Mon chat tue excessivement, faut-il réagir ?


Les chats en santé ne chassent pas nécessairement par faim, mais aussi pour son plaisir et son bien-être. Je ne suis pas une adepte d’enfermer un chat dans la maison étant donné qu’il est a la fois, domestiquée et sauvage. Bien qu’il est important de préserver la faune, il faut comprendre que c’est l’humain la première cause de la disparition des animaux sauvages. Par contre on se rend compte que le chat est un trop bon prédateur et qu’il serait bon de mieux gérer leur nombre
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Mon chat tue excessivement, faut-il réagir ?

 

chat chasseur

« Mon chat est un tueur », « Il nous ramène tout le temps des oiseaux et des rongeurs », « Il ne les tue même pas, mon chat est sadique » : tous ces témoignages sont fréquents avec le chat. Est-ce normal ? Que peut-on faire pour limiter ce phénomène ? Doit-on le laisser faire ?

Nous avons souvent du mal à aborder la prédation, sans éprouver une forme de compassion pour la pauvre proie qui sert de repas. Mais en ce qui concerne nos chats domestiques, nos émotions sont encore plus touchées : pourquoi chasse-t-il alors que nous lui assurons une alimentation souvent supérieure à ses besoins ?

De plus, des chercheurs ont lancé une alerte, concernant la disparition des espèces de petite faune sauvage : oiseaux, mammifères… nous vivons une période écologiquement très difficile. Et l’impact des 12 millions de chats vivant sur le territoire français est potentiellement une cause à ces disparitions.

C’est donc une question complexe, à aborder sous différents angles : celui du chat, celui de l’écologie, et enfin l’éthique.

Pourquoi mon chat chasse ?

Tout d’abord, il faut bien comprendre que l’activité principale du chat, dans la nature, est la chasse. Le chat a besoin d’une douzaine de souris pour assurer ses besoins journaliers, ce qui lui fait pratiquement un repas toutes les deux heures. Donc le mode d’alimentation du chat est le grignotage : des petits repas très fréquents.

Dans nos foyers, la nourriture est souvent disponible à volonté, et accessible. C’est une situation qui n’existe pas, dans la nature (une source de nourriture ne reste pas abandonnée très longtemps !). Donc le chat n’a plus besoin de réaliser son comportement naturel pour des raisons alimentaires.

Cependant, il continue malgré cela à réaliser l’activité pour laquelle son espèce est programmée ! C’est une question de bien-être, la chasse lui apporte une activité cérébrale et physique. Et quand ses besoins alimentaires sont comblés, il va juste tuer la proie sans la consommer, tout du moins pas entièrement. Mais le chat tire du plaisir de la chasse et ce d’autant plus qu’il a une récompense alimentaire à la fin.

Mon chat a-t-il faim alors que je le nourris correctement ?

Un paramètre à prendre en compte, et qui peut jouer, est la satiété. Avec 10-12 souris, le volume des repas sur la journée est bien supérieur à ce qu’on lui donne avec nos aliments souvent concentrés. Il faut donc souvent augmenter le volume des repas, avec une alimentation humide par exemple. Cela permet au chat de moins ressentir la faim, et peut limiter son activité de chasse.

Mais il est très probable que ça ne diminue en rien ces comportements de chasse, qui seront toujours sa principale occupation, et ce même s’il ne mange pas les proies (ce que font beaucoup de chats). Vous risquez de voir revenir les mêmes animaux morts, mais pas dévorés.

Car oui, le chat rapporte souvent ses proies dans un refuge calme et sécurisant pour les consommer. Et non, ce n’est pas pour vous faire un cadeau !

Mon chat tue excessivement, faut-il réagir ?

Les chats seraient responsables des disparitions d’oiseaux ou petits mammifères. Info ou intox ?

De nombreux chercheurs ont étudié la question, et témoignent d’un fort impact des chatssur la petite faune sauvage.

Ce que leur discours omet souvent de préciser, c’est que les chats ne sont pas là par eux-mêmes : ils vivent près de nos foyers. Même les chats dits « sauvages » vivent majoritairement dans des environnements urbains ou péri-urbains.

Ce n’est donc pas la faute des chats, mais la nôtre : c’est l’activité humaine qui, directement ou indirectement, participe à la destruction des milieux de vie de ces animaux. En France, on bétonne l’équivalent d’un département tous les 10 ans : il ne reste aujourd’hui plus assez de territoires vierges où ces espèces peuvent trouver abris et nourriture pour prospérer.

De plus, le chat chasse de manière naturelle et écologique (son aliment n’utilise pas de pétrole pour arriver dans son estomac). En étant pragmatique, on pourrait même supposer que c’est l’élevage nécessaire pour produire leurs aliments qui provoquent plus de dégâts sur la faune sauvage ; et la solution réellement écologique serait alors de laisser les cycles biologiques se reformer naturellement, en arrêtant de vouloir contrôler la pyramide alimentaire.

Dois-je laisser mon chat chasser et tuer ?

Est-il bon de laisser son chat agir de la sorte ? A-t-on le droit d’intervenir ? L’humain ne fait-il pas preuve d’un peu trop d’ingérence ? Après tout, on n’intervient pas systématiquement dans la nature pour ce genre de cas (et heureusement).

L’argument écologique sur la petite faune sauvage reste valable, mais n’enfermez pas votre chat pour autant, car c’est tout notre modèle de vie et d’exploitation de notre environnement qu’il faut revoir. Vous risquez juste de rendre malheureux votre chat sans réellement améliorer la condition de la faune sauvage. Par contre, communiquer pour avoir moins de chats et ne pas favoriser leur reproduction est essentiel pour gérer ce problème sur le moyen-long terme !

Éthiquement parlant, mon choix se porte donc sur le bien-être du chat, et la possibilité pour lui d’exprimer ses comportements naturels : dans la mesure où la seule solution pour l’empêcher d’agir de la sorte est de l’enfermer, je préfère le laisser faire, et à côté, créer des abris sécurisés pour les autres animaux, et éviter de détruire leur milieu de vie !

 

Mon chat tue excessivement, faut-il réagir ?

Il faut faire attention à ne pas faire de l’abri un buffet self-service pour le chat !

Et l’impact sur la petite faune sauvage ?

C’est une question philosophique pertinente, sur la manière dont on se positionne moralement par rapport au comportement animal, comme la prédation. Car la nature est amorale, la morale étant une invention de l’humain. La nature est à la fois belle et abominable, et c’est notre regard et nos émotions qui nous font porter ces jugements.

