Jusqu’où peut-on manipuler l’ADN des espèces?


Jusqu’où peut-on jouer avec la génétique ? Ils ont réussi avec un gène synthétique créé des femmes qui peuvent détruire le parasite de la malaria. On parle aussi de forçage génétique dans les oeufs pour que volontairement certaines espèces puissent disparaitre. Mais si la disparition des moustiques n’aiderait pas aux parasites de trouver d’autres hôtes ou que l’écosystème soit débalancé a cause d’une disparition de moustique, avons-nous ce droit morale de vouloir changer le cours de la nature ?
Nuage

 

Jusqu’où peut-on manipuler l’ADN des espèces?

 

Il est en train de piquer un humain.

Un moustique Photo : Radio-Canada

Une technologie de modification génétique parmi les plus puissantes jamais créées, le forçavyge génétique, pourrait permettre d’éliminer la malaria, le virus Zika et d’autres fléaux. Mais outre ces possibilités, elle soulève plus que jamais des interrogations sur nos rôles et nos responsabilités à l’égard du monde vivant.

Un texte de Binh An Vu Van, de Découverte

Sur les étagères d’un laboratoire de l’Université de Californie à Irvine, sont entassés des cages à moustiques génétiquement modifiés. Le biologiste Anthony James met au point une technique de modification génétique puissante, le forçage génétique, qui confère à l’humain le pouvoir de façonner des populations entières d’animaux et de végétaux à une vitesse inégalée.

Il s’agirait d’un des meilleurs espoirs pour éradiquer la malaria, une meurtrière qui a encore fait 400 000 morts l’année dernière, et des dizaines de millions de morts au cours des dernières décennies, en majorité des enfants. La Fondation Bill et Melinda Gates, convaincue qu’il s’agit d’un des meilleurs espoirs pour éradiquer la maladie, investit plus de 70 millions de dollars dans cette démarche.

« Si tout se passe comme prévu, nous croyons qu’en une ou deux saisons, nous serions capables d’enrayer la malaria presque entièrement », affirme Anthony James.

La stratégie d’Anthony James est d’altérer le moustique Anopheles stephensi, qui colporte le parasite de victime en victime. Depuis 30 ans, le chercheur décortique son génome, pièce par pièce, avec une patience infinie.

En 2012, en introduisant un gène synthétique, il a réussi à créer des femelles qui produisent un anticorps qui détruit le parasite de la malaria, ce qui prévient la propagation de la maladie.

Nous avons alors démontré qu’il était possible de rendre des moustiques résistants à la malaria. Mais la question suivante était : comment propager ces gènes dans l’environnement?

Le biologiste Anthony James

Ils sont maintenus dans un récipient.

Des moustiques génétiquement modifiés Photo : Radio-Canada/Binh An Vu Van

Relâcher ces moustiques mutants ne suffit pas à éradiquer la maladie.

Si l’un d’eux se reproduit avec un individu sauvage, environ la moitié de ses petits portera le gène protecteur. C’est la loi de l’hérédité. Plusieurs générations plus tard, seulement une fraction de la descendance le possédera.

Pour porter un coup contre la malaria, il faudrait libérer à répétition un nombre phénoménal de moustiques. Une stratégie… peu appréciée.

« Nous avions alors essayé, pendant plus de dix ans, de chercher des moyens de contourner ce problème, sans succès », explique Anthony James.

Le reportage de Binh An Vu Van et d’Yves Lévesque est présenté à l’émission Découverte, dimanche à 18 h 30, à ICI Radio-Canada Télé.

Faire fi de la loi de l’hérédité

 

Anthony James teste à présent une nouvelle technique qui permet de transgresser les lois de l’hérédité.

Le forçage génétique oblige environ 99 % des descendants à hériter d’un trait génétique. Il suffirait alors d’un tout petit nombre d’insectes pour propager très rapidement le gène et remplacer la population sauvage.

« En relâchant 1 % de moustiques modifiés génétiquement, une population peut être entièrement modifiée en seulement dix générations, soit environ une saison de transmission de la malaria », observe Ethan Bier, un biologiste californien qui a mis au point la technique sur des mouches à fruits avant de collaborer avec Anthony James.

L’idée est pratiquer dans des œufs de moustiques une insertion génétique, un segment composé du gène qu’on souhaite forcer, muni de l’outil CRISPR-Cas9. Ce mécanisme cherche les segments génétiques naturels, les coupe et les remplace par une copie de lui-même.

Il recommence ainsi de génération en génération. Presque tous les moustiques descendants portent ainsi deux copies du gène mutant.

La première fois que nous avons réussi à forcer des gènes, c’était comme si j’entrais dans mon bureau et que j’étais capable de marcher au plafond parce que la gravité s’était renversée.

Le biologiste Ethan Bier

L’idée a été proposée il y a plus de quinze ans, mais c’est seulement avec l’avènement de CRISPR, ce nouvel outil de modification génétique ultra précis, qu’on peut la concrétiser.

La technique a été appliquée sur des levures dès 2014, sur des mouches à fruits en 2015 et peu après sur les moustiques dans le laboratoire d’Anthony James, ce qui a donné lieu à la première application potentielle de cette technologie. Plus récemment, en 2017, deux équipes ont reproduit l’expérience sur des souris.

Le forçage génétique à grande échelle

Deux moustiques.

Les yeux rouges des moustiques confirment qu’ils ont reçu une insertion génétique. Photo : Radio-Canada

Le forçage génétique pourrait en principe modifier toute espèce qui se reproduit sexuellement, soit la majorité des espèces vivantes. Certains envisagent sérieusement d’éradiquer des rongeurs nuisibles ou des pestes agricoles.

« Ce qui est spectaculaire et unique du forçage génétique, c’est la rapidité des conséquences de la modification, prévient Vardit Ravitsky, éthicienne à l’École de santé publique de l’Université de Montréal. En deux ou cinq générations, on peut probablement modifier toute une population et avoir un impact réel sur toute une espèce et son écosystème. C’est sans précédent dans l’histoire de la science. »

« Il faut procéder avec prudence, mais il y a aussi un prix éthique à ne pas appliquer la technologie, ajoute-t-elle. Si on a un moyen qu’on croit efficace – on ne peut pas en être certain – pour éradiquer une maladie mortelle, a-t-on le droit de ne pas l’employer? C’est aussi une question. »

Si le forçage génétique fonctionne aussi bien en nature qu’en laboratoire, il permettra de détourner le cours de l’évolution d’une espèce ou même de mener volontairement certaines espèces à l’extinction, mais une seule erreur pourrait avoir des répercussions catastrophiques.

« En voulant se débarrasser d’un organisme invasif, on court aussi le risque d’éradiquer cette espèce dans son habitat d’origine », cite en exemple Ethan Bier, qui croit que chaque application devra être étudiée avec circonspection.

Prudence et transparence

 

Plusieurs voix s’élèvent pour réclamer un moratoire sur la technique. D’autres intervenants, du FBI à l’ONU, craignent même qu’elle puisse être détournée comme arme biologique. C’est pour cela qu’Ethan Bier, Anthony James et plusieurs autres travaillent sur des moyens de renverser le forçage génétique, en cas de problème ou de relâchement non désiré, notamment par un autre forçage.

Plusieurs scientifiques exigent que ces essais soient expliqués au grand public et menés de la manière la plus transparente possible.

