La confusion sexuelle des papillons


Un autre moyen que des agriculteurs combattent les insectes ravageurs par des moyens écologiques. Dans un verger des bâtonnets enduit de phéromone permet la confusion sexuelle des papillons appelé la carpocapse de la pomme. Le mâle ainsi trompé ne féconde pas les femelles dont pas d’oeuf et pas de larves qui mangent les pommes. Ils emploient donc moins d’insecticides. La méthode écologique prend que 3 jours alors que les insecticides c’est toute la période estivale et dépendant de la météo. Le hic, c’est que c’est plus cher que les insecticides, mais c’est quand même plus efficaces pour ce type d’insectes ravageurs.
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La confusion sexuelle des papillons

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Des bâtonnets de plastique suspendus dans les arbres à intervalles réguliers diffusent la phéromone que dégage la femelle papillon, semant ainsi la confusion chez les mâles qui ne trouvent pas de partenaire.

(HEMMINGFORD) Pourquoi tuer les insectes ravageurs quand on peut simplement les empêcher de se reproduire ? C’est ce que fait la technique de la confusion sexuelle, qui permet ainsi de réduire grandement l’utilisation de pesticides, dont les néonicotinoïdes « tueurs d’abeilles ».

JEAN-THOMAS LÉVEILLÉ
LA PRESSE

Hubert Philion taille ses pommiers avec une scie mécanique électrique, récupère l’eau de pluie dans un gigantesque réservoir de 38 000 L pour irriguer ses vergers et s’apprête à convertir à l’électricité un vieux tracteur au diesel.

Mais sa principale contribution à la protection de l’environnement est beaucoup moins visible : il a réduit de presque la moitié son utilisation d’insecticides grâce à la confusion sexuelle des papillons.

La technique, qui consiste à désorienter l’insecte durant sa période d’accouplement, est notamment utilisée contre le carpocapse de la pomme.

« La vraie grosse larve dans la pomme, c’est lui ! », explique le pomiculteur et producteur de cidre propriétaire des Vergers écologiques Philion.

De discrets bâtonnets de plastique suspendus dans les arbres à intervalles réguliers diffusent la phéromone que dégage la femelle, semant ainsi la confusion chez les mâles qui ne trouvent pas de partenaire.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Des bâtonnets de plastique suspendus dans les arbres à intervalles réguliers diffusent la phéromone que dégage la femelle papillon, semant ainsi la confusion chez les mâles qui ne trouvent pas de partenaire.

L’équation est simple : « Pas d’accouplement, pas d’œuf, pas de larve, pas de dommages », résume Hubert Philion.

« J’en suis enchanté, ça fonctionne très bien », s’enthousiasme-t-il entre deux rangées de pommiers où croissent des Honeycrisp encore vertes, en ce matin de juillet.

« Ça fonctionne tout le temps, beau temps, mauvais temps », contrairement aux pesticides qu’il faut épandre à nouveau après la pluie, ajoute-t-il.

Il apprécie surtout le fait d’être beaucoup moins exposé aux insecticides qu’auparavant.

Quand je me promène dans le verger, j’ai bien plus peur du cancer de la peau [à cause de l’exposition au soleil] que du reste. Hubert Philion, pomiculteur et producteur de cidre

Ce penchant écologique lui vient de son défunt père, agronome, qui était critique des gens épandant des pesticides « avec un calendrier », au lieu de chercher à savoir si les ravageurs qu’ils voulaient combattre étaient bel et bien présents.

Moins de travail

La confusion sexuelle des papillons, qu’Hubert Philion utilise depuis six ans pour lutter contre le carpocapse de la pomme, a fonctionné instantanément, sans transition.

Le producteur de cidre, qui reçoit le public à son verger d’Hemmingford et qui vend également une partie de ses pommes à des grossistes, s’est ensuite doté d’un autre type de diffuseur de phéromones, cette fois pour lutter contre la sésie du cornouiller.

