Quatre tonnes de déchets repêchés sur 750 mètres à Lachine


Plusieurs villes  lance la grande corvée sur différents sites. Comme à Lachine au Québec, des bénévoles se retroussent les manches et nettoient les berges et dans le fleuve Saint-Laurent. C’est une façon de faire des gestes concrets pour l’environnement et aussi pour prendre conscience ce que nous jetons dans la nature et qui sont là depuis des décennies.
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Quatre tonnes de déchets repêchés sur 750 mètres à Lachine

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Durant 24 heures, des plongeurs et des marcheurs ont uni leurs efforts et se sont relayés pour effectuer une grande corvée de nettoyage. Sur la photo : cette moto avait été volée en 1992…

Une moto, des vélos, une table, des mégots, des pneus, des pneus et encore des pneus… Samedi et hier, les 200 bénévoles et organisateurs de « 24 heures pour mon fleuve » ont sorti du Saint-Laurent et retiré de ses berges plus de quatre tonnes de déchets. L’objectif était d’une tonne ; il a été largement dépassé. Un résultat mêlant fierté et désarroi.

AUDREY RUEL-MANSEAU
LA PRESSE

L’Opération Nettoyage 360° se tenait à Lachine de midi samedi à midi hier. Durant 24 heures, des plongeurs et des marcheurs ont uni leurs efforts et se sont relayés pour effectuer une grande corvée de nettoyage.

« Durant les 24 heures, on avait ajusté nos horaires pour qu’il y ait toujours quelqu’un sous l’eau. On a tous plongé avec des rotations », a expliqué la plongeuse Nathalie Lasselin, partenaire de l’événement.

Plongeurs et marcheurs ont ratissé un secteur d’environ 750 mètres, entre le quai de Lachine et la Marina d’escale. Plus de 150 bénévoles terrain ont répondu à l’appel du GRAME, organisateur de l’événement, en plus d’une soixantaine de plongeurs qui se sont joints à l’équipe dirigée par Mme Lasselin, exploratrice et cinéaste sous-marin.

« C’était comme une grande chasse au trésor. À la minute qu’on entre sous l’eau, on a envie de trouver quelque chose, on cherche à tâtons, raconte-t-elle. La visibilité dans le fleuve était de quatre à cinq pieds. Et les deux plongeurs qui ont sorti la moto, c’était leur fierté de la fin de semaine. »

Une moto entière, volée en 2012, a été extirpée du fleuve. Une voiture était aussi dans l’eau.

« On a sorti la moto avec les plongeurs et des ballons de levage, puis il y avait des gars en dehors de l’eau qui la tiraient avec des cordes. C’était pesant ! raconte Jonathan Théorêt, directeur du GRAME. L’auto, on va la sortir plus tard parce qu’elle se trouve à proximité de la prise d’eau potable de la ville. Alors, on veut être certains de faire les choses correctement. »

Une soixantaine de pneus

Au fond du fleuve, les plongeurs ont aussi trouvé de nombreux vélos. Plus d’une soixantaine de pneus – 

« Il y en avait des très vieux, mais il y en avait aussi datant de la dernière décennie », de dire M. Théorêt –, une table à pique-nique, des barrières appartenant à la Ville et un nombre incalculable de canettes, de bouteilles, de verres à café… Sur les berges, les mégots de cigarette ont remporté le triste titre du déchet le plus représenté. Les organisateurs les ont réunis dans une boîte de plexiglas laissée à la vue des passants.

« Les gens étaient dégoûtés ! J’ose croire que des fumeurs se sont sentis mal », a raconté M. Théorêt.

« Le chiffre final, c’est 4126 kg, précise Mme Lasselin. Effectivement, c’est beaucoup plus que ce qu’on pensait. On est très contents, mais en même temps, on sait pertinemment qu’il en reste encore. Et on se dit que c’est énorme, ce qu’on peut retrouver sur 750 mètres », témoigne la plongeuse associée à l’événement, qui soulignait du même coup le premier anniversaire de sa traversée sous-marine de la zone métropolitaine du fleuve Saint-Laurent.

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Un jeune béluga s’entête à explorer les Maritimes


Un béluga nage en dehors de son territoire et n’est pas du tout farouche envers les humains. Malheureusement, l’absence de peur des hommes est dangereuse pour lui. Des spécialistes on essayer de l’envoyer un peu plus loin dans le fleuve Saint-Laurent, mais il revient et personne ne sait pourquoi.
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Un jeune béluga s’entête à explorer les Maritimes

 

Un photographe animalier a repéré «Nepi» à Ingonish,... (PHOTO PC, FOURNIE PAR LEVON DROVER)

Un photographe animalier a repéré «Nepi» à Ingonish, en Nouvelle-Écosse, et les chercheurs ont pu l’identifier à partir des photographies.

PHOTO PC, FOURNIE PAR LEVON DROVER

 

ALEX COOKE
La Presse Canadienne
Summerside

Un groupe de chercheurs en sciences marines considère qu’un jeune béluga est trop attaché aux Maritimes pour son propre bien.

Nepi, dont on estime l’âge à environ 4 ans, a été aperçu sur la côte de Summerside, à l’Île-du-Prince-Édouard, au début du mois de décembre, au grand bonheur des participants à un cours de plongée.

«Nous avons entendu une baleine ou ce que nous pensions être quelque chose qui soufflait, puis cette baleine est apparue», se souvient Kimball Johnston, un instructeur du programme de plongée commerciale du Holland College.

Le groupe, qui comprenait 11 étudiants, croyait que la baleine s’éloignait pour maintenir une distance avec les plongeurs, mais Nepi a plutôt passé plusieurs heures à nager près d’eux.

«Il a commencé à faire le tour et semblait plutôt curieux. Il plongeait avec nos étudiants et se rapprochait de plus en plus jusqu’au point où il se trouvait juste à côté d’eux et ceux-ci pouvaient le voir très clairement», a-t-il raconté.

Kimball Johnston, qui plonge depuis plus de 20 ans, affirme n’avoir jamais vu un béluga aussi près de l’île.

Si les étudiants étaient très enthousiastes de côtoyer un béluga de si près, l’instructeur assure qu’ils n’ont pas pourchassé la baleine ni tenté de la retenir auprès d’eux.

«Nous faisions notre affaire et il faisait la sienne, a-t-il décrit. Nous nous occupions de ce que nous devions faire et il continuait de faire intrusion.»

