Dans le Sahara algérien, les mystères des forêts de pierre


Le Sahara n’a pas toujours été un désert aride, il fût un temps, c’était une région florissante autant végétale qu’animale. Des hommes y vivaient, il y a un plus de 7 000 et ont laissé un peu d’histoire de vie gravé sur des pierres.
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Dans le Sahara algérien, les mystères des forêts de pierre

Par Nora Schweitzer –

Au néolithique, quand le Sahara n’était pas encore un désert, des hommes ont peint et gravé les parois rocheuses du Tassili n’Ajjer. Animaux, scènes de chasse ou cérémonies énigmatiques, ces chefs-d’œuvre n’ont pas livré tous leurs secrets.

L’archer noir

Hervé Champollion/akg-images

De nombreuses scènes de chasse figurent parmi les milliers de peintures retrouvées dans le désert. Ici, à Jabbaren, cet archer a été peint (à l’ocre rouge) avec une infinie délicatesse. Les Touareg connaissent très bien ces œuvres. Ce sont eux qui ont guidé l’explorateur et préhistorien français Henri Lhote dans le dédale du Tassili n’Ajjer et lui ont permis de les révéler au monde dans les années 1950.

Des géants difformes

David Parker/SPL/Cosmos

Sur le site de Sefar, proche de la Libye, se dresse une figure étrange, haute de 1,55 m et formant le centre d’une vaste scène qui s’étend sur 20 m2. Baptisé « grand dieu », ce géant est l’une des plus célèbres peintures rupestres du Tassili. La forme de la tête et les excroissances sur les bras restent inexpliquées. L’explorateur français Henri Lhote l’avait d’abord nommé « l’abominable homme des sables ».

Une faune disparue

Nadia Ferroukhi

Girafes, éléphants, rhinocéros, bovins (ci-dessus, dans la Tadrart), autruches, antilopesLa faune représentée sur ces roches est plutôt typique de la zone tropicale africaine actuelle. Elle témoigne justement d’une période relativement humide dans le Sahara. Une population nombreuse vivait alors dans ce qui n’était pas encore un désert.

Envoûtantes « têtes rondes »

Hervé Champollion/akg-images

Curieux personnages que ces êtres sans visage ni cheveux, à la tête en forme de disque et à la silhouette cernée d’un trait noir, retrouvés sur le site de Jabbaren (« géants » en tamacheq)… Représentatives du style pictural le plus ancien du Tassili (entre 7 500 et 4 500 av. JC), ces « têtes rondes » restent un mystère pour les archéologues.

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En Israël, une malédiction vieille de 1500 ans jetée contre une danseuse enfin résolue


La rivalité dans des concours a toujours existé, et les moyens pour essayer d’influencer les résultats aussi. Il y a 1500 ans, une malédiction a été énoncée contre une danseuse, Probablement sa rivale, car la récompense semble avoir été considérable. La personne faisait appel au mauvais oeil et a des divinités.
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En Israël, une malédiction vieille de 1500 ans jetée contre une danseuse enfin résolue

Par Sébastien Rouet

© Wikimedia Commons

Une tablette de malédiction datant du VIe siècle et découverte entre 1949 et 1954 a récemment été déchiffrée. Elle révèle tout le mal qu’une personne souhaitait à Manna, une danseuse…

La magie de la technologie a une nouvelle fois opéré. Attilio Mastrocinque, professeur d’histoire romaine à l’Université de Vérone en Italie, a réussi à décrypter une gravure grecque sur une tablette de plomb grâce à la Reflectance Transformation Imaging (RTI). Ce programme informatique réalise plusieurs photographies, sous différents angles, d’un objet pour le recréer en image améliorée.

C’est ainsi que l’universitaire a mis en lumière tout le mal qu’une personne souhaitait à Manna, une danseuse. La tablette en question a été découverte dans les ruines du célèbre théâtre Caesarea Maritima en Israël, construit par Hérode le Grand, qui suggère que Manna « devait être une artiste célèbre » explique Attilio Mastrocinque dans un article publié dans le livre « Studies in Honour of Roger S.O. Tomlin » (Libros Pórtico, 2019). La gravure explique vouloir attacher les pieds et les mains ensemble de l’artiste pour l’empêcher de se représenter.

