Faux artistes, vraies arnaques


Je ne comprends pas comment des personnes se font prendre de la sorte. Bon peut-être que je ne suis aucune vedette dans les réseaux sociaux, même si je peux aimer certains artistes, je ne suis pas une fan au point de vouloir tout savoir. Ce qui m’interpelle, des fraudeurs qui se font passer pour des artistes québécois est bien les mots qu’on n’utilise pas au Québec et les fautes a profusion (donc plus que moi)  De plus, sitôt qu’on parle d’argent pour réclamer un prix ou pour faire un don dans une conversation privée, devraient allumer les lumières de la méfiance.
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Faux artistes, vraies arnaques

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Marc Hervieux

Marie-Mai, Marc Dupré, Marc Hervieux… des arnaqueurs, souvent africains, utilisent le nom et les photos d’artistes québécois pour frauder des fans. Notre journaliste s’est créé un compte Instagram et s’est rapidement fait contacter par des imposteurs.

ÉMILIE BILODEAU
LA PRESSE

Des fans pris pour cible

Les faux comptes d’artistes créés pour escroquer pullulent sur Facebook et Instagram

L’entourage de Marie-Mai dépense énormément d’énergie à faire fermer les faux comptes qui utilisent le nom de la chanteuse sur les réseaux sociaux.

« Il en pleut des faux comptes, commente Marie-Mai. Presque tous les jours, on doit en fermer. Tous les jours, on doit effectuer un contrôle. »

L’artiste ne se pose pas en victime. Elle est attristée que des fans se fassent piéger par des escrocs au point d’en perdre de l’argent.

« C’est très frustrant. Ça me fait de la peine pour les fans qui pensent vraiment qu’ils ont un accès à moi. Ils [les fraudeurs] profitent de la naïveté de certaines personnes. Ça m’enrage ! Ça me choque ! »

Marie-Mai se retrouve aussi dans des situations embêtantes à cause des arnaqueurs. À la fin d’une séance de signature d’autographes, une fan s’est présentée à la chanteuse.

« Elle était convaincue que j’avais eu la discussion avec elle, sur le web, que j’étais lesbienne », cite l’artiste en exemple.

La chanteuse n’est pas la seule artiste ciblée par les malfaiteurs. Au cours des dernières années, des extorqueurs ont utilisé l’identité d’au moins une vingtaine de personnalités québécoises, dont celle de Marc Hervieux. Chaque fois, le ténor a dénoncé l’arnaque sur sa page Facebook et le compte du faussaire a rapidement été supprimé. Le chanteur ignore toutefois si des victimes se sont fait prendre au point d’envoyer de l’argent aux fraudeurs.


« C’est effrayant ! Les gens ont l’impression que tout à coup, ils ont un contact avec des gens qu’ils aiment beaucoup. Ils sont heureux de communiquer avec un artiste qu’ils aiment tant. Mais ce n’est pas nous », se désole Marc Hervieux.

Au moins une personne a aussi utilisé le nom de Dan Bigras pour solliciter des dons, il y a un an et demi. Le fraudeur prétendait que l’argent serait versé au Refuge des jeunes, un organisme que Dan Bigras parraine depuis près de 30 ans.

Le manège a cessé, mais il a repris, sous une nouvelle forme, dans les derniers mois.

« Ils [les faussaires] avaient l’air de faire des compliments aux personnes qu’ils approchaient, de vouloir les rencontrer, puis à un moment, ils leur demandaient un don », raconte l’artiste qui a été prévenu par des internautes vigilants.


« Bien voyons donc !, s’exclame-t-il. Je ne demande jamais de don sur les réseaux sociaux. Je ne fais jamais de demande en mariage. Je ne sollicite rien sur Facebook », déclare Dan Bigras.

Un iPhone en prix

L’animatrice Annie-Soleil Proteau s’est aussi mise à recevoir des messages étranges, sur Instagram, au cours de l’année.

« On m’écrivait : “J’ai participé à ton concours et j’ai gagné. Merci de me faire gagner un iPhone. Quand est-ce que je vais le recevoir ?” »

Sur le coup, la chroniqueuse culturelle à l’émission Salut Bonjour ne comprenait pas pourquoi on lui envoyait ces messages. Jamais elle n’avait organisé de concours ni fait tirer d’iPhone. Quelques semaines se sont écoulées et un internaute lui a appris qu’un individu utilisait son nom et ses photos sur Instagram. Puis, au mois d’août dernier, certaines personnes lui ont annoncé qu’elles s’étaient fait frauder de quelques centaines de dollars à quelques milliers de dollars.

« Je me suis mise à capoter. J’ai compris que quelqu’un utilisait mon nom et ma face pour arnaquer des gens », souligne l’animatrice, en colère.

Elle a d’ailleurs consulté un expert en cyberfraude qui soupçonne que l’imposteur serait établi au Congo.

La plupart des gens finissaient par comprendre que ce n’était pas moi, que je n’avais rien à voir là-dedans, que c’était une fraude et qu’ils s’étaient fait avoir. Mais il y en a qui ont vraiment pensé que c’était moi qui les arnaquais. Annie-Soleil Proteau

Annie-Soleil Proteau a eu beaucoup de difficulté à faire fermer le compte qui s’appelait « anniesoleil.proteauoff » ; le sien s’appelle « anniesoleil.proteau ». D’abord, le fraudeur a bloqué la vraie Annie-Soleil Proteau de sorte qu’elle ne puisse rien voir du compte utilisant ses photos. Puis, malgré les centaines de personnes qui lui écrivaient pour lui dire qu’ils avaient dénoncé le compte à Instagram, rien ne bougeait.

