Le Saviez-Vous ► La torture est-elle vraiment efficace pour soutirer des informations ?


La torture utilisée comme technique d’interrogatoire est immorale. En plus, il s’avère inefficace. Utilisée depuis des siècles, les personnes sous la torture vont avouer n’importe quoi pour arrêter le supplice. La discussion, créer des liens avec la personne interrogée est plus efficace que la torture.
Nuage


La torture est-elle vraiment efficace pour soutirer des informations ?


Crédits : U.S. Air Force photo / Sgt. Michael R. Holzworth

La torture peut paraître historiquement aussi vieille que l’idée d’interrogatoire et aujourd’hui encore certains souhaitent son retour, même s’il semble y avoir aujourd’hui un consensus de la part des experts du sujet sur son inefficacité…

LE DÉBAT SUR LA TORTURE RELANCÉ PAR TRUMP

En Janvier dernier (2017 ndlr), le président américain Donald Trump annonçait publiquement qu’il était possible qu’il remette la torture à l’ordre du jour car il s’agissait d’une technique qui permettait de « garder le pays en sécurité. Une annonce qui a fait réagir et qui a surtout montré de façon claire et nette qu’un vrai consensus existait sur l’inefficacité de la torture. Comme l’ont rappelé certains experts dans le quotidien britannique The Guardian, tous les témoignages des personnes ayant appliqué la torture d’une façon ou d’une autre assure plus tard que les suspects interrogés donnent tous les noms qui leur viennent à l’esprit dans le seul but d’arrêter la souffrance.

Kang Kek Lew est un ancien Khmer Rouge qui aurait torturé près de 12 000 personnes durant sa carrière. Lors de son jugement, il a révélé que certains assuraient être des agents à la fois du KGB et de la CIA alors que d’autres donnaient tous les noms qui leur venaient à l’esprit, un agent de la CIA assurant même que le Colonel Sanders (fondateur des restaurants KFC) figurait parmi ses supérieurs. Un psychiatre à Londres raconte également l’histoire de ce jeune Tamil, ancien membre des Tamil Tigers qui opéraient au Sri Lanka. Tentant de fuir le pays, il se retrouve dans un camp sur la frontière sri-lankaise où il est torturé dans le but de révéler le nom des autres membres de l’organisation qui n’ont pas encore été découverts. Le jeune homme finit par montrer du doigt les premières personnes qu’il voit. Ces visages le hantent encore aujourd’hui. Pourtant, une idée commune semble persister : la torture semble aussi vieille que l’interrogation en elle-même, il doit donc y avoir un fond d’efficacité dans cette technique.

Durant une manifestation à Washington aux Etats-Unis


L’INQUISITION ET LA CHASSE AUX SORCIÈRES

Daniel P. Mannix, un journaliste et écrivain, est un jour tombé sur une histoire surprenante dans les archives du Duc de Brunswick en Allemagne en pleine inquisition. Alors que la chasse aux sorcières battait son plein, deux jésuites sont invités par le Duc pour obtenir des informations de la part des suspectes accusées de sorcellerie. Seulement, tous les suspects ont été découverts à la suite d’interrogatoires.

Le Duc doute de l’efficacité de la technique et assiste à une séance de torture où une supposée sorcière doit confirmer si oui ou non, deux de ses connaissances sont des sorciers usant de magie noire. Elle finit par révéler qu’ils sont bien sorciers et qu’elle les a vu se changer en chèvre, en loup et en d’autres animaux. Certaines sorcières ont même eu des enfants d’eux. Ces nouveaux nés avaient des visages de grenouille et des jambes d’araignées.

Une prison durant l’inquisition espagnole

DE L’INEFFICACITÉ DE LA TORTURE

L’un de ces jésuites était Friedrich Spee qui publia en 1631 un livre intitule Cautio Criminalis qui dénonçait ces techniques en connaissance de cause et permis de mettre fin à l’inquisition. Il devint un ouvrage de référence figurant dans de nombreux traités depuis son écriture, et est surement la raison pour laquelle cette pratique est interdite encore aujourd’hui dans de nombreux pays.