« C’est la deuxième bibitte qui me causait le plus de problèmes », lance-t-il, expliquant que cet insecte s’attaque au bois de l’arbre, en pondant ses œufs à la jointure du pied et de la greffe.

« J’en vois de moins en moins », dit-il.

Hubert Philion estime que la confusion sexuelle des papillons a réduit sa charge de travail.

L’installation des diffuseurs dans ses cinq hectares de pommiers et de poiriers, avant l’éclosion des bourgeons, représente environ trois jours de travail, alors que l’utilisation d’insecticides nécessitait une « gestion constante », durant toute la saison, des inventaires et de la météo.

Et il n’avait jamais la certitude de l’efficacité de l’épandage, ce qui lui donnait l’impression d’avoir une « épée de Damoclès » au-dessus de la tête.

Par contre, même avec une subvention couvrant 70 % de son coût – elle peut atteindre 90 % à certaines conditions –, la technique demeure plus chère que l’utilisation d’insecticides, estime Hubert Philion.

Il déplore par ailleurs que les productions biologiques soient davantage subventionnées pour son utilisation.

La confusion sexuelle des papillons ne règle pas tous les problèmes ; il reste le charançon de la pomme, un « ravageur redoutable », la mouche de la pomme, le scarabée japonais et l’hoplocampe, ainsi que la tavelure de la pomme, un champignon.

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Le scarabée japonais s’attaque à plus de 300 espèces de plantes et d’arbres, dont les pommiers.

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Pour contrer la mouche de la pomme, Hubert Philion utilise un piège.

N’empêche, Hubert Philion utilise le minimum de pesticides possible et se dit « bien plus tranquille » de croquer une de ses pommes que celles de l’épicerie.

De plus en plus utilisée

La confusion sexuelle des papillons est maintenant utilisée dans environ 30 % des vergers en production du Québec, soit quelque 1300 hectares, selon le Pôle d’excellence en lutte intégrée du Centre local de développement des Jardins de Napierville.

Son utilisation réduit de 70 à 75 % les risques pour la santé et l’environnement en remplaçant les spinosynes, pyréthroïdes, diamides, organophosphorés et néonicotinoïdes, qui sont liés à la mort des abeilles un peu partout dans le monde.

Son efficacité augmente lorsqu’elle est utilisée par plusieurs vergers dans un secteur donné.

Hubert Philion aimerait d’ailleurs voir davantage de producteurs, notamment les plus importants, recourir à la technique, se désolant que certains ne lui fassent pas confiance et continuent de recourir aux insecticides « pour ne pas prendre de chance ».

Il souligne qu’« anciennement, des agronomes du MAPAQ [le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec] venaient conseiller les producteurs » sur les moyens de lutter contre les ravageurs, une pratique aujourd’hui abandonnée.

Il existe bien des clubs-conseils en agroenvironnement – il est inscrit à l’un d’eux –, mais les gens doivent y adhérer sur une base volontaire et payer pour en être membres.

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Quand les plantes lancent un SOS, les guêpes leur répondent


L’odeur que dégage l’herbe lorsqu’elle est coupée est en fait un signal de détresse. En gros, vous respirez l’herbe qui crie de douleur. Certaines plantes aussi envoient des molécules de détresse quand elles sont attaquées par des insectes et font appelle aux guêpes. Les chercheurs on remarquer pour le maïs génétiquement modifié, que les guêpes ne viennent pas à la rescousse s’il est attaqué contrairement ceux qui ne le sont pas. La nature fait mieux que la science
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Quand les plantes lancent un SOS, les guêpes leur répondent

 

Lorsque les chenilles s'attaquent aux feuilles certaines plantes appellent les guêpes à la rescousse.

Lorsque les chenilles s’attaquent aux feuilles certaines plantes appellent les guêpes à la rescousse. BRÉVAULT/CIRAD

Par Joël Ignasse

L’odeur de l’herbe coupée diffuse une molécule qui attire les guêpes parasites s’attaquant aux insectes ravageurs. 600 molécules de signalisation ont ainsi été recensées chez les plantes.

