Sans la médecine, notre longévité « naturelle » serait de… 38 ans


Les scientifiques ont trouvé une nouvelle méthode pour savoir la longévité d’un animal vertébré. Il semblerait que beaucoup d’animaux ont vu leur espérance de vie augmenter. Pour l’homme, étrangement, nous n’avons pas vraiment évolué en rapport à la longévité des hommes de Neandertal et Denisovan. Nous avons gagné que quelques mois avec notre 38 ans, Bien sûr, si on regarde la moyenne d’âge des gens, on voit bien que nous pouvons vivre plus vieux, mais ce n’est pas grâce à notre génétique, mais plutôt à la médecine, condition de vie etc ..
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Sans la médecine, notre longévité « naturelle » serait de… 38 ans

Céline Deluzarche


Journaliste

Des chercheurs ont mis au point une nouvelle méthode pour estimer la durée de vie d’une espèce vivante ou disparue à partir de son ADN. Le record appartient ainsi à la baleine boréale dont la longévité atteint 268 ans. Celle de l’Homme n’a, en revanche, pratiquement pas progressé depuis Neandertal. Heureusement, la génétique ne fait pas tout !

Les animaux ayant la plus grande longévité sont la praire d’Islande, un mollusque bivalve dont un spécimen de 507 ans a été retrouvé, et chez les vertébrés le requin du Groenland, avec un individu de 400 ans. Mais estimer la durée de vie d’une espèce est particulièrement compliqué. On se base souvent sur des cas exceptionnels qui ne sont pas représentatifs, et l’on observe des différences considérables au sein d’espèces même relativement proches. Alors qu’une souris vit en moyenne 4 ans, l’écureuil gris, un autre rongeur, vit 24 ans, soit huit fois plus longtemps.

Une horloge biologique cachée dans l’ADN

Une équipe du CSIRO (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation) a établi une nouvelle méthode pour calculer l’âge maximal théorique de plusieurs animaux. Détaillée dans la revue Scientific Reports, elle se base sur la méthylation de l’ADN, une sorte d’horloge biologique.

« Lorsqu’on vieillit, nous subissons un déclin de nos fonctions biologiques », explique Benjamin Mayne, biologiste au CSIRO et principal auteur de l’étude.

Ce déclin est visible dans la densité d’îlots CpG, des zones de l’ADN non codantes qui sont des promoteurs de la méthylation de l’ADN. Ce processus épigénétique entraîne l’apparition de groupes méthyles dans certains gènes, ce qui conduit à des mutations délétères et la sénescence des cellules.

« Nous avons constaté que nous pouvions estimer la longévité des espèces en nous intéressant aux endroits où la méthylation de l’ADN se produisait sur 42 gènes particuliers », explique Benjamin Mayne dans un article de The Conversation.

La baleine boréale détient le record du monde de longévité animale parmi les vertébrés, avec 268 ans de durée de vie. © Benjamin Mayne, CSIRO

La baleine boréale détient le record du monde de longévité animale parmi les vertébrés, avec 268 ans de durée de vie. © Benjamin Mayne, CSIRO

    Les chercheurs ont ainsi calculé l’âge biologique de 252 espèces de vertébrés à partir de leur génome. Bonne nouvelle : avec cette méthode, la plupart des espèces voient leur durée de vie fortement augmenter. La baleine boréale détient le record mondial de la longévité, avec 268 ans, soit 57 de plus que le plus ancien spécimen connu, âgé de 211 ans. La tortue géante de Galápagos, dont le dernier spécimen est mort en 2012 à l’âge de 112 ans, aurait une longévité biologique de 120 ans. L’étude s’est aussi intéressée à des espèces disparues. Le mammouth laineux aurait ainsi eu une durée de vie de 60 ans, à peine moins que les 65 ans de l’éléphant africain actuel. Le pigeon migrateur, éteint en 1914, avait une longévité de 28 ans, soit la même que l’actuelle tourterelle des bois.

    L’homme moderne, l’exception qui confirme la règle

    Mais le plus étonnant, c’est le cas de l’humain. Les chercheurs ont ainsi établi que les Hommes de Neandertal et de Denisovan avaient une durée de vie biologique de 37,8 ans, soit quasiment la même que celle de l’Homme moderne qui est de 38 ans. Cette longévité paraît ridiculement courte : l’espérance de vie en France est de 85,4 ans pour les femmes et de 79,5 ans pour les hommes, et elle a plus que doublé au cours des 200 dernières années.

    « Mais il s’agit d’une exception liée au progrès de la médecine et des modes de vie », rétorque Benjamin Mayne.

