Les insecticides sont aussi nocifs pour les oiseaux


Les insecticides, pesticides supposés aider les agriculteurs pour de meilleurs rendements pour leur culture nuit comme on le sait aux abeilles et autre pollinisateurs, mais aussi aux oiseaux sauvages migrateurs. Même une petite dose a un impact sur leur poids, leur santé et sur leur reproduction
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Les insecticides sont aussi nocifs pour les oiseaux

Les populations d'oiseaux sauvages diminuent pour de nombreuses raisons, mais les néonicotinoïdes ont un impact considérable. | Ryosuke Yamaguchi via Unsplash

Les populations d’oiseaux sauvages diminuent pour de nombreuses raisons, mais les néonicotinoïdes ont un impact considérable. | Ryosuke Yamaguchi via Unsplash

Repéré sur Fast Company

Repéré par Mathilda Hautbois

Les effets des néonicotinoïdes sur les abeilles et autres pollinisateurs étaient déjà préoccupants; ceux sur les oiseaux sauvages suscitent encore plus d’inquiétudes.

Les néonicotinoïdes continuent de faire des ravages. Des travaux de recherche ont prouvé que ces insecticides, dont on connaît la toxicité pour les abeilles, sont également nuisibles aux populations d’oiseaux.

Commercialisés depuis la fin des années 1980, les néonicotinoïdes sont mondialement employés en agriculture.

«L’idée de départ était qu’ils n’étaient nocifs que pour les insectes et qu’ils étaient sans danger pour les mammifères et les oiseaux, note Bridget Stutchbury, professeure de biologie à l’université York, mais personne n’avait encore fait ce type d’étude de dosage sur des oiseaux chanteurs migrateurs.»

Dans une précédente étude, la spécialiste et son équipe avait testé en laboratoire les effets de ces insecticides quand ils sont ingurgités par les oiseaux.

«Nous avons constaté que même de petites doses les rendaient très malades, souligne-t-elle. Nous étions inquiets et surpris, et nous nous sommes demandé ce que deviennent ces oiseaux dans la nature.»

La reproduction affectée

Pour une nouvelle expérience, les scientifiques ont donné de minuscules doses de produit chimique à des moineaux sauvages –des quantités équivalentes à celles auxquelles ils seraient exposés en ne mangeant que deux ou trois petites graines enrobées d’insecticide. Une fois les oiseaux relâchés, l’équipe a suivi leur parcours grâce à des émetteurs radio miniatures.

Les résultats montrent qu’à cause de l’ingestion de l’insecticide, les oiseaux ont perdu en moyenne 6 % de leur poids en six heures. Ceux tombés malades sont restés sur place pendant trois à quatre jours de plus qu’habituellement, probablement pour reprendre de l’énergie ou se remettre de l’intoxication.

Le problème est d’autant plus grave pour les oiseaux dont la saison de reproduction est courte: une arrivée tardive sur les lieux de nidification peut nuire à leurs chances de procréer.

Les scientifiques ont en outre remarqué que les oiseaux malades étaient également désorientés, un handicap majeur pour un animal migrateur.

Les populations d’oiseaux sauvages diminuent pour de nombreuses raisons, mais les néonicotinoïdes ont un impact considérable. L’Union européenne a interdit ces insecticides en 2018, mais ils sont encore utilisés dans d’autres pays, notamment aux États-Unis.

Les effets sur les abeilles et les autres pollinisateurs étaient déjà préoccupants; ceux sur les oiseaux suscitent encore plus d’inquiétudes.

«C’est une très mauvaise nouvelle qu’un vertébré ait été exposé à ces phénomènes dans la nature et qu’en réalisant une expérience contrôlée, on puisse en mesurer les effets dramatiques», a déploré Bridget Stutchbury.

http://www.slate.fr/

Anatis Bioprotection: la ferme où l’on fait pousser des acariens


    Une autre façon que le Québec travaille pour que les agriculteurs utilisent moins de pesticides, la ferme Anatis Bioprotection qui élève des insectes et des acariens dans le but d’être des prédateurs qui mangent des insectes ravageurs. On connait bien les trucs en jardinage d’attirer certains insectes, cette ferme le fait à plus grande échelle qui sont vendus à des agriculteurs

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    Anatis Bioprotection: la ferme où l’on fait pousser des acariens

    PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

    Alejandra Hilarion examine une feuille de haricot sous un microscope.

    (SAINT-JACQUES-LE-MINEUR) Dans une ancienne bergerie de Saint-Jacques-le-Mineur, en Montérégie, un groupe de passionnés s’est mis en tête d’élever des insectes et des acariens. L’objectif : les relâcher dans les champs et les serres afin qu’ils tuent les insectes nuisibles et réduisent ainsi l’utilisation de pesticides.

      • PHILIPPE MERCURE

        LA PRESSE

        ANDRÉ PICHETTE

        LA PRESSE

        « Ça adonne bien, je vais pouvoir vous les montrer, j’en ai plein qui ont émergé hier ! »

        Un éleveur est toujours fier de ses bêtes, et Mylène St-Onge ne fait pas exception. La jeune femme écarte un rideau de plastique et tend une boîte de Pétri qui semble à moitié remplie de fine suie noire.

        En s’approchant, on voit que cette suie grouille.

        « Ce sont eux, mes trichogrammes. Il y en a 400 000 ici », dit-elle.

        Mylène St-Onge est directrice de production et directrice scientifique chez Anatis Bioprotection, une ferme unique au Québec. Ici, les animaux se comptent par dizaines de millions. Ceux que vient d’exhiber Mme St-Onge sont des Trichogramma ostriniae. Ces petites guêpes, qui mesurent moins d’un millimètre, pondent leurs œufs dans ceux d’un papillon qui cause des maux de tête à bien des agriculteurs québécois : la pyrale du maïs.

        La suite de l’histoire est tragique. La larve de Trichogramma ostriniae se nourrit du futur embryon de la pyrale.

        « Elle tue le problème dans l’œuf, littéralement », lance Mylène St-Onge.

        L’affaire fait le bonheur des agriculteurs, à qui Anatis Bioprotection vend de petites « cartes » de carton remplies de nymphes de Trichogramma ostriniae. Les agriculteurs n’ont qu’à les accrocher à leurs plants, puis les insectes se répandent dans le champ. Selon l’entreprise, les petites guêpes d’Anatis Bioprotection sont déjà actives dans 30 % des surfaces de culture de maïs sucré du Québec.