ODEUR. L’odeur du gazon fraîchement tondu est agréable aux narines du promeneur. Il s’agit pourtant d’un véritable signal de détresse ! Celui-ci est émis par les plantes lorsqu’elles passent sous les ciseaux de la tondeuse ou quand elles sont croquées par des insectes. Ces signaux se sont pas émis en vain, puisqu’ils attirent d’autres bestioles qui s’attaquent aux ravageurs.

Une molécule aux fonctions multiples

On savait déjà que le tabac émet des signaux volatils, lorsque ses feuilles sont en train de se faire dévorer par la chenille du sphinx du tabac. Ces signaux attirent une punaise qui s’attaque aux œufs et aux larves du papillon.

Une nouvelle étude, plus générale et qui porte sur le maïs et l’herbe du gazon, est publiée dans The Plant Journal. Les chercheurs y expliquent avoir identifié une nouvelle molécule, l’acide jasmonique, capable de convoquer des guêpes parasites à la rescousse de ces plantes lorsqu’elles sont en danger.

DÉFENSES. Les scientifiques ont étudié le comportement des guêpes avec des épis de maïs génétiquement modifié pour ne pas produire d’acide jasmonique. Quand ils se font dévorer par des insectes, les guêpes ne réagissent pas. À l’inverse, avec du maïs non modifié produisant cet acide, dès qu’il y a des feuilles attaquées par des chenilles :

« les guêpes parasites arrivent en nombre vers le plant en train d’être mangé et pondent leurs œufs dans les chenilles » relate Michael Kolomiets, spécialisé en pathologie végétale et principal auteur de l’étude.

L’acide jasmonique permet également l’activation au sein de la plante d’une hormone, la jasmonate, qui déclenche d’autres mécanismes de défense contre les insectes comme la production de composés amers ou d’odeurs désagréables pour les ravageurs.

« Cette substance à une double fonction. Elle déclenche dans la plante la production de composés insecticides. Mais elle a aussi une fonction indirecte de défense en envoyant un signal de type SOS attirant les guêpes » résume Michael Kolomiets.

Il semblerait aussi que le gène qui régit la production d’acide jasmonique joue un rôle dans la résistance à la sécheresse, les plants de maïs modifié y étant plus sensibles. Les chercheurs sont en train d’explorer cet aspect et ils travaillent aussi à catégoriser les quelques 600 molécules de signalisation recensées chez les plantes

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Insectes ravageurs: les prochaines invasions


Quand j’étais adolescente, papa voulait protéger ses épinettes noires de la tordeuse d’épinette, depuis quelques années, nous entendons parler de l’agrile du frêne, un insecte asiatique d’ou les coupes d’arbres de frêne, mais d’autres insectes ont été introduites et peuvent causer de grands dommages à une grande richesse du pays, les forêts.
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Insectes ravageurs: les prochaines invasions

 

L'agrile du frêne est vorace et impossible à... (PHOTO ALAIN DION, LA VOIX DE L'EST)

L’agrile du frêne est vorace et impossible à éradiquer (photo), mais d’autres menaces planent sur les arbres.

PHOTO ALAIN DION, LA VOIX DE L’EST

Charles Côté
La Presse

Les frênes qui dépérissent sous nos yeux au Québec sont victimes de la pire espèce exotique jamais introduite sur le continent, selon les experts.

En effet, l’agrile du frêne est vorace et impossible à éradiquer. Introduit par accident dans une palette de bois dans la région de Detroit en 2002, il a atteint le sud du Québec.

Mais d’autres menaces planent sur les arbres.

La Presse a interviewé Robert Lavallée, entomologiste au Service canadien des forêts, pour identifier ces insectes ravageurs dont on risque d’entendre parler dans les prochaines années.

Selon M. Lavallée, les espèces exotiques, «c’est un peu comme une boîte à surprise: on ne sait jamais quand elle peut nous exploser à la figure».