Une étude datant de 2014 publiée dans la revue Applied Cognitive Psychology a recueilli l’expérience de plus de 150 interrogateurs et a découvert que «

les techniques qui consistent à créer une relation avec les personnes interrogées étaient utilisées plus souvent et été perçues comme étant plus efficaces dans toutes les situations (…), particulièrement en comparaison aux techniques plus frontales ».

Une autre étude publiée dans le même journal s’est concentrée sur les personnes interrogées et a découvert que

les « détenus avaient plus de chance de révéler des informations utiles et plus tôt dans l’interrogatoire lorsqu’une relation était établie ».

 L’un de ces rapports a été écrit par un comité restreint ayant eu accès à des centaines d’interrogatoires classifiés par la CIA a conclu que

« l’usage par la CIA de techniques d’interrogatoires avancées n’est pas efficace pour obtenir des informations ou pour obtenir la coopération de détenus (…) de nombreux suspects ont par le passé inventé des informations. »

Si eux-mêmes le disent…

https://dailygeekshow.com/

Guantanamo, prison bientôt gériatrique


Guantanamo, là ou des gens sont emprisonnés sans inculpation, ni jugement. Il semble que cette prison, appartenant aux États-Unis, aille rester encore en fonction pendant 25 ans. En attendant, cette prison s’est modernisé pour répondre aux besoins des prisonniers qui ne sont plus tout jeune
Nuage

 

Guantanamo, prison bientôt gériatrique

 

Guantanamo, prison bientôt gériatrique

AFP

Centre médical dédié, salles de gym, salle d’opération: l’armée américaine a modernisé le centre de détention de Guantanamo pour l’adapter à des prisonniers vieillissants qui ont de grandes chances d’y finir leurs jours, donnant à la célèbre prison controversée des airs de service gériatrique.

Un déambulateur est glissé dans le coin d’une chambre du centre médical flambant neuf que les militaires américains ont fait visiter cette semaine à un petit groupe de journalistes.

Le lit médicalisé ressemble à tous les autres, la chaise roulante et l’équipement médical de la chambre aussi. Seule différence, l’absence de fenêtre, remplacée par une lucarne en verre dépoli, et un grillage en guise de cloison. De l’autre côté du couloir, un fauteuil percé.

Le plus vieux des 40 prisonniers actuellement détenus sur la base militaire de Guantanamo Bay, à la pointe sud-est de l’île de Cuba, a 71 ans. Le plus jeunes a 37 ans et la moyenne d’âge des détenus est de 46 ans.

Les Etats-Unis, qui les accusent d’avoir participé à divers attentats, notamment ceux du 11-Septembre, les considèrent comme trop dangereux pour être libérés et l’un d’eux a été condamné l’an dernier à la détention à perpétuité.

Conscients que ces détenus ne partiront plus, les Etats-Unis ont décidé de pérenniser la prison de Guantanamo et le Pentagone a ordonné au commandant de la force opérationnelle qui la dirige, l’amiral John Ring, de s’assurer qu’elle puisse rester ouverte pendant encore 25 ans.

« On a beaucoup réfléchi à la façon de se préparer à accueillir une population de détenus âgés et aux infrastructures qu’il fallait mettre en place pour le faire en toute sécurité et de façon humaine », explique le capitaine Anne Leanos, porte-parole du centre de détention.

Avec un budget de 12 millions de dollars, une annexe de la prison a été transformée en hôpital de campagne dernier cri avec une salle d’opération et une salle de radiologie équipée d’un scanner IRM, ainsi qu’une salle d’urgence et de soins intensifs de trois lits.

