Des médecins veulent contrer les frais accessoires en santé


Dans toute société, le droit a l’éducation, a la santé et l’aide a la famille ne devrait pas se marchander. Il semble que dans le domaine de la santé, par exemple, des frais sont demandés aux patients comme dans une clinique alors qu’à l’hôpital, c’est la RAMQ qui prend la charge.
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Des médecins veulent contrer les frais accessoires en santé

 

Alain Vadeboncoeur, président du MQRP... (Photo Robert Skinner, La Presse)

Alain Vadeboncoeur, président du MQRP

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

MARIE-MICHÈLE SIOUI
La Presse

Les patients québécois se voient parfois imposer des frais médicaux exorbitants et illégaux, croit le regroupement Médecins québécois pour le régime public (MQRP), qui a lancé dimanche un outil d’information sur les coûts réels des soins de santé.

«Un de mes patients a dû payer 80 $ pour une anesthésie locale, faute de quoi on le menaçait de ne pas faire analyser sa biopsie», a déploré Camille Gérin, coauteure du rapport «Pas de frais pour les patients – Parce que payer de sa santé n’a rien d’accessoire».

Dans les faits, la xylocaïne, utilisée pour ce type d’anesthésie, ne coute qu’un dollar le millilitre, a-t-elle ajouté. Or des frais supérieurs au coût réel d’un médicament sont contraires à la Loi sur l’assurance maladie, a souligné MQRP. Une injection de cortisone ne devrait donc pas coûter davantage que quatre dollars, tandis que le prix d’un stérilet avec hormones ne devrait pas dépasser les 320 $. Les radiographies, endoscopies et autres tests de dépistage d’infections transmises sexuellement devraient quant à eux être gratuits.

Pour s’y retrouver, la population peut pour le moment consulter l’outil créé par MQRP. Ou éplucher le rapport de 68 pages qu’il a déposé.

«C’est difficile de démêler ce qui est légal et ce qui est illégal», a reconnu Alain Vadeboncoeur, président de MQRP. «Les patients sont en position de vulnérabilité. Ils ne le savent pas, tandis que la RAMQ [Régie de l’assurance maladie du Québec] n’est pas très stricte sur l’application de la loi.»

En réponse à l’initiative de MQRP, la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) a défendu un mal nécessaire attribuable à l’État.

«Les frais accessoires irritent bien des gens, nous le comprenons», a indiqué le président de la FMSQ, Gaétan Barrette, dans un communiqué.

«MQRP représente un très petit nombre de médecins et ses positions nous apparaissent pour le moins dogmatiques. C’est son choix. Cependant, les frais accessoires ont toujours été et demeurent la résultante de l’indécision gouvernementale quant à la couverture publique et adéquate des coûts opérationnels encourus pour la dispensation des services médicaux par le régime public. C’est parce que l’État refuse de couvrir ces frais que ceux-ci existent. Pas parce que les médecins le désirent», a poursuivi Dr Barrette.

Dans son rapport, MQRP blâme plutôt le virage ambulatoire, ce projet de «déshospitalisation» parrainé par l’ex-ministre péquiste Jean Rochon, pour ce qu’il qualifie de marchandisation croissante des soins de santé.

«Le virage ambulatoire amorcé dans les années 90 n’a pas été accompagné d’un financement et d’un soutien suffisants pour les soins prodigués en dehors des hôpitaux et dans les services ambulatoires des établissements publics. Ces manques ont ensuite été exploités par divers groupes d’intérêts», note MQRP.

«Cette tendance affecte également la profession médicale qui, d’un côté, a vu sa capacité à offrir des soins compromise par le sous-financement du système et de l’autre, son pouvoir de négociation accru par la difficulté d’accès aux médecins. Certains médecins ressentent ainsi comme inévitable – et même justifié – le paiement de frais par les patients pour financer les soins.»

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Un âge minimum pour les sucreries?


C’est radicale comme solution, mais il est vrai qu’on habitue très tôt les enfants au sucre, aux repas commercial, mais je pense que c’est un ensemble de mauvaises habitudes qu’il faut cibler autant par la consommation d’aliments que l’activité physiques. C’est une grosse éducation qu’il faut entreprendre dès le jeune âge
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Un âge minimum pour les sucreries?

