L’État de New York va poursuivre les gynécologues pratiquant les «tests de virginité»


Il y a quelques années, un ami qui était sur le point de se marier, me disait qu’il avait refusé que sa fiancée passe un test de virginité même si c’était la coutume dans son pays. Il disait peu importe, cela ne le regardait pas. Alors lire qu’il y a des gynécologues qui font le test de virginité en Amérique est stupéfiant, et même offusquant surtout que l’hymen peut être brisé en l’absence de relation sexuelle. De plus, c’est des hommes qui demandent ce genre de test de virginité. Et les hommes eux ? Sont-ils vierge ? Doit-on les croire sur parole ?
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L’État de New York va poursuivre les gynécologues pratiquant les «tests de virginité»

Empty gang chairs | Francisco Jacquier via Unsplash

Empty gang chairs | Francisco Jacquier via Unsplash

Repéré par Thomas Messias

Repéré sur The Independent

Parce qu’ils sont oppressifs, violents, et parce qu’ils ne riment à rien.


Invité du podcast Ladies like us le mardi 5 novembre, le rappeur T.I affirmait aux deux animatrices médusées qu’il emmenait chaque année sa fille de 18 ans dans un cabinet de gynécologie afin de faire «vérifier son hymen et s’assurer qu’il soit toujours intact»

 Une déclaration qui avait fait grand bruit, puisqu’il avait à la fois fallu rappeler qu’aucun père n’est censé exercer de contrôle sur la sexualité de sa fille, mais également que les prétendus «tests de virginité» n’ont absolument aucun sens.

Si le «test de virginité» n’en est pas un, c’est notamment parce que la notion même de virginité peut-être remise en question, puisqu’elle fait notamment la confusion entre rapport sexuel et acte de pénétration vaginale. C’est également parce que l’hymen peut être rompu sans même qu’il y ait eu la moindre pénétration ni le moindre acte sexuel.

Pour cet ensemble de raisons, l’État de New York vient d’affirmer sa volonté de sanctionner les gynécologues qui continueraient à pratiquer ce genre d’examen destiné à dire aux parents si l’hymen de leur enfant est toujours en place, et donc à leur permettre d’exercer un contrôle intolérable (et absolument pas fiable) d’une sexualité qui ne les regarde pas.

La justice à la rescousse

Un texte de loi est en passe d’être voté: il prévoit de lourdes amendes pour les gynécologues coupables, qui s’exposent également à des poursuites judiciaires. The Independent s’est procuré un extrait de la note qui l’accompagne:

«Ces examens constituent une violation des droits des femmes et des filles. Dans les cas de viol, ils peuvent également causer des douleurs supplémentaires et reproduire les violences sexuelles qui ont eu lieu, ce qui amène la patiente à revivre les événements, à subir un nouveau traumatisme et à être de nouveau victime».

Cette note précise également que la virginité n’est pas un terme médical, mais une «construction sociale, culturelle et religieuse, représentative de la discrimination que subissent les femmes et les filles».

Espérons pour T.I, et surtout pour sa fille, qu’il puisse en prendre conscience aussi rapidement que possible.

http://www.slate.fr/

Ne consommez pas votre placenta, disent les gynécologues


Ce n’est pas la première fois que l’on parle que des femmes consomment le placenta après l’accouchement de leur bébé. En 2017, aux États-Unis, ils avaient émis eux aussi un avertissement. Les femmes mangent le placenta, en transformant généralement en gélule disent que des bienfaits, mais aucune étude n’a vraiment été faite. Cependant, on sait qu’il y a quand même des risques de transmission d’infections et que tant qu’il n’y a pas de protocole, mieux vaut s’abstenir. En tout cas, moi, je ne serais pas du tout intéressé, même en gélule, beurk ! J’aurais eu l’impression d’avoir eu un coté cannibale.
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Ne consommez pas votre placenta, disent les gynécologues

L'une des façons les plus courantes de consommer... (PHOTO MEGAN MAY, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE)

L’une des façons les plus courantes de consommer le placenta est par l’entremise de gélules, fabriquées à partir de placenta déshydraté.

PHOTO MEGAN MAY, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

VALÉRIE SIMARD
La Presse

Kim Kardashian l’a ingéré sous forme de capsules. Hillary Duff en a intégré à ses smoothies. Consommer son placenta après l’accouchement est une pratique qui, bien qu’assez peu répandue, suscite l’inquiétude des autorités de santé. Après Santé Canada en novembre dernier, la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC) publie une directive clinique dans laquelle elle déconseille cette pratique.

Après avoir effectué une revue des données scientifiques disponibles jusqu’à présent sur la consommation de placenta, la SOGC conclut, dans une directive publiée dans le Journal of Obstetrics and Gynaecology Canada du mois de mai, qu’elle ne peut recommander la placentophagie en raison du « manque de solides données probantes sur les bienfaits » et des effets nuisibles potentiels, soit principalement un risque d’infection chez la mère et sa transmission au nouveau-né par l’allaitement.

Les adeptes de cette pratique prêtent à la consommation du placenta, cet organe qui apporte oxygène et nutriments au foetus, plusieurs bienfaits, dont le rééquilibre du taux de fer et d’hormones, la diminution de la dépression post-partum et l’amélioration de la production de lait. On trouve sur des forums en ligne plusieurs témoignages de femmes qui disent avoir remarqué ces effets. Des sondages réalisés aux États-Unis auprès de femmes ayant consommé leur placenta rapportent aussi ces bienfaits. Leur méthodologie est toutefois critiquée par la SOGC.

