Comment reconnaître une personne bipolaire ?


Il y a tellement de troubles au niveau de la psychiatrie qu’il est difficile pour un profane d’en faire la différence. Cependant, quand on côtoie des personnes ayant certains symptômes, une consultation serait une priorité
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Comment reconnaître une personne bipolaire ?

 

Phase d’exaltation puis de dépression… Comment identifier une personne bipolaire ?

Medisite a interrogé le Dr Rapahël Giachetti, psychiatre à Toulouse et auteur de La maladie bipolaire expliquée aux souffrants et aux proches.

Deux phases bien distinctes

La maladie bipolaire se caractérise par deux phases distinctes : la phase maniaque et la phase de dépression. Parfois elles peuvent être séparées par des périodes de calme, où la personne est capable de vivre, de travailler, de mener sa vie sans trouble apparent.

 « Certaines circonstances peuvent déclencher une « crise » : un changement professionnel, qu’il s’agisse de chômage ou de promotion, un deuil, une séparation, mais aussi, chez les femmes, la période de post-partum. Elles sont aussi plus sensibles au syndrome prémenstruel » note le Dr Rapahël Giachetti, psychiatre.

L’exaltation : un signe de la phase maniaque

« L’exaltation est la caractéristique de la phase maniaque, ou « chaude » », explique le Dr Rapahël Giachetti.

Les signes :

« La personne éprouve un sentiment de toute-puissance, l’impression d’une extrême fluidité, plus rien n’est compliqué. Elle multiplie également les contacts sociaux, engageant la conversation facilement, avec tout type de personnes, de façon désinhibée. Un autre symptôme caractéristique est le réveil nocturne en mode « on-off » : la personne se lève d’un coup vers 4 h ou 5 h du matin et se sent immédiatement opérationnelle : elle peut se mettre à travailler ou à faire le ménage, par exemple. »

Une alternance rapide entre la dépression et l’exaltation

La phase dépressive passe souvent pour une dépression « classique », alors qu’elle est le versant « froid » de la maladie bipolaire.

Les signes :

« La dépression bipolaire s’installe plus rapidement qu’une dépression classique et bien souvent elle fait suite à une phase d’exaltation » explique le Dr Rapahël Giachetti, psychiatre.

« Parfois en 48 heures, la personne va se sentir ralentie, triste, vidée de toute son énergie. On observe également, plus souvent, de la culpabilité, des idées d’indignité. Mais bien sûr, le médecin devra également rechercher des antécédents d’épisodes maniaques ou hypomaniaques en interrogeant les proches. »

Ce dépistage est important car le traitement médicamenteux est différent : les antidépresseurs fonctionnent rarement ou provoquent des réponses indésirables.

Hypomanie ou simple joie de vivre ?

L’hypomanie est la forme légère de la phase maniaque, pour autant peut-on la confondre avec un banal sentiment de bien-être et de plénitude ? « C’est une question difficile, car la frontière peut sembler fine en effet entre les deux. C’est pourquoi l’aide des proches est précieuse » explique le psychiatre.

Les signes :

« Ce qu’il faut repérer c’est une rupture avec le fonctionnement habituel : en effet, la personne va présenter de plus en plus d’énergie, d’envies, d’idées, de projets, elle va parler sans cesse, passer du coq à l’ane. Le patient n’a pas conscience de la dimension pathologique de cet état, l’inquiétude du proche est précieuse pour poser le diagnostic dans ces cas là. »

Des comportements à risque

La phase maniaque est caractérisée par des comportements à risque.

Les signes :

« On observe une augmentation des consommations de stupéfiants, d’alcool ou de tabac, une multiplication des partenaires sexuels avec rapports non protégés, des dépenses compulsives mais aussi parfois, dans les phases délirantes, des conduites aberrantes : comme par exemple ce patient qui d’un seul coup a senti son épouse comme une menace, a pris ses enfants sous le bras et est parti à 200 km /h sur la route », illustre le Dr Rapahël Giachetti.