    En d’autres termes, l’Homme a réussi à « forcer » l’horloge biologique de son génome par son intelligence et son adaptation. Songer que l’espèce humaine a une durée de vie inférieure à celle du chimpanzé (39,7 ans) a tout de même de quoi faire réfléchir.

    « Connaître la durée de vie d’une espèce est essentiel pour estimer le risque d’extinction, ou pour établir des quotas de pêche ou de prélèvement », explique Benjamin Mayne.

    La méthode est cependant applicable seulement aux vertébrés. On ne saura donc pas si la praire d’Islande de 507 ans est un cas à part ou pas.

    CE QU’IL FAUT RETENIR

  • Une nouvelle méthode pour estimer la durée de vie des espèces a permis d’établir un nouveau palmarès de la longévité animale.

  • Elle se base sur la méthylation de l’ADN, un indicateur de l’horloge biologique.

  • La durée de vie de l’Homme moderne est ainsi estimée à 38 ans, soit à peine au-dessus que nos ancêtres de Neandertal.

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Des otites chroniques ont-elles eu raison de Néandertal ?


Les chercheurs ont reconstruit les trompes d’Eustache de Néandertal, ils ont découvert qu’elles ressemblaient à celles des nourrissons d’aujourd’hui. Leurs trompes d’Eustache n’ont pas évolué comme nous. Alors, imaginé les otites sans antibiotiques devaient être assez difficile à supporter.
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Des otites chroniques ont-elles eu raison de Néandertal ?

Des otites chroniques pourraient être à l’origine de l’extinction de Néandertal ! © JPC-PROD

Des otites chroniques pourraient être à l’origine de l’extinction de Néandertal ! © JPC-PROD


Nathalie Mayer
Journaliste

La question de la cause de la disparition de Néandertal alors même qu’Homo sapiens prospérait a longtemps fait débat.

Ont été évoqués, entre autres : une baisse de la fécondité, une épidémie spécifique ou un cataclysme localisé Mais aujourd’hui, des chercheurs de Suny Downstate Health Sciences University et de l’Icahn School of Medicine at Mount Sinai (États-Unis) tiennent une piste beaucoup moins spectaculaire. Celle d’une maladie extrêmement commune chez nos jeunes enfants : l’otite !

Si les nourrissons sont tellement touchés par les otites, c’est parce que l’angle plat de leur trompe d’Eustache retient les bactéries qui les causent. Or, lorsque les chercheurs ont, pour la première fois, reconstruit les trompes d’Eustache de Néandertal, ils ont découvert qu’elles ressemblaient incroyablement à celles des nourrissons d’aujourd’hui. Avec des trompes d’Eustache qui n’évoluent pas au cours de la vie — contrairement aux nôtres — et aucun accès à des antibiotiques, Néandertal devait être non seulement sujet à des complications de type infection respiratoire ou pneumonie, mais aussi affaibli par un état souffrant récurrent, voire chronique.


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Néandertal : surprenante découverte de centaines de pas en Normandie


Dans tout ce que l’on découvre en archéologie, ce qui me parait le plus extraordinaire est les traces de pas qui sont gravés dans le sol depuis des millénaires. Des personnes du passé lointain ont foulé le sol à cet endroit. Plus exactement 257 empreintes de pas appartenant à l’Homme de Néandertal on marché a cet endroit en Normandie, il y a 80 000 ans. Il y avait des enfants, des adolescents et quelques adultes. Un de ses adultes avait de grands pieds, on estime qu’il mesurait 1 mètre 90. (plus de 6 pieds)
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Néandertal : surprenante découverte de centaines de pas en Normandie


Enfouies sous le sable depuis 80.000 ans, 257 empreintes de pas appartenant à l’Homme de Néandertal viennent d’être mises au jour par des archéologues. Nichées sous les dunes des falaises, à quelques mètres du rivage normand, ces traces sont dans un état de conservation exceptionnel et vont fournir de précieux renseignements sur la composition des groupes sociaux de Néandertal.

Jamais autant de traces de pas de Néandertaliens n’avaient été découvertes d’un coup ! Si ces empreintes n’offrent qu’un « instantané » de la vie du petit groupe de Néandertaliens qui occupait le site, alors éloigné de l’eau d’un ou deux kilomètres, elles suggèrent que ce groupe comptait entre 10 et 13 personnes. La très grande majorité des empreintes appartenaient à des enfants et des adolescents, mais il y avait également quelques adultes dont l’un, très grand, qui mesurait 1 mètre 90, une taille estimée à partir de la longueur des pieds.

