Voici le narluga, premier hybride entre un narval et un béluga


Au Groenland, un scientifique a trouvé sur le toit d’un chasseur un crâne animal très particulière. Il serait un hybride entre le béluga et le narval. Il possédait des caractéristiques de ses parents, mais peut-être pas pour le mieux. Juste pour les dents, le narluga ne pouvaient avoir le même régime alimentaire que le béluga ou le narval. Il a quand même survécu, car le crâne montre qu’il était adulte.
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Voici le narluga, premier hybride entre un narval et un béluga


Céline Deluzarche
Journaliste

Vous connaissez la mule, mélange d’âne et de cheval, ou le tigron, croisement d’un tigre et d’une lionne. Voici le « narluga », le premier hybride entre deux cétacés d’espèces qui se sont séparées il y a plusieurs millions d’années. Un spécimen qui reposait dans un musée danois depuis près de 30 ans.

En 1990, le scientifique danois Mads Peter Heide-Jørgensen se promène sur une petite île de la baie de Disko, au Groënland, lorsqu’il remarque un crâne de cétacé inhabituel sur le toit de la maison d’un chasseur. Celui-ci lui explique avoir tué trois des ces curieuses bêtes quelques années auparavant. Il avait alors été intrigué par leur apparence, car elles possédaient des nageoires de béluga, une queue de narval et une peau grise et épaisse. Mads Peter Heide-Jørgensen convainc le chasseur de donner ce crâne au Musée d’histoire naturelle du Danemark, à Copenhague, pour l’analyser.

Les chercheurs soupçonnent qu’ils ont affaire à ce qui pourrait être le premier hybride issu d’un croisement entre un narval et un béluga : le spécimen possède une rangée de dents comme le béluga, mais implantées horizontalement et torsadées, comme la défense d’un narval (qui n’a en revanche pas de dents). Mais, faute de preuve suffisante, le mystère va demeurer entier durant près de 30 ans.

La curieuse rencontre d’une femelle narval et d’un mâle béluga

C’est grâce à une analyse ADN que les chercheurs du Musée d’histoire naturelle du Danemark ont pu aujourd’hui confirmer ce cas unique au monde. Leur article, publié dans la revue Scientific Reports, confirme que le crâne appartient à un mâle, descendant d’une mère narval et d’un père béluga. Une surprise, car les femelles narval (qui ne possèdent pas de corne) sont habituellement attirées par la défense du mâle qui joue un rôle d’attraction et de domination sociale. Il faut croire que dans ce cas, la femelle narval ne s’est pas inquiétée de s’accoupler à un mâle béluga sans ce fameux attribut. Mais cela ne semble pas complètement illogique non plus, car la baie de Disko est l’un des rares endroits au monde où se croisent les narvals et les bélugas à la saison de la reproduction.

En haut, le crâne d’un béluga. En bas, celui d’un narval et au milieu, celui de l’hybride retrouvé en 1990 dans une petite île près de la baie de Disko au Groenland. © Mikkel Høegh Post

En haut, le crâne d’un béluga. En bas, celui d’un narval et au milieu, celui de l’hybride retrouvé en 1990 dans une petite île près de la baie de Disko au Groenland. © Mikkel Høegh Post

Des dents peu adaptées pour se nourrir

La dentition de cet hybride est en tous les cas très étrange.

« C’est comme si on mettait dans un mixeur 50 % de dents de béluga et 50 % de dents de narval », illustre Eline Lorenzen, chercheuse au Musée d’histoire naturelle du Danemark et coauteur de l’étude.

Une particularité qui ne devait pas lui simplifier la vie pour s’alimenter ; le narval avale ses proies par succion tandis que le béluga mâche les poissons avec ses dents. De fait, les analyses des isotopes de carbone et d’azote dans le collagène osseux du crâne suggèrent que l’animal avait un régime plutôt éloigné de ses deux parents, s’apparentant plutôt à celui du morse ou du phoque barbu qui se nourrissent essentiellement de mollusques et de petits poissons vivant au fond de l’eau. Malgré cela, la taille du crâne indique qu’il a bien survécu jusqu’à l’âge adulte.

De rares cas d’hybridation entre cétacés

Bien que les branches du narval et du béluga se soient séparées il y a plus de 5 millions d’années — soit, à peu près à la même époque que la divergence entre l’Homme et le chimpanzé –, « il n’y a aucune preuve d’un tel croisement depuis au moins un million d’années dans les génomes connus », affirme Eline Lorenzen.