Robert Michaud, directeur scientifique du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) établi à Tadoussac, trouve inquiétant de voir un jeune béluga aussi amical avec des humains alors qu’il se trouve loin de chez lui. Et surtout considérant que Nepi est un récidiviste en la matière.

L’équipe de Robert Michaud a fait la connaissance du jeune béluga en juin 2017. Après avoir reçu un appel concernant une baleine coincée dans l’embouchure de la rivière Nepisiguit, à Bathurst au Nouveau-Brunswick, le groupe a coordonné son sauvetage afin de ramener Nepi jusque dans les eaux du fleuve Saint-Laurent, près de Cacouna.

L’expert des mammifères marins précise que ce sauvetage était une expérience.

«La population de bélugas du Saint-Laurent est en déclin, ils sont en voie de disparition, alors on se demandait si sauver un animal pouvait aider à faire croître la population, explique-t-il. Comme il n’était pas trop loin de la maison, c’était faisable, alors on a essayé.»

Un tempérament aventurier

Le groupe de recherche marine a installé un dispositif de repérage sur Nepi afin de pouvoir suivre ses déplacements, mais le grand espiègle a réussi à s’en défaire au bout d’une vingtaine de jours.

Un an après s’être évanoui dans la nature, un photographe animalier l’a repéré à Ingonish, en Nouvelle-Écosse, et les chercheurs ont pu l’identifier à partir des photographies.

Robert Michaud admet être dérouté par la réapparition du béluga à l’Île-du-Prince-Édouard. Il ne comprend pas pourquoi Nepi semble tant attiré par les Maritimes.

«Ce jeune béluga serait beaucoup mieux entouré de ses semblables dans la région du Saint-Laurent. C’est pourquoi nous l’avons ramené à Cacouna la première fois, soutient-il. La question, c’est pourquoi y est-il retourné ? Est-ce que c’est son tempérament d’être aventurier ?»

Selon M. Michaud, lorsque les bélugas s’approchent trop près des bateaux et des gens, cela peut devenir tragique pour une espèce en déclin.

Le GREMM a eu vent de nombreux cas de bélugas heurtés par un bateau ou par des hélices et qui en sont morts. C’est pourquoi il est risqué de laisser les baleines s’approcher et de les amadouer.

Bien que la plupart des bélugas vivent dans l’Arctique, leur habitat le plus au sud se trouve dans l’estuaire du Saint-Laurent, un habitat essentiel à la survie de l’espèce, qui est protégée en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada.

En 2012, l’estuaire du Saint-Laurent comptait environ 900 bélugas, mais on croit qu’il pouvait y avoir jusqu’à 10 000 individus avant 1885.

Robert Michaud demande à toute personne qui aperçoit un béluga plus au sud que l’estuaire d’en informer le GREMM afin qu’il puisse tenter de l’identifier. Malgré ses inquiétudes d’expert face aux envies de grand voyageur de Nepi, il espère que le béluga rentre enfin chez lui sain et sauf.

«Ce sont des navigateurs extraordinaires, ils ont le meilleur radar sous-marin que vous puissiez imaginer, raconte le spécialiste. L’Île-du-Prince-Édouard se trouve un peu plus près du Saint-Laurent que la Nouvelle-Écosse, il y a donc de quoi garder espoir. Je croise les doigts pour lui.»

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Un parasite chez les chats nuit aux bélugas


Si vous avez un chat, j’espère que vous ne jeter pas ses excréments à la toilette, car ils sont généralement porteurs d’un parasite, la toxoplasmose. Ce parasite semble avoir un impact sur des mammifères marins comme le béluga. Bien que cela ne condamne pas à mort ces baleines, il peut quand même les affaiblir.
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Un parasite chez les chats nuit aux bélugas

 

 

SIDHARTHA BANERJEE
La Presse Canadienne
Montréal

Les bélugas du fleuve Saint-Laurent, qui doivent déjà faire face à de nombreuses menaces dans leur environnement, ont encore un autre problème à affronter, qui serait causé par les chats domestiques, selon des chercheurs.

La toxoplasmose est une maladie de plus en plus répandue qui touche un grand nombre de mammifères marins. Et les seuls hôtes définitifs du parasite sont les félins, sauvages ou domestiques.

Stéphane Lair, professeur à la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, et l’un des auteurs de l’étude, indique que sur 34 carcasses de bélugas examinées de 2009 à 2012, 44 % contenaient le parasite.

Les animaux marins sont depuis longtemps en contact avec le parasite, mais la croissance de la population de chats domestiques semble faire des ravages sur les bélugas en voie de disparition, selon M. Lair.

Les propriétaires de chats pourraient réduire la présence du parasite chez les mammifères marins en s’assurant de ne pas jeter les excréments de leur animal dans les égouts, a signalé M. Lair.

Selon le spécialiste, il serait aussi préférable de garder son chat à l’intérieur, puisque le félin entre en contact avec le parasite en mangeant des rongeurs qu’il chasse à l’extérieur.

Les chercheurs ne croient pas que le parasite soit fatal chez les baleines, mais il pourrait tout de même les affaiblir.

« La présence d’un pourcentage élevé d’animaux avec ce parasite peut nous laisser croire que le parasite a un impact sur la survie des bélugas », a expliqué M. Lair en entrevue avec La Presse canadienne.

« Ça ne veut pas nécessairement dire que les animaux sont morts de cette infection, mais ça veut dire qu’il y avait présence du parasite, au niveau soit de leur coeur ou de leur cerveau. »

En 2012, on ne dénombrait que 900 bélugas dans le fleuve Saint-Laurent.

La toxoplasmose fait des ravages auprès des mammifères marins partout dans le monde. Le phoque moine d’Hawaii, une espèce en voie de disparition, a été particulièrement touché cet été, a souligné M. Lair.

La recherche a été publiée dans le magazine scientifique Diseases of Aquatic Organisms.

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Des bélugas adoptent un narval égaré dans le Saint-Laurent


Un narval très loin de sa patrie, a été adopté par des bélugas et vit exactement comme eux.
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Des bélugas adoptent un narval égaré dans le Saint-Laurent

 

Une vidéo du narval en compagnie de sa... (PHOTO AFP)

Une vidéo du narval en compagnie de sa nouvelle famille a permis de mieux comprendre la dynamique du groupe. La population de bélugas du Saint-Laurent est officiellement considérée en voie de disparition.

