La Californie condamnée à rester dans le noir pour éviter les incendies ?


Maintenant, la Californie serait sujette aux incendies de forêt et malheureusement, ces incendies se propagent pour détruire des bâtiments ainsi que des vies. Il semble que les infrastructures d’électricité soient usées par le temps et qu’ils peuvent être une des causes des incendies. C’est la raison des coupures d’électricité quand la météo est propice pour une catastrophe incendiaire.
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La Californie condamnée à rester dans le noir pour éviter les incendies ?

PHOTO GENE BLEVINS, REUTERS

Les installations vétustes de l’opérateur privé Pacific Gas & Electric (PG & E) ont été mises en cause à plusieurs reprises ces dernières années dans des incendies de forêt dévastateurs et ont contribué à sa mise en faillite au début de l’année.

(Los Angeles) La Californie, cinquième puissance économique mondiale mais dotée d’infrastructures électriques vieillissantes et confrontée à des sécheresses chroniques, est-elle condamnée à se priver de courant dès que le drapeau rouge est levé pour les incendies ?

LAURENT BANGUET
AGENCE FRANCE-PRESSE

« Cela ne peut pas devenir la nouvelle norme. Et il est fallacieux de dire qu’on doit choisir entre ces difficultés et la sécurité », a tranché le gouverneur de Californie Gavin Newsom en réagissant aux coupures préventives qui ont touché depuis mercredi des centaines de milliers de clients dans le nord de l’État.

L’opérateur privé Pacific Gas & Electric (PG & E), qui fournit en électricité 5,4 millions de clients dans le nord et le centre de la Californie, avait décrété ces coupures en raison de prévisions météorologiques propices à des incendies de forêt violents, déchaînant une vague de critiques. 

Avant de rétablir l’électricité, PG & E doit inspecter électroniquement et visuellement les lignes concernées. Et même avec 6300 employés dédiés et des hélicoptères, cela pourrait prendre jusqu’à cinq jours.

« Nous comprenons l’impact qu’a une coupure de courant pour nos clients. Ce n’est pas une décision que nous prenons à la légère », a assuré à la presse Sumeet Singh, responsable du programme de prévention des incendies de forêt au sein de l’entreprise.

Les installations vétustes de l’opérateur ont été mises en cause à plusieurs reprises ces dernières années dans des incendies de forêt dévastateurs et ont contribué à sa mise en faillite au début de l’année.

C’est une étincelle provoquée par une de ses lignes à haute tension qui a déclenché en novembre 2018 l’incendie le plus meurtrier de l’histoire de l’État : 86 morts et 18 000 bâtiments détruits dans la région de Paradise. PG & E a déjà accepté de verser 11 milliards de dollars aux sociétés qui assuraient les victimes.

Changement climatique et cupidité

Le gouverneur Newsom ne critique pas en soi les coupures préventives de PG & E, reconnaissant qu’elles font partie des « bonnes pratiques » de l’industrie.

Il reproche surtout à l’opérateur – le plus important de l’État – d’avoir attendu des décennies avant de se soucier d’investir dans la modernisation de son réseau.

Ces manquements expliquent selon lui que PG & E soit obligé aujourd’hui de plonger dans le noir un à deux millions d’habitants d’un seul coup plutôt que de couper le courant de manière ciblée, comme d’autres opérateurs le font depuis déjà plus de dix ans dans le sud de la Californie.

A San Diego, l’opérateur local dispose ainsi d’un maillage de lignes formant comme un quadrillage, avec des « circuits » desservant généralement 1000 à 7000 clients. Dans le nord, PG & E a un réseau « radial » dans lequel une seule ligne électrique relie une zone, s’étendant parfois sur une très longue distance.

« De mon point de vue, ce n’est pas tant une histoire liée au changement climatique qu’une histoire de cupidité et de mauvaise gestion », a accusé M. Newsom.

Le PDG de PG & E, William Johnson, a présenté ses excuses jeudi soir, reconnaissant l’impréparation de ses équipes.

« Nous devons avoir une approche plus “chirurgicale” », mais d’autres coupures interviendront si les conditions météo l’exigent, a-t-il prévenu.

« C’est un très gros inconvénient et c’est extrêmement coûteux, mais nous pouvons faire des ajustements qui répondent à ces situations pour un coût bien moindre », a estimé sur la radio NPR Severin Borenstein, économiste expert en politique énergétique, lui-même touché par les coupures. 

« Cela passe en partie par un renforcement du réseau, une meilleure gestion de la végétation, la surveillance des lignes » à l’aide de caméras dans des zones à risques, estime-t-il.

Même avec des dizaines de milliards de dollars d’investissements, des coupures resteront inévitables, estime Mikhail Chester, qui enseigne l’ingénierie durable à l’université d’Arizona.

Dans les économies développées, on attend des infrastructures qu’elles soient « fiables à 100 % », mais « nous sommes arrivés à un point de tension tel qu’il faut accepter que cette fiabilité soit remise en cause de plus en plus souvent ».

« En fait, ce n’est pas si inhabituel », abonde M. Borenstein. « Si vous vivez dans le sud-est (des États-Unis), vous avez souvent à faire face au risque d’ouragans, dans le Midwest vous subissez de terribles tempêtes de neige et ça perturbe votre vie ».

« Nous avons été drôlement chanceux en Californie » jusqu’à présent, mais au moins pendant les quelques années à venir, « nous allons devoir prendre la menace des incendies au sérieux et subir des perturbations quelques jours par an », conclut l’expert.