Ces Néandertaliens étaient vraisemblablement présents sur le site de l’automne au printemps, estime Jérémy Duveau, doctorant au Muséum national d’histoire naturelle et l’un des coauteurs de l’étude décrivant la découverte, publiée dans les comptes-rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS), une prestigieuse revue scientifique. Le site avait été découvert par un amateur dans les années 1960, Yves Roupin, mais ce n’est qu’à partir de 2012, face au danger de l’érosion par le vent et la marée, que des fouilles de sauvetage ont été organisées, trois mois par an, menées par Dominique Cliquet, de la direction régionale des affaires culturelles de Normandie et du CNRS.

Des dizaines de mètres de sable ont été enlevés par pelles mécaniques pour atteindre les couches intéressantes. Puis, au pinceau, les chercheurs ont découvert les empreintes, laissées à l’époque dans un sol herbacé et boueux. Comment ont-elles survécu ? Grâce au sable qui, en les recouvrant immédiatement, les a préservées.

Jamais autant de traces de pas de Néandertaliens n'avaient été découvertes d'un coup. Une trace de pas d'un Néandertalien sur le site du Rozel, en France. © Dominique Cliquet, AFP

Jamais autant de traces de pas de Néandertaliens n’avaient été découvertes d’un coup. Une trace de pas d’un Néandertalien sur le site du Rozel, en France. © Dominique Cliquet, AFP

Des instantanés pour mieux comprendre la composition des groupes néandertaliens

Aux 257 traces décrites dans l’article pour la période 2012-2017, s’ajoutent des centaines d’autres découvertes depuis l’an dernier

« Les empreintes ont un intérêt, qui est également leur défaut : elles représentent une sorte d’instantané de la vie d’individus sur des périodes très brèves, explique Jérémy Duveau. Cela nous permet d’avoir une idée de la composition du groupe, mais il est possible qu’elles représentent le groupe quand certains individus étaient à l’extérieur. »

Cette réflexion soulève d’autres interrogations : y a-t-il peu d’empreintes adultes car les Néandertaliens mouraient jeunes ? Ou bien les adultes étaient-ils ailleurs ? Chaque empreinte a, du reste, été photographiée et modélisée en trois dimensions. Certaines ont été moulées avec de l’élastomère, un matériau plus souple que le plâtre. Et depuis 2017, grâce à une technique nouvelle de solidification du sol par une solution chimique, des centaines de traces ont été extraites pour être conservées. Celles qui n’ont pas été retirées ont été totalement détruites par le vent.

« La conservation des empreintes nécessite une sorte de miracle. Il faut qu’on soit très chanceux », conclut Jérémy Duveau. Avant Rozel, seules neuf empreintes néandertaliennes confirmées avaient été découvertes en Grèce, en Roumanie, à Gibraltar et en France.

Quelques moulages de Rozel ont déjà été exposés, notamment au Musée de l’Homme à Paris, et les chercheurs disent vouloir en exposer plus au grand public à l’avenir. En attendant, toutes les empreintes extraites sont stockées dans les dépôts de la direction régionale des affaires culturelles de Normandie.

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Dans le nord de l’Italie, s’inspirer de Néandertal pour apprendre à survivre


Un pâtissier en Italie à décider de changer de profession, Il donne des cours de survie en pleine nature. Mais pour mettre un peu plus de réaliste, il a décidé de se fabriquer un personnage, devenir l’homme de Néandertal et survivre dans la nature comme à cette lointaine époque
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Dans le nord de l’Italie, s’inspirer de Néandertal pour apprendre à survivre


Habillé en homme préhistorique, Guido Camia tente d’allumer un feu en frottant des silex, à Chianale, dans les Alpes italiennes, le 7 août 2019.© AFP/MARCO BERTORELLO

CHIANALE (Italie) (AFP)

Il frotte des silex pour allumer un feu, avale des sauterelles, construit une cabane. Dans les vallées du nord de l’Italie, Guido Camia s’inspire de l’homme de Néandertal pour apprendre à survivre en pleine nature.

Sur les images qu’a prises de lui l’AFP près de Chianale, on le voit escalader des rochers, le long d’un torrent à la recherche de poissons, les pieds nus, vêtu d’une peau de bête. Ou courir dans les champs, une grande lance à la main, en quête de gibier.

« Depuis cinq ans, j’organise des cours de survie tout à fait officiels, supervisés par la Fédération italienne qui est reconnue internationalement », explique-t-il à l’AFP.