Gardons à l’esprit que le chat n’a pas conscience de ses actes, que ce soit pour la souffrance infligée à la proie, et encore moins pour l’écologie. Il a juste conscience du bon goût de son repas une fois attrapé. Il exprime seulement le comportement que son espèce a sélectionné pour survivre, et qui lui apporte activité et bien-être.

Dans un souci d’écologie, après avoir posé le constat de disparition des espèces sauvages, il faut à tout prix éviter de focaliser sur une cause comme étant déterminante. Même s’il est clair que les chats ont un impact via la prédation sur cette faune, ce ne sont pas les chats qui sont directement responsables. Leur faire payer notre irresponsabilité en les enfermant seraient peu efficace, et surement pas éthique.

Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz

 

https://wamiz.com/

Des cerveaux de cochons décapités maintenus en vie posent question


C’est glauque comme une expérience et franchement, je trouve cela de la mauvaise science point vue éthique. L’Université de Yale on réussit à maintenir en vie un cerveau d’un mammifère soit le porc. C’est une première mondiale. Ils sont loin de la transplantation du cerveau, mais des question se posent, Ce cerveau, n’a pas les 5 sens, mais est-il conscient ? Il semble que pour le moment que le cerveau garder dans un bocal soit comateux. Peut-on le ressuscité, espérons que non …
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Des cerveaux de cochons décapités maintenus en vie posent question

Cochons dans un élevage

Cochons Sus domesticus dans un élevage

WIKIMEDIA COMMONS – USER: XN/GUIDO GERDING – CC BY-SA 3.0

Par Guillet Emmanuel

Le cerveau est un organe particulier. Une équipe de scientifique de l’Université de Yale vient de réussir à maintenir en vie des cerveaux de cochons plus d’un jours et demi après l’abattage des animaux. Cette prouesse technique interpelle. Et si c’était notre cerveau que l’on pouvait ainsi ressusciter ?

Le 28 mars 2018, une réunion avait lieu au National Institutes of Health, l’agence de recherches médicales du gouvernement des Etats-unis, afin d’explorer les différentes questions éthiques soulevées par les recherches en neurosciences. L’intervention de Nenad Sestan, neuroscientifique de l’Université de Yale, était au cœur du sujet. Il y a révélé que son équipe et lui avaient réussi à maintenir en vie pendant près de 36 heures, des cerveaux de cochons décapités.

Selon la MIT Technology Review, la technique utilisée, appelée BrainEx, est assez proche des techniques de préservation des organes pour la transplantation. Elle consiste à rétablir la circulation sanguine vers le tronc cérébral, l’artère cérébelleuse et les zones profondes du cerveau à l’aide d’un système de pompe et de poches de sang artificiel maintenu à température du corps. L’expérience, en attente de publication, a été menée sur un ensemble de 100 à 200 cerveaux de cochons obtenus d’un abattoir.

Une expérience qui pose question

Après l’abattage et la décapitation du cochon, le transfert du cerveau et au bout de quatre heures, la réoxygénation des cellules du cerveau, celles-ci étaient toujours vivantes et aptes à une activité normale. C’est une première scientifique. L’équipe de Yale est en effet, la première à réussir à maintenir un cerveau de gros mammifère, hors du corps et sans utiliser de températures froides et avec des résultats prometteurs. Alors, les chercheurs n’en sont évidemment pas au point de pouvoir transplanter des cerveaux humains, mais la technique utilisée n’est cependant pas spécifique aux porcs. Selon Nenad Sestan, elle peut probablement être généralisée à d’autres espèces. Y compris les primates, y compris… Nous. Ce qui pose nombre de questions d’ordre éthique et juridique.

La première d’entre elles est la question de la conscience. Si le cerveau d’une personne était réanimé hors du corps, elle reviendrait à la conscience dans un cerveau privé d’yeux, d’oreilles, ou de moyens de communication. Comment le vivrait-elle, aveugle sourde, sans même les sensations du toucher, du goût ? Garderait-elle même ses souvenirs ou une identité après le traumatisme de sa mort ? Ou encore, réduite à l’état de simple viscère dans un bocal, quels seraient son statut légal ? Et ses droits ? Voilà quelques unes des interrogations qui se posent.

Le cerveau suffit-il à faire l’Homme ? Crédit : Wikimedia commons – user : Jensflorian – CC BY-SA 4.0

L’équipe de Nenad Sestan dispose de quelques éléments pour aborder ces sujets. Grâce à des électrodes, ils ont mesuré l’activité cérébrale dans leurs cerveaux de porc en bocal. Les électroencéphalogrammes obtenus montraient une onde cérébrale plate équivalente à un état comateux. Les cochons morts n’avaient donc aucune conscience de leur état. Si leur cerveau pouvait être considéré comme vivant, il fonctionnait en mode automatique. Est-il possible de les « réveiller » ? Cela dépend. L’état comateux du cerveau pourrait être irréversible s’il est dû à des dommages ou à la mort de cellules du cerveau, pendant le transfert de l’abattoir au laboratoire de l’équipe. Mais il pourrait aussi être dû aux produits chimiques que l’équipe de Yale a ajouté au sang artificiel pour prévenir le gonflement des tissus, qui a aussi fortement réduit l’activité des neurones. Dans ce cas, le cerveau pourrait donc être ramené à la conscience. Et cette conscience être enfermée de la manière la plus absolue qui soit.

Un organe sensible

Ces expériences sur les cerveaux de porcs ont initialement été conduites par l’Université de Yale dans le cadre de recherches afin de produire un atlas complet des connexions entre les cellules du cerveau humain. Pour une telle recherche, un cerveau humain vivant mais parfaitement accessible et libéré des contraintes du corps serait un plus appréciable. Les cerveaux humains désincarnés sont également susceptibles d’avoir d’autres applications médicales. Celle de cobaye par exemple.

La conscience n’est pas obligatoirement nécessaire pour le type d’expériences que les scientifiques espèrent mener sur des cerveaux vivants « désincarnés ». Mais le cerveau n’est pas un organe comme les autres. Contrairement à un rein, un foie ou un poumon, il est le siège de notre personnalité, de notre mémoire, notre expérience, notre conscience. Il est le siège de notre esprit. Et, quelque part, de notre âme. C’est un viscère qui doit donc être traité avec le plus grand respect. Et la plus grande prudence. Jusqu’à maintenant, seuls des auteurs de science-fiction se sont penchés sur ces questions. Par exemple, Masamune Shirow et son manga Ghost in the shell ou John Scalzi dans ses romans La fin de tout et Les enfermés. Aujourd’hui les scientifiques s’interrogent à leur tour. Dans la revue Nature, 17 neuroscientifiques et bioéthiciens ont publié un texte appelant à une réglementation spécifique pour les expériences sur les tissus cérébraux humains, pour protéger à la fois l’expérimentateur et l’humain dans le cerveau expérimenté.

https://www.sciencesetavenir.fr/

Devons-nous ressusciter les espèces disparues?