Tout le monde devrait en discuter. Jusqu’à quel point devrions-nous modifier notre environnement et quelles limites voulons-nous nous imposer? Nous sommes au début d’une nouvelle ère, et il est très important que tous participent à cette conversation. Le biologiste Ethan Bier

Un moustique dans un piège

Des moustiques génétiquement modifiés Photo : Radio-Canada

« Pour savoir si on est prêt, il faut que l’opinion publique et les valeurs sociétales appuient la technologie. Si elle est perçue comme une technique développée pour le bénéfice des industries, elle causera une réaction hostile. On a vu ça avec les OGM », rappelle Vardit Ravitksy.

Pour sa part, Anthony James continue ses essais sur des cages à moustiques de plus en plus grandes en préparation de les relâcher sur le terrain.

« Ce que je crains le plus, c’est que ça ne fonctionne pas, si le parasite s’adaptait à ce nouveau gène par exemple, note Anthony James. Les effets sur l’opinion publique seraient alors indélébiles. »

https://ici.radio-canada.ca/nouve

Les varices: une question de beauté et surtout de santé


Ah les varices, même si c’est surtout les femmes qui peuvent en souffrir, les hommes aussi peuvent avoir des varices. Les personnes qui sont héréditairement prédisposées devraient prendre des bonnes habitudes. Sinon, même si les varices sont là, la sédentarité est la pire ennemie. Il existe des traitements, car les varices ce n’est pas juste esthétiques, ils peuvent entraîner de gros problème
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Les varices: une question de beauté et surtout de santé

 

ZLIKOVEC VIA GETTY IMAGES

Jacques Beaulieu

Communicateur scientifique

    Les varices peuvent cacher un problème sous-jacent plus grave ou encore entraîner des conséquences sévères pour leur santé.

    Les risques de souffrir de varices sont plus grands dans certaines familles héréditairement prédisposées.

    Plusieurs croient à tort que les varices sont un problème essentiellement esthétique. C’est qu’ils ignorent que les varices peuvent cacher un problème sous-jacent plus grave ou encore entraîner des conséquences sévères pour leur santé.

    Les varices sont des veines dilatées, bosselées et bleutées que l’on retrouve surtout en surface des jambes. On en retrouve aussi, mais bien plus rarement à d’autres endroits, près de l’anus ou de la vulve. Les veines sont des vaisseaux sanguins qui ramènent le sang des extrémités du corps vers le cœur (par comparaison aux artères qui amènent le sang du cœur vers les extrémités). Dans les jambes, les veines font face à un problème particulier, c’est celui de la gravité. Le sang, comme tout autre élément sur cette terre, est attiré vers le sol. Le cœur aurait besoin de beaucoup plus de force pour faire remonter ce sang le long des deux jambes si ce n’était de trois mécanismes naturels qui l’aident dans cette fonction : les parois des veines, les valvules et les muscles des pieds et des mollets.

    Une circulation à 2 niveaux

    Le sang remonte des pieds à la hanche par deux circuits veineux. Le circuit profond assure environ 95% du retour sanguin. Un circuit superficiel composé de la veine saphène (dérivé d’un mot grec signifiant apparent) permet un retour veineux de la surface de la jambe vers le circuit veineux profond. Dans la plupart des cas, les varices sont dues à un problème des veines saphènes. Parfois, beaucoup plus rarement, il peut y avoir une inflammation au niveau des veines profondes (phlébite) qui provoquent la formation d’un caillot qui bloque la veine. Le sang n’a alors d’autre choix que de refluer en surface et risque alors de former des varices. Ainsi, selon Santé Canada : L’apparition clinique des varices correspond habituellement à la première manifestation de ces veines sur une ou deux jambes. Ces veines variqueuses ont généralement une coloration bleue et peuvent être en relief. La jambe atteinte de varices peut également présenter les symptômes suivants :

  • endolorissement

  • décoloration

  • inflammation

  • enflure

  • sensation de lourdeur

  • crampes

Les varices peuvent être apparentes et très marquées, ou bien très petites et à peine visibles.

L’aggravation des varices se caractérise par le fait qu’elles deviennent permanentes, plus grosses ou plus nombreuses, qu’elles requièrent une intervention chirurgicale ou qu’elles entraînent une thrombophlébite superficielle.

( http://www.veterans.gc.ca/fra/services/after-injury/prestations-invalidite/benefits-determined/entitlement-eligibility-guidelines/varicose )

Lorsque les mécanismes fonctionnent mal

Les risques de souffrir de varices sont plus grands dans certaines familles héréditairement prédisposées. Ils augmentent aussi avec l’âge, les parois veineuses perdant leur élasticité en vieillissant. L’exposition aux œstrogènes altère aussi la qualité des parois veineuses ce qui fait en sorte que l’on retrouve 4 fois plus de femmes que d’hommes qui présentent des varices. Le deuxième mécanisme qui risque de mal fonctionner se situe au niveau des valvules. Ce sont de petites valves situées à l’intérieur de la veine qui se ferment lorsque le sang a tendance à vouloir redescendre (à aller à contrecourant). Il arrive que ces valvules ne fonctionnent plus correctement. Il se forme alors des accumulations de sang dans des veines ce qui entraînera la rupture d’une autre valvule. La pire des situations pour une veine de jambe est la position stationnaire debout ou assise. La meilleure est la marche. Sédentarité et obésité font donc bon ménage avec les varices. Parmi les autres facteurs prédisposant aux varices, notons les expositions à des fortes chaleurs (bains de soleil, saunas ou bains très chauds), le soulèvement fréquent d’objets très lourds (travailleurs en manutention, haltérophiles) et la prise de pilules anticonceptionnelles.

Trois phases

En somme, les varices sont la conséquence d’une insuffisance veineuse chronique. Il existe quelques signes avant-coureurs qui se manifestent durant la première phase de la maladie variqueuse : sensation de fourmis dans les jambes, crampes durant la nuit et enflures surtout au bas des jambes. La deuxième phase verra l’apparition des varices avec le maintien des problèmes rencontrés en phase 1. En troisième phase, pourront se manifester les complications suivantes : eczéma, ulcère variqueux ou dermite ocre (coloration permanente d’une partie de la peau, habituellement vers le mollet). La phlébite (inflammation de la veine) ou même la thrombophlébite (inflammation avec formation d’un caillot sanguin) peuvent aussi survenir. Si le caillot sanguin se déplace, il pourra bloquer d’autres veines importantes et provoquer des embolies cardiaques, pulmonaires ou cérébrales.

Pour soulager les symptômes et freiner l’évolution des varices

En surélevant les jambes de sorte que les pieds reposent plus élevés que le cœur, vous facilitez le retour du sang vers le cœur. Faire cet exercice le plus souvent possible ou au moins 4 fois par jour par séances de 10 à 15 minutes est donc un moyen simple et efficace. Il faut aussi penser souvent à varier sa posture en évitant, par exemple, de rester assis (travail de bureau) ou debout trop longtemps (infirmières, serveuses). Les douches froides sur les jambes constituent un remède souvent fort efficace. À l’inverse, il faut éviter les expositions à la chaleur : bains très chauds, saunas, bains de soleil, salons de bronzage et épilations à la cire chaude. À l’exception des bas de contention qui sont spécialement conçus pour prévenir et traiter les varices (bas support), il faut éviter les vêtements serrés comme les jeans ajustés, les gaines et les bas qui serrent aux chevilles et aux genoux. Des souliers trop étroits et tous les souliers à talons hauts devraient aussi être évités.