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Plus de 500 tribus sont mena­cées par les incen­dies en Amazo­nie


La déforestation de la forêt Amazonienne serait un facteur important des feux de forêt qui sévit au Brésil. La tribu Mura a toujours voulu garder leur territoire intact, ils luttent contre la disparition de leur habitat. Ils ne sont pas les seuls, car la forêt la plus grande au monde, abrite environ 500 tribu, sans compter de 3 millions d’espèces animales et végétales. Oui, c’est un crime, un crime contre la planète et l’humanité.
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Plus de 500 tribus sont mena­cées par les incen­dies en Amazo­nie


par  Mathilda Caron


Plus d’un million de personnes, appar­te­nant à quelque 500 tribus de la forêt amazo­nienne, sont mena­cées par les incen­dies dévas­ta­teurs qui touchent la région depuis plusieurs semaines, rappor­tait News.com.au le 22 août.

Face aux flammes, les habi­tants de la zone se mobi­lisent. La semaine dernière, les membres de la tribu Mura ont peint leurs corps en orange et ont saisi des arcs et des massues pour s’en­fon­cer dans la forêt. Leur objec­tif était de lutter contre la défo­res­ta­tion qui entraîne la dispa­ri­tion de leur habi­tat, d’après l’agence Reuters.

Selon l’ONG Insti­tuto Socioam­bien­tal, plus de 18 000 membres de la tribu Mura sont mena­cés. Ils vivent dans l’État d’Ama­zo­nas, le plus vaste et le mieux préservé de la forêt amazo­nienne du Brésil, et sont témoins de la destruc­tion constante des forêts.

Et le 24 août, une autre tribu de l’État du Mato Grosso, au sud de l’Ama­zo­nie, a montré sa déter­mi­na­tion :

« Nous allons nous battre pour défendre la forêt, pour préser­ver notre mode de vie, pour produire sans détruire », expliquent ses membres.

Au total, la plus grande forêt du monde abrite envi­ron 500 tribus, quelque trois millions d’es­pèces animales et végé­tales, et produit envi­ron 20 % de l’oxy­gène dans le monde.

Ces incen­dies sont « une tragé­die, un crime contre la planète et l’hu­ma­nité », a confié l’éco­lo­giste Adriane Muel­bert au maga­zine Natio­nal Geogra­phic.


Sources : News.com.au / Reuters / Natio­nal Geogra­phic

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Seulement deux feux de forêt en activité au Québec, du jamais-vu à la SOPFEU


Si nous avons eu un printemps tardif et pluvieux, les forêts ont été protégées contre le feu au Québec à comparer aux autres provinces du Canada. Il semble en plus qu’il y a moins de feu de forêt chez-nous d’année en année. Juste cette année, nous avons la moitié moins de feu que la moyenne au Québec.
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Seulement deux feux de forêt en activité au Québec, du jamais-vu à la SOPFEU

Des arbres couchés au sol sont brûlés par les flammes.

Au total, 156 incendies ont été rapportés à la SOFEU cette année comparativement à plus du double les années passées à la même date.

PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / DARRYL DICK

Alors que des dizaines d’incendies ravagent les forêts de l’ouest du pays, au Québec, les pompiers forestiers connaissent la saison la plus tranquille qu’on ait vue depuis au moins un quart de siècle dans la province.

Seulement deux incendies de forêt sont actifs, présentement, sur tout le territoire couvert par la Société de protection de la forêt contre le feu (SOPFEU).

Le premier, à La Tuque, en Haute-Mauricie, est contenu tandis que l’autre, près de Val-d’Or, est maîtrisé, selon les données mises à jour régulièrement sur le site Internet de la SOPFEUSociété de protection de la forêt contre le feu.

Une situation exceptionnelle, souligne Stéphane Caron, coordonnateur à la prévention et aux communications de l’organisme privé sans but lucratif.

Depuis le début de l’année, 156 feux de forêt ont été rapportés au Québec, alors qu’à la même date, on en dénombre habituellement 353 en moyenne depuis une dizaine d’années.

En termes de superficie de forêt détruite, ici encore les chiffres parlent d’eux-mêmes. Cette année, les flammes n’ont détruit que 5700 hectares de forêt au total, contre 36 8000 hectares par saison en moyenne.

 De ces 5000 hectares brûlés cette année, la presque totalité, c’est un seul feu, note M. Caron.

Les fortes précipitations de neige et de pluie qui se sont abattues sur le Québec au cours de l’hiver et du printemps ne sont pas étrangères à cette situation jamais observée à la SOPFEU Société de protection de la forêt contre le feu, convient-il.

Quand on a fait notre bilan du printemps, on a constaté que c’était le plus petit printemps en termes de nombre de feux que le Québec avait connu depuis la création de la SOPFEU, il y a 25 ans. Et ça semble se maintenir. Stéphane Caron, coordonnateur à la prévention et aux communications à la SOPFEU

Ce n’est pas dans les grandes chaleurs de l’été que les risques d’incendie de forêt sont le plus élevés, mais plutôt au printemps.

Les feuillus, l’herbe et les arbustes luxuriants en cette période de l’année retiennent davantage d’humidité dans les bois qu’au printemps, quand les broussailles sèches s’enflamment plus facilement, explique Stéphane Caron.

Bien que la quasi-absence de feux de forêt cette année soit exceptionnelle, on dénombre de moins en moins d’incendies chaque année dans les forêts québécoises.

Au Québec, depuis 1984, le nombre d’incendies de forêt diminue en moyenne de 17 par année, ce qui est important. Stéphane Caron, coordonnateur à la prévention et aux communications à la SOPFEU

Situation inverse dans l’Ouest canadien

Un énorme panache de fumée s'élève dans le ciel en raison d'un feu de forêt.

Un feu de forêt à une vingtaine de kilomètres de High Level, en Alberta.

