer.

Ces chiffres sont semblables dans plusieurs pays, dont les États-Unis et La France.

«L’intimidation touche parfois les enfants qui ont une caractéristique qui les distingue, une différence, comme l’homosexualité, le surpoids ou un handicap. Mais le plus souvent, l’intimidation tombe sur quelqu’un comme un éclair dans le ciel bleu», poursuit M. Royer.

Souvent, les plus vieux s’en prennent aux plus jeunes. Un enfant qui a peu d’amis, qui souffre d’anxiété ou qui est replié sur lui-même et a une faible estime personnelle peut être une cible privilégiée, selon des études citées par Sécurité publique Canada.

4. Mon enfant est-il intimidé?

Les signes à reconnaître:

– ses vêtements sont déchirés, sales ou manquants (par exemple, une casquette volée);

– il a de la difficulté à dormir;

– il semble plus irritable ou malheureux;

– il perd le goût d’aller à l’école et évoque toutes sortes de raisons pour rester à la maison

«Les enfants intimidés sont jusqu’à 25 fois plus susceptibles de cumuler les absences», indique Égide Royer

– il n’a soudainement plus d’intérêt pour des activités qu’il aimait;

– il semble fuir certains endroits, il s’isole ou cesse d’utiliser l’internet;

– ses résultats scolaires chutent de façon inexpliquée.

5. Mon enfant est intimidé, comment puis-je agir?

– Initiez le dialogue.

Selon Égide Royer, «le parent doit poser des questions et laisser la porte ouverte si l’enfant ne se confie pas d’emblée».

– Restez calme, afin de rassurer votre enfant, et ne le blâmez pas.

– Si votre enfant reste muet, informez-vous auprès de ses amis.

– Conseillez à votre enfant de dénoncer ses agresseurs et d’éviter les gestes de représailles.

«Indiquez-lui qu’il n’y a rien de mal à le faire et qu’il faut du courage pour y arriver», dit-on sur Moijagis.com.

– Conseillez à votre enfant de rester avec des amis dignes de confiance et d’éviter les endroits propices à l’intimidation.

– Mettez au point avec lui une façon efficace de faire face aux attaques.

«On peut enseigner aux jeunes comment composer avec certaines personnes agressantes. Au besoin, on peut demander l’aide d’un psychologue, d’un psychoéducateur ou d’un autre intervenant», indique Égide Royer

. Selon Sécurité publique Canada, «des études démontrent que les réactions passives ou de peur, ainsi que les réactions agressives à l’intimidation, peuvent inciter l’auteur à continuer, d’où un cycle d’interaction agressive».

6. Quelles sont les conséquences possibles de l’intimidation?

Un enfant victime d’intimidation est plus susceptible de souffrir de maux de tête et de troubles digestifs.

«Les symptômes de dépression et l’anxiété sont plus fréquents chez l’enfant victime d’intimidation que chez les autres. Fait plus préoccupant, les troubles psychiatriques associés à l’intimidation tendent à persister au cours de la vie», dit-on sur Prevnet.ca, un réseau national ayant pour mission de mettre fin à l’intimidation.

On note aussi «un risque élevé de troubles d’adaptation scolaire» et «un taux élevé d’idées suicidaires chez l’enfant qui intimide, chez l’enfant qui en est victime et chez l’enfant qui est à la fois intimidateur et victime».

Chez les agresseurs, on remarque un risque plus élevé de consommer des drogues et de l’alcool et de poser des actes criminels plus tard: «60% des garçons qui intimident leurs pairs à l’école primaire possèdent un dossier criminel à 24 ans» (Prevnet.ca).

7. Comment dois-je agir auprès de l’école?

Si l’intimidation nuit au fonctionnement de l’enfant, il faut agir sans attendre. Égide Royer a établi la règle du 48-48-48:

– Avisez la direction d’école de la situation par téléphone. On devrait vous informer des mesures prises pour que la situation cesse dans au plus 48 heures.

