Le Saviez-Vous ► Hybristophilie ou phénomène Breivik : ce qui attire les femmes chez les criminels psychopathes


L’hybristophilie un mot qui n’est pas très connu, par contre si on parle de groupie, on sait que c’est des femmes qui tombent amoureuses des tueurs en séries. Elles n’ont pas tous des problèmes psychiatriques, mais elles se sentent déçue par les relations passées et se sentent terriblement seule. Une relation envers un tueur est donc un compromis. Cependant, il y a 3 sortes de hybristophilie, celle qui croit en la rédemption, celles qui veulent la célébrité et la dernière est celle qui a la sortie de prison d’un tueur, peut devenir un complice.
Nuage


Hybristophilie ou phénomène Breivik : ce qui attire les femmes chez les criminels psychopathes


 Le criminel norvégien recevrait quelques 800 lettres d'amour par mois.

BONNIE & CLYDE

L’ hybristophilie consiste, littéralement, à aimer celui qui commet un outrage ou un crime. De nombreuses femmes écrivent régulièrement à des psychopathes sanguinaires ou des tueurs en séries, comme séduites par l’aura de ces hommes. Bien qu’il ne s’agisse pas (toujours) d’une pathologie à proprement parler, cela traduit la détresse et la solitude de femmes rudement malmenées.

Avec Isabelle Horlans

Folle amoureuse d’Anders Breivik, « Victoria » lui a écrit plus d’une centaine de lettres, dans lesquelles elle lui promet notamment de l’attendre. La jeune femme n’est pas la seule : le criminel norvégien recevrait quelques 800 lettres par mois. Ces comportements sont-ils fréquents ? Que révèlent-ils ? Peut-on parler de réelle pathologie ?

Isabelle Horlans : Il s’agit de comportements très fréquents et, surtout, qui le sont de plus en plus. Les femmes amoureuses de criminels comme Anders Breivik sont extrêmement nombreuses, en raison du fait que la société est de plus en plus versée dans la relation virtuelle. Pour tout un tas de raisons, beaucoup de femmes, et a fortiori des quadragénaires ou des quinquagénaires, ont peur de la relation réelle. Elles ont souvent, derrière elles, une mauvaise expérience (un mari ou des enfants qui partent, par exemple). Elles ne se trouvent plus suffisamment attirantes pour conquérir un homme dans le réel et se tournent par conséquent vers l’amour virtuel. Quoi de plus facile que de courtiser quelqu’un qui est en prison ? A priori ce dernier ne les repoussera pas. Il va même les remercier, les placer sur un piédestal puisqu’elles donnent de l’attention à quelqu’un qui ne se juge pas nécessairement aimable. De fait, ces femmes deviennent des espèces de « sauveuses ». Et c’est sans inconvénients : ces femmes, auparavant seules, se retrouvent dans une relation virtuelle qu’elles estiment le plus souvent sécurisante. L’homme est au parloir dans le meilleur des cas, ou de l’autre côté du mail (ou du courrier, c’est selon) dans le pire des cas. Il n’y a donc pas de risques. De l’autre côté on trouve des hommes égocentrés comme Anders Breivik ou James Holmes qui sont à la fois très fiers et très contents d’avoir tout un tas d’amoureuses pour magnifier leurs crimes. Anders Breivik reçoit énormément de demandes en mariage et aujourd’hui il répond aux femmes et aux demandes. En un sens, il commence à faire son choix et est très heureux de fasciner à ce point les femmes, qu’il déteste pourtant. Son manifeste le prouve. Il déteste les femmes, mais adore qu’on le courtise.

Ces comportements révèlent souvent une grande détresse personnelle. Une femme qui s’éprend au point d’écrire des centaines de lettres à Anders Breivik, qui a tué plus de 70 jeunes, et qui va tout faire pour que cette relation se concrétise révèle une profonde solitude. Cela révèle également un cruel manque d’épanouissement personnel : on est forcément très seul quand on en arrive à ne plus pouvoir tisser une autre relation qu’avec un tueur en série ou un tueur de masse. C’est d’une infinie tristesse. Quant à l’autre, ce tueur qui reçoit le courrier, cela révèle un peu plus sa mégalomanie, voire sa psychopathie.

Il y a, fondamentalement, trois catégories de femmes qui tombent amoureuses de tueurs. On y trouve celle qui souffre du syndrome de l’infirmière, de la mère qui croit au pardon et à la rédemption. Celle-ci ne relève pas du tout de la pathologie. Au fond, cela vient plus de l’éducation judéo-chrétienne qui prodigue des enseignements de pardon pour tous, d’amour à dispenser à son prochain. C’est d’ailleurs le cas le plus répandu.

