Au Groenland, des scientifiques ont assisté à la vidange d’un lac en quelques heures


 »Un glacier est un fleuve de glace qui avance vers l’océan. » Alors quand cela fond … En 2018, des glaciologues ont pu voir de leurs yeux cinq millions de litres qui ont été engloutis dans le sol en 5 heures. Il semble que ce phénomène puisse être plus fréquent avec le réchauffement climatique.
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Au Groenland, des scientifiques ont assisté à la vidange d’un lac en quelques heures


À gauche, le lac du glacier Store au moment où les scientifiques ont commencé leurs observations. À droite, cinq heures plus tard, le lac a perdu deux tiers de sa surface. © Tom Chudley

À gauche, le lac du glacier Store au moment où les scientifiques ont commencé leurs observations. À droite, cinq heures plus tard, le lac a perdu deux tiers de sa surface. © Tom Chudley

À l’aide d’un drone, des glaciologues du Scott Polar Research Institute ont pu documenter en temps réel la disparition en quelques heures de deux tiers d’un lac présent à la surface du glacier Store à l’ouest du Groenland, en 2018. Un phénomène appelé à devenir plus fréquent avec le réchauffement climatique.

La couche de glace au Groenland peut faire un kilomètre d’épaisseur, et pendant l’été, il est habituel qu’une partie de la surface fonde et crée des lacs. Ceux-ci peuvent ensuite trouver une faille dans la glace… et, sous la pression, l’agrandir et ouvrir un immense trou descendant jusqu’à la base de la calotte glaciaire, un kilomètre plus bas.

Ce phénomène connu est difficile à observer directement mais les glaciologues du Scott Polar Research Institute, de l’université britannique de Cambridge, ont eu de la chance quand ils sont arrivés au glacier Store, dans l’ouest du Groenland, en juillet 2018. Quelques jours après leur arrivée, en cinq heures, les deux tiers du lac, soit près de cinq millions de litres, ont disparu de la surface, engloutis dans le sol. Des photos aériennes avant/après prises par le petit drone de l’équipe scientifique montrent un grand ovale bleu foncé se rétrécir en un plus petit cercle bleu clair, moins profond.

« L’intérêt du drone est de nous permettre de faire des relevés de haute qualité dans des zones qui ne sont pas sûres d’accès pour les scientifiques », explique à l’AFP Tom Chudley, doctorant et pilote du drone.

Le drone, en prenant des photos géolocalisées par GPS, a permis de reconstruire en trois dimensions l’évolution du relief de la glace.

Un glacier est un fleuve de glace qui avance vers l’océan. Quand la glace atteint l’eau, cela crée des icebergs, qui représentent environ 40 % de la contribution du Groenland à la montée des eaux (le reste est la fonte des glaces). Le glacier Store avance de 600 mètres par an. Ce que les scientifiques ont pu voir est que le soudain écoulement du lac a temporairement accéléré la vitesse de deux à environ cinq mètres par jour. L’eau passée sous la glace a lubrifié le glacier. Plus surprenant, l’eau a soulevé de 55 centimètres la gigantesque couche de glace pendant quelques heures, estiment les chercheurs.

« Un kilomètre de glace soulevé d’un demi-mètre, je vous laisse imaginer le niveau de pression que cela implique », dit Tom Chudley.

L’intérêt de l’étude, publiée lundi dans la revue PNAS, est de décrire plus finement la formation de ces immenses failles, qui deviennent ensuite des « autoroutes » pour faire couler l’eau de la surface vers le lit de la calotte, ce qui peut accélérer le mouvement des glaciers.

« Avec le changement climatique au Groenland, on voit plus de lacs, plus grands, et plus hauts dans les parties plus froides de la calotte. Et on voit que certains de ces lacs commencent à se vider, dit Tom Chudley. Le volume de lacs se drainant va potentiellement augmenter dans des endroits nouveaux que nous ne connaissions pas auparavant », prévient-il

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Fonte du Groenland depuis 1972: «Ça fait peur»


Grâce aux technologies plus perfectionnées, il semble beaucoup plus facile de mesurer la fonte du Groenland avec plus de précision. Et les résultats ne sont pas encourageant. En fait, le Groenland fond 6 fois plus vite en dans les années 1980. Ce qui fait augmenter le niveau des océans de plusieurs millimètres depuis 1972.
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Fonte du Groenland depuis 1972: «Ça fait peur»

 

IVAN COURONNE
Agence France-Presse
Washington

Mesurer la fonte des glaces au Groenland ou en Antarctique est un exercice relativement précis en 2019, grâce à un arsenal de satellites, de stations météo et de modèles climatiques sophistiqués.

