Comme les clowns peuvent faire partie de la vie des enfants de façon positive, je trouve dommage qu’on a fait d’eux des monstres. Déjà que des gens puissent développer des phobies pour les clowns souriants, alors la peur pourrait augmenter avec les clowns tueurs comme dans les films d’horreur
Nuage
Pourquoi les clowns flanquent-ils la frousse?
© thinkstock.
Censés amuser la galerie, les clowns peuvent au contraire se révéler angoissants pour nombre d’entre nous. Une peur suffisamment répandue pour porter un nom: la coulrophobie. Mais pourquoi diable s’effrayer d’un personnage à la base comique?
Si leur nez rouge, leurs cheveux bouclés et leur éternel sourire vous fichent la trouille, rassurez-vous, vous n’êtes pas seul. En effet, environ 12% des Américains reconnaissent être effrayés par les clowns lorsque 43% d’entre eux affirment ne pas les aimer.
« Clowns tueurs »
Des chiffres qui devraient probablement augmenter après que des clowns ont une nouvelle fois semé la psychose aux Etats-Unis. Cette mode des « clowns tueurs » a d’ailleurs traversé ensuite l’Atlantique pour arriver au Royaume-Uni, aux Pays-Bas ou encore en Suède.
Imaginaire collectif
Cette phobie pour le moins particulière est notamment liée aux facteurs culturels et aux événements vécus. Dans les pays anglo-saxons surtout, mais la culture devient aujourd’hui mondiale, les « bad clowns » sont légion dans le cinéma, les séries télévisées et dans l’imaginaire collectif.
De Grippe-Sou au Joker en passant par Twisty le clown et Tahiti Bob, les exemples de clowns effrayants et/ou sanguinaires ne manquent pas.
Méfiance
Mais selon Rami Nader, docteur en psychologie à la North Shore Stress and Anxiety Clinic de Vancouver, cette peur s’explique principalement par la méfiance que nous éprouvons à l’égard des clowns. Comme il l’explique au site Health.com, dont les propos sont relayés par le Huffpost, nous ne leur faisons guère confiance. En cause, leur éternelle expression de joie, marquée par un sourire qui ne disparait jamais. Or, personne ne peut être constamment heureux, rappelle le spécialiste, auteur d’une étude sur le sujet. D’où cette impression que les clowns nous mentent, cachés derrière le maquillage, précise-t-il.
Grippe-Sou (Pennywise en anglais), le clown surnaturel du film « Il » est revenu, tiré du roman « Ça » de Stephen King. © DR.
Leur caractère malicieux et imprévisible a également tendance à nous ficher la trouille, explique par ailleurs Frank McAndrew, professeur de psychologie à l’Université de Knox dans l’Illinois et spécialiste des phobies.
Une réalité qui effraie
Contrairement aux créatures imaginaires comme les vampires ou les fantômes, les clowns sont eux bien réels et sont donc capables de causer du tort, ajoute Frank McAndrew. De plus, leur comportement particulièrement énervant (balancer des tartes ou de l’eau à la figure) n’améliore pas vraiment leur image.
Mieux vaut être coulrophobe qu’arachnophobe
Heureusement, le risque est faible de tomber nez à nez avec un clown dans la vie quotidienne, à moins de travailler dans un cirque, plaisante Rami Nader. Les personnes souffrant de coulrophobie peuvent donc mener une vie tout à fait normale, sans stress à outrance, complète-t-il. Une fois ce nouvel épisode des clowns tueurs passé, les plus coulrophobes d’entre nous devraient aller beaucoup mieux, conclut Nader.
Star d’Halloween
Une chose est sûre, les clowns seront une nouvelle fois présents en masse dans les rues le 31 octobre prochain.