– Si vous ne recevez aucune réponse, avisez par écrit la direction de l’école (avec copie conforme à la direction de la commission scolaire) et demandez une réponse dans les 48 heures suivantes.

– Si vous ne recevez toujours aucune réponse, avisez le Protecteur de l’élève attitré à la commission scolaire et demandez une réponse dans les 48 heures.

– En tout temps, si vous croyez votre enfant en danger, n’hésitez pas à appeler la police. L’intimidation peut être considérée comme un acte criminel, selon le Code criminel du Canada.

8. Qui est le Protecteur de l’élève?

«Le Protecteur est une personne neutre, indépendante, attitrée à la commission scolaire. Il intervient lorsque les droits et les besoins d’un jeune sont bafoués. Lors de situations où les parents sont insatisfaits des réponses obtenues de la part de l’école ou de la commission scolaire, ils peuvent frapper à cette porte. C’est comme un ombudsman», explique Égide Royer. Aujourd’hui, chaque commission scolaire a un Protecteur de l’élève.

9. Que puis-je faire en cas de cyberintimidation?

À l’ère de l’internet et des téléphones mobiles, l’intimidation survient souvent par l’entremise des réseaux sociaux et des textos. La marche à suivre, selon Moijagis.com:

– Encouragez votre enfant à privilégier le contact avec ses amis à l’extérieur de l’espace virtuel.

– Conseillez-lui d’éviter les endroits comme les sites de clavardage et les jeux en ligne, terrains propices à l’intimidation.

– Recommandez à votre enfant de ne pas répondre aux messages intimidants.

– Bloquez les adresses des personnes qui l’intimident et, si vous le jugez bon, retracez-les.

– Dites à votre enfant de sauvegarder les messages d’intimidation reçus.

– Conseillez-lui de s’adresser à un adulte responsable à l’école.

– En tout temps, appelez la police si la sécurité de votre enfant vous semble compromise.

10. Comme parent, que dois-je éviter de faire?

– Ne jouez pas à l’autruche et ne minimisez pas la gravité de la situation.

– Ne paniquez pas et ne mettez pas la responsabilité sur les épaules de votre enfant. Il a besoin de votre soutien.

– Oubliez la médiation.

«Dans un contexte d’inégalité, dans une situation de pouvoir, toutes les études le disent: on doit préconiser un arrêt de comportement, on ne doit pas faire de médiation. La médiation donne l’impression à l’enfant intimidé qu’il est en partie responsable de son malheur, c’est illogique», dit Égide Royer.

11. Peut-on, comme parents, prévenir l’intimidation?

Il n’y a pas de recette miracle.

«La meilleure prévention c’est d’élever nos enfants du mieux qu’on peut, indique Égide Royer. En rendant les enfants sûrs d’eux, confiants, on voit moins de situations d’agression. On doit leur montrer, en gros, à savoir dire bonjour, à savoir faire un compliment et attirer l’attention de façon positive. On doit leur montrer qu’on peut blesser quelqu’un avec ses paroles. Ça relève de la civilité.»

12. Si mon enfant est témoin d’intimidation, que dois-je faire?

Dans 9 incidents sur 10, il y a présence de témoins.

«Vous devez faire comprendre à votre enfant qu’il doit agir. L’expression assistance de personne en danger s’applique dans les cas d’intimidation», précise Égide Royer.

Les témoins ou observateurs ont un rôle à jouer dans le maintien de l’intimidation.

«Un intimidateur sans public a peu de motivation à agresser. Mais les témoins suivent ou s’éloignent par peur d’y passer aussi, ça lui donne plus de pouvoir», explique M. Royer.

Le témoin doit faire part d’une situation d’intimidation à un adulte responsable de l’école, ou ailleurs.