D’autres cas d’hybridation ont toutefois déjà été observés chez les cétacés. En 2018, un hybride entre un dauphin à dents rugueuses et un dauphin d’Électre, ou baleine à tête de melon, avait ainsi été repéré au large des côtes de Kauai à Hawaï. En 2005, un petit « wholphin » était né dans un parc hawaïen, issu du croisement entre un grand dauphin et une fausse orque. Mais qui dit hybride ne veut pas forcément dire nouvelle espèce, car ces animaux sont la plupart du temps infertiles ou donnent naissance à des descendants eux-mêmes infertiles, comme par exemple les mules, hybrides entre un cheval et un âne.

CE QU’IL FAUT RETENIR

  • Des chercheurs ont identifié un hybride entre un béluga et un narval, un cas unique depuis au moins un million d’années.

  • Il possède une dentition très particulière, avec des dents comme le béluga mais torsadées et poussant vers l’avant comme le narval.

  • Les cas d’hybridation entre cétacés restent rares et n’offrent pas de descendance viable.

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Le Saviez-Vous ► Comment la pomme a réussi à conquérir le monde


La pomme, un fruit qui existe partout. D’après la génétique, la pomme aurait évoluer des millions d’années, alors que la domestication par l’homme s’est fait il y a environs 10 000 ans. Nos pommes d’aujourd’hui seraient issues de 4 pommes sauvages et auraient suivi la route de la soie.
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Comment la pomme a réussi à conquérir le monde

Marie-Céline Ray
Journaliste

Un chercheur allemand a réalisé une étude sur l’histoire de la pomme et son évolution. Il montre que les pommiers se sont répandus d’abord grâce à la mégafaune qui les consomme, ensuite par les échanges

La pomme est l’un des fruits les plus consommés au monde et des pommiers sont cultivés en milieu tempéré en de nombreux endroits du globe. Or la pomme est domestiquée depuis des millénaires : des preuves archéologiques suggèrent que les Hommes récoltaient des pommes en Europe et en Asie occidentale il y a plus de 10.000 ans. Mais le processus de domestication du pommier n’est encore pas très bien compris.

Pour mieux connaître cette histoire, les scientifiques travaillent sur des données archéologiques, des graines anciennes, mais aussi des données génétiques. Celles-ci ont révélé que les pommes actuelles sont issues d’une hybridation d’au moins quatre types de pommiers sauvages. De plus, la génétique suggère que l’histoire de la pomme est liée à celle de la route de la soie : les origines génétiques de la pomme moderne se trouvent à la source de cette route ancienne, au cœur des montagnes de Tien Shan, au Kazakhstan.

Dans cette nouvelle étude, Robert Spengler, un chercheur de l’institut Max Planck à Jena (Allemagne), a reconstitué l’histoire de la pomme. Il s’est intéressé à la façon dont les pommes ont évolué vers de gros fruits, dans la nature, avant leur domestication par l’Homme.

Le pommier Malus domestica appartient à la famille des rosacées, des plantes qui font souvent de petits fruits comme la cerise ou la framboise. Ces petits fruits sont consommés par des oiseaux qui dispersent ensuite leurs graines. Mais, dans la famille des rosacées, se trouvent aussi les pommes, les poires, les pêches, les coings : des fruits bien plus gros. La génétique nous apprend que ces gros fruits ont évolué il y a des millions d’années, bien avant leur domestication par l’Homme.

Les pommiers se développent le long de la route de la soie

Globalement, le fait de produire de gros fruits est une adaptation pour attirer de gros animaux, comme des chevaux sauvages, des cerfs, qui mangent ces fruits et dispersent leurs graines, les pépins, dans l’environnement. Ensuite, les Hommes ont développé la culture du pommier le long de la route de la soie, grâce aux échanges commerciaux.

Comme l’explique le communiqué de l’institut Max Planck, « les populations de pommiers sauvages ont été isolées après la fin de la dernière période glaciaire, jusqu’à ce que les Hommes commencent à transporter les fruits à travers l’Eurasie, en particulier le long de la route de la soie. Une fois que les humains eurent mis ces lignées d’arbres en contact, les abeilles et d’autres pollinisateurs effectuèrent le reste du travail. »

Les hybridations entre les arbres ont permis d’obtenir de plus gros fruits qui ont été sélectionnés par les humains. Ceux-ci se sont servis de la greffe pour fixer cette caractéristique sur des arbres en place. L’hybridation et la greffe ont permis le développement des différentes variétés de pommes actuelles. En réalité, le pommier n’est pas totalement domestiqué : si on plante un pépin de pomme, un pommier sauvage pousse…

Le saviez-vous ?

