Archéologie : des tombes de chevaux découvertes dans le Calvados


J’ai comme l’impression que le futur centre pénitentiaire dans le Calvados en France, va attendre longtemps avant d’être construite. Cette région est riche en découverte archéologique. Elle s’étend en plusieurs siècles et même millénaires. Des romains, des gaulois, les celtes ont foulée cette terre et ont laissé leurs traces. Ce qui a le plus surpris, est un char  vieux de 2 500 ans avec les ossements humains et deux chevaux. Les archéologues croient que ces chevaux avaient un statut particulier.

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Archéologie : des tombes de chevaux découvertes dans le Calvados


Archéologie : des tombes de chevaux découvertes dans le Calvados© Chris-Cécile Besnard-Vauterin, Inrap

Par Juliette de Guyenro

A Ifs, dans la périphérie de Caen, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), a mis au jour un site archéologique qualifié « d’exceptionnel » par les chercheurs. Parmi les découvertes, des sépultures d’hommes mais également des tombes de chevaux.

Depuis le début de juillet, une équipe constituée d’une dizaine de chercheurs de l’Inrap a débuté une opération de fouilles préventives sur l’emplacement d’un futur centre pénitentiaire à Ifs, dans la périphérie de Caen (Calvados). Le site, qui s’étend sur une surface de 5,8 hectares, a dévoilé de nombreuses découvertes datant des périodes gauloise, romaine et du haut Moyen-Age. Parmi les découvertes les plus surprenantes : deux sépultures de chevaux.

Trois phases d’occupation

Les chercheurs ont pu découper le site en trois phases différentes d’occupation. La première pourrait remonter au Ve siècle avant Jésus-Christ, et serait caractérisée par un site constitué de plusieurs enclos d’habitation présentant des traces de fondation de bâtiments, quelques silos, des traces de parcelles agricoles mais aussi de nombreuses sépultures. Parmi elles, trois ensembles funéraires, réunissant chacun « une dizaine voire une vingtaine de morts inhumés », d’après le rapport de l’Inrap.

L’un de ces ensembles s’organise autour d’un monument funéraire enfermant une tombe à char. Un vestige exceptionnel qui correspond à un type de sépulture qui serait connu dans le monde celtique, dans lequel est enfoui le défunt avec un char de guerre. Dans celui découvert sur le site d’Ifs, les chercheurs ont mis au jour des cerclages de roues du char sur lequel était déposé le défunt.

Des chevaux au statut privilégié

Mais c’est autour de la tombe à char que la découverte qui a le plus émerveillé les chercheurs se situe : des chevaux enterrés à trois endroits différents à proximité de squelettes humains.

« C’est quelque chose d’exceptionnel », estime Chris-Cécile Besnard-Vauterin, responsable scientifique des fouilles, dans un article de Liberté Caen. « Cette tombe sort du commun. Il n’y a qu’un autre exemple de connu dans l’Ouest, à Orval dans la Manche, mais là, il s’agit d’une tombe datant d’il y a 2 500 ans. »

La présence de ces sépultures et leur proximité avec les humains interroge sur le statut particulier de ces animaux. Selon les chercheurs, ces bêtes auraient pu avoir un statut privilégié à cette époque.

Plusieurs siècles d’histoire

Sur deux autres habitats du site, différentes époques ont été étudiées. Plus au nord, un système plus complexe d’enclos d’habitation se dévoile et daterait des trois derniers siècles avant notre ère, selon les chercheurs. Le site se caractérise alors par des fossés profondément ancrés dans le sol et par une abondance de mobilier, notamment à vocations domestique et agricole. Parmi les vestiges, de nombreux restes de faune d’élevage ont été excavés, mais également des fragments de céramiques et de terre cuite ou encore du mobilier métallique.

D’autres vestiges encore appartiendraient à l’époque de l’Antiquité jusqu’au IIe siècle après Jésus-Christ. Et enfin, la partie orientale du site aurait été occupée entre le VIIIe et le Xe siècle, période correspondant au haut Moyen-Age. Là, on pourrait observer les traces de constructions sur poteaux, ainsi que des aménagements abritant des ateliers artisanaux, dont un métier à tisser. Au total, sur l’entièreté du site et les différentes périodes couvertes, 60 tombes humaines ont été découvertes.

Les archéologues, qui se réjouissent d’une telle découverte, voient en ce site l’opportunité d’étudier une occupation continue sur plusieurs siècles.

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Le Savez-Vous ►Science décalée : 704 traumatismes crâniens… dans les albums d’Astérix


Les scientifiques ne font pas toujours des recherches sérieuses, ils peuvent aussi s’amuser. C’est le cas ici avec les aventures d’Astérix le Gaulois. Ils ont tenu compte des ethnies, des blessures, des situations et de la potion magique pour dénombrer les traumatismes crâniens. Malgré les conflits, un fait qui est rare, est qu’il n’y a eu aucun mort et que la guérison était généralement rapide. Pourtant, la médecine était loin d’être aussi efficace qu’aujourd’hui.
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Science décalée : 704 traumatismes crâniens… dans les albums d’Astérix

 

Par Janlou Chaput, Futura

Des neurologues ont passé en revue les 34 albums des aventures d’Astérix le Gaulois. Ils ont relevé en tout 704 cas de traumatismes crâniens, mais aucun d’eux ne s’est révélé irréversible ou mortel. Leur conclusion : s’il vaut mieux ne pas être Romain, surtout face à un Gaulois qui vient d’avaler de la potion magique, il ne faut pas non plus oublier de bien attacher son casque !

L’image de la science n’est pas toujours des plus drôle. On associe souvent les chercheurs à des rats de laboratoires, perdus dans leurs pensées irrationnelles et déconnectés complètement de la réalité. Certains correspondent au portrait. Mais la recherche se compose avant tout d’hommes et de femmes, dont certains ne sont pas dénués d’humour. La preuve avec ces neurologues germains qui ont consacré du temps et un article scientifique aux traumatismes crâniens qui se sont produits au fil des albums d’Astérix le Gaulois…

Le contexte : Astérix, témoin d’une époque ravagée par les guerres

« Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ ; toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute ? Non ! Car un village peuplé d’irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur. Et la vie n’est pas facile pour les garnisons de légionnaires romains des camps retranchés de Babaorum, Aquarium, Laudanum et Petibonum… »

C’est en ces mots que commencent toutes les aventures d’Astérix, compagnon d’Obélix et de Panoramix, habitants d’un modeste village breton dirigé par le chef Abraracourcix.