13. Mon enfant est-il intimidateur?

Les signes à reconnaître selon Moijagis.com sont:

il admet difficilement ses erreurs;

– il perçoit de l’hostilité de façon exagérée;

– il semble avoir peu de remords et peu de compassion;

– il fait preuve d’agressivité et présente parfois des comportements délinquants;

– il donne une (fausse) impression d’assurance, de confiance;

– il possède de nouveaux biens ou de l’argent obtenus d’une façon inconnue.

14. Si mon enfant est intimidateur, comment dois-je agir?

– Gardez votre calme, écoutez-le et dites-lui que vous prenez la situation au sérieux.

– De concert avec l’école, faites un arrêt de comportement.

– Revenez sur l’incident et creusez pour connaître les causes de ses agissements, suggère Égide Royer.

– Rappelez-lui l’importance du respect d’autrui, et des différences.

– Outillez-le afin qu’il adopte une autre façon de régler les conflits et de gérer sa colère (demandez l’aide de spécialistes: psychologue, psychoéducateur).

– Passez plus de temps avec votre enfant, supervisez ses activités et informez-vous sur ses amis.

– Expliquez-lui les conséquences possibles de l’intimidation (expulsion de l’école, plainte à la police, etc.).

15. Peut-on enrayer l’intimidation?

Il serait utopique de penser éliminer toute forme d’intimidation. Il existe néanmoins des solutions pour diminuer sa prévalence. Le projet de loi 56 déposé par la ministre Line Beauchamp en février propose quelques mesures – qui ne font pas l’unanimité en raison de leur aspect coercitif et du manque de ressources allouées – pour lutter contre l’intimidation et la violence à l’école. Le projet de loi prévoit l’obligation pour chaque école de nommer un responsable de l’intimidation et d’offrir de l’encadrement et du soutien aux élèves intimidés. Les commissions scolaires devront mettre en place une stratégie contre l’intimidation et faire un rapport annuel sur l’intimidation. Elles s’exposent à des sanctions si elles défient la loi.

«Chaque école doit mandater un responsable de l’intimidation et avoir un plan d’intervention de première ligne», confirme Égide Royer, codirecteur de l’Observatoire canadien pour la prévention de la violence à l’école.

«Dans le meilleur des mondes, le premier répondant devrait être un psychoéducateur, un psychologue ou un professionnel solidement formé et capable de composer avec la dimension de souffrance et de santé mentale.»

Selon lui, le nombre d’enfants intimidés ne peut que diminuer en présence d’une stratégie efficace (incluant l’ajout de personnel qualifié et de services).

____________________

L’intimidation, c’est fini

Jusqu’au 4 mai 2012, les élèves du primaire et du secondaire, à l’aide de parents ou d’intervenants, sont invités à écrire un texte ou réaliser un court film sur une initiative prise pour contrer l’intimidation. Le concours «L’intimidation, c’est fini. Moi, j’agis» est organisé par le ministère de l’Éducation dans le cadre de la Stratégie de mobilisation de la société québécoise à l’égard de l’intimidation et de la violence à l’école.

Les prix? Au primaire: un spectacle de Yannick Bergeron, qui mêle magie et chimie, et 3500$ pour l’école. Au secondaire: un concert de Karim Ouellet, jeune chanteur d’origine sénégalaise, et 5000$ pour l’école.

 

Image tirée du film Bully, en salle dès aujourd’hui.

PHOTO FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Bully (Intimidation)

Lorsqu’il prend l’autobus, le frêle Alex, âgé de 14 ans, se fait immanquablement insulter, menacer, bousculer et même frapper par plusieurs garçons. C’est comme ça chaque jour depuis des années, et la violence ne fait qu’augmenter. Dans le documentaire Bully, le cinéaste Lee Hirsh raconte avec finesse et émotion la grande souffrance de cinq adolescents intimidés aux États-Unis. Celle de leurs proches aussi. Victimes d’intimidation, Ty Smalley, 11 ans, et Tyler Long, 17 ans, ont d’ailleurs mis fin à leurs jours. Bully (Intimidation en version française) sort en salle au Québec aujourd’hui.