La deuxième femme est celle qui est extrêmement seule et se tourne donc vers un homme en prison, comme Béatrice Leprince qui a épousé Danny Leprince en prison. Souvent, elle est militante des droits de l’Homme et croit en l’innocence de celui qu’elle aime. Cette solitude diminue sa confiance en elle, et elle se tourne vers un homme facile d’accès puisqu’il est incarcéré et pour qui elle va se battre. Ce portrait ne relève pas non plus de la pathologie.

La troisième femme relève clairement de la pathologie. C’est celle qui va chercher à attirer sur elle la publicité que lui procurent ces prétendues amours avec un tueur en série ou un tueur de masse. L’exemple le plus marquant c’est Afton Burton avec Charles Manson. On peut également citer cette « Victoria ». Elles ne sont pas très fière de ce qu’elles vivent, changent souvent de nom, et parfois, se révèlent. Ce fut le cas pour Afton Burton. Cette dernière en est très fière, l’ « aura » de Charles Manson rejaillit sur elle : elle est aujourd’hui mondialement connue.

Je ne dis pas que ces femmes sont des aliénées ou qu’elles relèvent d’une pathologie lourde. Mais il y a un risque. Ce n’est pas normal de tomber amoureuse au point de consacrer sa vie à un homme qui a tué 70 personnes. Il y a nécessairement quelque chose qui ne va pas. Soit cela relève de la pathologie, soit c’est quelque chose de latent qui se révélera plus tard. Parmi ces femmes, souvent jeunes (elles ont moins de 30 ans), il y en a très peu qui sont dans la rébellion. Celles qui le sont écrivent à Marc Dutroux ou à Michel Fourniret, des meurtriers qui ont tué des jeunes filles de leur âge. C’est une façon de se rebeller contre ses parents, d’attirer l’attention sur soi. Cela arrive, mais c’est très rare : la majorité de ces jeunes femmes qui écrivent à des tueurs relèvent de la pathologie.

Pour ces femmes, ou pour leur entourage, est-il possible de lutter contre cette forme de paraphilie ?

Il n’est pas possible de lutter contre ça. C’est une forme de défi que ces femmes s’imposent. Il s’agit d’écrire à Charles Manson, attirer son attention, devenir l’objet de son amour.  C’est aussi fou que cela représente quelque chose pour des femmes « normales ».  C’est pour cela que j’ai titré mon ouvrage « L’amour (fou) » : c’est aussi bien fou d’un point de vue passionnel que d’un point de vue pathologique. Il est tout à fait possible d’être profondément amoureuse d’un homme qui a tué, mais à qui on souhaite accorder son pardon comme il est possible d’être amoureuse au point d’en devenir folle et de nier les crimes que l’autre à commis. Sans voir que l’on nie.

Quelle place donner au rejet social de ce type de comportement ? S’agit-il justement de l’effet recherché ?

Chez la plupart de ces femmes, il y a une profonde solitude. C’est quelque chose qui m’a beaucoup marqué dans mes recherches pour l’écriture de ce livre. La société actuelle est d’une cruauté terrible. On a du mal à réussir sa vie personnelle, on a du mal à garder son travail, ses amis. Nous sommes dans une société qui va vite, qui est agressive. Aujourd’hui qui va à la chasse perd sa place. Finalement se tourner vers les réseaux sociaux ou la relation épistolaire avec un inconnu, c’est une garantie de paix, de sérénité. Sur les réseaux sociaux on se fait des amis bien sympathiques, on va combler nos soirées.

Un détenu qui reçoit une lettre, il est tout seul dans sa cellule, il n’a qu’une envie c’est de répondre et être gentil avec elle. Il fait des compliments. Elle ne ressent plus à ce moment de rejet social. Elle est au contraire, enfin, dans un épanouissement affectif, intellectuel, d’échanges avec l’autre. Avec un détenu étranger, elle apprendra une nouvelle langue en plus.

C’est un des travers de la société actuelle. Ce livre est une ode à l’amour, mais aussi un plaidoyer pour le retour à une vie civilisée.

D’après Sheila Isenberg, auteur de Women Who Love Men Who Kill (Les femmes qui aiment les hommes qui tuent), il s’agit le plus souvent de femmes qui ont été abusées sexuellement. Selon Amanda Vicary, professeur adjointe de psychologie à l’université de l’Illinois, il est probable que celles-ci soient attirées par la célébrité du criminel plus que par l’homme en tant que tel. Peut-on faire un portrait-robot de ces femmes qui aiment des criminels ? Qui sont-elles ?