L’époque est difficile pour la Gaule. Les légions romaines, réputées pour leur discipline, ont vaincu les troupes celtes de Vercingétorix à Alésia deux ans plus tôt. Jules César, dictateur à vie, a pris le contrôle de la plus grande partie de l’Europe occidentale et du monde méditerranéen au terme de guerres violentes causant des milliers de victimes.

Les techniques de médecine sont beaucoup moins performantes que celles dont on dispose aujourd’hui. Impossible, à l’époque, de regarder les dégâts causés au cerveau par exemple. Heureusement, un témoin de ces temps lointains a laissé des traces dans nos BD pour que scientifiques et historiens reconstituent les conditions de vie de la période gallo-romaine. Des neurologues de la Heinrich Heine Universität de Düsseldorf (Allemagne) en ont profité pour étudier l’ampleur des traumatismes crâniens. Leurs résultats ont été décrits en 2011 dans la revue Acta Neurochirurgica.

Les légionnaires romains ont conquis presque toute la Gaule. Un seul village leur résiste... et leur cause bien des difficultés. Le centurion, à droite, en garde les séquelles au niveau de son œil gauche. Son compagnon prend des risques en n'attachant pas mieux son casque... © webast, Fotopédia, cc by nc nd 2.0

Les légionnaires romains ont conquis presque toute la Gaule. Un seul village leur résiste… et leur cause bien des difficultés. Le centurion, à droite, en garde les séquelles au niveau de son œil gauche. Son compagnon prend des risques en n’attachant pas mieux son casque… © webast, Fotopédia, cc by nc nd 2.0

L’étude : les traumatismes crâniens passés à la loupe

Les scientifiques ont étudié dans le détail les 34 albums de la série des aventures d’Astérix. Ont été relevés : les indices attestant d’une ecchymose périorbitale (œil au beurre noir), les signes d’une parésie du nerf hypoglosse (la langue pendante), l’importance des troubles neurologiques (confusions, aphasies, etc.), mais aussi l’appartenance ethnique des victimes et des coupables, l’absorption ou non de potion magique et la présence ou non d’un casque sur la tête au moment du choc. Il faut être précis pour une analyse statistique fine !

Le constat est sans appel. Parmi les 704 cas de traumatismes crâniens retrouvés, 698 apparaissent chez des hommes. Dans les deux tiers des cas, les victimes sont romaines. Malgré tout, 120 Gaulois, 59 bandits ou pirates, 20 Goths, 14 Normands, 8 Vikings, 5 Britanniques et 4 extraterrestres comptent parmi les blessés.

Les coupables sont, dans 87 % des situations, des Gaulois. Astérix et Obélix contribuent à eux deux à 57,6 % des lésions crâniennes. Les légionnaires romains ont causé 32 des blessures et ne sont pas uniquement des victimes. Parmi les traumatisés du cerveau, 70,5 % portaient malgré tout un casque. Mais la violence du choc (puisque dans 98,8 % des cas, il s’agissait d’un coup porté, et seuls 8 cas d’étranglements ont été relevés) et la lanière mal attachée ont fait s’envoler la protection dans 87,7 % des situations.

Autre fait marquant : la majorité des traumatismes (83 %) sont intervenus consécutivement à l’absorption par le responsable d’une boisson décrite ainsi par les auteurs :

« Cette substance contient du gui et est supposée conférer une force surhumaine. En réalité, les personnages qui avalent cette potion magique avant de frapper causent des lésions cérébrales plus sévères. »

Cette image obtenue par scanner montre un traumatisme crânien. Le crâne a été déformé suite à un choc qui lèse certaines régions du cerveau. Il n'est pas toujours mortel mais peut entraîner de lourdes conséquences neurologiques. © Rehman et al., Wikipédia, cc by 2.0

Cette image obtenue par scanner montre un traumatisme crânien. Le crâne a été déformé suite à un choc qui lèse certaines régions du cerveau. Il n’est pas toujours mortel mais peut entraîner de lourdes conséquences neurologiques. © Rehman et al., Wikipédia, cc by 2.0

Justement, la gravité des traumatismes a été jugée grâce à l’échelle de Glasgow, établie dans les années 1970 par des scientifiques écossais. En tout, 390 d’entre eux sont sévères, contre 89 modérés et 225 cas bénins. Heureusement, aucun mort ni aucun dommage permanent n’est à signaler. Si la quasi-totalité des individus s’est remis en quelques minutes ou quelques heures, le druide Panoramix a montré des signes inquiétants d’aphasie et de désorientations qui se sont étalés sur plusieurs semaines. Tout a fini par rentrer dans l’ordre.

Ces données étonnent les scientifiques. Eux qui pensaient que les violences de l’Antiquité entraînaient des lésions cérébrales irréversibles ont été surpris, du fait également des méthodes diagnostiques et thérapeutiques nettement inférieures aux nôtres. Ils reconnaissent qu’il faut peut-être creuser davantage la piste de la potion magique pour comprendre les raisons d’une telle résistance. En effet, dans le gui, on retrouve de la lectine, dont on connaît les vertus pour soigner les tumeurs cérébrales. Peut-elle aussi réparer des traumatismes crâniens ?

Cela « nécessite d’être clarifié dans des études ultérieures ».

L’œil extérieur : les scientifiques ne manquent pas d’humour

Bien évidemment, cette étude menée avec tout le sérieux qui caractérise les scientifiques tend à rappeler qu’il faut aussi s’amuser. Au milieu de publications qui traitent toutes des différents problèmes et solutions rencontrés en neurochirurgie, un brin d’humour n’a jamais fait de mal.

L’article a d’ailleurs été bien accueilli dans le monde scientifique. Karl Schaller, un de leurs collègues de l’université de Genève, note tout particulièrement l’intérêt porté sur la lanière du casque bien trop rarement fixée, limitant l’efficacité des protections. Et de conclure que la prochaine étape serait de comparer avec d’autres bandes dessinées, pour voir par exemple si la Panthère rose fait preuve d’autant de violence…

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Les Gaulois embaumaient les têtes de leurs ennemis vaincus!


Je n’imaginais pas les Gaulois de cette façon. Après une bataille, ils coupaient les têtes des vaincus, les amenaient sur leur cheval pour les momifier et les exposés devant leur portes de maison. Une triste époque
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Les Gaulois embaumaient les têtes de leurs ennemis vaincus!