PHOTO AFP

Agence France-Presse
Ottawa

 

Un narval solitaire, nageant à des milliers de kilomètres de son habitat habituel dans Saint-Laurent, s’est trouvé une improbable famille d’adoption au sein d’un groupe de bélugas du fleuve Saint-Laurent, selon une ONG québécoise oeuvrant à la préservation des mammifères marins.

Le jeune narval – identifiable par sa défense et ses taches grises – a été filmé par des biologistes au cours de l’été, nageant au milieu d’une dizaine de bélugas, une petite baleine blanche.

Les bélugas l’ont totalement accepté, car autant le narval que ces derniers nagent à la surface de l’eau en se frottant les uns aux autres et en exhibant leurs organes génitaux, a déclaré Robert Michaud, directeur du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) de Tadoussac, à 215 km au nord-est de Québec.

«Il a trouvé des copains», a dit ce biologiste. «Et ils le traitent comme s’il était l’un des leurs».

Les narvals vivent dans les eaux de l’Arctique, d’où le caractère exceptionnel de la présence de ce spécimen à des milliers de kilomètres de son habitat.

Le jeune narval a été vu pour la première fois avec les bélugas en 2016 et à nouveau en 2017. Une vidéo du narval en compagnie de sa nouvelle famille a finalement été tournée en juillet par les chercheurs du GREMM, grâce à un drone, ce qui leur a permis de mieux comprendre la dynamique du groupe.

La population de bélugas du Saint-Laurent est la plus méridionale de l’espèce dans le monde et est officiellement considérée en voie de disparition.

Alors que les habitats du béluga et du narval se chevauchent dans une partie de l’Arctique et que ces deux espèces sont étroitement liées, il est rare de les voir interagir entre eux.

Les jeunes baleines ont tendance à errer et lorsqu’elles sont incapables de retrouver les leurs, ces créatures très sociales tentent de se lier d’amitié avec des bouées ou des bateaux, au risque parfois de subir des blessures mortelles causées par des hélices.

Le jeune narval a été «chanceux» d’être accepté par les bélugas car ceux-ci «se retrouvent souvent dans des situations difficiles» en présence de cette espèce, a noté M. Michaud.

À cet âge, vers cinq ou six ans, les jeunes bélugas mâles socialisent et apprennent entre eux, nouant des liens qui les mèneront à l’âge adulte, ce que les narvals ne font pas.

«Pour que ce jeune narval puisse maintenant survivre, il a besoin de contact avec les autres, il a besoins de copains», selon M. Michaud.

«Il apprend, dans les faits, a être un béluga», note-t-il en riant.

«Comment ça va se passer? Les narvals et les bélugas vivent jusqu’à 60 ans. Ce sera donc une longue histoire à suivre. Restez à l’écoute».

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Redécouverte du plus ancien manuscrit jamais retrouvé de Champlain


Samuel de Champlain était un navigateur et explorateur pour le roi Henri IV. Un manuscrit découvert dans les archives de la Bibliothèque nationale de France. Ce manuscrit serait le plus ancien écrit par Champlain en plus il serait complet. Dans ce manuscrit, il détaillait les possibilités d’implanter une colonie en Amérique du Nord. Il fit des propositions (Canada et États-Unis) Québec (la ville) n’était pas dans ces propositions, mais croyant qu’il était mieux d’être près du fleuve pour aller vers la Chine.
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Redécouverte du plus ancien manuscrit jamais retrouvé de Champlain

 

Samuel de Champlain... (IMAGE TIRÉE DE WIKIPEDIA)

Samuel de Champlain

GABRIEL BÉLAND
La Presse

(Québec) Un mystérieux manuscrit de 1602 qui détaille, au bénéfice du roi, les contours d’une future colonie française en Amérique aurait-il été écrit de la main même de Samuel de Champlain, fondateur de Québec?

C’est ce que croit l’historien français Éric Thierry, qui vient de retrouver le document inédit de 30 pages dans les archives de la Bibliothèque nationale de France. M. Thierry va présenter sa trouvaille vendredi dans le cadre des Rendez-vous d’histoire de Québec.

La découverte n’est pas banale : il s’agirait du plus ancien document retrouvé écrit de la main de Champlain, l’autre étant une carte de la Nouvelle-France qui date de 1607 et qui est conservée à la bibliothèque du Congrès, à Washington.

«Les autres écrits de Champlain, ce sont soit des copies, soit des lettres écrites par un secrétaire. Des documents de sa main, il n’y en a que deux avec le manuscrit que j’ai retrouvé. Et le manuscrit est le plus complet, une trentaine de pages», explique M. Thierry, qui est un spécialiste de la Nouvelle-France et qui a édité les oeuvres complètes de Champlain chez Septentrion.

Contenu du manuscrit

Le document en question nous offre un aperçu inédit des démarches qui ont mené à la colonisation française en Amérique du Nord. La lettre de 1602 ou 1603 précède le premier voyage de Samuel de Champlain dans le fleuve Saint-Laurent. Elle était adressée au roi Henri IV.

Que raconte Champlain à son souverain? Il lui expose les différents scénarios pour l’établissement d’une colonie française en Amérique du Nord, explique Éric Thierry dans un entretien téléphonique.

«À cette époque, Champlain vit à la cour du roi Henri IV, à Paris. Le roi l’a chargé de collecter toutes les informations disponibles sur l’Amérique, parce qu’en 1602, on craint la reprise d’une guerre entre la France et l’Espagne.»

«Henri IV aimerait bien créer une colonie française en Amérique du Nord, de laquelle les Français pourraient attaquer les colonies espagnoles, d’où viennent l’or et l’argent qui rendent l’Espagne particulièrement puissante», poursuit l’historien.

Une photo du manuscrit de 1602 ou 1603 attribué à Samuel de Champlain.

PHOTO FOURNIE PAR LES RENDEZ-VOUS D’HISTOIRE DE QUÉBEC

À la cour, Champlain a accès à la bibliothèque royale. Il peut donc consulter les cartes anglaises et hollandaises qui s’y trouvent. Ami du gouverneur de Dieppe, il fréquente également ce port normand et tend l’oreille aux récits des pêcheurs et navigateurs qui y mouillent. C’est avec tous ces renseignements qu’il écrit sa lettre au roi.

Dans la lettre, il mentionne quatre lieux possibles pour l’établissement d’une colonie française : la baie de Chesapeake, en Virginie, l’embouchure de la rivière Kennebec ou celle de la rivière Penobscot, dans le Maine, et finalement la baie de Fundy.