Les scientifiques savaient même le faire assez bien pour les années 1990 et 2000, mais les estimations des décennies précédentes étaient jusqu’à présent peu fiables, car les satellites et autres technologies de mesures étaient moins avancés.

Dans une étude parue lundi dans les Compte-rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS), des chercheurs ont recalculé la perte de glaces depuis 1972, date de la mise en orbite des premiers satellites Landsat ayant photographié régulièrement le Groenland.

«Quand on regarde sur plusieurs décennies, il vaut mieux s’asseoir sur sa chaise avant de regarder les résultats, parce que ça fait un petit peu peur de voir à quelle vitesse ça change», dit à l’AFP le glaciologue français Eric Rignot, à l’Université de Californie à Irvine, coauteur de l’étude avec des collègues en Californie, à Grenoble, Utrecht et Copenhague.

«C’est aussi quelque chose qui affecte les quatre coins du Groenland, pas juste les parties plus chaudes au Sud.»

Six fois plus de fonte

Les glaciologues disposent de trois méthodes pour mesurer la fonte glaciaire.

Des satellites mesurent tout simplement l’altitude – et ses variations – grâce à un laser: si un glacier fond, le satellite voit son altitude baisser.

Une seconde technique consiste, depuis 2002 grâce à des satellites de la NASA, à mesurer les variations de gravité terrestre: les montagnes ne bougeant (presque) pas, ce sont les mouvements et transformations de l’eau qui les expliquent.

Enfin, les scientifiques ont développé des modèles dits de bilan de masse: ils comparent ce qui s’accumule sur le Groenland (pluie, neige) à ce qui en sort (rivières de glace), et calculent ainsi ce qui reste. Ces modèles, confirmés avec des mesures de terrain, sont devenus très fiables depuis le milieu des années 2000, dit Eric Rignot-de l’ordre de 5 à 7% de marge d’erreur, contre 100% il y a quelques décennies.

L’équipe a utilisé ces modèles pour «remonter dans le temps» et reconstruire en détails où en était la glace du Groenland dans les années 1970 et 1980.

Le peu de données dont ils disposaient pour cette période (photos satellites de moyenne résolution, photos aériennes, carottages de neige et autres observations de terrain) a permis d’affiner le modèle.

«On a ajouté un petit morceau d’histoire qui n’existait pas», ajoute Eric Rignot.

Le résultat est que dans les années 1970, le Groenland a gagné 47 gigatonnes de glace par an en moyenne (Gt/an), avant d’en perdre un volume équivalent dans les années 1980.

La fonte continue à ce rythme dans les années 1990, avant une accélération forte à partir des années 2000 (187 Gt/an) et surtout depuis 2010 (286 Gt/an).

La glace y fond donc six fois plus vite aujourd’hui que dans les années 1980, estiment les chercheurs. Les glaciers du Groenland, rien qu’à eux, auraient contribué à faire monter le niveau des océans de 13,7 millimètres depuis 1972.

«C’est un travail excellent, par une équipe de recherche bien établie qui utilise des méthodes nouvelles pour extraire plus d’informations des données disponibles», a commenté Colin Summerhayes, du Scott Polar Research Institute à Cambridge.

Comme un travail similaire de la même équipe pour l’Antarctique, la nouvelle étude offre un contexte plus long à la fonte rapide observée au Groenland ces dernières années.

«La fonte glaciaire observée depuis huit ans est équivalente à celle des quatre décennies précédentes», résume Amber Leeson, de l’Université de Lancaster.

