Réchauffement: les impacts étaient connus, vont-ils plus vite que prévu?


Je me souviens quand j’étais une petite fille, on parlait déjà de changement climatiques. Toutes ces recherches depuis des lustres on parler des conséquences, mais les climatologues avouent que le modèle n’ont pas montré autant de forces et de rapidités. La situation est pire ce qu’ils avaient prévu et on se croise encore les bras …
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Réchauffement: les impacts étaient connus, vont-ils plus vite que prévu?

 

Le groupe des experts du climat de  l'ONU (Giec)... (Photo JUNG YEON-JE, AFP)

Le groupe des experts du climat de  l’ONU (Giec) est réuni avec les gouvernements à Inchean, en Corée du Sud.

PHOTO JUNG YEON-JE, AFP

 

CATHERINE HOURS
Agence France-Presse
Incheon

Les impacts du dérèglement climatique arrivent-ils « plus vite que prévu » ? De l’élévation du niveau des océans à la montée des évènements extrêmes, les bouleversements étaient annoncés depuis longtemps,  soulignent les chercheurs, qui admettent cependant avoir pu parfois en sous-estimer l’ampleur.

A Incheon, en Corée du Sud, le groupe des experts du climat de  l’ONU (Giec), réuni avec les gouvernements, s’apprête a publier lundi le dernier état des connaissances sur un réchauffement de 1,5 °C par rapport a l’ère pré-industrielle, un horizon très proche,  dans un monde déjà frappé par la montée du mercure et ses incidences.

« Les choses que les scientifiques avaient promises pour le futur sont en train de se produire », a dit Jennifer Morgan, la directrice de Greenpeace International. « On pensait avoir plus de temps, mais non. »

« Malheureusement tout, ou presque,  était dit il y a 30 ans », souligne aussi Jean Jouzel, longtemps vice-président du Giec, pionnier de la glaciologie. « Ce réchauffement marqué sur lequel se superpose une recrudescence d’événements extrêmes, c’est ce qu’on vit aujourd’hui ! ».

« Il y a un côté assez triste de voir se dérouler dans le monde réel ce que la physique du climat nous a appris depuis des années », ajoute la climatologue Valerie Masson Delmotte, qui co-préside la réunion en cours. 

Le climatologue Jean-Pascal Ypersele cite le rapport « Une seule planète », préparé en 1972 pour la première conférence de l’ONU sur l’environnement humain, qui parlait d’« effets globaux et catastrophiques » d’une possible augmentation de 2 °C de la température du fait des émissions de CO2.

« Ceux qui ont sous-estimé la sévérité du changement climatique sont plutôt la plupart des dirigeants politiques, qui ont si peu agi pendant tant d’années », a indiqué le scientifique belge, qui y voit deux raisons : « le manque d’intérêt pour les questions de long-terme, et les efforts des lobbies des industries des énergies fossiles pour instiller le doute dans les analyses sur le changement climatique et ses solutions ».

Prudence nécessaire ?

Les scientifiques admettent aussi avoir souvent penché du côté de la prudence.

Pour Michael Mann, de la Pennsylvania State University, « les modèles de projections ont été exagérément conservateurs, avec une tendance à sous-prévoir les impacts en cours, dont la perte de banquise en Arctique, de glace au Groenland ou en Antarctique ouest, et donc la montée des mers en résultant ». « Les modèles n’ont pas non plus réussi à saisir les impacts complets sur les événements extrêmes comme ceux  qui ont frappé l’Amérique du Nord, l’Asie ou l’Europe cet été », a dit le chercheur, auteur d’une étude décrivant des phénomenes en Arctique qui étaient mal saisis par les modèles. 

L’incertitude n’est pas notre amie. Plus on comprend les processus physiques, en les incluant dans les modèles, et plus on voit que les impacts du changement climatique ont une probabilité d’être plus forts et rapides qu’on ne l’avait d’abord estimé « .

Le système » des études scientifiques, qui font l’objet de revue par les pairs, est hautement conservateur «,  ajoute le climatologue Peter Frumhoff,  aujourd’hui à l’ONG Union of concerned scientists. » Et puis il y a une tradition culturelle en sciences et surtout en science du climat, qui veut ne pas être trop alarmiste « . 

Ajouter à cela le fonctionnement du Giec, qui procède par consensus, et dont le rôle est de préciser quelles conclusions scientifiques relèvent d’un haut degré de confiance et celles qui sont plus spéculatives. Le résumé de ses rapports,  à destination des décideurs, est adopté par les gouvernements, avec lesquels il faut parfois négocier la formulation, comme c’est le cas à Incheon.