La situation est devenue plus sérieuse vers la fin d’août. Un dimanche après-midi, elle a passé quatre heures à répondre à des messages de fans, dont certains avaient été victimes de l’arnaque. Ceux-ci avaient composé un numéro de téléphone payant qui leur avait été fourni pour réclamer un iPhone 10. Les victimes se sont retrouvées avec une facture de téléphone salée et ce sont les fraudeurs qui se sont enrichis.

Elle a décidé de publier une photo et un message pour prévenir ses fans et, surtout, pour critiquer l’inertie d’Instagram. Quelques heures plus tard, le compte a finalement disparu de la plateforme sociale.

Douze faux comptes « officiels »

Nathalie Ménard est une fan d’Éric Lapointe. Elle n’approuve pas les gestes présumés de violence que le chanteur a commis contre une femme, mais elle ne renie pas l’entrevue qu’elle a accordée à La Presse bien avant que des accusations ne soit portées contre l’artiste.

Chaque année, Nathalie Ménard assiste à trois ou quatre spectacles de son chanteur préféré. Elle publie aussi des photos du rockeur sur les réseaux sociaux. Des « éric68 », « éric188 » ou « éric232323 » la contactent parfois sur la messagerie privée d’Instagram en prétendant qu’ils sont LE Éric Lapointe.

« L’autre jour, il y en a un qui me faisait croire que c’était vraiment Éric et qu’il sortait de studio. Eille, le cave ! Voir qu’en sortant de ton studio, tu m’écris. Come on, je n’ai pas 16 ans », s’exclame-t-elle.

Nathalie Ménard défie parfois les falsificateurs en leur posant des questions pointues, notamment sur ses nombreux tatouages. Il faut dire que Nathalie Ménard et Éric Lapointe portent le même dessin sur le bras gauche, le serpent de la pochette de l’album Ma peau.

D’habitude, Nathalie Ménard coupe court aux discussions avec les faux Éric Lapointe, car elle est convaincue que les charlatans n’habitent même pas le Québec. Ils utilisent des termes comme « manager », au lieu de gérant, ou « sponsors », au lieu de commanditaires. Leurs messages sont aussi bourrés de fautes d’orthographe et de syntaxe.

Pour La Presse, elle a toutefois entretenu une conversation plus longue avec un certain « eric_lapointre_officiel ». Le vrai compte d’Éric Lapointe s’appelle « eric.lapointe_officiel », sans coquille dans le nom de famille.

Celui-ci a demandé à la Joliettaine son lieu de résidence, son âge, si elle avait des enfants, si elle était mariée et si elle croyait en l’amour sur le web. Il lui a mentionné qu’il la trouvait belle. Après avoir échangé quelques dizaines de messages, Éric Lapointre (sic) lui a offert d’avoir accès en exclusivité aux dates de ses prochains spectacles et à des gros lots.

Tout ce qu’elle devait faire, c’est de remplir « une recharge » Neosurf de 150 $ dans un « bureau à tabac », un dépanneur en québécois.

Nathalie Ménard n’a pas pu se retenir. Elle lui a écrit : « va arnaquer quelqu’un d’autre ».

Le faussaire lui a répondu : « ta mère ».

Le vrai du faux

La Presse a fait parvenir des captures d’écran de huit faux Éric Lapointe « officiel » au porte-parole de Facebook. En moins de 24 heures, les comptes ont été fermés. Le hic, c’est que Facebook n’a pas été en mesure de distinguer le vrai compte du chanteur parmi les faux. L’authentique a aussi été supprimé.

« Il [le gestionnaire des réseaux sociaux d’Éric Lapointe] essaie de se brancher avec les codes et ça ne fonctionne pas. Instagram ne reconnaît même plus le courriel et le nom d’utilisateur qu’il a utilisés pour ouvrir le compte », a indiqué une personne de l’entourage du chanteur.

Notons que ce dernier a été accusé de voies de fait contre une femme le 25 octobre dernier.

Facebook demande à ses abonnés de dénoncer les faux comptes à l’aide du bouton « signaler » affiché sur la page de chaque utilisateur.

« Nous ne tolérons pas les fausses déclarations sur nos plateformes et nous travaillons rapidement pour éliminer les comptes frauduleux », a répondu la société américaine, par écrit.

Pour éviter de tomber dans le piège de fraudeurs, Facebook recommande à ses utilisateurs de ne suivre que les comptes qui possèdent un badge bleu. Ceux-ci ont été authentifiés. Facebook affirme également que toute arnaque doit être dénoncée, tant à l’entreprise qu’aux policiers.

— Avec Maryse Tessier, La Presse

« Tu es le vrai Marc Dupré ? »

Dix heures. C’est le temps qui s’est écoulé entre l’instant où notre journaliste a publié une photo du chanteur Marc Dupré et le premier message qu’elle a reçu d’un hameçonneur sur Instagram. Marcdupre_off_compre_prive lui a tout bonnement lancé un « salut », en message privé.

