Nous avons présentement dans plusieurs villes du Québec, surtout au Sud des inondations importantes. Les causes : Nous avons eu des grosses bordées de neiges tardives et le tout a fondu rapidement en plus d’une fin d’hiver et début de printemps très pluvieux ce qui n’aide pas à la situation, et j’avoue quand je vois l’eau dans ma rue, et même si on me dit que je ne risque rien étant donné que le terrain du bloc que j’habite a une légère pente, cela ne me rassure pas vraiment. Vivement que cette pluie qui ne finit pas s’arrête …
Nuage
Des inondations, pourquoi maintenant?
Des inondations à Rigaud Photo : La Presse canadienne/Paul Chiasson
La crue atteint un niveau inégalé dans certaines régions du Québec. Un phénomène qui inquiète, d’autant plus que d’autres précipitations sont prévues dans les prochains jours. Comment expliquer les crues exceptionnelles cette année? Voici quelques éléments de réponses.
La fonte des neiges
Les crues exceptionnelles en Mauricie, en Outaouais, à Lanaudière et dans les Laurentides s’expliquent par une combinaison de facteurs, mais le premier est lié à la fonte des neiges.
Au printemps, les rivières, gorgées par la fonte des neiges, sont généralement hautes. Mais cette année, la neige est restée particulièrement longtemps dans plusieurs régions et ne s’est mise à fondre que dernièrement.
Les précipitations anormales
À la fonte des neiges s’ajoutent les précipitations abondantes des dernières semaines. Frédéric Fabry, professeur au département des sciences atmosphériques et océaniques à McGill, parle de « mauvaises séquences » de pluie qui surviennent une fois par quelques années.
Seulement à Montréal, 156 millimètres de pluie sont tombés en avril, plus du double de la moyenne (67,7 millimètres), selon Environnement Canada. Le record s’établit à 159 millimètres en 2005.
« Pour faire déborder une grosse rivière qui se nourrit de ruisseaux et de rivières, il faut beaucoup de pluie sur une très longue période », résume le professeur Fabry.
« On est rendu à notre troisième dépression provenant du Texas, chacune laisse une cinquantaine de millimètres de pluie, sans compter les rivières qui sont déjà pleines de neige fondue », souligne pour sa part Marc Thibodeau, météorologue à Environnement Canada.
La fonte de la neige et les pluies répétées font aussi en sorte que le sol est déjà gorgé d’eau et ne peut en absorber beaucoup plus.
La pluie et la fonte des neiges avaient également fait monter l’eau de la rivière Richelieu et du lac Champlain en Montérégie, lors des inondations records en 2011.
Et les barrages?
Dans certaines régions du Québec, des résidents se sont inquiétés du lien de cause à effet qu’il pourrait y avoir entre les inondations et la gestion que fait Hydro-Québec de ses barrages et réservoir. Plusieurs croient que la société d’État fait preuve de négligence en laissant l’eau s’écouler alors qu’elle n’aurait qu’à fermer les vannes.
Néanmoins, les experts estiment que l’influence d’Hydro-Québec sur le débit des cours d’eau reste limitée.
« L’ampleur du phénomène est tel que rien ne peut être fait avec les infrastuctures existentes. Techniquement, on peut fermer un barrage, mais il y a tellement d’eau que ça risque de les faire déborder ou de les briser », dit Frédéric Fabry.
Par ailleurs, le Pr Fabry n’entrevoit pas une recrudescence d’inondations au Québec dans un avenir rapproché, ni n’attribue le phénomène au réchauffement climatique, du moins pas directement.
« Dans un contexte de réchauffement climatique, il y aura moins de neige à fondre », souligne-t-il.