Des ateliers pour réduire les morsures de chien chez les jeunes


Personnellement, je trouve que c’est une très bonne idée. Pour ma part, je demande toujours en la présence de mes petites filles si le chien est gentil et si elles peuvent le caresser.Ce que j’approuve aussi de Montréal, ce sont ceux qui ont reçu des tickets à cause de leur chien. Pour éviter de payer, ils doivent suivre une formation pour une meilleure éducation à leur toutou. Et il aurait semble-t’il d’autres mesures auprès des propriétaires.
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Des ateliers pour réduire les morsures de chien chez les jeunes

Josie Desmarais/Métro Albert, un berger hollandais thérapeutique

Par François Carabin

Dans le cadre de son règlement sur l’encadrement des animaux, la Ville de Montréal donnera cet été des formations dans près de 50 camps de jours afin de sensibiliser environ 3000 enfants aux risques de morsure.

Les ateliers, nommés Fudge au camp et donnés par des intervenants de Zoothérapie Québec, passeront dans tous les arrondissements de la métropole durant la saison estivale. Basés sur les formations Fudge à l’école, qui ont lieu dans les écoles du Québec depuis 25 ans, ils visent à préparer les enfants à toute éventualité en présence d’un chien.

«On veut véhiculer le message que c’est important de faire de la prévention, a relaté la coordonnatrice clinique chez Zoothérapie Québec, Régine Hétu. Surtout chez les enfants, parce que quand c’est leur propre chien ou celui d’un ami, ils pensent qu’ils peuvent agir comme ils veulent avec.»

Environ un quart des cas de morsures enregistrés au Québec en 2010 concernaient des enfants, selon des statistiques fournies par Zoothérapie Québec. Métro a assisté à une formation donnée mardi après-midi au Centre communautaire Sainte-Catherine d’Alexandrie, dans le Quartier latin.

97

Selon des données du Service de police de la Ville de Montréal, 97 «événements de morsure» ont eu lieu à Montréal cette année, en date du 31 mai. En 2017, près de 230 personnes avaient été mordues, comparé à plus de 260 en 2016. Il est impossible de préciser quelles morsures ont touché des enfants.

Une formation pour les jeunes

Fudge au camp consiste à enseigner aux enfants les trois états possibles de leurs amis canins — la colère, la peur et le bonheur — pour ensuite leur montrer comment les approcher.

«[Les chiens] vous avertissent avant de mordre», a fait savoir la formatrice Ann-Marie Villeneuve à la vingtaine de petits curieux présents mardi.

Pour illustrer le danger aux jeunes, Mme Villeneuve associe les feux rouges et jaunes à des chiens en colère ou peureux. Elle invite aussi les enfants «à regarder des deux côtés de la rue, même si la lumière est verte», soit même si le chien semble heureux. Son accompagnateur Albert, un berger hollandais thérapeutique, donne l’exemple.

«On arrive toujours devant le chien», «on ferme le poing [en l’approchant]», «on surveille les signes», a lancé plusieurs fois Mme Villeneuve.

Si un chien attaque, il faut absolument protéger son cou, en imitant un arbre ou une roche, a-t-elle ajouté.

«On pense qu’en [donnant ces formations], le nombre de morsures va diminuer conséquemment», a lancé Régine Hétu.

À l’issue de Fudge au camp, les enfants obtiennent un certificat et des jeux en lien avec ce qu’ils ont appris chez eux. La Ville espère que cela permettra de poursuivre la prévention sous les toits des jeunes. En 2010, un chien sur deux ayant mordu un enfant était le chien familial.

«Ça permet d’en parler aux proches, a expliqué le porte-parole administratif à la Ville, Philippe Sabourin. On rejoint le jeune mais aussi tout son entourage.»

Prévention d’abord

Montréal a adopté à la mi-juin la première mouture de son règlement sur l’encadrement des animaux. La Ville y a resserré le contrôle et la formation auprès des propriétaires de chiens, en étendant par exemple la mesure «troque ton ticket» aux amendes canines.

«Maintenant, il est possible qu’un jeune rencontre un animal qui n’est pas tenu en laisse, a précisé M. Sabourin. La formation va lui donner les bons gestes, comment agir.»

http://journalmetro.com/

Le Saviez-Vous ► Le Pentagone a un plan en cas d’invasion de zombies.


C’est très sérieux ! Il semble que ce document, si j’ai bien compris, est pour l’entraînement des situations d’urgences extraordinaires. Ce choix fictif a pour le but de ne pas créer des incidents sur le plan politique et que le public croient à tort une situation fictive.
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Le Pentagone a un plan en cas d’invasion de zombies.