Pour faire tourner cette clinique, l’armée déploie pour des rotations de 6 à 9 mois trois médecins, un assistant thérapeute, trois psychiatres et 11 infirmières, explique le médecin-chef de l’établissement, dont l’identité n’est pas révélée pour des raisons de sécurité.

Le centre médical qui a ouvert en mars 2018 est désert ce jour-là, mais le médecin-chef l’assure, il est opérationnel.

Aucun détenu n’a aujourd’hui besoin d’une chaise roulante, mais tout est prévu si le besoin survient: le centre médical est équipé de rampes d’accès.

Les patients souffrent de maladies fréquentes à leur âge: diabète, hypertension, maladies gastro-intestinales, troubles moteurs, explique le médecin militaire.

Au premier étage, le service psychiatrique est équipé de deux cellules converties en chambres de consultation. Une troisième cellule, entièrement vide, est capitonnée: c’est la chambre d’isolement où l’on place temporairement les détenus victimes d’une crise psychotique.

Comme les autres militaires déployés à Guantanamo, les psychiatres de la prison ne restent en général que 9 à 12 mois sur place, ce qui limite la portée de leurs interactions avec les détenus.

Depuis l’ouverture de la prison de Guantanamo en 2002, 9 détenus sont morts sur place, dont 7 se sont suicidés. Un prisonnier a succombé à un cancer et un autre à une crise cardiaque.

Aucune information n’est donnée sur l’état de santé de chaque détenu mais les journalistes présents apprennent au détour d’une phrase qu’« un prisonnier modèle observe en ce moment un jeûne non religieux », l’euphémisme choisi par les responsables de la prison pour les grèves de la faim que les prisonniers observent régulièrement en signe de protestation.

La majorité des détenus à Guantanamo n’ont jamais été inculpés ni jugés. Et, même si de tels actes sont plus rares, certains se rebellent encore.

Ainsi, un prisonnier est sous le coup de mesures disciplinaires à l’issue d’un incident avec les gardiens, indique l’amiral John Ring.

« Beaucoup de ces messieurs sont encore en guerre avec les Etats-Unis », explique-t-il. « Ils poursuivent la guerre par le biais de ces petits actes de résistance. »

17/10/2018 17:20:27 –          Base américaine de Guantanamo (Cuba) (AFP) –    

https://www.lepoint.fr

Torture: «Nous avons franchi la limite», admettent les États-Unis


Quand on prône les droits et liberté de l’homme, on se doit de faire des efforts pour diminuer voir disparaitre les tortures et tout abus dans son propre pays. Guantánamo est toujours ouvert, la violence policière contre les minorités sont toujours présentes en 2014.
Nuage

 

Torture: «Nous avons franchi la limite», admettent les États-Unis

 

Les membres du Comité ont soumis la délégation... (PHOTO MLADEN ANTONOV, ARCHIVES AFP)

 

Les membres du Comité ont soumis la délégation à un flot de questions sur la façon dont leur pays agissait pour corriger ces abus, la pressant notamment d’expliquer pourquoi la prison de Guantánamo était toujours ouverte.

PHOTO MLADEN ANTONOV, ARCHIVES AFP

 

Les États-Unis ont reconnu une nouvelle fois mercredi «avoir franchi la limite» pendant la «guerre contre la terreur» dans une audition à Genève devant le Comité de l’ONU contre la torture.

«Les États-Unis sont fiers de leur rôle pour le respect, la promotion et la défense des droits de l’homme et de la primauté de la loi à la fois chez eux et dans le monde», a assuré la conseil juridique par intérim du gouvernement américain, Mary McLeod devant les dix membres du Comité sur la torture à Genève.

«Mais après les attaques du 11-Septembre, de façon regrettable, nous ne nous en sommes pas toujours tenus à nos propres valeurs», a-t-elle dit.

«Nous avons franchi la limite et nous en assumons la responsabilité», a-t-elle ajouté, citant les propos du président Barack Obama.