A côté de cours dispensés en tenue classique, il a « fait naître ce personnage » de Néandertal en raison de sa « passion pour le Paléolithique ».

« Il était très intelligent, il a découvert le feu, il était capable de s’adapter à tous les climats », s’enthousiasme Guido, un ancien pâtissier de 37 ans qui a changé de cap pour transformer en métier sa passion de l’aventure en plein air.

Néandertal était « un nomade, qui se déplaçait beaucoup, vivait dans les grottes, mais savait aussi construire de petits abris », poursuit Guido, qui lit toutes les publications sur cette période.

Les cours de survie sont souvent organisés le week-end. Le tarif de base démarre à 80/100 euros par personne pour le premier niveau qui prévoit un bivouac d’une seule nuit.

Il organise aussi des sessions d’initiation de deux-trois heures, à destination des familles ou des groupes scolaires.

« Je leur montre comment vivait Néanderthal, ce qu’il mangeait, comment il chassait, utilisait une lance, allumait le feu, je leur apprends à se servir de matières de base pour cuisiner », explique celui qui arrondit ses fins de mois en donnant des cours d’arts martiaux.

Pour les cours de survie, les débutants ont droit à un tissu en nylon pour s’abriter et à un peu de nourriture.

« Mais je les mets dans les conditions de se débrouiller: je leur laisse des pommes de terre pour imiter les racines qu’ils devraient chercher, cela les oblige à faire un feu car on ne peut pas les manger crues. De même, je leur donne de la farine mais c’est immangeable s’ils ne la mélangent pas à de l’eau », explique Guido.

Dans les niveaux plus élevés, les « élèves » peuvent se retrouver sans nourriture pour plusieurs jours.

« Cela leur fait comprendre que le cerveau est l’organe qui consomme le plus d’énergie, et un calcul, même très simple, devient difficile après trois jours de jeune », sourit-il.

Guido n’est pas un « collapsologue » et repousse tout catastrophisme mais il pense qu’il faut « savoir s’adapter aussi au climat qui change, à d’autres types de nourriture et changer de modes de vie ».

pho-fka/thm

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Néandertal utilisait bien de la colle il y a plus de 40.000 ans


Encore une fois, on ne peut que constater que l’homme de Néandertal était beaucoup plus débrouillard qu’on pourrait croire. Il savait maitriser le feu et la colle entre 55.000 et 40.000 ans. Les scientifiques ont trouver outils fabriquer avec l’aide de la colle de résine de pin et de feu

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Néandertal utilisait bien de la colle il y a plus de 40.000 ans




Nathalie Mayer
Journaliste

On imagine parfois l’Homme de Néandertal un peu bête. Limité intellectuellement. Pourtant, les preuves du contraire semblent s’accumuler. Ainsi, des chercheurs confirment aujourd’hui que les Néandertaliens utilisaient bien la colle et maîtrisaient le feu.

Déboucher un tube de colle pour assembler deux objets, c’est aujourd’hui un acte courant. Mais il y a plusieurs dizaines de milliers d’années, les choses n’étaient pas aussi simples. Pourtant, des chercheurs de l’université du Colorado à Boulder (États-Unis) affirment qu’il y a entre 55.000 et 40.000 ans, des Hommes de Néandertal utilisaient déjà une sorte de colle pour assembler des outils en pierre et des manches de bois ou d’os.

« Nous continuons ainsi à montrer que les Néandertaliens n’étaient pas des primitifs inférieurs », remarque Paola Villa, conservatrice au Muséum d’histoire naturelle de Boulder.

Leurs preuves : plus de 1.000 outils provenant de deux sites italiens. Sur certains d’entre eux, les chercheurs ont trouvé des traces d’une colle composée à partir de résine de pin.

Des silex portant des traces de résine de pin. Des traces visibles sous les lettres « R » et qui ont été analysées par les chercheurs lorsqu’une flèche apparaît. © Degano et al., Université du Colorado

Des silex portant des traces de résine de pin. Des traces visibles sous les lettres « R » et qui ont été analysées par les chercheurs lorsqu’une flèche apparaît. © Degano et al., Université du Colorado

Néandertal maîtrisait le feu

C’est la chromatographie en phase gazeuse, couplée à la spectrométrie de masse, qui leur a permis d’arriver à cette conclusion. Et de confirmer ainsi que les Hommes de Néandertal recouraient assez régulièrement à cette technique pour fabriquer des outils élaborés.