PHOTO : ALBERTA WILDLIFE

S’il y a moins de feux au Québec, il y en a davantage ailleurs au Canada, constate la SOPFEU, surtout dans les provinces de l’ouest.

La SOPFEU a d’ailleurs dépêché une équipe de 42 pompiers en Alberta pour prêter main-forte à leurs collègues de l’endroit aux prises avec 56 feux de forêt dans le nord de la province.

En Colombie-Britannique, le gouvernement a doublé le Fonds de préparation aux situations d’urgence en prévision d’une saison des feux de forêt particulièrement active.

Deux pompiers avec des haches tentent de stopper un feu dans une forêt.

Des pompiers forestiers combattent les flammes près de Watson Lake en Colombie-Britannique, en 2015.

PHOTO : GOUVERNEMENT DU YUKON

Autre phénomène préoccupant, le nombre de plus en plus important de feux de forêt et de broussailles dans des zones arctiques, où ils étaient pratiquement inexistants auparavant.

Les changements climatiques sont montrés du doigt pour expliquer cette situation, mais les données restent incomplètes.

La recherche là-dessus n’est pas encore totalement terminée, parce que c’est quand même des phénomènes nouveaux, précise Stéphane Caron. Mais c’est sûr et certain que les chercheurs […] vous diraient qu’il semble y avoir réellement un lien entre les deux.

Une augmentation de la température ne peut faire autrement que d’amener davantage d’assèchement et rendre le territoire plus vulnérable aux incendies de forêt. Stéphane Caron, coordonnateur à la prévention et aux communications à la SOPFEU

C’est relativement simple : les feux de forêt sont conditionnés par la météo. Donc, plus il y a de longues périodes chaudes et d’humidité plus basse, plus ça va amener de feux de forêt, et aussi plus de virulence de ces feux.

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Météo de l’extrême


J’ai toujours pensé que le Québec était un endroit privilégié sur le plan de l’environnement. Bien sûr une petite tornade de temps à autre quelque part dans la province, des pluies torrentielles, etc… mais sans plus, enfin, les choses ont accéléré comme partout ailleurs dans le monde. En 2018, jusqu’à maintenant, c’est un avant-goût de ce que nous devrons faire face. Tornade, incendie de forêt, smog, inondation sécheresse, froid intense, canicule, beaucoup plus de neige feront partie de ce que nous devrons affronter et s’adapter.

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Météo de l’extrême


SARA CHAMPAGNE
La Presse

Une tornade qui a semé la terreur dans Lanaudière jeudi soir, des alertes au smog au cours des derniers jours dans le Grand Montréal, une semaine chaude et humide qui s’annonce : l’été est encore jeune, mais semble vouloir s’inscrire dans une tendance aux extrêmes déjà bien amorcée, selon les spécialistes. Il vaut mieux s’y habituer.

La canicule

De la chaleur incessante, suffocante. Des records fracassés. Deux vagues de chaleur extrême se sont abattues sur le Québec l’été dernier, la première à la fin juin, l’autre au début août. La grande région de Montréal a connu son mois de juillet le plus chaud jamais enregistré avec une canicule meurtrière. Au total, 86 personnes ont perdu la vie, la région de Laval ayant été particulièrement frappée, selon les données de l’Institut national de la santé publique du Québec.

« La question n’est plus de savoir si on vivra un jour une méga-canicule dépassant l’imagination, comme en Europe [en 2003, et à la fin du mois de juin dernier avec plus de six jours de records de chaleur], mais plutôt de savoir quand elle aura lieu », estime Alain Bourque, directeur général d’Ouranos, un consortium d’experts en science du climat. Il vaut mieux s’adapter, résume-t-il.

La sécheresse

Après les canicules, la sécheresse. Les orages n’ont pas été suffisants pour les agriculteurs à l’automne 2018. Les récoltes de brocolis, de choux et de laitues ont été touchées. Mais plus inquiétant : la pénurie de foin, nourriture principale des bestiaux.

« Au moment où l’on se parle, les producteurs ont déjà dû sortir les fauches », déplore Gilbert Marquis, président de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Bas-Saint-Laurent.

Face à cette pénurie, les agriculteurs ont le choix de se départir d’une partie de leur cheptel ou d’acheter des balles de foin. En renfort, la Financière agricole du Québec a dû verser près de 60 millions à 4550 producteurs dans le cadre du programme d’assurance récolte (foin et pâturages), indique l’UPA. C’est six fois plus d’indemnités que la moyenne des 10 dernières années.

Tornades

Les météorologues ont peine à en faire le compte exact, mais 49 tornades au pays ont été dénombrées par la Société canadienne de météorologie et d’océanographie (SCMO) en 2018. C’est moins que la normale des dernières années, mais les tornades ont revêtu un caractère exceptionnel au Québec. Le 21 septembre dernier, une tornade a traversé la rivière des Outaouais, balayant le Pontiac, pour ensuite soulever le quartier Mont-Bleu de Gatineau. D’autres tornades ont suivi. À la SCMO, on indique que la tornade a été classée EF3, avec des vents atteignant une pointe de 265 km/h. Il s’agit de la tornade la plus forte depuis 1903. À Environnement Canada, on a dénombré sept tornades au Québec. Même si les tornades demeurent un « phénomène marginal », on peut penser que le climat devient plus propice à leur formation avec des orages violents plus fréquents. En juin dernier, une tornade a encore frôlé un secteur résidentiel de Gatineau et causé des dommages à Ottawa.

Novembre glacial

Le mois de novembre n’avait jamais été aussi froid en 29 ans au Québec. Au petit matin, le 22 novembre 2018, des températures sous la barre des – 18 °C ont été enregistrées dans certaines régions du Québec. Seul novembre 1995 avait été plus froid à Montréal depuis 1936. À Environnement Canada, Simon Legault, météorologue de sensibilisation aux alertes, souligne que le froid a eu ceci de particulier qu’il s’est installé pour rester durant huit mois sous les normales saisonnières.

