L’Homme de Denisova vivait au Tibet il y a 160.000 ans, une surprise !


Encore une fois, un fossile trouvé il y a plusieurs années a été entreposé en attendant d’être étudié. Aujourd’hui, les scientifiques ont compris qu’une partie d’une mâchoire appartenait à un adolescent Denisoviens. L’Homme de Denisova serait adapté à l’environnement du Tibet. Il avait donc un gène particulier pour vivre en haute altitude et les habitants actuel du Tibet aurait un peu d’ADN venant de ces hommes Denisoviens. L’Homme de Denisova aurait donc été présent bien avant l’Homo sapien.
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L’Homme de Denisova vivait au Tibet il y a 160.000 ans, une surprise !


Cette robuste mandibule, avec de grandes dents, révèle que l’Homme de Denisova, groupe frère de l’Homme de Néandertal, vivait sur le plateau tibétain il y a 160.000 ans. Elle a été trouvée dans une grotte, à 3.300 m d’altitude. Une véritable surprise pour les chercheurs !

L’Homme de Denisova est une mystérieuse espèce éteinte qui a été identifiée en 2010 grâce à l’analyse de l’ADN ancien d’un petit os de doigt trouvé dans la grotte de Denisova, dans l’Altaï (Russie). L’étude de ce fossile démontre que l’Homme de Denisova était présent non seulement en Sibérie du sud mais aussi en Chine. Ce cousin lointain de l’Homme était donc déjà adapté aux hautes altitudes bien avant l’arrivée de l’homme moderne dans cette région, soulignaient mercredi ces scientifiques dans la revue Nature.

Cette fois-ci, ce n’est pas l’ADN qui a parlé mais ce sont des protéines anciennes qui ont pu être extraites d’une molaire encore présente sur la mâchoire. Une technique nouvelle, développée par l’équipe de Jean-Jacques Hublin à l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste à Leipzig (Allemagne). Jusqu’à présent, les paléoanthropologues ne disposaient que de petits fragments d’ostrouvés à Denisova. Ils ne permettaient pas de savoir à quoi pouvait ressembler cette espèce. C’est pourquoi cette découverte est si importante.

Cette illustration montre la reconstruction virtuelle d'une mandibule trouvée dans la grotte de Baishiya, à Xiahe, dans la province chinoise du Gansu. © Jean-Jacques Hublin, The Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology, AFP

Cette illustration montre la reconstruction virtuelle d’une mandibule trouvée dans la grotte de Baishiya, à Xiahe, dans la province chinoise du Gansu. © Jean-Jacques Hublin, The Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology, AFP

Cet ADN denisovien a subsisté à l’état de trace dans des populations actuelles d’Asie, notamment au Tibet et dans les régions environnantes. Les populations autochtones d’Australie et de Mélanésie sont celles qui en ont conservé le plus.

 « Pour que notre ancêtre Homo sapiens, en chemin pour coloniser l’Australie, ait rencontré ces Denisoviens, il a bien fallu qu’il y en ait ailleurs que dans l’Altaï, probablement dans une grande partie de l’Asie continentale », déclare à l’AFP le paléoanthropologue Jean-Jacques Hublin.

En voilà la preuve matérielle avec la mandibule chinoise. Le fossile provient de la grotte de Baishiya, un sanctuaire bouddhiste à Xiahe, dans la province chinoise du Gansu.

Une découverte importante et extraordinaire

C’est un moine qui a découvert la mandibule en 1980 et qui en a fait don au sixième « Bouddha vivant ». Ensuite transmis à l’université locale de Lanzhou, le fossile a sommeillé un certain temps jusqu’à ce que des chercheurs de l’université décident de l’étudier.

« Un beau matin, alors que j’étais en vacances, j’ai reçu un mail d’une collègue chinoise, Dongju Zhang, qui m’envoyait des photos de la mandibule. J’ai tout de suite vu que c’était quelque chose d’extraordinaire », raconte M. Hublin.

Un adolescent au menton fuyant

C’est un laboratoire de Taïwan qui s’est chargé de dater cette mandibule « extrêmement robuste, avec des dents de très grande taille ». Son propriétaire avait « le menton fuyant ». Elle est recouverte d’une croûte de carbonate, établissant qu’elle avait au minimum 160.000 ans. Cet âge minimal correspond à celui des plus vieux spécimens de la grotte de Denisova.

Une recherche d’ADN ancien sur la mandibule n’a rien donné.

Mais « l’analyse des protéines montre que la mandibule de Xiahe appartient à une population d’hominines proches des Denisoviens de la grotte de Denisova », souligne Frido Welker, de l’Université de Copenhague.

Découverte d'un fossile de l'homme de Denisova. © Simon Malfatto, AFP

Découverte d’un fossile de l’homme de Denisova. © Simon Malfatto, AFP

Les Denisoviens avaient un gène particulier

L’analyse morphologique de la mandibule permet de constater que l’individu partageait des caractéristiques anatomiques de l’Homme de Néandertal et de l’Homme de la grotte de Denisova. D’après ses dents, il s’agissait vraisemblablement d’un adolescent.

Jean-Jacques Hublin se réjouit: « Nous allons pouvoir comparer ce fossile à d’autres spécimens non identifiés des collections chinoises ».