Personnellement, je suis contre qu’on fasse revivre les animaux disparus, alors que nous avons beaucoup qui existent et son en danger de disparaître. De plus, comme on le souligne, faire revivre ces bêtes alors que leur environnement à changé, serait aussi irresponsable. Car une espèce animale qui disparait, est une alarme que son écosystème est en danger, que les actions contre le braconnage et la chasse sportive ne sont pas suffisantes.
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Devons-nous ressusciter les espèces disparues?

 

Tigres de Tasmanie, au zoo national de Washington D.C., 1904 | Wikimedia Commons License by

Tigres de Tasmanie, au zoo national de Washington D.C., 1904 | Wikimedia Commons License by

Repéré par Léa Polverini

Repéré sur The Guardian

Le clonage d’espèces disparues ne pose pas seulement des questions éthiques, mais aussi écologiques.

La liste des espèces disparues, consignée à partir du début des années 1960 par l’UICN, s’allonge lentement mais sûrement. Pendant ce temps, les progrès de la génétique font leur chemin.

Des scientifiques, pris de scrupules ou sujets à une tentation démiurgique, envisagent de plus en plus de se servir des possibilités offertes par le clonage pour opérer une sorte de retour vers le futur et faire revivre des espèces éteintes.

Le 7 mars 2013, la Convention sur le commerce international des espèces menacées (CITES) signait l’arrêt de décès du tigre de Tasmanie, 77 ans après la mort du dernier représentant connu de l’espèce.

Or depuis, la séquence génétique de l’animal, aussi appelé thylacine ou loup marsupial, a pu être documentée et reconstituée, ce qui en théorie rendrait possible son clonage. Cette éventualité ne va pas sans poser de questions éthiques, mais également et surtout écologiques.

Devoir moral

«Nous étions responsables d’avoir chassé le thylacine jusqu’à son extinction –dans ce cas, c’est presque comme si nous devions aux espèces de les ramener [à la vie]», avance Andrew Pask, professeur à l’université de Melbourne, chargé des études sur l’ADN du marsupial.

Cette tentation n’est pas nouvelle. En 2003, une équipe de chercheurs espagnols et français avaient fait «revivre» le bouquetin des Pyrénées, en utilisant des tissus vivants prélevés sur la dernière représentante de l’espèce avant sa mort. Le clone nouveau-né avait survécu une dizaine de minutes, avant de mourir à son tour, et le projet avait été mis en sourdine.

Récemment, le quagga, une sous-espèce de zèbre d’Afrique du Sud décimée par les Boers, est à son tour réapparu sur les terres australes, ou presque. Une équipe de chercheurs, relevant qu’il appartenait à la même espèce que le zèbre des plaines, s’est servi de ce dernier pour réintroduire dans les cycles de reproduction le gène responsable des motifs zébrés propres au quagga. On a donc affaire ici à un cas d’ingénierie génétique, où une espèce proche de la disparue est utilisée pour la faire revivre, du moins sous ses traits les plus caractéristiques.

Conditions écologiques

À cet égard, le Guardian insiste sur le fait que s’il est possible de reconstituer une apparence en modifiant le génome d’une espèce, il s’avère bien plus problématique de recréer son comportement et son environnement écologique. Quand bien même serait-il possible de faire revivre ces espèces, leur survie dans un écosystème qui a lui-même évolué n’est pas garanti.

À propos du tigre de Tasmanie, Andrew Pask relevait d’ailleurs que «même si nous ne l’avions pas chassé jusqu’à l’extinction, nos analyses montrent que le thylacine avait une santé génétique très faible», ce qui laisserait supposer que sa population actuelle «serait très sujette aux maladies et ne serait pas en très bonne santé».

La disparition d’espèces devrait à cet égard être envisagée davantage comme un symptôme que comme le point d’orgue d’écosystèmes en péril. Réintroduire ces espèces alors que leur environnement s’est lui-même dégradé ne permettra pas de rétablir un équilibre. Ce ne sera jamais que restaurer une seule pièce au sein d’un ensemble décadent: louable, mais pas suffisant

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http://www.slate.fr

Le Saviez-Vous ► Greffe de tête humaine : ils l’ont fait sur des cadavres


Vous savez sans doute qui est Sergio Canavero, un neurochirurgien qui veut transplanter une tête vivante a un autre corps. Ce rêve que je trouve insensé à commencer avec le neurochirurgien américain Robert White qui avait réussit de faire un cerveau hors du corps pendant quelques heures, ainsi qu’une transplantation d’une tête chien sur un autre chien dans les années 1960. Sergio Canavero a continué dans le même sens avec une technique plus élaboré. Il a réussi sur d’autres animaux qui eux aussi ont vécu un certain temps. Des expériences macabres qui je crois ne donne pas grand chose à continuer. Bien que voulant aider des tétraplégiques ou d’autres cas semblable, il m’apparaît difficile de croire qu’un jour, il réussira. Surtout que point de vue éthique, cela m’apparaît monstrueux. Il y a selon moi, des limites en science qu’on devrait respecter
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Greffe de tête humaine : ils l’ont fait sur des cadavres

 

Marie-Céline Jacquier
Journaliste

 

L’annonce d’une greffe de tête humaine sur un cadavre par le neurochirurgien italien Sergio Canavero a bouleversé la communauté médicale, qui insiste pour rappeler que cette opération ne prouve rien. Le journal Daily Mail rapporte des propos tenus jadis par ce médecin, et qui peuvent inquiéter…

Le neurochirurgien italien travaille sur ce sujet depuis des années avec obstination, et il a un rêve, rapporte le Daily Mail.

« Depuis trop longtemps, la nature nous a dicté ses règles. Nous naissons, nous grandissons, nous vieillissons et nous mourons. Pendant des millions d’années, les humains ont évolué et 110 milliards d’humains sont morts dans le processus. C’est un génocide à grande échelle. Nous sommes entrés dans un âge où nous reprendrons notre destin entre nos mains. (…). La première greffe de tête humaine (…) a été réalisée (…) Tout le monde a dit que c’était impossible, mais l’opération a été couronnée de succès. »

Vendredi, lors d’une conférence de presse tenue à Vienne (Autriche), le neurochirurgien italien Sergio Canavero a affirmé qu’il avait réalisé la première greffe de tête humaine post mortem. La communauté médicale est unanime pour dénoncer cette opération controversée.