 

REUTERS/Mike Blake

REUTERS/Mike Blake

Tout ce qu’il faut savoir sur la stratégie de défense de l’armée américaine pour protéger l’humanité des morts-vivants.

L’armée est depuis toujours l’organe du gouvernement américain qui a réponse à tout, constamment prête à parer à toute éventualité et capable de sortir au débotté un projet en réaction à presque n’importe quel événement, aussi inopiné soit-il. Les Russes ont lancé des missiles nucléaires et il vous faut une solution? On a ça. Un ambassadeur américain a été kidnappé par des narcotrafiquants? Pas de problème, on sait quoi faire. Il vous faut une stratégie détaillée pour survivre à une invasion de morts-vivants? Eh bien ça aussi, c’est prévu.

Aussi incroyable que cela paraisse, le département américain de la Défense a prévu l’éventualité d’une attaque de zombies et le cas où les forces armées devraient éliminer des créatures avides de chair humaine afin de «préserver le caractère sacré de la vie humaine (…) des humains non-zombies

Au fin fond du réseau informatique secret de l’armée se dissimule un document non classifié que s’est procuré Foreign Policy, appelé «CONOP 8888.» Il s’agit d’un plan de survie à une attaque de zombies, un manuel d’instructions pour les cerveaux militaires chargés d’isoler la menace représentée par un véritable catalogue de morts-vivants—des poules-zombies aux zombies végétariens en passant par les «zombies magiques maléfiques»–afin de les détruire.

«Ce plan établit l’attribution des missions dans le cadre d’une planification de mesures d’urgences fictives afin de permettre au centre de commandement stratégique des États-Unis de mettre au point un (plan) exhaustif de lancement d’opérations militaires visant à préserver les humains «non-zombies» des menaces posées par une horde de zombies», explique le résumé du plan CONOP 8888. «Parce que les zombies représentent une menace pour toute vie humaine non-zombie, (le centre de commandement stratégique) sera préparé à préserver le caractère sacré de la vie humaine et à conduire des opérations d’aide à toute population humaine—y compris à des adversaires traditionnels.»

L’opération CONOP 8888, également appelée «Counter-Zombie Dominance» et datée du 30 avril 2011, n’est absolument pas une blague, même si, évidemment, elle prête à rire. Comme le soulignent ses auteurs dans la section «Avertissement» du document, «ce plan n’est pas du tout une plaisanterie.»

En 2009 et 2010, les planificateurs militaires affectés au centre de commandement des États-Unis, le U.S. Strategic Command, d’Omaha, dans le Nebraska, cherchaient à imaginer un document original organisant la protection des citoyens dans l’éventualité d’une attaque de quelque nature que ce soit. Les officiers décidèrent que les zombies leur serviraient de muses.

«Les planificateurs … savaient que les exemples d’entraînements utilisés dans ces plans doivent prendre en compte les répercussions politiques qui surviennent lorsque le public croit à tort qu’un scénario fictif est un vrai plan d’action» écrivent les auteurs, qui ajoutent: «Plutôt que de prendre un tel risque en ayant recours, pour former nos troupes d’appoint, aux scénarios fictifs «Tunisie» ou «Nigeria» utilisés à la (Joint Combined Warfighting School), nous avons choisi un scénario totalement impossible que personne ne pourrait prendre par erreur pour un véritable plan.»

Le capitaine de vaisseau Pamela Kunze, porte-parole du centre de commandement stratégique, tout en reconnaissant l’existence de ce document sur un «site Internet sécurisé», s’est efforcée de nous expliquer que le guide de survie aux zombies n’était qu’une idée très créative conçue à des fins d’entraînement.

«Le document est identifié comme un outil d’entraînement utilisé dans le cadre d’un exercice de formation interne dans lequel les étudiants apprennent les concepts de base de la planification militaire et le développement des ordres grâce à un scénario fictif destiné à l’entraînement» écrit-elle dans un mail. «Ce document n’est pas un plan de l’U.S. Strategic Command.»

Ce n’est pas la première fois que les zombies servent d’inspiration aux formateurs ou au public américain. Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) ont déjà élaboré toute une campagne de sensibilisation destinée aux situations d’urgence impliquant des zombies. «Équipez-vous, soyez prévoyant, soyez prêt» recommande uneaffiche du CDC sous l’image d’une femme au yeux morts regardant par-dessus une couverture.

Mais il semble que l’armée en ait eu l’idée la première. Et évidemment, si jamais il y avait une invasion de zombies, elle a un plan.