Les traitements

Si ces mesures n’ont pas réussi à contenir le problème, il existe trois autres niveaux d’intervention. Les médicaments, comme les anti-inflammatoires, peuvent soulager certains symptômes. D’autres médicaments appelés veinotoniques ou phlébotoniques aident à renforcir et à assouplir la paroi des veines. Tous ne sont pas du même avis quant à leur utilisation.

Un deuxième niveau d’intervention consiste pour le médecin à injecter une solution irritante dans les petites veines variqueuses de surface. Sous l’action de cette solution, ces veines se ferment, deviennent inutiles et disparaissent. L’opération ne requiert aucune anesthésie et est indiquée pour les varices débutantes et les celles en toile d’araignées. Elle exige parfois plusieurs séances de traitement. Cette technique ne prévient cependant pas l’apparition de nouvelles varices.

Dans les cas plus lourds, diverses chirurgies sont proposées. La veinotomie permet d’extraire de petites veines atteintes. Divers lasers peuvent traiter les varices tant en surface de la peau qu’à l’intérieur de la veine. Le CHIVA est une chirurgie qui permet de réduire la pression veineuse tout en conservant la veine. La chirurgie veineuse peut aussi s’effectuer sous endoscopie.

 Finalement existe l’éveinage («stripping») où par chirurgie, on enlève les veines affectées. Cette dernière requiert une hospitalisation.

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Brûlements d’estomac: des explications


Les maux d’estomac, c’est quelque chose de très désagréable qui peuvent subvenir n’importe quand. D’abord, il faut trouver les causes, puis les corriger.
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Brûlements d’estomac: des explications

 

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Jacques Beaulieu

Communicateur scientifique

Longtemps, le stress fut pointé du doigt comme étant le plus grand responsable des ulcères.

Le tabagisme agit de plusieurs façons pour favoriser les ulcères.Plusieurs phénomènes peuvent contribuer à fragiliser cette muqueuse gastrique dont les plus importants sont l’hérédité, la consommation répétée de certains médicaments, le mode de vie et l’alimentation.

Ces douleurs caractéristiques peuvent provenir de trois endroits spécifiques : l’œsophage (conduit entre l’arrière-gorge et l’estomac), l’estomac et le duodénum (première partie de l’intestin grêle). Dans le premier cas, on parle de refoulement œsophagien et dans les autres, d’ulcère gastroduodénal. Les brûlements d’estomac sont causés par une altération de la muqueuse gastrique. Celle-ci est une membrane qui protège les parois de l’œsophage, l’estomac et les intestins des acides produits pour aider la digestion des aliments. En intervenant sur l’un et l’autre de ces facteurs, il devient possible de se débarrasser de ces brûlements pour le moins désagréables.

Les facteurs qui favorisent l’ulcère gastroduodénal

Dans certains cas, il existe des facteurs de nature héréditaire. Ainsi une personne dont un membre de sa famille immédiate a souffert d’ulcères court trois fois plus de risques d’en développer aussi. La prise régulière et surtout lorsqu’elle est à fortes doses de médicaments de type AINS (Anti Inflammatoire Non Stéroïdien, par exemple, l’aspirine et plus faiblement l’acétaminophène et l’ibuprofène) peut, dans certains cas, favoriser la formation d’ulcères. Des formulations enrobées de ces médicaments peuvent parfois être utilisées avec succès.

Longtemps, le stress fut pointé du doigt comme étant le plus grand responsable des ulcères.

Longtemps, le stress fut pointé du doigt comme étant le plus grand responsable des ulcères. Ce qui demeure encore vrai dans l’état des connaissances actuelles est qu’une personne qui a des ulcères verra sa condition s’aggraver lorsqu’elle vit des stress plus importants. En d’autres termes, le stress émotionnel ne causerait pas d’ulcères, il ne ferait qu’aggraver les douleurs dues à des ulcères existants.

Le tabagisme agit de plusieurs façons pour favoriser les ulcères. Le tabac agit non seulement en provoquant l’apparition des ulcères, mais en plus, il ralentit la cicatrisation compromettant ainsi la guérison de ces ulcères.

La consommation prolongée ou abusive d’alcool peut aussi jouer un rôle précipitant ou aggravant pour les ulcères. Il y a eu des cas d’hémorragies digestives dues à une surconsommation d’alcool.

L’autre facteur susceptible de provoquer des ulcères est la bactérie Helicobacter pylori. On la retrouve dans près de 80% des ulcères gastriques et dans près de 90% des ulcères duodénaux. Mais on n’a toujours pas déterminé si cette bactérie pouvait causer ou était plutôt la conséquence des ulcères. Selon la Société canadienne du cancer :

« Environ 10 à 15 % des personnes atteintes d’une infection à H. pylori développeront une maladie ulcéreuse gastroduodénale, soit des lésions ou des ulcères dans le revêtement de l’estomac ou du duodénum (première partie de l’intestin grêle) ».

Les traitements

Quatre voies s’offrent en thérapie et elles sont souvent utilisées simultanément. Il s’agit de diminuer le niveau d’acidité à l’intérieur de l’estomac (1), de limiter la quantité de sécrétions d’acides gastriques (2), de protéger les endroits où il y a des ulcères et où la muqueuse est atteinte (3) et finalement, en présence de la bactérie Hélicobacter pylori, on pourra prescrire aussi des antibiotiques (4). Dans certains cas de complications, des chirurgies peuvent être utiles.

L’alimentation

Pendant plusieurs années, il fut recommandé aux personnes souffrant d’ulcères un régime à base de lait ou de crème en pensant que ces boissons pouvaient diminuer le niveau d’acidité de l’estomac. Bien au contraire, les produits laitiers ont tendance à augmenter la production d’acides gastriques. Pourtant plusieurs personnes disent ressentir un soulagement de la douleur lorsqu’elles boivent du lait. Quand c’est le cas, il n’y a aucune raison d’abandonner cette pratique. Autre mythe, les épices ont longtemps été accusées de sinon provoquer, du moins aggraver des ulcères. Pourtant les récentes recherches ont démontré que les épices contiennent une substance, la capsaïcine, qui protège la paroi de l’estomac. Il n’y aurait donc pas de raison de limiter les épices, sauf pour certaines personnes qui y sont intolérantes.

Certains aliments et boissons sont à éviter : tout ce qui contient de la caféine. En présence d’ulcères, l’alcool est aussi à prohiber. Il est aussi plus sage d’éviter les charcuteries, les viandes poêlées dans le beurre ou la margarine, les œufs frits et les sauces riches.

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Alzheimer: une maladie mieux connue, mais sans traitement curatif


Il fut un temps pour diagnostiquer une démence était lors d’une autopsie, aujourd’hui, le diagnostique se fait plus aisément. On comprend plus le mécanisme de cette maladie, mais il n’y a toujours pas de traitement pour stopper la maladie, seulement peut-être une meilleure hygiène de vie
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Alzheimer: une maladie mieux connue, mais sans traitement curatif

 

Alzheimer: une maladie mieux connue, mais sans traitement curatif

Photo Fotolia

AFP

Connue pour provoquer une perte progressive de la mémoire, la maladie d’Alzheimer, dont c’est jeudi la Journée mondiale, touche près de 50 millions de personnes dans le monde, en comptant les pathologies apparentées.

Mieux connue et mieux diagnostiquée, cette maladie reste pourtant sans traitement curatif.