La femme dite « normale », c’est-à-dire qui tombe amoureuse d’un criminel, certes, mais pas d’un Anders Breivik, a entre 40 et 50 ans, déçue par l’amour. Cela peut recouvrer plusieurs notions : elle peut être soit divorcée, soit un mari qu’il l’a battue, soit une enfance avec des abus sexuels. Sheila Isenberg avait eu affaire à grand nombre de femmes victimes d’abus sexuels, il y a trente ans, c’est moins le cas aujourd’hui.

Cette femme n’a pas du tout envie de faire confiance dans la vie réelle du fait de la déception. Elle se retrouve seule car ses enfants sont partis. Dans la grande majorité des cas, elle est intellectuellement brillante, socialement insérée dans la société : avocate, professeur, médecin, assistante sociale, psychologue… Dans la majorité des cas, elle se pose de nombreuses questions sur la vie, la mort…

Elle a souvent reçu une éducation judéo-chrétienne, ou du moins religieuse, qui la tourne vers autrui et l’amène à accorder son pardon à ceux qui ont fauté. Ce qui revient tout le temps c’est la déception amoureuse et la perte de confiance en soi physique.

Pour illustrer ce portrait-type, je citerai le cas de cette femme française, partie vivre aux Etats-Unis. Elle avait eu une expérience désastreuse avec son ex-mari. Intellectuellement brillante, elle avait un travail, qu’elle a perdu suite à un divorce douloureux qui a entraîné une sévère dépression. Elle grossit et se trouve moche. Elle écrit à un détenu dans le couloir de la mort. Et lui est le seul à ne pas se moquer du fait qu’elle soit obèse. Elle en est tombée amoureuse. Aujourd’hui, elle a un poste important à Chicago et s’en est sortie.

https://www.atlantico.fr/

Luka Rocco Magnotta, l’objet de leur obsession


Un peu plus tôt dans la journée, un verdict de culpabilité pour meurtre prémédité à été annoncé sur le cas de Magnotta. Les médias européens en parlent aussi, dont le sujet des groupies. Car Luka Rocco Magnotta a malheureusement des fans comme tout autre tueurs de crimes horribles. Comment ces femmes peuvent avoir une fascination auprès d’une personne n’ayant aucun remords et a tuer un étudiant de la plus cruelle façon
Nuage

 

Luka Rocco Magnotta, l’objet de leur obsession

 

Luka Rocco Magnotta, à son arrivée à Montréal, le 18 juin 2012. REUTERS/SPVM

Thomas Gerbet

La justice canadienne vient de le condamner pour «meurtre prémédité». Mais à l’issue de la découverte de son crime en 2012, des centaines de fans l’adulaient et des admiratrices rêvaient de le rencontrer. Nous republions ici les confessions de femmes éprises de «Luka».

Ce mardi 23 décembre 2014, Luka Rocco Magnotta a été déclaré coupable d’assassinat par un tribunal canadien. En 2012, le jeune homme avait attiré dans sa chambre Jun Lin, un étudiant qu’il avait tué puis découpé, sous le regard d’une caméra. A la suite de cette condamnation, nous republions cet article mis en ligne en 2012 sur la célébrité étrange qu’avait acquis Magnotta après avoir commis son crime.

Coupable ou non, Luka Rocco Magnotta a gagné: il est devenu célèbre. Le visage du Canadien de 29 ans à l’allure androgyne a fait le tour du monde. La justice canadienne l’accuse du meurtre sordide d’un étudiant chinois à Montréal, à la fin du mois de mai; un des pires crimes de l’histoire du pays. Pourtant, des centaines de fans l’adulent et des admiratrices rêvent de le rencontrer. Confessions de femmes éprises de «Luka».

Alison (nom fictif) a honte de ce qu’elle ressent. Elle pourrait être fan d’un chanteur, d’un sportif ou d’un acteur, mais son obsession à elle, c’est Luka Rocco Magnotta. Cette Canadienne de 29 ans, qui vit en Ontario, n’en a rien dit à son mari, sa famille et ses amis. Tout juste sont-ils au courant qu’elle est très intéressée par l’affaire du «dépeceur de Montréal». Mais pas à ce point…

«A chaque fois que je découvre quelque chose de nouveau à propos de lui, mon obsession augmente encore et encore.»

Alison a tout vu, tout lu à propos de Magnotta. Elle estime lui consacrer 12 heures par jour, à un point tel que cette passion a un impact sur sa productivité au travail.