Le Saint-Laurent vers la Chine

Le fleuve Saint-Laurent, où Champlain fondera finalement Québec en 1608, ne fait pas partie des candidats pour le peuplement. Mais l’explorateur suggère à Henri IV que ce fleuve pourrait être utile aux Français en leur offrant un passage tant convoité vers la Chine.

«L’accès à la Chine, c’est le grand projet de Champlain. Pendant toute sa vie, il va tenter de confirmer ses hypothèses. Et le manuscrit montre qu’il faisait ces hypothèses dès 1602, 1603. De là tout son intérêt», explique M. Thierry.

Champlain est aussi convaincu que la rivière Saguenay mène à la Chine.

«Il va essayer de confirmer ça dès son premier voyage en 1603, quand il va tenter de remonter le Saguenay. Bon, il ne réussira pas à aller très, très loin. Mais il va croire à cette hypothèse toute sa vie.»

Pour ce qui est du Saint-Laurent, Champlain est persuadé que sa source se trouve dans le lac de Zubgara, un plan d’eau que l’on retrouvait sur les cartes de la fin du XVIe siècle. Selon la théorie de l’explorateur, ce lac, situé à l’ouest du continent, donnait naissance à un fleuve qui allait se jeter dans le golfe de Californie.

Une redécouverte

Éric Thierry va présenter le manuscrit vendredi, à 14h, à la Maison de la littérature de Québec. L’historien précise avoir redécouvert le document. Un autre historien, Charles de la Roncière, l’avait repéré en 1904 et attribué à Samuel de Champlain.

«Mais comme il n’avait jamais vraiment travaillé sur Champlain, il ne l’a jamais publié. C’est donc un manuscrit qui n’a pas été exploité par les historiens canadiens comme Marcel Trudel, qui ne connaissait pas ce document.»

Éric Thierry caresse le projet de publier une édition critique du manuscrit au Septentrion.

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C’est vraisemblablement la foudre qui a tué une cinquantaine de bernaches


Bien qu’il reste des tests à faire sur les cadavres des bernaches canadiennes mortes dans le fleuve Saint-Laurent, il serait possible que la foudre en soit la cause, pour la simple raison qu’elles seraient mortes en même temps.
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C’est vraisemblablement la foudre qui a tué une cinquantaine de bernaches

 

Des oiseaux morts flottent sur l'eau.

Les bernaches ont vraisemblablement été tuées par la foudre.  Photo : Facebook/Sentier Chasse-Pêche/Nicolas Geoffrion

Tout indique que c’est la foudre qui est à l’origine de la mort subite d’une cinquantaine de bernaches, dont les cadavres ont été trouvés jeudi dans le fleuve Saint-Laurent, près de Contrecoeur et de Sorel-Tracy, en Montérégie.

LA PRESSE CANADIENNE

C’est du moins l’hypothèse préliminaire à laquelle en viennent les spécialistes de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, à qui on a confié la nécropsie des oiseaux.

« Il y a quelques petites lésions au niveau du coeur qui peuvent être suggestives d’un impact par la foudre », a expliqué le Dr Stéphane Lair, directeur du Centre québécois sur la santé des animaux sauvages, en entrevue avec La Presse canadienne vendredi.

Le Dr Lair a par ailleurs indiqué que tous les oiseaux semblent être morts en même temps.

Les changements de putréfaction sont égaux d’un oiseau à l’autre, ce qui nous indique qu’ils sont tous morts sur une très courte période, tous en même temps. Dr Stéphane Lair, directeur du Centre québécois sur la santé des animaux sauvages

Ce constat élimine la possibilité d’une intoxication – volontaire ou attribuable à la pollution –, ou encore d’une maladie.

« Si c’était une intoxication ou une maladie comme un virus, on se serait attendu à avoir des animaux qui auraient dépéri. Ça peut être assez rapide, mais les animaux ne vont pas tous mourir dans la même minute ou la même heure : ils vont mourir le soir, la nuit, le matin, et les carcasses seront dans un état de putréfaction variable », a précisé l’expert.

L’hypothèse de la foudre est d’ailleurs corroborée par la présence de cellules orageuses la veille de la découverte des oiseaux.

Le Dr Lair a toutefois admis que la chose lui est inédite :

« C’est décrit, rapporté, mais moi, je ne peux pas me souvenir d’en avoir vu. »

Il a ajouté que les spécialistes ont plutôt l’habitude de voir des oiseaux qui sont tombés du ciel, notamment des canards, après être entrés dans une cellule orageuse où l’on soupçonne qu’ils sont frappés par la foudre, une hypothèse difficile à prouver en raison de la suite des événements.

« L’éclair cause une espèce de crise cardiaque; le coeur arrête de battre et ils tombent au sol. Cet arrêt peut être temporaire ou permanent, mais si l’oiseau tombe de très haut, il va mourir. Ces oiseaux ont habituellement des fractures, des hémorragies », a-t-il expliqué.

Quant aux électrocutions sur les lignes à haute tension, celles-ci laissent des traces de brûlures sur l’oiseau à l’entrée et à la sortie du courant.

Dans ce cas-ci, la présence des oiseaux dans l’eau – qui est conductrice d’électricité – crée un contact sur une grande surface, de sorte qu’il est normal de ne pas trouver de brûlures locales.

Les pathologistes doivent maintenant faire des analyses histologiques sur différents organes pour s’assurer qu’il n’y a pas de présence de virus ou de maladie bactérienne et, du même coup, vérifier la présence de lésions qui pourraient être associées à la foudre, notamment des hémorragies au niveau du coeur.

Des analyses toxicologiques seront également réalisées pour s’assurer qu’il n’y a pas présence de composés toxiques dans les contenus digestifs.

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Des scientifiques inquiétés par la disparition de l’oxygène des océans


On sait ce les changements climatiques et la pollution font sur le climat et l’air, aussi sur les océans avec l’acidification, mais l’oxygène dans les océans, on ne sait pas grande chose. Il y a quand même des scientifiques qui lancent l’alarme par le fait qu’en 50 ans, l’oxygène dans les cours d’eau, les côtes et dans l’océan, l’oxygène a baisser de beaucoup ce qui met en péril la vie marine
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Des scientifiques inquiétés par la disparition de l’oxygène des océans

 

En l'espace des 50 dernières années, la superficie... (123RF/Denis Tabler)

En l’espace des 50 dernières années, la superficie d’océans affectés est passée de 4,5 millions à 32 millions de kilomètres carrés dans les eaux proches des côtes et en haute mer.