        Réduire les pesticides

        Anatis Bioprotection a été fondée par Silvia Todorova, une chercheuse d’origine bulgare qui cherchait à mettre ses connaissances sur les insectes au service d’une agriculture moins axée sur les pesticides chimiques.

        « On ne peut pas éliminer complètement les pesticides, mais on veut au moins réduire ceux qui sont les plus toxiques. Il y a une grande place pour nous dans le groupe des néonicotinoïdes, qui tuent les abeilles et commencent à être interdits », explique la présidente de l’entreprise.

        En 2008, Mme Todorova a acheté une vieille bergerie « en mauvais état » à Saint-Jacques-le-Mineur, en Montérégie. Elle l’a peu à peu aménagée pour y élever autant des insectes que des acariens – ces bestioles microscopiques mieux connues pour se cacher dans nos draps et se nourrir de nos peaux mortes. L’entreprise compte aujourd’hui une douzaine d’employés à temps plein, en plus de nombreux étudiants qui viennent y mener des projets pour leurs études de maîtrise ou de doctorat.

        Chez Anatis Bioprotection, les insectes qu’on élève sont appelés « prédateurs ». Ils sont destinés à éliminer les « ravageurs » qui nuisent aux récoltes.

        « Les solutions biologiques, soyons clairs, ne tuent jamais 100 % des insectes. Mais ce n’est pas notre objectif de toute façon », dit Mme Todorova. 

        Nous sommes vraiment des écologistes, nous avons une philosophie qui est de réduire les populations de ravageurs pour les amener au seuil économique de nuisance supportable.

        À une époque où les espèces invasives causent des torts immenses aux écosystèmes, n’y a-t-il pas un risque à relâcher ainsi des insectes dans les champs ? Silvia Todorova assure que non. La plupart des insectes élevés ici sont indigènes et se trouvent donc déjà dans les écosystèmes. L’exception est la guêpe Trichogramma ostriniae, qui vient de Chine. Mylène St-Onge assure toutefois que celle-ci ne pond que dans les œufs de la pyrale du maïs et ne sort pas des champs.

        « Quand elle sort du maïs, elle ne trouve plus ses hôtes. Même si on lui met des œufs de pyrale dans la forêt, elle ne les trouve pas », explique celle qui a consacré son doctorat à l’élevage de ces petites guêpes.

        Compter les acariens

        L’un des grands défis de l’entreprise est qu’elle doit élever des insectes ravageurs (les méchants de l’histoire) afin de nourrir les prédateurs (les gentils). Avec toutes ces espèces qui se mangent les unes les autres et qui se ressemblent souvent beaucoup, il faut prendre d’immenses précautions.

        PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

        Une feuille de haricot peuplée d’acariens prédateurs élevés par Anatis Bioprotection. Cette feuille sera déposée dans la plantation du client de l’entreprise pour que les « bons » acariens qui s’y trouvent mangent les acariens ravageurs dont il souhaite se débarrasser. 

        « Ce n’est pas pour rien que nos espèces sont séparées. Idéalement, on aimerait avoir des pièces à pression négative, et du personnel dédié à chacune des espèces. En 10 ans, ça m’est arrivé une fois d’avoir une contamination », raconte Mylène St-Onge.

        Dans une petite salle entourée de rideaux de plastique transparent, Alejandra Hilarion examine une feuille de haricot sous un microscope. Sa tâche : compter les acariens qui s’y trouvent.

        «Je compte le nombre d’acariens ravageurs et le nombre d’acariens prédateurs. Ça prend un ratio précis avant de les envoyer au client », explique la jeune femme.

        Les quelques ravageurs qui restent sur la feuille ne sont pas un problème. Ils seront mangés par les prédateurs pendant le transport vers le client, qui déposera ensuite la feuille de haricot dans son champ ou sa serre pour que les « bons » acariens qui s’y trouvent aillent manger les « méchants ».

        L’entreprise travaille également sur d’autres solutions pour mieux répandre les insectes et les acariens dans les champs. Parmi celles-ci, on compte les drones, ainsi qu’un « bazooka à acariens » expérimental bricolé à partir… d’un souffleur à feuilles.

        PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

        Mylène St-Onge montre à notre photographe le « bazooka 
à acariens » testé par l’entreprise pour répandre les insectes
 et les acariens dans les champs.

        Depuis quelques mois, de nouveaux cultivateurs s’intéressent aux insectes et acariens d’Anatis Bioproctection : les producteurs de cannabis légal, qui n’ont pas le droit d’utiliser des pesticides chimiques sur leurs plants.

        « Quand j’ai acheté cette ferme en décomposition, je suis allée demander un petit prêt à Napierville, raconte Silvia Todorova. Quand je leur ai dit que je voulais élever des insectes, ils voulaient voir mes diplômes. Ils pensaient que j’étais folle ! Aujourd’hui, la jeune génération est beaucoup plus ouverte à essayer de nouvelles solutions. »

        https://www.lapresse.ca/

      Cultiver autrement: une technique qui fait mouche


      En agriculture, le chlorpyrifos est un pesticide qui serait responsable des troubles de comportements chez les enfants. Au Québec, des fermes ont testé une technique provenant aux Pays-Bas. Ils utilisent des mouches mâles stériles qui sont reconnu par une poudre non-toxique pour aller féconder les femelles. L’oeuf n’ayant pas de larve ne détruit pas les oignons. Les pertes sont presqu’inexistantes et les cours d’eau de ces fermes biologiques se portent beaucoup mieux. On a étendu cette méthode sur des radis chinois et autres légumes. Cela démontre qu’il est possible de mieux gérer l’agriculture sans endommager l’environnement.
      Nuage


      Cultiver autrement: une technique qui fait mouche

      PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

      Ces mouches recouvertes d’une poudre rose non toxique rendent un fier service aux cultivateurs.

      (HEMMINGFORD) Grâce à une créature surprenante, des producteurs d’oignons et de radis chinois ont abandonné l’usage d’un insecticide hautement toxique tout en augmentant le rendement de leurs récoltes.

      DAPHNÉ CAMERON
      LA PRESSE

      MARTIN TREMBLAY
      LA PRESSE

      Le producteur maraîcher Olivier Barbeau voit la vie en rose… fluo.

      « Regarde-moi, j’ai le sourire ! Je n’en ai plus, de problèmes ! », lance le cultivateur de la Montérégie.