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Cette montagne américaine est menacée par 66 tonnes d’excréments


Le Mont Denali est la plus haute montagne en Amérique du Nord, il se situe en Alaska. C’est une montagne que beaucoup d’alpinistes ont voulu l’affronter. Comme il n’y a pas d’endroit pour se soulager, les alpinistes déféquaient sur la montagne, surtout dans des crevasses. Le hic, les glaces fond et les excréments ne sont pas décomposés et on estime des dizaines de tonnes d’excréments qui se retrouvent dans l’eau et la contamine de bactéries fécales.
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Cette montagne américaine est menacée par 66 tonnes d’excréments

 

Les déjections commencent à réapparaître au premier camp de base, situé à 2.200 mètres d’altitude. © Freesolo Adventures, Flickr

Les déjections commencent à réapparaître au premier camp de base, situé à 2.200 mètres d’altitude. © Freesolo Adventures, Flickr

Céline Deluzarche
Journaliste

Le Denali, plus haute montagne d’Amérique du Nord, voit ses glaciers fondre à vue d’œil et avec eux, les déjections congelées des milliers d’alpinistes qui gravissent ses pentes. Des déchets subrepticement dissimulés dans des crevasses mais qui ressurgissent des années après.

L’air pur du Mont Denali, le point culminant d’Amérique du Nord, pourrait bien sentir un peu moins bon dans les années à venir. Cette montagne (ex Mont McKinley) de 6.190 mètres d’altitude au sud de l’Alaska risque de voir ressurgir les milliers de tonnes d’excréments laissés par les alpinistes au fil du temps.

Le sommet est en effet particulièrement fréquenté : 1.200 personnes tentent chaque année son ascension, considérée comme un trophée dans le monde de l’alpinisme. Chaque grimpeur générant environ un demi-kilo de déjections durant une course de 18 jours, cela représente plus de 66 tonnes d’excréments accumulés au cours du dernier siècle, a calculé le site USA Today. Initialement, les alpinistes avaient pris l’habitude de déposer leurs déchets dans des crevasses plus ou moins profondes du glacier Kahiltna, la route la plus commune pour accéder au sommet. L’idée généralement répandue était que la glace finirait par les broyer et qu’ils se décomposeraient alors naturellement. Erreur : les déjections congelées sont en réalité restées intactes et sont descendues en contrebas.

« Ils refont surface sous d’autres glaciers moins hauts où ils commencent à fondre », témoigne Michael Loso, glaciologue du Service des parcs nationaux américains.

Ce dernier étudie le problème depuis plusieurs années et affirme être très préoccupé par la fonte des glaciers qui s’accélère. Durant les 50 dernières années, leur surface a ainsi diminué de 8 %, d’après les études du parc national. Conséquence : les déjections commencent à réapparaître au premier camp de base, situé à 2.200 mètres d’altitude.

« On pourrait en retrouver dès le début de la saison des ascensions, au mois d’avril, alerte Michael Loso. Elles auront le même aspect et sentiront aussi mauvais que lorsqu’elles ont été déposées ».

Des rivières contaminées aux bactéries fécales

Le problème ne concerne malheureusement pas seulement les grimpeurs : les microbes des excréments survivent en effet parfaitement à leur séjour dans la neige. Des analyses menées dans les rivières alimentées par le glacier ont ainsi révélé la présence de bactéries fécales E.coli, même si leur taux demeure en-dessous des normes en vigueur pour les bases de loisir.

Face à ce problème, les guides du parc Denali ont décidé depuis cette année d’obliger leurs clients à redescendre leurs excréments en-dessous de 4.300 mètres d’altitude et à côté du camp de base (mais pas l’urine, trop lourde à transporter). Le Service de parcs nationaux teste également depuis 2001 des toilettes portables, des sortes de bidons munis de sacs favorisant la biodégradation des déjections. La discipline semble plutôt bien suivie par les grimpeurs, généralement soucieux de l’environnement.

Sur les pentes de l’Himalaya, des pieds et des mains de cadavres

Le mont Denali n’est pas le seul sommet à voir des choses indésirables ressurgir à la faveur du réchauffement climatique. Sur les pentes de l’Everest dans l’Himalaya, ce sont des cadavres qui refont surface. Trois cents alpinistes y sont décédés depuis 1921 et les deux tiers des corps n’ont jamais été retrouvés.