Qu’est-ce qu’Alzheimer ?

Décrite pour la première fois en 1906 par le médecin allemand Aloïs Alzheimer, cette maladie «neurodégénérative» conduit à une détérioration progressive des capacités cognitives jusqu’à aboutir à une perte d’autonomie du malade.

Parmi les symptômes figurent les oublis répétés, les problèmes d’orientation, les troubles des fonctions exécutives (ne plus savoir utiliser son téléphone portable, par exemple).

Ces signes doivent amener à consulter un médecin ou un centre spécialisé où des tests neuropsychologiques seront réalisés pour diagnostiquer ou au contraire exclure la maladie d’Alzheimer.

Combien de malades ?

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il y a environ 47 millions de personnes atteintes de démences dans le monde, dont 60 à 70% souffrant de la maladie d’Alzheimer. On enregistre chaque année 9,9 millions de nouveaux cas.

En France, 900 000 personnes sont touchées par Alzheimer (ou une maladie apparentée comme les dégénérescences fronto-temporales, maladie à corps de Lewy ou démence vasculaire). En 2020, 1,275 million de personnes souffriront de cette maladie, selon l’association France Alzheimer citée par l’INSERM.

Quelle cause ?

Dans la majorité des cas, la cause principale de la maladie n’est pas connue, explique Dr Stéphane Epelbaum, neurologue à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière.

«Nous ne savons pas pourquoi chez certaines personnes, les neurones se mettent à dégénérer et pas chez d’autres», indique ce chercheur à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM). Mais la «cascade d’événements qui aboutit à cette dégénérescence est de mieux en mieux connue».

Quels facteurs de risque ?

L’âge est «le plus grand facteur de risque connu», selon l’OMS.

On estime qu’à partir de 85 ans, une femme sur quatre et un homme sur cinq sont touchés par Alzheimer. A partir de 65 ans, le risque de développer cette maladie double tous les cinq ans.

Alzheimer ne doit pas pour autant être considérée comme une conséquence inéluctable du vieillissement. Il existe d’ailleurs une forme héréditaire de la maladie (1% des cas) avec une apparition bien plus précoce, vers 60 ans ou même avant.

Pour la forme non héréditaire de la maladie, des études pointent comme facteurs de risque la sédentarité, l’obésité, le diabète sucré, l’hypertension artérielle, le tabagisme, l’alcool ou encore l’alimentation déséquilibrée.

Dépression, faible niveau d’instruction, isolement social ou absence d’activité intellectuelle sont également cités par l’OMS comme facteurs de risque.

Quels outils de diagnostic ?

Diagnostiquer la maladie d’Alzheimer a été pendant longtemps difficile et il fallait souvent attendre le décès du patient pour savoir avec certitude.

Aujourd’hui le diagnostic est plus aisé. Il se fait en premier lieu à travers un examen clinique du patient avec des tests sous forme de questions pour détecter ses troubles cognitifs, explique le Dr Epelbaum.

Pour confirmer la maladie, les médecins peuvent se servir de l’imagerie médicale (IRM et PET-scan) afin de visualiser les modifications du cerveau et aussi réaliser des ponctions lombaires pour détecter certains marqueurs de la maladie.

Quels traitements ?

Il n’existe actuellement pas de traitement curatif pour Alzheimer

«De nombreuses stratégies thérapeutiques sont actuellement au stade de la recherche fondamentale», explique la Fondation pour la recherche médicale (FRM, organisme de soutien de la recherche en France).

Il existe bien des médicaments pour éliminer les lésions cérébrales caractéristiques d’Alzheimer, les plaques amyloïdes. Mais ils se sont avérés inefficaces à stopper à eux seuls la maladie.

«L’avenir des traitements sera vraisemblablement (…) l’association de plusieurs médicaments pour cibler les différents dysfonctionnements entraînés par la maladie d’Alzheimer», estime le Dr Epelbaum.

http://fr.canoe.ca/

Des chercheurs corrigent des gènes défectueux dans des embryons humains pour la première fois


On parle de plus en plus des réparer les gènes défectueux avant même la naissance d’un bébé. Cela pourrait permettre d’éviter certaines maladies héréditaires, comme ce cas-ci une maladie cardiaque héréditaire. C’est un beau progrès, tant que cela ne va pas à commander un bébé génétiquement sur-mesure
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Des chercheurs corrigent des gènes défectueux dans des embryons humains pour la première fois

 

BLACKJACK3D VIA GETTY IMAGES

Ces travaux ouvrent potentiellement la voie à de grands progrès dans le traitement des maladies génétiques.

Des gènes porteurs d’une maladie cardiaque héréditaire ont été modifiés dans des embryons humains avec succès pour la première fois grâce à une technique révolutionnaire d’édition génétique, relate une étude publiée mercredi dans la revue Nature.

Ces travaux, qui n’en sont qu’à un stade très préliminaire, ouvrent potentiellement la voie à de grands progrès dans le traitement des maladies génétiques. Mais ils posent des questions éthiques, cette technique pouvant théoriquement servir à produire des bébés génétiquement modifiés afin de choisir la couleur de leurs cheveux ou d’augmenter leur force physique.

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Le Saviez-Vous ► Problèmes de cheveux, ennuis de santé?


Les cheveux peuvent être très bavards sur bien des choses comme par exemple notre santé.
Ils sont blancs avant 40 ans ? Ils sont fourchus ? Perte des cheveux ? La science y répond
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Problèmes de cheveux, ennuis de santé?

 

Des cheveux secs. Sans éclat. Des pointes fourchues. Au-delà des considérations esthétiques, ces soucis capillaires fréquents peuvent parfois dénoter un problème de santé.

Donna MacMullin et Michèle Mayrand

Les cheveux en ont long à raconter. Les experts médicolégaux analysent depuis longtemps les échantillons capillaires comme preuves d’ADN. Une nouvelle étude révèle que les protéines qu’ils contiennent fournissent suffisamment d’informations pour identifier une personne avec précision. Hors des laboratoires scientifiques, le cheveu peut aussi vendre la mèche sur notre état de santé. Quand faut-il réagir? Par ici, les indices!

Perte de cheveux

Quand des mèches tombent chaque fois qu’on passe la main ou la brosse dans la chevelure, on a peut-être affaire à une carence nutritionnelle, selon la Dre Sandy Skotnicki, professeure agrégée de dermatologie à l’Université de Toronto.

 «La chute des cheveux indique en général que nos réserves de fer sont basses. Elle fait partie des effets secondaires possibles de certains médicaments comme les antidépresseurs et les contraceptifs, mais elle est habituellement passagère», mentionne la dermatologue.

Une perte de cheveux abondante peut être occasionnée par le stress, des dérèglements hormonaux ou des problèmes de métabolisme. On parle alors d’alopécie.

«Il s’agit souvent d’une réaction au stress, dit la DreSkotnicki. Par exemple, beaucoup de femmes perdent leurs cheveux à la suite d’un accouchement – souvent un choc pour le corps qui a parfois pour effet de stopper la croissance des follicules pileux.»

Une chute de cheveux importante n’est pas à prendre à la légère, indique le Dr Jeff Donovan, dermatologue et spécialiste du cuir chevelu établi à Vancouver.

«Je note les antécédents du patient, j’évalue son état de santé et j’examine son cuir chevelu pour dépister d’éventuels problèmes sous-jacents.»

