Comment deux enfants canadiens ont découvert que leurs parents étaient des espions russes


L’espionnage est un métier dangereux ! Quand un couple décide de prendre cette voix avec leur famille, les enfants n’ont pas accès au secret qui pèsent sur leur épaule. C’est triste de voir tout ce que l’on peut faire pour espionner d’autres pays sans penser aux conséquences pour les enfants
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Comment deux enfants canadiens ont découvert que leurs parents étaient des espions russes

 

Les espions Andrey Bezrukov et Yelena Vavilova, plus connus sous le nom de Donald Heathfield et Tracey Foley (via Wikimédia).

Les espions Andrey Bezrukov et Yelena Vavilova, plus connus sous le nom de Donald Heathfield et Tracey Foley (via Wikimédia).

Repéré par Vincent Manilève

L’histoire de Tim et Alex Foley ressemble à de la fiction, et pourtant…

Dans la série The Americans, qui prend place en pleine guerre froide dans les années 1980, deux agents du KGB se font passer pour des citoyens américains tout à fait normaux et élèvent leurs enfants selon les codes du «rêve américain». Ce scénario, plein de rebondissements, trouve un écho particulier dans la réalité aujourd’hui avec l’histoire de jeunes Américains, Tim et Alex Foley.

Dans un long papier du Guardian, ils racontent comment ils ont découvert, une fois adulte, que leurs parents leur ont caché toute leur vie leur véritable identité: Donald Heathfield et Tracey Foley n’étaient pas vraiment consultant et agent immobilière, mais des espions russes au service de Vladimir Poutine.

Un soir de juin 2010, alors que Tim et Alex avaient respectivement 20 et 16 ans, une équipe du FBI a débarqué dans la maison familiale pour arrêter leurs parents.

«Non seulement leurs parents étaient bien des espions travaillant pour la Russie, mais ils étaient aussi russes. La femme et l’homme que les enfants connaissaient comme Papa et Maman étaient bien leurs parents, mais leur nom n’étaient pas Donald Heathfield et Tracey Foley. Ils s’agissaient de Canadiens morts il y a bien longtemps alors qu’ils étaient enfants: leur identité a été volée et adoptée par les parents des garçons.»

Ils s’appellent en réalité Andrei Bezrukov et Elena Vavilova et appartiennent au programme des «illégaux» lancé pendant l’ère de l’Union soviétique par le KGB, repris depuis par le SVR et démentelé en 2010.

«Je n’ai aucun attachement à la Russie, je ne parle pas la langue»

Leur mère, alors incarcérée et en attente de son procès avec leur père, va leur dire alors de partir vers la Russie, où des «amis» les attendent. À Moscou, on leur explique que tout ce qu’on leur a dit aux Etats-Unis est vrai, on leur fait visiter la ville et de la famille (des cousins, un oncle et une grand-mère) sont passé les voir. Alex, qui avait 16 ans, va alors traverser ce qu’il appelle une «crise d’identité typique du lycéen». Pendant des années, il va se demander s’il se sentait trahi par ses parents et s’il les détestait. Une crise qui l’a suivi son frère et lui depuis: ils sont devenus Alexander et Timofei Vavilov malgré eux et ont perdu leur nationalité canadienne, qu’ils essayent de récupérer.

«J’ai vécu pendant 20 ans en croyant que j’étais canadien et je pense toujours que je le suis, rien ne pourra changer cela, a affirmé Tim dans une lettre adressée au tribunal de Toronto. Je n’ai aucun attachement à la Russie, je ne parle pas la langue, je ne connais pas beaucoup d’amis là-bas, je n’ai pas vécu là-bas pendant longtemps et je ne veux pas vivre là-bas.»

Depuis six ans et la découverte de ce grand secret, les parents ont été expulsés vers la Russie, qui les a récompensés pour leurs services.

«Je suis ravi qu’ils aient eu une cause dans laquelle ils croyaient fermement, mais leurs choix signifiaient que je ne pouvais pas avoir de lien avec le pays qui les a poussé à risquer leur vie, explique Alex. J’aurais aimé que le monde ne me punisse pas pour leurs choix et leurs actions.»