«A l’origine, c’était seulement de la curiosité mais au fur et à mesure, c’est devenu une véritable obsession. On peut dire que je suis devenue extrêmement attirée par Luka.»

Elle lui adresse même des poèmes sur un blog écrit en anglais.

«Je ne peux détourner le regard de ton visage hypnotisant / Un spécimen unique du genre humain / Mes pensées pour toi font battre mon cœur / Tes yeux sont mystérieux et froids /Tu as l’air si fort et en même temps si doux / Ta beauté pour moi, c’est tout ce qui compte »

Alison ne croit pas être amoureuse de Luka Rocco Magnotta, elle se définit plutôt comme une «supporter»:

« Je ne suis pas fan du crime qu’il est présumé avoir commis mais plutôt de l’image qu’il s’est créée sur le Net.»

Toute sa vie, Luka Rocco Magnotta a essayé en vain de devenir célèbre. Recalé des castings de téléréalité, incapable de décrocher un rôle dans un vrai film, il tente même la chirurgie pour ressembler à James Dean.

Mais rien n’y fait. Il se rabat alors sur le porno, Internet et ses quelque 70 pages Facebook pour donner libre cours à son narcissisme. Il publie des centaines de photos de lui dans des poses de mannequin.

Alison reconnaît que si elle ne le trouvait pas beau, elle n’aurait pas la même obsession.

«Je veux le connaître… mais je ne sais pas encore si je voudrais qu’il se passe autre chose entre nous.»

Magnotta, innocent jusqu’à preuve du contraire, fait face à 5 chefs d’accusation dont celui de meurtre prémédité, outrage à un cadavre, corruption des mœurs (pour avoir posté la vidéo du meurtre sur Internet) et harcèlement criminel envers le Premier ministre canadien (pour avoir adressé au parti conservateur un pied de la victime par la poste).

Des centaines de fans

Alison n’est pas seule dans son cas. Sur un forum de discussion français consacré à la psychologie, une jeune fille de 18 ans écrit:

«Je suis malencontreusement attirée par cet homme depuis le premier jour où l’on m’en a parlé. Je le trouve en quelque sorte parfait sans pour autant concevoir ce qu’il a fait. (…) Je suis et j’étudie son histoire à la lettre chaque jour, par curiosité, par attirance. (…) Mais c’est mal! Je dois passer pour une folle dingue et j’en suis bien consciente. Mais je n’arrive vraiment pas à l’oublier. Je ne sais pas quoi faire… Je vais jusqu’à me renseigner si les visites sont autorisés aux prisonniers à perpétuité. Parce que oui, j’aimerais un jour faire sa rencontre. Voir en face de moi qui est réellement cet homme dont j’ai pourtant essayé de me dégoûter, que ce soit en regardant la vidéo ou en cherchant des horribles commentaires et histoires sur lui. C’est malsain, ignoble et malade de ressentir ça.»

Autre page web consacrée à Magnotta, autre confession. Cette fois de Florentine, 49 ans:

«Ma vie est plate et inintéressante. Je suis frustrée contre les hommes de mon âge (…). Mon obsession pour Luka a commencé quand j’ai vu ses yeux bleus rayonnants et son corps sexy. J’ai commencé à imaginer des choses, à avoir des fantasmes. L’obsession est devenue tellement forte jour après jour que je n’arrive plus à bien dormir.»

Elle parle de ses rêves, elle imagine sa relation avec Magnotta comme celle d’amis proches, «comme Liz Taylor et Michael Jackson». Elle aussi voudrait le rencontrer en prison, le réconforter, le tenir dans ses bras.

La plupart de ces témoignages semblent rationnaliser leur obsession.

«C’est la première fois de ma vie que je ressens ça. Je suis bien consciente que ce n’est pas une obsession normale, reconnaît Alison. Je suis tiraillée entre mon côté rationnel qui me dit d’arrêter de m’intéresser à lui et mon côté obsessif, qui me dit le contraire.»

Plusieurs psychiatres recommandent de ne pas regarder la vidéo du meurtre de l’étudiant chinois Lin Jun, qui circule sur Internet. Pourtant, loin d’être dégoûtée, la créatrice de la page Facebook à la gloire de Magnotta, Destiney Danille St Denis, 21 ans, se vante d’avoir vu la vidéo du crime plus de 20 fois. Sa page rassemble plus de 1.500 fans de Magnotta.