Voilà plusieurs années que Sergio Canavero se prépare à greffer une tête humaine… C’est désormais chose faite : lors d’une opération de dix-huit heures, des médecins ont attaché la tête d’un cadavre au corps d’un autre cadavre. La prochaine étape – qui fait frémir – sera d’utiliser la tête d’un patient vivant. Pour Sergio Canavero, l’opération qu’il a décrite à la presse vendredi dernier à Vienne (Autriche) est un succès.

Dans un article paru en ligne dans Surgical Neurology International, l’équipe menée par Xiaoping Ren et Sergio Canavero décrit comment elle a réalisé cette opération qu’elle appelle « anastomosecéphalosomatique ». Cette première médicale a eu lieu à l’université médicale de Harbin, en Chine. Dans leur introduction, les auteurs affirment qu’une telle opération pourrait être la seule option thérapeutique pour certaines maladies neuromusculaires incurables autrement.

Le saviez-vous ?

En 2016, un patient russe, Valery Spiridonov, a affirmé être volontaire pour une telle expérimentation.

Dans le cas présent, les deux hommes décédés avaient donné leur corps à la science et leurs familles avaient signé un consentement. Les scientifiques expliquent que deux équipes de cinq chirurgiens ont travaillé ensemble sur les deux cadavres, pour préparer la tête du « receveur » d’un côté et le corps du « donneur » de l’autre.

L'opération nécessite de reconnecter les vaisseaux, les nerfs, la moelle épinière, la trachée, l'œsophage... © nikchala, Fotolia

L’opération nécessite de reconnecter les vaisseaux, les nerfs, la moelle épinière, la trachée, l’œsophage… © nikchala, Fotolia

Une expérience dangereuse qui soulève des questions éthiques

Les auteurs expliquent qu’il fallait réunir plusieurs spécialités médicales sur une même opération : chirurgies du cou, des vaisseaux, chirurgies orthopédique, plastique, gastro-intestinale et neurochirurgie. L’article donne des informations sur les incisions réalisées et l’installation de la tête du « receveur » sur le corps décapité du « donneur », au niveau de la vertèbre cervicale C3. Une plaque en titane a été fixée par des vis placées sur la colonne entre les vertèbres C3 et C5. D’après les auteurs, le système de vis et de tiges utilisées permet une bonne stabilité de la tête.

Des vaisseaux sanguins ont été reconnectés afin de restaurer une circulation sanguine pour le cerveau. Les muscles profonds ont été suturés ; l’œsophage et la trachée ont été reliés. Enfin, la peau a été recousue.

De nombreux scientifiques dans le monde ont dénoncé cette opération, qui n’apporte pas réellement de preuve qu’une greffe de tête soit réalisable. Ici, comme l’expérimentation s’est faite avec deux cadavres, les problèmes de perte de sang pendant l’intervention n’ont pas été gérés. Dans leur discussion, les auteurs avouent que les saignements pourraient « ajouter du temps à l’opération ». De plus, la fusion des moelles épinières n’a pas prouvé son efficacité chez l’Homme. Précédemment, Sergio Canavero avait recollé les moelles épinières de rats avec du polyéthylèneglycol (voir article ci-dessous).


Greffe de tête : il reconnecte la moelle épinière de rats

 

Article de Marie-Céline Jacquier paru le 19 juin 2017

Sergio Canavero, le chirurgien italien qui ambitionne de faire la première greffe de tête humaine, a sectionné et recollé la moelle épinière de rats. Pour lui, cette expérience réussie est une nouvelle avancée vers son but ultime.

Greffer une tête humaine sur un autre corps : une telle idée peut sembler à la fois barbare et farfelue. Pourtant c’est le projet nourri par Sergio Canavero, un neurochirurgien italien, en dépit des nombreux obstacles techniques et éthiques qui se dressent devant lui. Certains pensent qu’une telle opération pourrait sauver des personnes souffrant de maladies mortelles.

Pour se rapprocher de son objectif, le médecin participe à des travaux sur des animaux. Dans une nouvelle étude parue dans la revue CNS Neuroscience, il décrit, avec une équipe de scientifiques chinois, comment il est possible de sectionner et reconnecter la moelle épinière de rongeurs.

Pour cela, l’équipe a utilisé une substance particulière : le polyéthylène glycol (PEG), qui favorise la fusion de membranes cellulaires, et donc des fibres nerveuses. D’après le Busines Insider, des scientifiques ont déjà utilisé le PEG dans des expériences pour lier des moelles épinières de chiens et obtenir un animal à deux têtes.

Sergio Canavero a fait des expériences similaires sur des rongeurs. Dans un article paru en avril dernier dans CNS Neuroscience and Therapeutics, il décrit la greffe réussie d’une tête sur le corps d’un rat. Il aurait répété le protocole sur d’autres animaux et obtenu plusieurs rats à deux têtes qui ont vécu en moyenne 36 heures.

Dans un article paru en avril 2017, les auteurs décrivent un rat sur lequel a été greffée une deuxième tête. © Li et al., CNS Neuroscience & Therapeutics 2017

Dans un article paru en avril 2017, les auteurs décrivent un rat sur lequel a été greffée une deuxième tête. © Li et al., CNS Neuroscience & Therapeutics 2017

Le PEG recolle la moelle épinière sectionnée chez le rongeur

Pour cette toute nouvelle étude, la moelle épinière a été sectionnée chez 15 rats. Neuf animaux ont été traités avec du PEG pour guérir la blessure et six n’ont eu qu’une solution saline témoin. Le produit a été administré à l’aide d’une seringue au point de section. Les deux groupes ont pris des antibiotiques pendant 72 heures.

Résultats : les rongeurs qui ont eu du PEG en traitement ont retrouvé leurs fonctions motrices et pouvaient à nouveau marcher au bout de quatre semaines. En parallèle, aucun rat témoin n’a retrouvé ses fonctions motrices. Tous les rongeurs ont survécu un mois, sauf un qui est mort tôt.

Les auteurs en concluent qu’une section de la moelle épinière est réversible, ce qui ouvre la porte à des traitements contre des paralysies chez l’Homme. Des progrès ont été faits récemment pour soigner des patients qui ont eu des lésions de la moelle épinière grâce à différentes techniques : exosquelettes, interfaces cerveau-machine, stimulations électriques… Mais ces méthodes ne permettent pas de rétablir toutes les fonctions sensorimotrices.

Greffe de tête sur le corps d’un mort : un patient est volontaire

Article de Marie-Céline Jacquier paru le 31 août 2016

Le neurochirurgien italien Sergio Canavero avait affirmé en 2015 qu’une greffe de tête serait réalisable en 2017. Aujourd’hui, un patient russe atteint d’une maladie grave se porte volontaire pour cette opération éthiquement discutable.