La Presse Canadienne

Près d’une vingtaine de scientifiques de partout dans le monde lancent un avertissement sur un effet secondaire peu connu du changement climatique et de la pollution.

Selon un article publié cette semaine dans la revue Science, l’oxygène disparaît des océans dans des proportions de plus en plus larges, ce qui menace la vie marine.

L’étude, qui a été financée par un organisme international affilié à l’UNESCO (l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), relate que ce problème s’aggrave depuis les années 1950.

En l’espace des 50 dernières années, la superficie d’océans affectés est passée de 4,5 millions à 32 millions de kilomètres carrés dans les eaux proches des côtes et en haute mer.

Les cours d’eau la côte ouest du Canada et sur la voie maritime du fleuve Saint-Laurent seraient notamment touchés.

«Nous croyons que cet enjeu devrait être examiné et qu’il devrait attirer davantage l’attention», a déclaré Denis Gilbert, l’un des 22 auteurs qui ont cosigné la recherche.

«Tous les animaux doivent respirer de l’oxygène et nous savons que de régions de l’océan qui perdent de l’oxygène sont de plus en plus répandues. Nous voyons les animaux marins qui quittent ces endroits», a ajouté M. Gilbert, qui est aussi scientifique au ministère des Pêches et des Océans.

L’article, qui résume une récente recherche, a trouvé plusieurs cours d’eau en manque d’oxygène dans le monde. Les eaux près des grands fleuves et des centres urbains seraient particulièrement touchées. Les chercheurs ont toutefois décelé d’autres cas en haute mer.

Une «énorme» augmentation

Le volume d’eau complètement dépourvue d’oxygène a quadruplé depuis les années 1950, selon une étude. Les populations d’animaux marins et la diversité ont largement diminué dans les régions côtières.

Dans les eaux les plus profondes du golfe Saint-Laurent, le taux d’oxygène a chuté de 55 pour cent depuis les années 1930.

«C’est énorme. Nous perdons déjà de la morue dans les eaux profondes», a soutenu M. Gilbert.

Un phénomène similaire a été observé dans le nord de la Colombie-Britannique, selon le scientifique.

Plusieurs facteurs joueraient un rôle dans ce problème.

Les industries et le secteur agricole rejettent leurs nitrates dans l’océan, ce qui crée de l’efflorescence algale semblable à celle qui peut affecter les systèmes d’eau douce. Mais en pleine mer, c’est assurément le changement climatique qui est le principal responsable, et de loin.

Le changement climatique amène une «triple offensive», a illustré M. Gilbert.

D’abord, les eaux plus chaudes ne peuvent pas absorber autant l’oxygène.

Ensuite, les différentes couches de l’océan ne se mélangent pas autant si la partie supérieure est plus chaude – les couches profondes ne sont pas autant aérées en étant exposées à la surface, alors, graduellement, l’oxygène qu’elles renferment est grugé par les bactéries.

Finalement, les eaux plus chaudes forcent les animaux marins à respirer plus rapidement, les amenant à utiliser plus hâtivement l’oxygène disponible.

«L’une des raisons pourquoi (les animaux marins) ne peuvent tolérer des eaux très chaudes, c’est qu’ils doivent respirer davantage. Dans ces eaux où ils doivent respirer plus, il y a moins d’oxygène», a indiqué le chercheur.

Un enjeu peu étudié

En comparaison avec d’autres enjeux liés au changement climatique, dont l’acidification des océans, les impacts du manque d’oxygène dans l’eau sont trop peu étudiés, selon Denis Gilbert.

«C’est très peu compris», a affirmé M. Gilbert.

Et le problème ne risque pas d’être résolu à court terme, souligne le scientifique.

«Les modèles de réchauffement climatique prédisent que la diminution de l’oxygène sera encore pire d’ici 2100 et continuera de s’aggraver.»

Même avec des cibles ambitieuses de diminution des gaz à effets de serre, il y aura un déclin de l’oxygène dans l’eau, selon le modèle. Or, cela ne veut pas dire pour autant qu’elles sont inutiles, selon M. Gilbert.

«Agir sur les énergies fossiles n’aura que des avantages non seulement pour la glace de mer et pour l’acidification des océans, mais aussi pour l’oxygène», a-t-il conclu.

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Le Saviez-Vous ► Une bataille navale de la Seconde Guerre mondiale a eu lieu dans le fleuve Saint-Laurent au Québec


J’ai appris beaucoup sur ce billet une partie de l’histoire du Québec lors de la Deuxième Guerre mondiale. En fait, je ne me souviens pas que ces faits ont été présentés dans les cours d’histoire à l’école secondaire. Bien sûr, on parlait de guerre avec les colons qui ont conquis l’Amérique surtout quand l’Angleterre et la France étaient en guerre, les Français et anglais étaient aussi en guerre en Amérique. Il semble que je ne sois pas la seule (heureusement) qui ignore cette partie de l’histoire de sous-marins allemand présent dans le fleuve Saint-Laurent et autres eaux canadienne. Le pire a cette époque la barrière de la langue (anglais, français),a été un obstacle important lors des premiers signes de la présence de ces sous-marins et l’armée n’a pas vraiment été efficace sauf vers la fin
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Une bataille navale de la Seconde Guerre mondiale a eu lieu dans le fleuve Saint-Laurent au Québec

Un U-Boat

Sous-marins allemands dans les eaux québécoises

 

Pierre Vennat
Journaliste-historien

Ce texte a d’abord été publié dans le magazine en ligne HistoMag’44, no77 (mai 2012). Il est reproduit avec l’aimable autorisation de ses éditeurs.

Au printemps 1942, quand les Québécois surent que des sous-marins allemands s’aventuraient jusqu’à torpiller des navires dans le fleuve Saint-Laurent, en face de Rimouski, ils réalisèrent que la guerre n’était pas aussi lointaine que certains voulaient leur faire croire et que l’ennemi, somme toute, était à leurs portes.

Un U-Boat

Un U-Boat

On ne sait trop quand le premier sous-marin allemand se pointa au Québec, mais l’on sait que le 11 mai 1942, le gardien du phare de Cap des Rosiers, au Québec, appela sans attendre la base militaire de Gaspé, après avoir appris qu’un pêcheur gaspésien avait aperçu un « tuyau de poêle » qui dépassait de l’eau. Plusieurs autres pêcheurs s’étaient également plaints de filets déchiquetés, ce qui semblait confirmer la thèse d’un sous-marin et le gardien du phare fut dès lors convaincu qu’un étrange sillon qu’il avait lui-même aperçu dans la journée, avait été causé par un périscope.