Mme McLeod fait partie d’une délégation d’une trentaine de hauts fonctionnaires américains venus à Genève pour répondre pendant deux jours aux questions du Comité, qui examine le cas des États-Unis pour la première fois depuis 2006.

Après l’élection du président Obama, Washington a admis que la «guerre contre la terreur» initiée par le président Georges W. Bush avait conduit à certains abus.

«Nous admettons qu’aucune nation n’est parfaite, y compris la nôtre», a dit Keith Harper, l’ambassadeur des États-Unis auprès du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève.

Les membres du Comité ont soumis la délégation à un flot de questions sur la façon dont leur pays agissait pour corriger ces abus, la pressant notamment d’expliquer pourquoi la prison de Guantánamo était toujours ouverte, avec de nombreux prisonniers détenus sans charges ni jugement et lui demandant quand Washington comptait la fermer.

Ils ont aussi interpellé la délégation sur les conditions de détention de ces prisonniers ou sur l’absence de compensations pour les victimes des abus commis par des soldats américains dans la prison irakienne d’Abou Ghraib au début des années 2000.

Au-delà des abus liés à la «guerre contre la terreur», des questions ont été posées sur la détention en nombre d’immigrants illégaux, dont des mineurs, qui ne sont pas des criminels.

Les violences policières contre les minorités ont aussi été dénoncées, avec le cas du jeune Michael Brown, âgé de 18 ans, tué par un policier à Fergusson dans le Missouri en août. Son père est à Genève pour témoigner auprès d’ONG en parallèle à l’audition au Comité.

Ce dernier rendra publiques ses conclusions le 28 novembre

http://www.lapresse.ca

Vidéo: Gavage à la façon Guantanamo


J’ai vue ce genre de gavage dans un film historique sur le combat du droit de vote aux femmes justement aux USA Les femmes qui se sont battues pour ce droit avaient été gaver a peu près de la même façon … Aujourd’hui,  aux États-Unis, ce genre de procédé est interdit alors pour résoudre ce problème, ces prisonniers sont hors du territoire américain ..mais c’est pourtant toujours fait par des américains
Nuage

 

Vidéo: Gavage à la façon Guantanamo

 

Dénonciation - Vidéo: Gavage à la façon Guantanamo

Mos Def subit un gavage à la façon Guantanamo. | Capture d’écran de Y

 

Le rappeur et acteur américain Mos Def a frappé fort avec une vidéo pour dénoncer les pratiques de la prison américaine de Guantanamo, à Cuba.

Elle a d’ailleurs été abondamment reprise sur le web.

Le rappeur Mos Def, rebaptisé Yasiin Bey, s’est d’abord fait connaître dans le monde de la musique avant de se lancer dans une carrière d’acteur ces dernières années, tant dans des séries comme Dexter que dans des films comme la comédie Vidéo sur demande.

C’est toutefois par solidarité avec les détenus musulmans de Guantanamo que Mos Def s’est livré, devant une caméra, au gavage infligé aux prisonniers en grève de la faim. Le résultat est saisissant.

Avertissement: Certaines des images qui suivent ne conviennent pas à tous les publics.

 

http://fr.canoe.ca

Il est indéniable» que les États-Unis ont pratiqué la torture


Quand un pays comme les États-Unis donne des leçons de moralités, et ne montre pas le bon exemple cela donne une mauvaise image aux USA. La torture est un sujet qu’on chuchote, mais qui pourtant sévit encore et sûrement ailleurs dans les pays comme le Canada, la France … Alors qu’on crie haut et fort intégrité et justice …
Nuage

 

Il est indéniable» que les États-Unis ont pratiqué la torture

 

Un détenu de la prison irakienne d'Abou Ghraib... (PHOTO BLOOMBERG NEWS)

Un détenu de la prison irakienne d’Abou Ghraib est maintenu en «position de stress», dans une scène de Ghosts of Abu Ghraib (Les Fantômes d’Abou Ghraib), documentaire de l’Américaine Rory Kennedy.