L’agrile du frêne est un bon exemple, dit-il. Il n’était pas un problème en Chine, mais en dix ans, il s’est répandu dans 24 provinces et territoires, du Québec jusqu’au Colorado, à l’ouest, en Géorgie, au sud, tuant des dizaines de millions d’arbres. «L’éradication est impossible et les frênes vont probablement tous y passer», affirme l’entomologiste.

Mais l’agrile n’est que le dernier d’une série d’insectes et de maladies exotiques qui ont infesté les forêts canadiennes.

«Il y en a eu plus de 80, dit-il. Quand on pense par exemple à la maladie hollandaise, elle a décimé les ormes, qui ont bien du mal à se rétablir.»

Érables et chênes menacés

Une espèce qui frappe à nos portes, le longicorne asiatique, fait frémir M. Lavallée. «Je ne souhaite surtout pas ça au Québec», dit-il

Découvert en 1996 à Brooklyn et apparu en Ontario en 2003, ce grand insecte s’attaque à toutes les principales espèces de feuillus, comme les érables et les chênes.

Au printemps 2013, le gouvernement fédéral avait annoncé son éradication en Ontario, dans les deux seuls lieux où on l’avait trouvé. Cependant, un nouveau foyer a été trouvé à Mississauga quelques mois plus tard.

Pour l’éradiquer, il faut abattre tous les feuillus dans un rayon de 400 mètres de l’arbre infecté.

«L’approche est toujours la même: abattage massif, dit M. Lavallée. Vous pouvez imaginer l’impact sur un quartier.»

L’expert a l’oeil sur une autre espèce qui présente une menace immédiate pour le Québec: la cochenille du hêtre.

Introduit au Canada vers 1880, par des des hêtres ornementaux importés d’Europe et plantés à Halifax, la cochenille est un petit insecte qui s’installe sur l’écorce du hêtre pour y enfoncer un tube lui permettant de se nourrir de sa sève.

Les blessures causées par les cochenilles servent d’entrées à deux types de champignons qui tuent l’arbre en quelques années.

M. Lavallée poursuit ses recherches pour trouver un agent pathogène naturel, comme un champignon, susceptible de tuer l’insecte.

«La maladie progresse lentement vers l’ouest du Québec et compromet sérieusement la croissance et la survie des hêtres», dit-il.

Une autre espèce qui est aux portes du Québec représente une menace réelle pour l’industrie forestière: le longicorne brun de l’épinette.

Lui aussi est apparu à Halifax et s’est répandu dans tout le sud de la Nouvelle-Écosse. M. Lavallée travaille à trouver des façons de lutter contre cet insecte, qui pourrait compliquer les exportations canadiennes de bois d’oeuvre.

«On étudie deux méthodes de lutte: avec des phéromones qui attirent les mâles et les empêcheraient de trouver les femelles et aussi des champignons, qui seraient pathogènes pour ces insectes et que les mâles inoculeraient aux femelles pendant la reproduction.»

Il reste l’espoir que les arbres eux-mêmes développent une résistance.

«Il y a environ un frêne sur 1000 qui résiste à l’agrile, et les chercheurs s’intéressent à cela aux États-Unis», dit M. Lavallée.

Changements climatiques

Cependant, les changements climatiques pourraient intensifier les attaques des ravageurs exotiques.

Par exemple, le puceron lanigère de la pruche, un insecte asiatique, fait des ravages juste au sud de la frontière.

La disparition des pruches, en particulier le long des ruisseaux de montagne, y a causé de «graves conséquences environnementales», selon le gouvernement fédéral canadien, qui souligne que cet insecte ne survit pas aux températures inférieures à -30oC.

«Il n’y a pas de réponse unique et simple, résume M. Lavallée. Les changements climatiques peuvent favoriser la remontée vers le nord de certaines espèces limitées par le froid hivernal. Par contre, des automnes plus doux et plus longs et des redoux hivernaux suivis d’un gel peuvent faire baisser la survie de certaines espèces.»