Rappel : La maladie bipolaire touche entre 1 et 3% de la population et multiplie par 10 le risque de suicide.

Psychose maniaco dépressive, trouble bipolaire ou maladie bipolaire ?

On a longtemps nommé « psychose maniaco dépressive » pour décrire cette maladie où une même personne présentait une alternance de dépression sévère et de période d’exaltation intense.

Pourtant comme le souligne le Dr Rapahël Giachetti, psychiatre « d’un point de vue psychiatrique, le terme psychose suppose l’existence de symptômes psychotiques c’est-à-dire de délire. C’est le cas pour certaines personnes qui en crise maniaque par exemple, pensent même avoir le pouvoir de voler. Beaucoup de patients ne présentent pas de délire mais ont néanmoins une authentique maladie maniaco-dépressive, c’est pourquoi l’on parle aujourd’hui de trouble bipolaire ou de maladie bipolaire et non plus de psychose. Généralement, on retrouve des symptômes psychotiques dans le trouble bipolaire de type 1 qui alterne manie et dépression, mais pas dans le trouble bipolaire de type 2 qui alterne hypomanie (petite manie) et dépression.

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Les troubles bipolaires (maniaco-dépression)


Les maladies mentales gagnent à être connues pour délaisser les préjugés et ainsi mieux accepté les gens qui ont besoin de soins pour mieux vivre Avant de prétendre d’être bipolaire, il faut d’abord qu’il soit diagnostiqué par un médecin …
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Les troubles bipolaires (maniaco-dépression)

 

Il arrive à tout le monde de vivre des périodes de bonheur, de tristesse, d’excitation et d’être confronté à certaines difficultés. Mais, pour certaines personnes, les sautes d’humeur sont démesurées et s’étendent bien au-delà de ce qui est normal, jusqu’à devenir des épisodes de manie et de dépression. Le diagnostic et le traitement des troubles bipolaires restent un défi et la sensibilisation auprès du grand public est importante afin d’aider les personnes qui en sont affectées.

Les troubles bipolaires, qui sont aussi connu sous le nom de psychose maniacodépressive, font partie des troubles de l’humeur. C’est une condition médicale qui est caractérisée par des changements dans le fonctionnement du cerveau.

Les personnes qui en sont atteintes présentent d’importantes sautes d’humeur et peuvent passer d’un état d’euphorie à celui de tristesse intense. Incontrôlables, ces sautes d’humeur ne sont pas nécessairement associées à un événement particulier.

Les principaux symptômes des troubles bipolaires (maniaco-dépression) sont les suivants:

La manie : caractérisée par une énergie débordante et un bonheur intense ou une irritabilité excessive, les périodes de manie peuvent varier en intensité. Une humeur anormalement exaltée ou irritable durant plus d’une semaine, accompagnée de signes tels qu’un sentiment exagéré d’estime de soi, un moins grand besoin de sommeil, une élocution rapide, des idées qui défilent, de la distraction, des comportements sexuels ou financiers à risque, indiquent habituellement un épisode de manie. Les personnes affectées peuvent également faire l’expérience d’idées délirantes (des croyances fermes, mais impossibles) et d’hallucinations.

L’hypomanie : ces épisodes sont moins extrêmes, mais ils persistent pendant au moins quatre jours et présentent sensiblement les mêmes symptômes que la période de manie. La différence tient au fait que l’hypomanie cause moins de problèmes et n’inclut jamais d’hallucinations ou d’idées délirantes.

La dépression : les symptômes de la dépression se manifestent de façon intense et comprennent un sentiment de tristesse, un manque d’intérêt pour les activités quotidiennes, une perte d’appétit, des problèmes de sommeil tels que des cauchemars, de la difficulté à se concentrer ou des problèmes de mémoire, un soudain retrait social ou des comportements agressifs subits ainsi que des tendances suicidaires.