 

Têtes coupées

Reconstitution du dépôt d’armes et de têtes coupées du site du Cailar, dans le Gard, et ses trophées impressionnants.

CRÉDITS: DAVID GEOFFROY (COURT-JUS PRODUCTION), L. PERNET ET R. ROURE

Par Bernadette Arnaud

Les auteurs grecs et latins ont décrit la macabre pratique des têtes coupées chez les Celtes. De nouveaux travaux révèlent celle de leurs momifications !

Têtes coupées. Dans sa Géographie, l’auteur grec Strabon (63 av.J.C – 24 ap.J.C) rapportait que les Celtes*, peuples de farouches guerriers, se livraient à de redoutables pratiques… Un rite impressionnant était en effet de trancher la tête des vaincus à la fin des batailles!

L’historien raconte ainsi qu’« au retour du combat, ils attachaient les têtes de leurs ennemis à l’encolure de leurs chevaux pour, une fois rentrés chez eux, les enclouer devant leurs portes… » ; à l’entrée de bâtiments publics, ou des maisons. Des représentations gravées ou sculptées de ce rituel des têtes coupées se retrouvent dans tout l’art celte de l’Age du Fer.

Sculpture de têtes coupées celtes, retrouvées sur l’oppidum d’Entremont (Provence), en 1877. ©Leemage/AFP

Depuis quelques décennies, des découvertes archéologiques ont attesté ces comportements à Roquepertuse (Bouche-du-Rhône), Entremont (Provence), ou Ribemont-sur-Ancre (Somme) –y compris de crânes transpercés d’énormes clous. Mais l’archéologue Réjane Roure et son équipe de l’UMR 5140 -CNRS/LaBex Archimède de l’Université Paul-Valery Montpellier 3, viennent de faire une découverte majeure au Cailar, au sud de Nîmes (Gard) : l’embaumement de têtes-trophées ! Parmi plus de 2800 ossements, cet autre comportement évoqué dans l’Antiquité a pu être identifié.

Crâne cloué, d’Ullastret (Catalogne). ©Arxiu Museu d’Arqueologia de Catalunya-Ullastret

Dans un article publié dans la revue Journal of Archaeological Science*, les spécialistes dévoilent avoir analysé chimiquement –par spectromètre de masse et chromatographie en phase gazeuse– des crânes exhumés sur le site du Languedoc, occupé par des populations Celtes dès le IV/IIIe siècle avant notre ère.

 Et avoir ainsi constaté, sur une dizaine d’échantillons « la présence de biomarqueurs de résine de conifère et des molécules organiques de composés aromatiques obtenus après chauffage, des substances diterpénoïdes », indique Réjane Roure jointe par Sciences et Avenir.

Restes humains de « têtes coupées »  retrouvées sur le site archéologique du Cailar, dans le Gard. ©Fouille Programmée Le Cailar-UMR5140-ASM

Ce qui confirme, pour la première fois, les récits des historiens antiques décrivant il y a plus de 2000 ans que les Celtes:

« oignaient d’huile de cèdre [les têtes] et les exhibaient à leurs hôtes, refusant de les rendre même en échange de leur poids en or » !

Ces « butins » momifiés -après soustraction des parties molles (langues, cerveau), étaient ensuite sauvegardés dans des caisses transmises de générations en générations.

Guerriers celtes de Roquepertuse (Bouches-du-Rhône). ©L.Damelet / CNRS

« Par la conservation de la partie la plus symbolique de l’individu, ces comportements étaient sans doute une forme d’hommage au vaincu tout en représentant de façon très concrète, la valeur du guerrier vainqueur », ajoute Réjane Roure. 

D’abord révulsé par ce spectacle qu’il avait vu dans bien des endroits lors d’un voyage en Gaule, le savant grec Poseidonios, témoin oculaire, avait reconnu s’y être accoutumé par la suite « en le supportant avec sérénité » ! C’est aux Romains que l’on doit d’avoir mis un terme à cette pratique.

VIDEO: « Quand les Gaulois perdaient la tête : enquête archéologique sur les « têtes coupées » », réalisé par David Geoffroy, L. Pernet, L. Roure, Cours-jus Production

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Le Saviez-Vous ► Que signifient les noms Astérix et Obélix ?


Les bandes dessinées de ma jeunesse, Tintin ainsi qu’Astérix et Obélix, ces irréductibles gaulois étaient les principaux que nous avions à la maison Leurs patronymes n’ont pas été choisis au hasard, certains savent qu’Astérix fait référence au signe *, mais c’est plus que cela. Obélix, n’est pas en reste, quoi que si vous penser qu’il se relie aux obélisques, alors vous êtes sur la mauvaise route
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Que signifient les noms Astérix et Obélix ?

 

 

 

par Sandrine Campese

 

Le trente-sixième album de la bande dessinée Astérix, intitulé Le Papyrus de César, perpétue la tradition instaurée par Goscinny et Uderzo, en attribuant aux personnages des noms éloquents et dans l’air du temps.

Jugez plutôt : l’éditeur romain Promoplus et son majordome Kefélapolis, les Gaulois Rézowifix, « connecté » aux nouvelles, et Doublepolémix, colporteur sans frontières… L’occasion de revenir aux sources et de nous interroger sur l’origine et le sens des patronymes de nos deux héros moustachus : Astérix et Obélix.

« Astérix » est dérivé d’astérisque

Signifiant « petite étoile » (asteriskos en grec, de astêr, « étoile »), l’astérisque est représenté par le symbole *. Placé à la suite d’un mot, il renvoie à une note de bas de page ; placé devant un mot, il en signale une forme particulière.

Remplacez la terminaison –isque par –ix, en référence au chef gaulois Vercingétorix, et vous obtenez « Astérix ». Mais ce nom a également un sens caché ! Nous l’avons vu, le grec astêr signifie « étoile ». Quant au mot celte rix, il se traduit par « roi ». Littéralement, Astérix est le «  roi des étoiles ». Un nom prédestiné pour une star de bande dessinée !

Ce que les créateurs n’avaient pas prévu, en baptisant ainsi leur personnage principal, c’est que ce nom deviendrait populaire au point d’éclipser celui dont il était issu : l’astérisque.

Difficile, quand on a appris le patronyme du guerrier gaulois avant même de soupçonner l’existence du signe typographique, de ne pas s’emmêler les pinceaux une fois arrivé à l’âge adulte. De plus, si l’on se prive de bien articuler le mot « astérisque », on bascule inévitablement vers « astérix ».