Pointes fourchues

Il nous arrive à toutes d’avoir de temps à autre des pointes fourchues. L’usage fréquent des fers à lisser ou à boucler, des séchoirs trop chauds et des produits chimiques fragilise la chevelure. Mais jusque-là, pas de quoi s’inquiéter. Par contre, si les cheveux deviennent extrêmement secs et fragiles, ça vaut la peine de consulter un médecin. Selon le Dr Donovan, la source du problème n’est probablement pas un manque d’hydratation, et boire plus d’eau n’y remédiera pas.

«Une sécheresse persistante peut être le signe de troubles thyroïdiens.»

Le mieux est de procéder à des analyses sanguines pour évaluer l’activité de la glande thyroïde et le taux de fer, recommande le dermatologue.

«Environ 35% des femmes en préménopause ont une carence en fer et 15% des femmes présentent des anomalies de la thyroïde qui peuvent entraîner des problèmes capillaires.»

Cheveux ternes

Une mauvaise alimentation peut également altérer le lustre des cheveux, indique le DrDonovan. Les cheveux sont composés d’une protéine, la kératine, qui leur donne leur structure. Un apport protéinique insuffisant peut fragiliser la fibre capillaire. Les multivitamines font partie des solutions pour faire regagner de l’éclat.

Pellicules et squames

Environ une personne sur deux a des pellicules un jour ou l’autre dans sa vie.

«Ce n’est pas un problème de santé à proprement parler, explique la Dre Skotnicki. Elles seraient causées par un micro-organisme qui prolifère sur le cuir chevelu.»

Selon une étude récente, leur apparition serait davantage liée à un déséquilibre bactériologique, et non à la présence d’un champignon, comme on l’a longtemps cru. Maintenir l’équilibre entre certaines bactéries du cuir chevelu serait donc une piste à explorer comme moyen de prévention. Si les squames sont jaunes et que l’irritation du cuir chevelu s’étend au visage et au dos, on a peut-être affaire à une affection inflammatoire appelée dermatite séborrhéique. Un médecin ou un dermatologue pourra alors prescrire un shampooing ou un traitement topique.

Cheveux gris avant 40 ans

Malgré les croyances populaires, les cheveux blancs ne sont habituellement pas causés par le stress. La chevelure se décolore quand les cellules appelées mélanocytes cessent de produire la mélanine – le pigment qui lui donne sa coloration. C’est un phénomène propre au vieillissement. Mais quand l’«envahisseur» apparaît avant 40 ans, c’est une affaire d’hérédité, précise la Dre Skotnicki.

«On ne peut rien y faire.»

Tout espoir n’est pourtant pas perdu: des chercheurs de l’University College de Londres ont identifié le gène responsable du grisonnement… une découverte qui pourrait mener à la mise au point de traitements pour ralentir ce processus.

http://fr.chatelaine.com

Le Saviez-Vous ► Connaissez-vous l’alopécie?


L’alopécie est souvent reliée à un problème chez les hommes, pourtant les femmes peuvent aussi en souffrir, quoique c’est moins fréquent que chez les hommes. Les remèdes pour lutter contre la perte des cheveux existent depuis au moins le Moyen-âge, d’ailleurs les recettes ressemblent beaucoup à ceux d’aujourd’hui, sauf que maintenant, on devrait se référer au médecin, car les causes peuvent être diverses comme la génétique, la pilule, carence de fer, stress, etc.
Nuage

 

Connaissez-vous l’alopécie?

 

«10% des femmes de 30 ans ont des problèmes de chute de cheveux diffuse» | Morgan via Flickr CC License by

«10% des femmes de 30 ans ont des problèmes de chute de cheveux diffuse» | Morgan via Flickr CC License by

Daphnée Leportois

Que les femmes subissent, elles aussi, des chutes de cheveux n’est pas nouveau. Mais l’alopécie féminine a des spécificités contemporaines et des relents moyenâgeux.

 

Il y a quelques semaines, une copine est venue me parler de ses problèmes de chute de cheveux. Elle m’a expliqué avoir d’abord consulté trois dermatologues et un institut de cosmétique soi-disant spécialisé. Tous lui assuraient qu’elle n’avait pas de problème, que les femmes ne devenaient jamais chauves… Sauf qu’un jour elle s’est retrouvée les cheveux par-dessus un bac à shampoing, chez un coiffeur qui lui a lancé: «Dites donc, vous ne perdriez pas vos cheveux?» Elle n’était donc pas la seule à penser que les touffes de cheveux sur sa brosse et ses vêtements étaient anormales.

C’est en allant au Centre Sabouraud, centre de santé parisien spécialisé dans la peau et les cheveux, qu’elle a découvert son alopécie (terme médical, qui regroupe les chutes totales ou partielles de cheveux ou de poils, et ce, qu’elles soient congénitales ou temporaires). Elle perdait bien ses cheveux. Comme plusieurs de ses amies longtemps confrontées aux mêmes remarques –«mais non, les femmes ne deviennent pas chauves»– et qui, après s’être rendues sur ses conseils à Sabouraud, ont été diagnostiquées: le problème n’était pas dans leur tête. Car, contrairement au cliché, les hommes ne sont pas seuls à pouvoir craindre que leurs cheveux tombent au point que le cuir chevelu en devienne (trop) visible. Les femmes aussi peuvent perdre leurs cheveux, parfois de manière définitive.

Certes, l’alopécie féminine est moins fréquente que l’alopécie masculine.

«Dans la population générale, détaille le docteur Pascal Reygagne, directeur du Centre Sabouraud, centre de santé parisien spécialisé dans la peau et les cheveux, on estime que 10% des femmes de 30 ans ont des problèmes de chute de cheveux diffuse, contre 30% pour l’homme au même âge.»

Et elle ne se manifeste pas de la même façon. Rien qui rappelle la tonsure monacale: la chute de cheveux est plus éparse, ce qui rend la chevelure plus rare et clairsemée, surtout au niveau de la raie médiane, qui s’élargit.

«Au Moyen Âge, la chute de cheveux était prise au sérieux et considérée autant comme une maladie qu’une question esthétique. Et les recettes pour lutter contre l’alopécie étaient particulièrement fréquentes dans les traités de cosmétique pour les femmes, comme L’Ornement des Dames, qui date du XIIIe siècle», relève Gaëlle Monnier-Benoît, qui étudie pour son mémoire de maîtrise à l’Université de Sherbrooke (Canada) les traités cosmétiques médiévaux des XIe-XIIIe siècles.

Les recettes d’onguent, de poudre ou de décoction du Moyen Âge visant à diminuer la chute de cheveux ou à renforcer leur croissance et leur force avaient du bon (et n’étaient pas si éloignées des actuels bains d’huile pour cheveux). Les ingrédients? De l’huile de camomille ou d’amande amère, de l’écorce de saule ou de genêt, du miel ou du lait d’ânesse, qui pouvaient être mélangés avec des «produits plus originaux» comme un corps de lézard ou une tête d’oiseau, liste Gaëlle Monnier-Benoît.

Un problème qui ne date pas d’hier donc:

«À partir du XIe siècle, l’alopécie féminine était déjà un problème bien connu des médecins et de la société en général.»

Mais dont les traits peuvent aussi être accusés par notre société moderne bien que les dermatologues disent ne pas avoir constaté une augmentation du nombre de cas.