Malheureusement, le personnel de la base de Gaspé ne parlait pas français et notre gardien de phare ne parlait pas anglais. Son cri d’alarme demeura donc incompris pendant quelques jours. Mais le gardien de phare avait vu juste : le « tuyau de poêle » était bel et bien le périscope du sous-marin U-553 sous les ordres du commandant Karl Thurmann,

Une heure avant minuit, en ce 11 mai 1942, le sous-marin fit surface dans la nuit et aperçut le navire britannique SS Nicoya. Deux torpilles furent lancées dans sa direction, mais une seule suffit. Le SS Nicoya coula immédiatement. Deux heures et 45 minutes plus tard, c’est le cargo néerlandais Leto qui fut coulé.

Les forces de l’armée et de la marine canadiennes avaient été complètement prises par surprise. Douze personnes avaient perdu la vie, les premières victimes de la guerre en sol canadien. Il y eut heureusement des survivants et les Gaspésiens, qui avaient mis à l’eau leurs bateaux de pêche pour leur venir en aide, les acheminèrent à l’Anse au Verseau et à Cloridorme où les habitants furent d’une aide précieuse dans l’évacuation des rescapés.

Pour la première fois depuis la guerre de 1812 contre les Américains, le Canada était attaqué sur son propre territoire, mais cette fois-ci,  le gouvernement a tout fait pour que la population ignore le danger. La stratégie du gouvernement canadien fut de taire au maximum cet épisode de son histoire, afin « de ne pas divulguer des informations importantes à l’ennemi ». C’est pour cette raison que l’invasion du fleuve Saint-Laurent par les Allemands demeure encore aujourd’hui, un chapitre d’histoire largement inconnu des Québécois.

Ces premiers succès encouragèrent les Allemands à envoyer de nouveaux sous-marins dans l’embouchure du Saint-Laurent et le 6 juillet, trois navires marchands furent coulés coup sur coup : les SS Dinaric, SS Haineault et le SS Anastasios, toujours au large de Cap Chat, tandis que le SS Frederika Lensen fut lui aussi attaqué quelques jours plus tard au large de Grande Vallée, mais heureusement, ne fut pas coulé. On ignore le nombre de pertes humaines causées par ces attaques.

Les attaques se multiplièrent jusqu’en octobre 1942. Pas moins de 15 autres navires furent coulés, faisant au moins 231 morts connues.

La pire tragédie imputable aux sous-marins allemands durant cette période est survenue hors des eaux québécoises mais toujours en eaux canadiennes. Il s’agit du traversier SS Caribou,, un bâtiment évidemment civil, qui faisait la navette entre Sydney en Nouvelle-Écosse et Port-aux-Basques, Terre-Neuve et qui, coulé par une torpille, entraîna dans  la mort 136 personnes, dont dix enfants.

Ces attaques ne pouvaient pas être tenues secrètes éternellement, vu le nombre considérable de gens de la région qui étaient au courant. Sasville Roy, député de Gaspé, plongea le ministre de la Marine Angus MacDonald dans l’eau bouillante en l’interrogeant de son siège de député et déclencha tout un débat sur la présence des sous-marins ennemis dans les eaux québécoises.

Amenant des faits précis pour appuyer sa thèse, Sasville Roy déclara que « nos gens se demandent comment il se fait que des avions survolent la région quand il ne se passe rien et disparaissent quand l’ennemi attaque », allant jusqu’à affirmer que quel que soit le nombre de navires coulés dans le fleuve ou dans le golfe ou dans les environs de Terre-Neuve, « la bataille du Saint-Laurent a été perdue par imprévoyance et manque d’organisation ».

Carte du fleuve Saint-Laurent

Carte du fleuve Saint-Laurent

Il était difficile pour le ministre de réfuter les faits puisque vers la fin de juillet 1942, à midi pile,  par une belle journée, un sous-marin allemand torpilla un navire à Griffin-Cove, exactement en face de la maison du député Roy. Comme la bataille s’engageait, un de ses voisins téléphona d’urgence à Gaspé, demandant qu’on informe la base aérienne. La bataille se poursuivit pendant une heure et demie et pourtant, aucun hydravion de la base de Gaspé, située à seulement six kilomètres de là, ne se pointa. Il n’en vint que le lendemain après-midi, alors que, bien sûr, le sous-marin ennemi avait depuis longtemps plié bagage.

Le député Roy mentionna trois autres attaques survenues en septembre et affirma que toute la population de son comté savait qu’aucun avion canadien n’avait participé à ces batailles au cours desquelles des navires avaient été coulés par des sous-marins ennemis.

Citant un cinquième cas, le député Roy souligna que toujours en septembre, un sous-marin fut repéré par le gardien du phare de Cap-des-Rosiers. Le gardien téléphona  aussitôt à l’officier en charge des opérations de défense dans le secteur. Quelques minutes plus tard, un convoi s’approcha en direction du phare, là même où le gardien avait aperçu le sous-marin. Des jeunes filles du village montèrent alors dans le clocher de l’église du village pour voir ce qui allait se passer et en peu de temps, le convoi arriva au-dessus du sous-marin, deux navires ont été coulés en quelques minutes mais aucun avion ne s’est montré pour aider les corvettes.

« La population civile savait et surveillait ce qui allait se produire. Seuls la marine et la aérienne semblaient l’ignorer », lança le député Roy aux Communes.

Le ministre MacDonald rétorqua en promettant que les défenses du Saint-Laurent seraient lus fortes en 1943 qu’elles ne l’avaient jamais été.

« Nous aurons plus de navires pour monter la garde. Mais je ne puis garantir que même si nous triplons le nombre de navires de guerre, aucun coulage ne se produira. C’est impossible et cela serait impossible, même si toute la marine canadienne abandonnait les postes où elle nous défend pour monter la garde dans le golfe Saint-Laurent. Aucun pays ne peut le faire. »

La capture de l’espion Janowski

Quant aux espions allemands qui auraient pu se trouver dans la région du Saint-Laurent, le ministre déclara que chacun devait réaliser que de parler de la prise ou de la capture d’espions serait rendre service à l’ennemi. Mais un cas, au moins, est connu.