Et Obélix dans tout ça ? Facile, on doit son nom à l’obélisque…

Raté !

« Obélix », quant à lui, vient de l’obèle

Comme « Astérix », le nom « Obélix » dérive d’un autre signe typographique : l’obèle. Loin d’être une coïncidence, ces choix constituent un hommage à la mémoire du grand-père de Goscinny, imprimeur-typographe.

Issu du grec obelos, « broche » (à rôtir), l’obèle correspond à l’origine au signe ÷, utilisé aujourd’hui pour la division. Puis il a pris la forme d’une croix latine, simple ou double , pour marquer les passages modifiés ou ajoutés dans les manuscrits anciens.

Utilise-t-on encore l’obèle ? Oui, après le nom d’une personne ou d’une date pour signaler un décès. Mais aussi comme appel de note, en complément de l’astérisque. À l’image du « couple » formé par Astérix et Obélix, l’astérisque et l’obèle sont intimement liés !

À tous les « déçus » qui étaient convaincus qu’Obélix découlait d’obélisque (obéliskos en grec), il est évident que l’imposant monument égyptien n’est pas sans rappeler la carrure du Gaulois aux nattes rousses, tout aussi impressionnante

En conclusion, rappelons que l’astérisque et l’obélisque, sont, à l’image de nos deux irréductibles, de genre masculin.

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Des Gaulois enterrés en Grande-Bretagne ?


Quand on pense gaulois, l’image des irréductibles gaulois nous vient en tête. Mais au-delà de la bande dessinée, ce peuple a vécu il y a très longtemps et on cherche encore à comprendre leur histoire. Cette découverte aidera sûrement d’en apprendre un peu plus
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Des Gaulois enterrés en Grande-Bretagne ?

 

Pointe de lance du 2e Age du Fer (425-25 av.J.C) provenant d'une tombe de guerrier du cimetière de Pocklington, dans le Yorkshire, en Angleterre. CREDIT: MAP Archaeology

Pointe de lance du 2e Age du Fer (425-25 av.J.C) provenant d’une tombe de guerrier du cimetière de Pocklington, dans le Yorkshire, en Angleterre. CREDIT: MAP Archaeology

Par Bernadette Arnaud

150 squelettes de l’Age du Fer ont été exhumés près du village de Pocklington, à l’est du comté du Yorkshire, au nord de l’Angleterre.

 

NÉCROPOLE. Ensevelis depuis 2500 ans avec, à leur côté, des pointes de lance et des épées, 150 squelettes particulièrement bien conservés ont été mis au jour dans une importante nécropole de Pocklington datant du second Age du Fer (425 à 25 avant notre ère), dit La Tène. Il s’agirait de la plus importante découverte jamais réalisée en Angleterre concernant cette période. L’une des 75 tombes contenait même l’unique bouclier de cette période jamais retrouvé en Grande-Bretagne. A en juger par les rites d’inhumation observés par les archéologues, ces dépouilles pourraient avoir appartenues à des populations dites « de la culture d’Arras », terme créé en 1940 par le célèbre archéologue australien Gordon Childe (1892-1957) pour baptiser ces groupes aux coutumes funéraires indéniablement proches de celles de peuples celtes du nord de la Gaule.  Les poteries et autres perles de verre et d’ambres retrouvées attesteraient également de cette origine.

Bracelet de bronze orné de corail provenant de la nécropole de Pocklington. © MAP Archaeology

La découverte, réalisée à l’occasion d’aménagements immobiliers, a motivé l’intervention des archéologues du Map Archaeological Practice dont le siège est à Malton (Yorkshire). Ils espèrent ainsi compléter l’histoire mal connue du peuplement ancien de la Grande-Bretagne, en tenant à déterminer notamment, par des analyses génétiques, si ces vestiges appartenaient à des populations récemment immigrées sur le continent ou déjà installées sur place.

« Ces vestiges matériels sont identiques à ceux retrouvés en Champagne et dans le bassin parisien à la même époque, à l’instar des tombes à char et des épées dégagées en 2003 à Roissy », explique Laurent Olivier conservateur du département des âges du Fer au Musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye, près de Paris.

Des liens établis très tôt

Les liens entre les populations gauloises du nord de la France et celles de l’Angleterre sont effet attestés très tôt.

« Dans des textes de César, les rapports entre certains peuples du continent et les îles britanniques étaient clairement établis. Des traditions rapportent même qu’entre le 5e et le 3esiècle avant notre ère, des groupes originaires de la Gaule Belgique, c’est-à-dire la région située au nord de la Marne, de la Champagne actuelle jusqu’au Rhin, avaient peuplé l’Angleterre« , précise l’archéologue qui rappelle que cette période de l’âge du Fer a été très marquée par de grands mouvements de populations.

Dans l’Antiquité, Ptolémée, dans son ouvrageGéographie présentant l’ensemble des connaissances géographiques du monde gréco-romain, donnait même le nom de Parisii aux habitants qui peuplaient alors la Gaule Belgique et les Ardennes. L’exhumation de ce cimetière devrait conduire à la plus grande étude sur des groupes de l’âge du fer jamais menée en Grande-Bretagne.

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Découverte de la plus vieille taverne de France


L’alcool, les beuveries, ne datent pas d’hier. Quelque part en France des vestiges d’un établissement comparable à un bar avant notre ère, a été mise à jour
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Découverte de la plus vieille taverne de France

 

Vestiges d'une ancienne taverne découverte sur l'antique site de Lattara, datée du 2e siècle avant notre ère. Les trois cercles rouges sont des restes de four. CREDIT: Fouilles de Lattes - CNRS

Vestiges d’une ancienne taverne découverte sur l’antique site de Lattara, datée du 2e siècle avant notre ère. Les trois cercles rouges sont des restes de four. CREDIT: Fouilles de Lattes – CNRS

Par Bernadette Arnaud

Au sud de Montpellier, les vestiges d’une taverne datant du 2e siècle avant notre ère a été mise au jour. Une innovation importée de Rome dans un monde gaulois en pleine mutation.