La greffe consiste à « coller » un greffon (ici un pommier) sur un porte-greffe, un arbre plus robuste et adapté au sol et au climat. La greffe est souvent utilisée pour multiplier des arbres fruitiers, des rosiers, mais aussi la vigne.

Les processus de domestication de la pomme ne sont pas forcément les mêmes que ceux utilisés pour d’autres espèces cultivées, comme les céréales.

Robert Spengler explique : « Lorsque nous étudions la domestication des plantes, il est important que nous examinions les herbes annuelles passées, telles que le blé et le riz. Il existe des centaines d’autres plantes domestiquées sur la Planète, dont beaucoup ont emprunté différentes voies vers la domestication. »

CE QU’IL FAUT RETENIR

  • La domestication de la pomme a eu lieu il y a plus de 10.000 ans.

  • Les arbres ont d’abord évolué dans la nature pour donner de gros fruits, consommés par de gros animaux.

  • Ensuite, les humains ont propagé la culture du pommier le long de la route de la soie.

  • La pomme moderne est issue d’hybridations entre différents arbres.

Cette étude paraît dans la revue Frontiers in Plant Science.

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Enfin élucidée, l’origine de la patate douce éclaire l’histoire des Hommes


    La patate douce est apparue bien avant la présence des êtres humains, il y a 800 000 ans, en Amérique Centrale, puis elle hybrider avec une autre espèce il y a 56.000 ans. Si on la retrouve ailleurs ce n’est pas par l’importation de l’homme, mais plutôt par les vents, la mer et les oiseaux
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    Enfin élucidée, l’origine de la patate douce éclaire l’histoire des Hommes

     

    C’est une belle réunion de famille pour la patate douce. Après être partie à la conquête de la Polynésie et des quatre coins du monde, elle retrouve enfin son ancêtre demeuré au foyer, en Amérique centrale. En grande aventurière, elle n’a pas attendu l’arrivée des navigateurs polynésiens, ni des Européens, pour traverser le Pacifique.

    La patate douce, ce savoureux tubercule tropical consommé de par le monde, nourrit autant les débats que les estomacs. Originaire d’Amérique, elle a colonisé la Polynésie bien avant les grandes explorations européennes, ce qui a poussé les historiens à supposer que les austronésiens auraient rapporté eux-mêmes la plante sur leurs îles durant l’époque précolombienne. De plus, l’ascendance et l’évolution de la patate douce restent bien énigmatiques : certains chercheurs lui trouvent de multiples ancêtres, d’autres un seul.

    Le saviez-vous ?

    En plus de son goût délicieux, la patate douce possède de nombreuses vertus. Elle est notamment source de bêta-carotène, précurseur de la vitamine A.

    Or, en se penchant à leur tour sur ces questions, Pablo Muñoz-Rodriguez et ses collègues à l’université d’Oxford, à l’université d’Oregon et au Centre international de la pomme de terre de Lima au Pérou, ont trouvé des résultats qui pourraient changer la donne. En effet, les chercheurs ont conduit une étude phylogénétique extensive sur la patate douce et toutes les espèces apparentées, et lui ont découvert une origine unique : elle descend d’une plante d’Amérique centrale et des Caraïbes appelée Ipomoea trifida.

    Mais les révélations sur l’histoire de la patate douce vont encore plus loin.

    « En plus d’identifier son géniteur, nous avons également découvert que la patate douce est née bien avant les êtres humains, il y a au moins 800.000 ans, » déclare à la presse Robert Scotland, co-auteur de ces travaux, publiés dans le journal Current Biology. « Nos résultats réfutent la théorie dominante et remettent en question l’existence de contacts précolombiens à travers le Pacifique » poursuit Pablo Muñoz-Rodriguez.

    Les autres indices de ces contacts, à savoir l’analyse ADN des êtres humains et des poulets, sont aujourd’hui contestés, rappellent les chercheurs dans leur publication. Le seul témoin biologique restant était la patate douce. Renversant le mythe, ils expliquent la présence de ce légume en Polynésie par une dispersion naturelle, par le vent, la mer ou les oiseaux.