Valery Spiridonov est un homme russe de 31 ans souffrant d’une maladie génétique rare et mortelle : la maladie de Werdnig-Hoffmann, qui se caractérise par une grave faiblesse musculaire et la dégénérescence des neurones moteurs. Il est volontaire pour fournir sa tête à l’opération envisagée par Sergio Canavero et Xiaoping Ren, un chirurgien chinois.

Comme l’explique le neurochirurgien italien Sergio Canavero dans The Atlantic, l’opération qui aurait 90 % de chances de réussite nécessiterait 80 chirurgiens et coûterait 10 millions de dollars. En janvier dernier, les deux médecins ont affirmé avoir réalisé avec succès une greffe de tête chez le singe. Le chirurgien chinois est aussi l’auteur de plusieurs articles décrivant des opérations de greffe de tête chez la souris.


Transplanter la tête d’un patient sur le corps d’un mort

 

Article de Janlou Chaput paru le 01/07/2013 à 17:40

Le neurochirurgien italien Sergio Canavero affirme que d’ici deux ans, on pourra transplanter la tête d’un patient tétraplégique, ou avec un cancer métastasique, sur le corps d’un mort. Impossible et farfelu ? L’expérience a déjà été partiellement réussie sur des singes dans les années 1970…

La médecine devient-elle comparable à la mécanique automobile ? Lorsque les soins apportés ne suffisent plus à guérir, les pièces défaillantes sont remplacées lors de transplantations, un procédé toujours délicat qui tend à se démocratiser. Les succès s’enchaînent. En parallèle, les chercheurs tentent d’éviter le recours aux donneurs, parfois incompatibles, mais essaient de recréer les organes entiers à l’aide de cellules souches, bien que les processus n’en soient encore qu’à leurs balbutiements.

Reste malgré tout un organe particulier, siège de notre pensée, qui semble exclu de ces considérations : le cerveau, notre ordinateur central. Le créer artificiellement in vitro ne lui conférerait pas les souvenirs et les traits caractéristiques associés à la personne. Alors que faire ? Une greffe ? Bien que l’idée paraisse saugrenue, elle est envisagée depuis bien des années, et le neurochirurgien italien Sergio Canavero estime dans un article paru dans la revue Surgical Neurology International que le dénouement est proche. Il l’affirme : d’ici deux ans, on pourra transférer la tête d’un être humain sur le corps d’un autre grâce au projet Heaven.

Alors, greffe de tête ou de corps ? Le receveur gardant sa tête, il semble plus pertinent de parler de greffe de corps.

Une greffe de corps déjà réalisée sur des singes

Aussi fou que cela puisse paraître, ces allégations reposent sur des faits scientifiques anciens. Le neurochirurgien américain Robert White (1925-2010) en est l’instigateur. Dans les années 1960, il réussissait à faire vivre un cerveau en dehors du corps quelques heures. Il tenta également l’expérience in vivo chez le chien : connecté au corps d’un animal, le cerveau continuait à vivre, même si on ignore encore si la conscience avait également été transplantée.

La science rattrape peu à peu la fiction. Certes, nous n'en sommes pas encore à ranimer les morts comme l'a réussi le docteur Frankenstein dans le livre de Mary Shelley, mais on touche du doigt des fantasmes que seuls les romans pouvaient se permettre de traiter, comme transférer sa tête dans un autre corps. © Universal Studios, Wikipédia, DP

La science rattrape peu à peu la fiction. Certes, nous n’en sommes pas encore à ranimer les morts comme l’a réussi le docteur Frankenstein dans le livre de Mary Shelley, mais on touche du doigt des fantasmes que seuls les romans pouvaient se permettre de traiter, comme transférer sa tête dans un autre corps. © Universal Studios, Wikipédia, DP

Mais ses expériences les plus célèbres ont porté sur des primates. Dans les années 1970, il est devenu célèbre en transférant tout entière la tête d’un singe sur le corps d’un autre. Cette première tentative a permis au greffé de ne vivre que quelques heures seulement, mais avec un peu de perfectionnement et de pratique, les animaux semblaient vivre plus longtemps, bien qu’on n’ait pu réellement le mesurer puisqu’ils finissaient euthanasiés.

Seul hic, et de taille : si les singes semblaient conscients et gardaient leurs sens en éveil, il était impossible de reconnecter les moelles épinières du donneur et du receveur. Ainsi, les primates étaient paralysés en dessous du cou. Robert White prédisait donc que le jour où l’on réussirait à connecter le tissu nerveux, la technique serait applicable à l’Homme.

Un traitement pour des malades désespérés ?

C’est désormais le cas, affirme Sergio Canavero. Le médecin turinois explique qu’en mettant en contact les deux extrémités de moelle épinière dans une solution composée de deux polymèresque sont le polyéthylène glycol et le chitosane, il est possible de faire fusionner les cellules nerveuses. Ce qui manquait à Robert White serait maintenant à notre portée. Le neurochirurgien italien prévoit de s’entraîner sur des singes, puis sur des cadavres humains, avant d’être prêt à tester le procédé grandeur nature d’ici deux ans.

Mais qui cela concernerait-il et comment l’opération se déroulerait-elle ? Cette greffe serait ouverte à des patients tétraplégiques, ou des personnes atteintes d’une maladie mortelle ou fortement invalidante touchant des régions autres que la tête. Cancéreux en phase terminale, diabétiques avancés ou des patients ayant de multiples organes défaillants pourraient y prétendre.

L’opération qui valait 10 millions

Pour procéder, une centaine de personnes devraient travailler en parallèle. Dans un premier temps, la tête du receveur est placée en hypothermie, à 15 °C, de manière à diminuer le métabolisme du cerveau et limiter les dégâts le temps du transfert. On sectionne au niveau du cou les muscles, les vaisseaux sanguins, la trachée et l’œsophage, tout en prenant soin de garder la thyroïde. Juste à côté, une seconde équipe réalise la même opération sur un patient en état de mort cérébrale, dont le corps est intact et dont la carrure et le sexe correspondent à ceux du receveur.

 

La tête est une région du corps très particulière puisqu'elle renferme le cerveau, un véritable ordinateur de bord qui centralise la grande majorité des fonctions, dont la conscience. Greffer une tête sur un corps revient un peu à dissocier le corps et l'esprit. © Mark Lythgoe et Chloe Hutton, Wellcome Images, Flickr, CC by-nc-nd 2.0

La tête est une région du corps très particulière puisqu’elle renferme le cerveau, un véritable ordinateur de bord qui centralise la grande majorité des fonctions, dont la conscience. Greffer une tête sur un corps revient un peu à dissocier le corps et l’esprit. © Mark Lythgoe et Chloe Hutton, Wellcome Images, Flickr, CC by-nc-nd 2.0

Une fois ces opérations effectuées, la moelle épinière est tranchée à l’aide d’une lame extrêmement fine, de manière à abîmer le moins possible le tissu nerveux. D’après l’auteur, les dégâts seront minimes et de bien moins grande ampleur que ce qu’on retrouve chez les patients tétraplégiques. À ce stade, la tête est dans un état dit de mort contrôlée. On la replace rapidement sur le corps du donneur et on reconnecte les moelles épinières, en appliquant le traitement spécial à base de polymères. Puis les vaisseaux, muscles et autres tuyaux sont branchés.