 

TAVERNE. Ah, ces Gaulois! Toujours prompts à lever le coude ! On connaissait depuis longtemps leur goût pour les grands banquets, mais on ne savait pas vraiment depuis quand les Gallis’étaient mis à fréquenter des tavernes, ni où ces établissements étaient apparus. Voici qui est chose faite ! La première tabernae jamais trouvée en France vient d’être découverte dans la région de Lattara, près de Lattes dans l’Hérault. Et elle a 2100 ans ! A 5 km au sud de Montpellier, Lattara est une antique cité portuaire située dans la province très tôt romanisée de la Narbonnaise. C’est à l’intérieur des remparts de la ville, dans des niveaux datés du 2e siècle avant notre ère, qu’ont été mis au jour les vestiges de ce premier « café du commerce ». Il est composé de deux corps de bâtiments, dans lesquels trônaient trois fours en terre cuite, ainsi que des supports de meules.

« Nous pensions avoir découvert une boulangerie! », explique Gaël Piques, (CNRS, Archéologie des Sociétés Méditerranéennes) dans un récent article publié avec Benjamin Luley (Gettysburg College) dans la revue Antiquity.

Une grande banquette en fer à cheval

Mais très vite, les restes d’une salle à manger dotée d’une grande banquette en fer à cheval, avec un foyer central sont dégagés. Puis une fosse emplie de déchets alimentaires et de reliquats de pièces de boucherie: des scapula de bœufs, des jarrets de moutons…

« Des quantités trop importantes pour correspondre à une consommation privée », poursuit l’archéologue.

Des débris de vases à boire, des plats, quelques fragments d’amphores ainsi que des pièces de monnaies marseillaises complètent le tableau.

« Nous venions de découvrir une taverne ! », s’enthousiasme Gaël Piques.

Le concept de ce nouveau type d’établissement jusqu’alors inconnu en Gaule romaine a peut-être été apporté à Lattara dans les paquetages des légions de Rome. Dans ce monde gaulois en pleine romanisation, la cité, en bordure de lagune, était en effet un port commercial où s’échangeaient des biens avec l’Italie mais aussi l’Espagne et la Grèce. Vin, huile, sauces de poisson – le célèbre garum – transitaient par ses quais. En 2013, l’analyse de contenus d’amphores étrusques et la découverte de presse à raisins sur ce même site avaient déjà constitué la première preuve de viticulture en France, montrant que la production de vin dans cette région du Languedoc-Roussillon avait débuté dans la région dès 500 avant Jésus-Christ. Que la première taverne soit retrouvée trois siècles plus tard sur le plus ancien site de production de vin de France ne manque pas de piquant.

Qui étaient les Gaulois?

Dans l’Antiquité, les Grecs appelaient Celtes toutes les populations qui occupaient l’espace celtique, alors que les Romains, eux, les dénommentGalli (Gaulois). Jusqu’à la conquête de César, entre 58 et 51 avant notre ère, la « Gaule » est un espace morcelé en une série de territoires sans unités, dominés par des peuples souvent en conflits. Mais des zones en bordure de Méditerranée sont déjà sous domination romaine depuis le 2e siècle avant notre ère. C’est le cas de la Narbonnaise.

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Le Saviez-Vous ►Astérix : vérités et Incongruités


Les bandes dessinées ne représentent pas nécessairement la réalité. Pour ce qui est de la collection Astérix,  certains faits sont vrais, mais pas toujours dans la bonne époque. Cependant, comme toutes oeuvres de fiction, ce qui compte, c’est de plaire aux lecteurs
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Astérix : vérités et Incongruités

 


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Le village gaulois :


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Les bandes dessinées d’Astérix illustrent un tout petit village paisible, qui résiste à l’envahisseur romain, à l’époque de Jules César. Les Gaulois étaient organisés en divers clans qui vivaient pour la majorité en modestes villages. Ils étaient en effet menés par des chefs, qui étaient des guerriers et de bons administrateurs, mais  ils n’étaient pas portés sur des boucliers! Leur rôle était entre autres de mener leurs hommes au combat et de gérer leur communauté, appuyés par une aristocratie dirigeante.


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Oui les Gaulois aimaient les bagarres, mais ils étaient aussi de patients agriculteurs et surtout de très habiles métallurgistes! Les druides existaient dans certaines communautés et assuraient surtout la communication entre les habitants et le monde divin, tout en enseignant diverses traditions aux enfants.


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Des menhirs?

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Il y a cependant des petits détails incongrus dans l’univers gaulois d’Astérix, notamment la présence… de menhirs! Les Gaulois ont connu leur expansion essentiellement entre le 5ème siècle avant notre ère et le 1er siècle. Or, les traditions gauloises/celtiques impliquant des monuments de gigantesques pierres comme les menhirs étaient révolues depuis bien longtemps!


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Stonehenge

Ces premiers monuments de pierre en Europe occidentale remontent effectivement à 7000-6000 av. J.-C. et les derniers construits à environ 2000 av. J.-C., soit bien avant les Gaulois et l’époque de Jules César!

Jules César et Rome :


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Jules César est un personnage bien incarné dans Astérix, qui se promène constamment avec les symboles du triomphe militaire, plus particulièrement la couronne de lauriers! Si nous prenons pour acquis que les histoires d’Astérix se déroulent après sa victoire sur les Gaules, nous nous situons environ vers le début des années 40 av. J.-C.


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Il aurait donc été complètement impensable qu’un symbole de la ville de Rome ait existé à cette époque… soit le Colisée! Aussi appelé l’amphithéâtre flavien, car il fut construit sous cette dynastie d’empereurs, le Colisée a été achevé en l’an 80 de notre ère. Il est donc impossible qu’Astérix et Obélix aient pu y combattre des lions affamés! 


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L’armée romaine :


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Les albums et films d’Astérix ont aussi toujours mis en vedette la puissante armée romaine, souvent ridiculisée par les Gaulois. Si l’habillement et les armes comme le pilum (javelot), le gladius (petite épée) et les sandales sont fidèles à la réalité, il faut toutefois avouer qu’Astérix et Obélix n’auraient jamais pu s’engager dans la légion romaine!


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Colonne trajanne

En effet, seuls les citoyens romains pouvaient faire partie de la légion. Les autres nationalités comme les Gaulois, les Égyptiens, les Grecs, etc., pouvaient combattre dans l’armée romaine, mais dans des troupes dites auxiliaires et avec leur propre équipement. Alors… Astérix légionnaire? Hum…

Ce ne sont que quelques exemples. Profitez bien de ce temps de repos et amusez-vous à identifier vous-mêmes les vrais et les faux dans les dessins animés de vos Gaulois préférés!