Malgré tout, le jeune homme a fini par se convaincre que, quels que soient les secrets de ses parents, ces derniers l’ont toujours élevé avec amour

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Le Saviez-Vous ►Pendant la Guerre Froide, les Etats-Unis ont planifié de bombarder la Lune


Ce que peut faire l’humiliation envers un pays en cas d’échec. Imaginez si le plan d’envoyer un missile sur la lune dans le but de montrer sa supériorité aurait pu devenir une réalité ? C’est à se demander si un jour, il y aurait un fou qui pèserait sur le bouton rouge et provoquerait un désastre sans précédent qui affecterait le monde entier
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Pendant la Guerre Froide, les Etats-Unis ont planifié de bombarder la Lune

 

« Voyage dans la Lune », de Méliès, 1902 (capture d’écran)

En 1957, en pleine Guerre Froide, l’URSS a un coup d’avance sur les Etats-Unis dans la conquête de l’espace. Elle vient d’envoyer le premier satellite en orbite autour de la Terre, le fameux Spoutnik. Blessés dans leur orgueil et inquiets de perdre cette course de vitesse, les Etats-Unis adoptent en 1958 la loi qui met sur pieds la NASA, l’agence spatiale civile américaine.

Cette époque où la conquête de l’espace faisait fantasmer coïncide avec l’âge atomique. Mais le discours gouvernementale des Etats-Unis est à l’apaisement en la matière. Hiroshima étant passé par-là, le nucléaire n’est plus considéré pour sa force de frappe, mais pour la formidable source d’énergie qu’il pourrait constituer.

Pourtant, dès 1958, le gouvernement américain lance un plan top secret pour bombarder la Lune. L’objectif, d’après Priceonomics, qui relate cette histoire, était de provoquer une explosion tellement considérable qu’elle serait visible de la Terre. Cela devait permettre de redonner confiance dans leur gouvernement aux citoyens Américains minés par le succès de Spoutnik, et d’impressionner les Soviétiques.

Le physicien Léonard Reiffel, qui était en charge de ce projet (nom de code: A-119), a été interrogé en 2012 par CNN, alors qu’il avait 85 ans. Il explique ainsi le contexte dans lequel a été élaborée cette mission:

«Les gens étaient très inquiets à cause de Spoutnik et des très remarquables exploits de l’Union Soviétique à cette époque, et en comparaison, les Etats-Unis craignaient d’avoir l’air minables. C’était donc un concept qui visait en quelque sorte à convaincre les gens que les Etats-Unis étaient capables de maintenir un effet dissuasif mutuel, et d’éviter ainsi une énorme déflagration sur Terre».

D’après lui, il y avait également des raisons «militaires et politiques» à ce projet:

«il y avaient des discussions pour faire de la Lune un champ de bataille en surplomb», depuis lequel les Etats-Unis pourraient envoyer des missiles, a-t-il déclaré à CNN.

Un plan précis, qui semble tout droit sorti de l’imaginaire de Méliès, croisé avec le pessimisme nucléaire de Stanley Kubrick, est échafaudé: les scientifiques prévoient de viser la face cachée de la Lune, pour que la poussière projetée par la détonation soit éclairée par le soleil, et gagne ainsi en visibilité depuis la Terre, en créant un contraste.

Finalement, le plan des chercheurs et du gouvernement fut abandonné en janvier 1959. Les risques estimés sur l’effet d’une telle initiative sur la population (allait-elle l’approuver ou non?), et les doutes sur les capacités du missile à réellement atteindre sa cible (n’aillait-il pas retomber sur Terre en cas d’échec?), en ont finalement eu raison. De plus, Leonard Reiffel plaçait de grands espoirs dans la colonisation de la Lune, et craignait que la radioactivité à sa surface ne complique la tâche. Jacques Cheminade, qui prévoyait pendant la campagne présidentielle de 2012 l’industrialisation de la Lune, peut lui être redevable.

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Le Saviez-Vous ► 10 avions abattus en vol qui ont marqué l’histoire


L’écrasement de l’avion de Malaysia Airlines abattu en plein ciel, cette semaine, est un acte incompréhensible issu de résultats de conflits entre pays. Dans l’histoire de l’aviation, il y a malheureusement d’autres victimes qui ont connu le même sort.
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10 avions abattus en vol qui ont marqué l’histoire

 

Diverses tragédies aériennes ont marqué l’histoire. Erreurs de pilotage, bavures militaires, attaques en règle : voici 10 cas où des vols commerciaux ont été abattus en plein vol par des missiles.