Ces travaux semblent aussi confirmer que les Néandertaliens étaient capables d’allumer un feu lorsqu’ils en avaient besoin. Une idée qui ne fait pas tout à fait l’unanimité. Pourtant, la sève de pin sèche lorsqu’elle est exposée à l’air. Ainsi, les hommes de Néandertal ont-ils eu besoin de la réchauffer un peu avec du feu pour en faire une colle efficace.

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Le changement climatique a transformé certains Néandertaliens en cannibales


Certains Néandertalien ont eu un passage de cannibalisme. L’étude d’une grotte située en France démontre que des hommes de Néandertal ont effectivement été cannibale. Les paléontologues ont aussi étudié le climat. Il semble donc que les changements climatiques ont fait d’eux des cannibales pour une question de survie.
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Le changement climatique a transformé certains Néandertaliens en cannibales

 

Des preuves de cannibalisme chez les Néandertaliens ont déjà été découvertes, à l'instar de ces os déchirés découverts dans une grotte à Goyet, en Belgique.

Des preuves de cannibalisme chez les Néandertaliens ont déjà été découvertes, à l’instar de ces os déchirés découverts dans une grotte à Goyet, en Belgique.Image: Asier Gómez-Olivencia et al.

par Brice Louvet, rédacteur scientifique

Une récente étude suggère que certains néandertaliens ont dû se tourner vers le cannibalisme pour survivre à une période de réchauffement, il y a entre 128 000 et 114 000 ans.

L’Homme de Néandertal est connu pour sa résistance au froid. Notre ancien cousin se plaisait en effet dans les steppes, chassant mammouths, rhinocéros et autres mégalocéros pour survivre. Parfaitement adaptés à ces conditions, certains néandertaliens ne devaient pas voir d’un très bon œil les évolutions climatiques. Comme ce réchauffement – une période interglaciaire – opéré il y a entre 128 000 et 114 000 ans.

Une mauvaise passe

Car qui dit réchauffement climatique dit également évolution de l’environnement, et donc de la faune qui va avec. Si durant les périodes glaciaires les grosses proies abondaient dans la région, un réchauffement survenu durant la période éemienne a en revanche mené certaines espèces à migrer, laissant place à d’autres espèces plus petites, moins en chair. Il y avait du coup moins à manger. Une période de “disette” qui mena certains Néandertaliens à se livrer au cannibalisme. C’est du moins ce que suggère récente étude publiée dans le Journal of Archaeological Science.

Alban Defleur et Emmanuel Desclaux, du CNRS, ont en effet examiné les restes de Néandertal rassemblés sur le site de Baume Moula-Guercy. La grotte est située près de Soyons, dans le sud-est de la France. Au moins six Néandertaliens ont été trouvés ici – deux adultes, deux adolescents et deux enfants. Et tous les ossements semblent présenter des marques de cannibalisme. Certains os ont été démembrés intentionnellement, d’autres présentaient des marques de coupes faites à l’aide d’outils de pierre, et des marques de mâchonnement faites par des dents de Néandertal.

Stress nutritionnel

Ces preuves de cannibalisme ne sont pas nouvelles. Mais jusqu’à présent, beaucoup les associaient à d’anciennes pratiques rituelles. Pour tenter de replacer cet épisode anthropophage, les chercheurs ont également examiné les données climatiques de la région correspondantes à la période éemienne. On estime qu’à cette époque, la température mondiale était environ d’environ 2 degrés Celsius plus élevée que la température mondiale moyenne du 20e siècle. Il semblerait alors que ce réchauffement ait effectivement été la cause d’un important stress nutritionnel pour nos anciens cousins.

Cette période de réchauffement climatique fut en effet extrêmement rapide : en seulement 500 ans, soit 25 à 30 générations, les Néandertaliens sont passés d’un environnement boréal à un climat méditerranéen, avec la faune qui va avec. De nombreux reptiles ont été retrouvés dans les sédiments. Des restes de poissons également, preuve que Néandertal a tenté de s’adapter. Mais les proies étaient plus petites, plus furtives, bref, plus difficiles à attraper. Un besoin nutritionnel s’est alors manifesté, poussant certains individus à se tourner vers leurs défunts pour survivre.

Survivre à tout prix

« Les schémas de traumatismes décrits dans la nouvelle étude sont plus compatibles avec le cannibalisme nutritionnel, explique Danielle Kurin, anthropologue américaine à l’Université de Californie à Santa Barbara. Les os comme le fémur et le crâne montrent des signes de rupture intentionnelle [peu de temps après la mort], ce qui suggère un effort pour atteindre les tissus à haute teneur calorique tels que la moelle osseuse et même le cerveau dans certains cas ».