      Avant 2011, environ 10 % de sa récolte d’oignons verts  était ravagée par les larves de Delia antiqua, que les fermiers surnomment la mouche de l’oignon. « L’enfer », résume-t-il, en pointant sa terre.

      Depuis, ses pertes annuelles ont varié de seulement 0,1 % à 1,5 %.

      PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

      Le producteur maraîcher Olivier Barbeau a retrouvé le sourire grâce 
à cette approche novatrice.

      Avec zéro insecticide. On ne met plus rien !

      Olivier Barbeau

      Munie d’un sac de papier brun, l’agronome Marie Froment arpente les rangs de son champ d’oignons verts. Entre ses mains, elle tient la clé de ce revirement remarquable, considéré comme l’un des plus grands succès dans l’effort de réduction des pesticides utilisés dans l’agriculture au Québec.

      Lorsqu’elle déroule les rebords du sac, près de 10 000 mouches d’un rose flamboyant s’envolent tranquillement. Il ne s’agit pas d’une espèce tropicale rare, mais d’un insecte qui a vu le jour dans un centre d’élevage situé dans le village de Sherrington, à une quinzaine de kilomètres de là.

      Ces mouches ne sont pas vraiment roses. Elles ont été recouvertes d’une poudre non toxique pour permettre de les distinguer des populations naturelles.

      Mais ce qui compte, ce n’est pas leur couleur, c’est qu’elles sont stériles.

      Au stade de pupe, les mouches ont été irradiées grâce à une technique qui consiste à les immerger dans un grand bassin d’eau dans lequel se trouvent des barres de cobalt.

      Une fois relâchés, les mâles stériles vont se reproduire avec les femelles sauvages. Elles vont pondre des œufs clairs. Ils ne produiront donc pas de larves, qui raffolent de la sève des oignons verts et des oignons secs, au grand dam des agriculteurs.

      PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

      Les mouches d’élevage stériles sont lâchées dans les champs.

      Pour combattre ce fléau, Olivier Barbeau utilisait auparavant un pesticide controversé : le Lorsban. L’ingrédient actif de ce produit, le chlorpyrifos, a été classé par le gouvernement du Québec comme l’un des cinq pesticides posant le plus de risques.

      Pionnier d’une success story

      La ferme familiale d’Olivier Barbeau, Terres maraîchères Barbeau, a fait partie des premières entreprises agricoles à adopter la technique, aujourd’hui pratiquée dans 27 fermes, dont deux en Ontario. Une expérience qu’il décrit comme « un saut dans le vide ».

      « La première année où tu fais le virage, c’est l’année où tu trembles. Tu te dis : “OK, on ne met plus de chlorpyrifos, mais est-ce que ça va marcher ? Parce que si ça ne marche pas et que je perds la moitié de mes récoltes, la banque ne sera pas bien contente.” Mais là, ça a marché », souligne-t-il.

      Il admet qu’il était plutôt sceptique au départ.

      « À l’origine, le programme des mouches roses n’était pas subventionné. Quand tu investis 30 000 $ et que tu ne sais pas si ça va marcher, tu te dis : “Je vais l’essayer au casino. Au moins, je vais avoir du fun” », blague-t-il.

      Cet été, près de 26 millions de mouches roses stériles ont été relâchées, principalement dans la région des terres noires de la Montérégie, où poussent plus de 80 % des oignons de la province.

      « En tout, il y a plus ou moins 2500 hectares d’oignons secs et verts au Québec. Le projet des mouches roses stériles couvre maintenant autour de 800 hectares. Et une portion de la superficie des 2500 hectares ne vit tout simplement pas la problématique de la mouche de l’oignon », explique la biologiste-entomologiste Anne-Marie Fortier, coordonnatrice de la production et des lâchers de mouches roses au sein du Consortium Prisme.

      Fondée en 1982, cette entreprise appartient à une quarantaine de producteurs de l’ouest de la Montérégie. Elle mène de front de la recherche scientifique, de l’accompagnement agronomique et des projets en agroenvironnement.

      PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

      La biologiste-entomologiste Anne-Marie Fortier dans une chambre froide de l’usine de production de mouches roses de Sherrington. Sur les plateaux, des œufs de la mouche du chou sont ensemencés sur des tranches de rutabagas. Il y en a environ 3500 par plateau.

      Du vert au rose

      L’utilisation de mouches stériles existe depuis les années 80 aux Pays-Bas, où les mouches sont recouvertes d’un pigment… vert.

      Le Consortium Prisme a décidé d’importer la technique au Québec en 2004. Les premiers essais ont débuté en 2006 sur de très petites superficies. Les lâchers à grande échelle ont commencé en 2011.

      « Avant d’utiliser les mouches stériles, plusieurs fermes avaient de gros problèmes. J’ai déjà vu 60 % de dommages dans un seul champ d’oignons », souligne Anne-Marie Fortier. « Il y avait des producteurs qui en étaient rendus à appliquer trois fois la dose de chlorpyrifos pour contrôler les dommages, et ça ne marchait pas. »

      PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

      Lorsque la période de relâchement au champ approche, les pupes sont envoyées chez l’entreprise Nordion à Laval pour être irradiées. À leur retour, elles sont enduites d’un pigment rose, semblable à la poudre utilisée lors des événements de course à pied de type « color run ».

      Des résultats concrets sur l’environnement

      Cette surutilisation s’est fait sentir jusque dans les cours d’eau agricoles. Une campagne d’échantillonnage d’eau du ministère de l’Environnement du Québec menée de 2005 à 2007 a révélé une tendance alarmante : dans le ruisseau avoisinant Gibeault-Delisle, le chlorpyrifos avait été détecté dans l’ensemble des échantillons.

      Pire encore, la concentration la plus élevée mesurée dépassait le « critère de vie aquatique chronique » de 628 fois. Cette valeur de référence correspond à la « concentration maximale d’un produit à laquelle les organismes aquatiques peuvent être exposés pendant toute leur vie sans subir d’effets néfastes ».

      Pour ce même échantillon, le « critère de vie aquatique aigu », c’est-à-dire la « concentration maximale d’un contaminant à laquelle les organismes aquatiques peuvent être exposés sur une courte période sans subir de mortalité », était dépassé de 81 fois.

      Et pour tous les échantillons récoltés dans le ruisseau Gibeault-Delisle entre 2005 et 2007, ces deux critères — chronique et aigu — avaient été dépassés.