« Il y a eu quelques études réalisées sur le sujet, mais qui étaient très mal faites sur le plan méthodologique, donc qui ne permettaient pas de conclure à un bénéfice, souligne la Dre Isabelle Boucoiran, obstétricienne-gynécologue au CHU Sainte-Justine et membre du comité des maladies infectieuses de la SOCG. Par contre, les risques sont clairs. Il y a des risques de transmission d’infection qui peuvent être considérés comme sévères. »

La Dre Boucoiran cite notamment le cas d’un nouveau-né, rapporté aux États-Unis par les Centers for Disease Control and Prevention, qui a été traité pour une infection au streptocoque B, une bactérie qui avait fait l’objet d’un test de dépistage négatif chez la mère pendant la grossesse et qui a été retrouvée dans les capsules de placenta déshydraté consommées par la mère.

Une pratique marginale

Kim Kardashian a consommé son placenta sous forme de gélules.

CAPTURE D’ÉCRAN TIRÉE DE TWITTER

Bien que la SOGC évoque une tendance à la hausse, au Québec, la placentophagie demeure peu répandue, selon la Dre Boucoiran. Depuis 2017, les hôpitaux sont tenus de remettre le placenta aux parents qui en font la demande, à moins qu’une analyse en laboratoire soit requise.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) ne compile pas de données sur le nombre de femmes qui quittent l’hôpital avec leur placenta. Mais une porte-parole du MSSS parle d’une tendance qui semble « marginale ». Précisons que les femmes qui demandent à avoir leur placenta ne souhaitent pas toutes le consommer. Certaines souhaitent l’enterrer sous un arbre, en faire fabriquer une oeuvre d’art ou un baume pour la peau.

L’une des façons les plus courantes de le consommer est par l’entremise de gélules, fabriquées à partir de placenta déshydraté. La transformation est faite par de petites entreprises, dont certaines ne s’affichent pas officiellement et qui ne font l’objet d’aucun contrôle. En novembre dernier, dans un avis mettant en garde les mères contre ces services, Santé Canada a précisé que ces produits correspondaient à la définition de drogue dans la Loi sur les aliments et les drogues et qu’elle n’avait autorisé aucun produit de santé contenant du placenta humain. C’est toujours le cas aujourd’hui, nous a confirmé un porte-parole de Santé Canada.

Propriétaire de l’entreprise Vie-ta-mine, Mélanie Mayrand offre l’encapsulation de placenta dans la région de Québec depuis 2012. Elle est d’avis qu’il est nécessaire qu’un protocole soit établi pour encadrer les services de transformation placentaire.

« Présentement, ce n’est pas fait de façon uniforme et régulée et ça pose en effet un risque potentiel de transmission d’infection ou de maladies par le sang. »

« Il y a moyen d’offrir ce service de façon sécuritaire, mais je suis d’accord avec eux [la SOGC] que présentement, il n’y a aucune façon pour une maman de s’assurer que la transformation sera faite d’une façon sécuritaire », ajoute-t-elle.

Elle se dit prête à se conformer aux exigences de Santé Canada.

« Donnez-nous les directives. J’ai appelé à quelques reprises et je n’ai pas eu de retour d’appel. De considérer que c’est un médicament, soit, mais dites-nous comment on peut se plier à la loi. »

Mme Mayrand, qui a transformé et consommé son placenta après la naissance de ses deux derniers enfants, affirme avoir vu son sommeil, son humeur et son niveau d’énergie s’améliorer.

« Autour de moi, les bénéfices qui ont été rapportés ont toujours été les mêmes, fait-elle valoir. Ce serait dommage de déposséder les femmes de cette ressource-là », croit-elle.

https://www.lapresse.ca

Un foetus sauve sa vie et celle de sa mère


Une situation rare qui aurait pu être fatale. Pendant la grossesse, une maman a fait une rupture utérine, mais la position du bébé de 36 semaines à se protéger ainsi que sa mère pour empêcher une hémorragie et la perte du liquide amniotique
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Un foetus sauve sa vie et celle de sa mère

 

Les gynécologues et obstétriciens de Lille se sont retrouvé face à un cas clinique exceptionnel: un foetus a bloqué avec son dos un trou qui s’était formé dans la poche amniotique. © photo news.

« Il s’agit d’un cas extraordinaire de rupture utérine où le bébé s’est sauvé lui-même! », a précisé le Dr Charles Garabedian de l’hôpital Jeanne de Flandre (CHRU de Lille).

C’est le Blog des Réalités biomédicales du Monde qui a relayé les faits, parus dans un article de l’European Journal of Obstetrics, Gynecology, and Reproductive Biology début juin.

Cas clinique extraordinaire

Les gynécologues et obstétriciens de Lille se sont retrouvé face à un cas clinique exceptionnel: un foetus a bloqué avec son dos un trou qui s’était formé dans la poche amniotique. La maman de 31 ans ressentait des douleurs intenses du ventre à l’épaule: elle présentait une rupture utérine. Les radios montraient le foetus en position assise, de telle manière que son dos faisait face à la paroi antérieure de l’utérus. Le dos était « aspiré » par la brèche utérine, produisant un effet de succion.

« Il s’agit d’un cas extraordinaire de rupture utérine où le bébé s’est sauvé lui-même! L’aspiration complète du dos (du bébé) à travers la brèche a empêché une hémorragie, un prolapsus du cordon ombilical et une fuite de liquide amniotique, et par conséquent permis d’éviter des complications maternelles ou fœtales », précisent le Dr Charles Garabedian et ses collègues dans leur article.