L’extraction d’ADN ancien, sensible aux conditions environnementales, n’a pas fonctionné sur eux mais celle de protéines anciennes pourrait être plus fructueuse.

« Mon hypothèse, c’est qu’une bonne partie des fossiles chinois ou d’Asie de l’Est plus vieux que 50.000 ans et plus récents que 350.000 ans sont probablement des Denisoviens », poursuit-il avec enthousiasme. Avoir des êtres, quand même assez archaïques, qui vivaient sur le plateau tibétain à une telle altitude il y a 160.000 ans, c’est quelque chose que personne n’avait imaginé ».

Ils se sont adaptés à un environnement pauvre en oxygène

La présence d’humains, vivant en haute altitude sur le plateau tibétain il y a environ 30.000 à 40.000 ans, avait déjà été mise en évidence dans une étude publiée dans Science, en août 2018 : 

« Là, c’est quatre fois plus ancien et ce n’est pas un Homo sapiens moderne ! » s’exclame-t-il.

Cela démontre que les Denisoviens se sont adaptés à un environnement pauvre en oxygène et cela, bien avant qu’Homo sapiens n’arrive dans la région. Cela permet de comprendre pourquoi ils avaient un gène particulier pour respirer à haute altitude. Un gène que l’on retrouve d’ailleurs chez les habitants actuels du Tibet et des régions environnantes, qui possèdent un peu d’ADN venant des Denisoviens.

CE QU’IL FAUT RETENIR

  • Une mandibule, trouvée à 3.300 m d’altitude, démontre que l’Homme de Denisova vivait sur le plateau tibétain il y a 160.000 ans.

  • Son analyse morphologique permet d’établir que l’Homme de Néandertal et de l’Homme de la grotte de Denisova partagent des caractéristiques anatomiques.

  • Une découverte d’importance majeure pour savoir à quoi ressemblait cette mystérieuse espèce disparue et découverte en 2010.

  • Cela démontre que les Denisoviens se sont adaptés à un environnement pauvre en oxygène bien avant l’arrivée de l’homme moderne dans cette région.

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Il y a 1 500 ans, cet homme a mangé un serpent venimeux. Mais pourquoi ?


Nos excréments peuvent donner une foule d’information sur notre santé et sur notre alimentation. L’étude des coprolithes (des excréments) a permis de savoir qu’une personne a pu manger à la période préhistorique. Un cas en particulier laisse les scientifiques perplexes. La personne aurait mangé un crotale entier et cru. Pourquoi un serpent venimeux ? Un rite, une cérémonie ou un défi du genre comme on voit aujourd’hui sur les réseaux sociaux ?
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Il y a 1 500 ans, cet homme a mangé un serpent venimeux. Mais pourquoi ?

 

 

Ce croc de serpent, provenant probablement d’un Crotale diamantin de l’Ouest ou d’un mocassin à tête cuivrée, a été conservé dans un coprolite préhistorique.

PHOTOGRAPHIE DE ELANOR SONDERMAN

De Erin Blakemore

Ce mystère est-il la preuve d’un ancien rituel ou d’un défi préhistorique ?

Analyser les coprolithes – les restes de défections humaines – est un travail sale et pour le moins odorant. Mais de temps en temps, cela révèle des choses vraiment surprenantes.

Dans le cas d’un nouvel article paru dans le Journal of Archaeological Science, la surprise a pris la forme du croc d’un serpent venimeux, digéré par une personne avant d’être rejeté dans une grotte sous-marine dans l’actuel Texas il y a environ 1 500 ans.

L’archéologue Elanor Sonderman, qui a découvert le croc dans le cadre de ses études supérieures à la Texas A & M University, n’était pourtant pas à la recherche de cette aiguille dans une botte de foin de selles préhistoriques. Elle souhaitait en savoir plus sur les peuples autochtones qui s’abritaient dans le Conejo Shelter, situé dans les canyonlands de Pecos inférieur au Texas, et l’utilisaient comme latrines. L’abri est devenu le théâtre de fouilles archéologiques dans les années 1960, avant qu’un projet de barrage n’inonde la région.

Les grottes alentours abritaient de  nombreux artefacts antiques remarquablement préservés, notamment des sandales et des paniers tissés à partir de fibres végétales.

« C’est la merde », déclare Tim Riley, expert en coprolite et conservateur du Prehistoric Museum de l’Université d’Utah State University, qui n’a pas pris part à la recherche. 

Les coprolites, [explique Riley,] contiennent une mine d’informations : ils peuvent en dire plus sur la santé de la personne qui les a produits, et les restes de nourriture sont des preuves directes de ce que mangeaient les peuples anciens.

La présence de pollen dans le coprolite de Conejo Shelter indique que la personne consommait des plantes succulentes comme des fleurs de yucca. La dite personne avait également mangé ce qui semble être un petit rongeur qui n’avait été ni dépecé ni cuisiné, ce qui était courant pour les habitants des Pecos inférieurs à l’époque.

Les écailles, les os et les crocs d’un serpent venimeux que l’on trouve dans l’échantillon sont cependant le sujet de plus nombreuses interrogations.