Qui peut-être atteint ? 

 

De 3 % à 4 % de la population souffre de troubles bipolaires.

Cent mille Québécois souffrent de troubles bipolaires et seulement 10 % d’entre eux ont reçu un diagnostic et suivent un traitement.

Les premiers symptômes se déclenchent généralement entre l’âge de 15 et 25 ans. Par contre, les symptômes plus graves apparaissent habituellement vers l’âge de 30 ans.

Autant d’hommes que de femmes sont atteints de troubles bipolaires.

Quelles sont les causes ? 

 

Les troubles bipolaires ne sont pas encore tout à fait compris par les chercheurs. Par contre, certaines évidences démontrent que ces troubles impliquent plusieurs gènes, rendant ainsi les symptômes et les traitements différents pour chaque individu, et expliquent l’incidence plus élevée dans une même famille.

Les déclencheurs de la maladie chez les personnes vulnérables génétiquement comprennent l’utilisation de stimulants ou de drogues, un niveau élevé de stress et un manque de sommeil.

Avec un traitement approprié, la plupart des personnes bipolaires peuvent vivre une vie satisfaisante et fonctionnent bien à la maison et au travail.

Une médication agissant sur différents systèmes du cerveau est une partie importante du traitement des troubles bipolaires. En plus de traiter les manies, les antipsychotiques de nouvelle génération ont maintenant des propriétés antidépressives stabilisatrices et permettent donc de traiter les deux facettes des troubles bipolaires.

Le traitement inclut souvent de la psychothérapie (thérapie verbale) dans le but de développer des stratégies d’adaptation ou de prévenir les épisodes de manie en régulant le sommeil, l’alimentation et la pratique d’activités physiques.

Vous trouverez plus d’information sur les troubles bipolaires ainsi que diverses ressources, entre autres pour la famille et les proches, sur le site de l’Institut Douglas.

:L’humeur en montagnes russes – Bipolaire ou borderline ?

de l’Institut Douglas. Par les professeurs Serge Beaulieu et Suzane Renaud. 2011

Toute l’information a été validée par les spécialistes de l’Institut Douglas.

http://www.passeportsante.net

Entre hauts et bas?


Avoir des hauts et des bas c’est normal, la vie n’est pas toujours rose, par contre certains cas demande une évaluation par un médecin pour évaluer notre état psychologique. Il se peut que des personnes souffrent de troubles bipolaires sans le savoir et malheureusement sera souvent mal jugés par ses pairs
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Entre hauts et bas?

Entre hauts et bas?

© Shutterstock

Par Ronald Denis, docteur en médecine, chirurgien et traumatologue

Nous traversons tous des épisodes de bonheur et d’excitation ou de déprime généralement associés aux effets des facteurs sociaux, psychologiques et biologiques auxquels nous sommes confrontés.

En cette période de morosité économique, par exemple, il est tout à fait normal d’avoir l’humeur à la déprime! Toutefois, pour 4 % des Québécois, les hauts et les bas se succèdent sans cesse malgré eux.

Les troubles bipolaires, troubles de l’humeur autrefois qualifiés de maniaco-dépression, affectent beaucoup de personnes toutefois, près de 90 % d’entre elles ignorent qu’elles en sont affectées. Pour la personne qui éprouve un trouble bipolaire, sans qu’un événement particulier ne survienne, ses sautes d’humeur seront incontrôlables et souvent démesurées, la faisant passer tantôt d’un état d’euphorie à tantôt celui d’une grande tristesse. Des états de «manie» et de «dépression» qui seront entrecoupés de périodes d’accalmie au cours desquelles la personne fonctionnera normalement.

Symptômes

Autant les hommes que les femmes peuvent subir les effets d’un trouble bipolaire. Les premiers symptômes apparaîtront entre l’âge de 15 et 25 ans et pourront devenir plus importants vers l’âge de 30 ans. Ces symptômes apparaissent et disparaissent de façon cyclique et sont de durée variable. Certains pourront être l’objet de cycles longs: plusieurs mois en phase de manie et plusieurs mois en phase de dépression.