    L’espèce I. tuboides (numérotée 1), endémique des îles Hawaï (en orange à gauche de la carte), a divergé depuis au moins 1,1 million d’années de ses plus proches parents (numérotés 1, 2, 3 et 4), tous confinés au Mexique et en Amérique centrale (en orange sur la carte). Sa présence à Hawaï, à 5.200 km de la côte américaine, s’explique très probablement par une dispersion naturelle, par le vent, la mer ou les oiseaux. © Pablo Muñoz-Rodriguez et al., 2018, Current Biology

    L’espèce I. tuboides (numérotée 1), endémique des îles Hawaï (en orange à gauche de la carte), a divergé depuis au moins 1,1 million d’années de ses plus proches parents (numérotés 1, 2, 3 et 4), tous confinés au Mexique et en Amérique centrale (en orange sur la carte). Sa présence à Hawaï, à 5.200 km de la côte américaine, s’explique très probablement par une dispersion naturelle, par le vent, la mer ou les oiseaux. © Pablo Muñoz-Rodriguez et al., 2018, Current Biology

    La patate douce a 800.000 ans et a traversé le Pacifique toute seule

    Dans le cadre cette étude, les chercheurs ont analysé 199 spécimens de patates douces, de son nom latin Ipomoea batatas, et de plantes sauvages apparentées appartenant au genre Ipomoea. Ils ont procédé à un séquençage de l’ADN du noyau et de celui des chloroplastes – des organitesprésents dans les cellules des plantes.

    Cette méthodologie, plus complète que celles qui se restreignent à l’ADN nucléaire, a produit des arbres phylogénétiques en apparence discordants : tandis que l’ADN du noyau pointe vers une origine unique, en établissant que I. trifida est son plus proche parent, l’ADN chloroplastique indique deux origines génétiques. Pour réconcilier les résultats, les chercheurs postulent que I. trifida a joué un double rôle dans l’évolution de la patate douce.

    « Nous arrivons à la conclusion que la patate douce a évolué à partir de son géniteur il y a au moins 800.000 ans. Puis, après que les deux espèces soient devenues distinctes, elles se sont hybridées » explique Pablo Muñoz-Rodriguez.

    La patate douce Ipomoea batatas (A) et cinq espèces fortement apparentées : I. trifida (B), I. triloba (C), I. ramosissima (D), I. cordatotriloba (E) et I. leucantha (F). © Pablo Muñoz-Rodriguez et al., 2018, Current Biology

    La patate douce Ipomoea batatas (A) et cinq espèces fortement apparentées : I. trifida (B), I. triloba (C), I. ramosissima (D), I. cordatotriloba (E) et I. leucantha (F). © Pablo Muñoz-Rodriguez et al., 2018, Current Biology

    Ainsi, I. trifida aurait été impliquée dans un évènement d’hybridation avec la patate douce dans les 56.000 ans qui ont suivi la divergence entre les deux espèces. Au cours de ce croisement, le génome chloroplastique de I. trifida s’est introduit dans les chloroplastes de la patate douce, sans transfert d’ADN nucléique. Ce phénomène, courant dans l’évolution des espèces, a engendré deux lignées de patates douces qui diffèrent seulement par leur ADN chloroplastique.

    Pour finir, les chercheurs ont également étudié des patates douces collectées dans les îles de l’actuelle Polynésie française en 1769, par Joseph Banks et Daniel Solander, durant l’expédition du capitaine Cook. Ils ont découvert que cette variété de patate douce possède une signature génétique unique. Elle aurait divergé des spécimens américains il y a au moins 100.000 ans et serait isolée du continent depuis plusieurs millénaires.

    D’après les chercheurs, la patate douce s’est retrouvée naturellement en Polynésie, sans intervention humaine. Ce genre de voyage s’observe effectivement chez d’autres espèces apparentées. En outre, bien qu’ils n’aient pas étudié personnellement la flottabilité des graines de patates douces, des travaux antérieurs ont montré que celles de plusieurs espèces du genre Ipomoea pouvaient résister sur de longues distances en mer.

    CE QU’IL FAUT RETENIR

  • Une nouvelle recherche réécrit l’histoire de la patate douce. Apparue en Amérique bien avant les êtres humains, elle a traversé l’océan Pacifique pour s’implanter en Polynésie sans eux.