      Grâce au projet des mouches roses, la santé du ruisseau s’est améliorée de manière spectaculaire. Lors de la campagne d’échantillonnage suivante, en 2013 et 2014, les concentrations moyennes de chlorpyrifos avaient diminué de 93 %.

      « Il y a des régions où les producteurs ne vivent pas sur leurs fermes, mais ici, les maisons sont collées sur les fermes. Les producteurs sont conscientisés, ils vivent dans cet environnement, leurs enfants aussi », souligne Mme Fortier.

      Réduire les populations sauvages

      Chaque mouche rose coûte environ 1,1 cent à produire. Elles sont revendues 1,2 cent. Cette année, Olivier Barbeau a dépensé 26 000 $ pour acheter les insectes.

      « Ce que l’on vise, c’est d’avoir un ratio de deux mouches stériles contre une mouche naturelle. À mesure que la population naturelle baisse, d’année en année, on a des taux de lâchers plus bas. Ça coûte de moins en moins cher. »

      Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) offre désormais des subventions pour épauler les agriculteurs dans leur virage. De 70 % à 90 % des dépenses des agriculteurs peuvent être admissibles, jusqu’à concurrence de 12 000 $ par année.

      En tenant compte de la subvention qu’il touche, de la hausse de sa production et du fait qu’il n’a plus à acheter d’insecticide, Olivier Barbeau calcule qu’il atteint le seuil de rentabilité, sans plus.

      Un tremplin

      Fort de ce succès, le Consortium Prisme a adapté la technique à une espèce différente : la mouche du chou. Une poignée de producteurs de radis chinois ont déjà obtenu d’excellents résultats. À plus long terme, l’équipe du consortium estime que les cultures du radis, du brocoli et du chou-fleur pourraient en bénéficier.

      Agronome au Consortium Prisme, Marie Froment, qui accompagne plusieurs producteurs dans cette aventure, a observé que le projet était une grande source de fierté pour les agriculteurs qui y participent.

      « Une fois qu’ils sont lancés et qu’ils ont vu les résultats, ils embarquent à fond, dit-elle. Les producteurs avec qui je travaille sont vraiment contents, vraiment satisfaits. Je pense qu’ils ne reviendraient pas en arrière. »

      Qu’est-ce que le chlorpyrifos ?

      Commercialisé en 1965, le chlorpyrifos est l’un des pesticides les plus vendus au Canada. Cet insecticide à large spectre est utilisé pour lutter contre une kyrielle de ravageurs qui s’attaquent à une cinquantaine de cultures de fruits, de légumes, de céréales, de légumineuses, de noix. Son usage domestique est aujourd’hui proscrit.

      Des études sérieuses ont mis au jour une association entre l’exposition prénatale au chlorpyrifos et l’apparition de troubles neurodéveloppementaux durant l’enfance, notamment un QI moindre.

      « Scientifiquement, le retrait du produit est justifié », estime Onil Samuel, conseiller scientifique en toxicologie des pesticides à l’Institut national de santé publique du Québec. Le chlorpyrifos agit comme un inhibiteur d’une enzyme qui sert à transmettre des influx nerveux. « Il y aurait un impact sur le développement neurologique des enfants. La portée peut varier. Il y a des études qui semblent avoir montré qu’en plus des problèmes de comportement, il pourrait y avoir des liens avec le TDAH », précise M. Samuel.

      Depuis 2018, les producteurs agricoles du Québec doivent obtenir l’autorisation d’un agronome avant d’utiliser la substance. Santé Canada songe aussi à en restreindre l’usage.

      https://www.lapresse.ca/

      En Virginie occidentale, des gens font des overdoses avec du spray contre les guêpes…


      Je suis contente qu’au moins, je n’ai jamais pris de drogue. Quand on est accro à une drogue et qu’on ne peut avoir pour x raison, des personnes vont se tourner vers quelques choses d’autres qui n’est guère mieux pour remplacer les métamphétamines avec du l’insecticide pour les guêpes. Avec quelques manipulations, ils peuvent l’inhaler ou l’injecter.
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      En Virginie occidentale, des gens font des overdoses avec du spray contre les guêpes…


      guepe drogue spray

      | Shutterstock

      Stéphanie Schmidt

      Plusieurs habitants d’un comté de Virginie occidentale (États-Unis) ont récemment subi une overdose suite à l’utilisation de spray contre les guêpes comme alternative à la méthamphétamine.

      Selon le journal local WCHS, la police du comté de Boone a déclaré avoir constaté une augmentation notable du nombre d’habitants abusant de l’aérosol contre les guêpes pour provoquer des effets similaires à une prise de méthamphétamine.

      Toujours selon le journal, cette pratique aurait joué un rôle important dans trois overdoses dans le comté la semaine dernière.

      « Les gens se fabriquent un type synthétique de méthamphétamine, à partir de spray contre les guêpes », a déclaré le Sergent Charles Sutphin, de la police de l’État de Virginie occidentale.

      Cette pratique est connue sous le nom de « wasping » (de l’anglais « wasp » qui signifie guêpe), et est devenue une tendance préoccupante ces dernières années. À savoir que les utilisateurs combinent le spray contre les guêpes avec de la méthamphétamine ou utilisent le spray uniquement, dans le but de remplacer la méthamphétamine. Selon NBC News, il est possible de cristalliser le spray liquide, ce qui permet ensuite aux gens d’inhaler la substance ou de se l’injecter.

      À savoir que les insecticides de ce type contiennent des ingrédients actifs appelés pyréthroïdes, qui assomment et tuent les insectes. Cependant, chez l’être humain, ces produits chimiques peuvent interférer avec la signalisation nerveuse, ce qui peut entraîner des sensations anormales et, dans certains cas, des convulsions ou une paralysie.

      Ces produits chimiques peuvent également entraîner une augmentation du rythme cardiaque, des difficultés respiratoires, des maux de tête, des nausées, des problèmes de coordination et des sensations de gonflement et de brûlure.

      À l’heure actuelle, la police du comté de Bonne collabore avec les centres médicaux régionaux dans le but de déterminer le meilleur traitement pour ces personnes qui abusent de ce spray en tant que drogue.

      Source : WCHS

      https://trustmyscience.com/

      Les coquerelles, de plus en plus résistantes aux insecticides


      Ah, les coquerelles, n’importe qui peut avoir ces indésirables, même si leur demeure est très propre. Ils sont de plus en plus résistants aux insecticides. Et c’est toute une histoire pour s’en débarrasser. Il est important de signaler la présence de ces blattes pour éviter la propagation dans d’autres logements.
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      Les coquerelles, de plus en plus résistantes aux insecticides

      Une blatte germanique se nourrit d'un insecticide dans un laboratoire  de l'Université Purdue.

