La santé buccodentaire est importante plus ce que l’on peut penser. Cette visite chez le dentiste qui nous stresse est pourtant nécessaire pour évaluer notre état buccal, car une infection de la bouche peut être un symptôme d’un trouble encore plus grand ailleurs …
Nuage
LA BOUCHE, REFLET DE NOTRE SANTÉ
La cavité buccale est en rapport direct avec l’ensemble de l’organisme. Ainsi, les maladies de la bouche ou des dents peuvent être la manifestation de maladies générales, ou inversement, être à l’origine ou devenir des facteurs d’aggravation de ces affections.
Les maladies de la bouche et des dents révélatrices de maladies générales
Un nombre élevé d’affections de la bouche ou des dents découlent d’un problème de santé général et constitue alors le symptôme d’une maladie. Ainsi, les manifestations buccales telles que les candidoses, l’herpès récidivant, les aphtes en poussée ou la maladie de Kaposi sont l’expression d’une altération de l’écosystème microbien local ou du système immunitaire. Elles sont d’ailleurs caractéristiques des patients immunodéprimés (patients porteurs du virus du sida, patients atteints de lupus érythémateux). Dans certaines affections virales telles que les hépatites, on peut observer des lichens. Enfin, les atteintes des gencives (gingivites) et du parodonte (parodontites) suggèrent la présence de maladie métabolique telle que le diabète.
Répercussions des maladies de la bouche et des dents sur la santé générale
Inversement, la bouche peut constituer une porte d’entrée pour une maladie infectieuse qui aura des répercussions dans d’autres parties du corps. En effet, les germes ou les bactéries présentes dans la bouche peuvent être véhiculés par le sang et se transmettre à un autre organe. Ces atteintes peuvent être graves, voire très invalidantes.
Pour exemple, les endocardites infectieuses. Cette lésion de la tunique interne du coeur est due le plus souvent à des streptocoques et on recense 1.500 personnes touchées chaque année. Même si les endocardites à streptocoques oraux sont en diminution, on constate encore dans 15 à 25% des cas le décès du patient.
Ces affections de la bouche et des dents peuvent engendrer d’autres complications générales: des néphrites (infections du rein), des rhumatismes articulaires aigus, des sinusites, des infections O.R.L. récidivantes (laryngites,angines, bronchites,…).
A ces problèmes infectieux peuvent s’ajouter des atteintes fonctionnelles: la perte des dents postérieures (de l’arrière de la bouche) est souvent à l’origine d’une diminution de la capacité masticatoire et, à plus ou moins long terme, d’un dysfonctionnement du système digestif. En effet, la mastication est la première étape de la digestion. On comprend donc aisément qu’une mauvaise mastication puisse provoquer des troubles digestifs (oesophagites, ballonnements,…).
Enfin, la bouche a une influence majeure sur l’esthétisme: l’absence des dents antérieures (incisives et canines) provoquent l’affaissement des traits du visage, le creusement des rides, l’avancée du menton. Autant d’éléments donnant un aspect de vieillissement avant l’âge.
Le tabac et l’alcool: ennemis de la santé bucco-dentaire
Les comportements à risque comme la consommation de tabac ou d’alcool peuvent poser des problèmes sérieux de santé mais ils ont aussi des effets néfastes sur notre bouche, nos dents, et plus particulièrement sur notre flore buccale. En plus de colorer les dents et d’augmenter la quantité de tartre, le goudron et les autres composants de la fumée de cigarette détériorent les moyens de défense et de cicatrisation de la muqueuse et altèrent la micro-circulation sanguine.
C’est ainsi que les fumeurs présentent un risque plus élevé que les non-fumeurs, d’apparition de maladies parodontales dont l’une des conséquences est la perte des dents. De plus, le succès de réponse aux traitements de ces maladies est moindre chez les fumeurs, en raison de l’altération de la cicatrisation de leurs tissus osseux et gingivaux.
Mais les méfaits du tabac et de l’alcool ne s’arrêtent pas là. On estime que 80 à 90% des cancers de la bouche sont reliés à l’usage du tabac. Les fumeurs de cigares et de pipe sont aussi vulnérables que les fumeurs de cigarettes. L’alcool, s’il est consommé régulièrement en grande quantité, augmente également les risques de cancer de la bouche, même chez les non-fumeurs. Il va de soi que les personnes qui abusent des deux substances ont un risque très élevé de développer un cancer de la bouche.
Mis à jour par Marion Garteiser, journaliste santé
Créé initialement par Dr Sophie Emmanuelli