Hybristophilie

 

Ce trouble qui toucherait surtout les femmes a un nom: l’hybristophilie, aussi connue sous le nom de «Syndrome Bonnie et Clyde». Il s’agit d’une fascination, voire d’une excitation sexuelle pour des personnes qui ont commis des crimes, spécialement les crimes violents et cruels.

Pour le psychiatre Louis Bérard, directeur des services professionnels à l’Institut Philippe Pinel de Montréal, le phénomène n’est pas nouveau.

«Si l’industrie du polar et du cinéma rapporte des millions en mettant en scène si souvent des meurtriers en série, c’est que la fascination des êtres humains pour ce genre de crime sordide est manifestement assez répandue.»

Plusieurs criminels célèbres, particulièrement ceux ayant commis des crimes affreux, ont engendré leur lot d’admirateurs. Un des plus vieux cas connus demeure le tueur en série Français Henri-Désiré Landru, coupable du meurtre de 11 personnes dont 10 femmes. De son incarcération en 1919 jusqu’à son exécution en1922, il aurait reçu plus de 4.000 lettres d’admiratrices dont 800 demandes en mariage. Les assassins américains Charles Manson et Ted Bundy ont eux aussi été inondés de lettres enflammées de femmes qui n’hésitent pas à aller les rencontrer en prison.

Certaines admiratrices vont même jusqu’à épouser ces hommes qu’elle ne connaissent que par échange épistolaire. Le tueur en série américain Richard Ramirez a par exemple épousé une journaliste devenue groupie. L’Allemand Jurgen Bartsch, qui a violé et démembré 4 enfants, a épousé son infirmière en soins psychiatriques. Et c’est sans parler du cas de Monique Fourniret qui ira jusqu’à commettre des crimes avec son mari rencontré grâce à des lettres lors d’un précédent séjour en prison.

Sur Internet, les autographes ou les lettres de tueurs se collectionnent et se vendent. On peut même trouver des morceaux de pierre tombale ou de motte de terre du jardin où le tueur a enterré ses victimes.

 Dans le cas de Magnotta, la chaise du cyber-café de Berlin où il a été arrêté a fait une courte apparition sur eBay avant d’être retirée. Les enchères dépassaient les 1.000 euros. (1416 $ cad)

Pour le psychiatre Louis Bérard, tout est question de maîtrise de ses limites.

«Je pense que ce genre de crimes réveille quelque chose chez les gens, une sorte de fascination pour ceux qui transgressent les limites qu’on nous a appris à ne pas dépasser dans notre éducation. Il faut accepter de faire le deuil de ces choses que la loi ou la moralité nous interdisent de faire.»

Sans surprise, il recommande à toute personne qui serait envahie par ce genre de fascination au point de négliger des aspects plus importants de sa vie, comme sa relation avec ses proches ou son travail, de consulter. C’est justement ce que s’apprête à faire Alison:

«Je veux comprendre pourquoi quelqu’un que je n’ai jamais rencontré peut avoir une emprise si forte sur mes émotions et sur ma vie.»

 

http://www.slate.fr/s

Luka Rocco Magnotta, l’objet de leur obsession


Je suis étonné que des gens puissent devenir fans d’un tueur ayant fait un crime des plus odieux ou Comme Luka Magnotta qui du jour au lendemain est devenu célèbre pour son meurtre d’une rare violence. C’est un problème qui je pense qu’il est important de consulter quand cette attirance mine la vie d’une personne ainsi que son entourage
Nuage

 

Luka Rocco Magnotta, l’objet de leur obsession

 

Luka Rocco Magnotta, à son arrivée à Montréal, le 18 juin 2012. REUTERS/SPVM –

 

La justice canadienne a beau l’accuser d’un des pires crimes de l’histoire du pays, des centaines de fans l’adulent et des admiratrices rêvent de le rencontrer. Confessions de femmes éprises de «Luka».

Coupable ou non, Luka Rocco Magnotta a gagné: il est devenu célèbre. Le visage du Canadien de 29 ans à l’allure androgyne a fait le tour du monde. La justice canadienne l’accuse du meurtre sordide d’un étudiant chinois à Montréal, à la fin du mois de mai; un des pires crimes de l’histoire du pays. Pourtant, des centaines de fans l’adulent et des admiratrices rêvent de le rencontrer. Confessions de femmes éprises de «Luka».

Alison (nom fictif) a honte de ce qu’elle ressent. Elle pourrait être fan d’un chanteur, d’un sportif ou d’un acteur, mais son obsession à elle, c’est Luka Rocco Magnotta. Cette Canadienne de 29 ans, qui vit en Ontario, n’en a rien dit à son mari, sa famille et ses amis. Tout juste sont-ils au courant qu’elle est très intéressée par l’affaire du «dépeceur de Montréal». Mais pas à ce point…

«A chaque fois que je découvre quelque chose de nouveau à propos de lui, mon obsession augmente encore et encore.»