Césarienne d’urgence

La maman a subi une césarienne d’urgence. Le foetus, âgé de 36 semaines, a été extrait sans encombres. La mère et l’enfant se portent bien.

« Le bébé n’a pas fait de complications à la naissance. Il présentait cependant une grosse bosse dans le dos du fait de l’importante aspiration de la région lombaire à travers la brèche utérine. Cette boursouflure, due à un œdème volumineux, s’est résorbée d’elle-même en quelques heures », ajoute le Dr Charles Garabedian, obstétricien à l’hôpital Jeanne de Flandre (CHRU de Lille). « Par dessus tout, ce cas clinique montre qu’un foetus est capable de se sauver en même temps qu’il peut sauver sa mère ».

http://www.7sur7.be/

Nouvelle tendance: des nids de guêpes broyés pour raffermir le vagin (c’est non)


Pas parce que des actrices prétendent quelque chose est bon pour la femme, que ce soit nécessairement vrai. Franchement, comment peut-on penser d’utiliser de la larve de guêpe pour en faire une pâte et l’introduire dans le vagin ..
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Nouvelle tendance: des nids de guêpes broyés pour raffermir le vagin (c’est non)

 

Galles de chêne | JOSH NEUBRAND via Flickr CC License by

Galles de chêne | JOSH NEUBRAND via Flickr CC License by

Repéré par Claire Levenson

Repéré sur The Independent, New York Magazine

Une gynécologue canadienne met en garde contre l’utilisation d’une pâte vaginale à base de larve de guêpe

fin 2016, l’actrice Gwyneth Paltrow a lancé la mode des œufs de jade pour muscler le vagin, vendus sur son site Goop, et rapidement écoulés, malgré les avertissements des médecins. Parmi les autres modes récentes de tonification vaginale, il y a aussi eu la vogue des tampons aux herbes, également critiqués par les experts.

Le nouveau truc naturel que certaines femmes utilisent pour raffermir leur vagin est également étrange: il s’agit de galles de chêne, soit des excroissances qui se forment sur le bois lorsqu’une guêpe pond des œufs dans un bourgeon. Ces larves de guêpes peuvent être transformées en pâte. En ligne, plusieurs boutiques, dont Etsy, vendent ces boules, et expliquent qu’une fois broyées, elles peuvent être appliquées sur le vagin afin de le raffermir et de lutter contre les mauvaises odeurs, rapporte The Independent.

De vrais risques sanitaires

Sur son blog, la gynécologue Jen Gunter s’insurge contre ces remèdes «traditionnels» qui encouragent les femmes à «assécher» et «resserrer» leur vagin.

«Assécher les muqueuses vaginales augmente le risque d’éraflures pendant les relations sexuelles (pas bien) et détruit la couche muqueuse protective (pas bien). Cela peut aussi être néfaste pour les bonnes bactéries. En plus d’augmenter la douleur pendant les rapports sexuels, cela peut augmenter les risques de transmission du VIH.»

Une des boutiques en ligne qui vend le produit (et l’a retiré suite à l’article de Gunter) expliquait que les galles de chêne étaient utilisées en Indonésie et Malaisie par les femmes après l’accouchement pour raffermir le vagin, et que l’application du produit pouvait pîquer. Le site parlait aussi de la possibilité de faire bouillir les galles et de boire le liquide pour améliorer la santé des femmes.

http://www.slate.fr/

Le Saviez-Vous ► Voilà comment on accouchait autrefois


Personnellement, je suis bien contente que l’obstétrique a changé. Maintenant, on permet plus aux mamans de choisir la façon dont elle veut mettre au monde leur bébé. Cela n’a pas toujours été ainsi
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Voilà comment on accouchait autrefois

 

En matière d’accouchement, pour le meilleur et souvent pour le pire, l’interventionnisme est souvent de mise! | Internet Archive Book Images via Flickr CC (pas de restriction connue du droit d’auteur)

En matière d’accouchement, pour le meilleur et souvent pour le pire, l’interventionnisme est souvent de mise! | Internet Archive Book Images via Flickr CC (pas de restriction connue du droit d’auteur)

Béatrice Kammerer

Ces illustrations tirées d’un ouvrage de 1882 peuvent nous aider à prendre un peu de recul vis-à-vis des normes obstétriques actuelles mais aussi des égarements du passé.

En 1882, le professeur de gynécologie américain Georges Julius Engelman s’est rendu célèbre en publiant La pratique des accouchements chez les peuples primitifs. Dans cet ouvrage, traduit en français en 1885, il passe en revue les pratiques autour de la grossesse et de la naissance des peuples du monde entier et les compare avec celles alors en vogue dans le monde occidental.

Mêlant traité de médecine et enquête ethnographique, le texte n’en est pas moins conforme au racisme de son temps: il différencie les «peuples anciens» issus des grandes civilisations du passé, dont on salue la sagesse et l’étendue des connaissances, des populations autochtones de l’époque vues comme des «peuples primitifs», «barbares»,«sauvages» et qui vivent à l’état de «brutes». Les mœurs de ces derniers sont scrutés avec une curiosité mi-condescendante mi-envieuse empreinte du mythe du «bon sauvage»: les naissances y seraient bien plus faciles que dans les pays occidentaux en raison de l’«état de nature» qui préserverait des excès et déviances de la civilisation.