En tout état de cause, » les rapports du Giec se renforcent les uns après les autres mais tout reste dans la continuité du premier «, a dit Jean Jouzel, qui liste les pistes de travail encore nombreuses pour la recherche. Qu’il s’agisse de l’ampleur de la montée de la mer- » certaines études annoncent 80 cm à la fin du siècle,  certaines 3 m ! Comment laisser cette épée de Damoclès au-dessus des régions côtières ! « -des inconnues sur les précipitations, ou du besoin de connaître les impacts régionaux, » oui c’est sûr il faudra un 7e rapport du Giec ! «

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Depuis 2015, la Terre surchauffe


Pas besoin d’être un expert en météorologie pour s’apercevoir que le climat change. Depuis les 3 dernières années, des évènements météo on attirer plus d’une fois notre attention. Il serait temps que les climato septiques s’ouvrent les yeux
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Depuis 2015, la Terre surchauffe

 

canicule chine

La canicule assèche une rivière en Chine, en juillet 2017.

© JNDSB / IMAGINECHINA / AFP

Par Sciences et Avenir avec AFP l

Les trois dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées sur la Terre, a averti l’ONU en révélant des chiffres qui montrent un rythme « exceptionnel » du réchauffement au regard des données collectées depuis l’ère pré-industrielle.

« Il est désormais confirmé que les années 2015, 2016 et 2017 (…) sont les trois années les plus chaudes jamais enregistrées », a annoncé jeudi 18 janvier 2018, l’Organisation météorologique mondiale (OMM), agence spécialisée de l’ONU.

Selon l’OMM, ces trente-six mois « s’inscrivent clairement dans la tendance au réchauffement sur le long terme causée par l’augmentation des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre ».

Toutes les analyses montrent par ailleurs que les cinq années les plus chaudes dans les annales ont été enregistrées depuis 2010, a précisé la Nasa.

Des records chaque année

Sous l’effet du courant équatorial El Nino qui a été particulièrement intense, 2016 se trouve en tête avec 1,2°C de plus qu’à l’époque préindustrielle. L’ONU utilise la période 1880 – 1900 comme référence pour les conditions prévalant à cette période. L’année 2017 décroche quant à elle le record de l’année la plus chaude jamais constatée sans El Nino, qui réapparaît tous les trois à sept ans, poussant la moyenne des températures à la hausse et affectant les précipitations mondiales.

« Ces nouvelles données de température montrent que le monde se réchauffe rapidement », conclut Dave Reay, professeur à l’université d’Edimbourg, réagissant au rapport.

« Malgré des températures plus froides que la moyenne dans certaines parties du monde, le thermomètre a continué à monter rapidement sur l’ensemble de la planète à un rythme sans précédent depuis les quarante dernières années », a pointé le directeur du Goddard Institute for Space Studies de la Nasa, Gavin Schmidt.

L’OMM a rapporté que la température moyenne à la surface du globe en 2015 et 2017 dépassait de quelque 1,1°C celle de l’époque préindustrielle. Et la température moyenne en 2017 a été d’environ 0,46°C au-dessus de la normale calculée entre 1981 et 2010, montrent également les relevés. Selon les experts, il est quasiment impossible de départager 2015 et 2017 car la différence est inférieure au centième de degré, soit moins que la marge d’erreur.

Les glaces fondent

« Dix-sept des 18 années les plus chaudes appartiennent au XXIe siècle et le rythme du réchauffement constaté ces trois dernières années est exceptionnel. Ce dernier a été particulièrement marqué dans l’Arctique », avec la fonte accélérée des glaces, s’est alarmé le secrétaire général de l’OMM, le Finlandais Petteri Taalas. Cela « aura des répercussions durables et de grande ampleur sur le niveau des océans et sur la météorologie dans d’autres régions du monde », a-t-il ajouté.

« La température record devrait attirer l’attention des dirigeants mondiaux, y compris du président américain Donald Trump, sur l’ampleur et l’urgence des risques que les changements climatiques font subir aux populations, riches et pauvres, dans le monde », a estimé Bob Ward, du Grantham Research Institute on Climate Change de Londres.

Le climatosceptique M. Trump a annoncé le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris signé fin 2015, par lequel la communauté internationale s’est engagée à contenir le réchauffement « bien en-deçà » de 2°C.

« Avec la tendance actuelle du réchauffement, on peut déjà prévoir que d’ici 2060 ou 2070, on pourrait atteindre ce seuil », a déclaré à la presse à Genève Omar Baddour, coordinateur scientifique à l’OMM.

Et « si le réchauffement continue à être accéléré par davantage d’émissions de gaz à effet de serre, on pourra aussi atteindre ce seuil probablement bien avant ces dates », a-t-il mis en garde.

La hausse des températures ne représente qu’une partie du changement climatique, a noté l’ONU, soulignant que la chaleur de 2017 s’est accompagnée de conditions météorologiques extrêmes un peu partout dans le monde, qui ont entraîné « un ralentissement voire une régression économique », a fait observer M. Taalas.

L’ONU a utilisé les données émanant notamment de l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA), de la Nasa, du Centre Hadley du Service météorologique britannique, du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT) et du Service météorologique japonais.

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