Au Moyen Âge, les recettes pour lutter contre l’alopécie étaient particulièrement fréquentes dans les traités de cosmétique pour les femmes Gaëlle Monnier-Benoît, spécialiste des traités cosmétiques médiévaux des XIe-XIIIe siècles

Pilule mal adaptée

 

Vous pensez que les perturbateurs endocriniens, qu’on retrouve en masse dans la tige capillaire, renforcent les chutes de cheveux? Possible qu’ils jouent un rôle, puisqu’ils détraquent entre autres le système thyroïdien par exemple et qu’une hypothyroïdie peut être à l’origine d’une chute de cheveux chez les femmes. Ou qu’ils ont des effets sur le système hormonal, qui influe sur le cuir chevelu.

Ce qui est sûr, c’est que, «chez la femme, la chute de cheveux peut être multifactorielle, expose le docteur Reygagne. La cause la plus fréquente est une carence en fer. Il faut alors faire une prise de sang pour vérifier s’il y a une anémie et interroger la patiente sur sa consommation de thé, qui empêche l’absorption de fer, et sur la durée de ses règles».

Sauf que si les règles abondantes peuvent être endiguées par la prise de la pilule, encore faut-il que la contraception hormonale soit adaptée et savoir doser entre œstrogènes et progestérone, surtout dans le cas des alopécies androgénétiques, des pertes de cheveux héréditaires dues à des récepteurs trop sensibles aux hormones mâles (qui portent le nom d’androgènes).

«J’adresse souvent un courrier orienté au gynécologue, précisant que la patiente a une alopécie androgénétique. Car les gynécologues ne sont pas focalisés sur ce problème et ne posent pas de questions sur l’hérédité du cuir chevelu lors de la prescription de la pilule.»

Mieux vaut alors une pilule utilisant des progestatifs peu androgéniques ou antiandrogéniques (c’est-à-dire dirigés contre les hormones masculines), et plus dosée en œstrogènes, les hormones féminines qui renforcent la protection du cuir chevelu.

«De la même façon que le gynécologue doit vérifier qu’il n’y ait pas d’hérédité de trouble circulatoire, il doit demander s’il existe dans la famille un problème capillaire que la pilule pourrait accentuer», appuie le docteur Pierre Bouhanna, chirurgien dermatologue attaché au Centre Sabouraud et auteur de l’ouvrage Soigner et préserver ses cheveux (Éditions Alpen, 2006).

Agressions mécaniques

 

Autre phénomène qui peut jouer un rôle sur la chute de cheveux diffuse de la femme: le stress.

«Il accentue la réceptivité des cheveux aux hormones mâles, indique Pierre Bouhanna, également directeur du diplôme de «Pathologie et Chirurgie du Cuir Chevelu» à l’Université Paris-VI. Il accroît également la séborrhée et favorise un état pelliculaire avec des pellicules grasses, qui provoque une chute de cheveux, lesquels sont remplacés par des cheveux plus fins, que l’on dit “miniaturisés”. En outre, la première réaction d’une femme qui va avoir des cheveux gras et plaqués va être de les laver et de leur donner du volume en les brossant. Si elle le fait en arrachant les cheveux, c’est un cercle vicieux…»

Le gynécologue doit demander s’il existe dans la famille un problème capillaire que la pilule pourrait accentuer Dr Pierre Bouhanna, chirurgien dermatologue attaché au Centre Sabouraud

Le dermatologue signale en effet une autre cause surajoutée de chute de cheveux chez les femmes, «toutes les maltraitances des cheveux par lissage, brushing, défrisage, artifices de coiffage; ce sont des agressions physiques et mécaniques».

 Ce qui n’est pas sans rappeler les traitements utilisés par les femmes au Moyen Âge pour s’épiler, raconte Gaëlle Monnier-Benoît:

«Si des produits doux à base de miel étaient utilisés pour l’épilation des poils, on retrouvait d’autres produits agressifs comme la chaux vive et la céruse.» Or, à l’époque, les normes de beauté vantaient un front dégagé, ce qui supposait une épilation des tempes… «Dans les traités cosmétiques que j’étudie, aucune mention n’est faite de la technique employée pour l’épilation des cheveux. On ne peut donc pas être certain que ces substances toxiques étaient appliquées sur des zones du crâne pour faire tomber les cheveux. Mais on peut supposer que les femmes s’abîmaient les cheveux en les utilisant.»

Cosmétique farfelue

 

Et si le fond du problème était que, comme au Moyen Âge, la cosmétique était perçue comme une discipline médicale (par exemple, le Trotula a été rédigé au XIe siècle par Trotula de Salerne, une femme médecin, tout comme le médecin Aldebrandin de Sienne fut l’auteur au XIIIe siècle du traité Le Régime du corps), en laquelle on peut avoir toute confiance et qui soignerait toute pathologie?

Car «les individus qui ont des problèmes de chute de cheveux en parlent à leur entourage, à leur coiffeur, à leur pharmacien ou des centres capillaires où l’on ne trouve pas de médecin… mais pas à leur médecin, pointe le directeur du Centre Sabouraud. Du coup, ils sont mal conseillés et vont dépenser des sommes farfelues pour acheter des produits qui ne servent à rien car ce ne sont pas des traitements médicamenteux.»

Résultat, la route peut être longue avant d’arriver chez le médecin –et pas seulement à cause des délais d’attente–, de poser le diagnostic et de prescrire le traitement adéquat.

Bien dommage, fait remarquer le docteur Bouhanna, d’autant que «le dermatologue reçoit un enseignement, impensable il y a quelques années, spécifique sur le cuir chevelu».

Et que le Centre Sabouraud réunit tous les ans l’ensemble des dermatologues intéressés par les pathologies du cheveu et du cuir chevelu pour faire le point sur l’évolution des pathologies et les progrès des traitements. Il est peut-être temps de libérer le cheveu de ces superstitions…

http://www.slate.fr/

Le Saviez-Vous ► Il était une fois la maladie – Gage de sainteté ou de beauté? Une question d’époques..


On croit peut-être que l’anorexie est une maladie récente, alors qu’en fait, elle semble venir de bien plus loin dans le temps. L’histoire de l’Impératrice Sissi (qui est complétement différente du film avec Romy Schneider) démontre qu’elle aurait souffert d’anorexie, ainsi que d’autres comme des religieuses qui par soucis mystiques auraient aussi souffert de cette maladie
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Il était une fois la maladie – Gage de sainteté ou de beauté? Une question d’époques..

 

Jacques Beaulieu

Chroniqueur et communicateur scientifique

Impératrice d’Autriche, Élisabeth, mieux connue sous le pseudonyme Sissi, ne semble pas avoir connu la vie idyllique que la légende a retenu. Elle semblait très mal s’acclimater à la vie de château et à son rôle social. Avec une belle-mère qui ne l’appréciait pas beaucoup et un époux occupé par les guerres contre Napoléon III, Sissi n’était guère heureuse. Rongée par les remords pour la mort en bas âge de sa fille Sophie, elle dépérissait littéralement. Elle avait à peine 22 ans lorsqu’on lui diagnostiqua une tuberculose dont elle se remettra pourtant.

Impératrice d’Autriche Élisabeth (Sissi)

Pour combler un tant soit peu le vide laissé par son mari parti en guerre, elle ouvre un hôpital et y consacre tout son temps. Lorsqu’il n’y a pas assez de travail, elle fait de longues et épuisantes randonnées à cheval. Puis elle se met à fumer, ce qui était extrêmement mal vu pour une femme à cette époque. Mais plusieurs l’imitent, au grand dam des bonnes gens du palais. Une de ses cousines, l’archiduchesse Mathilde, voulant dissimuler sa cigarette lors de l’arrivée impromptue de son père, mit le feu a ses vêtements et mourut brûlée vive.