Quoi qu’il en soit, s’il est difficile de déterminer parmi les informations données par Engelman ce qui relève de la réalité des mœurs de l’époque ou du fantasme des occidentaux, on peut au moins s’accorder sur un point: en matière d’accouchement, pour le meilleur et souvent pour le pire, l’interventionnisme est souvent de mise! Voici donc un petit florilège d’illustrations issues de l’ouvrage d’Engelman pour nous aider à prendre un peu de recul vis-à-vis des normes obstétriques actuelles mais aussi des égarements du passé.

De la contrainte à la violence obstétricale

Internet Archive book image via Flickr CC (pas de restriction connue du droit d’auteur)

Selon Engelman, il aurait été d’usage dans certaines peuplades d’Océanie ou amérindiennes d’attacher les bras des parturientes à un arbre durant toute la durée de l’expulsion. Si l’intérêt d’avoir les bras en position haute est avéré du point de vue de la physiologie de l’accouchement, une telle restriction de mouvements le réduit aussi à néant. Cette contrainte n’est d’ailleurs pas sans rappeler celles que les femmes décrivent parfois dans les milieux hospitaliers, lorsqu’elles se sentent sanglées de toutes parts entre perfusion, tensiomètre et monitoring fœtal.

Internet Archive Book Image via Flickr CC (pas de restriction connue du droit d’auteur)

L’illustration ci-dessus présenterait une pratique observée en Afrique centrale et réservée aux cas où le travail stagne: une fois allongée sur le ventre, un coussin sur l’estomac, des aidants viendraient alors pétrir le dos de la parturiente ou même le lui fouler aux pieds pour stimuler l’utérus et accélérer l’expulsion. Charmant, n’est-ce pas?

Mais ne nous y trompons pas, les violences obstétricales ne sont ni l’apanage des temps anciens, ni celles des civilisations non occidentales; songeons par exemple aux femmes enceintes traitées comme des cobayes dans la maternité de Göttingen à la fin du XVIIIesiècle au nom de l’élaboration de l’obstétrique scientifique ou de la pratique en Irlande jusque dans les années 1980 de la symphysectomie pour des raisons idéologiques, une opération alternative à la césarienne, parfois vitale mais aux conséquences très lourdes pour la mère.

Presser l’utérus comme un citron

Internet Archive Book Image via Flickr CC (pas de restriction connue du droit d’auteur)

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Ces trois illustrations montrent, dans des contextes et des positions différentes, la pratique de «l’expression abdominale», c’est-à-dire la compression artificielle de l’utérus dans le but de hâter l’expulsion ou, comme dans le cas de la deuxième illustration, de provoquer la délivrance du placenta. Cette pratique, qui semble si intuitive (pourquoi ne pourrait-on pas vider l’utérus en appuyant dessus comme on vidangerait un ballon?), a été par le passé très suivie et est encore aujourd’hui très fréquente, y compris en France, et ce, en dépit des recommandations de la Haute Autorité de Santé, qui préconise depuis 2007 son abandon total en raison de son inefficacité et du vécu traumatique fréquent chez les patientes.

Les gadgets de l’accouchement

Internet Book Archive Image via Flickr CC (pas de restriction connue du droit d’auteur)

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Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? Qu’on soit plutôt partisan des naissances physiologiques ou plus médicalisées, la tentation est grande, lorsqu’une nouvelle maternité ouvre, d’en inspecter les équipements avant toute chose: la structure dispose-t-elle de ballons pour le travail? de baignoires de naissance? d’écharpes de suspension? de monitorage fœtal dernière génération? d’échographie 3D? de couveuses high-tech? Et ce, avant même de se demander si les sages-femmes sont assez nombreuses pour accompagner décemment les femmes, pour les soutenir et prendre en charge leurs douleurs, entendre leurs angoisses et faire de la naissance une première étape réussie de construction du lien parent-bébé.

Mais ce souci prioritaire pour l’environnement matériel au détriment de l’expertise humaine ne date pas d’hier et les illustrations ci-dessus en sont de brillants exemples! Une tendance mise à mal de façon hilarante au début des années 1980 par les Monthy Python et leur célèbre «Machine qui fait ping», objet-star de la maternité qu’ils dépeignent, mais aussi par de plus funestes épisodes, tels que celui survenu en 2011 à la maternité de Port-Royal. Quand on songe qu’un brevet a été déposé en 1965 pour une machine à faire accoucher les femmes grâce à la force centrifuge, la gadgétisation de l’accouchement a de quoi laisser songeur…

Des positions acrobatiques? Et pourquoi pas?

Internet Book Archive Image via Flickr CC (pas de restriction connue du droit d’auteur)

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Si les positions que prennent spontanément les femmes en travail peuvent parfois sembler inattendues, il n’est pour autant pas toujours possible de juger a priori de leur efficacité sur le déroulement de la naissance. C’est ainsi que lorsque j’ai demandé à 10lunes, sage-femme et militante de la physiologie de l’accouchement bien connue des internautes, ce qu’elle pensait des postures ci-dessus que je trouvais pour le moins rocambolesques, elle m’a rapidement rappelé que,

«le plus souvent, peu importe la position, pourvue que ce soit la femme qui l’ait choisie».