« Tablette de malédiction »

Mais au fait, qu’est-ce qu’une « tablette de malédiction » ? Aussi appelée « tablette de défixion » ou « tablette d’envoûtement », elle était utilisée comme son nom l’indique, pour jeter le mauvais oeil sur un individu en faisant appel à des divinités. On retrouve des traces de cette pratique entre le VIe siècle av. J.-C. et le VIe siècle de notre ère dans l’ensemble du monde gréco-romain. Cette magie était totalement illégale et se faisait à l’abri des regards, de nuit.

Dans le cas de notre tablette, il pourrait s’agir d’une malédiction jetée contre une danseuse, visiblement talentueuse, dans le cadre d’un concours de danse, où « le prix aurait été considérable » détaille Attilio Mastrocinque.

La malédiction contre Manna fait appel à plusieurs divinités, dont Thot, un ancien dieu égyptien de la magie et de la sagesse, mais également aux « démons du ciel, démons de l’air, démons de la terre, démons du monde souterrain, démons de la mer, des rivières, démons des sources… ».

Thot et d’autres dieux païens étaient souvent mentionnés dans ces tablettes, à une période où l’Empire byzantin faisait du christianisme la religion officielle, d’où l’aspect illégal de la pratique mentionné plus haut.

C’était également à cette période que la concurrence entre factions était importante. Il se pourrait ainsi que l’auteur de la gravure soit issu d’une faction différente de celle de Manna, et donc un rival de celle-ci dans le domaine de la danse.

La tablette se trouve désormais au Musée archéologique de Milan.

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Des gravures extraordinaires datant de 14.000 ans découvertes à Angoulême


Des dessins sur une tablette en grès d’animaux et rayures datant de 12 000 ans avant J.C. trouvé en France. Ce qui semble étonnant, c’est qu’il aurait 2 milles ans de différence entre ceux trouvés datant eux de 14 000 ans. À cette époque, l’Homo sapiens était des chasseur cueilleurs donc, nomade en pleine transition climatique vers la fin de l’époque glacière et s’installait un climat tempéré.
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Des gravures extraordinaires datant de 14.000 ans découvertes à Angoulême


Des archéologues ont fait une découverte exceptionnelle sur un chantier de fouilles à Angoulême (France). Ils ont mis à jour des animaux gravés sur une plaquette de grès datant de la fin du Paléolithique.

La découverte réalisée par les archéologues sur un chantier de fouilles à Angoulême (France) est une surprise. Car la pièce de grés qu’ils ont mis à jour est datée d’environ 12.000 ans avant notre ère, ce qui correspond à la période dite de l’Azilien. Dessus, des chevaux et d’autres herbivores gravés.

Or « l’art azilien est souvent considéré comme une rupture, il marque un abandon du figuratif au profit de l’abstraction », explique l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). « Trouver des chevaux et d’autres animaux dessinés à cette période, c’est exceptionnel », estime Valérie Feruglio, spécialiste de l’art préhistorique.

À l’été 2018, des représentations figuratives avaient été retrouvées sur des plaquettes de schiste gravées du site azilien ancien (vers 14.000 ans avant notre ère) du Rocher de l’Impératrice à Plougastel-Daoulas (ouest de la France). 

« Mais là, cela décale de 2.000 ans la persistance des représentations figuratives dans l’art azilien », ajoute Valérie Feruglio.