« À Montréal, même le mois de mai a été le plus froid enregistré depuis 20 ans », ajoute-t-il.

Des toits effondrés

Une bonne tempête laissant de 30 à 40 cm de neige a donné le ton à l’hiver autour de la Saint-Valentin. Un hiver très enneigé. À Gaspé, par exemple, 559 cm de neige ont été reçus. C’est deux mètres de plus que la normale. À la fin de l’hiver, on comptait par dizaines les toitures effondrées à divers endroits : Terrebonne, Joliette, Saint-Jérôme, Montréal-Nord aussi. Les différents observateurs du climat expliquent qu’une croûte de glace s’est formée avec l’alternance de froid et de redoux. Selon Alain Bourque, expert chez Ouranos, il s’agit d’un exemple clair du besoin de s’adapter au climat. Il y a lieu de réviser les codes du bâtiment, estime-t-il.

Verglas

Entre le 8 et le 10 avril, une partie du Québec a été balayée par une tempête de pluie verglaçante. Ce système a eu ceci de particulier qu’il a touché un grand nombre de gens dans différentes régions, dont Laval et Lanaudière. Des gens ont été privés d’électricité durant plusieurs jours. À Hydro-Québec, Cendrix Bouchard, conseiller en communication, indique que 756 pannes de plus de 24 heures ont été répertoriées, pour un total de 174 491 clients.

« À un moment, jusqu’à 315 000 clients étaient privés d’électricité simultanément dans les Basses-Laurentides. Il a fallu des équipes en renfort du Vermont et d’Hydro-Sherbrooke. »

Crue des eaux

« Avec l’érosion des côtes, les inondations sont l’un de nos dossiers les plus importants, explique l’expert du consortium Ouranos Alain Bourque. Je ne sais pas combien de temps on va continuer à s’entêter avec le développement le long du littoral. Il y a eu de mauvaises décisions territoriales. »

Selon le dernier bilan de la sécurité publique du Québec, plus de 10 000 personnes ont été évacuées au plus fort de la crue printanière. Une dizaine de plans d’eau ont dépassé les seuils un peu partout au Québec. Que ce soit à Environnement Canada, à Ouranos ou à l’Union des producteurs agricoles, on s’entend pour dire qu’il faut s’adapter aux changements climatiques.

Juin, on gèle

Il est difficile de prévoir la météo, mais ce qui est clair, c’est que le début du mois de juin a été plutôt froid. Les agriculteurs ont semé en retard, il n’y a pas eu assez de temps chaud, particulièrement dans le Bas-Saint-Laurent. Selon Environnement Canada, la région métropolitaine ne devrait pas être frappée par des canicules comme en 2018.

« Sauf que c’est un peu comme des pools de hockey, la marge d’erreur est grande », dit l’expert Simon Legault.

Du côté des agriculteurs, on souhaite aussi des précipitations.

« Nous, ce qu’on a, les producteurs, c’est de la patience. On a l’agriculture tatouée sur le coeur. En ce moment, ce n’est pas trop mal parti, on souhaite de la chaleur et de la pluie », résume Gilbert Marquis, de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles.

Le temps semble avoir entendu les agriculteurs. Depuis le 21 juin, on a enregistré des journées plus chaudes et plusieurs averses.

Incendies de forêt

Les gigantesques incendies de forêt sont devenus la norme dans l’ouest du pays, au cours des dernières années. À la fin du mois de mai, des pompiers du Québec ont été appelés en renfort dans le nord de High Level, en Alberta, où un ordre d’évacuation a frappé la communauté de 5000 citoyens. L’incendie s’étendait sur 107 000 hectares, à seulement 2 ou 3 km de la civilisation.

« Avec les changements climatiques, le facteur de risque d’incendies de forêt est de quatre à six fois plus probable. Il y a plus de sécheresse dans l’Ouest, mais le Québec pourrait aussi être frappé par d’autres grands incendies », note Simon Legault, d’Environnement Canada.

Smog

Cette semaine, une alerte au smog a retenu l’attention dans la grande région métropolitaine, avec un indice de la qualité de l’air tout juste « acceptable ». Mardi, en fin de journée, Environnement Canada a lancé un avis pour l’île de Montréal, Laval, Longueuil-Varennes et Châteauguay-La Prairie. L’augmentation des particules fines dans l’air serait due aux incendies de forêt dans le nord-est de l’Ontario, précise André Cantin, météorologue à Environnement Canada.

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Manifestation planétaire sur le climat: Montréal est du nombre


Aujourd’hui, samedi, il y a eu des rassemblements dans plus de 85 pays à travers le monde pour le changement climatique. A Montréal, les manifestants ont profité de la période électorale pour s’attarder à l’environnement. L’ouverture du Sommet mondial d’action pour le climat ayant cours du 12 au 14 septembre 2018. Je doute que les politiciens en tiennent compte
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Manifestation planétaire sur le climat: Montréal est du nombre

 

Au Québec, les manifestants prenant part à cette... (Photo Lillian Suwanrumpha, AFP)

Au Québec, les manifestants prenant part à cette mobilisation internationale espèrent également avoir l’oreille des partis en campagne électorale.

PHOTO LILLIAN SUWANRUMPHA, AFP

 

La Presse Canadienne

Des rassemblements citoyens ont eu lieu dans des centaines de villes, dont Montréal, samedi, pour réclamer des mesures urgentes de lutte contre les changements climatiques.