« Des mains et des jambes ont réapparu sur le camp de base 4 ces dernières années », explique un responsable d’une ONG locale.

En 2018, ce sont les corps entiers de deux alpinistes islandais disparus il y a 30 ans qui ont été découverts au pied d’un glacier.

CE QU’IL FAUT RETENIR

  • Avec la fonte de la neige, des dizaines de tonnes de déjections humaines réapparaissent sur les pentes du Mont Denali, en Alaska.
  • Les excréments dégelés des alpinistes contaminent l’eau qui descend du glacier.
  • Dans l’Himalaya, ce sont des cadavres qui ressurgissent à la faveur du réchauffement climatique.

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Un cratère gigantesque découvert sous la glace du Groenland


Il y a 12 ooo ans un astéroïde est venu fracasser la terre. Aujourd’hui, des chercheurs grâce à des système de radar un cratère 500 mètre sous la glace au Groenland. Cela a du avoir un impact sur le climat à cette époque
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Un cratère gigantesque découvert sous la glace du Groenland

 

cratère Groenland

Carte géomorphologique et glaciologique du glacier Hiawatha, au nord-ouest du Groenland, où le cratère vient d’être repéré. Crédits : Université du Kansas

par Brice Louvet

La découverte d’un énorme cratère à 500 mètres sous la glace du Groenland suggère l’impact d’un astéroïde ferreux d’un kilomètre de large il y a plusieurs milliers d’années. Les détails de l’étude sont publiés dans dans Science Advances.

Vous le retrouverez sous le glacier Hiawatha, au nord-ouest du Groenland. Il a été repéré par un système radar à bande ultra-large développé par le Centre de télédétection des plaques de glace (CReSIS) de l’Université du Kansas (États-Unis). Plus grand que Paris (il est large de 31 km), celui-ci témoigne d’un impact violent survenu à la fin du Pléistocène, il y a environ 12 000 ans.

Un cratère sous la glace

« Nous avons collecté de nombreuses données de sondage radar au cours des deux dernières décennies, et les glaciologues ont rassemblé ces ensembles de données de sondage radar pour produire des cartes de ce à quoi ressemble le Groenland sous la glace, explique John Paden, principal auteur de l’étude. Des chercheurs danois regardaient la carte et ont vu cette grande dépression ressemblant à un cratère sous la plaque de glace (…). Vous pouvez également voir un motif circulaire ».

Un impact violent

Pour confirmer les données satellite et radar, les chercheurs ont ensuite récolté des sédiments fluvio-glaciaires de l’une des rivières drainant le cratère. Ils ont alors découvert la présence de « quartz choqué et autres grains de verre liés aux chocs ». Il s’agit de matière produite suite à l’impact d’un objet rocheux, probablement un astéroïde d’un kilomètre de large, estiment les chercheurs.

Les preuves suggèrent par ailleurs « que le cratère d’impact Hiawatha s’est formé pendant le Pléistocène, car cet âge correspond le mieux aux conclusions tirées des données actuellement disponibles ».

astéroide

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Crédits : iStock

On imagine alors des conséquences importantes, notamment sur le climat local – et pourquoi pas mondial. Un tel impact aurait également fortement influencé le débit océanique de la région :

 « Il se pourrait que les débris projetés dans l’atmosphère aient affecté le climat et fait fondre beaucoup de glace. Il pourrait donc y avoir eu un apport soudain d’eau froide dans le détroit de Nares, entre le Canada et le Groenland, qui aurait affecté les courants marins de toute la région », poursuit le chercheur, ajoutant que « l’impact s’est probablement produit après la formation de la calotte glacière du Groenland ».

Source

https://sciencepost.fr/

Réchauffement: les impacts étaient connus, vont-ils plus vite que prévu?


Je me souviens quand j’étais une petite fille, on parlait déjà de changement climatiques. Toutes ces recherches depuis des lustres on parler des conséquences, mais les climatologues avouent que le modèle n’ont pas montré autant de forces et de rapidités. La situation est pire ce qu’ils avaient prévu et on se croise encore les bras …
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Réchauffement: les impacts étaient connus, vont-ils plus vite que prévu?