La plaquette — ici, des dessins des gravures qui la recouvrent — a été trouvée lors de fouilles préventives de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) menées dans le quartier de la gare de la ville d’Angoulême entre le 9 avril et le 23 novembre 2018. Ces recherches avaient déjà révélé trois occupations préhistoriques successives, quelque 200.000 silex taillés et 400 pointes de flèches. © Denis Gliksman, Institut national de recherches archéologiques préventives

Des gravures sur les deux faces

Les auteurs des gravures d’Angoulême sont des Homo sapiens encore nomades, qui vivent de chasse et de cueillette. Ils sont en train de vivre une « transition climatique », avec la fin de l’époque glaciaire et le passage à un climat tempéré, souligne Miguel Biard, archéologue à l’Inrap, chargé du chantier de fouilles d’Angoulême. « Cela bouleverse leur mode de vie. »

Présentes sur les deux faces, les gravures associent motifs figuratifs et géométriques (notamment des rayures). Les silhouettes des herbivores finement dessinées s’entremêlent et il faut l’œil expert des spécialistes pour déterminer les animaux concernés. La gravure la plus visible, celle d’un cheval sans tête, occupe la moitié de la surface de la première face. De très fines incisions suggèrent le pelage. Pattes et sabots sont très réalistes. Il y a aussi un autre cheval, un cervidé, reconnaissable à la forme de ses sabots, mais lui aussi sans tête. Et peut-être un auroch. 

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Le Saviez-Vous ► Au XVIᵉ siècle, ces gravures servaient à repousser les sorcières


Je plains cette époque où l’on craignait des forces maléfiques, de sorcières et magie noire. Croire qu’un symbole pouvait aider a chasser les mauvais esprits était sans doute une sorte de placébo
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Au XVIᵉ siècle, ces gravures servaient à repousser les sorcières

Crédits : Historic England

L’organisme gouvernemental Historic England s’est lancé dans une sorte de chasse aux sorcières.

À un détail près : la cible n’est pas humaine. Il s’agit de trouver, sur les murs d’Angleterre, des gravures ressemblant à des rosaces. Comme l’explique CNN, celles-ci dateraient du XVIe siècle (époque où la croyance en la magie noire et le surnaturel étaient communes) et on leur prêtait le pouvoir de repousser les sorcières ainsi que les mauvais esprits.

 

Pendant tout le XVIe siècle, ces gravures ont joué un rôle apotropaïque (qui détourne les puissances maléfiques). De nombreux murs et portes des villes en possédaient.

Dans un communiqué, Duncan Wilson, l’un des dirigeants d’Historic England, explique que « ces marques faisaient partie du quotidien de l’époque, ce qui les rendait, par la force des choses, invisibles. Et cette négligence a fait que les rapports les mentionnent peu. Aujourd’hui, nous avons besoin de l’aide du public pour toutes les recenser et mieux les comprendre. »

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A Java, la gravure sur coquille date de 500.000 ans


Probablement, les plus vieux dessins datant de plusieurs millénaires ont été retrouvé sur des coquillages.
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A Java, la gravure sur coquille date de 500.000 ans

 

Le coquillage pseudodon avec ses gravures réalisées par des Homo Erectus. Wim Lustenhouwer, VU University Amsterdam Le coquillage pseudodon avec ses gravures réalisées par des Homo Erectus. Wim Lustenhouwer, VU University Amsterdam

Des coquilles sculptées vieilles d’environ 500.000 ans et réalisées par des Homo erectus ont été découvertes sur l’île de Java.

 

GRAVURE.  Les premiers hominidés qui ont occupé l’île de Java, en Indonésie utilisaient des coquillages pour fabriquer des outils et réaliser des gravures géométriques révèlent de nouveaux fossiles découverts par des paléontologues de l’université de Leiden, aux Pays-Bas.

Des coquilles gravées à la dent de requin

 

Les coquillages, des pseudodons, ont été sculptés il y a entre 430.000 et 540.000 ans par des Homo erectus. Ils ont été retrouvés sur le site de Trinil où des restes d’erectus ont déjà été découverts. L’une des coquilles retrouvées présente un bord lisse et poli ce qui indique qu’elle a sans doute été utilisée comme un outil de coupe ou de raclage.

COGNITION. D’autres coquilles présentent des traces de gravures géométriques : des traits parallèles ou des droites qui se croisent vraisemblablement gravés à la pointe de la dent de requin. Ces gravures sont considérées comme un signe de capacité cognitive moderne. Cependant, les origines de ces comportements ont été débattues, soulevant des questions quant à savoir si cette innovation est limitée à l’Homo sapiens (c’est-à-dire aux humains modernes) et si elle a une origine africaine unique.