CONOP 8888 est conçu pour «établir et maintenir une situation de vigilance et de défense visant à protéger l’humanité des zombies» à en croire son objectif, et, «si nécessaire, conduire des opérations qui, si elles sont exécutées, éradiqueront la menace que posent les zombies à la sécurité humaine.» Enfin, le plan fournit des conseils pour «aider les autorités civiles à maintenir la loi et l’ordre et à restaurer les services de base pendant et après une attaque de zombies.»

Le «scénario le plus menaçant», selon le plan, décrit une situation plutôt sinistre: celle d’une attaque de zombies lors de laquelle il y aurait un très haut niveau de «transmissibilité», un tas de zombies qui mangeraient un tas de gens, des zombies qui infecteraient des humains à grande vitesse, peu ou pas d’immunité et peu de contre-mesures efficaces.

Sous le titre «Résumé de la menace zombie», le document souligne les différentes sortes d’adversaires zombies susceptibles de surgir lors d’une attaque de ce genre. Il s’agit non seulement de zombies végétariens («formes de vie zombies issues d’une cause quelconque mais ne présentant aucune menace directe pour les humains car elles ne mangent que des plantes»), des zombies magiques maléfiques («formes de vie zombies créées par des expériences occultes dans le cadre de ce qu’on pourrait également appeler “magie maléfique”»), et puis des poules-zombies.

«Aussi ridicule que cela puisse paraître, c’est en réalité le seul type de zombie qui existe vraiment» explique le plan.

Les «CZ» (pour chicken zombies) apparaissent lorsque de vieilles poules devenues incapables de pondre sont euthanasiées au monoxyde de carbone puis enterrées par leurs éleveurs, et qu’elles parviennent à remonter à la surface en creusant avec leurs griffes.

«Les CZ sont absolument terrifiantes à voir mais le seul risque qu’elles présentent est celui de convertir les gens au végétarisme en protestation à la cruauté envers les animaux» observe CONOP 8888.

L’inventaire des morts-vivants comprend également des zombies venus de l’espace, ceux délibérément créés par des ingénieurs en biotechnologie jouant à Frankenstein et des humains infectés par un agent pathogène qui les transforme en zombies.

Le plan passe en revue de façon exhaustive les diverses phases nécessaires pour sauver le monde du règne des zombies et utilise un vocabulaire évoquant celui d’une campagne contre-insurrectionnelle: de «mettre en forme» à «dissuader», « prendre l’initiative», « dominer» puis «stabiliser» pour, enfin, dans la phase finale où il s’agit de gagner les confiances, «restaurer l’autorité civile Cette dernière étape comprend la directive suivante: «se préparer au redéploiement des forces pour attaquer les poches de zombies survivants.»

Enfin, «selon les ordres de POTUS et SECDEF,» acronymes utilisés par l’armée pour désigner le président des États-Unis et le secrétaire à la Défense, «apporter un soutien aux agences fédérales, d’État et tribales afin de restaurer les services de base dans les zones sinistrées par les zombies.»

Si le mantra de l’armée est «soyez prêt», alors rédiger un guide de survie à une invasion de zombies—même uniquement dans le cadre d’un exercice imaginatif—répond à une certaine logique.

«J’espère juste que nous avons investi le même niveau de rigueur intellectuelle en cas de risque d’éclosion d’œuf de dragon», raille un fonctionnaire de la Défense.

Gordon Lubold

Traduit par Bérengère Viennot

http://www.slate.fr/

Comment enseigner quand on a du mal à écrire?


Je fais des fautes, je pourrais faire mieux, je sais, mais je n’aurais jamais pu être professeur, justement à cause de mes grandes lacunes en français. Il est dommage aujourd’hui, que l’enseignement a pris un mauvais virage depuis des décennies et que la formation des professeurs semblent laisser à désirer
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Comment enseigner quand on a du mal à écrire?

 

«Pour corriger les messages aux parents ou aux autres enseignants, j'utilise... (Photo Érick Labbé, archives Le Soleil)

PHOTO ÉRICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

LOUISE LEDUC
La Presse

«Pour corriger les messages aux parents ou aux autres enseignants, j’utilise tout le temps mon ordinateur portable et le logiciel Antidote. Je ne sais pas ce que je ferais sans lui. Je pense même que c’est grâce à ce logiciel que j’ai passé mon bac. Je l’utilise tout le temps quand je corrige et quand j’écris.»

C’est là l’une des perles contenues dans une étude de Geneviève Carpentier présentée cette semaine au congrès de l’Association francophone pour le savoir (ACFAS).

Menée auprès d’enseignants débutants du primaire, cette recherche met en lumière le sentiment d’insécurité qui les habite quand ils écrivent au tableau ou quand ils envoient des messages aux parents.