Notre journaliste s’est empressée de vérifier l’identité du chanteur en lui demandant s’il était le vrai Marc Dupré. Sa réponse nous a laissés perplexes :

« Je comprends parfaitement ta réaction, mais je ne suis pas un Dieu ni ce genre d’homme qui use de sa célébrité pour dénigrer les autres. »*

Marc Dupré (le faux !) nous a souvent fait languir plusieurs heures avant de répondre à nos questions. Somme toute, après quatre messages, il a commencé à nous aguicher :

« Tu es vraiment une fan et cela mérite une récompense. »

Il a ensuite proposé à notre reporter, qui s’appelle groupiemtl sur Instagram dans le cadre de ce reportage, de lui consacrer du temps libre pour passer un moment avec elle. Il faut dire que la journaliste a prétendu avoir assisté à 22 spectacles du chanteur !

Trois jours après le début de la conversation entre la vraie journaliste et le faux chanteur, celui-ci nous a écrit :

« Pour la rencontre, tu seras vraiment priée de faire quelque chose, car j’aide vraiment les personnes démunies vivant dans les pays pauvres, tu sais. »

Le faux Marc Dupré nous a alors demandé de verser 500 euros, le jour même, « dans le but de secourir les orphelins et les démunis dans les pays pauvres notamment en Afrique ».

Notre journaliste a voulu savoir comment lui faire parvenir l’argent. Le faux chanteur nous a demandé de nous rendre dans un « bureau de tabac » pour y acheter des coupons Neosurf, des cartes prépayées pour faire des achats sur l’internet, ou de faire parvenir l’argent par Western Union à son « représentant qui se trouve présentement dans un pays appelé le Mali ».

Notons qu’il est impossible de suivre le parcours de l’argent envoyé par l’entremise de Western Union.

Éric Lapointe (ericlapointe232323) a aussi engagé la discussion avec notre journaliste en lui envoyant des bisous. Lorsque nous lui avons demandé s’il était le vrai Éric Lapointe, il a répondu : « oui, bien sûr fan ! ». « C’est ici que je parle à mes fans », a-t-il enchaîné.

Le prétendu Éric Lapointe nous a rapidement offert sa « carte fan », qui permet d’avoir accès à tous ses spectacles en loge VIP pour l’année 2019, avec six amis, des dédicaces et, surtout, un voyage pour deux personnes vers la destination de notre choix.

Tous ces cadeaux seraient offerts en échange de 500 $ à lui faire parvenir en coupons Neosurf.

À la fin des deux discussions, nous avons révélé notre véritable identité aux fraudeurs et nous leur avons demandé une entrevue.

Marc Dupré a dit ne pas comprendre pourquoi l’on doutait de lui. Il a réitéré qu’il était le vrai Marc Dupré. Puis, le lendemain de notre demande d’entrevue, le compte marcdupre_off_compre_prive a mystérieusement disparu d’Instagram.

Le faux Éric Lapointe, lui, a simplement cessé d’utiliser le compte ericlapointe232323.

Des fraudeurs organisés

Des euros, un bureau de tabac, le Mali… Mais qui tombe dans le piège de ces fraudeurs avec des signaux aussi évidents ?

Assurément quelques personnes, croit Éric Lessard. L’expert en fraude sur les réseaux sociaux affirme que les escrocs qui utilisent l’identité de personnalités québécoises s’y prennent de la même manière que dans les stratagèmes amoureux. Ils complimentent, charment et envoûtent leurs victimes potentielles. Ils leur proposent ensuite une rencontre privée ou des billets dans une loge, quelque chose que les admirateurs ont toujours cru inaccessible, quelque chose dont ils rêvent.

« C’est toujours le même stratagème, souligne M. Lessard. Ils veulent te faire vivre quelque chose d’unique, mais quelque part dans la chaîne, tu vas devoir payer. »

Selon lui, les fraudeurs viennent souvent de pays de l’Afrique de l’Ouest et ils ne travaillent pas dans l’obscurité de leur sous-sol, mais bien de manière organisée.

Ce sont des business. Ils sont installés dans de grands bureaux et commettent toutes sortes de fraudes. Ils sont payés à la commission. On les assoit derrière un écran, ils se font passer pour une dame super sexy ou pour un artiste, et ils vont à la pêche sur le web. Éric Lessard, expert en fraude sur les réseaux sociaux

Le Centre antifraude du Canada, géré par la Gendarmerie royale du Canada, ne possède aucune statistique concernant les fraudeurs qui se font passer pour des artistes canadiens.

Sue Labine, superviseure des opérations du centre d’appel, confirme toutefois que dans ce genre de situation, les « criminels sont principalement localisés à l’étranger ».

Même si les montants des fraudes ne sont pas toujours élevés, Mme Labine indique que les victimes devraient toujours porter plainte à leur service de police locale ainsi qu’au Centre antifraude du Canada.

Elle affirme aussi que les internautes devraient se méfier de toute personne qui demande un transfert d’argent par Western Union sur les réseaux sociaux.

« Si vous envoyez de l’argent à un fraudeur, il est très rare que la transaction puisse être retracée. On encourage aussi toutes les victimes à communiquer avec Western Union. »

La Sûreté du Québec n’a pas enregistré de plaintes concernant des fans qui se seraient fait duper par de faux artistes, mais cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas de cas, affirme Hugo Fontaine, lieutenant aux communications de l’organisation.