Alison a tout vu, tout lu à propos de Magnotta. Elle estime lui consacrer 12 heures par jour, à un point tel que cette passion a un impact sur sa productivité au travail.

«A l’origine, c’était seulement de la curiosité mais au fur et à mesure, c’est devenu une véritable obsession. On peut dire que je suis devenue extrêmement attirée par Luka.»

Elle lui adresse même des poèmes sur un blog écrit en anglais.

«Je ne peux détourner le regard de ton visage hypnotisant / Un spécimen unique du genre humain / Mes pensées pour toi font battre mon cœur / Tes yeux sont mystérieux et froids /Tu as l’air si fort et en même temps si doux / Ta beauté pour moi, c’est tout ce qui compte »

Alison ne croit pas être amoureuse de Luka Rocco Magnotta, elle se définit plutôt comme une «supporter»:

« Je ne suis pas fan du crime qu’il est présumé avoir commis mais plutôt de l’image qu’il s’est créée sur le Net.»

Toute sa vie, Luka Rocco Magnotta a essayé en vain de devenir célèbre. Recalé des castings de téléréalité, incapable de décrocher un rôle dans un vrai film, il tente même la chirurgie pour ressembler à James Dean.

Mais rien n’y fait. Il se rabat alors sur le porno, Internet et ses quelque 70 pages Facebook pour donner libre cours à son narcissisme. Il publie des centaines de photos de lui dans des poses de mannequin.

Alison reconnaît que si elle ne le trouvait pas beau, elle n’aurait pas la même obsession.

«Je veux le connaître… mais je ne sais pas encore si je voudrais qu’il se passe autre chose entre nous.»

Magnotta, innocent jusqu’à preuve du contraire, fait face à 5 chefs d’accusation dont celui de meurtre prémédité, outrage à un cadavre, corruption des mœurs (pour avoir posté la vidéo du meurtre sur Internet) et harcèlement criminel envers le Premier ministre canadien (pour avoir adressé au parti conservateur un pied de la victime par la poste).

Des centaines de fans

Alison n’est pas seule dans son cas. Sur un forum de discussion français consacré à la psychologie, une jeune fille de 18 ans écrit:

«Je suis malencontreusement attirée par cet homme depuis le premier jour où l’on m’en a parlé. Je le trouve en quelque sorte parfait sans pour autant concevoir ce qu’il a fait. (…) Je suis et j’étudie son histoire à la lettre chaque jour, par curiosité, par attirance. (…) Mais c’est mal! Je dois passer pour une folle dingue et j’en suis bien consciente. Mais je n’arrive vraiment pas à l’oublier. Je ne sais pas quoi faire… Je vais jusqu’à me renseigner si les visites sont autorisés aux prisonniers à perpétuité. Parce que oui, j’aimerais un jour faire sa rencontre. Voir en face de moi qui est réellement cet homme dont j’ai pourtant essayé de me dégoûter, que ce soit en regardant la vidéo ou en cherchant des horribles commentaires et histoires sur lui. C’est malsain, ignoble et malade de ressentir ça.»

Autre page web consacrée à Magnotta, autre confession. Cette fois de Florentine, 49 ans:

«Ma vie est plate et inintéressante. Je suis frustrée contre les hommes de mon âge (…). Mon obsession pour Luka a commencé quand j’ai vu ses yeux bleus rayonnants et son corps sexy. J’ai commencé à imaginer des choses, à avoir des fantasmes. L’obsession est devenue tellement forte jour après jour que je n’arrive plus à bien dormir.»

Elle parle de ses rêves, elle imagine sa relation avec Magnotta comme celle d’amis proches, «comme Liz Taylor et Michael Jackson». Elle aussi voudrait le rencontrer en prison, le réconforter, le tenir dans ses bras.

La plupart de ces témoignages semblent rationnaliser leur obsession.

«C’est la première fois de ma vie que je ressens ça. Je suis bien consciente que ce n’est pas une obsession normale, reconnaît Alison.Je suis tiraillée entre mon côté rationnel qui me dit d’arrêter de m’intéresser à lui et mon côté obsessif, qui me dit le contraire.»

Plusieurs psychiatres recommandent de ne pas regarder la vidéo du meurtre de l’étudiant chinois Lin Jun, qui circule sur Internet. Pourtant, loin d’être dégoûtée, la créatrice de la page Facebook à la gloire de Magnotta, Destiney Danille St Denis, 21 ans, se vante d’avoir vu la vidéo du crime plus de 20 fois. Sa page rassemble plus de 1.500 fans de Magnotta.