La médecine contemporaine a d’ailleurs commencé à prendre la mesure de l’intérêt de nombreuses positions alternatives à la position allongée sur le dos, dite «gynécologique». Dans une revue de 2012, le réseau Cochrane chargé d’établir des données probantes pour la prise de décision médicale a par exemple noté l’influence significativement positive des positions redressées (à genoux, debout, accroupie): baisse du nombre d’extractions instrumentales, du nombre d’épisiotomies et des anomalies du rythme cardiaque fœtal

http://www.slate.fr/

Quand le corps réserve de mauvaises surprises


Dans le corps, certaines affections se cachent, il se peut qu’ils restent à jamais terrer dans un recoin, mais aussi peuvent sortir tout d’un coup sans avertissement
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Quand le corps réserve de mauvaises surprises

 

Certaines maladies se terrent dans l’organisme et se manifestent de façon innattendue. Voici trois de ses affections et des mesures que l’on peut prendre pour s’en protéger.

 

Certaines maladies se terrent dans l’organisme et se manifestent de façon innattendue. Voici trois de ses affections et des mesures que l’on peut prendre pour s’en protéger.

Le Zona

Longtemps considéré comme une maladie d’aînés, le zona n’épargne plus les jeunes.

« Cela semble attribuable à notre mode de vie trépidant. Un stress accru neutralise presque le système immunitaire », fait observer la dermatologue Julia Carroll.

Et un zona précoce comporte des risques additionnels pour la santé. Une étude publiée dans Neurology indique en effet que les personnes qui ont souffert de zona alors qu’elles étaient âgées de 18 à 40 ans sont 74 % plus à risque d’avoir dans l’avenir une crise cardiaque.

Manifestations et symptômes

Le plus souvent, des cloques apparaissent d’un côté du corps, sous forme de petites boursouflures ou d’éruptions rouges qui provoquent des démangeaisons ou de la douleur. L’affection est souvent accompagnée de symptômes de type grippal (fièvre, fatigue, frissons, douleur, maux de tête, etc.).

Ce dont il s’agit

Le zona est causé par le virus varicelle-zona, le même que celui de la varicelle. Inactif dans les tissus nerveux des personnes qui ont eu la varicelle, il peut se réactiver des années après sous forme de zona. (Les personnes qui n’ont jamais eu la varicelle ne peuvent pas être atteintes du zona.)

Prévention et traitement

« Ne pas avoir eu la varicelle est la forme la plus simple de protection contre le zona, commente la Dre Carroll, mais les personnes qui ne l’ont pas eue devraient se faire vacciner. »

Aussi, l’exercice, une alimentation saine et une bonne gestion du stress, en favorisant le maintien d’un système immunitaire fort, minimisent les risques. Les personnes de 50 ans et plus peuvent demander à leur médecin de leur administrer un vaccin contre la varicelle-zona. Il ne constitue pas une garantie absolue contre la maladie, mais il en réduit la gravité si elle se manifeste. Si on pense être atteinte de zona, on consulte un médecin le plus tôt possible. Un médicament antiviral peut empêcher la reproduction du virus, mais il faut le prendre dans les 72 heures suivant l’apparition des symptômes. Un traitement précoce peut accélérer la guérison et atténuer le risque de complications, notamment des infections cutanées, des problèmes neurologiques, des pertes de vision et des douleurs qui persistent après la disparition de l’éruption cutanée.

Les infections au staphylocoque doré

Le staphylocoque doré est la bactérie qui cause le plus d’infections graves et de décès d’origine infectieuse en Amérique du Nord. Le plus souvent, elle entraîne des atteintes cutanées mineures, mais des complications graves peuvent survenir : une pneumonie à staphylocoques ou une endocardite (inflammation de la paroi des valves du cœur).

Manifestations et symptômes

Le staphylocoque doré peut entraîner des infections s’il s’infiltre dans une blessure ou dans les voies respiratoires. Ces infections sont parfois mineures, mais il arrive que des souches agressives se répandent rapidement dans l’organisme ; il faut alors voir un médecin sans tarder. Et se rendre sans délai à l’urgence en cas d’éruptions cutanées rouges, douloureuses, purulentes ou accompagnées d’une forte fièvre.

Ce dont il s’agit

Le staphylocoque doré à l’origine de ces infections est une bactérie que l’on trouve dans la membrane nasale, sur les lèvres et sur la peau d’environ une personne sur trois. La plupart du temps, elle est inoffensive, mais il peut en être tout autrement.

Prévention et traitement

La majorité des infections au staphylocoque doré sont traitées à l’aide d’antibiotiques oraux ou, dans des cas extrêmes, intraveineux. Des souches résistantes aux antibiotiques peuvent exiger une intervention chirurgicale. Des chercheurs de l’Université de l’Iowa ont mis au point un vaccin qui prévient toutes les infections au staphylocoque, des atteintes mineures jusqu’aux cas de résistance aux antibiotiques potentiellement mortels. Ces derniers se font plus fréquents puisque la variété la plus menaçante de la bactérie (USA300) est en progression.

« Le vaccin est semblable à celui contre le tétanos en ce qu’il consiste à injecter dans l’organisme une forme biologiquement inactive de la toxine, ce qui a pour effet d’immuniser le sujet sans causer la maladie, explique le Dr Patrick Schlievert, chercheur principal au Collège de médecine Carver de l’Université de l’Iowa. Notre objectif est d’immuniser tout le monde sur un horizon de cinq ans. Nous espérons combiner le vaccin à celui contre le tétanos. »

Les enfants recevraient une première injection à trois mois environ, à intervalles de quelques mois par la suite, puis à intervalles annuels, et seraient ainsi protégés toute leur vie. Les chercheurs en sont aux premiers stades des essais sur les humains. Le vaccin pourrait être sur le marché dans un proche avenir.

L’endométriose

Parmi les principales causes d’hospitalisation en gynécologie, l’endométriose touche quelque 775 000 Canadiennes.