 

Le groupe des experts du climat de  l'ONU (Giec)... (Photo JUNG YEON-JE, AFP)

Le groupe des experts du climat de  l’ONU (Giec) est réuni avec les gouvernements à Inchean, en Corée du Sud.

PHOTO JUNG YEON-JE, AFP

 

CATHERINE HOURS
Agence France-Presse
Incheon

Les impacts du dérèglement climatique arrivent-ils « plus vite que prévu » ? De l’élévation du niveau des océans à la montée des évènements extrêmes, les bouleversements étaient annoncés depuis longtemps,  soulignent les chercheurs, qui admettent cependant avoir pu parfois en sous-estimer l’ampleur.

A Incheon, en Corée du Sud, le groupe des experts du climat de  l’ONU (Giec), réuni avec les gouvernements, s’apprête a publier lundi le dernier état des connaissances sur un réchauffement de 1,5 °C par rapport a l’ère pré-industrielle, un horizon très proche,  dans un monde déjà frappé par la montée du mercure et ses incidences.

« Les choses que les scientifiques avaient promises pour le futur sont en train de se produire », a dit Jennifer Morgan, la directrice de Greenpeace International. « On pensait avoir plus de temps, mais non. »

« Malheureusement tout, ou presque,  était dit il y a 30 ans », souligne aussi Jean Jouzel, longtemps vice-président du Giec, pionnier de la glaciologie. « Ce réchauffement marqué sur lequel se superpose une recrudescence d’événements extrêmes, c’est ce qu’on vit aujourd’hui ! ».

« Il y a un côté assez triste de voir se dérouler dans le monde réel ce que la physique du climat nous a appris depuis des années », ajoute la climatologue Valerie Masson Delmotte, qui co-préside la réunion en cours. 

Le climatologue Jean-Pascal Ypersele cite le rapport « Une seule planète », préparé en 1972 pour la première conférence de l’ONU sur l’environnement humain, qui parlait d’« effets globaux et catastrophiques » d’une possible augmentation de 2 °C de la température du fait des émissions de CO2.

« Ceux qui ont sous-estimé la sévérité du changement climatique sont plutôt la plupart des dirigeants politiques, qui ont si peu agi pendant tant d’années », a indiqué le scientifique belge, qui y voit deux raisons : « le manque d’intérêt pour les questions de long-terme, et les efforts des lobbies des industries des énergies fossiles pour instiller le doute dans les analyses sur le changement climatique et ses solutions ».

Prudence nécessaire ?

Les scientifiques admettent aussi avoir souvent penché du côté de la prudence.

Pour Michael Mann, de la Pennsylvania State University, « les modèles de projections ont été exagérément conservateurs, avec une tendance à sous-prévoir les impacts en cours, dont la perte de banquise en Arctique, de glace au Groenland ou en Antarctique ouest, et donc la montée des mers en résultant ». « Les modèles n’ont pas non plus réussi à saisir les impacts complets sur les événements extrêmes comme ceux  qui ont frappé l’Amérique du Nord, l’Asie ou l’Europe cet été », a dit le chercheur, auteur d’une étude décrivant des phénomenes en Arctique qui étaient mal saisis par les modèles. 

L’incertitude n’est pas notre amie. Plus on comprend les processus physiques, en les incluant dans les modèles, et plus on voit que les impacts du changement climatique ont une probabilité d’être plus forts et rapides qu’on ne l’avait d’abord estimé « .

Le système » des études scientifiques, qui font l’objet de revue par les pairs, est hautement conservateur «,  ajoute le climatologue Peter Frumhoff,  aujourd’hui à l’ONG Union of concerned scientists. » Et puis il y a une tradition culturelle en sciences et surtout en science du climat, qui veut ne pas être trop alarmiste « . 

Ajouter à cela le fonctionnement du Giec, qui procède par consensus, et dont le rôle est de préciser quelles conclusions scientifiques relèvent d’un haut degré de confiance et celles qui sont plus spéculatives. Le résumé de ses rapports,  à destination des décideurs, est adopté par les gouvernements, avec lesquels il faut parfois négocier la formulation, comme c’est le cas à Incheon.