D’autres auront des cycles dits«courts» caractérisés par au moins quatre cycles annuels alternant entre manie et dépression pendant quelques semaines.

Enfin, en «phases mixtes» les symptômes de manie et de dépression surgiront au cours de la même journée durant plusieurs jours consécutifs.

En phase maniaque, la personne bipolaire déborde d’énergie, devient hyperactive à tous les niveaux: social, professionnel ou scolaire. Elle éprouve un moins grand besoin de sommeil, son estime de soi s’accroît et elle nourrit des idées de grandeur. Elle pourra engager des dépenses inconsidérées, magasiner de façon compulsive par exemple, parler plus rapidement ou désirer parler sans arrêt et, même, tenir des propos farfelus. Ses pensées défileront à toute vitesse et la distraction sera au rendez-vous. Certaines personnes auront parfois des idées délirantes ou seront affectées d’hallucinations. On parle d’«hypomanie»lorsque les symptômes précités sont moins intenses et dépourvus d’idées délirantes ou d’hallucinations.

Lors de l’épisode dépressif, qui survient généralement après une période d’accalmie qui suit l’épisode maniaque, ou vice-versa, la personne bipolaire sera en perte d’énergie et fatiguée, aura une humeur dépressive presque toute la journée, des problèmes de sommeil, aura peu ou trop d’appétit, n’éprouvera que peu d’intérêt ou de plaisir pour les activités quotidiennes. La personne affectée aura en outre de la difficulté à se concentrer ou à prendre des décisions, pourra se sentir coupable, avoir des comportements agressifs subits, avoir des pensées reliées à la mort et, dans certains cas, des idées suicidaires.

Causes

Les causes des troubles bipolaires sont méconnues cependant, les recherches menées à ce jour laissent entendre qu’elles seraient principalement de nature biologique. Certains chromosomes sont mis en cause de même que des variations au niveau hormonal ainsi qu’une diminution de l’activité du système immunitaire. Par ailleurs, l’hérédité est un facteur important dans l’apparition de la maladie. Le risque est effectivement accru dans les familles au sein desquelles la maladie est présente. Les situations stressantes ne causent pas la maladie toutefois, celles-ci peuvent être des facteurs déclencheurs d’épisodes de manie ou de dépression chez ceux qui en sont déjà atteints.

Traitement

On ne maîtrise pas la cause du trouble bipolaire, mais on peut cependant parfaitement en contrôler les conséquences. Un traitement adéquat permet à la plupart des personnes bipolaires d’avoir une vie satisfaisante tant au travail qu’à la maison et d’éviter les hauts et les bas que procure la maladie, des épisodes souvent très difficiles et pour la personne qui en est affectée et pour les personnes de son entourage.

Le trouble bipolaire est un problème de santé physique. Une médication appropriée est donc un des éléments importants, voire essentiels, du traitement. De nouveaux médicaments antipsychotiques sont désormais dotés de propriétés antidépressives. Ces médicaments permettent ainsi de stabiliser les deux aspects, la manie et la dépression, des troubles bipolaires.

La psychothérapie accompagne généralement de façon fort positive le traitement biologique. Elle permet notamment de développer des stratégies d’adaptation et participe à prévenir les épisodes de manie en aidant à réguler le sommeil, l’alimentation et la pratique d’activités physiques.

Vous croyez souffrir d’un trouble bipolaire ou un de vos proches vous semble en être affecté? Vous n’êtes pas seul…Des dizaines de milliers de personnes sont dans votre situation. La solution n’est pourtant pas compliquée. N’hésitez pas à consulter votre médecin de famille ou à recueillir et partager de l’information auprès d’un organisme spécialisé comme, par exemple, revivre.org.

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