À l’aide d’un traitement immunosuppresseur, le scientifique souhaite éviter le rejet de greffe. À son réveil, le patient bénéficie d’un suivi psychologique pour accepter son corps et d’une rééducation pour apprendre à s’en servir convenablement. Coût total estimé : 10 millions d’euros.

L’éthique au cœur du débat

 

Est-ce crédible ? Difficile à dire. D’ordinaire, les études les plus sérieuses paraissent dans les revues les plus célèbres, comme Nature ou Science. Cette fois, le journal est moins prestigieux. L’article a-t-il été proposé ailleurs et rejeté, ou l’auteur a-t-il délibérément choisi le Surgical Neurology International, sachant que son article aurait une visibilité bien moindre ?

Réelle ou pas, cette possibilité soulève des questions éthiques, auxquelles Sergio Canavero appelle à réfléchir et à trouver les réponses adaptées. Les lois de bioéthique n’avaient effectivement pas statué sur ce genre d’opérations, tout simplement parce qu’elles ne paraissaient pas réalistes. en théorie, le système sexuel fonctionne, mais les gamètes auront le patrimoine génétique du donneur, et non du Se pose alors le problème de la reproduction :receveur.

D’autre part, des dérives sont évidemment envisageables : si le traitement est normalement réservé à des patients malades en situation critique, sera-t-il possible d’empêcher un milliardaire insatisfait de son corps d’en revêtir un nouveau ? La question de la limite des donneurs disponibles reviendra inéluctablement sur la table, et il est fort probable qu’il faudra effectuer des choix dans la hiérarchie des patients, comme c’est déjà le cas pour les autres organes. En fin de compte, un problème tordu, à en perdre la tête…

CE QU’IL FAUT RETENIR

  • Xiaoping Ren et Sergio Canavero travaillent sur un projet de greffe de tête humaine.
  • Une équipe de médecins s’est « entraînée » avec deux cadavres en Chine.
  • L’opération ne prouve pas qu’une telle intervention soit viable.

http://www.futura-sciences.com

Transplantation de tête : "Il est peu probable que le patient survive"


Sergio Canavero, un neurochirurgien avait annoncé qu’il effectuera la première transplantation de la tête d’un tétraplégique à un corps d’un donneur décédé en Chine. Il semble que cela ne se fera pas. Quoiqu’il en soit, une neurochirurgienne croit que présentement, qu’il est impossible qu’une telle opération soit une réussite et que cela pose un problème éthique. Personnellement, en temps que profane, je considère que c’est de jouer a l’apprenti sorcier et qu’il y a des choses qu’il faut accepter que la médecine a des limites qu’il doit respecter
Nuage

 

Transplantation de tête : « Il est peu probable que le patient survive »

 

Transplantation de tête : "il est peu probable que le patient survive"

La première transplantation de tête aura-elle lieu en décembre 2017 ?

© JAMES GOURLEY/SHUTTERST/SIPA

Elena Sender

Spécialiste des Neurosciences au magazine Sciences et Avenir

Sergio Canavero annonce la première transplantation de tête humaine pour décembre 2017. La neurochirurgienne Marike Broekman, présidente du comité d’éthique de l’EANS, lance un cri d’alarme. Cette intervention est contraire à l’éthique. 

La première transplantation de tête aura-elle lieu en décembre 2017 ? C’est en tout cas l’annonce tonitruante qu’a faite le neurochirurgien italien Sergio Canavero sur son tout nouveau site web qui assure sa promotion. Il affirme que l’intervention sera pratiquée par son confrère chinois Ren Xiaoping de l’Université médicale de Harbin (Chine) qui rendrait publique la procédure d’ici deux mois (donc à l’été 2017). Est-ce réaliste et surtout raisonnable en l’état actuel des connaissances ?

« Je suis très inquiète. Nous ne sommes prêts ni techniquement ni psychologiquement »

 

Les faits : le neurochirurgien d’origine italienne travaille à un protocole nommé Heaven (head anastomosis venture) / AHBR (allogenic head body reconstruction), dont il a eu l’initiative alors qu’il était neurochirurgien à l’hôpital de Turin (Italie). Il vise à transplanter la tête d’un patient tétraplégique (paralysé des quatre membres) sur le corps d’un donneur (décédé). L’idée étant d’obtenir au final un patient avec une tête reconnectée à un corps fonctionnel. Outre l’effroi que cela peut susciter dans notre esprit, la procédure pose de multiples questions techniques et éthiques.

Questions à Marike Broekman, neurochirurgienne de l’Université d’Utrecht (Pays-Bas), actuellement à l’Ecole de Médecine de Harvard (Etats-Unis), présidente de l’Ethico-legal Committee of the European Association of Neurosurgical societies (EANS)

Sciences et Avenir : Quand Sergio Canavero déclare que la première transplantation de tête humaine aura lieu en décembre 2017, quelle est votre première réaction?

Marike Broekman : Je suis très inquiète. Nous ne sommes prêts ni techniquement ni psychologiquement. C’est un de nos sujets de préoccupation au comité d’éthique de l’EANS. Il y a beaucoup trop de questions sans réponse (technique, biologique, éthique, psychologiques, etc.) concernant la transplantation de la tête, procédure encore hautement expérimentale. La première des exigences de la recherche est d’apporter une amélioration de la santé ou des connaissances.

Or, dans l’état actuel des choses, cette procédure n’améliorera pas la santé du patient car il est peu probable qu’il retrouve une fonction neurologique, ni même qu’il survive… Par ailleurs, pensez aux organes du potentiel donneur de la transplantation corporelle, qui pourraient être plus utiles à beaucoup de patients (au lieu d’un) en attente de greffes.

Sciences et Avenir : En tant que neurochirurgien, estimez-vous que cette transplantation sera possible un jour ?

Marike Broekman : Je ne peux évidemment pas dire que c’est impossible mais il y a tellement de défis à relever… Il faut protéger le cerveau du receveur pendant l’intervention, puis reconnecter la moelle épinière, les nerfs, les vaisseaux sanguins… faire en sorte que le corps de rejette pas la greffe, par de lourds traitements immunodépresseurs, sans compter la gestion des douleurs post-opératoires. De plus, il y a des défis psychologiques, éthiques, sociaux, qui requièrent de l’attention avant une telle intervention.