Les chercheurs savaient déjà que les Néandertaliens du Baume Moula-Guercy pratiquaient le cannibalisme, mais ce lien avec le changement climatique est tout nouveau.

« Le cannibalisme mis en évidence à Baume Moula-Guercy n’est pas une marque de bestialité ou de sous-humanité, notent les auteurs. Les données indiquent plutôt un épisode de survie court et unique [cannibalisme] en réponse au stress nutritionnel induit par des changements environnementaux rapides et radicaux ».

Source

Notes : Période Éemienne : L’Éémien, parfois Éemien ou Eémien, est une subdivision de l’époque géologique du Pléistocène utilisée en Europe du Nord et définie aux Pays-Bas. Il correspond à l’avant-dernière période interglaciaire du Quaternaire.

https://fr.wikipedia.org/wiki/E%C3%A9mien

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Néandertaliens et humains ont eu plus de rapports sexuels que prévu


Existe-t-il une race pure ? Depuis des milliers d’années, l’humain a subi plusieurs métissages et ce même avec l’homme de Néandertal
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Néandertaliens et humains ont eu plus de rapports sexuels que prévu

 

 

Crédits : Film Néandertal

par Brice Louvet

Néandertaliens et humains modernes se sont croisés géographiquement pendant plus de 30 000 ans suite à la migration humaine hors d’Afrique. Une cohabitation qui amena les deux espèces à se reproduire. Une récente étude suggère d’ailleurs que ces rapports étaient plus fréquents qu’on ne le pensait.

Il y a environ 50 000 ans, l’Homme moderne quittait l’Afrique pour l’Europe, puis l’Asie. Il tomba alors sur les Néandertaliens, présents en Europe depuis au moins 200 000 ans. Une cohabitation s’est donc installée, et nous savons aujourd’hui qu’il y a eu des rapports sexuels entre les deux espèces. En témoigne cette “petite part de Néandertal” – environ 2 % – présente dans notre ADN. Mais si l’on pensait au départ ces rapports bien réels mais plutôt rares, une récente étude propose aujourd’hui que ces rapprochements étaient en fait beaucoup plus fréquents que supposé.

De multiples “chevauchements”

Deux espèces sexuellement compatibles vivant l’une à côté de l’autre pendant environ 30 000 ans, cela entraîne forcément des rencontres intimes. Mais dans quelle mesure ? C’est la question posée par Fernando A. Villanea et Joshua G. Schraiber, de la Washington State University (États-Unis). En s’appuyant sur un vaste ensemble de données sur le génome humain moderne, les chercheurs ont comparé les modèles d’ADN de Néandertal chez des personnes d’ascendance asiatique et européenne.

Les chercheurs ont ensuite utilisé un algorithme d’apprentissage automatique pour évaluer tous les événements de croisements susceptibles d’avoir conduit aux modèles d’ADN de Néandertal observés. Il en est alors ressorti une relation plus complexe que supposée jusqu’alors. Il y aurait eu de multiples interactions entre les deux groupes, et probablement de nombreuses relations sexuelles entre les deux espèces, menant à des progénitures croisées.

Neandertal

Crédits : Wikipedia

« Nous pensons qu’une explication probable de nos résultats est que le flux de gènes entre l’Homme moderne et l’Homme de Néandertal était continu, et dans une région quelque peu restreinte géographiquement », notent les chercheurs les auteurs Nature Ecologie & Evolution.

Une histoire pleine de métissages

Rappelons par ailleurs qu’Homo Sapiens n’est pas la seule espèce avec laquelle Néandertal s’est accouplé. Un fragment d’os retrouvé dans une grotte de Sibérie il y a quelques mois – celui d’une adolescente – suggère que nos anciens cousins se sont également “entretenus” avec les Dénisoviens, engendrant des descendances.

Ainsi, le métissage semblait déjà être la norme il y a plusieurs dizaines de milliers d’années. Les relations sexuelles étaient en effet possibles à chaque fois que ces groupes interagissaient (Homo Sapiens et Dénisoviens se sont aussi accouplés). Et forcément, ça laisse des traces. Ces deux espèces hantent aujourd’hui toujours notre ADN.