1) 1955
Vol 402 El Al Flight
Vienne (Autriche) – Tel-Aviv (Israël)
58 morts

Avec la guerre froide en toile de fond, le 27 juillet 1955, le vol 402 El Al dévie par erreur de sa route et est abattu par deux chasseurs bulgares. Les 58 personnes à bord meurent toutes dans l’attaque. Photo : Wikipédia


2) 1962
Vol 902 Aeroflot
Irkoutsk (Russie) – Omsk (Russie)
84 morts

Le vol 902 a été abattu accidentellement par un missile sol-air lors d’un exercice de défense aérienne. L’avion a perdu le contrôle et s’est écrasé dans une forêt près de Krasnoïarsk, en Sibérie. Les 84 personnes à bord ont perdu la vie.


3) 1973
Vol 114 de Libyan Airlines
Tripoli (Libye)/ Benghazi (Libye) – Le Caire (Égypte)
108 morts

Après une escale à Benghazi, le Boeing 727 doit se rendre au Caire. Mais en raison de mauvaises conditions météorologiques et d’une panne de radar, il dévie dans l’espace aérien israélien. Il est alors intercepté par des avions de combat israéliens, qui lui lancent des avertissements.

Ces derniers ont été ignorés et lorsque l’avion a tenté de rebrousser chemin vers Le Caire, l’avion a été abattu, les militaires croyant qu’il tentait de s’échapper. Après une tentative d’atterrissage d’urgence dans le désert, l’appareil s’est enflammé. Cinq des 113 personnes à bord ont survécu.


4) 1978/1979
Vols 825 et 827 d’Air Rhodesia
Kariba (Zimbabwe) – Salisbury (Zimbabwe)
97 morts

Le 3 septembre 1978, l’armée révolutionnaire du Zimbabwe (ZIPRA) lance un missile sur le vol 825 d’Air Rhodesia. Des 56 passagers, 18 survivent à l’atterrissage d’urgence, mais 10 sont ensuite tués par les militants du ZIPRA. Un peu plus de 5 mois plus tard, la ZIPRA lance un nouveau missile et frappe le vol 827 de la même compagnie. Les 55 passagers et 4 membres de l’équipage sont tués. Photo : Clinton Groves, Wikipédia


5) 1980
Vol 870 Itavia
Bologne (Italie) – Palerme (Italie)
81 morts

Le 27 juin 1980, le vol 870 d’Itavia s’est écrasé en mer Tyrrhénienne. Un certain mystère plane toujours autour de la cause réelle de l’écrasement de l’avion. Mais en 2013, deux jugements en responsabilité civile de la Cour de cassation italienne ont lié l’explosion de l’appareil à un missile air-air. La nationalité de l’avion de chasse qui l’aurait lancé n’a toutefois pas été identifiée dans le cadre de ce jugement. Photo : Luca Ghedini, Wikipedia


6) 1983
Vol 007 Korean Airlines
New York, Anchorage (États-Unis) / Séoul (Corée du Sud)
269 morts

Le 1er septembre 1983, après une erreur de navigation de l’équipage, le vol 007 de Korean Airlines est abattu par un chasseur de l’URSS près de l’île russe de Sakhaline. Les 269 personnes à bord perdent la vie, dont le membre du Congrès américain Larry McDonald. Photo : Michel Gilliand, Wikipédia


7) 1988 
Vol 655 Iran Air
Bandar Abbas (Iran) – Dubai (EUA)
290 morts

C’est vers la fin de la guerre Iran-Irak que l’Airbus A300 est abattu par deux missiles surface-air lancés par un navire de la marine américaine, le USS Vincennes, qui l’a confondu avec un avion de chasse F-14. Téhéran a obtenu un dédommagement des États-Unis.


8) 1993
3 vols de Transair Georgia
Adler (Russie) – Soukhoumi (Géorgie) – Tbilisi (Géorgie)
136 morts

Les 21, 22 et 23 septembre 1993, trois appareils de Transair Georgia sont touchés par des missiles lancés par des rebelles en Abkhazie, région séparatiste de la Géorgie. Au total, 136 personnes meurent dans ces attaques.

Le premier appareil s’abîme dans la mer Noire : les 22 passagers et 5 membres de l’équipage meurent. Le deuxième appareil s’écrase sur la piste de l’aéroport de Sukhumi après avoir été touché au moment où il tentait de se poser : 108 des 132 passagers perdent la vie. Le troisième appareil a été touché par un mortier alors que les passagers montaient à bord. Un membre de l’équipage est mort.


9) 1998
Vol des Lignes aériennes congolaises
Kindu (RDC) – Kinshasa
41 morts

Le 10 octobre 1998, un Boeing 727 des Lignes aériennes congolaises s’est écrasé dans la jungle après avoir été frappé par un missile par les forces rebelles. Les 41 personnes à bord sont mortes.