VOIR la fiche du film

LIRE une entrevue avec le réalisateur de Bully

VOIR la bande-annonce (en anglais)

 

PHOTOTHÈQUE LA PRESSE

Informations sur le web:

moijagis.com

moijagis.com

preventionviolence.ca

securitepubliquecanada.gc.ca

Prevnet.ca

fcpq.qc.ca

fondationjasminroy.com

jeunessejecoute.ca

teljeunes.com

ligneparents.com

http://www.cyberpresse.ca

Lise Théberge poursuit son combat contre l’intimidation


Peut-être qu’à force d’en parler qu’on finira par agir car il est plus que temps. Voici une mère qui a perdu son fils quand il a voulu défendre quelqu’un a cause de l’intimidation, de la violence … Celui qui a porter son coup fatal même s’il s’est reconnu coupable a été relâché ,. c’est quoi le message qu’on lance dans les cas d’intimidation ? Il est important d’en parler dès le jeune âge qu’il faut dénoncer
Nuage

 

Lise Théberge poursuit son combat contre l’intimidation

 

Mort de son fils - Lise Théberge poursuit son combat contre l’intimidation

Lise Théberge rencontre des élèves, de la maternelle au secondaire.

© Brigitte Dubé / Agence QMI

TROIS-PISTOLES – Lise Théberge, la mère du jeune Jean-Benoit Beaulieu, décédé après avoir reçu un coup de poing le 25 avril 2007, à la Polyvalente de Trois-Pistoles, poursuit son combat contre l’intimidation.

«Oui, c’est de vos affaires, dit-elle aux jeunes qui assistent à ses conférences. Vous êtes les mieux placés pour lutter contre ce fléau.»

Mme Théberge a instauré une tradition pour commémorer le jour de la mort de son fils, qui a été emporté à la suite d’une hémorragie cérébrale. Chaque année, le 25 avril, c’est la journée «Portez du blanc».

Après sa rencontre avec des élèves de la Polyvalente de Matane, récemment, elle a constaté que sa conférence a pu faire une différence.

«J’ai appris que les intervenants ont reçu plusieurs dénonciations à la suite de mon passage, a-t-elle dit. Ce qu’il faut, c’est que ça ne soit plus considéré comme normal. Les jeunes, les adultes, tous ceux qui sont témoins d’intimidation ne doivent plus jamais tolérer ça. Ce qui est arrivé à Marjorie Raymond, de Sainte-Anne-des-Monts, est horrible. Il faut que ça cesse.»

Lise Théberge rencontre des élèves, de la maternelle au secondaire. Elle tente de leur faire réaliser qu’on peut être un intimidateur sans même s’en rendre compte.

«Et ça commence jeune, a-t-elle indiqué. Les enfants devraient être sensibilisés plus tôt. Lancer des moqueries juste pour le “fun”, regarder de travers, parler dans le dos, ça se voit tous les jours, mais c’est de l’intimidation. Certains vont plus loin et planifient leurs actions. Ils poussent la méchanceté jusqu’à rabaisser leur victime devant tout le monde et incitent d’autres jeunes à l’exclure complètement.»

Mme Théberge ajoute que les jeunes se déculpabilisent en disant qu’ils ont «juste achalé une personne une fois. […] Il faut voir que du côté de la personne intimidée, c’était peut-être la dixième, la vingtième fois».

Et c’est sans parler de la cyberintimidation. «C’est affreux ce que les jeunes se disent sur Facebook et autres réseaux sociaux», a-t-elle poursuivi.

«Le jour de sa mort, Jean-Benoit est intervenu pour défendre le plus petit de ses amis dans une altercation», a relaté Lise Théberge aux jeunes de la Polyvalente de Matane, précisant qu’il est parfois difficile de savoir qui est l’intimidé et qui intimide.