« Presque tout le reste du coprolite était assez commun pour cette région », déclare Sonderman. « Mais [la présence du] croc était si bizarre que nous savions que nous devions explorer ce qui pouvait se cacher là-dessous. »

Le centre creux du croc a aidé l’équipe à classer le serpent malchanceux dans la famille Viperidae – probablement un Crotale diamantin de l’Ouest ou mocassin à tête cuivrée, qui sont tous deux communs dans la région. Il n’y avait pas de marques d’omble sur les écailles, ce qui laisse à penser qu’il a été consommé cru. Et le nombre d’écailles suggère que l’animal a été mangé en entier.

Mais pourquoi ? Il est impossible de remonter dans le temps. Les chercheurs ont donc fouillé dans l’histoire et les mythologies d’autres cultures de la région afin de trouver des indices. Ils ont découvert que les serpents étaient rarement consommés, sauf en cas de stress alimentaire. Même à ce moment-là, ils étaient généralement préparés et cuits sans os, sans tête ni crocs. Et même si des restes de serpents ont été trouvés dans d’autres coprolithes de Conejo Shelter, aucun d’entre eux ne semble provenir d’une espèce venimeuse.

L’art rupestre de la région à cette période présente des motifs ressemblant à des serpents, et ceux-ci semblent jouer un rôle important comme gardiens des royaumes surnaturels dans les rituels chamaniques d’autres cultures de la Méso-Amérique et du Sud-Ouest américain. Carolyn E. Boyd, experte reconnue dans l’art rupestre des Pecos inférieurs, laisse entendre que cet art pourrait représenter des visions communes à ceux qui ont consommé du peyotl et d’autres substances psychotropes.

Alors, est-ce là la preuve d’un rituel chamanique ? Bien que l’équipe de recherche de Sonderman suppose que le serpent ait été mangé dans « un but distinctement cérémoniel ou rituel », il n’y a aucun moyen de l’affirmer avec certitude. 

« Je ne voudrais pas que quiconque dise : « Nous avons là un culte du serpent dans lequel les gens consomment des serpents de manière rituelle » », explique Sonderman. « Ce n’est pas ce que nous essayons de dire. Ce n’est qu’un exemple. »

Ce que le croc suggère, dit-elle, c’est qu’il n’était pas rare de manger des serpents venimeux, mais, compte tenu de son caractère unique, il aurait pu être consommé à une occasion spéciale. Ou pas. Peut-être que c’était juste un défi ou une préférence alimentaire très dangereuse.

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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Une nouvelle espèce humaine découverte aux Philippines


Homo luzonensis, sont des ossements humains trouver dans une grotte aux Philippines Il n’est pas un ancêtre direct de nous, mais il serait une espèce voisine, de l’Homo sapiens, Deux des fossiles analysés et serait âgés respectivement de 50 000 ans et de 67 000 ans
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Une nouvelle espèce humaine découverte aux Philippines

 

PASCALE MOLLARD-CHENEBENOIT
Agence France-Presse
Paris

La famille s’agrandit : des chercheurs ont annoncé mercredi avoir découvert une nouvelle espèce humaine aux caractères morphologiques singuliers, qui vivait sur l’île de Luçon, aux Philippines, il y a plus de 50 000 ans.

L’analyse de 13 fossiles (dents, phalanges de pied et de main, fragments de fémur) trouvés dans la grotte de Callao, et appartenant à au moins trois individus dont un enfant, ont conduit ces scientifiques à considérer qu’il s’agissait d’une nouvelle espèce, qu’ils ont nommée Homo luzonensis.

Elle présente à la fois «des éléments ou caractères très primitifs ressemblant à ceux des Australopithèques et d’autres, modernes, proches de ceux des Homo sapiens», explique Florent Detroit, paléoanthropologue au musée de l’Homme à Paris et principal auteur de l’étude parue dans la revue Nature.

Cela en fait une espèce «mosaïque», dit-il.

Cet Homo luzonensis «était probablement petit si on en juge par la taille de ses dents» mais «ce n’est pas un argument suffisant» pour l’affirmer, indique le chercheur.

Homo luzonensis, qui n’est pas un ancêtre direct de l’homme moderne, serait une espèce voisine, contemporaine d’Homo sapiens, mais avec un certain nombre de caractères primitifs. Deux des fossiles analysés ont été datés directement par la méthode des séries de l’uranium et sont âgés respectivement de 50 000 ans et de 67 000 ans.Il s’agit des plus anciens restes humains connus aux Philippines, précédant les premiers Homo sapiens datés de 30 000 à 40 000 ans, mis au jour sur l’île de Palawan, au sud-ouest de l’archipel.

Débats en vue

Leur analyse morphologique a réservé bien des surprises. 

D’abord au niveau des dents : les prémolaires d’Homo luzonensis présentent des ressemblances avec celles des Australopithèques (des hominines d’Afrique disparus il y 2 millions d’années) et d’autre espèces anciennes du genre Homo comme Homo habilis ou Homo erectus. Entre autres, ces dents ont deux ou trois racines alors que celles d’Homo sapiens en ont généralement une, parfois deux, soulignent les chercheurs.

Des dents d’Homo luzonensis.

REUTERS

En revanche, les molaires sont très petites et leur morphologie très simple ressemble à celle des hommes modernes.