Un âge minimum pour les sucreries?

De plus en plus d’études montrent que manger trop de sucre dérègle l’appétit et crée une dépendance.

Photo: Steve Deschênes, Archives Le Soleil

Mathieu Perreault
La Presse

Comme l’alcool, les sucreries devraient être réglementées, car elles sont aussi toxiques et néfastes pour la santé publique. Les autorités pourraient commencer par interdire les publicités de bonbons, gâteaux et autres boissons sucrées, puis interdire la vente de ces produits dans les restaurants, dépanneurs et épiceries près des écoles. D’ici 10 ou 15 ans, on pourrait fixer un âge minimum pour l’achat d’aliments contenant trop de sucre.

Tel est le plaidoyer qu’ont publié hier trois chercheurs californiens dans la prestigieuse revue Nature.

 «Les trois quarts des frais médicaux aux États-Unis sont consacrés au traitement des problèmes métaboliques associés à l’alimentation, essentiellement au sucre, explique l’auteur principal, Robert Lustig, de l’Université de la Californie à San Francisco. De plus en plus d’études montrent que manger trop de sucre dérègle l’appétit et crée une dépendance. Aucune étude n’a jamais comparé les coûts de l’alcool, du tabac et du sucre, mais, à mon avis, c’est comparable aux coûts qu’entraînent le tabac et l’alcool, tant pour les consommateurs que pour ceux qui respirent la fumée secondaire et périssent dans des accidents de la route causés par l’alcool.»

150 milliards par an

Selon le chercheur, le sucre entraîne des frais médicaux de 150 milliards de dollars par année aux États-Unis et des pertes de productivité de 65 milliards.

Sera-t-il possible d’avoir l’appui du public malgré le fait que le sucre ne cause pas de problèmes évidents comme la fumée dans les restaurants et l’alcool au volant?

«C’est sûr que ça va jouer dans le débat, dit le Dr Lustig. C’est pour ça que je ne prévois pas qu’on puisse limiter l’âge légal pour l’achat de produits sucrés avant au moins 10 ou 15 ans.»

L’an dernier, le Dr Lustig a publié une étude dans laquelle il affirme que la bouffe-minute (fast food) crée une dépendance. En 2009, il a fait partie d’un comité de l’American Heart Association qui a recommandé une réduction de 50% à 75% de la consommation de sucre.

Le pédiatre californien a une théorie sur les causes de la dépendance au sucre: autrefois, la seule manière d’en consommer était pratiquement de manger des fruits. Or, les fruits poussent en été, et c’était la saison où les hommes préhistoriques devaient emmagasiner des calories pour survivre à la disette de l’hiver. Donc, le sucre pousse à manger davantage.

Désordres métaboliques

Le Dr Lustig croit en outre que le sucre cause plus de problèmes de santé que l’obésité.

«On a de la difficulté à démontrer que l’obésité réduit beaucoup l’espérance de vie. À mon avis, c’est parce que le coupable est le sucre, qui cause des désordres métaboliques. Un obèse sur cinq n’a pas de désordres métaboliques et 40% des non-obèses en ont.»

Taxer les produits sucrés et en limiter la vente, n’est-ce pas une taxe sur la pauvreté? Que feront les gens dont le seul plaisir est de manger un gâteau avec une boisson gazeuse?

«Le plaisir ne mène pas nécessairement au bonheur. Si l’humanité en est là, c’est vraiment triste.»

L’industrie alimentaire est peu réceptive aux thèses du Dr Lustig, tout comme les organismes de lutte contre l’abus d’alcool.

«Assimiler l’alcool au sucre ne me semble pas très scientifique ni très rigoureux», dit Hubert Sacy, directeur général d’Éduc’alcool.

«La comparaison n’est certainement pas la bienvenue.»

La consommation de boissons gazeuses a diminué de 30% depuis 11 ans au Canada alors que l’obésité continue à augmenter, souligne pour sa part Stephanie Baxter, de l’Association canadienne des boissons.

«Lier le sucre à des maladies comme l’obésité, le diabète ou l’hypertension est une réponse simple à une question complexe.»

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