Hybristophilie

Ce trouble qui toucherait surtout les femmes a un nom: l’hybristophilie, aussi connue sous le nom de «Syndrome Bonnie et Clyde». Il s’agit d’une fascination, voire d’une excitation sexuelle pour des personnes qui ont commis des crimes, spécialement les crimes violents et cruels.

Pour le psychiatre Louis Bérard, directeur des services professionnels à l’Institut Philippe Pinel de Montréal, le phénomène n’est pas nouveau.

«Si l’industrie du polar et du cinéma rapporte des millions en mettant en scène si souvent des meurtriers en série, c’est que la fascination des êtres humains pour ce genre de crime sordide est manifestement assez répandue.»

Plusieurs criminels célèbres, particulièrement ceux ayant commis des crimes affreux, ont engendré leur lot d’admirateurs. Un des plus vieux cas connus demeure le tueur en série Français Henri-Désiré Landru, coupable du meurtre de 11 personnes dont 10 femmes. De son incarcération en 1919 jusqu’à son exécution en1922, il aurait reçu plus de 4.000 lettres d’admiratrices dont 800 demandes en mariage. Les assassins américains Charles Manson et Ted Bundy ont eux aussi été inondés de lettres enflammées de femmes qui n’hésitent pas à aller les rencontrer en prison.

Certaines admiratrices vont même jusqu’à épouser ces hommes qu’elle ne connaissent que par échange épistolaire. Le tueur en série américain Richard Ramirez a par exemple épousé une journaliste devenue groupie. L’Allemand Jurgen Bartsch, qui a violé et démembré 4 enfants, a épousé son infirmière en soins psychiatriques. Et c’est sans parler du cas de Monique Fourniret qui ira jusqu’à commettre des crimes avec son mari rencontré grâce à des lettres lors d’un précédent séjour en prison.

Sur Internet, les autographes ou les lettres de tueurs se collectionnent et se vendent. On peut même trouver des morceaux de pierre tombale ou de motte de terre du jardin où le tueur a enterré ses victimes. Dans le cas de Magnotta, la chaise du cyber-café de Berlin où il a été arrêté a fait une courte apparition sur eBay avant d’être retirée. Les enchères dépassaient les 1.000 euros. (1 400 $)

Pour le psychiatre Louis Bérard, tout est question de maîtrise de ses limites.

«Je pense que ce genre de crimes réveille quelque chose chez les gens, une sorte de fascination pour ceux qui transgressent les limites qu’on nous a appris à ne pas dépasser dans notre éducation. Il faut accepter de faire le deuil de ces choses que la loi ou la moralité nous interdisent de faire.»

Sans surprise, il recommande à toute personne qui serait envahie par ce genre de fascination au point de négliger des aspects plus importants de sa vie, comme sa relation avec ses proches ou son travail, de consulter. C’est justement ce que s’apprête à faire Alison:

«Je veux comprendre pourquoi quelqu’un que je n’ai jamais rencontré peut avoir une emprise si forte sur mes émotions et sur ma vie.»

Thomas Gerbet

http://www.slate.fr

Démembreur Groupies de Magnotta


Je sais que cela existe des personnes qui sont fans des meurtriers, mais je ne comprend pas ce genre de comportement. Comme l’exemple d’une mère de famille peut succomber a ce genre de personnage alors qu’elle est consciente du crime qu’il a fait ? Comment on peut parler d’innocence, de complot quand il a filmé son meurtre ?
Nuage

 

Démembreur

Groupies de Magnotta

 

Magnotta est notamment accusé du meurtre prémédité de Jun Lin, d’outrage à son cadavre et d’avoir produit et distribué du matériel obscène.

Photo Archives / Journal de Montréal

Sarah Bélisle

 

Luka Rocco Magnotta a un fan club. Des blogueurs vouent un véritable culte au désormais célèbre « démembreur ».

« Mes pensées ont été littéralement monopolisées par Luka au cours du dernier mois. C’est une belle sensation. C’est comme tomber en amour (…) Je ne peux tout simplement pas rester concentrée sur autre chose que sur lui », a confié au Journal Lexa (nom fictif), auteure du blogue lukamagnottaobsession.

Photos, vidéos hommages, poèmes, messages d’encouragement. Les sites dédiés au présumé meurtrier en regorgent.