Certaines victimes ne veulent pas dénoncer la fraude, car ils ont honte de s’être fait prendre, dit-il.

« Il y a des gens qui ne sont pas conscients de s’être fait avoir. Il y a aussi des personnes qui ne voient pas la pertinence, pour un petit montant, de rapporter la fraude », explique le lieutenant.

M. Fontaine ne s’en cache pas : certains pays d’Afrique collaborent mieux que d’autres pour enrayer les fraudes. Pour donner du poids aux enquêtes et éradiquer les arnaqueurs, il insiste sur le fait que les victimes doivent porter plainte.

*Les nombreuses fautes d’orthographe ont été corrigées dans les messages pour améliorer la lecture du texte.

« C’est désolant »

Deux artistes témoignent de leur lutte contre les faux comptes

Marc-André Fortin : « Ils demandaient 300 $ à mes fans »

Le chanteur Marc-André Fortin a fait face à des fraudeurs infatigables, l’été dernier. Au mois de juillet, une première fan lui a signalé qu’un individu utilisait son nom et ses images sur Facebook. Le gagnant de Star Académie 2005 a réussi à faire fermer le compte sans trop de problèmes.

Quelques semaines plus tard, de faux comptes avec son nom sont apparus quotidiennement sur les réseaux sociaux. Dans tous les cas, les escrocs tentaient de charmer leurs victimes, puis ils leur demandaient de l’argent.

« Ce qui est plus grave, c’est qu’ils demandaient 300 $ à mes fans en échange d’une carte de membre VIP. Franchement, il faut le faire ! », s’exclame l’artiste.

Marc-André Fortin ignore si certaines personnes ont envoyé de l’argent aux fraudeurs.

« Je trouve ça bien désolant. Ç’a été de l’ouvrage de signaler tous ces comptes, mais c’est surtout désolant pour les gens qui sont plus vulnérables. »

Daniel Boucher : « L’envie de leur sacrer un bon coup… »

Au printemps dernier, une femme a contacté le chanteur Daniel Boucher pour le prévenir que quelqu’un utilisait son identité sur Instagram.

« J’ai reçu un message qui me disait : “Il veut nous voir, tes fans, sur vidéo avec peu de vêtements. Je voulais juste te le faire savoir.” »

Le faux compte a été signalé et fermé.

Mais les fraudeurs ont continué à utiliser le nom du chanteur. Ils tentent de soutirer de l’argent à leurs victimes ou leur demandent des données personnelles sur Facebook et Instagram.

Le vrai Daniel Boucher ne peut jamais voir les comptes frauduleux parce que les escrocs lui bloquent l’accès.

« Ça me donne envie de mettre mes bottes capées et de leur sacrer un bon coup dans le cul », dit-il au sujet des fraudeurs.

https://www.lapresse.ca/

Ce groupe va construire une pyramide avec les cendres de 35 000 fans


Une autre idée glauque et stupide, enfin selon moi. Un groupe de musique britannique veut faire une pyramide avec les cendres de leurs fans. Il est possible d’acheter une brique sans nécessairement mourir sur-le-champ.
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Ce groupe va construire une pyramide avec les cendres de 35 000 fans

 

Crédits : The KLF

par  Nicolas Prouillac

Non contents de s’être reformé en 2017 et d’être parti en tournée pour annoncer la bonne nouvelle, le groupe d’electro britannique The KLF, qui a connu le succès dans les années 1980/1990, vient d’annoncer un projet très bizarre.

 Le 23 novembre prochain à Liverpool, le duo débutera la construction d’une pyramide dont les briques seront pleines des cendres de 34 592 personnes décédées.

Et selon Pitchfork, il est possible d’acheter la vôtre sur leur site pour la modique somme de 99 £ (environ 111 €, près de 150 $ cad) : la brique sera ainsi « farcie » avec vos cendres après votre mort.

« Achetez maintenant, mourez plus tard », peut-on lire sur le site du projet.

Le groupe appelle ce processus la MuMufication. La « Pyramide des morts de Toxteth » sera édifiée dans le quartier de Toxteth, à Liverpool, durant une cérémonie à laquelle participeront les membres de The KLF Jimmy Cauty et Bill Drummond. Le thé et les tartelettes sont offertes, alors qu’attendez-vous ?

Source : Pitchfork

https://www.ulyces.co/

Certains YouTubeurs abusent de leurs fans, mais ils sont très rarement inquiétés


Des vedettes de You Tube profitent des adolescentes en les manipulant. C’est quand même terrible ce qu’une fan peut faire pour satisfaire son idole
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Certains YouTubeurs abusent de leurs fans, mais ils sont très rarement inquiétés

 

Capture écran d'une vidéo d'Austin Jones, via YouTube

Capture écran d’une vidéo d’Austin Jones, via YouTube

Repéré par Vincent Manilève

Repéré sur Newstatesman, Buzzfeed

Face à leur vidéaste préféré, certaines jeunes fans ont parfois du mal à refuser d’envoyer des vidéos ou des images d’elles nues.

Fin juin, le chanteur et YouTubeur Austin Jones, 24 ans, qui comptait 500.000 abonnés environ, était arrêté par la police pour avoir demandé des images et vidéos pornographiques à plusieurs fans adolescentes.