En s’interposant dans cette foire d’empoigne, il a malheureusement trouvé la mort. Le jeune qui lui a asséné le coup de poing fatal a d’abord été reconnu coupable d’homicide involontaire, puis acquitté en appel.

http://fr.canoe.ca

Le point sur l’intimidation


Pendant que le Québec est de plus conscient des conséquences néfastes de l’intimidations il est temps maintenant de trouver des solutions a long terme pour que ceux que les victimes retrouvent leur confiance en soi, que les témoins puissent dénoncer en toute quiétude et que les intimidateurs eux soient démantelé
Nuage

Le point sur l’intimidation

Selon l'auteure Nancy Doyon, il ne suffit pas de protéger les victimes d'intimidation. Il faut plutôt leur apprendre à se défendre, à prendre leur place.

Selon l’auteure Nancy Doyon, il ne suffit pas de protéger les victimes d’intimidation. Il faut plutôt leur apprendre à se défendre, à prendre leur place.

Photos.com

Silvia Galipeau
La Presse

À un moment où tout le monde parle beaucoup d’intimidation, arrive en librairie un nouveau livre sur la question: Non à l’intimidation, j’apprends à m’affirmer.

Son auteure, la coach familiale Nancy Doyon donne des conférences partout au Canada sur l’intimidation, depuis une dizaine d’années déjà. Et en a long à dire sur le sujet.

Car il est temps d’agir, dit-elle. Agir pour vrai. «Bien qu’on soit de plus en plus sensibilisé à la question, je constate que sur le terrain, il ne se passe pas grand-chose», déplore-t-elle.

L’action devrait cibler trois groupes, dit-elle: les intimidateurs, les témoins et les victimes.

Attention, ses suggestions ne sont pas nécessairement politiquement correctes. Mais reste qu’elles relèvent du gros bon sens. Surtout, elles ont fait leurs preuves, explique Nancy Doyon qui s’intéresse à la question depuis 20 ans.

En ce qui a trait aux intimidateurs, il faudrait aller au-delà de la réprimande ou de la simple suspension.

«Il faut assurer un suivi après, dit-elle. Sinon, avec les années, les intimidateurs se raffinent.»

 Comment faire ce suivi? En assurant une surveillance de l’intimidateur. Objectif:

«démanteler la meute d’intimidateurs», dans le but, de cibler le «chef de meute» pour pouvoir travailler avec lui.

En deuxième lieu, il faut donner des outils aux «témoins» de l’intimidation, pour qu’ils se sentent à l’aise, et ne tombent pas dans le jeu des intimidateurs.

«À la maison, les parents doivent sensibiliser leurs enfants: quand ils ne sont pas d’accord avec quelque chose, ils peuvent prendre position.»

Enfin, il faut évidemment cibler les victimes.

«Je préfère parler des intimidés», un terme moins permanent, juge Mme Doyon.

Et c’est ici que son discours peut surprendre. Car, selon elle, il ne suffit pas de les protéger. Il faut plutôt leur apprendre à se défendre. À prendre leur place. Eh oui, cela peut vouloir dire lever le ton, et parfois, carrément utiliser la force.

«Or, malheureusement, dans notre société, on enseigne beaucoup aux enfants à être gentils. C’est plate, mais les enfants trop gentils deviennent de belles cibles.»

Selon elle, cet apprentissage de l’affirmation de soi doit commencer dans les familles («Non, il ne faut pas toujours être gentil-gentil avec ton frère et te laisser faire»), à la garderie («C’est correct de lever le ton pour s’affirmer») et évidemment à l’école.

«Il faudrait monter des groupes sur le développement des habiletés sociales et sur l’affirmation de soi», rêve-t-elle.

En bout de piste, il faut enseigner à l’intimidé à trouver son intimidateur «pathétique»:

«C’est ce qui va enlever tout son pouvoir à l’intimidateur», conclut Nancy Doyon.

Une stratégie qui, évidemment, prend du temps. À méditer…

Non à l’intimidation, j’apprends à m’affirmer, de Nancy Doyon, éd. Midi trente, 112 p., 14,95$

http://www.cyberpresse.ca