En tout état de cause, » les rapports du Giec se renforcent les uns après les autres mais tout reste dans la continuité du premier «, a dit Jean Jouzel, qui liste les pistes de travail encore nombreuses pour la recherche. Qu’il s’agisse de l’ampleur de la montée de la mer- » certaines études annoncent 80 cm à la fin du siècle,  certaines 3 m ! Comment laisser cette épée de Damoclès au-dessus des régions côtières ! « -des inconnues sur les précipitations, ou du besoin de connaître les impacts régionaux, » oui c’est sûr il faudra un 7e rapport du Giec ! «

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Antarctique : l’un des plus grands icebergs jamais vu vient de se détacher


Depuis un bout de temps, on parle qu’environ 10% du glacier Larsen C se préparait à se séparer,. Aujourd’hui, c’est chose faite. Quelles sera les conséquences, probablement pas grand chose pour le moment, enfin, disons que la suite est surveillée par les scientifiques
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Antarctique : l’un des plus grands icebergs jamais vu vient de se détacher

 

Xavier Demeersman
Journaliste

 

    C’est fait. La fissure qui galopait ces sept derniers mois le long de la plateforme de glace Larsen C vient de rejoindre la mer. Un des plus grands icebergs jamais vu vient de naître. Aux premières loges pour l’observer, y compris durant la nuit australe et par mauvais temps : le satellite Sentinel-1

     Que va-t-il se passer maintenant que cet iceberg géant s’est décroché ?

    CE QU’IL FAUT RETENIR

  • Le 12 juillet, la fissure dans la barrière de glace Larsen C, en Antarctique, apparue il y a plusieurs années, a atteint l’océan. Sa progression fut très rapide ces sept derniers mois.

  • Un iceberg géant, 50 fois plus grand que Paris et contenant autant d’eau que le lac Ontario, vient de naître.

  • Les scientifiques vont le surveiller de près. S’il se disloque, il pourrait dériver dans l’océan. Autrement, il pourrait se maintenir dans la même zone. Le reste de Larsen C devrait se fragmenter.

Le suspense dure depuis plusieurs mois mais l’heure du dénouement est arrivée : la longue fissure dans la plateforme de glace de Larsen C, au nord de l’Antarctique, vient de rejoindre l’océan. C’est donc un des plus grands icebergs jamais observés (de mémoire d’Homme) qui vient de naître ce 12 juillet, sous les yeux des scientifiques. Alors que la nuit et l’hiver austral règnent sur la région, les images radar du satellite Copernic Sentinel-1 (ESA), indispensables dans ces conditions, témoignent du vêlage d’une pièce de glace grande comme deux fois le Luxembourg.

« Cet évènement est un épisode spectaculaire dans l’histoire récente des barrières de glace de l’Antarctique, qui implique des forces au-delà de l’échelle humaine, dans un endroit où peu d’entre nous sont allés, et qui changera fondamentalement la géographie de cette région » écrit dans The Conversation Adrian Luckman, glaciologue à l’université de Swansea, Royaume-Uni, et membre de l’équipe scientifique du projet Midas qui étudie de près la progression de cette fissure.

 Apparue il y a plusieurs années, elle a beaucoup attiré l’attention des médias et du public depuis début 2017. Son avancée rapide impressionne et, enfin, début juillet, les chercheurs savaient que son destin était scellé.

« Nous nous attendions à cela depuis des mois mais la rapidité de la rupture finale a été un peu une surprise, déclare le chercheur à l’ESA. Nous allons continuer à surveiller à la fois l’impact de ce vêlage sur la plateforme de glace Larsen C et le sort de cet énorme iceberg. »

Le saviez-vous ?

Le nom de Larsen donné aux plateformes de glace de la péninsule Antarctique fait référence à l’explorateur norvégien Carl Anton Larsen qui, dans les années 1890, fit leur découverte.

Comme en témoigne cette image radar du satellite Sentinel-1, la fissure dans la plateforme de glace Larsen C est arrivée jusqu’au bout, détachant ainsi un iceberg géant, l’un des plus grands jamais observés. © Copernicus Sentinel data (2017), ESA, CC BY-SA 3.0 IGO

Comme en témoigne cette image radar du satellite Sentinel-1, la fissure dans la plateforme de glace Larsen C est arrivée jusqu’au bout, détachant ainsi un iceberg géant, l’un des plus grands jamais observés. © Copernicus Sentinel data (2017), ESA, CC BY-SA 3.0 IGO

Quel est l’avenir de cet iceberg géant ?