La journée Dans nos rues pour le climat – Rise for Climate se tenait à quelques jours de l’ouverture du Sommet mondial d’action pour le climat ayant cours du 12 au 14 septembre, à San Francisco, en Californie.

Au Québec, les manifestants prenant part à cette mobilisation internationale espèrent également avoir l’oreille des partis en campagne électorale.

Nicolas Chevalier, porte-parole d’un des organismes écologistes présents au rassemblement dans le Vieux-Port de Montréal, veut interpeller les politiciens et mettre au clair qu’« on veut entendre parler » d’environnement.

Après un été marqué par une canicule meurtrière et des incendies de forêt dévastateurs, M. Chevalier déplore que ces enjeux soient mis « sous le tapis » par ceux qui aspirent à former le prochain gouvernement.

« C’est encore une fois une poussée vers le redressement de l’économie, alors que l’économie va s’effondrer quand les changements climatiques vont prendre le dessus », relève-t-il.

Le représentant de Leap Montréal reproche aux formations politiques d’offrir des « solutions faciles » pour rassurer les citoyens qui ne sont pas prêts à être confrontés à la réalité des changements climatiques.

M. Chevalier s’alarme que la Coalition avenir Québec, en avance dans les intentions de vote, a récemment retiré en catimini les mots « pétrole » et « gaz de schiste » de son site web.

Le parti affirmait auparavant souhaiter une « exploitation responsable du pétrole » et évoquait la possibilité de « l’exploitation du gaz de schiste par fracturation hydraulique ». Ses orientations ne parlent désormais que « d’exploitation des ressources naturelles ».

De Montréal à Paris

Les Montréalais ne sont pas seuls dans cette démarche puisque près de 800 rassemblements du genre étaient organisés samedi dans plus de 85 pays, dont la France.

Plus de 18 000 personnes ont pris d’assaut les rues de Paris pour réclamer à leurs élus de placer le dossier du réchauffement climatique en tête de liste de leur ordre du jour politique.

Ils s’étaient donné rendez-vous devant l’hôtel de ville de Paris avant d’entamer une marche de près de deux kilomètres jusqu’à la place de la République.

Le Sommet mondial d’action pour le climat prendra place en Californie sous l’invitation du gouverneur Jerry Brown, qui s’était proposé comme hôte après le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat par le président américain Donald Trump.

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Un monde en feu : la Nasa dévoile une carte mondiale des incendies


Partout sur terre, il y a des incendies, certains sont volontaire pour dégager la végétation pour de nouvelles cultures, élevages, et extension urbaine. Alors, que d’autres c’est la catastrophe et de grande pertes en suivent
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Un monde en feu : la Nasa dévoile une carte mondiale des incendies

 

La mission Worldview montre les incendies dans le monde en temps réel. © Nasa, EOSDIS

La mission Worldview montre les incendies dans le monde en temps réel. © Nasa, EOSDIS

Céline Deluzarche

Journaliste

 

Les milliers de points rouges affichés sur cette carte représentent chacun un incendie en cours. Cette image, captée le 22 août 2018 par les satellites de la mission Worldview, Earth Observing System Data and Information System (EOSDIS) se base sur la température du sol enregistrée grâce au rayonnement infrarouge.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la plupart de ces impressionnants incendies sont volontaires. En Afrique, qui apparaît clairement en rouge sur la carte, les fermiers les allument délibérément pour se débarrasser de la végétation afin de dégager le terrain pour de nouvelles cultures ou des pâturages. Hélas, si les incendies favorisent en effet la fertilisation du sol, ils dégradent gravement la qualité de l’air. 

Au Brésil, des milliers d’hectares de forêt amazonienne partent ainsi chaque année en fumée pour laisser place à l’élevage de bovins et à l’extraction minière. Des incendies qui tournent souvent au désastre par manque de contrôle et qui sont responsables d’un tiers de 4,5 millions d’hectares de forêt amazonienne partis en fumée en 2017 au Brésil, d’après le Global Forest Watch. Cette pratique s’additionne à celle des feux de décharge, dans un pays où la gestion de déchets est défaillante.

Sécheresse, chaleur, mauvaise gestion des forêts, étalement urbain : le cocktail explosif

Dans les autres régions du globe, les zones en rouge sont principalement dues aux incendies de forêt. Le Chili, qui connaît depuis plusieurs années une sécheresse persistante et des températures élevées est particulièrement touché. Les incendies sont aggravés par le fait que de nombreuses espèces natives ont été remplacées par des eucalyptus et des pins pour la production de bois et de papier. Or, leurs feuilles et épines contiennent des résines hautement inflammables, qui propagent les flammes une fois tombées au sol, comme l’a révélé une étude publiée dans PLoS One, le 22 août dernier. L’Australie est elle aussi victime de graves incendies, favorisés par l’extension urbaine, et ce alors que nous sommes là-bas en plein hiver.

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Les incendies de forêt se répercutent sur la qualité de l’eau


Les incendies de forêt ont des conséquences bien sûr sur l’environnement immédiat, sur les gens restant à proximité. Il y a aussi sur les cours d’eau qui subissent les conséquences de ces incendies. En effet la qualité de l’eau peut-être compromise même dans les zones urbaines qui sont loin des feux.
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Les incendies de forêt se répercutent sur la qualité de l’eau

 

Une équipe de chercheurs provenant de diverses universités... (PHOTO Mark RALSTON, archives AFP)

Une équipe de chercheurs provenant de diverses universités tente de déterminer comment les incendies de forêt influencent les écosystèmes et la qualité de l’eau.

PHOTO MARK RALSTON, ARCHIVES AFP

BOB WEBER
La Presse Canadienne

 

La fumée n’est pas le seul inconvénient que font subir les incendies de forêt aux personnes vivant loin des sinistres.