PHOTO BLOOMBERG NEWS

Agence France-Presse
Washington

«Il est indéniable que les États-Unis se sont engagés dans la pratique de la torture» après les attentats du 11-Septembre et «les plus hauts responsables du pays en portent la responsabilité», conclut un rapport rendu public mardi.

L’étude menée par l’association Constitution Project, qui épingle en premier lieu l’administration de George W. Bush, mais couvre aussi des «actions» prises sous l’ère de Bill Clinton et sous l’actuel gouvernement de Barack Obama, souligne que la torture était «conduite à l’intérieur et à l’extérieur du pays».

Elle conclut que «la torture a eu lieu à plusieurs reprises et à travers un large éventail de lieux» et n’était en aucun cas limitée aux trois détenus soumis à des simulations de noyade dans des prisons de la CIA et aujourd’hui enfermés à Guantanamo (Khaled Cheikh Mohammed, Abou Zoubayda et Abd al-Rahim al-Nachiri).

Le rapport de 577 pages, conduite par une équipe de 11 personnes, accuse les «plus hauts responsables du pays – civils et militaires – de porter une part de responsabilité pour avoir autorisé et contribué au déploiement de la torture».

En premier lieu, les conventions de Genève, «instrument vénérable pour assurer un traitement humain par temps de guerre, ne s’appliquent pas aux membres d’Al-Qaïda ou des talibans en captivité en Afghanistan ou à Guantanamo».

En outre, le président Bush avait autorisé la CIA à utiliser des «techniques brutales» pour un certain nombre de détenus, dans des prisons secrètes créées par la Centrale de renseignement et baptisées «sites noires» en Thaïlande, Pologne, Roumanie et Lituanie.

Après avoir été utilisées à Bagram, en Afghanistan, le secrétaire à la Défense de l’époque, Donald Rumsfeld, avait approuvé «les techniques d’interrogatoire» musclées à Guantanamo, comme les privations de sommeil, les positions de stress, simulations de noyade, la nudité ou des menaces avec des chiens.

Mais «la plupart des tortures perpétrées à Guantanamo, en Afghanistan et en Irak n’ont jamais été explicitement autorisées», relève le rapport.

Les avocats du ministère de la Justice avaient fourni «des conseils juridiques» et les «mémos» rédigés alors pour justifier ces méthodes «constituent une aide potentielle aux régimes répressifs» ailleurs dans le monde.

La tendance s’est inversée, souligne le rapport, avec «la révélation des atrocités d’Abou Ghraib en 2004» en Irak et «la condamnation qui a suivi à l’intérieur et à l’extérieur du pays» accompagnée par un phénomène de «honte parmi les Américains».

http://www.lapresse.ca

Bush et la justice internationale


Une justice internationale a deux vitesse … Ailleurs on a mit sur le piloris Saddam Hussein, Mouammar Kadhafi, pour leur crime, leur tortures, leur dictature alors qu’en Amérique on se refuse d’arrêter celui qui a aussi ordonner la torture, la guerre pour de mauvaise cause, des tueries gratuites
Nuage

Bush et la justice internationale

Chronique - Bush et la justice internationale

Canoe.ca
Jacques Lanctôt

Hier, jeudi 20 octobre, l’ex-président étasunien George W. Bush était invité à prononcer un discours lors d’une conférence économique régionale à Surrey, en Colombie britannique.

Amnistie internationale a demandé au gouvernement canadien d’arrêter et de poursuivre en justice l’ancien président étasunien en raison de sa responsabilité, qu’il a d’ailleurs admise dans ses mémoires, dans des crimes de torture contre des prisonniers, comme la méthode de suffocation ou simulation de noyade (en anglais waterboarding), pratiqués dans des centres secrets de torture en Afghanistan, en Irak et ailleurs dans le monde, dont la base américaine de Guantanamo, un espace territorial que les États-Unis refusent de restituer à Cuba.