La superficie du nouvel iceberg est de 6.000 km2, ce qui, en comparaison, équivaut à 50 fois la taille de Paris, ou un département français comme le Gard ou la Savoie. Quant à son poids, les chercheurs l’estiment à plus d’un million de millions de tonnes. Il contiendrait autant d’eau que le lac Ontario, situé à la frontière américano-canadienne. Va-t-il fondre tout de suite et se déverser dans l’océan ? Son avenir est encore difficile à prédire, répondent les chercheurs. Il ne devrait pas partir à la dérive mais plutôt se maintenir dans la région durant plusieurs décennies. Sauf s’il se désintègre…, livrant alors une mosaïque de petits morceaux à la dérive vers les eaux plus chaudes. Ce sont des questions auxquelles les scientifiques cherchent des réponses, surtout dans notre monde qui se réchauffe.

Son influence restera toutefois imperceptible. Il ne représente que 10 % de Larsen C. Mais cette barrière qui cède morceau par morceau menace la stabilité des glaciers alentour.

En tout cas, « il n’y aura certainement pas d’effondrement imminent, sans aucun effet direct sur le niveau de la mer, car l’iceberg est déjà à flot et déplace son propre poids dans l’eau de mer » explique le professeur Luckman.

Du moins pas tout de suite. À terme, « compte tenu uniquement des bassins versants de glaciers qui s’écoulent dans Larsen C, le total, même après des décennies, sera probablement inférieur à un centimètre ».

Une partie des scientifiques, dont Luckman, pensent qu’à moyen terme, le reste de Larsen C, la quatrième plus grande plateforme de glace de l’Antarctique, aura le même sort que celui qu’ont connu Larsen A et B (en 1995 et en 2002), lesquels s’étaient désintégrés assez soudainement. Les satellites sont aux aguets

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Progression de la faille dans Larsen C depuis un an. Animation créée à partir des images radar de Copernic Sentinel. © Copernicus Sentinel data (2016–17), Swansea University

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Température record de – 93,2 °C relevée dans l’Antarctique


Moi, j’ai déjà vu une fois, il y a plus d’une dizaine d’années à -48 C sur le thermomètre extérieur. Ce n’était vraiment pas chaud. Alors le record mesuré par un satellite de la température en Antarctique, ce n’est pas une journée pour se mettre le bout du nez dehors
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Température record de – 93,2 °C relevée dans l’Antarctique

 

L’Antarctique Photo :  AFP/SOPHIE LAUTIER

Des données provenant de l’est de l’Antarctique analysées récemment montrent que cette région isolée a battu un record de froid sur Terre, avec une température de – 93,2 degrés Celsius.

De nouvelles analyses des données obtenues par le satellite de la NASA prouvent que la Terre a battu un nouveau record en ce qui concerne les températures les plus froides enregistrées. Le record s’est produit en août 2010, quand la température est descendue à – 93,2 degrés Celsius. Puis, en juillet 2013, la température s’est de nouveau approchée du record, à – 92,9 degrés Celsius.

Le précédent record de froid enregistré sur Terre était de – 89,2 degrés Celsius.

Le glaciologue Ted Scambos, du Centre américain de données sur la neige et la glace, a annoncé ce nouveau record lors d’une réunion scientifique de l’Union américaine de géophysique, lundi, à San Francisco.

Néanmoins, le record ne sera pas enregistré par le Livre Guinness parce qu’il a été mesuré par un satellite et non par un thermomètre, a précisé M. Scambos.

« Heureusement, je ne sais pas exactement comment on se sent » dans un tel froid, a lancé le scientifique. « Cela ressemble plus à ce qu’on pourrait voir sur Mars que durant une belle journée d’été dans les pôles », a-t-il ajouté.

M. Scambos a souligné que des scientifiques faisaient régulièrement des sorties par – 73 degrés Celsius au pôle Sud et que le corps humain pouvait survivre à cette température pendant environ trois minutes.

http://www.radio-canada.ca/