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Le Saviez-Vous ► Les origines des cosmétiques


Le maquillage qui majoritairement utilisé par les femmes n’a pas toujours été le cas, car ce sont les hommes de la préhistoire qui avaient commencé à se parer de couleurs. À toutes les époques chacun avait sa propre mixtures qui aujourd’hui nous ferait lever le nez du moins pour certaines préparations
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Les origines des cosmétiques

 

egyptienne-fardee 

Etymologiquement, le terme « cosmétique » est dérivé du grec kosmêtikos, parure, dérivé de kosmos, harmonie ou ordre. Il est passé dans le français en 1555 sous forme d’adjectif avant d’être utilisé comme substantif.[1] En revanche, le mot fard vient de l’italien farda qui signifie crachat. Bref, une signification bien moins flatteuse. Il semblerait que cela vient du fait que les femmes mêlaient leur salive avec le mercure qui entrait dans le composition du rouge.

L’art de se peinturlurer le visage et le corps est pratiquement apparu avec l’homme. Déjà, les hommes de Néandertal avaient l’habitude de badigeonner d’ocre rouge les ossements des morts. On peut donc imaginer qu’ils s’en servaient également de leur vivant.

L’Egypte ancienne

La femme égyptienne se fardait les joues et les lèvres en rouge. On a, en effet, retrouvé des traces de pigments rouges sur des palettes. De même, les sculptures antiques nous montrent des visages aux yeux soulignés de fard. Les fards noirs étaient pour la plupart à base de plomb, parfois composés à partir d’oxydes de manganèse, de noir de carbone, de composés d’antimoine. Les égyptiens appliquaient également un fard vert (à base de malachite verte) sur les cils et les sourcils et sur la paupière inférieure.

Sous l’Ancien Empire, ils l’appliquaient sous les yeux. Le turquoise, les argiles rouges, ou les violettes mélangées avec des oxydes de cuivre ou de fer, permettent d’obtenir de nouvelles nuances, très prisées. L’ajout de poudres blanches, telle la cérusite, permettait aux Egyptiens de créer une gamme de  produits du gris clair au noir dont les textures étaient modifiées par l’addition de graisses.

La blancheur du teint s’obtenait alors par l’application d’une pommade à base d’albâtre et de lait d’ânesse. Tel fut également le cas dans la Rome antique. Des emplâtres de beauté à base de cervelles de tortue, de suie, de fente d’ibis délayés dans du lait d’ânesse pouvaient également être utilisés.

Les cheveux, les mains et les ongles étaient teints au henné. Les huiles et les graisses parfumées appliquées sur la peau servaient essentiellement à la protéger. Les hommes et les femmes portaient sur la tête des cônes parfumés.

Les Egyptiens prenaient grand soin de leur corps. Ils se lavaient plusieurs fois par jour, se frictionnaient avec des onguents à base de térébenthine, d’encens, de parfum et de graisses. Pour raffermir les chairs, ils se servaient de poudre d’albâtre, de natron[2], de sel nordique et de miel.

La Grèce antique

Les Grecs quant à elles s’enduisaient les lèvres de miel et s’appliquaient des crèmes animales à base d’excréments de taureau et de brebis mélangés à du suif. La poudre d’ocre était également en usage dans la Crète ancienne.

Le mode imposait un teint aussi blanc que possible. Aussi cherchait-on à effacer tâches de rousseur et autres tâches brunes du visage.

Néanmoins, elles n’utilisaient pas les fards avec la même profusion que les femmes d’Egypte. La tenue vestimentaire, la coiffure, les bijoux a une importance toute aussi grande. En revanche les bains sont utilisés abondamment.

L’Empire romain

Les femmes romaines se peignaient les lèvres en vermillon et s’enduisaient le visage de poudre de craie ou de céruse. La pâleur est de rigueur.

Mais Martial remarque déjà que « la craie dont se sert Fabulla craint la pluie ; et la céruse dont se sert Sabella, le soleil » [3].

 Les joues étaient illuminées par des fards rouges. Horace raconte qu’à Rome, on en utilisait trois nuances :

le minium, le carmin et une « certaine substance extraite du crocodile »[4].

Elles se servaient d’antimoine pour colorer leurs paupières. Elles noircissaient leurs sourcils avec un pâte d’œufs et de fourmis ou de mouches. Elles teignaient leurs cheveux en noir ou les décoloraient en restant plusieurs heures dans les solarium. Elles cherchaient alors à imiter les blondes captives grecques.

Au Ier siècle, Néron et sa femme Poppée éclaircissaient leur peau avec de la céruse et de la craie, soulignaient leurs yeux au khôl et rehaussaient leur teint et leurs lèvres avec du rouge.

Quant au cérat de Galien, dont la formule originale contient de la cire d’abeille, de l’huile d’amande douce, du borate de sodium ainsi que de l’eau de rose, on le connaît encore aujourd’hui sous le nom de cold cream

Les Gaulois, quant à eux,  utilisaient les cendres végétales comme savon et connaissaient déjà les poudres, les onguents, les pommades, les infusions, les huiles, les baumes, les lotions dans lesquels ils intégraient comme ingrédients l’iris, le mélilot, la myrrhe, le safran, le styrax, le miel et le vin.

Ce serait même eux qui auraient inventé la pommade, dont les premières étaient à base de pommes d’où le nom, et le savon

« Il paraît parfaitement démontré, d’après ce que dit Pline, que c’est aux Gaulois, nos ancêtres, que doit revenir l’honneur de l’invention du savon » [5].

La craie et la céruse servaient de fond de teint. Les lésions inesthétiques étaient alors camouflées.

Le Moyen-âge

Si les bains étaient en faveur dans l’Antiquité grecque ou romaine, ils disparaissent avec le Moyen âge. On se contente généralement de passer un peu d’eau sur le visage et de masquer la crasse en blanchissant la figure et en se parfumant à l’ambre, au musc, au jasmin, à la cannelle, la rose ou la lavande.

Les Croisades et les routes des épices font découvrir les parfums à l’Occident médiéval. Le premier traité à ce sujet, œuvre du chimiste français Arnaud de Villeneuve, n’a paru qu’aux environs de 1311. Mais l’« art de la distillation » daterait de plus de trois mille ans, et l’on pense que les Perses l’auraient découvert pour fabriquer l’eau de rose.

En 1190 Philippe Auguste reconnaît la corporation des gantiers-parfumeurs et accorde alors aux maîtres gantiers le privilège exclusif de vendre cuirs et de «préparer parfums, crèmes et onguents»…

Du Moyen âge à la fin du XVIIe siècle, seuls les apothicaires préparaient et vendaient des eaux de senteur et des poudres parfumées, ce qu’a confirmé un édit de 1631.