Par exemple, notait à l’époque Buzzfeed, «Jones a dit à une fille qu’elle était “chanceuse” de lui parler et qu’elle devrait lui envoyer des images d’elle nue pour lui “prouver” qu’elle est sa plus grande fan.»

Il attend désormais son procès.

Le site Newstatesman raconte aujourd’hui qu’Austin Jones n’est malheureusement pas un cas isolé, loin de là. Il y a deux ans, une internaute a accusé le YouTubeur Tom Milsom de l’avoir forcé à avoir des relations sexuelles avec lui. Elle avait 15 ans et lui 21. Tom Milsom n’a jamais répondu à ces accusations. Un autre vidéaste du nom de Durte Dom a récemment été accusé d’avoir filmé durant une soirée une jeune fille de 15 ans de dos en train de danser, sans son accord. Sur Twitter, il s’est défendu en répondu simplement:

«La soirée était faite pour les gens de plus de 18 ans, la fille s’est incrustée. Ne faites pas l’erreur.»

Il a également promis de faire signer un accord aux personnes qu’il souhaite filmer.

La journaliste Amelia Tait rappelle que les YouTubeurs entretiennent grâce à internet une vraie proximité avec leurs fans, encore plus que les stars du rock ou du cinéma, et dévoilent souvent une part de leur intimité. Ces derniers se sentent facilement proches de leur idole, avec parfois une certaines naïveté due à leur âge.

«Je pense que je l’ai mis sur un piédestal, explique Neesy, jeune abonnée de Jones qui affirme avoir subi des abus émotionnels, ce qui le met dans une position favorable pour me manipuler et obtenir ce qu’il veut. J’étais juste si excitée de pouvoir parler à quelqu’un que je suis depuis longtemps.»

Lorsqu’elle refusait de se filmer pour lui, Jones devenait froid, entrant ainsi dans un jeu sournois de manipulation perverse.

Réduites au silence

La liste de ce type d’affaire est très longue, et dans l’immense majorité des cas, les vidéastes n’ont pas été inquiétés par la justice. Mike Lombardo est le seul à avoir été condamné –il a écopé de cinq ans de prison pour avoir demandé des images explicites à des fans mineures.

«Il y a une multitude de raisons à cela, écrit Amelia Tait. Certaines victimes ont trop peur de porter plainte, craignent des représailles de la part des fans du YouTubeur. De nombreuses victimes ne voient pas la gravité des faits avant un certain âge. D’autres sont manipulées pour être réduites au silence. Les parents ne comprennent pas le milieu des fans sur YouTube, ni ce qui se passe dans la vie de leurs enfants. Certaines victimes ne savent simplement pas vers quelle autorité se tourner.»

D’ailleurs, la plupart des victimes se tournent d’abord vers les réseaux sociaux plutôt que la police, s’exposant ainsi à la vindicte des fans les plus indéfectibles.

Et si certains YouTubeurs américains comme Hank Green ou Jack and Dean ont fait des vidéos pour expliquer le consentement et faire de la pédagogie à propos de ce type de situation, beaucoup de médias ont encore du mal à prendre le sujet au sérieux. Quand le Mail Online a parlé de l’arrestation de Lombardo, il l’a décrit comme une «star»…. avec des guillemets.

L’article de Newstatesman est à retrouver dans son intégralité ici.

http://www.slate.fr/

James Holmes, le tueur du cinéma d’Aurora, a reçu des milliers de lettres de fans


C’est à n’y rien comprendre ! Comment peut-on admirer un tueur qui a fait beaucoup de victimes dans un cinéma ou encore à l’attentat de Boston. Qu’est-ce qui se passe dans leur tête pour avoir une telle fascination
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James Holmes, le tueur du cinéma d’Aurora, a reçu des milliers de lettres de fans

 

Extrait d'une des lettres envoyée par une fan à James Holmes.

Extrait d’une des lettres envoyée par une fan à James Holmes.

Ces jeunes fans se sont données le surnom de «Holmies»

En août dernier, James Holmes a été condamné à la prison à vie pour avoir tué douze personnes dans un cinéma de la ville d’Aurora dans le Colorado en 2012. Depuis son arrestation juste après le crime, il a reçu environ quatre mille lettres de soutien en prison, la plupart d’admiratrices, rapporte le New York Daily News.

Le bureau du procureur local vient de rendre publiques des centaines de pages de lettres, qui révèlent la fascination exercée par ce meurtrier schizophrène, non seulement sur des adolescentes, mais aussi sur des mères de famille qui s’identifient plus à lui qu’aux parents des victimes.

«Tu es incroyablement mystérieux et ça m’attire», écrit une admiratrice. Une autre le compare à «une colombe dans la rosée du matin».

Certaines lui écrivent car elles n’ont personne à qui se confier:

«Si je parle à mes amies, elles me jugent et je deviens l’amie bizarre […] J’ai juste besoin de quelqu’un qui m’écoute et me comprenne.»

Une admiratrice venant du Tennessee lui a écrit qu’elle tricotait une écharpe de la couleur de ses cheveux (probablement lorsqu’ils étaient teints en orange). Beaucoup lui disent qu’elles pensent à lui, qu’elles s’inquiètent et qu’il peut leur écrire quand il veut. Les enveloppes contiennent souvent des photos, que Holmes a accroché au mur pour décorer sa cellule de prison.