10) 2001
Vol 1812 de Siberian Airlines
Tel-Aviv (Israël) – Novosibirsk (Russie)
78 morts

Un vol de la Siberian Airlines reliant Tel-Aviv à Novosibirsk est touché par un missile de l’armée ukrainienne lors d’un exercice militaire visant à abattre des drones. Leonid Kuchma, président ukrainien à l’époque, avait qualifié l’affaire de « tragique coïncidence ». Au total, les 66 passagers et 12 membres de l’équipage sont morts lors de l’événement. Photo : Reuters/Dima Korotayev

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ÉTATS-UNIS Les ovnis de la mythique Zone 51 n’étaient que des avions-espions


Les secrets.. Plus il y a des secrets, plus il y a des spéculations. C’est ce qui est probablement arrivé avec la Zone 51 qui a donné des idées de films de science fiction sur les OVNI. Mais la réalité serait juste une affaire d’espionnage
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ÉTATS-UNIS Les ovnis de la mythique Zone 51 n’étaient que des avions-espions

zone 51 ovnis

PHOTO AERIAL IMAGES / SOVINFORMSPUTNIK

La Zone 51 a servi aux tests du fameux avion-espion de la Guerre froide.

WASHINGTON – Les apparitions d’ovnis dans le ciel du Nevada, à l’origine de la mythologie entourant la mystérieuse Zone 51, n’étaient en fait que des avions-espions U-2 testés sur cette base ultra-secrète, a révélé la CIA.

Les adeptes des théories de la conspiration vont être déçus et le fantasme alimenté par Hollywood du camouflage de l’existence d’extra-terrestres par le gouvernement américain en prend un coup: la Zone 51 a servi aux tests du fameux avion-espion de la Guerre froide.

Un rapport lève le voile

C’est un rapport officiel sur l’histoire du programme U-2 entre 1954 et 1974 rédigé par deux historiens de la CIA et récemment déclassifié qui lève le voile.

Tout au long des 400 pages de ce rapport, pas une mention de l’extra-terrestre de Roswell, dont l’ovni se serait écrasé au Nouveau-Mexique en 1947 et qui, selon la légende, aurait été ensuite caché et étudié dans la Zone 51.

En revanche, cette parcelle de désert du Mojave d’une vingtaine de kilomètres de long située au nord-ouest de Las Vegas est présentée comme le berceau de l’histoire de l’appareil de Gary Powers, le pilote abattu au-dessus de l’Union soviétique en 1960.

C’est en survolant ce territoire à bord d’un petit avion Beechcraft qu’un responsable de la CIA, Richard Bissell, avait repéré en avril 1955 ce qui ressemblait à une piste d’atterrissage située sur un lac salé appelé Groom Lake.

Le terrain était situé au nord-est d’une zone appartenant à un terrain d’expérimentation de la Commission à l’énergie atomique américaine (AEC), comme le montre une carte de la région dévoilée par la CIA.

Ce n’est pas la première fois que l’agence de renseignement reconnaît l’existence de la Zone 51. Dans un document déclassifié et mis en ligne sur Internet en octobre 2012, un mémorandum datant de 1967 rédigé par le directeur de la CIA de l’époque, Richard Helms, évoque le déploiement depuis la Zone 51 de trois avions-espions au Japon pour des missions au-dessus du Vietnam.

«Comme un objet enflammé»

Dès le début des vols d’essais et d’entraînement en juillet 1955, «la haute altitude du U-2 a rapidement mené à un effet secondaire inattendu: l’augmentation phénoménale des signalements d’objets volants non-identifiés (Ovnis)», relatent les auteurs de la CIA.

À l’époque, les appareils commerciaux volaient à une hauteur de 3000 à 6000 mètres. Les U-2 volaient eux à plus de 20 000 mètres.

«De tels signalements étaient très fréquents en début de soirée de la part de pilotes commerciaux volant d’est en ouest». Le soleil était alors bas sur l’horizon, leur appareil étant «dans l’ombre».

Si un U-2 volait dans les environs à haute altitude, le soleil se reflétait sur ses ailes argentées, ce qui «apparaissait pour le pilote commercial, 12 000 mètres plus bas, comme un objet enflammé», justifient-ils. Ce phénomène pouvait également être constaté du sol.