  • Cela remet en doute l’hypothèse d’un contact entre la Polynésie et l’Amérique à l’époque précolombienne.

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Deux épisodes de croisement entre humains modernes et Dénisoviens


L’origine de l’humain de ce que nous sommes aujourd’hui, découle de nos premiers ancêtres qui se croiser quelque part le temps pour former et peupler des pays avec des caractéristiques qui sont resté sur le génome de l’homme d’aujourd’hui
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Deux épisodes de croisement entre humains modernes et Dénisoviens

 

Illustration artistique d'un individu d'une espèce Homo éteinte rappelant l'homme de Denisova.

Illustration artistique d’un individu d’une espèce Homo éteinte rappelant l’homme de Denisova.  Photo : Institut Max Planck

En utilisant une nouvelle méthode d’analyse comparant les génomes des populations humaines modernes à celui des Dénisoviens aujourd’hui disparus, des scientifiques américains ont été surpris de découvrir deux épisodes distincts de croisement génétique entre les deux espèces.

Un texte d’Alain Labelle


Les humains (Homo sapiens) ont coexisté avec les hommes de Néandertal et de Denisova, et avec une autre espèce inconnue à ce jour. Dans les trois cas, il y aurait eu des croisements et des échanges génétiques entre ces espèces du genre Homo.

Le saviez-vous?

  • Les trois espèces se sont séparées il y a environ 400 000 ans;
  • Les Dénisoviens ont quitté l’Afrique vers l’Asie de l’Est;
  • Les Néandertaliens ont mis le cap vers l’Europe et l’ouest de l’Asie;
  • Les Homos sapiens, les ancêtres de l’homme, sont sortis d’Afrique il y a seulement 65 000 ans pour gagner l’Eurasie;
  • Les trois espèces se sont ensuite croisées.

Deux fois plutôt qu’une

Des chercheurs de l’Université de Washington à Seattle ont déterminé que les génomes de deux groupes d’humains modernes provenant d’Océanie et d’Asie de l’Est sont uniques en leur genre, ce qui laisse croire qu’il y a eu deux épisodes distincts d’hybridation avec les Dénisoviens.

Ces travaux publiés dans la revue Cell suggèrent donc une histoire génétique plus diversifiée qu’on ne le pensait auparavant entre les Dénisoviens et l’Homo sapiens.

Ce que l’on savait déjà, c’est que les Océaniens, notamment les Papous, ont des quantités importantes d’ascendance des Dénisoviens. Sharon Browning

En fait, le génome des Papous d’aujourd’hui provient à 5 % de celui de l’homme de Denisova.

Il était aussi connu que celui des Asiatiques en général possédait la trace, à un degré moindre, du même croisement avec les Dénisoviens.

L’hypothèse des scientifiques était que l’ascendance asiatique provenait de la migration de populations océaniennes.

Or, les présents travaux, réalisés auprès de populations humaines d’Asie de l’Est, montrent l’existence d’une deuxième période de croisement avec les Dénisoviens, distincte de celles observées chez les Asiatiques du Sud et les Papous.

Cette ascendance des hommes de Denisova chez les Asiatiques de l’Est semble être un phénomène distinct. Sharon Browning

Mme Browning et ses collègues en viennent à cette conclusion après avoir analysé plus de 5600 génomes provenant d’individus d’Europe, d’Asie, d’Amérique et d’Océanie et les avoir comparés à celui des Dénisoviens.

Ce travail a ainsi permis de déterminer que le génome de l’homme de Denisova est plus étroitement lié à la population d’humains modernes de l’Asie de l’Est qu’aux Papous actuels.

« Lorsque nous avons comparé l’ADN des Papous au génome des Dénisoviens, de nombreuses séquences étaient similaires », explique Sharon Browning.

Toutefois, certaines des séquences d’ADN retrouvées chez les Asiatiques de l’Est, notamment les Chinois Han, les Chinois Dai et les Japonais, étaient beaucoup plus proches des Dénisoviens. Sharon Browning

Notre connaissance du génome de ces hommes provient de restes fossilisés d’un individu découverts dans les montagnes de l’Altaï en Sibérie. Son génome a été publié en 2010, et d’autres chercheurs ont rapidement identifié des segments de son ADN dans plusieurs populations modernes d’Asie et d’Océanie.