« L’affection se répercute sur tous les aspects de la vie d’une femme. Elle nuit même à ses relations sexuelles en lui causant des douleurs physiques », explique Heather Guidone, directrice du programme chirurgical au Centre de soins de l’endométriose d’Atlanta.

Dans certains cas, cette maladie rend la conception difficile et augmente le risque de fausses couches.

Manifestations et symptômes

Le symptôme le plus courant est une douleur dans la région du bassin, en particulier pendant les menstruations. L’intensité de la douleur varie d’une femme à l’autre : de relativement faible à insupportable. L’endométriose peut aussi occasionner de la fatigue, des ballonnements, des maux de dos et des douleurs pendant les relations sexuelles et l’évacuation des selles.

Ce dont il s’agit

Des tissus de type endométrial se forment en dehors de l’utérus, en général dans la région du bassin, mais aussi, dans de rares cas, derrière les genoux, sur le diaphragme, dans les poumons, voire dans le cerveau. On croit que certaines femmes sont porteuses de l’affection dès la naissance et que celle-ci se manifeste plus tard sous l’influence de facteurs génétiques ou immunologiques.

Prévention et traitement

Le seul moyen de savoir si on est atteinte d’endométriose est de subir une intervention par laparoscopie (insertion d’un tube optique au travers d’une petite ouverture pratiquée dans l’abdomen) sous anesthésie générale.

« Si c’est le cas, le tissu endométrial peut être retiré pendant l’intervention », indique la Dre Guidone.

La principale cause de l’affection serait génétique.

 « Pour soulager les symptômes, on prescrit des analogues de la gonadolibérine (hormone du cerveau qui agit sur les glandes sexuelles), des contraceptifs oraux ou la pose d’un stérilet », dit-elle.

Éviter certains aliments et boissons comme le sucre, l’alcool, le sodium, le soya, le gluten pourrait aussi aider à limiter l’inflammation.

« C’est par un processus d’essais et d’erreurs qu’on peut alors déterminer lesquels créent le plus d’inconfort », souligne la spécialiste.

http://fr.chatelaine.com

Des médecins transplantent un nouvel utérus à neuf Suédoises


Et pourquoi pas ! Me semble que c’est mieux cette méthode que d’avoir recours à une mère porteuse qui risque de créer des liens affectifs avec un bébé qu’elle devrait donner par la suite ..
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Des médecins transplantent un nouvel utérus à neuf Suédoises

 

Ces femmes participent à la première grande expérience... (Photos.com)

 

Ces femmes participent à la première grande expérience jamais réalisée pour déterminer s’il est possible de transplanter des utérus à des femmes pour leur permettre de donner naissance à leurs propres enfants.

PHOTOS.COM

MALIN RISING, MARIA CHENG
Associated Press
STOCKHOLM, Suède

Neuf Suédoises ont reçu une transplantation d’utérus dans le cadre d’une procédure expérimentale qui soulève de nombreuses questions éthiques.

Les participantes ont reçu un utérus donné par des membres de leur entourage. Elles tenteront maintenant de devenir enceintes, a indiqué le médecin responsable du projet.

Les participantes sont nées sans utérus ou ont dû en subir l’ablation en raison d’un cancer. La plupart sont âgées d’une trentaine d’années et participent à la première grande expérience jamais réalisée pour déterminer s’il est possible de transplanter des utérus à des femmes pour leur permettre de donner naissance à leurs propres enfants.

Des chercheurs turcs et saoudiens avaient déjà tenté de transplanter des utérus, mais leurs essais n’avaient mené à la naissance d’aucun bébé. Des scientifiques britanniques, hongrois et autres prévoient eux aussi des opérations similaires, mais les efforts suédois sont nettement plus avancés.

«C’est un nouveau genre d’opération, a dit à l’Associated Press le docteur Mats Brannstrom, depuis Göteborg. Nous n’avons pas de manuel à suivre.»

Le docteur Brannstorm dirige le département d’obstétrique et de gynécologie de l’Université de Guthenburg.

Certains éthiciens se sont questionnés sur la pertinence d’utiliser des donateurs vivants dans le cadre d’une expérience qui ne sauvera pas de vies. D’autres ne s’en formalisent pas, tant que les donateurs sont bien informés, et comparent le tout à un don de rein.

«L’hémodialyse est disponible, mais nous acceptons et nous encourageons même les gens à courir un risque pour donner un rein», a dit John Harris de l’Université de Manchester.

Le docteur Brannstrom a indiqué que les neuf récipiendaires d’un utérus se portent bien. Plusieurs ont eu leurs règles six semaines après l’opération, ce qui démontre que les utérus sont en santé et fonctionnels. Une femme a souffert d’une infection et d’autres ont connu des épisodes mineurs de rejet, mais aucune participante n’a eu besoin de soins importants. Toutes ont pu quitter l’hôpital après quelques jours.

Les transplantations ont débuté en septembre 2012 et les donateurs incluent les mères ou d’autres proches des participantes.

Les récipiendaires seront incapables de tomber enceintes naturellement, puisque les nouveaux utérus ne sont pas reliés à leurs trompes de Fallope. Elles ont toutefois toutes leurs ovaires et peuvent produire des ovules qui ont été prélevés avant l’opération pour créer des embryons par fertilisation in vitro. Ces embryons seront éventuellement transplantés dans les nouveaux utérus pour voir si les femmes peuvent porter leurs propres enfants biologiques.