Les résultats présentés par Josephine Joordens dans la revue Nature suggèrent que l’Homo erectus asiatique était également capable de comportement «moderne».

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Un coquillage pseudodon avec ses gravures réalisées par des Homo Erectus.Wim Lustenhouwer, VU University Amsterdam

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Détail de gravure sur un coquillage fossile pseudodon.Wim Lustenhouwer, VU University Amsterdam

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Agrandissement d’une gravure.Joordens et al.,

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Le trou dans la coquille se situe exactement à l’endroit où le muscle adducteur y est attaché.Henk Caspers, Naturalis, Leiden, The Netherlands

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«Mini Lisa», une Joconde microscopique


 

Nous savons que Léonard de Vinci était un visionnaire, un inventeur hors pair pour son époque. Je crois qu’il aurait été emballé par ce genre de procédé avec sa Lisa
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«Mini Lisa», une Joconde microscopique

Le sourire de «Mini Lisa» est tout aussi énigmatique que celui de son modèle. (<i>Crédits photo: Georgia Institute of Technology)</i>

Le sourire de «Mini Lisa» est tout aussi énigmatique que celui de son modèle. (Crédits photo: Georgia Institute of Technology)

Le plus célèbre portrait du monde a été gravé sur une plaque métallique mesurant moins d’un tiers du diamètre d’un cheveu humain.

Où s’arrêteront les aventuriers de l’infiniment petit? L’un des plus célèbres tableaux du monde, la Joconde de Léonard de Vinci, vient d’être reproduit sur la plus petite des toiles: une pièce métallique de 30 microns (30 millionième de mètre), soit un tiers du diamètre d’un cheveu humain.

Le dégradé de températures appliqué pour graver «Mini Lisa». (<i>Crédits photo: Georgia Institute of Technology</i>)

Cette performance, réalisée par des chercheurs du Georgia Institute of Technology d’Atlanta (USA), a vu le jour grâce à un microscope à force atomique et à un procédé appelé nanolithographie thermochimique. Un petit bras muni d’une minuscule pointe dont on peut réguler la température permet d’imprimer un par un chacun des minuscules pixels à imprimer sur le canevas métallique.

Ces graveurs des temps modernes ont un petit secret: ils peuvent contrôler le nombre de molécules qu’ils déposent en faisant varier la température de la pointe. Plus c’est chaud, plus le nombre de molécules déposées est élevé et plus le gris est léger (le visage et les mains). A l’inverse, moins c’est chaud, plus le dépôt est mince donnant une apparence foncée (cheveux et robe).

Un exploit technologique qui ouvre des perspectives dans la nanofabrications de dispositifs complexes. Seul bémol (et de taille), le portrait de «Mini Lisa» n’est pas visible à l’œil nu.

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Archéologie des petits trous dans les gravures sur bois


On ne regardera plus les vieilles gravures de la même manière car en plus d’avoir été beaucoup utilisé sur des supports de bois pendant quelques siècles en Europe pour être utilisé pour la réimpression … Beaucoup ont étudier ces planches mais un seul l’a étudier d’une façon tout à fait unique
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Archéologie des petits trous dans les gravures sur bois

 

«L'Homme riche». Cette gravure de Cornelis Anthonisz (1541) est ponctuée de nombreux petits trous, dont certains ont été marqués en rouge. (Rijksmuseum, Amsterdam)
«L’Homme riche». Cette gravure de Cornelis Anthonisz (1541) est ponctuée de nombreux petits trous, dont certains ont été marqués en rouge. (Rijksmuseum, Amsterdam)

Les trous d’insectes visibles sur les planches de gravure permettent de dater et de cartographier les illustrations mises sous presse en Europe du XV au XIXe siècle.

Stephen Blair Hedges, de l’université de Pennsylvanie, porte une attention toute particulière aux illustrations faites à partir des gravures sur bois. Au lieu d’analyser les motifs ou la facture de ces images très courantes par le passé, il s’intéresse aux petits trous qui les constellent comme des crottes de mouche à l’encre sympathique.