      Une blatte germanique se nourrit d’un insecticide dans un laboratoire de l’Université Purdue.

      PHOTO : UNIVERSITÉ PURDUE/JOHN OBERMEYER

      Alain Labelle

      Les coquerelles sont de plus en plus difficiles à éliminer, car elles développent rapidement une résistance croisée aux meilleurs insecticides utilisés par les exterminateurs, préviennent des entomologistes américains.

      Communément appelée coquerelle au Québec, la blatte (Blattella germanica) porte plusieurs noms. En Europe, elle est appelée cafard ou cancrelat, et en Haïti, ravet.

      Ces insectes représentent une menace réelle pour la santé humaine.

      Ils transportent des dizaines de types de bactéries, comme E. coli et Salmonella, qui peuvent être transmises aux humains. De plus, leurs excréments et les restes de mues peuvent déclencher des allergies et de l’asthme, mais également causer des problèmes chez certaines personnes, comme la gastro.

      Le saviez-vous?

      • La Blattella germanica mesure de 12 à 16 mm.
      • D’origine asiatique, elle s’est répandue presque partout dans le monde et vit près des habitations humaines.
      • Les infestations sont très fréquentes et très répandues au Québec.

      Selon Michael Scharf et ses collègues de l’Université Purdue, le problème est particulièrement criant dans les zones urbaines et dans les logements pour personnes à faible revenu ou subventionnés par l’État, où les actions pour lutter efficacement contre ces insectes ravageurs ne sont pas toujours prises.

      Les blattes développent une résistance à plusieurs classes d’insecticides à la fois, ce qui rendra la lutte contre ces insectes presque impossible avec uniquement des produits chimiques. Michael Scharf, entomologiste à l’Université Purdue

      Chacune des classes d’insecticides agit d’une manière différente pour tuer les coquerelles. Les exterminateurs préparent souvent un mélange de plusieurs classes d’insecticides. Ainsi, si un petit pourcentage d’insectes résiste à une classe, les insecticides des autres classes les élimineront.

      Les chercheurs américains ont testé ces méthodes dans des immeubles à logements multiples en Indiana et en Illinois pendant six mois.

      Dans le cadre d’un premier traitement, trois insecticides de classes différentes ont été utilisés en alternance chaque mois pendant trois mois, puis de nouveau. Dans un second, ils ont utilisé un mélange de deux insecticides de classes différentes pendant six mois. Et dans le troisième, ils ont choisi un insecticide auquel les coquerelles avaient une faible résistance initiale et l’ont utilisé tout le temps.

      Dans chaque endroit, des coquerelles ont été capturées avant l’étude et testées en laboratoire pour déterminer les insecticides les plus efficaces pour chaque traitement, ce qui a permis aux scientifiques d’obtenir les meilleurs résultats possible.

      « Si vous avez la possibilité de tester les coquerelles avant et de choisir un insecticide qui a une faible résistance, cela augmente les chances », explique Michael Scharf. « Mais même là, nous avions du mal à contrôler les populations. »

      En ayant recours à trois insecticides, les chercheurs ont réussi à contenir les populations de coquerelles pendant une période de six mois, mais ils n’ont pas réussi à les réduire.

      De plus, le mélange de deux insecticides n’a pas fonctionné et les populations ont prospéré.

      Comment venir à bout des coquerelles?

      Dans l’une des expériences avec un insecticide unique, Scharf et ses collègues ont constaté qu’il y avait peu de résistance à l’insecticide choisi, et ils ont été en mesure d’éliminer presque entièrement la population d’insectes. Dans une autre, il y avait environ 10 % de résistance au départ, et les populations ont fini par augmenter.

      Des tests ultérieurs menés en laboratoire sur les cafards restants ont montré que la résistance croisée jouait probablement un rôle important. Un certain pourcentage de coquerelles ont présenté une résistance à une classe de pesticides. En fait, celles qui ont survécu à un traitement et leur progéniture seraient essentiellement immunisées contre cet insecticide à l’avenir.

      De plus, elles ont également acquis une résistance à d’autres classes d’insecticides, même si elles n’avaient pas été exposées et qu’elles ne présentaient pas de résistance avant.

      Nous avons vu la résistance quadrupler ou sextupler en une seule génération. Nous n’imaginions absolument pas qu’une chose pareille pouvait arriver si vite. Michael Scharf, entomologiste à l’Université Purdue

      Les femelles ont un cycle de reproduction de trois mois au cours duquel elles peuvent avoir jusqu’à 50 petits. Or, si un petit pourcentage de coquerelles sont résistantes à un insecticide et qu’elles acquièrent une résistance croisée, une population éliminée par un seul traitement pourrait exploser à nouveau en quelques mois.

      Ces chercheurs, dont les travaux sont publiés dans la revue Scientific « (en anglais), affirment que seule une approche intégrée de lutte antiparasitaire peut venir à bout d’un problème de coquerelles. Ils recommandent de combiner les traitements chimiques avec des pièges, des aspirateurs, mais aussi des installations sanitaires améliorées.

      « Ces techniques sont souvent plus coûteuses que l’utilisation d’insecticides, mais si ces derniers ne permettent pas de contrôler ou d’éliminer une population, alors on gaspille de l’argent », explique M. Scharf.

      « Combiner plusieurs méthodes sera bientôt le seul moyen efficace d’éliminer les coquerelles », conclut Michael Scharf.

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      Les abeilles savent compter


      Si on se demande pourquoi étudier les mathématiques, quoique la réponse soit évidente, sachez que de primates, certains oiseaux, araignée, et même des abeilles comprennent les mathématiques de base. Malheureusement, avec l’effondrement des abeilles, les insecticides détruisent leurs neurones du cerveau, sans leurs capacités cognitives pour butiner.
      Nuage

       

      Les abeilles savent compter

       

      Gros plan sur la tête d'une abeille.

      Les abeilles ont la réputation d’être des insectes intelligents. Photo: iStock / Andy Nowack

      Alain Labelle

      Les abeilles mellifères peuvent réaliser des calculs mathématiques de base, ont démontré des scientifiques australiens et français.

      Les chercheurs sont affiliés à l’Université RMIT et à l’Université Toulouse III – Paul Sabatier. L’année dernière, la même équipe avait établi que ces insectes sociaux étaient capables de se représenter et d’interpréter le zéro.