Le 8 novembre 1942, un message codé d’un  sous-marin allemand se trouvant dans la baie des Chaleurs et ayant pour mission d’embarquer un espion et de le ramener en Europe fut intercepté par l’armée canadienne. Se rendant compte qu’ils étaient découverts, les Allemands prirent la poudre d’escampette et abandonnèrent leur espion en sol québécois.

Werner Janoski se cacha d’abord dans une grange abandonnée. Janowski, officier de l’Abwher parlait un français impeccable, mais se prétendant né à Québec, son accent curieux intrigua l’hôtelier Earl Annett, de New Carlisle, où il s’était présenté pour louer une chambre. Puis Janowski commit quelques bourdes. Il voulut payer sa chambre avec un vieux billet canadien qui avait été retiré de circulation en 1920. Puis il sentait le diesel, curieux pour quelqu’un qui prétendait être arrivé par autobus, d’autant que les horaires d’autobus venaient d’être changés avec le passage à l’heure avancée et que par conséquent, il était impossible qu’il soit arrivé à l’heure qu’il prétendait être arrivé. Et enfin, il alluma sa cigarette avec des allumettes françaises et eut la maladresse d’abandonner le carton sur le comptoir de l’hôtel.

Il n’en fallut pas plus pour que les Annett appellent la police, mais Janowski avait réussi à partir et à monter à bord d’un train en direction de l’ouest. Prévenue, la police l’attendait à Bonaventre, où il fut capturé par un agent de la Police provinciale qui le remit ensuite aux mains de la Gendarmerie royale. Dans sa valise, se trouvait un radio émetteur. Janowski, une fois interné, agit comme agent double et achemina, sous contrôle de la GRC, de faux messages en Allemagne, destinés à dérouter l’ennemi. C’est le seul cas connu d’espion capturé au Québec.

Jean-Paul Desloges, nommé coordonnateur

Afin d’éviter les incidents de l’année précédente, le premier ministre William Mackenzie King annonça, au printemps 1943, la nomination du chef d’escadrille (major d’aviation) Jean-Paul Desloges, héros de la bataille aérienne de Grande-Bretagne, comme officier de coordination de la défense de la région de Gaspé et du Saint-Laurent. Sa tâche consistait à coordonner le travail dans la région de  la marine, l’armée et l’aviation actives, l’armée de réserve, la Gendarmerie royale, la Police provinciale du Québec, les Comités de protection civile et le Service de détection des sous-marins, afin qu’ils collaborent ensemble et se tiennent au courant de ce que chacun faisait. Des milliers de civils de la région furent appelés à contribuer au Service de détection des sous-marins ainsi qu’aux Comités de protection civile.

 

Le chef d’escadrille Desloges, ancien policier de la Gendarmerie royale du Canada, s’était joint à l’aviation canadienne comme pilote dès 1937, et avait été l’un des premiers officiers canadiens engagés dans la Bataille de Grande-Bretagne. Blessé au combat en août 1940, il perdit un œil et avait dû être rapatrié au pays et fut éventuellement promu commandant d’escadre (lieutenant-colonel d’aviation). Après quelques mois au poste d’officier de coordination de la lutte contre les sous-marins dans le Bas Saint-Laurent, le commandant d’escadre Desloges avait été nommé attaché de l’air de la mission canadienne à Alger auprès du Comité de libération de la France libre et, en mai 1944, alors qu’il faisait une tournée des aérodromes français de l’Afrique du Nord, il devait trouver la mort dans l’écrasement de l’avion qui le transportait et fut inhumé à Rabat, au Maroc.

Dès le début de juin 1943, des cours spéciaux de détection de sous-marins et d’avions suspects  furent donnés par des instructeurs qualifiés aux habitants de chaque localité des bords du Saint-Laurent. Des exercices de détection et d’alerte furent faits et une double campagne d’éducation populaire fut entreprise pour inviter la population à collaborer à cette défense collective d’une part, mais également pour inviter les gens à garder le plus grand secret sur le mouvement des navires. Enfin, un triple réseau de communications téléphoniques fut également mis en place de façon à fonctionner 24 heures sur 24.

En 1943, les U-boot allèrent surtout semer la terreur dans d’autres eaux, mais firent néanmoins deux incursions dans les eaux canadiennes pour tenter d’aider des prisonniers de guerre allemands à s’enfuir du Canada. C’est ainsi qu’en septembre 1943, le U-536 pénétra dans la Baie des Chaleurs pour embarquer des fugitifs, évadés d’un camp de prisonniers de guerre de Bowansville, en Ontario. Mais, prévoyant le coup, la marine canadienne avait dépêché un destroyer, trois corvettes et cinq dragueurs de mines avec mission de fermer la Baie et d’en chasser les sous-marins. Finalement, le seul évadé qui avait réussi à se rendre jusque sur les bords du Saint-Laurent fut arrêté mais le U-536 réussit à s’enfuir.

En octobre l944, les U-Boats revinrent toutefois dans le golfe du Saint-Laurent et le 14 octobre, la frégate militaire HMCS Magog fut torpillée au large de Pointe-des-Monts, à seulement 200 milles (330 kilomètres) de la ville de Québec. Bien que considérée une perte totale, la frégate ne coula pas. Idem pour le SS Fort Thompson, qui fut attaqué le 2 novembre, à seulement 170 milles (270 kilomètres) de la Vieille capitale (Québec).

Le SS Shawinigan, coulé en novembre 1944 avec 94 hommes à bord.

Le SS Shawinigan, coulé en novembre 1944 avec 94 hommes à bord.

Malgré le désastre du ferry SS Caribou, le service de traversiers entre la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve continua ses activités, mais cette fois-ci les traversiers étaient escortés par des navires militaires. C’est ainsi que le 25 novembre 1944, la corvette HMCS Shawinigan qui escortait le traversier SS Burgeo, fut torpillée par un U-Boat allemand. Les 94 hommes à bord disparurent au fond de l’eau et aucun cadavre ne fut même retrouvé.

Les attaques se poursuivirent encore quelque temps. En fait, la dernière attaque en eaux canadiens survint moins d’un mois avant la fin de la guerre alors que le sous-marin allemand U-190 coula le HMCS Esquimalt au large de la capitale de la Nouvelle-Écosse, Halifax.

On recense donc 28 attaques et 23 bateaux coulés ainsi que des centaines de victimes dans les eaux canadiennes par des sous-marins allemands, la plupart dans le golfe et le fleuve Saint-Laurent, en territoire québécois.

