Tout le monde sait que fumer rend malade et que la fumée secondaire est toxique pour ceux qui les côtoient. C’est tellement laid de voir des mégots de cigarette par terre à l’extérieur. Cela peut prendre des décennies pour se décomposer. Jeter son mégot par terre,. Un seul mégot peut contenir plus de 4 000 composés chimiques, écotoxiques et cancérogènes, alors imaginez, ce sont 4,5 billions de mégots par année dans la nature. Alors en plus d’être nocif pour l’être humain, c’est nocif pour les plantes et encore un effet domino sans suit.
Nuage
Les mégots de cigarettes nuisent au développement des plantes
Environ 4,5 billions de mégots de cigarettes se retrouvent annuellement dans la nature.
PHOTO : ISTOCK
Les filtres de cigarettes jetés par terre par les fumeurs, qui représentent la forme de pollution la plus répandue sur la planète, réduisent considérablement la croissance des plantes, montre une étude britannique.
Les mégots de cigarettes contiennent un filtre en fibre d’acétate de cellulose, une matière plastique inventée en 1865 par le chimiste français Paul Schützenberger.
Environ 4,5 billions de ces détritus se retrouvent annuellement dans la nature. Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont échantillonné des endroits autour de la ville de Cambridge et ont trouvé des zones contenant jusqu’à 128 mégots de cigarettes jetés par mètre carré.
Bien que les rues et les parcs du monde entier soient couverts de mégots, notre étude est la première à montrer leur impact sur les plantes. Dannielle Green, Université Anglia Ruskin
Un seul mégot contient plus de 4000 composés chimiques, écotoxiques et cancérogènes, qui se retrouvent dans la terre ou qui sont graduellement entraînés par la pluie jusqu’aux cours d’eau et stations d’épuration.
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la présence de mégots dans le sol réduit le succès de germination et la longueur des pousses (la longueur de la tige) du trèfle de 27 % et 28 % respectivement, tandis que sa biomasse racinaire (poids des racines) diminue de 57 %;
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dans le cas de l’herbe, le succès de germination est réduit de 10 % et la longueur des pousses de 13 %.
Des effets mesurés
Dans leurs travaux, la Dre Dannielle Green et ses collègues de l’Université Anglia Ruskin ont établi que les mégots de cigarettes réduisent le succès de germination et la longueur des pousses de deux plantes : le Lolium perenne (une herbe couramment cultivée comme plante fourragère) et le Trifolium repens (trèfle blanc).
Ces deux espèces sont couramment retrouvées dans les espaces verts urbains. Ces plantes sont riches en biodiversité. De plus, le trèfle blanc est écologiquement important pour les pollinisateurs, comme les abeilles, et la fixation de l’azote, un processus biologique essentiel au bon fonctionnement des écosystèmes.
Les chercheurs ont constaté que :
L’équipe de recherche a aussi découvert que les filtres des cigarettes non utilisés présentent presque le même effet sur la croissance des plantes que les filtres usagés, ce qui indique que les dommages aux plantes sont causés par le filtre lui-même, même sans les toxines supplémentaires libérées par la combustion du tabac.
Les expériences de contrôle contenaient des morceaux de bois de forme et de taille identiques à celles des mégots de cigarettes.
Les filtres jetés contiennent une myriade de produits chimiques résultant du tabagisme, et certains contiennent encore des composés qui n’ont pas été fumés, a expliqué la Dre Green.
Beaucoup de fumeurs pensent que les mégots de cigarettes se biodégradent rapidement, et ne les considèrent pas vraiment comme des déchets. En réalité, le filtre est fait d’un type de bioplastique qui peut prendre des années, voire des décennies, à se décomposer. Dannielle Green, université Anglia Ruskin
De nos jours, jeter des mégots de cigarettes par terre reste une forme de pollution socialement acceptable.
Les fumeurs doivent prendre conscience que les filtres ne disparaissent pas et qu’ils peuvent au contraire causer de graves dommages à l’environnement, conclut la chercheuse.
Le groupe de recherche entend continuer de documenter cette forme de pollution
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Le détail de l’étude est publié dans le journal Ecotoxicology and Environmental Safety(Nouvelle fenêtre) (en anglais).