«Un individu possédant ces caractéristiques combinées ne peut être classé dans aucune des espèces connues aujourd’hui», relève Florent Detroit.

Les os du pied aussi sont très surprenants : la phalange proximale présente une courbure très marquée et des insertions très développées pour les muscles assurant la flexion du pied. Cela ne ressemble pas à une phalange d’Homo sapiens mais à celle d’un Australopithèque, hominine qui était probablement à la fois bipède et arboricole.

«Nous ne disons pas du tout que Homo luzonensis vivait dans les arbres car l’évolution du genre Homo montre que ce genre est caractérisé par une stricte bipédie depuis 2 millions d’années», souligne Florent Detroit.

La «réapparition» de caractéristiques primitives chez Homo luzonensis s’explique peut-être par l’endémisme insulaire, selon lui.

Pendant le Quaternaire, l’île de Luçon n’a jamais été accessible à pied sec. Si des hominines se trouvaient là, il faut qu’ils aient trouvé un moyen de traverser la mer.

Aux yeux du chercheur, les résultats de l’étude «montrent très clairement que l’évolution de l’espèce humaine n’est pas linéaire». «Elle est plus complexe qu’on ne le pensait jusqu’à récemment».

Il s’agit d’«une découverte remarquable» qui «va sans aucun doute susciter beaucoup de débats scientifiques», estime Matthew Tocheri de l’Université Lakehead, en Ontario, dans un commentaire publié dans Nature.

Florent Detroit s’attend à ce que certains collègues «s’interrogent sur la légitimité à décrire une nouvelle espèce à partir d’un si petit assemblage de fossiles».

À ses yeux, «ce n’est pas grave de créer une nouvelle espèce». Cela permet d’attirer l’attention sur ces fossiles qui semblent «différents». «Si dans le futur, des collègues montrent que l’on s’est trompé et que ces restes correspondent à une espèce que l’on connaissait déjà, tant pis, ce n’est pas grave, on oubliera»…

 

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Le changement climatique a transformé certains Néandertaliens en cannibales


Certains Néandertalien ont eu un passage de cannibalisme. L’étude d’une grotte située en France démontre que des hommes de Néandertal ont effectivement été cannibale. Les paléontologues ont aussi étudié le climat. Il semble donc que les changements climatiques ont fait d’eux des cannibales pour une question de survie.
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Le changement climatique a transformé certains Néandertaliens en cannibales

 

Des preuves de cannibalisme chez les Néandertaliens ont déjà été découvertes, à l'instar de ces os déchirés découverts dans une grotte à Goyet, en Belgique.

Des preuves de cannibalisme chez les Néandertaliens ont déjà été découvertes, à l’instar de ces os déchirés découverts dans une grotte à Goyet, en Belgique.Image: Asier Gómez-Olivencia et al.

par Brice Louvet, rédacteur scientifique

Une récente étude suggère que certains néandertaliens ont dû se tourner vers le cannibalisme pour survivre à une période de réchauffement, il y a entre 128 000 et 114 000 ans.

L’Homme de Néandertal est connu pour sa résistance au froid. Notre ancien cousin se plaisait en effet dans les steppes, chassant mammouths, rhinocéros et autres mégalocéros pour survivre. Parfaitement adaptés à ces conditions, certains néandertaliens ne devaient pas voir d’un très bon œil les évolutions climatiques. Comme ce réchauffement – une période interglaciaire – opéré il y a entre 128 000 et 114 000 ans.

Une mauvaise passe

Car qui dit réchauffement climatique dit également évolution de l’environnement, et donc de la faune qui va avec. Si durant les périodes glaciaires les grosses proies abondaient dans la région, un réchauffement survenu durant la période éemienne a en revanche mené certaines espèces à migrer, laissant place à d’autres espèces plus petites, moins en chair. Il y avait du coup moins à manger. Une période de “disette” qui mena certains Néandertaliens à se livrer au cannibalisme. C’est du moins ce que suggère récente étude publiée dans le Journal of Archaeological Science.

Alban Defleur et Emmanuel Desclaux, du CNRS, ont en effet examiné les restes de Néandertal rassemblés sur le site de Baume Moula-Guercy. La grotte est située près de Soyons, dans le sud-est de la France. Au moins six Néandertaliens ont été trouvés ici – deux adultes, deux adolescents et deux enfants. Et tous les ossements semblent présenter des marques de cannibalisme. Certains os ont été démembrés intentionnellement, d’autres présentaient des marques de coupes faites à l’aide d’outils de pierre, et des marques de mâchonnement faites par des dents de Néandertal.

Stress nutritionnel

Ces preuves de cannibalisme ne sont pas nouvelles. Mais jusqu’à présent, beaucoup les associaient à d’anciennes pratiques rituelles. Pour tenter de replacer cet épisode anthropophage, les chercheurs ont également examiné les données climatiques de la région correspondantes à la période éemienne. On estime qu’à cette époque, la température mondiale était environ d’environ 2 degrés Celsius plus élevée que la température mondiale moyenne du 20e siècle. Il semblerait alors que ce réchauffement ait effectivement été la cause d’un important stress nutritionnel pour nos anciens cousins.