La plupart des lettres publiées ont été envoyées juste quelques mois après la fusillade, mais selon les officiels de la prison, Holmes continue d’en recevoir assez régulièrement, et lors de son procès, plusieurs fans avaient fait le déplacement, dont une qui s’est mise à hurler «ne le tuez pas», avant d’être évacuée de la salle.

En prison, Holmes a aussi reçu de l’argent: environ 4.600 dollars de personnes qui n’étaient pas de sa famille, selon le shérif local.

Comme le rappelle Amanda Hess sur Slate.com, les Holmies, du nom que ces jeunes fans se sont données, sont aussi actives sur Tumblr, avec une activité qui oscille entre commentaires sur l’apparence du tueur («il était vraiment canon dans son armure pare-balles») et débats sur la maladie mentale et la peine de mort.

On retrouve le même dualité chez les fans de Djokhar Tsarnaev, qui a été condamné à mort en mai pour les attentats de Boston. Ses admiratrices sont à la fois des groupies qui le trouvent mignon, et des complotistes persuadées qu’il est innocent et manipulé par le gouvernement.

http://www.slate.fr/

Luka Rocco Magnotta, l’objet de leur obsession


Un peu plus tôt dans la journée, un verdict de culpabilité pour meurtre prémédité à été annoncé sur le cas de Magnotta. Les médias européens en parlent aussi, dont le sujet des groupies. Car Luka Rocco Magnotta a malheureusement des fans comme tout autre tueurs de crimes horribles. Comment ces femmes peuvent avoir une fascination auprès d’une personne n’ayant aucun remords et a tuer un étudiant de la plus cruelle façon
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Luka Rocco Magnotta, l’objet de leur obsession

 

Luka Rocco Magnotta, à son arrivée à Montréal, le 18 juin 2012. REUTERS/SPVM

Thomas Gerbet

La justice canadienne vient de le condamner pour «meurtre prémédité». Mais à l’issue de la découverte de son crime en 2012, des centaines de fans l’adulaient et des admiratrices rêvaient de le rencontrer. Nous republions ici les confessions de femmes éprises de «Luka».

Ce mardi 23 décembre 2014, Luka Rocco Magnotta a été déclaré coupable d’assassinat par un tribunal canadien. En 2012, le jeune homme avait attiré dans sa chambre Jun Lin, un étudiant qu’il avait tué puis découpé, sous le regard d’une caméra. A la suite de cette condamnation, nous republions cet article mis en ligne en 2012 sur la célébrité étrange qu’avait acquis Magnotta après avoir commis son crime.

Coupable ou non, Luka Rocco Magnotta a gagné: il est devenu célèbre. Le visage du Canadien de 29 ans à l’allure androgyne a fait le tour du monde. La justice canadienne l’accuse du meurtre sordide d’un étudiant chinois à Montréal, à la fin du mois de mai; un des pires crimes de l’histoire du pays. Pourtant, des centaines de fans l’adulent et des admiratrices rêvent de le rencontrer. Confessions de femmes éprises de «Luka».

Alison (nom fictif) a honte de ce qu’elle ressent. Elle pourrait être fan d’un chanteur, d’un sportif ou d’un acteur, mais son obsession à elle, c’est Luka Rocco Magnotta. Cette Canadienne de 29 ans, qui vit en Ontario, n’en a rien dit à son mari, sa famille et ses amis. Tout juste sont-ils au courant qu’elle est très intéressée par l’affaire du «dépeceur de Montréal». Mais pas à ce point…

«A chaque fois que je découvre quelque chose de nouveau à propos de lui, mon obsession augmente encore et encore.»

Alison a tout vu, tout lu à propos de Magnotta. Elle estime lui consacrer 12 heures par jour, à un point tel que cette passion a un impact sur sa productivité au travail.

«A l’origine, c’était seulement de la curiosité mais au fur et à mesure, c’est devenu une véritable obsession. On peut dire que je suis devenue extrêmement attirée par Luka.»

Elle lui adresse même des poèmes sur un blog écrit en anglais.

«Je ne peux détourner le regard de ton visage hypnotisant / Un spécimen unique du genre humain / Mes pensées pour toi font battre mon cœur / Tes yeux sont mystérieux et froids /Tu as l’air si fort et en même temps si doux / Ta beauté pour moi, c’est tout ce qui compte »

Alison ne croit pas être amoureuse de Luka Rocco Magnotta, elle se définit plutôt comme une «supporter»:

« Je ne suis pas fan du crime qu’il est présumé avoir commis mais plutôt de l’image qu’il s’est créée sur le Net.»

Toute sa vie, Luka Rocco Magnotta a essayé en vain de devenir célèbre. Recalé des castings de téléréalité, incapable de décrocher un rôle dans un vrai film, il tente même la chirurgie pour ressembler à James Dean.

Mais rien n’y fait. Il se rabat alors sur le porno, Internet et ses quelque 70 pages Facebook pour donner libre cours à son narcissisme. Il publie des centaines de photos de lui dans des poses de mannequin.

Alison reconnaît que si elle ne le trouvait pas beau, elle n’aurait pas la même obsession.