Source

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Néandertal ne respirait pas comme nous


L’homme de Néandertal avec une plus grande capacité pulmonaire que l’homme moderne. Grâce à la technologie 3D, ils ont reproduit une cage thoracique vieux d’environ 60 000 ans ils ont pu comprendre que l’homme du Néandertal avait besoin de plus d’oxygène pour nourrir les muscles. Ceci dit, il est aussi intéressant que les scientifiques on remarquer que ces hommes se tenaient plus droit que nous.
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Néandertal ne respirait pas comme nous

 

Neandertal

Crédits : Allan Henderson / Flickr

par Brice Louvet

En reconstituant la cage thoracique d’un homme de Néandertal, une équipe de chercheurs confirme aujourd’hui que nos cousins disparus ne respiraient pas de la même manière que les humains modernes. Ils avaient des capacités pulmonaires supérieures.

Une équipe internationale d’anthropologues a récemment pu reconstituer en 3D la cage thoracique du squelette de Néandertal, le plus complet jamais découvert à ce jour (celui d’un homme probablement mort il y a 60 000 ans). De quoi apporter un nouvel éclairage sur la façon dont nos lointains cousins respiraient. Il en ressort que ces derniers avaient des capacités pulmonaires supérieures à Homo Sapiens, permettant ainsi de « nourrir » leurs muscles massifs. Les détails de l’étude sont rapportés dans Nature Communications.

Neandertal

Le squelette d’un homme de Néandertal découvert en Israël en 1983 permet aujourd’hui de recréer sa cache thoracique. Crédits : Wikipedia

« La forme du thorax est essentielle pour comprendre le comportement des Néandertaliens dans leur environnement, car elle nous informe sur leur respiration et leur équilibre, explique Asier Gomez-Olivencia, de l’Université du Pays basque et principal auteur de l’étude. Les Néandertaliens sont étroitement liés à nous et ont des adaptations culturelles complexes très similaires à celles de l’Homme moderne, mais leur forme physique est différente de nous de manière importante, poursuit-il. Comprendre leurs adaptations nous permet de mieux comprendre notre propre chemin d’évolution ».

En s’appuyant sur des tomodensitogrammes, les chercheurs ont ici pu recréer virtuellement et en 3D le thorax de cet homme de Néandertal, mort 60 000 ans plus tôt. La forme de la cage thoracique semble alors proposer un diaphragme plus grand que celui d’Homo Sapiens, permettant d’emmagasiner un maximum d’air. Il en ressort également que les Néandertaliens s’appuyaient davantage sur le diaphragme pour respirer (Homo Sapiens s’appuie sur diaphragme et sur une expansion de la cage thoracique).

Il semblerait par ailleurs – en témoigne la disposition des côtes qui se connectent à la colonne vertébrale vers l’intérieur – que Néandertal se tenait également plus droit que nous.

neandertal

Reconstruction virtuelle du thorax. Les côtes s’attachent à la colonne vertébrale dans une direction interne, forçant une posture plus droite que chez l’Homme moderne. Crédits : Gomez-Olivencia, et al

Sur le plan pulmonaire, cette nouvelle découverte a un sens. Les Néandertaliens étaient en effet beaucoup plus massifs que les Hommes modernes sur le plan musculaire. Un plus grand volume pulmonaire était donc essentiel pour alimenter ces muscles en oxygène.

Source

https://sciencepost.fr/

Des dents de Néandertal révèlent une exposition inattendue au plomb


Du plomb retrouvé sur des dents d’enfant qui datent au moins de 250 milles ans. Ces deux jeunes néandertaliens auraient été exposés au plomb, probablement par de l’eau contaminé. Mais les scientifiques ne savent pas si ces enfants sont mort d’intoxication ….
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Des dents de Néandertal révèlent une exposition inattendue au plomb

 

dent Néandertal

par Brice Louvet

Une des dents de Neandertal analysée : Tanya M. Smith/Université Griffith

Une récente analyse de trois dents appartenant à deux enfants néandertaliens âgés d’environ 7 ans révèle aujourd’hui la présence de plomb dans leur organisme. Pour les chercheurs, ces deux enfants, qui évoluaient sur Terre il y a environ 250 000 ans, auraient été intoxiqués par les eaux polluées.

Bienvenue sur le site archéologique de Payre, en Ardèche. Vous retrouverez ici une grotte, fréquentée à plusieurs reprises et à différentes époques par des Néandertaliens. Parmi les premiers arrivés, sans doute installés il y a environ 250 000 ans, figuraient deux jeunes enfants âgés de sept ans. En atteste la découverte de petites dents retrouvées sur place et récemment analysées. Il ressort aujourd’hui que ces deux enfants ont été au cours de leur jeunesse exposés à une pollution au plomb. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Science Advances.

Cette nouvelle trouvaille, peut-on lire, concorde avec la découverte il y a quelques années d’un gisement de plomb à 25 km de la grotte.