Cette période de réchauffement climatique fut en effet extrêmement rapide : en seulement 500 ans, soit 25 à 30 générations, les Néandertaliens sont passés d’un environnement boréal à un climat méditerranéen, avec la faune qui va avec. De nombreux reptiles ont été retrouvés dans les sédiments. Des restes de poissons également, preuve que Néandertal a tenté de s’adapter. Mais les proies étaient plus petites, plus furtives, bref, plus difficiles à attraper. Un besoin nutritionnel s’est alors manifesté, poussant certains individus à se tourner vers leurs défunts pour survivre.

Survivre à tout prix

« Les schémas de traumatismes décrits dans la nouvelle étude sont plus compatibles avec le cannibalisme nutritionnel, explique Danielle Kurin, anthropologue américaine à l’Université de Californie à Santa Barbara. Les os comme le fémur et le crâne montrent des signes de rupture intentionnelle [peu de temps après la mort], ce qui suggère un effort pour atteindre les tissus à haute teneur calorique tels que la moelle osseuse et même le cerveau dans certains cas ».

Les chercheurs savaient déjà que les Néandertaliens du Baume Moula-Guercy pratiquaient le cannibalisme, mais ce lien avec le changement climatique est tout nouveau.

« Le cannibalisme mis en évidence à Baume Moula-Guercy n’est pas une marque de bestialité ou de sous-humanité, notent les auteurs. Les données indiquent plutôt un épisode de survie court et unique [cannibalisme] en réponse au stress nutritionnel induit par des changements environnementaux rapides et radicaux ».

Source

Notes : Période Éemienne : L’Éémien, parfois Éemien ou Eémien, est une subdivision de l’époque géologique du Pléistocène utilisée en Europe du Nord et définie aux Pays-Bas. Il correspond à l’avant-dernière période interglaciaire du Quaternaire.

https://fr.wikipedia.org/wiki/E%C3%A9mien

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Des astronautes découvrent une nouvelle espèce de crustacé


Quoi de mieux pour les astronautes de couronner un séjour dans des grottes dans le but d’expérimenter la noirceur, la promiscuité, le froid, l’humidité et le confinement tout en cherchant des formes de vie, de trouver une nouvelle espèce de cloporte qui vit dans des mares souterraines..
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Des astronautes découvrent une nouvelle espèce de crustacé

 

Une étendue d'eau souterraine dans une des grottes de Sardaigne explorées par les astronautes au cours du programme d'entraînement CAVES de l'Agence spatiale européenne (ESA). © ESA–V. Crobu

Une étendue d’eau souterraine dans une des grottes de Sardaigne explorées par les astronautes au cours du programme d’entraînement CAVES de l’Agence spatiale européenne (ESA). © ESA–V. Crobu

Durant une expédition dans le système de grottes de Supramonte en Sardaigne en 2012, des astronautes en entraînement ont collecté de curieux petits crustacés incolores et aveugles dans une mare souterraine, qui se se sont avérés appartenir à une nouvelle espèce, annonce l’Agence spatiale européenne (ESA) dans  un communiqué.

Nommée Alpioniscus sideralis, du mot latin pour sidéral (qui a rapport aux astres) en clin d’œil aux astronautes, l’espèce est décrite dans un article paru dans le journal ZooKeys. Ce minuscule cloporte d’eau douce, de moins de 8 mm de long, est un des rares à être retourné à une vie aquatique. On appelle en effet cloportes un ensemble de crustacés qui ont évolué pour devenir terrestres.

Des astronautes internationaux (ESA, Nasa, Canada, Russie, Japon et Chine), accompagnés de spéléologues et de biologistes, ont contribué à la découverte de A. sideralis, survenue dans le cadre du programme Cooperative Adventure for Valuing and Exercising human behaviour and performance Skills (CAVES) organisée par l’ESA. Ils passent six jours dans l’humidité, le froid, l’obscurité, la promiscuité et le confinement des grottes sardes pour se préparer aux missions spatiales, mais aussi à la recherche de vie, ici d’organismes adaptés à une vie souterraine comme A. sideralis.

Ce petit crustacé découvert par les astronautes dans les grottes de Sardaigne est un représentant d'une espèce auparavant inconnue, nommée Alpioniscus sideralis. © ESA–M. Fincke

Ce petit crustacé découvert par les astronautes dans les grottes de Sardaigne est un représentant d’une espèce auparavant inconnue, nommée Alpioniscus sideralis. © ESA–M. Fincke

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Des plon­geurs découvrent les restes d’un pares­seux géant dans une grotte au Belize


Un paresseux de 10 mètre de long !! C’est vraiment grand à comparer aux paresseux d’aujourd’hui. Suite à sa découverte en 2014, les chercheurs croient qu’il pouvait s’adapter à des conditions difficiles pour se nourrir. Sa disparition ne serait pas du aux changements climatiques, mais plutôt par la chasse. C’était probablement le yéti à l’époque préhistorique 😉
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Des plon­geurs découvrent les restes d’un pares­seux géant dans une grotte au Belize

 

Crédits : Lucero/Valley of Peace Archaeo­logy

par  Laura Boudoux

 

Il y a 27 000 ans, les pares­seux n’étaient pas des petits mammi­fères se déplaçant d’arbre en arbre avec une infi­nie lenteur, mais des animaux géants pouvant mesu­rer jusqu’à six mètres.