En plus des espèces exotiques, les ravageurs autochtones continuent d’inquiéter. La tordeuse du bourgeon de l’épinette, cette petite chenille d’un papillon de nuit, semble prospérer sur la Côte-Nord, ce qui est nouveau, explique Louis De Grandpré, chercheur en écologie forestière au Service canadien des forêts. Cela pourrait être relié au réchauffement climatique.

 «Les insectes, ce qui les limite, c’est la température, dit-il. Si l’été est trop frais, l’insecte ne peut pas compléter son cycle vital. Mais les foyers de défoliation sont beaucoup plus au nord que tout ce qu’on a vu par le passé. Depuis neuf ans, la population de tordeuse se maintient sur la Côte-Nord. Contrairement à ce que son nom indique, la tordeuse s’attaque d’abord au sapin baumier. Mais si l’insecte peut se maintenir dans la région où l’épinette noire est dominante, comme la Côte-Nord, il va avoir l’occasion de s’adapter et d’attaquer aussi l’épinette.»

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Google Street View contre les espèces invasives?


Si l’automobile de Google qui sillonne les routes peut faire sa contribution pour donner des indices aux insectes invasifs qui affectent les arbres alors pourquoi pas …
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Google Street View contre les espèces invasives?

 

Une voiture de Google Street View. – Photo: AP

Le service de navigation virtuelle Google Street View peut servir à cartographier la présence et la progression de certaines espèces invasives, estiment des chercheurs de l’INRA qui en ont fait l’expérience avec la chenille processionnaire du pin.

La chenille processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa) est un insecte dont les larves consomment les aiguilles de différentes espèces de pins et de cèdres. Ces larves tissent des nids d’hiver en soie de couleur blanche, notamment dans les arbres situés le long des routes, ce qui les rend particulièrement repérables durant certaines périodes de l’année.

En 2011, ces experts de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) ont voulu vérifier dans quelle mesure les données de Google Street View (GSV), librement accessibles sur internet, permettaient de collecter de manière fiable des informations sur la distribution géographique de certaines espèces.

Cette nouvelle technologie, lancée en 2007, repose sur des images prises à l’aide de caméras à 360 degrés fixées sur le toit de voitures sillonnant les rues et routes de différents pays, dont la France.

Cette particularité rend l’utilisation de GSV très intéressante pour les chercheurs, car ce système donne accès à des vues panoramiques le long des routes et permet donc d’identifier de nombreux détails dans le paysage, dont les cocons des chenilles processionnaires.

Les scientifiques de l’INRA ont délimité une aire d’observation d’une surface d’environ 47 000 km2 dans la région Centre, la divisant en 183 «cellules» de 16 km sur 16 km. Pour chaque cellule, les chercheurs ont noté la présence ou l’absence de nids de chenilles processionnaires, à la fois par observation directe sur le terrain et via les images fournies par Google.

En comparant les deux relevés, ils concluent que Google Street View offre une fiabilité de l’ordre de 90% pour cette résolution à grande échelle et qu’il constitue un bon indicateur.

En revanche, un test effectué à plus petite échelle, sur un échantillon de 121 km2, ne s’est pas avéré concluant, probablement en raison d’une densité d’images insuffisante et de l’absence de couvertures de certaines zones qui ne sont traversées par aucune route.

Globalement, «la base de données en ligne permet d’avoir une bonne représentation de l’espèce», conclut l’étude, publiée dans la revue en accès libre PLoS One.

«Même si toutes les espèces ne se prêtent pas à ce type d’observation, de nombreux organismes peuvent sans doute être étudiés de cette façon, parmi lesquels les insectes ravageurs ou les pathogènes associés à des arbres communs dont les symptômes sont identifiables depuis les voies carrossables (par exemple la mineuse du marronnier ou la chalarose du frêne)», souligne l’Inra dans un communiqué.