Sciences et Avenir : A-t-elle un intérêt scientifique et médical?

Marike Broekman : Personnellement, oui, je pense que certains éléments sont importants, car ils pourraient aider d’autres patients (par exemple, les personnes dont la moelle épinière est lésée etc.).

Sciences et Avenir : Vous êtes neurochirurgienne, quel point est le plus difficile selon vous?

Marike Broekman : Techniquement, c’est reconnecter la moelle épinière avec succès, pour retrouver un bon fonctionnement neurologique. Je n’ai encore pas vu de données pré-cliniques valables démontrant cela.  D’une manière générale, il devrait y avoir d’amples preuves (sur l’animal) avant une première chez l’humain. Que tous les aspects de la procédure soient étudiés, qu’il ne reste pas de questions en suspens. Or, s’il existe des données partielles, il n’existe pas d’étude complète de transplantation de tête chez les animaux avec une survie à long terme plus une normalisation de la fonction neurologique. Pour cette raison, nous avons considéré à l’EANS que la transplantation de tête était contraire à l’éthique.

Sciences et Avenir : Il y a d’autres manques cruciaux, comme la balance bénéfice/risque, ou le contrôle par les pairs…

Marike Broekman : En effet, pour que la recherche soit éthique, il faudrait que l’intervention ait un ratio bénéfice/risque positif. Cela signifie que les risques doivent être minimisés et les avantages potentiels améliorés. Or pour le patient subissant une transplantation de tête, le risque est énorme, y compris celui de décès. Le ratio est actuellement extrêmement défavorable. Des observateurs indépendants devraient également pouvoir examiner, modifier, approuver ou annuler le protocole de recherche, tout comme détecter d’éventuel conflit d’intérêts. Dans le cas présent, l’opération aurait lieu en Chine, un pays critiqué pour sa surveillance et sa réglementation éthiques moins strictes… Effectuer une transplantation de tête dans une région à la réglementation éthique moins rigoureuse mettra particulièrement en péril la sécurité des patients. Nous conseillons vivement que le groupe de recherche italien soumette son protocole de recherche à un Comité éthique européen.

Sciences et Avenir : Et du côté des patients?

Marike Broekman : La population étudiée (tétraplégique) étant très vulnérable, le consentement éclairé devrait être examiné à fond afin d’éviter de fausses promesses de résultats. Mais aussi pour protéger leur vie privée. Il y a eu beaucoup d’attention médiatique pour le patient qui s’était porté volontaire pour être le premier patient opéré (mais qui finalement ne le sera pas, ndlr). Sa vie privée a été compromise avant même l’inclusion officielle dans l’étude.

Sciences et Avenir : Pensez-vous que cette expérimentation doit être interdite, ou juste contrôlée?

Marike Broekman : Je pense qu’il est bien trop tôt pour effectuer cette expérience dans un proche avenir. Si le contrôle signifie que l’expérience n’aura pas lieu prochainement, alors je suis d’accord.

Sciences et Avenir : Est-ce important d’en parler ou mieux vaudrait-il les ignorer?

Marike Broekman : Il faut absolument en parler ! Les gens doivent voir en quoi c’est contraire à l’éthique et pourquoi c’est (actuellement) impossible, etc. Je pense que le débat permettra d’éduquer les gens!

https://www.sciencesetavenir.fr/

Le Web, nouveau lieu d’intimidation


C’est important de parler avec l’enfant de la cyberintimidation et de parler des conséquences mais ce qui me turlupine c’est que nous sommes guère mieux .. En ce temps des élections qu’est ce que nous faisons ..sur Facebook ou ailleurs … des images choquantes, des propos grotesques si ce n’est pas de la cyberintimidation, je ne sais pas ce que c’est … ????  et ce n’est pas juste avec les personnages politiques mais aussi avec ceux qui font les nouvelles et que nous n’aimons pas … Alors sommes nous un exemple a suivre ?
Nuage

 

Le Web, nouveau lieu d’intimidation

 

web-nouveau-d-intimidation

MAUDE CHAUVIN

Par Mylène Tremblay,

16 h 30. La Commission scolaire de la Rivière-du-Nord reçoit un coup de fil alarmant. Alertée par le Service de police de la Ville de Montréal, qui surveille les réseaux sociaux, la police de Saint-Jérôme l’informe d’un complot. Sur sa page Facebook, un de ses élèves propose à ses 839 visiteurs d’inscrire le nom des profs qui méritent la mort – et de quelle manière! Date d’exécution : le 13 octobre. Nous sommes le 12! L’instigateur, qui étudie à l’École secondaire des Hauts-Sommets, est arrêté sur-le-champ. Tous les représentants de l’école sont convoqués d’urgence. Bilan : 25 jeunes des Hauts-Sommets écopent de trois jours de suspension pour être devenus « ami », avoir émis un commentaire (bonhomme sourire compris), ou simplement cliqué sur « J’aime ». Leurs parents doivent participer à une formation sur la cyberintimidation. Et pour être réadmis, les jeunes doivent participer avec leurs parents.

Courriels et textos menaçants, photos, commentaires embarrassants postés sur les réseaux sociaux… tout message virtuel qui a pour but de ridiculiser des camarades de classe porte ce nom.

« La cyberintimidation, c’est de l’intimidation sur la place publique par des gens trop innocents pour se rendre compte que tout le monde les voit », commente Marc St-Pierre, directeur général adjoint à Commission scolaire de la Rivière-du-Nord.

Et ses ravages sont plus désastreux encore. En un clic, 200 personnes sont incitées à croire qu’une telle est « une conne »… « L’information » voyage de façon exponentielle et suit la victime jusque dans le confort de sa chambre à coucher.

Le phénomène est si récent que les écoles peinent à suivre. Doivent-elles interdire les cellulaires, iPod et cie? Bloquer l’accès aux réseaux sociaux? Comment baliser les comportements sur Internet et quelles stratégies d’intervention adopter?

« Ces questions nous prennent de court, Sophie Bourque, conseillère pédagogique à la Commission scolaire de Montréal. Le milieu scolaire commence tout juste à apprivoiser les nouvelles technologies. »

D’un côté, il y a les jeunes branchés qui baignent dedans depuis leur première dent, de l’autre, les adultes déconnectés. Les premiers communiquent par la voie des réseaux sociaux, les seconds les perçoivent comme un danger lancinant.