Bibliographie :

ALBERT, Catherine, Hygiène et soins : évolution des produits cosmétiques de l’Antiquité à nos jours, Thèse pour le diplôme d’état en pharmacie, Université Clermont I, 1994

BEN YTZHAK, Lydia, Petite histoire du maquillage, Stock, 2004

JAMES, Constantin, Toilette d’une romaine au temps d’Auguste et conseil à une parisienne sur les cosmétiques, Garnier frères, 1879

DE ROECK-HOLTZHAUER, Yannick,  La cosmétologie à travers les âges in Revue d’histoire de la pharmacie, t. XXXV, n°279 p. 397 à 399

LANOE, Catherine, La Poudre et le fard : une histoire des cosmétiques de la Renaissance aux Lumières, Champ Vallon, 2008

VIGARELLO, George, Histoire de la beauté, Le corps et l’art d’embellir de la renaissance à nos jours, Seuil, 2004

[1] Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française, Paris, 1998

[2] Le natron est un minéral composé de carbonate de sodium hydraté, de formule Na2CO3·10H2O, ainsi qu’une roche évaporitique contenant principalement du carbonate de sodium et du bicarbonate de sodium et permet d’obtenir le carbonate de soude et le bicarbonate de soude ou hydrogénocarbonate de sodium. Il se présente sous la forme d’une substance blanche

[3] Constantin James, Toilette d’une romaine au temps d’Auguste et conseil à une parisienne sur les cosmétiques, p. 47

[4] ID, ibid, p. 49

[5] Constantin James, Toilette d’une romaine au temps d’Auguste et conseil à une parisienne sur les cosmétiques, p. 10

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Les Gaulois, amateurs de boomerang


Les archéologues semblent avoir trouvé un site vraiment intéressant a étudier. Et pour ceux qui pensent que les boomerangs sont d’origine Australienne, l’histoire prouve que bien des peuples ont utilisé cet outil. Celui des Gaulois était particulier, par sa forme, et quelques petits détails, mais, il semble qu’il servait pour la chasse
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Les Gaulois, amateurs de boomerang

Le « bâton de jet » gaulois découvert sur le site d’Urville-Nacqueville – Cyril Damourette

Des archéologues français ont découvert le premier boomerang gaulois. Il se trouvait dans l’un des principaux ports d’embarquements pour l’Angleterre à l’époque, jusqu’ici inconnu.

On ne sait si les vacanciers qui arpentent aujourd’hui les plages du Cotentin, chères à Boris Vian, sont adeptes du freesbee et d’autres objets volants. Mais il y a plus de deux mille ans, on pouvait probablement y apercevoir d’adroits Gaulois chassant les mouettes au boomerang. C’est ce que vient de montrer une découverte réalisée précisément sous l’une de ces plages, celle d’Urville-Nacqueville près de la Hague. Constamment trempé d’eau salée, le site a l’immense avantage de conserver la matière organique, et en particulier le bois, matériau de choix des Gaulois. Et c’est ainsi, dans un ancien fossé, qu’une équipe d’archéologues français a découvert le seul boomerang gaulois connu à ce jour. Il date de 120 à 80 ans av. J.-C., soit une trentaine d’années avant la conquête de la Gaule.

Face à ce morceau de bois plat et légèrement cintré, impossible de ne pas penser à un boomerang. Un objet volant, en tout cas. Et c’est ce que vont confirmer les analyses par la suite. Appelé en renfort, un spécialiste des boomerangs, Luc Bordes, du CNRS, l’examine attentivement.

Il constate que le fabricant du boomerang savait manifestement ce qu’il faisait. Il a choisi un bois léger, probablement du pommier ou du poirier. C’est toujours celui souvent employé par les fabricants des boomerangs actuels en Europe. Leur prédécesseur gaulois a sélectionné une branche courbe et y a taillé l’objet. Il en a sans doute soigneusement choisi les dimensions, d’un cinquantaine de centimètres de large et un peu moins d’un centimètre d’épaisseur. Elles offrent en effet une très grande stabilité en vol. Il en a méticuleusement poli les pales. Et profilé les bords : comme pour un avion, il s’agit d’un ingrédient important pour que le boomerang s’élève. Et le bout des pales est relevé, un paramètre essentiel pour atteindre des altitudes importantes.

La question que se posent alors les archéologues est : est-ce vraiment un boomerang ? Est-il susceptible de revenir dans la main de celui qui l’a lancé ? L’équipe décide d’en réaliser une réplique avec les outils d’époque, pour faire des tests.

Réponse : ce n’est pas à proprement parler à un boomerang. Car il n’est pas destiné à revenir dans la main du lanceur. Exit, donc, les jeux d’adresse auxquels se livraient certains aborigènes australiens du XIXe siècle. La majorité des bâtons de ce type, retrouvés par les archéologues ou décrits par les ethnologues, vont à peu près droit au but, sans demi-tour. Ce sont des armes de chasse.

Mais alors, que chassaient les Gaulois ? Lapin, lièvre, petit gibier ? Peu probable, car les bâtons nécessaires sont en général plus épais, plus grands et plus lourds. Il est plus vraisemblable que le bâton d’Urville, comme c’est le plus fréquent, serve à chasser les oiseaux. Soit pour les rabattre vers un filet. Soit en les atteignant directement. En général, les chasseurs visent un groupe d’oiseaux, prenant son envol ou déjà dans les airs. Ceux-ci sont fréquents dans les marais qui bordent alors le site d’Urville-Nacqueville. Et de nombreux ossements retrouvés lors des fouilles attestent que ces Gaulois ne dédaignaient pas les oiseaux : Fous de Bassan, goéland marin, bernache (genre d’oie), fuligule (canard plongeur), Guillemot de Troï Bref, les archéologues ont sans doute retrouvé un exemplaire de la mystérieuse arme de jet en bois que les Gaulois utilisaient pour chasser les oiseaux, et que mentionnera le géographe grec Strabon quelques décennies plus tard.

(plus d’informations sur le boomerang gaulois voir  plus bas)

Un port vers l’Angleterre

Petit plaisir de fouilles, le boomerang n’est pas cependant ce qui intéresse le plus l’équipe. L’important, c’est que ce site était une sorte d’ancêtre du tunnel sous la Manche.