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Un insecte menace 100 000 arbres à Montréal


 

Un autre intrus  qui est probablement rentré clandestinement pour rester au pays sans être évité  L’agrile du frêne semble aimer l’environnement du la grande ville de Montréal ..enfin cet bestiole affectionne beaucoup les arbres, assez pour les détruire ..
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Un insecte menace 100 000 arbres à Montréal

 

Pour contrer la progression de l’agrile du frêne, Montréal a acheté un nouvel insecticide.

PHOTO: FOURNIE PAR L’AGENCE CANADIENNE D’INSPECTION DES ALIMENTS

Pierre-André Normandin
La Presse

Il mesure à peine quelques millimètres, mais pourrait tout de même causer pour «plusieurs dizaines de millions» de dégâts à Montréal. Découvert l’été dernier, l’agrile du frêne, insecte ravageur arrivé d’Asie, s’est déjà répandu dans un rayon de 17 km et menace de tuer le cinquième des arbres de Montréal d’ici 10 à 15 ans.

À l’heure du ménage printanier, l’avertissement est sérieux. Montréal interdit à ses citoyens de jeter les branches d’arbres, peu importe l’essence, avec le reste des résidus verts. La Ville leur demande plutôt de les attacher ensemble, de les mettre en bordure de rue et d’appeler le 311 pour qu’on vienne les déchiqueter.

L’enjeu est de taille. Observé pour la toute première fois le 19 juillet 2011, l’agrile a maintenant été détecté à huit endroits dans l’île.

D’abord découvert dans l’Est, il a maintenant fait son apparition dans un parc de l’arrondissement de Saint-Laurent. Dix-sept kilomètres séparent les deux lieux touchés les plus éloignés.

Si la lutte contre l’insecte échoue, la Ville évalue que l’agrile pourrait détruire les 100 000 frênes recensés à Montréal. Ces arbres jouent un rôle important dans la métropole. Près de la moitié, 45 000, se trouvent en bordure de rue et servent à lutter contre les îlots de chaleur. Ils permettent également de ralentir les eaux de ruissellement et contribuent à améliorer la qualité de l’air. Bref, Montréal dit ne pas avoir les moyens de voir son mince couvert végétal davantage troué.

«Le remplacement de tous ces frênes de rue pourrait coûter plusieurs dizaines de millions», appréhende la Ville. Il en coûte de 500$ à 2000$ pour abattre et remplacer un arbre, précise Philippe Sabourin, porte-parole municipal.

15 arbres abattus

Pour l’instant, une quinzaine d’arbres ont été abattus. Fait inquiétant, l’insecte a été détecté au Jardin botanique, au coeur du bois des frênes. L’endroit abrite 475 des quelque 700 arbres de cette espèce plantés sur le terrain au pied du Stade olympique. Un arbre y a été abattu à la fin du mois de novembre et le parasite n’aurait pas été détecté depuis.

«On a l’expertise pour faire le suivi», assure Karine Jalbert, porte-parole de l’Espace pour la vie.

Or, il appert que l’abattage ne serait pas efficace pour contrer la progression de l’insecte. Au contraire.

«Des données scientifiques indiquent que cela produirait un effet opposé à l’objectif ciblé en contribuant à disperser davantage l’insecte», écrit la Ville.

Pour contrer la progression, Montréal a plutôt décidé d’acheter un nouvel insecticide, qui a reçu une homologation d’urgence du gouvernement fédéral. Le TreeAzin est décrit comme un biopesticide sans effet sur la santé. Aucun permis n’est requis pour en épandre. De plus, celui-ci est injecté directement dans les arbres, ce qui limite les risques de contact. Montréal a acheté pour 62 700$ du produit, soit assez pour traiter 700 arbres.

Ce traitement sera administré aux arbres entourant les frênes atteints afin de créer une barrière. Il reste à en voir l’efficacité, car l’agrile se déplace par la voie des airs et attaque les arbres en pondant jusqu’à 275 larves. Ce sont ces larves qui finissent par tuer les arbres en deux à cinq ans en endommageant la couche sous l’écorce.

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