«Je veux le connaître… mais je ne sais pas encore si je voudrais qu’il se passe autre chose entre nous.»

Magnotta, innocent jusqu’à preuve du contraire, fait face à 5 chefs d’accusation dont celui de meurtre prémédité, outrage à un cadavre, corruption des mœurs (pour avoir posté la vidéo du meurtre sur Internet) et harcèlement criminel envers le Premier ministre canadien (pour avoir adressé au parti conservateur un pied de la victime par la poste).

Des centaines de fans

Alison n’est pas seule dans son cas. Sur un forum de discussion français consacré à la psychologie, une jeune fille de 18 ans écrit:

«Je suis malencontreusement attirée par cet homme depuis le premier jour où l’on m’en a parlé. Je le trouve en quelque sorte parfait sans pour autant concevoir ce qu’il a fait. (…) Je suis et j’étudie son histoire à la lettre chaque jour, par curiosité, par attirance. (…) Mais c’est mal! Je dois passer pour une folle dingue et j’en suis bien consciente. Mais je n’arrive vraiment pas à l’oublier. Je ne sais pas quoi faire… Je vais jusqu’à me renseigner si les visites sont autorisés aux prisonniers à perpétuité. Parce que oui, j’aimerais un jour faire sa rencontre. Voir en face de moi qui est réellement cet homme dont j’ai pourtant essayé de me dégoûter, que ce soit en regardant la vidéo ou en cherchant des horribles commentaires et histoires sur lui. C’est malsain, ignoble et malade de ressentir ça.»

Autre page web consacrée à Magnotta, autre confession. Cette fois de Florentine, 49 ans:

«Ma vie est plate et inintéressante. Je suis frustrée contre les hommes de mon âge (…). Mon obsession pour Luka a commencé quand j’ai vu ses yeux bleus rayonnants et son corps sexy. J’ai commencé à imaginer des choses, à avoir des fantasmes. L’obsession est devenue tellement forte jour après jour que je n’arrive plus à bien dormir.»

Elle parle de ses rêves, elle imagine sa relation avec Magnotta comme celle d’amis proches, «comme Liz Taylor et Michael Jackson». Elle aussi voudrait le rencontrer en prison, le réconforter, le tenir dans ses bras.

La plupart de ces témoignages semblent rationnaliser leur obsession.

«C’est la première fois de ma vie que je ressens ça. Je suis bien consciente que ce n’est pas une obsession normale, reconnaît Alison. Je suis tiraillée entre mon côté rationnel qui me dit d’arrêter de m’intéresser à lui et mon côté obsessif, qui me dit le contraire.»

Plusieurs psychiatres recommandent de ne pas regarder la vidéo du meurtre de l’étudiant chinois Lin Jun, qui circule sur Internet. Pourtant, loin d’être dégoûtée, la créatrice de la page Facebook à la gloire de Magnotta, Destiney Danille St Denis, 21 ans, se vante d’avoir vu la vidéo du crime plus de 20 fois. Sa page rassemble plus de 1.500 fans de Magnotta.

Hybristophilie

 

Ce trouble qui toucherait surtout les femmes a un nom: l’hybristophilie, aussi connue sous le nom de «Syndrome Bonnie et Clyde». Il s’agit d’une fascination, voire d’une excitation sexuelle pour des personnes qui ont commis des crimes, spécialement les crimes violents et cruels.

Pour le psychiatre Louis Bérard, directeur des services professionnels à l’Institut Philippe Pinel de Montréal, le phénomène n’est pas nouveau.

«Si l’industrie du polar et du cinéma rapporte des millions en mettant en scène si souvent des meurtriers en série, c’est que la fascination des êtres humains pour ce genre de crime sordide est manifestement assez répandue.»

Plusieurs criminels célèbres, particulièrement ceux ayant commis des crimes affreux, ont engendré leur lot d’admirateurs. Un des plus vieux cas connus demeure le tueur en série Français Henri-Désiré Landru, coupable du meurtre de 11 personnes dont 10 femmes. De son incarcération en 1919 jusqu’à son exécution en1922, il aurait reçu plus de 4.000 lettres d’admiratrices dont 800 demandes en mariage. Les assassins américains Charles Manson et Ted Bundy ont eux aussi été inondés de lettres enflammées de femmes qui n’hésitent pas à aller les rencontrer en prison.

Certaines admiratrices vont même jusqu’à épouser ces hommes qu’elle ne connaissent que par échange épistolaire. Le tueur en série américain Richard Ramirez a par exemple épousé une journaliste devenue groupie. L’Allemand Jurgen Bartsch, qui a violé et démembré 4 enfants, a épousé son infirmière en soins psychiatriques. Et c’est sans parler du cas de Monique Fourniret qui ira jusqu’à commettre des crimes avec son mari rencontré grâce à des lettres lors d’un précédent séjour en prison.

Sur Internet, les autographes ou les lettres de tueurs se collectionnent et se vendent. On peut même trouver des morceaux de pierre tombale ou de motte de terre du jardin où le tueur a enterré ses victimes.

 Dans le cas de Magnotta, la chaise du cyber-café de Berlin où il a été arrêté a fait une courte apparition sur eBay avant d’être retirée. Les enchères dépassaient les 1.000 euros. (1416 $ cad)

Pour le psychiatre Louis Bérard, tout est question de maîtrise de ses limites.