Sous le couvert de l’anonymat, leurs auteurs y confessent la fascination qu’exerce sur eux le « dépeceur ». C’est le cas de Lexa.

Celle-ci n’hésite pas à se qualifier d’« obsédée  » de Magnotta.

Une attirance que la mère de famille s’explique mal.

« C’est une obsession étrange », convient-elle.

Une obsession qu’elle garde d’ailleurs jalousement secrète.

« C’est très tabou de se sentir ainsi  », avoue-t-elle.

Ce qu’ont en commun les fans de Magnotta ? Ils sont presque tous épris de Magnotta d’abord et avant tout pour la beauté que l’ancien acteur de porno dégage, à leur avis.

Beauté envoûtante

« Je suis fascinée par le fait que quelqu’un de si beau pourrait être responsable d’un crime si odieux », explique Lexa.

« Plus j’ai appris à connaître Luka, plus j’en suis devenue attirée. Je suis attirée par sa voix et ses manières dans ses vidéos. Je suis attirée par le petit garçon triste caché à l’intérieur de lui », poursuit celle qui avoue avoir été d’abord troublée par sa beauté.

Thérapie par l’écriture ?

Au début, elle tenait un blogue afin de « faire passer » son obsession pour Magnotta. Désormais, elle se considère comme une vraie partisane de sa « cause ».

« Il a l’air de quelqu’un qui a besoin d’amour, de support et de fans, croit-elle. Je pense qu’il mérite ça, peu importe ce qu’il a fait ou non. »

Certains admirateurs de Magnotta sont convaincus de sa culpabilité qui fait partie de ce qui les séduit chez lui, comme Lexa.

D’autres, toutefois, sont convaincus de son innocence et exigent sa libération.

Consciente que son envoûtement pour le « démembreur » a quelque chose de malsain, Lexa lit beaucoup sur l’hybristophilie 1 ces derniers temps.

Il s’agit d’une paraphilie 2 selon laquelle une personne est sexuellement et érotiquement attirée par quelqu’un ayant commis des outrages ou un crime odieux.

Elle est convaincue que c’est ce dont elle souffre.

« Maintenant, je comprends mieux comment quelqu’un peut être attiré par un individu en même temps que repoussé par ses crimes présumés », dit-elle.



Certaines pages Facebook et MySpace de fans de Magnotta ont été retirées récemment.

«Comment un monstre peut-il être si beau et si intrigant ? »

— Lexa M.

«Je me demande ce qui se passe dans la tête de ce cher Luka (…) Je l’ai dans la tête 24 heures sur 24, sept jours sur sept, rêvassant d’étranges rêves »

— bloodiekarma

«Luka Magnotta est innocent. Il est victime d’un complot et devrait être libéré »

— Luka Magnotta’s Biggest Fan

«Peu importe de quelle façon je fantasme à propos de Luka lorsque je suis éveillée, je chéris ces rêves. Les rêves semblent si vrais parfois. »

— Lexa M.

http://www.journaldemontreal.com

1 – L’ hybristophilie (du grec hybrizein, « commettre un outrage contre quelqu’un » et de phile, « qui aime »), est une paraphilie dans laquelle un individu est sexuellement attiré par d’autres ayant commis un crime (vol, viol, meurtre). Dans la culture populaire, ce phénomène est connu sous le nom de « Syndrome Bonnie et Clyde ». L’enclitophilie désigne plus particulièrement l’attirance sexuelle pour les femmes criminelles

Bon nombre de grands criminels, particulièrement ceux ayant commis d’affreux meurtres, reçoivent un courrier d’admirateur en prison qui est souvent sexuel, sans doute le résultat de ce phénomène. Dans certains cas, les admirateurs de ces criminels se marient avec l’objet de leur affection.

2- La paraphilie (du grec para- [παρά], « auprès de, à côté de » et -philia [φιλία], « amour ») est l’ensemble des attirances ou pratiques sexuelles qui diffèrent des actes traditionnellement considérés comme « normaux » ; les pratiques elles-mêmes sont souvent classées comme des délits ou des crimes sexuels dans différents pays. Le terme de paraphilie est utilisé par certains milieux psychiatriques aux États-Unis à la place du mot perversion, considéré comme péjoratif ; il a été inventé par Wilhelm Stekel durant les années 19202. Un sexologue du nom de John Money l’a popularisé plus tard en tant que désignation non péjorative pour classifier « les intérêts sexuels inhabituels »3,4,5,6. Il décrivait la paraphilie en tant qu’ « embellissement sexo-érotique, ou alternative à la norme officielle idéologique »

http://fr.wikipedia.org