Dans une grotte sous-marine, au Belize, des plon­geurs ont retrouvé les restes d’un de ces pares­seux préhis­to­riques, qui était proba­ble­ment plus lourd qu’un éléphant, rapporte Busi­ness Insi­der. C’est à 21 mètres sous la surface de l’eau que les plon­geurs ont décou­vert une dent de 10 centi­mètres, ainsi que des os de bras et de jambe.

Ces restes ont en fait été exca­vés en 2014, mais une nouvelle étude publiée dans Science Advances montre que ces pares­seux possé­daient en plus des facul­tés d’adap­ta­tion impres­sion­nantes. Après l’ana­lyse de la dent, les scien­ti­fiques ont en effet pu conclure que le mammi­fère géant chan­geait son régime alimen­taire en fonc­tion des saisons, ce qui lui a permis de survivre plus faci­le­ment et plus long­temps dans un envi­ron­ne­ment hostile.

Une adap­ta­bi­lité qui pousse les cher­cheurs à penser que l’ex­tinc­tion des pares­seux géants n’a pas été causée par un chan­ge­ment clima­tique brutal, mais par la chasse.

« L’un des facteurs poten­tiels de leur dispa­ri­tion est l’ar­ri­vée des humains, il y a entre 12 000 et 13 000 ans », date ainsi Lisa Lucero, l’au­teure prin­ci­pale de l’étude.

Les scien­ti­fiques devraient plon­ger de nouveau dans cette grotte sous-marine en 2019, pour exca­ver d’autres os et fossiles.

Source : Busi­ness Insi­der

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Les parois de cette grotte anglaise sont couvertes de protec­tions magiques contre le Diable


Alors qu’un guide touristique croyait que les dessins dans une grotte au Royaume-Uni était des graffitis, il s’avère que c’est des inscriptions datant entre le 17 et 18e siècles étaient pour conjurer les mauvais esprits.
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Les parois de cette grotte anglaise sont couvertes de protec­tions magiques contre le Diable

 

Crédits : Cres­well Crags

par  Malaurie Chokoualé

 

« Je pense que, de mémoire, c’est le plus grand nombre d’exemples [de signes de protec­tion] retrou­vés où que ce soit au Royaume-Uni », a déclaré le 15 février au Guar­dian Alison Fearn, spécia­liste en la matière de l’uni­ver­sité de Leices­ter.

À Cres­well Crags, une gorge calcaire du Nottin­gham­shire, des centaines d’ins­crip­tions magiques ont été décou­vertes dans un réseau de grottes.

Orga­ni­sa­tion cari­ta­tive passion­née par la vie souter­raine, Subter­ra­nea Britan­nica est à l’ori­gine de cette trou­vaille. Alors qu’ils visi­taient les grottes, Hayley Clark et Ed Waters ont remarqué ces étranges symboles. « Pace Maria », « VV » (des appels à l’aide adres­sés à Marie, la « Vierge des Vierges ») : ces marques dites apotro­païques (pour conju­rer le mauvais sort) ont été gravées pour garder prison­niers les esprits malé­fiques dans les entrailles de la terre.

Alison Fearn explique en substance au Guar­dian que les lettres et les symboles sont bien chré­tiens à l’ori­gine, mais qu’ils étaient ici utili­sés comme protec­tion contre le Malin. John Char­les­worth, guide touris­tique au moment de la décou­verte, confirme avoir toujours pensé qu’il s’agis­sait de simples graf­fi­tis. Les inscrip­tions ont désor­mais été reclas­sées et datées entre le XVIIe et le XVIIIe siècle.

Crédits : Cres­well Crags

Source : The Guar­dian

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Une grotte gigantesque découverte au Canada


Existe-t-il des coins inexplorés sur notre planète, probablement que oui. Mais au Canada ? Une grotte a été découverte en Colombie-Britannique au Canada et malgré la grandeur de cette grotte elle n’aurait jamais été explorer jusqu’en septembre dernier.
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Une grotte gigantesque découverte au Canada

 

 

par Brice Louvet

 

Une équipe de chercheurs annonce la découverte d’une énorme grotte en Colombie-Britannique, au Canada. Malgré sa grande taille, elle serait passée inaperçue depuis toujours.

Elle vient d’être surnommée le “Puits du Sarlacc”. Un nom qui fait ici référence à la créature vermiforme géante vivant dans les sables de Tatooine, dans la Mer de Dunes, retrouvée dans l’univers de Star Wars. Une équipe de géologues annonce en effet la découverte d’une grotte auparavant inconnue, un trou béant dissimulé dans le parc provincial Wells Grey en Colombie-Britannique.

« C’est vraiment énorme »

« Ma première réaction a été de penser qu’il ne pouvait pas avoir de grotte là-bas, c’est impossible, explique à Global News Catherine Hickson, géoscientifique en charge de l’expédition. C’est énorme. C’est vraiment énorme ».