Des dents de Dénisoviens.

Des dents de Dénisoviens Photo : iStock/Institut Max Planck

« L’hypothèse est que le mélange avec des Dénisoviens s’est produit assez rapidement après que les humains modernes eurent quitté l’Afrique, il y a environ 50 000 ans, mais nous ne connaissons pas l’endroit exact », affirme Mme Browning.

Dans le futur, les chercheurs prévoient étudier davantage de populations asiatiques et d’autres dans le monde entier, y compris les Amérindiens et les Africains, afin de trouver des preuves de croisement avec d’autres humains archaïques.

L’année dernière, des anthropologues allemands avaient montré l’existence d’un croisement entre les premiers humains et une espèce « fantôme » qui aurait contribué au matériel génétique des ancêtres des personnes d’origine subsaharienne.

http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/

Les éléphants de différentes espèces ne s’accouplent plus entre eux


Si les éléphants ont été très nombreux, c’est qu’ils ont su mélanger leurs gènes avec d’autres espèces d’éléphants, mais aujourd’hui cette variété de gènes ne semble plus se faire qui ne permet pas aux éléphants d’évoluer. Avec le braconnage, n’aides en rien pour leur survie
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Les éléphants de différentes espèces ne s’accouplent plus entre eux

 

Un éléphant d'Afrique.

Un éléphant d’Afrique  Photo : Radio-Canada/Melanie Julien

 

Aujourd’hui, les éléphants de différentes espèces ne s’accouplent plus entre eux, contrairement à d’anciennes espèces d’éléphants, de mastodontes et de mammouths qui échangeaient ainsi des gènes leur ayant permis de s’adapter à de nouveaux milieux et de nouveaux climats, ont annoncé des chercheurs canadiens.

AGENCE FRANCE-PRESSE

L’étude, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, a séquencé 14 génomes, dont ceux de deux mastodontes, d’un mammouth, d’une ancienne espèce d’éléphant, et d’éléphants d’aujourd’hui, d’Afrique et d’Asie.

« L’hybridation pourrait aider à expliquer pourquoi les mammouths réussissaient (à vivre) dans des environnements si différents et pour un temps si long », rapporte Hendrik Poinar, l’un des auteurs de l’étude et généticien de l’Université McMaster en Ontario.

L'arbre généalogique des éléphants.

L’arbre généalogique des éléphants  Photo : Asier Larramendi Eskorza et Julie McMahon

Ces données génomiques nous montrent que la biologie est compliquée et que l’évolution ne se déroule pas de façon organisée, linéaire. Hendrik Poinar

L’une des espèces d’éléphant éteintes qui a longtemps interpellé les experts était l’éléphant à défenses droites (Palaeoloxodon antiquus). Il était traditionnellement assimilé aux éléphants d’Asie d’aujourd’hui à cause de similitudes entre la forme de leurs crânes et la taille de leurs dents.

Mais les scientifiques ont en réalité découvert que les premiers étaient « croisés avec des parties de sa composition génétique provenant d’un ancien éléphant africain, du mammouth laineux et des éléphants des forêts ».

La tête d'un éléphant d'Asie.

Un éléphant d’Asie Photo : iStock/steph

Cette étude « révèle des événements d’hybridation multiples majeurs entre les différentes espèces anciennes, mettant en évidence comment cela a joué un rôle fondamental dans l’évolution de l’éléphant », précisent les scientifiques.

En Afrique, l’éléphant de savane et l’éléphant des forêts sont bien deux espèces différentes.

Mais l’étude ne montre aucune preuve génétique d’hybridation entre ces deux espèces, ce qui « porte à croire qu’ils ont vécu dans une isolation quasi complète pendant les 500 000 dernières années, malgré le fait qu’ils vivent dans des milieux voisins ».

Les éléphants, autrefois nombreux sur terre, se font de plus en plus rares, le braconnage étant responsable de la mort de plusieurs milliers d’entre eux chaque année.