Mme Carpentier, chargée de cours à l’Université du Québec en Outaouais, insiste sur le fait que son étude ne prétend aucunement être représentative des compétences en français des enseignants du Québec en général, mais qu’elle vise plutôt à documenter les effets au quotidien d’une piètre maîtrise de la langue.

Questionnaires

Dans un premier temps, des questionnaires ont été envoyés à tous les enseignants débutants de trois commissions scolaires. Quarante-quatre enseignants âgés de 20 à 30 ans l’ont rempli, sur une base volontaire.

Dans un deuxième temps, des entrevues plus poussées ont été réalisées avec 11 des enseignants de l’échantillon qui disaient éprouver des difficultés à écrire sans faute.

Environ la moitié des 44 enseignants sondés, peut-on lire, ont du mal à écrire, et ce, bien qu’ils aient tous été acceptés au baccalauréat et qu’ils aient tous réussi l’examen de français obligatoire imposé aux étudiants en enseignement ou son équivalent, fait remarquer Geneviève Carpentier.

«Quatre enseignantes, peut-on lire, ont fait le lien entre l’obtention de leur diplôme et le logiciel Antidote. Une de ces enseignantes mentionne ceci: «Les travaux en équipe et les très rares examens écrits [à l’université] m’ont permis de me faufiler sans souci».»

«Mes amies ne veulent pas aller au troisième cycle parce que la gestion de classe est trop difficile. Moi, je suis vraiment bonne là-dedans, mais je ne veux pas leur enseigner parce que je ne suis pas assez bonne en français.» Une enseignante sondée par la chercheuse Geneviève Carpentier

Insécurité

Ce qui ressort clairement de cette étude, c’est l’insécurité criante des enseignants dès qu’ils ont à écrire et leur crainte de perdre toute crédibilité s’ils font des fautes.

À deux reprises, a illustré l’une des enseignantes, un parent a encerclé au crayon des fautes contenues dans le petit message qu’elle lui avait transmis la veille.

«Les deux fois, j’ai tellement pleuré parce que je me sentais tellement mal et que j’avais peur que les parents fassent une plainte à la direction. […] Chaque fois que le directeur veut me voir, je me demande si c’est ça.»

Les 11 enseignants ayant été retenus pour les entrevues semi-dirigées en raison de leurs lacunes ont d’ailleurs tous dit que «les messages aux parents sont une grande source de stress».

Au lieu d’écrire un petit mot aux parents et de risquer de faire des fautes, neuf d’entre eux ont expliqué qu’ils préféraient leur téléphoner.

D’autres conservent dans leurs ordinateurs des banques de messages génériques (trouvés ou pas sur l’internet).

Ce qui a le plus surpris Geneviève Carpentier, c’est d’entendre des enseignants lui dire à quel point ils n’aiment pas écrire.

«Comment peut-on se lancer dans cette profession sans savoir qu’une grande partie de la journée est passée à le faire?»

En classe, les enseignants qui se savent faibles en français passent beaucoup de leur temps à vérifier discrètement l’orthographe de certains mots sur leur iPhone.

«Les élèves s’en rendent compte, surtout les plus vieux, ils le voient bien que je cherche certains mots sur mon cellulaire. Ça mine ma crédibilité.»

Le cours de leur carrière s’en trouve souvent touché.

«Mes amies ne veulent pas aller au troisième cycle parce que la gestion de classe est trop difficile. Moi, je suis vraiment bonne là-dedans, mais je ne veux pas leur enseigner parce que je ne suis pas assez bonne en français», dira l’une.

«Admettons que je fais une faute dans un participe passé au tableau, dira une autre, je sais que ce n’est pas super, mais [mes élèves de 1re année] ne s’en rendront pas compte, c’est moins pire que si j’étais en 5e ou en 6e année.»

Formation universitaire critiquée

Fait à noter, écrit Geneviève Carpentier, les participants à l’étude ont souvent été critiques envers leur formation universitaire. S’ils ont dit qu’ils auraient aimé suivre un cours de trois crédits sur la grammaire, ils ne sont pas enclins «à participer aux formations gratuites demandant un engagement supplémentaire de leur part».

La grande question, c’est de savoir comment ces enseignants qui reconnaissent avoir de grandes lacunes ont pu accéder à la profession.