Si ces réseaux s’avèrent un formidable outil de reconnaissance qui brise l’isolement, beaucoup d’éducation reste à faire. À commencer par expliquer aux jeunes que Facebook n’est pas un espace privé. On ne peut pas y dire n’importe quoi !

« Les jeunes ont une responsabilité, au même titre que lorsqu’ils sont dans la rue, avance Marc St-Pierre. Et si la cyberintimidation survient à la maison et que ses impacts se font sentir à l’école, bien sûr qu’on doit s’en occuper! »

En plus d’apprendre aux jeunes les habiletés sociales, on aurait intérêt à développer chez eux l’empathie, une éthique personnelle et à faire appel à leurs valeurs, insiste Sophie Bourque.

« Il faut les amener à se demander : “Ce que j’écris risque-t-il de nuire à quelqu’un ou de le blesser? Est-ce que ça contrevient aux lois?” » 

Sans l’appui des parents, l’école ne pourra pas vaincre le fléau. Un conseil : négocier le temps passé en ligne. Surveiller ce qui se passe, justement, dans le confort de la chambre à coucher…

http://fr.chatelaine.com

Le bio est-il meilleur?


Acheter des aliments biologiques est-ce mieux ou non …Pour notre portefeuille c’est souvent plus cher mais pour le reste .. les aliments transformés ? Des chips bio ou ordinaire c’est mauvais pour la santé un point c’est tout .. les biscuits, gâteaux etc … n’est ce pas mieux de le faire nous-même.. ?
Nuage

 

 

Le bio est-il meilleur?

 

«Je dis toujours aux gens qui désirent se tourner vers les produits biologiques de le faire pour des questions éthiques et environnementales, et non pas en croyant faire automatiquement un choix plus nutritif», indique Geneviève Nadeau, nutritionniste.

PHOTO ALAIN LABERGE, LA PRESSE

Marie Allard
La Presse

Grignoter des chips biologiques n’est pas bon pour la santé. Mais est-ce meilleur que de manger des chips ordinaires, d’un point de vue nutritif, environnemental et éthique?

Vous avez craqué pour du macaroni au fromage en boîte. Pas du vulgaire Kraft Dinner: du Annie’s Homegrown biologique, vendu deux fois plus cher, à poids égal. Vous vous demandez si c’est vraiment une bonne idée. Vaut-il mieux acheter des aliments transformés biologiques?

Dans le cas du macaroni au fromage, l’avantage du bio n’est pas énorme.

 «La différence est petite, car il renferme à peine moins de sucre, plus de fibres et de protéines, pour la même teneur en sel que le Kraft Dinner», a comparé Stéphanie Côté, nutritionniste d’Extenso, le centre de référence en nutrition de l’Université de Montréal.

Atout intéressant: le Annie’s ne contient pas de tartrazine, le colorant orange du Kraft Dinner, soupçonné d’exacerber l’hyperactivité chez les enfants.

Les aliments biologiques ne sont pas nécessairement plus nutritifs.

«Les études comparant les aliments frais biologiques aux conventionnels ont démontré très peu de différences dans les valeurs nutritives», a relevé Mme Côté.

De meilleurs ingrédients

C’est vrai pour les fruits et légumes, mais pour les aliments transformés?

«Les entreprises qui ont la volonté de développer des produits bios ont aussi souvent la volonté de fabriquer des produits plus sains», a observé Geneviève Nadeau, de Nadeau Nutrition.

Exemple: les biscuits à l’avoine biologiques Choix du Président sont faits avec du beurre (qu’il soit bio importe peu ici), tandis que les Dad’s contiennent du shortening d’huile végétale.

«Les ingrédients des biscuits bios sont plus près de ce qu’on aurait fait à la maison, a indiqué Mme Nadeau. Je n’hésiterais pas à opter pour la version biologique.»

Bio ou pas, un biscuit reste un aliment riche en gras et en sucre, à manger à l’occasion. S’empiffrer de chips bios ne garde personne en santé. Les aliments bios ne doivent pas «entretenir l’illusion de mieux manger parce qu’ils sont bios», a prévenu Mme Côté.

Motivations éthiques

Des motifs éthiques et environnementaux peuvent aussi pousser à acheter bio.

«La production bio est plus saine pour l’environnement, pour les travailleurs (exposés aux pesticides de synthèse dans les productions traditionnelles) et pour les animaux, généralement mieux traités», a énuméré Élise Desaulniers, spécialiste de l’éthique alimentaire.

Peut-on se fier aux certifications?

«Pour qu’un aliment soit étiqueté biologique, il faut qu’au moins 70% des ingrédients qui entrent dans sa composition soient certifiés biologiques par des organismes indépendants, a expliqué Mme Desaulniers. Les produits Annie’s sont, par exemple, certifiés par la USDA, en qui on a confiance.»

Mais c’est parfois si cher!

«Produire biologiquement coûte plus cher, mais peut-être pas toujours à ce point, a reconnu l’auteure de Je mange avec ma tête, paru chez Stanké. On a compris que le bio permet de faire monter la facture d’épicerie d’une clientèle aisée qui ne regarde pas à la dépense.»

Vendue 1,79$, la boîte de Kraft Dinner est quant à elle… exagérément bon marché, selon Mme Desaulniers.

«Le coût réel est payé par l’environnement et les travailleurs», a-t-elle estimé.

«Il faut juste mettre son argent à la bonne place, a conseillé Yvan Plante, du cybermarché d’aliments biologiques Le Jardin des anges. Je n’achète pas de biscuits, ni bios ni conventionnels. Je les cuisine. Les gens dépensent moins que ceux qui se nourrissent avec les produits transformés conventionnels.»

Bref, le meilleur macaroni au fromage est celui que vous mitonnez à la maison.

«Je préfère encourager les gens à manger varié et à cuisiner autant que possible, a dit Mme Côté, plutôt que de les convaincre d’acheter bio absolument.»

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L’avis de Martin Roussy, alias Chef Rooster

«Du Kraft Dinner bio qui coûte plus cher, c’est dénaturer le Kraft Dinner!», s’insurge Martin Roussy, qui se définit comme un «chef trash, humoriste, spécialiste en fast-food».

«Le macaroni au fromage doit rester de la bouffe de fin de mois, d’étudiant, bref très abordable», estime-t-il.

«Je ne suis pas certain que si le but est de manger santé, s’orienter vers un macaroni au fromage bio est un bon choix, ajoute l’auteur du blogue www.dubonmanger.ca. Si t’as le goût d’un hamburger, tu fais fi du gras et tu manges un hamburger, pas une boulette de soya sur pain intégral. Alors quand t’as le goût d’un Kraft Dinner, tu fais fi des ingrédients (chimiques ou non) et tu manges un Kraft Dinner.»

http://www.cyberpresse.ca