La grotte, découverte en avril dernier alors que des responsables du parc tentaient de compter les effectifs de caribous dans la région, est aujourd’hui décrite par les chercheurs comme « une grotte d’importance nationale ». Pour eux, il s’agit d’une nouvelle « découverte majeure dans l’Ouest canadien ».

grotte Canada

 

Une grotte gigantesque découverte en Colombie-Britannique, au Canada, fera l’objet d’étude au cours de ces prochains mois. Crédits : Catherine Hickson

Les dimensions restent en effet très impressionnantes : 100 mètres de long pour une soixantaine de mètres de large. Comme le souligne au Canadian Geographic le spéléologue John Pollack, qui a tenté une première approche en septembre dernier :

« Je suis allé dans certaines des plus grandes grottes du monde. Cette entrée est vraiment immense, et pas seulement selon les normes canadiennes », dit-il.

Mais alors comment une ouverture aussi immense a-t-elle pu passer inaperçue pendant tout ce temps ?

Enfouie sous la neige ?

Pour les chercheurs, il est possible que le site du parc provincial Wells Grey se soit historiquement retrouvé enfoui sous une couverture de neige toute l’année, il y a peut-être 20 à 50 ans. La vallée reste par ailleurs très difficile d’accès, uniquement fréquentée par les rennes. D’où probablement l’absence de données concernant cette grotte.

« L’entrée est suffisamment remarquable pour que les alpinistes, les spéléologues ou le personnel du parc aient rédigé cette tentative de descente si elle avait été rencontrée au cours des 40 ou 50 dernières années, poursuit John Pollack. Aucun récit de ce genre n’existe dans la littérature sur la spéléologie ou l’alpinisme ».

L’emplacement exact de la grotte n’a pour l’heure pas encore été dévoilé dans le but de protéger son environnement. Une première descente (80 mètres) a été tentée en septembre dernier, et les chercheurs comptent bien poursuivre les analyses au cours de ces prochains mois.

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Les plus anciennes peintures figuratives du monde ont plus de 40.000 ans


    Ce n’est pas une découverte de cette année, mais les scientifiques ont établis que les peintures dans une grotte en Indonésie seraient datées de plus de 40 000 ans. Ce n’est donc pas en Europe, ais bien en Asie que serait le berceau de l’art rupestre.
    Nuage

     

    Les plus anciennes peintures figuratives du monde ont plus de 40.000 ans

    En bas à gauche de cette photo, le dessin d’un bœuf sauvage datant de plus de 40.000 ans. © Luc-Henro Fage

    En bas à gauche de cette photo, le dessin d’un bœuf sauvage datant de plus de 40.000 ans. © Luc-Henro Fage

    Nathalie Mayer

    Journaliste

    Depuis les années 1990, les chercheurs savent qu’il se cache, dans les montagnes reculées et accidentées de Bornéo, des grottes contenant des peintures datant de la Préhistoire. Aujourd’hui, ils révèlent qu’il s’agit probablement des plus anciennes représentations figurées au monde. Elles dateraient de plus de 40.000 ans.

    L’art rupestre figuratif constitue l’une des principales innovations liées à la culture humaine. Et contrairement à ce qu’imaginaient les chercheurs, il n’a peut-être pas vu le jour en Europe. Mais plutôt en Asie du sud-est comme semblent le suggérer des peintures datant d’au moins 40.000 ans. Elles recouvrent les parois calcaires d’une grotte de Bornéo (Indonésie) et elles représentent un animal étrange, ressemblant vaguement à un bœuf sauvage.

    Des évolutions technologiques à l’origine de la découverte.

    Ces peintures avaient déjà été décrites au milieu des années 1990. Il manquait pourtant une estimation de leur âge. C’est aujourd’hui chose faite grâce notamment à des chercheurs de l’université de Griffith (Australie). Ils se sont appuyés sur une méthode de datation par l’uranium-thorium. Une technique déjà connue depuis plusieurs décennies.

    « Mais avec les évolutions technologiques, nous pouvons aujourd’hui travailler sur de plus petits échantillons », précise Maxime Aubert, l’un des chercheurs impliqués dans l’étude.

    Comment ça marche ? Il faut d’abord savoir que l’uranium est soluble dans l’eau. Et qu’il se désintègre lentement. Sa demi-vie est de l’ordre de 4,5 milliards d’années. En bout de chaîne, il reste du thorium. En mesurant le rapport isotopique de thorium par rapport à l’uranium, il est possible de dater un échantillon.

    Les premiers artistes originaires d’Asie

    Ainsi, les chercheurs ont ici prélevé, autour des dessins rupestres, des échantillons de carbonate de calcium pour lesquels ils ont pu déterminer ce rapport uranium/thorium. Conclusion : la représentation de cet animal sauvage date d’au moins 40.000 ans. Jusqu’alors, la palme du plus vieux dessin du monde revenait à celui d’un babiroussa de 35.400 ans également découvert en Indonésie.

    Ces résultats permettent aux chercheurs de découper désormais l’histoire de l’art rupestre ancien à Bornéo en trois grandes périodes. La première s’étend entre -52.000 et -40.000 ans et comprend des pochoirs à main ainsi que de premiers animaux. Le tout dans des couleurs ocres rouge orangé. À partir de -20.000 ans, les œuvres se tournent vers le monde humain. De couleur plutôt violette, les personnages sont représentés dansant ou chassant. Et les premiers signes abstraits apparaissent. La dernière phase ne semble pas débuter avant -4.000 ans. Elle offre des motifs géométriques et des bateaux en plus des personnages humains et fait la part belle aux pigments noirs. Ces différentes phases marquent-elles le travail de deux groupes humains distincts ou simplement une évolution culturelle ? Les chercheurs se posent toujours la question.