«Le Canada est tenu au titre des obligations internationales qui lui incombent d’arrêter et d’engager des poursuites à l’encontre de l’ancien président George W. Bush, au regard de sa responsabilité présumée dans des crimes relevant du droit international, notamment des actes de torture», a déclaré Susan Lee, directrice du programme Amériques d’Amnistie internationale.

L’organisme international, qu’on ne peut certes pas soupçonner de sympathies gauchistes, a fourni au gouvernement d’Ottawa un imposant document de 1000 pages «qui met en évidence de nouveaux éléments de preuve d’actes de torture et d’autres crimes relevant du droit international commis contre les personnes détenues sous la responsabilité de l’armée américaine». Le Canada est signataire de la Convention des Nations unies contre la torture et il a donc le devoir d’agir.

En février dernier, AI avait transmis la même demande à la Suisse avant une visite de George W. Bush dans ce pays. Le gouvernement suisse avait refusé d’adopter une position claire. Mais l’ancien président avait tout de même préféré annuler son voyage, au cas où… Quelle fut la réponse du gouvernement canadien à la demande d’Amnistie internationale ? Par la bouche de son ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration Jason Kenney, il s’est attaqué à la crédibilité du messager, accusant AI d’être «idéologique» et de «choisir soigneusement des cas à exposer». Le même ministre dénonce la «dégénérescence et (la) politisation» d’Amnistie internationale, qui serait en «banqueroute morale».

Mais il est allé plus loin. Il a accusé l’organisme international de ne pas avoir demandé l’arrestation de Fidel Castro lorsqu’il est venu en sol canadien, alors qu’il aurait commis des «arrestations arbitraires, des emprisonnements et de mesures pénales».

Incroyable, vous ne trouvez pas? Mettre sur un même pied d’égalité un cowboy du Texas, un magnat du pétrole, un inculte (il ne savait même pas où se trouvait l’Irak avant d’ordonner son invasion) à qui Dieu parlait à l’occasion et qui a inventé de toutes pièces la présence des fameuses armes de destruction massive en Irak pour pouvoir par la suite envahir ce pays et s’emparer de son pétrole, en tuant des centaines de milliers de personnes, en majorité des civils, et entraînant l’économie mondiale dans sa perte (on estime que cette sale guerre aura coûté plus de 3000 milliards de dollars), et, d’autre part, le dirigeant cubain, une véritable encyclopédie vivante, qui n’a aucun compte bancaire en Suisse, qui a sorti son pays de la misère chronique, de l’analphabétisme, de la dépendance, du banditisme, un petit pays qui, dans des domaines comme la culture, les sports, les sciences, a su rayonner sur toutes les scènes internationales, en dépit du blocus criminel que les États-Unis lui imposent depuis plus de 50 ans.

Pour comprendre l’ampleur des coûts et des désastres que ce blocus a entraînés, imaginez, comme l’explique si bien mon ami Daniel, d’Ameublement Elvis, qu’on vous oblige, vous résidents de Montréal, à aller faire vos emplettes à Québec ou à Val d’Or plutôt que de les faire tout à côté de chez vous… Imaginez aussi que vous ne pouvez pas acheter, pour soigner votre famille, des médicaments ou des appareils médicaux dans des pays qui pourtant n’ont rien à voir avec le système politique qui prévaut à Cuba, pour la simple raison que dans ces médicaments, dans ces appareils médicaux, entrent des composantes fabriquées sous licence étasunienne.

C’est ce même ministre fédéral, Jason Kenney, qui laisse entrer au Québec, en dépit des protestations de l’Assemblée nationale, Abdur Raheem Green et Hamza Tzortzis, deux membres du Islamic Education and Research Academy (IERA) de Grande-Bretagne, dont la mission est de ramener vers Allah les non-musulmans de partout dans le monde.

http://fr.canoe.ca