Car jusqu’ici, « nous ne savions pas vraiment quelles relations entretenaient les Gaulois du continent avec leurs voisins de la future Grande-Bretagne », explique le responsable des fouilles, Anthony Lefort, de l’université de Bourgogne et du CNRS.

Faute de sites archéologiques, en particulier. Dans la région de Calais, personne ne sait, par exemple, où est Portus Itius, le port d’où s’embarqua César pour ses expéditions peu probantes vers la Grande-Bretagne. Sur la Manche, il y a bien un probable port identifié près de Saint-Malo, avec des indices de commerce transmanche. Mais les archéologues n’avaient pu fouiller qu’une toute petite partie du site pour cette période. Sinon, rien.

Ici, à Urville, les archéologues pensent avoir trouvé, enfin, un port important. D’abord, il y a tous ces bracelets en schiste noir. Matériau brut, ébauche, produit fini : toutes les étapes de la fabrication sont représentées sur le site. Les vestiges d’un atelier de confection, donc. Or ce schiste vient vraisemblablement de la région d’en face, le Dorset, en Angleterre à une centaine de kilomètres seulement. Et c’est précisément là que des archéologues britanniques ont découvert dans les années 1970 un grand port de la même époque, à Hengistbury Head.

En outre, il y a des indices très nets qu’Urville-Nacqueville accueillait des immigrés d’Angleterre. D’abord que certains adultes y sont inhumés en position fœtale comme dans le Dorset, alors qu’ils étaient généralement incinérés dans cette partie de la Gaule. Ensuite, parce que certaines des maisons y sont rondes, comme dans le Dorset, alors qu’elles sont rectangulaires chez les Gaulois de Normandie.

Enfin, ce n’est pas un site ordinaire. Parce que visiblement, pas mal d’argent y transite. Les archéologues ont en effet trouvé huit pièces en or, des statères. Anecdotique ? Non, car il ne s’agit pas, comme souvent, d’un trésor caché en attendant des jours meilleurs. Ici ce sont les pièces tombées des poches ou des bourses des passants gaulois, en seulement quelques décennies. Or en général, les Gaulois les plus riches sont des chefs, des aristocrates. Ils vivent dans des oppida, site de hauteur fortifiés. À Urville, il n’y a rien de tout cela. Il n’y a pas d’enceinte, et les défunts du cimetière semblent être de simples quidams.

En outre, les archéologues y ont trouvé un ensemble d’objets et de matières plutôt exotiques dans la région : ambre de la Baltique, perles de corail, lampes à huile méditerranéennes, dés à jouer. Ainsi que du vin. Or à l’époque, en Normandie, on paraît se ficher du vin comme de son dernier calva. Les tessons sont rarissimes. Ici, il y en a, et les Gaulois d’Urville semblent l’avoir utilisé comme offrande sur leurs bûchers funéraires.

Riches, joueurs, buveurs de vins italiens : le commerce transmanche à l’époque semble juteux pour les habitants d’Urville. Grâce aux taxes sans doute, sur les marchandises, comme le suggère un passage de la Guerre des Gaules.

Nicolas Constans

Note :

  • Le boomerang d’Urville fait à peu près 150 grammes et atteint souvent une cinquantaine de mètres.
  • Les fouilles se font seulement pendant les grandes marées. Car ce sont les seules périodes qui laissent aux archéologues à peu près vingt jours de travail continu.
  • Un article scientifique sur le boomerang, auquel ont également collaboré François Blondel et Patrice Méniel, est en train d’être soumis à la revue Gallia. Concernant le site, d’autres publications sont disponibles là.
  • Le boomerang n’est pas une exclusivité australienne, loin de là. Dans l’histoire, de nombreuses populations ont utilisé des boomerangs et autres bâtons de jet. Ou en tout cas il s’agit de l’utilisation la plus vraisemblable d’objets retrouvés par des archéologues, souvent confirmée par des tests. Le plus ancien objet de ce type date de 23 000 ans et a été découvert dans une grotte à la frontière slovaquo-polonaise. Il y en a deux de la même période que celui d’Urville mais ils sont quelques siècles plus anciens, venant d’Allemagne et des Pays-Bas. Mais la découverte la plus exceptionnelle est sans doute la vingtaine de boomerangs luxueux retrouvés dans la tombe de Toutankhamon. Des peintures égyptiennes décrivent assez clairement une chasse aux oiseaux en Égypte, où un officiel debout sur sa barque, aidé de servantes et de rabatteurs, entreprend de chasser des oiseaux avec cette arme.
  • Ce boomerang gaulois possède une particularité curieuse : il est recouvert cinq lamelles de fer, régulièrement espacées. Les tests n’ont pas permis de trancher. S’agissait de lester le boomerang, pour rendre sa trajectoire plus droite ? Ou le cuirasser un peu, pour amoindrir les chocs ? Quelques indices de réparations le suggèrent.
  • Pour le boomerang d’Urville et la plupart des exemplaires historiques, l’état du bois ne permet pas de mesurer un réglage important: une légère torsion des pales, qui lui permet de mieux planer et d’avoir une trajectoire plus stable. Les Gaulois l’obtenaient sans doute en ramollissant le bois à chaud (vapeur, trempage). Les chercheurs ont effectué ce réglage empiriquement.
  • Le bâton d’Urville ne revient pas dans la main du lanceur. En revanche, les tests ont montré qu’il amorce une légère boucle. Ce qui lui procure deux petits avantages. Celle de « ratisser » en quelque sorte la zone où se trouve sa cible. Mais surtout celle de retomber à plat, d’où un risque moindre de se casser.

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Le Saviez-vous ► Le championnat de lancer de menhir


Tout le monde, enfin presque connait les irréductibles Gaulois dont les deux héros sont Astérix et Obélix. Mais saviez-vous quelque part en Bretagne, on perpétue cette activité sportive de lancer le menhir
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Le championnat de lancer de menhir

 

Le principe ?

En hommage aux irréductibles Gaulois crées par Goscinny et Uderzo, ce petit village breton organise chaque année en août un championnat de lancer de menhirs.


Les concurrents sont répartis en 4 catégories : Idéfix (enfants), Falbala (femmes), Astérix (jeunes) et Obélix (+ de 20 ans) avec pour objectif de projeter le plus loin possible les menhirs qui font respectivement pour ces catégories 10, 15, 20 et 25kg.

Date de création : 2001

Lieu : Guerlesquin (29), patrie de naissance d’Obélix

Record : Obélix reste malheureusement imbattable

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