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Selon un scientifique, nous descendrions des cochons


L’homme serait un hybride d’un singe et d’un cochon ! Je ne crois déjà pas qu’on descend du singe alors encore moins du cochon, quoi que parfois, l’être humain se comporte comme tel … De toute manière, j’ai un gros doute que ce scientifique ou d’autres puissent prouver une telle théorie
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Selon un scientifique, nous descendrions des cochons

 

Un homme portant un masque de cochon aviateur lors de la Handmade Parade de 2013 en Angleterre. | https://www.flickr.com/photos/leafn4give/ via Flickr CC License by

Un homme portant un masque de cochon aviateur lors de la Handmade Parade de 2013 en Angleterre. | https://www.flickr.com/photos/leafn4give/ via Flickr CC License by

Repéré par Galaad Wilgos

Repéré sur The Outline

Depuis des années, un scientifique tente de démontrer que le croisement entre un cochon et un chimpanzé aurait permis l’apparition de l’être humain.

Eugene McCarthy fait partie de ces scientifiques marginaux qui doivent faire face à l’opprobre. Selon son hypothèse pour le moins hétérodoxe voire farfelue, l’homme serait le fruit d’un accouplement entre un chimpanzé et un cochon (plus probablement une chimpanzée et un cochon).

The Outline nous explique ainsi que depuis les années 1980, cet ancien chercheur en génétique de l’université de Georgie n’a cessé de creuser sa théorie pour la publier enfin sur son site web en 2013. Malheureusement, McCarthy n’a pas de preuves génétiques pour soutenir son hypothèse, et sans cela, pas moyen de convaincre ses confrères sceptiques de la crédibilité de ses recherches…

Hybridation

Si on a longtemps pensé que deux espèces différentes ne pouvaient produire des descendants fertiles, on sait désormais que c’est possible lorsqu’elles descendent d’un ancêtre commun de manière assez récente. Comme, au Canada, ces coyotes blancs qui auraient des gènes de golden retrievers. Quand deux espèces différentes font des enfants, on appelle cela «hybridation», selon The Outline. En plus d’apporter de nouveaux traits à une population, elle peut parfois générer de nouvelles espèces.

McCarty a développé sa propre version de la théorie de l’évolution, qui remplace la sélection naturelle par le «processus de stabilisation» dans lequel des événements singuliers créent des changements soudains de formes de vie qui se stabilisent après plusieurs générations et persistent ainsi, sans changer, jusqu’à l’extinction. L’hybridation en est l’événement central.

Pourquoi les cochons?

C’est en se familiarisant avec une méthode que les naturalistes utilisent parfois pour deviner les parents d’un hybride inconnu qu’il a pensé aux cochons. Le déroulé est simple. Il faut tout d’abord identifier un animal qui semble très similaire et postuler qu’il s’agit d’un des deux parents. Ensuite, il s’agit de lister les façons dont l’hybride diffère de ce parent supposé: cette liste devrait décrire l’autre parent.

Ce faisant, il a remarqué que presque tous les traits parmi la centaine de traits non-chimpanzés listée désignent les cochons –en ce compris des ressemblances frappantes au niveau des reins, des cordes vocales, des muscles du visage ou du cou.

Et McCarthy de se demander: «est-ce vraiment juste une coïcindence? J’ai beau essayer de ne croire en rien, c’est difficile pour moi de ne pas croire en ça».

La plupart des biologistes ne sont cependant pas d’accord, puisque les différences génétiques entre chimpanzées et cochons sont, d’après Rike Stelkens professeur adjoint de zoologie à l’université de Stockholm ayant consacré sa carrière entière au rôle de l’hybridation dans l’évolution, bien trop grandes pour produire une progéniture viable:

«Cela serait tout simplement impossible de s’étendre sur d’aussi larges distances sans bousiller complètement les fonctions fondamentales de régulation et de développement.»

Incohérences

Par ailleurs, selon Christine Janis de l’université Brown, la plupart des traits communs entre cochons et êtres humains seraient partagés avec d’autres mammifères terrestres. Et selon Melissa Wilson Sayres, professeur adjoint en génomique et évolution de l’université d’Arizona, il n’y aucune preuve au niveau des fossiles de l’existence d’êtres humains ressemblant à des cochons, et en outre les cochons imberbes sont apparus en Asie et en Europe, là où les chimpanzés vivaient en Afrique, soit deux lieux trop éloignés pour les rencontres à l’époque.

Aujourd’hui, McCarthy passe ses journées à collectioner les mentions de mammifères hybrides qu’il trouve dans les journaux, les tabloïds, les vieux compte-rendu scientifiques, les vidéos YouTube et toute autre source –il se renseigne ainsi en ce moment énormément sur les hybrides humain-poulet!

http://www.slate.fr