Une équipe de chercheurs provenant de diverses universités tente de déterminer comment ces incendies influencent les écosystèmes et la qualité de l’eau.

Selon une membre de l’équipe, Monika Emelko, de l’Université de Waterloo, les incendies de forêt sont « particulièrement éprouvants pour l’eau ».

« Si l’incendie est intense, s’il ravage une grande superficie du bassin hydrographique, alors il peut avoir des répercussions très importantes pouvant être durables sur l’approvisionnement en eau », a-t-elle souligné.

L’équipe a été créée il y a plus de 10 ans à la suite de l’incendie de Lost Creek, dans le sud de l’Alberta. Son travail s’est révélé si précieux qu’elle a récemment reçu des subventions totalisant environ 9 millions de dollars pour étudier comment la transformation des zones forestières attribuable aux flammes touche la qualité de l’eau.

Les forêts ont été la proie des flammes depuis la nuit des temps. Toutefois, le phénomène a changé de visage au tournant du siècle.

L’intensité et la vitesse de propagation des flammes ont augmenté. Des incendies, qui, auparavant, se seraient éteints pendant la nuit continuent de faire rage le lendemain. À Lost Creek, les pompiers avaient signalé une muraille de flammes atteignant une hauteur de 150 mètres au milieu de la nuit.

Selon un article publié en 2016, les effets de ce sinistre se faisaient toujours sentir dans les cours d’eau plus d’une décennie plus tard.

Le ruissèlement commence plus tôt et est plus rapide, augmentant l’érosion et asséchant les forêts. Certains nutriments, comme le phosphore, ont crû de façon exponentielle, ce qui est excellent pour les insectes aquatiques, mais aussi pour les algues.

« Certains de ces ruisseaux ont été étouffés par les algues », fait remarquer un autre chercheur de l’équipe, Uldis Silins de l’Université de l’Alberta. « Nous avons constaté des effets durables et assez profonds sur la qualité de l’eau et l’écologie aquatique ».

L’équipe a découvert des effets similaires pour d’autres incendies étudiés. Elle a même retracé des conséquences sur des écosystèmes situés à des centaines de kilomètres en aval des flammes, entraînant de graves répercussions sur le traitement des eaux en milieu urbain.

« La qualité de l’eau peut varier considérablement, a souligné Mme Emelko. La contamination n’est pas le plus important défi ni le plus commun des programmes de traitement des eaux. Ce sont plutôt les grandes variations de la qualité de l’eau. »

Les nutriments qui étouffent les ruisseaux peuvent créer une croissance microbienne dans les conduites d’eau et les réseaux de distribution. Ils peuvent aussi réagir avec les produits chimiques utilisés pour purifier l’eau et former des éléments eux-mêmes nocifs.

Selon elle, on doit aussi songer à la sécurité des approvisionnements d’eau, là où la ressource est présente. Une grande partie des cours d’eau se nourrit de la forêt. Ainsi, les deux tiers de l’eau utilisée en Alberta proviennent de ces régions boisées.

« Lorsque nous avons commencé à travailler sur les incendies de forêt et l’eau, on nous avait dit qu’il ne s’agissait que d’un problème ponctuel et que nos travaux ne seraient pas pertinents pour la communauté scientifique dans son ensemble. Les choses ont beaucoup changé. »

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Les incendies de forêt ont des impacts importants sur l’environnement


Il y a toujours eu des feux de forêt et souvent la nature en a profité pour se régénérer. Avec le réchauffement climatique, les feux sont plus intenses et nombreux. Il y a la Grèce, le Canada en Ontario, le Portugal, la Floride aux États-Unis que des incendies ravagent les territoires chassant tout ce qui vit sur son chemin et brûlant le reste. Cela risque d’accentuer la température et encore bien d’autres inconvénients.
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Les incendies de forêt ont des impacts importants sur l’environnement

 

« Nous assistons présentement aux effets concrets des changements... (REUTERS)

« Nous assistons présentement aux effets concrets des changements climatiques », a déclaré Blair Feltmate, directeur du Centre Intact sur l’adaptation au changement climatique à l’Université de Waterloo. « C’est déjà difficile actuellement, et ça ne fera qu’empirer. »

 

GABRIELE ROY
La Presse Canadienne
Toronto

Les experts estiment que les incendies de forêt comme ceux qui font rage actuellement en Ontario et au Portugal ont des impacts à long terme sur l’environnement, alors que les conditions météorologiques de plus en plus chaudes et sèches rendent elles-mêmes ces catastrophes plus courantes.

Selon le ministère des Ressources naturelles et des Forêts de l’Ontario, 127 incendies de forêt faisaient rage dans cette province dimanche. L’un de ces incendies, baptisé « Parry Sound 33 », s’étend sur une superficie de plus de 110 kilomètres carrés et a forcé des évacuations dans certaines communautés.

« Nous assistons présentement aux effets concrets des changements climatiques », a déclaré Blair Feltmate, directeur du Centre Intact sur l’adaptation au changement climatique à l’Université de Waterloo. « C’est déjà difficile actuellement, et ça ne fera qu’empirer. »

De graves incendies de forêt comme celui de « Parry Sound 33 », qui brûle dans le nord-est de l’Ontario depuis le 18 juillet, peuvent potentiellement consumer toute la végétation et le sol organique dans un secteur, ne laissant que des cendres et des cailloux.

« Je pense que cela se produit actuellement (avec Parry Sound 33): il s’agit d’un incendie assez intense qui élimine presque tout signe de vie dans au moins certaines zones de ce périmètre », estime Merritt Turetsky, professeure à l’Université de Guelph et écologiste de l’écosystème.

De tels incendies dans les zones riches en tourbe peuvent également brûler le sol autour d’arbres calcinés mais restés debout, a-t-elle ajouté.