      La présente étude montre qu’on peut apprendre aux abeilles à reconnaître les couleurs comme des représentations symboliques de l’addition et de la soustraction, et à utiliser cette information pour résoudre des problèmes arithmétiques.

      La résolution de problèmes mathématiques exige un niveau d’intelligence sophistiquée, qui fait appel à une gestion mentale complexe de nombres, de règles, mais aussi à une mémoire de travail à court terme.

      En outre, les opérations numériques comme l’addition et la soustraction sont complexes, parce qu’elles nécessitent deux niveaux de traitement.

      Vous devez être capable de maintenir les règles d’addition et de soustraction dans votre mémoire à long terme, tout en manipulant mentalement un ensemble de nombres donnés dans votre mémoire à court terme. Le professeur Adrian Dyer, de l’Université RMIT

      « De plus, nos abeilles ont également utilisé leur mémoire à court terme pour résoudre des problèmes arithmétiques, car elles ont appris à reconnaître les notions de plus et de moins comme des concepts abstraits plutôt qu’en les associant à des aides visuelles », explique le Pr Adrian Dyer.

      Le saviez-vous?

      • Les abeilles n’ont qu’un million de neurones, soit 100 000 fois moins que l’humain;
      • elles possèdent une mémoire à court terme élaborée qui leur permet d’envisager les décisions à venir;
      • elles comprennent des concepts abstraits comme la similitude et la différence;
      • elles acquièrent des compétences complexes auprès d’autres abeilles.

      Ces surprenantes capacités élargissent, selon les chercheurs, notre compréhension de la relation entre la taille et la puissance du cerveau.

      Ainsi, même le petit cerveau d’une abeille peut réaliser des opérations mathématiques de base, une connaissance qui pourrait servir au développement futur de l’intelligence artificielle en raffinant l’apprentissage machine.

      Nos résultats laissent à penser que la cognition numérique avancée pourrait être plus répandue dans la nature chez les non-humains que ce que l’on pensait. Adrian Dyer

      De précédentes études ont montré que certains primates, des oiseaux comme le corbeau, et même des araignées sont capables d’additionner et de soustraire.

      Le détail de ces travaux est publié dans la revue Science Advances(Nouvelle fenêtre) (en anglais).

      Une abeille sur une fleur.

      Une abeille. Photo : Getty Images / Peter Vahlersvik

      Un cerveau déstabilisé

      De plus en plus de travaux, dont plusieurs menés à l’Université Laval de Québec, montrent que l‘effondrement des colonies d’abeilles observé en Amérique et en Europe depuis une dizaine d’années est lié aux insecticides, particulièrement à ceux de la famille des néonicotinoïdes. Pour réussir à butiner, les abeilles se servent de leurs grandes capacités cognitives, mais les produits toxiques attaquent la communication entre les neurones de leur cerveau, ce qui les déstabilise et nuit au butinage.

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      Dans l’Ain, un taux anormal d’enfants nés sans bras ou sans mains


        Entre 2009 et 2014, il y a eu 7 enfants avec des malformations autour d’un village près des champs de maïs ou tournesol. Il est difficile de savoir les causes présentement, mais on pourrait aisément croire que les pesticides, insecticides, herbicides… en seraient les conséquences. La Bretagne semble signalée des cas similaires qui pourraient donc mieux cernés les causes
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      Dans l’Ain, un taux anormal d’enfants nés sans bras ou sans mains

       

      Dans l'Ain, un taux anormal d'enfants nés sans bras ou sans mains

       

      C’est un chiffre qui fait peur. En quelques années, sept enfants nés autour d’un petit village de l’Ain, sont nés sans bras ou sans mains. À qui la faute ?

      À Druillat, des bébés nés sans bras ou sans mains

      Les faits se sont déroulés entre 2009 et 2014 dans un rayon de sept kilomètres autour d’un petit village de l’Ain, Druillat. En tout, sept enfants sont nés sans bras ou sans mains. Des malformations qui, après une enquête poussée auprès des parents, ne semblent ni génétiques ni liées la prise de médicaments ou de drogue pendant la grossesse.

      Pourquoi donc dans ce petit périmètre de campagne de l’Ain, ce taux de malformation est-il 58 fois plus élevé que la norme ? L’enquête, menée par l’épidémiologiste et directrice du Remera qui recense les malformations de la régions, Emmanuelle Amar, a trouvé un point commun entre ces bébés : toutes les mamans habitaient, pendant leur grossesse, en zone rurale, au milieu de champs de maïs ou de tournesol.

      La pollution augmenterait les risques de malformations

      Est-ce à dire que la pollution rurale – et par conséquent les herbicides, pesticides, insecticides, fongicides- déversée dans les champs, serait responsable de ces malformations intra-utérines ? Emmanuelle Amar aurait aimé en savoir plus, mais depuis quelque temps, les fonds versés à ce registre régional d’enregistrements et d’observations des malformations ont été suspendus.

      « Les conséquences sont très simples. C’est la fin de la surveillance des malformations, c’est à dire la fin de l’alerte aussi », explique t-elle au micro de France 2.

      Mais une autre affaire pourrait relancer le débat car en Bretagne où, en quelques moi seulement, d’autres parents ont signalés la naissance d’enfants nés également sans bras ou sans mains.

      https://www.7sur7.be/

      Après les abeilles, les bourdons sont à leur tour menacés


      Les pesticides, c’est la peste pour l’environnement. Après les abeilles, les bourdons sont en danger. Eux aussi sont de grands pollinisateurs et leurs colonies risquent de disparaitre à cause des néonicotinoïdes, et du manque de variété floral et c’est notre faute.
      Nuage

       

      Après les abeilles, les bourdons sont à leur tour menacés

       

      Une reine bourdon (Bombus impatiens) recueille des ressources florales pour son nid. Crédits : Leif Richardson

      par Brice Louvet

      Grands pollinisateurs, les bourdons sont aujourd’hui en grand danger. Les menaces environnementales, telles que les insecticides et le manque de diversité florale, pèsent grandement sur les reines, dont dépendent des colonies entières.