De fil en aiguille, il s’est lancé dans une véritable enquête archéologique sur ces «traces fossiles» comme il les appelle. Il a réussi à identifier les insectes qui les ont produites et a pu reconstituer les zones qu’ils colonisaient du XVe au XIXe siècle. En fonction de leurs dimensions et de leurs formes il date les tirages des planches et est capable de dire dans quelles villes européennes elles ont été mises sous presse. Son étude est publiée en ligne dans la revue Biology Letters .

En Europe, la gravure sur bois a été pendant longtemps le seul moyen avec la gravure sur cuivre de reproduire des illustrations dans les livres. On estime que, du début du XVe siècle au début du XIXe siècle, des millions de gravures ont ainsi été imprimées. Les artistes utilisaient des planches de pommier, de poirier et de buis car leurs bois sont très lisses et denses, ce qui donne un trait d’une grande finesse.

Après être passées une première fois sous la presse, les planches étaient stockées en attendant une éventuelle réimpression. C’est à partir de ce moment-là qu’elles commençaient à être grignotées par les insectes. Au cours des réimpressions successives, on voit en effet que les tirages portent de plus en plus de petits trous, ce qui permet de les dater. C’est très net sur les imageries populaires et les almanachs qui ont connu de très nombreuses éditions.

Contrairement à ce qu’on imagine volontiers, les petits trous ronds ne sont pas produits par des larves mais par des coléoptères adultes.

«Ce sont leur trou d’envol», explique Stephen Blair Hedges.

Le cycle est facile à deviner. Une fois la planche gravée et rangée dans un placard ou dans un coin de grenier, les coléoptères viennent pondre dans les fissures ou les anfractuosités du bois. Après l’éclosion, les larves creusent pendant plusieurs années des tunnels dans la matière végétale, se nourrissant de cellulose jusqu’à la nymphose.

Au nord de l'Europe, la vrillette domestique. Au sud, la vrillette brune. Crédit: S. Blair Hedges.
Au nord de l’Europe, la vrillette domestique. Au sud, la vrillette brune. Crédit: S. Blair Hedges.

Des coléoptères de taille différente

Le chercheur américain a observé que du XVème au début du XIXe, les trous d’envol qui apparaissent sur les gravures sont plus petits sur les tirages effectués dans les villes du nord que dans les villes du sud de l’Europe et ils n’ont pas la même forme. A cette époque, les ateliers de gravure étaient concentrés dans les grandes villes régionales. Il y en avait à Amiens, Angers, Lorient, Rouen, Laval, Épinal, Foix, Le Mans, Strasbourg et beaucoup à Paris.

Au nord de l’Europe, selon toute vraisemblance, le coléoptère dominant devait être une espèce qui sévit aujourd’hui encore dans nos contrées: la vrillette domestique (Anobium punctatum). Au sud d’une ligne allant de Nantes à Trieste en passant par Paris il s’agissait de la vrillette brune (Oligomerus ptilidoines). La ligne de démarcation est liée sans doute à des conditions climatiques, avance Stephen Blair Hedges. Il insiste sur le fait qu’elle est restée étonnamment stable jusqu’au début du XIXe siècle. À partir de cette époque, les deux espèces se sont déplacées et on a commencé à les retrouver sur l’ensemble du continent ouest européen. Au début du XXe siècle, la vrillette domestique avait déjà colonisé la péninsule ibérique.

Stephen Blair Hedges collectionne à la fois les tirages et les planches de gravure. Pour son étude, il a analysé plus de 3200 trous d’envol. Afin de différencier les deux espèces, il aussi analysé plus de 450 galeries creusées à l’intérieur de planches de gravures.

«Je suis probablement le seul à étudier de manière scientifique les trous faits par les insectes dans les planches de gravure, confie Stephen Blair Hedges au Figaro. Je n’ai jamais trouvé aucune autre étude sur le sujet. J’espère que les historiens vont s’y intéresser».

Il invite les chercheurs asiatiques à étudier le phénomène car, là-bas, la gravure sur bois a commencé à être pratiquée dès le VIIIème siècle.

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