Au retour de la guerre qu’il perdit, son mari la délaissa aux profits de nombreuses maîtresses, et Sissi sombra encore une fois et se remit à tousser. Elle retourna en cure et commença une étrange collection de photos de femmes. Elle revint à Vienne, mais n’avait qu’un seul désir : voyager de par le vaste monde, ce qu’elle fit le plus souvent possible, négligeant ses trois enfants, son mari et ses devoirs impériaux.

C’est qu’Élisabeth cachait un secret : sa peur démesurée de prendre du poids.

Et en 1860, elle utilisa les mêmes trucs qui sont encore en vogue aujourd’hui : peu de nourriture et un maximum d’activités physiques. Ainsi, elle ne se nourrit que de lait et de bouillon de poulet. Lorsqu’on constata qu’elle manquait de vitamines, elle modifia sa diète et ne mangeait que huit oranges par jour. Elle s’astreignait à deux heures de gymnastique chaque matin et s’adonnait à la marche forcée et à l’équitation quotidiennement aussi.

Avec un tel régime, son poids ne dépassera jamais les 50 kilogrammes, elle qui mesurait tout de même 1 m 72 (indice de masse corporelle :16,9). C’est pourquoi, a posteriori, bien des gens croient qu’elle a toujours souffert d’anorexie.

L’histoire d’un miracle devenu maladie

C’est un illustre médecin iranien du XIème siècle, Avicenne, qui fit la première description de la maladie. Puis le Moyen-Âge vit apparaître ce que les médecins appelèrent anorexia mirabilis. Cette perte «miraculeuse» de l’appétit était l’apanage de jeunes religieuses faisant partie de communautés mystiques. Elles réussissaient ainsi à se couper de tout plaisir de la chair et offraient à Dieu ce sacrifice ultime. Certaines prétendaient même ne se nourrir que d’une hostie par jour lors de leur messe.

Le destin tragique de Catherine de Sienne

Catherine de Sienne 

Au XIVème siècle, naît d’une famille de vingt-deux enfants Catherine qui, suite aux décès de ses trois sœurs préférées, entre en religion dans l’ordre des sœurs de la Pénitence de saint Dominique. Elle mange très peu et jamais de viande, se fait vomir régulièrement, se flagelle et ne dort que quelques heures par jour. Elle en vient à ne pratiquement plus manger du tout et cesse même de boire. Elle meurt à 33 ans et est canonisée en 1461 : sainte Catherine de Sienne.

On doit au médecin anglais Richard Morton la première description médicale de l’anorexie dans son livre paru en latin en 1689. Le livre portait surtout sur la tuberculose. Mais le Dr Morton avait noté que certaines personnes semblaient arriver à un état de dépérissement semblable à celui provoqué par la tuberculose. Il découvrit que ces personnes, sans causes apparentes, semblaient refuser de s’alimenter. Il nomma la maladie : la consomption ou phtisie nerveuse, dont les symptômes principaux sont le manque flagrant d’appétit, le refus de se nourrir, l’aménorrhée, l’hyperactivité, la constipation et la cachexie

L’inanition hystérique

Il faudra attendre près d’un siècle plus tard pour connaître de nouveaux développements. Ceux-ci viendront d’un psychiatre français, Charles Lasèque, qui décrit la maladie comme étant d’origine mentale et lui donne le nom d’inanition hystérique.

Il considère que cette maladie est une anomalie intellectuelle, un trouble central et héréditaire dû à un refoulement plus ou moins conscient d’un désir.

W. Gull propose quelques années plus tard le terme «anorexie nerveuse» (anorexia nervosa) qu’il attribue à des troubles du système nerveux central et à l’hérédité.

Au début des années 1890, le professeur Charles Huchard propose une distinction entre anorexie gastrique et anorexie mentale. Freud, quant à lui, parlera d’une association entre anorexie et mélancolie vers 1895.

Une thèse avait aussi cour à l’époque à savoir que l’anorexie pouvait être causée par une maladie de l’œsophage ou encore un rétrécissement de l’estomac.

La jeûneuse de Tutbury

Ann Moore

L’histoire de cette femme pieuse a débuté en Angleterre au début du XIXème siècle. D’abord reconnue pour sa très grande piété, cette pécheresse repentie commença en 1807 une anorexie qui allait devenir célèbre jusqu’en Amérique. Mais le fait allait fournir une lutte épique entre les tenants de l’anorexie comme étant une maladie, et ceux qui croyaient qu’elle était d’origine miraculeuse.

Après une première observation qui laissait chacun bien ancré dans son clan, on finit par découvrir en 1812 qu’Ann Moore se nourrissait en catimini en très petites quantités et laissait croire qu’elle ne prenait ni vivres, ni eau, et que seule l’intervention divine la maintenait en vie.

L’imposture démasquée fit histoire tout au long de ce siècle.

Sarah Jacob

Un autre cas similaire vit le jour au pays de Galles en 1867 avec une jeune fille de 12 ans, Sarah Jacob, dont les parents disaient qu’avec l’aide de Dieu, leur fille ne se nourrissait que d’un minuscule morceau de pomme quotidiennement. Flanqué d’infirmières incorruptibles, on se mit donc à observer la jeune Sarah 24 heures sur 24. Au bout de 6 jours, la jeune fille s’affaiblissait dangereusement et on demanda aux parents l’autorisation de cesser l’expérience et d’alimenter Sarah. Plutôt que de perdre la face, ceux-ci refusèrent. Le 10ième jour, la jeune fille mourut donc et les parents furent condamnés à des peines de prison pour leur comportement. Dès lors, l’origine mystique de l’anorexie perdit toute crédibilité.

Origines psychologiques ou physiologiques?

Le début du vingtième siècle sera marqué des descriptions de Gilles de la Tourette et Pierre Janet, qui seront les premiers à souligner l’importance de la perception de l’image corporelle chez les anorexiques. La Tourette précise que les patientes ne souffrent pas d’un manque d’appétit mais plutôt d’un refus d’appétit.

Les causes d’origines psychologiques semblent bien avoir reçu l’assentiment de toute la communauté médicale, du moins jusqu’en 1914 où un pathologiste allemand, Morris Simmonds, établit une relation entre la glande pituitaire et l’anorexie. Des causes endocriniennes alimentent alors le débat scientifique et il faudra attendre au milieu du siècle avant que la thèse psychologique ne refasse surface et que l’on comprenne que les manifestations physiologiques et endocriniennes sont des conséquences et non des causes de l’anorexie.

On estime aujourd’hui qu’environ 1 % des femmes de 15 à 35 ans souffrent d’anorexie. Les hommes sont 10 fois moins nombreux à en être atteints. L’hérédité joue un rôle puisque la fréquence de la maladie est dix fois plus élevée chez les parentes au premier degré que dans un groupe témoin.

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Visible dans ses spermatozoïdes, l’obésité du père affecte ses enfants


Les futurs pères partagent l’hérédité tout comme la mère chez leurs enfants. L’obésité fait partie de ce partage, mais qui est réversible si une personne perd du poids
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Visible dans ses spermatozoïdes, l’obésité du père affecte ses enfants

 

L'obésité du père prédispose ses enfants à l'obésité et au diabète. ©West Coast Surfer / Moo/REX/SIPA

L’obésité du père prédispose ses enfants à l’obésité et au diabète. ©West Coast Surfer / Moo/REX/SIPA

Des marques épigénétiques spécifiques ont été observées dans les spermatozoïdes d’hommes obèses.