      Le printemps est une période clé pour les reines bourdons. Après avoir émergé de leur hibernation, celles-ci doivent construire des nids, pondre des œufs, maintenir leurs larves au chaud et les nourrir. C’est exigeant sur le plan physiologique, et les enjeux sont élevés : le succès de la colonie dépend du travail solitaire de la reine pendant cette période. Mais cette mécanique bien huilée est aujourd’hui enrayée. Dans une étude publiée dans Proceedings of the Royal Society B, des chercheurs de l’Université de Californie (États-Unis) tirent en effet la sonnette d’alarme : les menaces environnementales s’accumulent, et les reines bourdons en paient le prix.

      Dirigée par Hollis Woodard, professeure adjointe d’entomologie, l’équipe a en effet découvert que l’exposition à un insecticide largement répandu et une mauvaise alimentation nuisaient à la santé et au travail des reines bourdon, ce qui pourrait avoir des conséquences dramatiques sur un groupe de pollinisateurs déjà en déclin. Rappelons que les bourdons sont les chevaux de trait du monde des insectes pollinisateurs, jouant un rôle clé dans les écosystèmes naturels et agricoles. Les cultures des tomates, par exemple, dépendent en grande partie de leurs services de pollinisation.

      Des études antérieures ont déjà mis en cause le thiaméthoxame, un insecticide néonicotinoïde. Une fois exposées à ce produit, les reines bourdons pondent en effet beaucoup moins d’œufs. Cela pourrait donc entraîner un effondrement des populations. Les néonicotinoïdes sont généralement appliqués sur les graines avant de contaminer le sol – où les bourdons dorment – et pénètrent dans les tissus végétaux, y compris le pollen et le nectar. Un autre facteur de stress pour les bourdons est la diminution de la diversité florale, entraînée par l’utilisation des terres agricoles et d’autres changements globaux.

      « Les bourdons sont des généralistes floraux qui recueillent le pollen d’une grande variété d’espèces végétales, et des études antérieures ont démontré qu’un régime mixte favorise mieux le développement des colonies de bourdons qu’un régime composé de pollen provenant d’une seule fleur », explique Hollis Woodard.

      Les chercheurs ont ici testé les effets d’une exposition temporaire ou prolongée à l’imidaclopride néonicotinoïde. Ils ont démontré que les reines bourdon étaient beaucoup moins actives et six fois plus susceptibles de mourir au cours d’une exposition prolongée (37 jours) à ce pesticide. Les reines exposées survivantes ont également produit seulement un tiers des œufs et un quart des larves par rapport aux reines non traitées.

      Créer de nouvelles colonies est vital pour la survie des bourdons. Si les reines ne produisent pas d’œufs ou ne fondent pas de nouvelles colonies, il est possible que les ceux-ci disparaissent complètement. Le chercheur appelle donc à ce que l’utilisation d’insecticides néonicotinoïdes aux États-Unis soit reconsidérée. De leur côté, les États membres de l’Union européenne ont récemment décidé d’interdire ces produits de tous les champs d’ici la fin de l’année 2018, en raison du grave danger qu’ils représentent pour les abeilles.

      Vous retrouverez tous les détails de cette étude dans les Actes de la Royal Society B.

      Source

      http://sciencepost.fr/

      Cet agriculteur élimine les pesticides grâce à une solution surprenante


      Si vous voyez des mouches roses en Montérégie au Québec, ce n’est pas une illusion ! Ces mouches sont auparavant irradiées pour devenir stériles. Les mâles vont les accoupler et les oeufs seront vide. Cette technique est dédiée aux mouches de l’oignon. Ceux qui utilisent ces mouches vont diminuer de beaucoup les pesticides, insecticides et compagnie. Et les pertes seront vraiment moins grandes tout en diminuant les effets des produits chimiques sur l’environnement
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      Cet agriculteur élimine les pesticides grâce à une solution surprenante

       

      Jean-Bernard Van Winden, producteur maraîcher à Saint-Cyprien de Napierville, en Montérégie.

      Jean-Bernard Van Winden, producteur maraîcher à Saint-Cyprien de Napierville, en Montérégie. Photo : Radio-Canada/Thomas Gerbet

      Ne plus utiliser d’insecticide, mais produire tout autant de légumes et sans payer plus cher. Une utopie? Pas pour Jean-Bernard Van Winden et une quinzaine d’autres producteurs maraîchers de la Montérégie. Pour y arriver, ils utilisent des mouches. Des mouches… roses.

      Un texte de Thomas Gerbet

      Dans un petit sac en papier se cache l’armée biologique de Jean-Bernard Van Winden : 5000 mouches roses. Elles sont relâchées dans son champ d’oignons dans l’espoir qu’elles s’accouplent avec les ennemies du producteur maraicher : les mouches de l’oignon, des ravageuses dont les larves détruisent les bulbes.

      Les mouches roses ont été préalablement irradiées pour devenir stériles. Les accouplements donneront des oeufs vides, ce qui, à terme, entraînera la destruction de la population de ravageurs. Si elles sont colorées en rose, c’est pour mieux les compter par la suite et évaluer la réussite de l’opération.

      « La technique fonctionne, se réjouit l’agriculteur. Je suis certain de ne pas avoir plus de 2 % de pertes à la récolte. Avec cette garantie, on favorise moins de pesticides dans la nature. »

      Résultats notables pour la santé et l’environnement

      Des mouches roses stériles.

      Des mouches roses stériles produites par l’entreprise de recherche agronomique Phytodata.  Photo : Courtoisie/Anne-Marie Fortier

      En temps normal, pour lutter contre la mouche de l’oignon, les producteurs utilisent l’insecticide Lorsban, qui contient un ingrédient actif très néfaste : le chlorpyrifos. Ce dernier a été reconnu par le gouvernement du Québec comme le quatrième pesticide qui présente le plus de risques pour l’environnement. Son utilisation sera d’ailleurs encadrée, tout comme celle des pesticides « tueurs d’abeilles ».

      Dans un rapport remis au ministère de l’Agriculture en février, on apprend que, de 2015 à 2017, les indicateurs de risques pour la santé et l’environnement liés à l’utilisation du chlorpyrifos pour l’ensemble des producteurs ayant eu recours aux mouches ont diminué respectivement de 45 % et 75 %. Dans la seule année 2017, cela a évité l’utilisation de plus de neuf tonnes du produit chimique.

      En 2015, une enquête de Radio-Canada révélait une forte concentration de ce produit dans les cours d’eau agricoles. Un ruisseau de la région d’Oka dépassait de 1650 fois les critères de qualité pour la protection de la vie aquatique.

      Comme 90 % des oignons du Québec sont produits dans la MRC des Jardins-de-Napierville, dans l’ouest de la Montérégie, les cours d’eau du secteur étaient pollués eux aussi. Mais la situation s’est améliorée, grâce aux mouches roses.