 « Rien ne retient plus alors ces arbres: un grand coup de vent et ils tombent immédiatement », a expliqué Mme Turetsky, notant d’ailleurs que ce phénomène pourrait constituer un risque pour les résidants qui rentrent chez eux après un incendie de forêt.

L’impression de marcher sur la Lune

La manière dont ces feux consument le sol a également changé ces dernières années, a indiqué Mme Turetsky: par le passé, les incendies laissaient derrière eux des zones de végétation et de matière organique.

« Maintenant, quand nous allons examiner ces parcelles gravement brûlées, nous avons littéralement l’impression de marcher sur la Lune », a-t-elle dit. « C’est une tout autre paire de manches pour que la végétation reprenne ensuite. »

Un sol gravement brûlé peut aussi entraîner une érosion du sol, ce qui cause d’autres problèmes, selon M. Feltmate.

« Lorsque de fortes précipitations se produisent, les arbres sont généralement là pour intervenir entre la pluie et le sol, de sorte que l’eau ne fait qu’asperger la terre », a-t-il expliqué. « Mais lorsque les arbres ne sont plus là, les gouttes de pluie touchent le sol à une vitesse maximale, et cela peut créer une érosion à grande échelle. »

Quand une telle érosion se produit, le sol et les cendres peuvent s’écouler dans les systèmes hydriques, ce qui peut potentiellement « détruire l’habitat » pour les insectes qui vivent dans la région, a indiqué M. Feltmate.

Selon une équipe de chercheurs de l’Alberta, les incendies de forêt pourraient également avoir un impact sur l’eau potable, si des matières préoccupantes pour la santé se retrouvaient dans les eaux souterraines.

Les experts notent toutefois que des incendies de forêt se produisent depuis des siècles et que certains types de végétation en tirent profit. Mais le cycle naturel des incendies est maintenant complètement bouleversé, soutient la professeure Turetsky.

http://www.lapresse.ca/

Étonnant : il y avait des feux de forêts à l’ère glaciaire


Dans l’ère glaciaire, il existait aussi des incendies de forêt.Ces feux on changer les arbres dominants par des arbres qui l’étaient moins. Reste qu’aujourd’hui avec les changements climatiques et autres facteurs, il y a plus de risque que les feux de forêt  augmentent de plus en plus
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Étonnant : il y avait des feux de forêts à l’ère glaciaire

 

Les incendies de forêts attendent l’été et la sécheresse, ce qui paraît logique. Pourtant une étude sur les feux de végétation et la composition des boisements au cours des 20.000 dernières années a trouvé des preuves d’incendies à 2.240 m d’altitude, pendant une époque glaciaire.

Les incendies de végétation se propagent lorsque du combustible est disponible et que le climat est sec. Il est contre-intuitif d’imaginer de tels incendies en zones périglaciaires, subpolaires ou montagnardes. C’est pourtant ce que des sédiments lacustres de haute montagne ont révélé. Des incendies, certes rares, mais bien attestés par des charbons de bois, y compris durant des époques glaciaires et postglaciaires.

Des incendies ont pu avoir lieu sur le site du massif du Queyras (Alpes occidentales) car des arbres y ont survécu en pleine époque glaciaire, comme en atteste la présence de macrorestes (feuilles et graines). Ce site a hébergé un refuge glaciaire de pins cembro et de mélèzes en isolement, telle une île au milieu d’un océan de glace. Ces arbres en situation de refuge durant le dernier maximum glaciaire pourraient être à l’origine des lignées génétiques de pins cembro et de mélèzes qui occupent aujourd’hui les vallées internes des Alpes occidentales.

Un refuge glaciaire d’arbres sujet aux incendies dans les Alpes

En outre, le régime de feu a changé simultanément avec le changement de dominance de couvert d’arbre. Au début de l’Holocène (vers 10.700 ans) le climat devient plus chaud et plus humide : le pin cembro qui dominait en période glaciaire (froide, sèche), à faible fréquence de feu, a été remplacé par le mélèze, associé à des incendies plus fréquents.

Cette étude internationale, conduite par Christopher Carcaillet, directeur d’études EPHE au Laboratoire d’écologie des hydrosystèmes naturels et anthropisés (CNRS/Université Lyon 1/ENTPE) et Olivier Blarquez (université de Montréal), est parue en ligne dans la revue New Phytologist. Elle montre qu’un climat périglaciaire ne présume pas de l’absence d’incendies. Des arbres (ici le pin cembro) sont nécessaires aux incendies en haute montagne, et si le climat régule la fréquence des feux, ces derniers, en retour, contrôlent la diversité des arbres. Cette étude fait écho aux récents incendies dans les toundras de l’Arctique, qui sont de plus en plus envahies par les arbres, avec des conséquences importantes sur le cycle du carbone, ce qui interpelle la communauté scientifique. Les changements de couvert boisé en haute montagne sous l’effet du réchauffement climatique, et surtout de la déprise agricole, risquent d’accentuer la propagation des feux dans les prochaines années.

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La renaissance dans les cendres de Fort McMurray


Les feux de forêts sont le malheur des uns et le bonheur des autres. La forêt boréale du Canada a besoin de ces incendies pour se régénérer. Les arbres ont des tactiques pour que leur mort puissent servir à redonner à leurs petits. Les insectes viennent profiter de ces endroits avec leurs prédateurs des oiseaux spécialistes des forêts incendiés.
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La renaissance dans les cendres de Fort McMurray

 

Des rejets de souche d'arbres feuillus comme les trembles et les peupliers apparaissent déjà, 7 semaines après le feu.