HÉRÉDITÉ. L’obésité d’un homme se voit dans ses spermatozoïdes. Des chercheurs danois de l’université de Copenhague (Danemark) ont trouvé des marques spécifiques, dites épigénétiques, qui ne sont pas présentes sur l’ADN des hommes sveltes. De plus, ces milliers de marques se révèlent réversibles puisqu’elles disparaissent rapidement chez les anciens obèses qui ont retrouvé un poids normal après avoir subi une opération visant à réduire la capacité de l’estomac. Ces modifications de l’ADN, appelées méthylations, qui portent sur des gènes liés à l’obésité ou au système nerveux, pourraient bien affecter la santé ou le comportement de la descendance.

Chez la souris, on sait déjà que l’obésité paternelle due à l’alimentation induit des troubles métaboliques et prédispose la première et la seconde génération à l’obésité et au diabète. Plus généralement, la découverte que l’ADN des spermatozoïdes est modifié par le mode de vie suggère que les recommandations faites aux femmes qui désirent concevoir un enfant pourraient être valables pour les futurs pères.

http://www.sciencesetavenir.fr/

Ce que votre père a fait avant votre naissance pourrait influer sur votre futur


Je pense que les recherches ont une bonne voie et ainsi démontré que le mode de vie du futur père et aussi important que celle de la mère. Le père laisserait probablement un héritage plus qu’on le pensait aux futurs enfants
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Ce que votre père a fait avant votre naissance pourrait influer sur votre futur

 

father and daughter | Edward Musiak via Flickr CC License by.

father and daughter | Edward Musiak via Flickr CC License by.

Paul Haggarty

On en est encore aux prémices de ce nouveau champ de recherches.

Ce ne sont pas seulement les femmes enceintes qui doivent se soucier de leur mode de vie. Une nouvelle étude publiée dans la revue Science donne du grain à moudre à un ensemble de recherches examinant la façon de vivre et l’environnement des futurs pères. Et en quoi ces facteurs pourraient influer sur la vie de leurs enfants et de leurs petits-enfants.

Nous savons que de nombreuses caractéristiques –le poids, la taille, la prédisposition aux maladies, la longévité ou l’intelligence– peuvent être en partie héréditaires. Mais jusqu’à présent, les chercheurs ont toujours eu du mal à identifier une assise génétique précise. La raison? Notre incapacité, pour partie, à comprendre comment fonctionne l’ensemble. Désormais, on s’intéresse de plus en plus à un nouveau champ de recherche appelé «épigénétique», qui pourrait expliquer cette héritabilité.

L’épigénétique fait référence à l’information dans le génome contenue dans la séquence ADN. Cette information prend des formes diverses, mais les plus couramment étudiées par les chercheurs se rapportent à la modification clinique (connue sous le nom de méthylation et acétylation) de l’ADN et des protéines (on les appelle histones) qui, mises ensemble, composent le génome humain.

Cette information épigénétique –qui influence le choix de celles des copies de gènes qui «s’expriment» ou sont utilisées– peut se transmettre d’une génération à l’autre pendant la reproduction. Elle peut même persister dans les tissus et les organes d’une personne, tout au long de sa vie, cela même quand ses cellules se renouvellent.

Une hypothèse a suscité beaucoup d’intérêt ces dernières années: durant la reproduction, l’environnement d’une personne, par exemple la façon dont elle se nourrit, jouerait sur les signatures épigénétiques de ses enfants avec des possibles conséquences sur leur santé future. La plupart des travaux scientifiques se sont concentrés sur les signatures épigénétiques transmises à travers la lignée maternelle. Mais le capital génétique de la mère n’intervient que pour la moitié du génome de l’enfant et les chercheurs font de plus en plus attention au rôle joué par les pères dans le processus de l’héritage épigénétique. La nouvelle étude de Science affirme que la manipulation du processus épigénétique, pendant la production de sperme chez les souris, influence le développement de leur descendance pendant de multiples générations.

Ce que les pères transmettent

Nous le savons déjà, des signatures épigénétiques spécifiques dans le sperme du père ont été liées à un risque d’autisme chez les enfants. On a également associé l’âge du père, au moment de la conception, à des changements épigénétiques du sperme et au risque de voir ses enfants exposés à certaines maladies.

On a également observé des changements épigénétiques chez les enfants nés par insémination artificielle, quand le sperme du père n’était pas fonctionnel. Des expériences pratiquées sur des souris ont prouvé que l’administration d’éthanol chez les mâles affecte les signatures épigénétiques du cerveau de leur progéniture. Cela, conjugué à d’autres études, démontre les effets que le mode de vie paternel peut avoir sur la santé de l’enfant. Et l’étude de la revue Science ouvre de nouveaux horizons sur ce qui pourrait se passer à l’avenir.

Dans leurs derniers travaux, les chercheurs de l’université McGill, au Canada, ont utilisé le génie génétique pour modifier, pendant la production de sperme chez les souris, l’activité de l’une des protéines «histones» qui contrôle les processus épigénétiques (baptisée KDM1A histone lysine 4 demethylase). Ils ont montré que ce changement a influé sur la santé et le développement de leur progéniture et que cet effet a persisté pendant un certain nombre de générations.

Signatures épigénétiques

L’étude ne prouve pas que cet effet provoqué artificiellement pourrait être reproduit chez l’homme via l’exposition à un environnement particulier ou bien dans le cas d’une spécificité génétique chez un individu. Mais, à en croire les chercheurs qui l’ont étudiée, cette variation génétique des histones qui commandent l’épigénétique pourrait très bien produire des effets semblables chez les humains.

Toujours selon eux, si, chez l’homme, certains facteurs environnementaux altèrent ce même processus épigénétique au cours de la production de sperme, voilà qui pourrait constituer un facteur sous-jacent de malformations congénitales et de maladies imputables au père. Il s’agit certes de conditions médicales sérieuses, mais beaucoup de chercheurs s’intéressent aussi à des effets plus subtils parmi la population.

Les scientifiques ont formulé une hypothèse. Selon eux, des effets épigénétiques plus modérés seraient utiles du point de vue de l’évolution.

Ils permettraient aux futurs descendants de ressentir en quelque sorte l’«environnement métabolique» (comme la famine, ou la trop grande abondance de nourriture) dans lequel ils viennent au monde, en fonction de quoi ils programmeront alors leur propre métabolisme afin de s’adapter à cet environnement. Pour arriver à ce résultat, le «programme génétique»devrait être remis à jour à chaque génération, mais cette nouvelle étude semble démontrer la stabilité d’un changement épigénétique au fil des générations.

Il faudra davantage d’études pour comprendre comment cette nouvelle découverte se rapporte à l’héritage épigénétique humain, mais elle a amélioré notre connaissance de la façon dont tout cela se met en place. On en est encore aux prémices de ce nouveau champ de recherches, mais si ces processus peuvent s’appliquer à l’homme, les retombées pourraient être conséquentes. Des caractéristiques que nous pensions autrefois être inéluctables pourraient être modifiées. Et notre façon de vivre pourrait se répercuter non seulement sur notre propre santé, mais aussi potentiellement, sur celle de nos enfants, voire de nos petits-enfants.

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