Le docteur Brannstrom et ses collègues espèrent commencer le transfert des embryons au cours des prochains mois. Les utérus seront retirés après un maximum de deux grossesses, pour permettre aux femmes de cesser de prendre des médicaments antirejet qui peuvent s’accompagner d’effets secondaires indésirables.

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Au nom de l’hymen


Je suis estomaqué qu’on demande des certificats de virginité au Québec et il semble que cela soit la même chose en Europe. Pourquoi le femme doit démontré qu’elle est vierge, on ne demande pas cela aux hommes… Le pire, c’est que d’autres demandent de reconstituer leur hymen en vue d’un mariage, n’est-ce pas partir une union sur un mensonge ?
Nuage

Au nom de l’hymen

 

Dans la dernière année, des familles ont fait la même demande dans quatre... (PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE)

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

KATIA GAGNON
La Presse

Dans la dernière année, des familles ont fait la même demande dans quatre établissements de santé de la grande région de Montréal: elles voulaient qu’un médecin émette un certificat de virginité pour une jeune fille. Dans un rapport, deux éthiciennes rapportent des cas troublants et dénoncent cette pratique.

La jeune fille, une mineure, s’est présentée l’an dernier dans une clinique de la grande région de Montréal. Elle est accompagnée d’un membre de sa famille, qui demande un examen gynécologique et un certificat prouvant que la jeune fille est toujours vierge.

Les deux personnes ne sont pas d’origine québécoise. Mais elles sont de confession chrétienne.

La salle d’attente est pleine. Le membre de la famille est agressif. Le médecin cède et procède à l’examen. La jeune fille est estomaquée: quelques semaines plus tôt, l’infirmière de son école l’a assurée qu’aucun médecin québécois n’accepterait de pratiquer un tel examen.

«C’est un drôle de message qu’on a envoyé à cette jeune fille. Elle ne nous l’a jamais dit, mais elle a certainement ressenti une trahison de la part du système de santé», explique Claire Faucher, professeure adjointe de clinique à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, qui a recueilli ce témoignage.

Dans les jours qui ont suivi, toujours selon le témoignage de la jeune fille, sa famille a fait circuler les coordonnées du médecin dans son cercle de connaissances. «La jeune fille nous a dit que deux de ses amies avaient subi le même sort», poursuit Marie-Ève Bouthillier, chercheuse associée à l’Université de Montréal.

Partant de ce cas troublant, les deux éthiciennes ont produit un avis destiné aux professionnels du réseau de la santé. Leur recommandation est claire:

«Un médecin devrait s’abstenir de délivrer un certificat de virginité.»

La même demande dans quatre établissements

Au cours des 18 derniers mois, au moins quatre établissements du réseau de la santé du Grand Montréal ont fait face à des demandes de certificat de virginité, nous ont indiqué les deux chercheuses.

Dans l’un de ces établissements, deux demandes de certificat de virginité ont été faites, en l’espace de quelques semaines, à des médecins différents. L’une d’entre elles provenait d’une femme majeure, qui a demandé, en clinique, à ce qu’on vérifie l’intégrité de son hymen.

«Le membre du personnel à qui on a fait cette demande a été bouleversé. Quand elle nous a raconté cela, il y avait encore des trémolos dans sa voix. Elle a procédé à l’examen. Et après, elle s’est dit: mais qu’est-ce que j’ai fait?», raconte Mme Bouthillier.

Dans le cadre de leur recherche, les deux éthiciennes ont demandé aux autorités du Directeur de la protection de la jeunesse leur avis sur le cas de la jeune mineure.

«On nous a répondu qu’à plus de 14 ans, la jeune femme avait le droit de refuser l’examen», nous dit Mme Faucher.

Pour elle, cette réponse montre bien «que le système n’est pas prêt à faire face à de telles demandes. Il ne faut pas se borner à dire aux femmes: non, on ne fait pas ça, allez-vous-en.» Si un médecin se heurtait à cette demande, il devrait absolument diriger la jeune femme vers des groupes d’aide qui seraient en mesure de lui offrir du soutien.

Dans leur avis, les deux éthiciennes démontent, une par une, les raisons qui pourraient pousser les médecins à accepter de rédiger un certificat de virginité. Et elles recommandent surtout qu’on reconnaisse ouvertement ce problème, «pour qu’il ne soit pas banalisé ou passé sous silence».

Le Collège des médecins dit non

Le Collège des médecins a été mis au fait, par l’un de ces établissements de santé, de ces demandes de certificat de virginité. Aucune plainte n’a cependant été déposée. Devant ce genre de demande, la directive aux médecins est claire, dit le président, Charles Bernard: c’est non.

«Ça nous a été rapporté de façon plus qu’exceptionnelle. Un ou deux cas dans l’histoire récente, indique le Dr Bernard. On avertit nos membres de ne pas produire de certificat ou de faire d’examen gynécologique dans ce but», dit-il.

Non seulement cet acte n’est-il pas médicalement requis, mais prouver la virginité, «c’est mission impossible», dit-il. Certaines femmes ont un hymen très souple, qui «résiste» aux relations sexuelles, alors que d’autres peuvent avoir rompu la membrane en pratiquant des sports ou en tombant.

Les médecins sont d’ailleurs soumis au secret professionnel, ajoute le Dr Bernard. «Et là, ce sont de tierces personnes qui font les demandes. Voyons donc, ça n’a pas d’allure!» s’exclame-t-il.

Vania Jimenez, une gynécologue-obstétricienne qui travaille depuis 25 ans dans le milieu très multiethnique de Côte-des-Neiges, dit n’avoir personnellement jamais reçu de demande de certificat de virginité.