    . Ce qui positionne l’Asie comme le berceau de cet art puisque les plus anciennes peintures européennes semblent dater de quQuoi qu’il en soit, cette nouvelle datation semble en accord avec les informations récentes découvertes sur les premiers Hommes. Homo sapiens a quitté l’Afrique il y a environ 70.000 à 60.000 ans. Une fois dispersé en Eurasie, il se serait donc mis à l’art figuratif il y a plus de 40.000 anselque 35.000 ans et les plus vieux dessins rupestres africains d’environ 30.000 ans seulement.

    CE QU’IL FAUT RETENIR

  • Des chercheurs ont daté, par la méthode de l’uranium-thorium, des dessins rupestres découverts dans les années 1990 dans une grotte de Bornéo.

  • Ils auraient plus de 40.000 ans. Ce qui en fait les plus anciennes peintures figuratives jamais découvertes.

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Un «hashtag» préhistorique serait le plus ancien dessin au crayon


Un dessin qui remonte à 73 000 ans, serait le plus vieux connu à ce jour et aurait été fait avec un morceau d’ocre pointu. Ce qui est tout impressionnant, ces croisillons (#  le carré au Québec) ont été retrouvé plusieurs fois gravés sur des morceaux d’ocre et que c’est la première fis qu’ils voient le même type de motifs sur des supports et des techniques différents,
Nuage

 

Un «hashtag» préhistorique serait le plus ancien dessin au crayon

Le dessin au crayon a été retrouvé dans... (Photo Craig Foster, Associated Press)

Le dessin au crayon a été retrouvé dans la petite grotte de Blombos, située à 300 kilomètres à l’est de la ville du Cap.

PHOTO CRAIG FOSTER, ASSOCIATED PRESS

 

PASCALE MOLLARD
Agence France-Presse
Paris

C’est un croisillon formé de plusieurs traits de couleur rouge: «le plus ancien dessin au crayon» connu à ce jour, daté de 73 000 ans, a été découvert dans une grotte d’Afrique du Sud, ont annoncé mercredi des chercheurs.

Cette sorte de «hashtag» de l’âge de la pierre, dessiné avec un crayon d’ocre sur un fragment de roche siliceuse, précède d’au moins 30 000 ans les plus anciens dessins abstraits ou figuratifs connus jusqu’à présent et réalisés avec la même technique, souligne une étude publiée par la revue Nature.

Il y a des gravures plus anciennes, rappelle l’archéologue Francesco d’Errico, l’un des auteurs de la publication. Un «zigzag» gravé dans un coquillage, retrouvé à Java, est daté d’il y a plus de 540 000 ans et a sans doute été réalisé par Homo erectus, ajoute le chercheur qui avait participé à cette autre découverte publiée en 2014.

Le dessin au crayon a été retrouvé dans la petite grotte de Blombos, située à 300 kilomètres à l’est de la ville du Cap.

Fouillée depuis 1991 par le chercheur sud-africain Christopher Henshilwood, premier auteur de l’étude, cette grotte a déjà permis de découvrir toute une série d’objets travaillés par l’homme moderne (gravures, objets de parure, outils en os…).

Parmi divers outils en pierre, un morceau de roche siliceuse (silcrète) de 4 centimètres de long a attiré l’attention de l’équipe, raconte à l’AFP Francesco d’Errico, directeur de recherche CNRS (Centre national de la recherche scientifique) à l’université de Bordeaux.

L’objet provient d’une couche archéologique datant d’il y a 73 000 ans et il porte sur l’une de ses faces un motif composé de neuf fines lignes entrecroisées.

«Vocation symbolique»

Comment savoir si elles ont été volontairement tracées par des humains? Et avec quoi? L’équipe a mené une série d’expériences en France, pour essayer de reproduire ces traits selon diverses techniques. Ils ont ensuite comparé leurs productions au dessin original grâce à des techniques d’analyse microscopique et chimique.

«Leurs résultats indiquent que les lignes ont été délibérément tracées avec un crayon d’ocre pointu, sur une surface préalablement lissée par frottement», souligne le CNRS. La pointe devait faire 1 à 3 millimètres de large.

Ce morceau de roche «faisait partie d’un objet plus grand, qui était peut-être une meule pour produire de la poudre d’ocre», selon Francesco d’Errico. «Le fragment est tout petit. C’est une performance d’avoir réussi à le faire parler».

À ses yeux, la découverte de ce dessin au crayon est d’autant plus «intéressante que dans ces mêmes couches archéologiques, l’équipe a déjà retrouvé des croisillons semblables gravés sur des morceaux d’ocre avec des pointes en pierre».

«C’est la première fois que l’on voit le même type de motifs reproduit sur des supports différents, avec des techniques différentes», souligne-t-il.

«Cela renforce l’idée que ces croisillons étaient vraiment quelque chose qui existait dans l’esprit de ces chasseurs-cueilleurs» et qu’ils n’étaient pas faits «par hasard». Ces signes avaient sans doute une «vocation symbolique», selon lui. «Mais très probablement, ils ne les considéraient pas comme une forme d’art».

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