Pourtant, encore aujourd’hui, la plupart des gens, tant ici au Québec qu’en Europe, ignorent complètement l’existence de cette page d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale qui ensanglanta les eaux du Saint-Laurent.

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Le Saviez-Vous ► Top des requins au Québec


 

Saviez-vous qu’il y a des requins qui hantent les eaux du fleuve St-Laurent ? Certains viennent quelques fois rendre visite alors que d’autres voyagent dans les eaux du Québec par habitude. Je n’ai jamais eu connaissance personnellement qu’il y a eu des attaques de requins au Québec
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Top des requins au Québec

Aileron d'un requin nageant à la surface

Pixabay.com

Les requins n’aiment pas uniquement les eaux chaudes de la Floride ou de l’Australie. Voici sept espèces qui – le saviez-vous? – ont adopté ou visitent parfois l’estuaire du fleuve Saint-Laurent.

Le requin pèlerin

Requin pèlerin à la bouxhe grande ouverte avec plongeur à côté

Crédit photo: Wikipedia

Peu dangereux pour l’humain, ce poisson est le deuxième plus gros après le requin-baleine et peut atteindre jusqu’à 10 mètres. La période de gestation peut durer jusqu’à trois ans. Cette raison, combinée à la chasse qui a été pratiquée ailleurs dans le monde pour l’huile de son foie, en fait une espèce en déclin.

Le requin blanc

Requin blanc

Crédit photo: Wikipedia

Classé au premier rang des attaques sur l’homme, ce requin n’a été observé qu’à quatre reprises au Québec. Sa présence dans le Saint-Laurent n’est pas récente et n’a pas de lien avec les changements climatiques. Ses 44 à 52 dents peuvent trancher comme des lames de rasoir.

Le requin du Groenland

Requin du Groenland

Crédit photo: Wikipedia

Ce requin, qui vit en eau très profonde, est souvent considéré comme inoffensif. Il nuit toutefois aux pêcheurs puisqu’ils détruisent leurs appareils de pêche. Pourtant, certains incidents, notamment celui de 1940 où un agent de la faune a été traqué pendant de longues minutes alors qu’il marchait à l’île aux Basques, laissent croire qu’il chassait aussi le phoque à la surface.

Le requin bleu

Requin bleu vu de face

Crédit photo: Wikipedia

Reconnu comme l’un des plus beaux, ce requin est probablement l’espèce la plus rencontrée dans les eaux canadiennes. Il vit à la surface, dans des eaux tempérées et est facilement reconnaissable grâce à son dos indigo foncé, ses flancs d’un bleu métallique et son « ventre » blanc.

Le requin maraîche

Requin maraîche

Crédit photo: Wikipedia

L’espèce est peu dangereuse pour les humains, mais l’homme la menace toutefois. Souvent pêchée accidentellement, elle est aussi convoitée pour ses ailerons, qui sont l’ingrédient principal d’une soupe très populaire en Asie.

L’aiguillat commun

Requin aiguillat commun

Crédit photo: Wikipedia

Mesurant environ deux mètres, l’aiguillat commun est l’un des requins les plus répandus dans le monde et vit en bancs composés de milliers d’individus. Autrefois, son huile était utilisée pour les lampes. Espèce migratrice, elle établit une semi-résidence notamment dans le fleuve Saint-Laurent jusque dans l’estuaire marin à partir de Tadoussac.

L’aiguillat noir

Requin aiguillat noir

Crédit photo: Wikipedia

Plus petit que l’aiguillat commun, cette espèce dépasse rarement un mètre de longueur et se distingue par sa couleur foncée. Comme il habite les profondeurs, on l’observe rarement à la surface, sauf lorsqu’il est capturé à travers la glace en hiver.

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Des milliers d’autres épaves dans les profondeurs, selon une équipe du Québec


Le fleuve Saint-Laurent à été longtemps la principale route pour les échanges commerciaux entre l’Europe est le Nouveau-Monde. Beaucoup, malheureusement sombrée dans les eaux et aujourd’hui, on cherche a retrouver ces épaves à l’aide de plongeurs amateurs
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Des milliers d’autres épaves dans les profondeurs, selon une équipe du Québec

Le fleuve Saint-Laurent, à la hauteur de Kamouraska.... (PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE)

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Le fleuve Saint-Laurent, à la hauteur de Kamouraska.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

MORGAN LOWRIE

La Presse Canadienne

L’expédition tragique de Sir John Franklin à la recherche du passage du Nord-Ouest occupe une grande place dans l’imaginaire canadien, mais des milliers d’autres épaves dorment dans les profondeurs des eaux nordiques canadiennes.

L’Arctic Research Foundation a récemment annoncé avoir repéré le NSM Terror, second bateau de l’expédition menée par l’explorateur anglais au 19e siècle.

Mais alors que le pays célèbre la possible élucidation d’un mystère persistant de l’Arctique, une équipe au Québec tente discrètement d’identifier au moins certaines des épaves moins connues dans le fleuve Saint-Laurent.

Le projet, coordonné par l’Université de Montréal et l’association d’archéologie Archéo-Mamu Côte-Nord, vise à recueillir de l’information sur les épaves le long de la côte nord du fleuve avec l’aide de plongeurs amateurs.

Le principal archéologue du projet affirme que le gouvernement du Québec a répertorié seulement une fraction des épaves dans le fleuve.

Vincent Delmas a fait valoir que le fleuve Saint-Laurent a déjà été une autoroute où les navires transportant des biens en provenance ou à destination de l’Europe sombraient dans la glace, les tempêtes et les roches et récifs à faible profondeur.

L’archéologue a indiqué que des portions de la côte nord du fleuve étaient aussi riches en fer, ce qui pouvait perturber les boussoles des embarcations, créant un impact rappelant le «triangle des Bermudes».

«La plupart (des épaves) sont connues par des plongeurs récréatifs, mais au niveau du ministère de la Culture du Québec, il y en a entre 80 et 100 qui sont documentées, mais je crois qu’il y en a plus que 1000 ou 2000 qui sont encore à trouver. Il y a un gros travail à faire là-dessus», a soutenu en entrevue Vincent Delmas.

Récemment, près de Pointe-Lebel, sur la Côte-Nord, l’équipe a travaillé à l’identification d’une épave qui serait celle du Sainte-Anne, un navire de marchands ayant coulé en 1704 alors qu’il transportait une cargaison importante de fourrures destinées aux Antilles françaises.

http://www.lapresse.ca/