Des rejets de souche d’arbres feuillus comme les trembles et les peupliers apparaissent déjà, 7 semaines après le feu.   PHOTO : RADIO-CANADA/PHIL LAPLANTE

Un texte de Sylvain Bascaron

Deux mois après que l’incendie de Fort McMurray eut ravagé une partie de la ville et des milliers de kilomètres carrés de forêt, déjà, dans cette même forêt, la vie reprend ses droits. Sur un fond noir d’arbres brûlés et de cendres, des tiges vertes s’élancent, des insectes s’installent et des oiseaux de nuit les pourchassent.

Si, pour l’humain, le feu est un ennemi mortel, pour les arbres de la forêt boréale, c’est un ingrédient absolument nécessaire.

Voyez comment la forêt de Fort McMurray reprend vie

La chercheuse du Service canadien des forêts Sylvie Gauthier explique que la forêt boréale est « adaptée au fait que les feux vont revenir à des intervalles plus ou moins fréquents. C’est une forêt où les espèces d’arbres ont développé toutes sortes d’adaptations pour faire face au fait que ces perturbations reviennent régulièrement ».

« Le tremble, par exemple, va subir les affres du feu, il va mourir, mais produira des rejets de souche en grande quantité suite au passage du feu. Le pin gris, poursuit-elle, qu’on retrouve dans les forêts qui ont brûlé, dépend vraiment du feu. Ses cônes, qui sont fermés par une cire, exigent qu’il y ait un feu pour s’ouvrir et répandre leurs graines. »

Les experts du feu

Il n’y a pas que les arbres qui sont adaptés à la présence récurrente du feu; des espèces d’insectes et d’oiseaux sont aussi des experts du bois brûlé. Au nord de Fort McMurray, un autre feu, plus grand que celui de cette année, a ravagé 7000 kilomètres carrés en 2011. Une équipe de biologistes de l’Université de l’Alberta s’y est installée pour l’été, et la doctorante Elly Knight compte y étudier l’engoulevent.

L'engoulevent est un oiseau de nuit qui vit dans les forêts brûlées et qui arrive facilement à s'y camoufler.

L’engoulevent est un oiseau de nuit qui vit dans les forêts brûlées et qui arrive facilement à s’y camoufler.   PHOTO : RADIO-CANADA/PHIL LAPLANTE

« Cet oiseau de nuit est considéré comme un spécialiste des forêts brûlées, explique la chercheuse. Il a besoin d’espaces plus ouverts pour se nourrir, parce qu’il capte des insectes en plein vol, et les brasiers ouvrent de tels espaces. Il se nourrit plus spécifiquement de gros insectes, comme des coléoptères capricornes qui, eux, sont attirés par le bois brûlé dont ils se nourrissent. »

L’engoulevent qu’étudie Elly Knight est considéré comme une espèce menacée au Canada. Pourtant, la densité de sa population est très élevée au nord de Fort McMurray. La chercheuse n’a pas de preuve, mais elle croit que c’est possiblement un des endroits dans le monde où l’espèce est le plus présente. Et avec le feu qui vient de se produire à Fort McMurray, il y a fort à parier que l’engoulevent profitera de ce nouveau territoire au cours des prochaines saisons.

Une occasion unique pour les chercheurs

Les scientifiques auxquels nous avons parlé admettent que le feu de cette année est une catastrophe naturelle indescriptible pour les gens de Fort McMurray. Toutefois, ils y voient aussi une occasion unique, un laboratoire naturel qu’ils voudraient étudier de plus près.

Alexandre MacPhail fait partie de l’équipe de bio-acoustique de l’Université de l’Alberta, présentement déployée dans la région de Fort McMurray.

« Ce serait génial de faire de la recherche à cet endroit, pense-t-il. Les feux ne se produisent pas souvent si près des centres urbains. Beaucoup ont lieu dans des communautés rurales ou, pire, à des endroits où personne ne vit, et où on les laisse brûler. »

« Ce feu est un désastre, précise-t-il, mais il nous permet d’étudier la régénération d’une forêt à quelques minutes de marche d’une grande ville. »

Le coordonnateur logistique de l'équipe de bio-acoustique de l'Université de l'Alberta Alexandre MacPhail.

Le coordonnateur logistique de l’équipe de bio-acoustique de l’Université de l’Alberta Alexandre MacPhail.   PHOTO : RADIO-CANADA/SYLVAIN BASCARON

Changements climatiques

Si les assises de la régénération de la forêt boréale sont jetées dans les cinq années suivant un incendie, le statut de forêt mature ne lui est conféré qu’après 90 à 120 ans.

Avec les changements climatiques, explique Sylvie Gauthier, « les projections semblent indiquer que la fréquence des incendies sera plus élevée, que les aires brûlées seront supérieures et que la forêt aura de la difficulté à se refermer parce que les intervalles entre les feux pourraient raccourcir ».

Un terrain où il ne reste plus que quelques troncs d'arbres calcinés.

Ce site qui a brûlé deux fois, à six ans d’intervalle (2008 et 2014), représente un accident de régénération.   PHOTO : RESSOURCES NATURELLES CANADA/MARC PARISIEN

Si deux incendies se produisent à moins de cinq années d’intervalle, on assiste alors à un accident de régénération.

 La chercheuse du Service canadien des forêts explique que « dans ce cas-là, les arbres n’ont pas eu le temps d’être matures sexuellement, donc n’ont pas eu le temps de stocker assez de graines pour régénérer la forêt ou ne sont pas assez vieux pour donner des rejets de souche ».

La nouvelle forêt mettrait alors plus de temps à reprendre ses droits, et le ferait avec une moins grande densité. Si les projections se confirment, et que les incendies sont plus fréquents, on peut donc s’attendre à des changements importants dans la forêt boréale.

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