Cela fait près 40 ans que les météorologues utilisent le terme bombe météo, pour ma part, c’est juste cet hiver que j’ai remarqué ce terme en écoutant des bulletins de la météo.
Nuage
Ce Canadien qui a popularisé le terme « bombe météo »
Image satellite de la « bombe météo » qui balaie présentement le Canada et les États-Unis, captée par la National Oceanic and Atmospheric Administration NOAA, le 4 janvier 2018. Photo : NOAA
Qualifier une tempête hivernale de « bombe météorologique » laisse peu de place à l’interprétation : elle est puissante, dévastatrice et touche des dizaines de milliers de personnes.
Un texte de Nicole Mortillaro de CBC News
Sans surprise, c’est un Canadien qui a popularisé l’utilisation du terme dans les années 1980.
Le professeur John Gyakum de l’Université McGill a cosigné un article scientifique, intitulé Climatologie synoptique dynamique de la « bombe », avec Frederick Sanders du Massachusetts Institute of Technology.
Le duo y décrit une tempête qui s’intensifie lors de la rencontre d’une masse d’air chaud, provenant du sud des États-Unis, et d’une autre d’air froid du Canada.
Naît alors la « bombe météo », qui produit des vents violents et d’importantes précipitations, poursuit John Gyakum en entrevue à CBC.
John Gyakum a effectivement contribué à populariser le terme il y a bientôt 40 ans, mais, de son propre aveu, celui-ci était employé bien avant.
« C’était un terme informel utilisé dans les couloirs du MIT avant même qu’il ne soit publié dans notre article », a-t-il tenu à préciser.
À l’ère des réseaux sociaux, tout le monde peut diffuser simultanément des images spectaculaires de lignes électriques tombées et de voitures couvertes de neige, contribuant à renforcer l’ampleur du terme « bombe météo ». Mais est-il exact?
Tant qu’il attire l’attention sur les impacts que ces systèmes peuvent produire, je pense que « bombe météo » est un bon terme à utiliser. John Gyakum
Selon John Gyakum, le terme « bombe météorologique » est efficace et « décrit adéquatement un phénomène météorologique qui est très important » non seulement pour les chercheurs, mais aussi pour ceux qui habitent le long de la côte.
Le littoral est américain et le Canada atlantique sont plus exposés aux « bombes météo » d’octobre à mars. Selon John Gyakum, elles sont parfois oubliées, parce qu’elles surviennent la plupart du temps au-dessus de l’océan. Mais lorsqu’elles touchent terre, ajoute-t-il, les gens sont impressionnés par leur puissance.
Un mal nécessaire
Les « bombes météorologiques » sont dangereuses et perturbent le quotidien de dizaines de milliers de personnes, mais elles ont leur raison d’être.
« Les cyclones ont une fonction essentielle dans l’atmosphère », explique John Gyakum.
Ils transportent la chaleur et l’humidité vers le nord, dans l’hémisphère nord.
Si nous n’avions pas de cyclones, la chaleur s’accumulerait continuellement dans les basses latitudes, et les régions plus au nord se refroidiraient. Les bombes météo agissent efficacement et rapidement pour rétablir l’équilibre.
John Gyakum
Le professeur John Gyakum continue d’étudier le phénomène. Il est cependant incapable de prédire quel sera l’impact des changements climatiques sur leur formation. Seront-ils plus fréquents, plus intenses?
John Gyakum répond qu’il faut se réjouir pour l’instant qu’on échappe à un phénomène de « bombe à fragmentation », soit une succession de plusieurs « bombes météorologiques ».
http://ici.radio-canada.ca