«À cette époque, personne ne soupçonnait que le vol habité était possible à 20 000 mètres, donc personne n’envisageait de voir un objet si haut dans le ciel», expliquent-ils.

En raison du caractère ultra-secret du programme U-2, les enquêteurs de l’Air Force chargés d’enquêter sur les signalements d’ovnis «ne pouvaient répondre à ceux qui leur écrivaient la vraie raison» de ces phénomènes, justifient les deux historiens.

Dans la Zone 51 même, la sécurité assurée par la CIA était draconienne afin de préserver le secret entourant les U-2, comme elle le sera plus tard pour les avions furtifs testés sur la base de Nellis toute proche.

«Pour ne pas éveiller l’attention», écrivent les auteurs, les employés de Lockheed, le constructeur de l’U2, étaient ainsi convoyés sur la Zone 51 depuis leur usine de Burbank, en Californie, le lundi matin et rentraient chez eux le vendredi soir. Aux heures où le trafic aérien était le plus dense.

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DES BUNKERS DATANT DE LA GUERRE FROIDE POUR PROTÉGER LES CHAUVES-SOURIS


Depuis plusieurs années, les chauves-souris subissent des pertes considérables a cause d’une maladie causée par un champignon dans leur environnement. Durant la Guerre Froide, l’armée avait construit des bunkers qui aujourd’hui, pourrait aider a protégé les chauves-souris ..
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DES BUNKERS DATANT DE LA GUERRE FROIDE POUR PROTÉGER LES CHAUVES-SOURIS

 

– Bat / Possumgirl via Flickr CC License by –

Une base militaire américaine secrète a été transformée en réserve naturelle et permet de protéger les mammifères volants d’une maladie qui les décime.

Par Daphnée Denis

Aux Etats-Unis, l’une des conséquences inattendues de la Guerre Froide est l’existence de refuges pour chauves-souris: la base aérienne de Loring, dans le Maine, est aujourd’hui une réserve naturelle où 2 des 43 bunkers servent à protéger les mammifères volants du syndrome du nez blanc, une maladie qui les décime depuis 2006.

D’abord détecté dans une grotte près de New York, le syndrome du nez blanc attaque les chauves-souris qui sont en train d’hiberner. On estime que 6,7 millions d’entre elles sont mortes dans les grottes où elles passaient l’hiver, marquées d’un museau blanc, caractéristique du champignon qui les prend pour cible.

 

Une fois qu’un animal l’a attrapé, toute une colonie peut être contaminée et mourir: «une catastrophe qui laisse présager l’extinction de plusieurs espèces dans la région», résume Notre Planète. Plusieurs scientifiques parlent de la crise animale la plus grave qui ait jamais eu lieu aux Etats-Unis.

Pour protéger les différentes espèces, des chercheurs américains ont donc décidé d’utiliser le site militaire du Maine, la base aérienne la plus proche de Moscou à l’époque de la Guerre Froide et un lieu stratégique pour les forces américaines, qui en dissimulaient l’existence. Fermée en 1994, cette base est ensuite devenue l’Arostook National Wildlife Refuge, une réserve pour les bêtes sauvages.

En observant les bunkers recouverts d’herbe, certains scientifiques se sont aperçus que ceux-ci pouvaient faire plus que simplement servir de nids d’oiseau. Etant donné l’effet dévastateur du syndrome du nez blanc, ces anciens forts de défense sont apparus comme l’endroit idéal pour s’assurer que les chauves-souris puissent hiberner dans un environnement stérile.

«L’un des problèmes du syndrome est que le champignon reste dans un lieu pour une période de temps inconnue et n’a pas forcément besoin de chauves-souris pour se développer», a expliqué à la BBC Ann Froschauer, une biologiste spécialiste des espèces en danger. «S’il n’y a pas de chauves-souris, le champignon revient à sa fonction naturelle dans le sol, en dégradant la matière organique par exemple. Après, si de nouvelles chauves-souris arrivent dans la zone en question, elles y sont toujours exposées.»

Les scientifiques ne peuvent pas stériliser l’environnement de grottes naturelles, où les champignons apparaissent naturellement. En revanche, dans une «structure humaine», Froschauer remarque qu’on peut «faire un grand ménage».

Reste que cette solution ne peut pas sauver toutes les chauves-souris d’Amérique, d’autant qu’il est particulièrement difficile de recréer un environnement favorable à l’hibernation. Pour Froschauer, nous ne verrons jamais plus autant de chauves-souris qu’avant l’apparition du syndrome du nez blanc. 

D.D.

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