« Les traces de plomb dans les dents laissent penser qu’ils faisaient partie de leur environnement, explique Marie-Hélène Moncel, chercheuse au CNRS et co-auteure de l’étude. Le plus probable est qu’ils aient ingurgité le plomb en buvant de l’eau contaminée. Ils ne se contentaient donc pas de rester à côté de la grotte et devaient explorer une zone assez vaste ».

Quant à savoir si c’est bien cette pollution au plomb qui a eu raison de ces enfants, difficile de se prononcer. Les chercheurs notent en effet la présence – dans cette même caverne et à cette même époque – d’ours et de hyènes. Tous les scénarios sont alors possibles. Les enfants auraient pu mourir sur place d’une intoxication de leur organisme, ou être attaqués par des animaux sauvages. Ils auraient également très bien pu mourir ailleurs avant d’être dévorés. Dans ce cas précis, les dents auraient alors pu être déposées dans la grotte via les selles laissées par les animaux.

Toujours est-il que ces preuves restent à ce jour les plus anciennes attestant d’une exposition au plomb chez une espèce d’hominidé disparu. Les chercheurs prévoient maintenant d’analyser davantage de dents, dans le but de comprendre comment l’exposition au plomb peut avoir affecté la santé de Néandertal.

Source

https://sciencepost.fr/

Le Saviez-Vous ► La viande humaine n’aurait pas vraiment d’intérêt nutritionnel !


Si cela vous tenterait de manger un autre humain pour un apport nutritionnel, serait peut-être déçu. Heureusement, que le cannibalisme n’a pas évolué avec le temps. Beurk !!
Nuage

 

La viande humaine n’aurait pas vraiment d’intérêt nutritionnel !

 

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Anthony Hopkins dans le rôle principal du Silence des agneaux (Jonathan Demme). Crédits : Wikipédia / Hasaw öztürk

par Yohan Demeure

Le cannibalisme existe depuis la nuit des temps, cela est un fait. En revanche, un chercheur récemment récompensé pour son étude a expliqué que la viande humaine n’était pas vraiment intéressante d’un point de vue nutritionnel !

Depuis que l’humanité existe, des humains en ont mangé d’autres. Cela n’est pas un scoop et s’est évidemment produit jusqu’à aujourd’hui. Citons par exemple l’histoire du serial killer américain Jeffrey Dahmer – « le cannibale de Milwaukee » – qui a assassiné dix-sept jeunes hommes entre 1978 et 1991. L’intéressé s’était rendu coupable de viols, de démembrements, de cannibalisme et même de nécrophilie !

L’archéologue James Cole de l’Université de Brighton (Royaume-Uni) a récemment reçu un prix Ig-Nobel pour ses travaux publiés le 6 avril 2017 dans la revue Scientific Reports. Le chercheur a tenté de comprendre pourquoi les hommes de Néandertal mangeaient d’autres humains à l’époque.

Selon lui, il s’agirait de « permettre à leurs congénères de survivre à travers eux », c’est-à-dire une raison plus complexe que la simple survie d’un point de vue physique, touchant peut-être à une certaine spiritualité.

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Représentation de cannibalisme en Afrique du Sud, Caspar Plautius, 1621.
Crédits : Wikimedia Commons

Pour l’archéologue, la viande d’être humain n’a pas une valeur calorique exceptionnelle : 1300 kcal par kilogramme. Par exemple, comparée à la viande de sanglier (4000 kcal par kg), la viande humaine n’est effectivement pas vraiment intéressante. Surtout, l’humain n’est pas une bonne affaire dans la mesure où d’autres animaux à valeur calorique équivalente (cerf, cheval et autres) sont beaucoup plus lourds et donc plus “rentables”.

De plus, James Cole a affirmé que si le cannibalisme n’a jamais été favorisé par l’évolution, cela est également dû au fait qu’un humain est peut-être plus à même de se défendre que bon nombre d’animaux. Par ailleurs, celui-ci a peut-être une famille prête à le venger.

« J’oserais dire qu’il est sans doute plus difficile de chasser ou de capturer un membre de sa propre espèce – aussi intelligent et tout aussi capable de se battre que vous – que de chasser le représentant d’une autre espèce, comme un cheval, par exemple » a notamment déclaré James Cole.

L’expert s’est également prononcé sur le goût de la viande humaine. Selon lui, celle-ci avait un goût de cerf – donc de gibier – en raison du train de vie de l’époque !

Sources : Futura SciencesCourrier International

https://sciencepost.fr/