      Selon les analyses menées par le ministère de l’Environnement du Québec, la concentration maximale de chlorpyrifos détectée dans le ruisseau Gibeault-Delisle est passée de 2,2 microgrammes par litre, en 2006, à 0,05 microgramme, en 2014.

       

      « On est très fiers », dit Anne-Marie Fortier, la coordonnatrice de l’entreprise Phytodata, qui produit les mouches.

      Déjà, des agriculteurs de Lanaudière ont commencé à utiliser les mouches roses et un premier essai sera réalisé en Ontario cette année.

      « C’est aussi l’environnement des agriculteurs et celui de leurs enfants qui est contaminé par les pesticides, car ils vivent tous sur ou à proximité de leur ferme », rappelle-t-elle.

      L’usine de mouches de Saint-Édouard, qui en produit déjà 20 millions par année, ne suffit plus. Il faudra en construire une nouvelle sous peu.

      Impossible sans le financement du Québec

      L’agriculteur Jean-Bernard Van Winden dépense 10 000 $ en mouches par année. S’il utilisait l’insecticide, il lui en coûterait deux fois moins cher, soit 5000 $. Mais c’est sans compter la subvention de 70 % accordée aux utilisateurs des mouches roses par le ministère de l’Agriculture du Québec (MAPAQ). Résultat : le producteur maraîcher parvient même à réaliser des économies tout en protégeant l’environnement.

      Le MAPAQ a fait savoir la semaine dernière qu’il poursuivrait son financement.

      M. Van Winden espère que davantage d’efforts financiers seront investis dans la recherche pour trouver d’autres solutions comme celle-là. Aujourd’hui encore, il est contraint d’employer d’autres pesticides dans ses champs pour lutter contre différents ravageurs.

      Comme lui, Anne-Marie Fortier pense qu’il est possible de trouver des solutions biologiques pour remplacer tous les pesticides, si on s’en donne les moyens.

      Elle cite l’agronome Luc Brodeur, à l’origine du projet des mouches stériles :

      « Il est possible de réduire l’utilisation des pesticides au Québec, dit-elle, en remplaçant un dollar de matière active toxique par un dollar de matière grise active. »

       

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      Les excréments d’oiseaux aquatiques lourds d’histoire


      Pour étudier les populations d’oiseaux aquatiques, il n’avait que très peu de donnée étalés à long terme. Des chercheurs ont eu l’idée d’étudier les excréments de ces oiseaux dans des sédiments du lac Ontario. Il possible de date la colonisation des espèces d’oiseaux, mais aussi comment leur population on évoluer avec le temps
      Nuage

       

      Les excréments d’oiseaux aquatiques lourds d’histoire

       

      Un cormoran

      Peu de données sont disponibles sur les migrations et les fluctuations des oiseaux aquatiques. Photo : iStock/photosbyjimn

       

      Des chercheurs canadiens ont développé une méthode surprenante pour tracer l’évolution des populations d’oiseaux aquatiques. En analysant les sédiments au fond des lacs, ils ont découvert que les excréments laissés au fil des ans par ces volatiles en disaient long sur leur histoire.

      Un texte de Daniel Blanchette Pelletier

      Le lac Ontario compte plusieurs petites îles inhabitées par l’humain, mais où des espèces d’oiseaux aquatiques, comme le cormoran et le goéland, ont élu domicile.

      Jusque-là, il était impossible de savoir depuis quand elles s’y trouvent ni comment leur population a fluctué dans l’histoire.

      « Notre connaissance des oiseaux aquatiques ne couvre qu’une dizaine d’années seulement. Certaines données remontent aux années 60, mais elles sont rares », explique le professeur à l’Université d’Ottawa, Jules Blais.

      Ces données historiques n’étaient pourtant pas si loin. L’équipe de chercheurs qu’il dirige les a trouvées… au fond de l’eau.

      Des sédiments s’y accumulent graduellement depuis des centaines d’années.

      « Les plus récents sédiments se trouvent à la surface, précise le professeur, et à mesure que nous descendons profondément, nous reculons dans l’histoire. »

      Il suffit donc, ajoute-t-il, de prélever une carotte de sédiments au fond de l’eau et de l’analyser. Les sédiments sont notamment composés d’excréments d’oiseaux, le guano, qui découlent de la fertilisation des aires de nidification.

      Les déjections d’oiseaux marins font ainsi office de marqueurs chimiques, poursuit le professeur Blais.

      En mesurant les niveaux de stérols, de stanols et d’azote 15 dans les couches de sédiments, il est non seulement possible de dater la colonisation d’une espèce, mais aussi d’observer comment la taille d’une population a évolué au fil des ans.

      Une carotte de sédiments, c’est un peu comme un livre d’histoire. Jules Blais, Université d’Ottawa

      Les chercheurs ont même pu prouver l’efficacité de leur méthode en comparant les résultats obtenus avec les données déjà connues et compilées, notamment par le Service canadien de la faune et le New York State Department of Environmental Conservation.

      Écrire l’histoire

      L’obstacle qui se présentait auparavant aux chercheurs en sciences écologiques et environnementales était l’absence de données de surveillance à long terme.

      L’analyse des sédiments au fond des lacs permettrait ainsi de remonter quelques décennies, voire quelques millénaires en arrière.

      « Grâce à cette méthode, nous allons pouvoir mieux comprendre l’histoire des espèces sauvages, relate Mark Mallory, professeur à l’Université Acadia. Nous pourrons savoir comment ces populations réagissaient autrefois à des facteurs d’agression environnementaux, comme les modifications du milieu naturel, la chasse ou la contamination chimique. »

      Le professeur Jules Blais donne pour exemple les insecticides, comme le DDT, qui ont décimé certaines populations d’oiseaux dans les années 60 et 70.

      « Les populations de cormorans ont été particulièrement affectées par les insecticides pendant cette période-là, rappelle-t-il. Et maintenant, on voit leurs populations augmenter. »

      Les possibilités sont immenses, selon lui. Cette méthode permettra ultimement de comprendre comment les changements climatiques ont influencé les mouvements des populations d’oiseaux.

      Les travaux menés par les chercheurs de l’Université d’Ottawa et des universités Queen’s, à Kingston, et Acadia, en Nouvelle-Écosse, ont été publiés dans la revue scientifique Proceedings of the Royal Society B.

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