«Nous devons remettre en question la capacité du TECFÉE [l’examen de français obligatoire soumis aux étudiants en enseignement] à agir comme filtre afin de s’assurer que tous les étudiants qui le réussissent ont vraiment le niveau de compétence scripturale nécessaire pour enseigner.»

http://www.lapresse.ca/

Agresser un policier dans l’espoir d’être tué


On critique beaucoup le travail des policiers pourtant ce n’est pas une profession très facile, c’est une grande responsabilité d’utiliser une arme a feu envers des personnes qui semblent être dangereux pour la vie des autres et pour leur propre vie .. Alors quand une personne suicidaire a choisi de se faire tuer par un policier cela devient difficile a accepter, même si c’est un problème rare chez nous, il en demeure pas moins que chaque fois qu’une personne meure par un tir policier, ils doivent rendre des comptes envers la déontologie policière, les médias, les civils et surtout envers eux-même …
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Agresser un policier dans l’espoir d’être tué

Agresser un policier dans l'espoir d'être tué

Sur le mur d’un immeuble résidentiel situé à deux pas de la scène de crime, on peut lire ce graffiti: «Une balle, un flic». Indice ou pure coïncidence?

Photo: Ivanoh Demers, La Presse

Marie-Claude Malboeuf
La Presse

Au Québec, rares sont les citoyens qui agressent un policier dans l’espoir d’être abattus, mais, en Amérique du Nord, ils se comptent par dizaines.

D’après une étude réalisée par l’Université de Californie et l’Université de Toronto auprès de 90 services de police au Canada et aux États-Unis, plus du tiers (36%) des civils atteints par balle dans le cadre d’une opération policière voulaient être tués.

Dans leur quête suicidaire, ceux-ci n’hésitent pas «à blesser et à tuer les autres», écrit l’auteur principal de l’étude, Kris Mohandie, en précisant que cela s’est produit une fois sur trois entre 1998 et 2006.

«Le fait que la plupart des sujets soient des hommes dans leur quatrième décennie de vie, avec des relations perturbées et une histoire d’emploi instable, les apparente à d’autres profils de délinquants comme les tueurs de masse, les harceleurs et certains croyants violents», note aussi le chercheur.

À ses yeux, intervenir auprès d’eux nécessite donc un «haut degré de vigilance pour la sécurité des civils et des autres policiers».

Chose certaine, les agents qui finissent par décharger leur arme ont du mal à s’en remettre. Leur réputation est ternie. Ils se sentent coupables. Et plusieurs d’entre eux souffrent du syndrome de stress post-traumatique, souligne-t-on sur le site http://www.suicidebycop.com, créé pour les aider.

«Au Québec, ce genre de cas reste rarissime. Les policiers en parlent de façon sporadique», indique le directeur de l’Association québécoise de prévention du suicide, Benoît Marchand.

Le Bureau du coroner ne tient pas de statistiques sur le sujet, tandis que le Service de police de la Ville de Montréal et la Sûreté du Québec n’ont pas répondu à nos demandes d’entrevue.

«Même si c’est extrêmement rare, il faut réfléchir au phénomène, parce que plusieurs vies sont en jeu: celle du citoyen, celle du policier et celle des personnes autour», estime Philippe Angers, de Suicide Action.

«Les policiers n’ont pas la tâche facile. C’est toujours une bonne idée de bonifier la formation en santé mentale», renchérit M. Marchand.

Pour l’instant, le phénomène du suicide par l’entremise d’un policier «est effleuré dans la formation. On en parle un petit peu, mais pas abondamment», indique Andrée Doré, porte-parole de l’École nationale de police du Québec.

Certains avancent que les gens qui procèdent ainsi sont incapables de passer à l’acte ou cherchent une forme de reconnaissance sociale en attirant les médias.

«Le fait d’être tué par quelqu’un d’autre […] réduit l’atteinte à la réputation», écrit pour sa part le psychologue judiciaire Michel St-Yves, dans le livre Psychologie de l’intervention policière en situation de crise, publié aux éditions Yvon Blais.

Il y a un an, dans le quartier Rosemont, une policière a abattu un quadragénaire qui s’était rué sur elle avec un couteau. Dans les coulisses, certains agents évoquaient déjà la possibilité d’un suicide par policier interposé. Mais comme pour l’incident survenu hier, seul le coroner peut parvenir à une telle conclusion, au terme d’une enquête.

Il faut être prudent, prévient Benoît Marchand, et distinguer le véritable suicide du comportement autodestructeur d’une personne en détresse.

«Si on classait tous les cas de conduite dangereuse comme des suicides, on devrait multiplier le taux de suicide par 10», illustre-t-il.

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POUR OBTENIR DE L’AIDE

Suicide Action: 514-723-4000

Ailleurs au Québec: 1-866-APPELLE (277-3553)

> Au moins 28 personnes ont été tuées après des affrontements avec la police de Montréal depuis 1987.

http://www.cyberpresse.ca