Ses collègues qui oeuvrent à la Maison bleue, où l’on suit les grossesses de femmes immigrantes, lui ont indiqué avoir eu deux demandes, en sept ans, de mères qui désiraient s’assurer que leur fille était vierge.

«Évidemment, on a dit non. Éthiquement, ce n’est pas acceptable», dit la Dre Jimenez.

La présidente du Conseil du statut de la femme, Julie Miville-Dechêne, est tout à fait d’accord.

«S’ils émettent ce genre de certificat, les médecins acceptent l’idée qu’une femme peut être jugée sur sa virginité. Ça va totalement à l’encontre de l’égalité hommes-femmes. Il ne faut pas ouvrir la porte à ça.»

Les recommandations des

1- Un médecin devrait s’abstenir de délivrer un certificat de virginité.

2- Des lignes de conduite interdisant cette pratique devraient être définies par le Collège des médecins et diffusées largement.

3- Devant une telle demande de la part des parents, le médecin devrait vérifier la sécurité de la jeune fille et prendre, le cas échéant, des mesures de protection.

4- La demande de certificat cache des problèmes complexes et vastes devant lesquels les différents intervenants sont démunis et sur lesquels devrait s’amorcer une réflexion sociale.

Reconstruire l’hymen

Chaque année, des jeunes femmes, au Québec comme ailleurs, passent sur la table d’opération pour une chirurgie qui n’a rien de médicalement requis: elles veulent faire reconstruire leur hymen.

Au Québec, il n’existe aucune donnée sur le nombre d’hyménoplasties pratiquées par les chirurgiens.

«On n’a pas de chiffres parce qu’on ne rembourse pas cette opération», dit Marc Lortie, porte-parole de la Régie de l’assurance maladie du Québec.

Rien n’empêche une femme d’avoir recours à une clinique privée d’esthétique pour une telle opération, indique cependant M. Lortie.

Un simple appel dans une clinique d’esthétique de la région de Montréal montre d’ailleurs la facilité de la chose. «Pratiquez-vous des hyménoplasties?» avons-nous demandé à la réceptionniste, sans nous identifier comme journaliste. «Bien sûr!» a-t-elle répondu. La chose se pratique «beaucoup», nous dit-elle. Au total, l’opération coûte 2862 $ et nécessite trois rendez-vous avec le chirurgien ou ses assistants.

En France, ce genre d’opération est également courant. Le Monde rapportait en juin dernier que des jeunes femmes se présentaient «une à trois fois par semaine» à l’Institut européen de chirurgie esthétique pour une hyménoplastie.

«Actuellement, c’est la période de l’hyménoplastie parce que c’est la saison des mariages. Fin juillet, ça va s’arrêter», disait l’un des médecins interviewés.

L’opération dure de 20 à 30 minutes et a lieu généralement peu avant le mariage afin que la plaie saigne sur les draps.

Un enjeu en Europe

Le cas belge

Un sondage réalisé en 2007 en Belgique par le Groupement des gynécologues obstétriciens de langue française de Belgique nous fournit un aperçu de la fréquence à laquelle on demande aux médecins de produire des certificats de virginité dans ce pays.

Sur les 800 questionnaires envoyés, 254 médecins de la partie francophone de la Belgique ont répondu au sondage. Ils ont indiqué qu’en 2007, 310 demandes de certificat leur avaient été adressées. On dénombrait également  238 demandes de réfection d’hymen, une opération de chirurgie plastique qui vise à «recréer» un faux hymen.

Le Sénat belge étudie actuellement un projet de loi pour interdire la production de tels documents. Dans ceux qui accompagnent le projet de loi, on mentionne que cette pratique émane d’une interprétation abusive d’un article de la loi algérienne, qui prévoit que les conjoints doivent fournir un certificat médical avant le mariage.

Le cas français

Le Conseil national de l’ordre des médecins, en France, a recommandé à ses membres de ne pas délivrer de tels certificats. On estime que la pratique est «contraire à la dignité de la femme». On ajoute que les médecins ne sont pas là «pour aider à perpétuer une tradition d’un autre âge».

En juillet dernier, le magazine Le Point publiait le témoignage – anonyme – d’une médecin pratiquant dans une cité française qui racontait avoir été pratiquement séquestrée dans un appartement lors d’une visite à domicile où des membres de la famille lui demandaient de produire un certificat de virginité pour une de leurs filles.

«Sur place, raconte-t-elle, j’ai compris que les personnes présentes attendaient de moi que je délivre un certificat de virginité pour la future mariée.»

Forums de discussion

La question des certificats de virginité est débattue ouvertement sur les forums de discussion français, canadiens ou maghrébins.

«Je me marie dans quelques semaines. Ma mère me parle de certificat de virginité. J’hésite», confie une internaute, sur le forum Yahiladies, destiné aux femmes maghrébines.

«C’est une atteinte à la dignité humaine», lui répond une autre internaute. «Je trouve ça stupide. Tout ça est entre Allah et ton époux», dit une autre.

Parfois, certains appels à l’aide sont déchirants. Comme celui de cette jeune femme originaire de Lyon:

«Je recherche un médecin qui accepterait de me délivrer un certificat de virginité. Je suis avec mon copain depuis trois ans, on se marie en juin et à ma grande surprise, ma famille me demande un certificat de virginité.»

«Je connais un médecin, si tu veux. Je suis prête à t’aider», lui répond une internaute.

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