«Je pense que ce genre de crimes réveille quelque chose chez les gens, une sorte de fascination pour ceux qui transgressent les limites qu’on nous a appris à ne pas dépasser dans notre éducation. Il faut accepter de faire le deuil de ces choses que la loi ou la moralité nous interdisent de faire.»

Sans surprise, il recommande à toute personne qui serait envahie par ce genre de fascination au point de négliger des aspects plus importants de sa vie, comme sa relation avec ses proches ou son travail, de consulter. C’est justement ce que s’apprête à faire Alison:

«Je veux comprendre pourquoi quelqu’un que je n’ai jamais rencontré peut avoir une emprise si forte sur mes émotions et sur ma vie.»

 

http://www.slate.fr/s

Tourisme macabre: sur les traces de Luka Rocco Magnotta


Suivre une affaire criminelle est une chose mais devenir un fan et aller jusqu’a suivre la route d’un criminel est carrément malade. Je ne comprends pas qu’on puisse faire un tour touristique avec ce genre d’histoire
Nuage

 

Tourisme macabre: sur les traces de Luka Rocco Magnotta

 

Montréal – Luka Rocco Magnotta a beau être accusé d’un des pires crimes de l’histoire du pays, il a des fans qui l’adulent et rêvent de le rencontrer, a appris l’émission «J.E.».

Certains sont prêts à aller très loin et même jusqu’à traverser des continents pour faire ce qu’ils appellent un «Magnotta tour», c’est-à-dire une visite des endroits qu’il avait l’habitude de fréquenter à Montréal.

Parmi ces jeunes, il y a «Kyle», un blogueur de 22 ans de la Caroline du Nord, et coordonnateur amateur de ces «Magnotta tours».

Kyle s’est rendu à Montréal lors de l’enquête préliminaire de Magnotta. Il lui a même envoyé de l’argent en prison. Quand «J.E.» lui a parlé, il s’est défendu d’être obsédé par le prisonnier ou de coordonner ces visites pour de l’argent.

«Je suis très intéressé par ce cas. Luka n’est pas seulement attirant physiquement, mais il a aussi beaucoup de personnalité, a dit «Kyle» à «J.E.» Je veux juste visiter quelques places où il est allé (…) Je pense que les personnes qui suivent mon blogue seront intéressées de voir ces informations.»

«J.E.» a également découvert une vidéo internet dans laquelle des jeunes ont répertorié des endroits où des photos de Magnotta ont été prises. Ils ont parcouru des kilomètres pour se rendre sur place et s’y faire photographier à leur tour.

Pour Kyle, «la plupart de ces fans ont l’air de bonnes personnes (…) qui ont des bonnes idées et veulent offrir leur soutien. Je ne pense pas qu’on doit s’inquiéter», a-t-il dit.

Mais pour Mario Larivée Côté, sexologue clinicien expert en délinquance sexuelle, ces comportements sont questionables.

«Le craindre, non, sauf que je considère les comportements de ce fan fini là de Magnotta, c’est quelque chose de malsain,» a-t-il dit à «J.E.».

Il sème la terreur en prison

Pendant ce temps, Magnotta fait des siennes même en prison. «J.E.» a appris en exclusivité que celui que le monde entier a surnommé «le dépeceur de Montréal» a terrorisé un employé de la prison de Rivière-des-Prairies.

Des informations que la direction ne veut ni infirmer ni confirmer.

Ce dernier est à ce point ébranlé qu’il a quitté temporairement ses fonctions quand Magnotta lui a écrit, racontant tous ses fantasmes. Il détaille dans un langage très cru tout ce qu’il souhaite lui faire subir.

«Je t’observe pendant que tu travailles. Si tu savais tout ce que je te ferais (…) Je te jure que tu ne voudras plus rien savoir des femmes une fois que je t’aurai passé dessus!»

L’homme de 31 ans est incarcéré à l’infirmerie où se trouvent seulement deux autres cellules. C’est une aile isolée où se trouvent les détenus asociaux. Ces hommes sont coupés de tout contact avec les autres par mesure de sécurité.

Malgré toutes ces précautions, Magnotta arrive à exercer un certain contrôle.

«On sait que Magnotta est quelqu’un qui peut aimer le pouvoir, la domination, puis de sentir qu’il peut jouer dans la tête de l’individu, a dit le sexologue Mario Larivée Côté. Peut-être que Magnotta veut passer pour fou, donc ça pourrait être un moyen de défense pour être reconnu non criminellement responsable et pour démontrer que c’est un déséquilibré. L’autre option, c’est (…) qu’il est un déviant sexuel qui a de la misère à gérer ses pulsions sexuelles, puis là il est intéressé par un membre du personnel et il a décidé de passer à l’acte.»

Pour l’expert, Magnotta est un individu profondément narcissique, puisqu’il a eu recours à la chirurgie esthétique pour améliorer son apparence, qu’il s’est essayé dans des télés-réalité, un individu «qui a besoin de faire parler de lui peu importe la façon (…) parlez-en en mal, mais parlez-en.»

Le procès du Canadien doit débuter dans moins d’un an à Montréal. Il a déjà plaidé non coupable à l’ensemble des accusations qui pèsent contre lui.

http://fr.canoe.ca