Donne-moi ton âge, je te dirai quel sport pratiquer


Quand on est jeune, on peut essayer n’importe quel sport pour s’amuser ou s’entraîner. Plus on vieillit, plus est important de bouger. Si nous ne sommes pas nécessairement très porter sur les activités physiques, il faut trouver un moyen pour éviter le déclin physique.
Nuage

Donne-moi ton âge, je te dirai quel sport pratiquer

Le tai-chi est un sport à envisager à mesure que l'on avance en âge. | audun munthe via Unsplah

Le tai-chi est un sport à envisager à mesure que l’on avance en âge. | audun munthe via Unsplah

Julie Broderick

    Ralentir le déclin physique suppose de conserver une bonne condition cardio-vasculaire et une force physique suffisante

    L’activité physique a d’importants effets sur la santé: elle peut protéger d’un large éventail d’affections, parmi lesquelles les maladies du cœur, le diabète de type 2 et certains cancers. Mais on ne pratique pas les mêmes sports à 20 ans et à 60, pas plus qu’on ne s’entraîne avec la même intensité.

    Pour vous assurer de faire le bon type d’activité en fonction de votre âge, suivez le guide.

    Enfance et adolescence

    Durant l’enfance, l’activité physique aide à contrôler son poids, à bâtir des os sains, à augmenter sa confiance en soi et à améliorer la qualité et la durée du sommeil. Pour toutes ces raisons, il est recommandé aux enfants de pratiquer une activité physique pendant une heure par jour au minimum.

    À titre d’exemple:

  • il est bon d’encourager les enfants à s’essayer à des sports qui leur permettent de développer leurs capacités, tels que les sports de balle ou la natation;

  • de nombreuses activités non programmées, telles que celles pratiquées sur les terrains de jeux, conviennent également.

    Au cours de l’adolescence, l’habitude de faire de l’exercice a tendance à diminuer graduellement, en particulier chez les filles. Or pratiquer une activité physique permet de préserver une bonne image de son propre corps, ce qui aide à mieux gérer le stress et l’anxiété. Il ne faut donc pas hésiter à:

  • encourager les adolescent·es à continuer à pratiquer au moins un sport d’équipe;

  • expliquer aux ados qui n’aiment pas ce genre de sports que nager ou pratiquer l’athlétisme est aussi un bon moyen de se maintenir en forme.

    Pendant la vingtaine

    C’est aux alentours de 25 ans que notre forme physique est la meilleure, ce qui se traduit par des temps de réaction minimaux et une VO2 max (celle-ci représente le volume maximal d’oxygène consommé par les muscles lors d’un effort physique) à son plus haut niveau. Après cet âge, notre VO2 max décroît (un recul qui peut atteindre jusqu’à 1% par an) et notre temps de réaction ralentit un peu plus chaque année.

    La bonne nouvelle est qu’une activité physique régulière peut freiner ce déclin. En outre, développer sa masse musculaire et sa densité osseuse au cours de la vingtaine aide à les conserver plus tard. Pour cela:

  • variez vos entraînements, et prenez-y du plaisir. Essayez par exemple le rugby, l’aviron ou les entraînements de type boot camp (inspirés par les entraînements militaires);

  • si vous faites régulièrement de l’exercice, prenez conseil auprès d’un préparateur professionnel afin de définir une périodicité. Cela implique de diviser votre entraînement en cycles progressifs destinés à en approfondir différentes facettes (intensité, volume ou type d’activité physique, etc.), afin d’optimiser votre performance. Si vous devez participer à une épreuve sportive planifiée, telle qu’un triathlon, cette approche peut vous permettre d’atteindre un pic de performances avant le jour J.

    Durant la trentaine

    Généralement, au cours de cette période, la carrière et la vie de famille s’intensifient. Afin de ralentir le déclin physique, il est important de conserver une bonne condition cardio-vasculaire et une force physique suffisante .

    Si votre emploi est sédentaire, assurez-vous que votre poste de travail vous permet de vous tenir dans une posture correcte. Interrompez les longues périodes en position assise en vous forçant à pratiquer une activité durant la journée. Il peut s’agir simplement de mettre votre imprimante dans la pièce voisine pour vous forcer à vous lever, ou de monter les escaliers pour aller utiliser les toilettes situées à un autre étage plutôt qu’au vôtre, voire de juste vous lever pour passer vos coups de téléphone.

    L’idéal est de bouger toutes les trente minutes, si possible:

  • faites de l’exercice intelligemment. Testez les entraînements par intervalles à haute intensité (High-Intensity Interval Training, HIIT). Il s’agit d’entrecouper des activités de haute intensité comme le vélo ou le sprint, pouvant amener votre rythme cardiaque jusqu’à 80% de ses capacités, par des exercices de faible intensité. Ce type d’entraînement est intéressant lorsque l’on dispose de peu de temps, car il peut se pratiquer en vingt minutes;

  • pour les femmes, en particulier celles qui ont eu des enfants, les exercices visant à renforcer les muscles du plancher pelvien, parfois appelés exercices de Kegel, sont à pratiquer quotidiennement, pour aider à prévenir l’incontinence urinaire;

  • diversifier vos programmes d’exercices permet de les rendre plus intéressants. Essayez par exemple le boot camp, le yoga ou le vélo d’intérieur (tel que le spin class).

Le boot camp est un moyen de diversifier votre exercice. | vivian1965 via Pixabay

    À la quarantaine, l’embonpoint

    À partir de la quarantaine, la plupart des gens commencent à prendre du poids. Les exercices de résistance sont alors le meilleur moyen de brûler des calories de façon optimisée, pour limiter l’accumulation de graisses et inverser la perte de masse musculaire qui débute à partir de cette période et peut atteindre 3 à 8% par décennie.

    Dix semaines de ce type d’entraînement peuvent augmenter la masse musculaire et le taux métabolique au repos (respectivement jusqu’à 1,4kg et 7%), et diminuer la proportion du poids dû aux graisses (de 1,8kg). Pour parvenir à ces résultats, vous pouvez:

  • pratiquer le renforcement musculaire avec des kettlebells, ou commencer un programme de musculation en salle de sport;

Pour brûler des calories, soulevez ces sortes de haltères. | dubajjo via Pixabay

  • commencer à courir, si vous ne courez pas déjà, et si tel est le cas, commencer un programme d’exercice plus intensif. La course vous apportera un meilleur retour sur investissement que la marche;

  • le pilates peut aussi être utile pour renforcer les muscles du tronc, et ainsi prévenir le mal de dos, qui commence souvent au cours de cette décennie de vie.


    Durant la cinquantaine

    À partir de la cinquantaine, des douleurs peuvent apparaître et des maladies chroniques, comme le diabète de type 2 et les maladies cardio-vasculaires, se manifester. Chez les femmes, à mesure que les œstrogènes diminuent après la ménopause, le risque de maladies cardiaques augmente. À cet âge, vous pouvez:

  • faire de la musculation deux fois par semaine, pour maintenir votre masse musculaire;

  • pratiquer des exercices qui amènent à porter son propre poids, tels que la marche (marchez suffisamment vite pour faire augmenter votre rythme respiratoire et transpirer);

  • essayer de nouvelles activités. Le tai-chi peut par exemple s’avérer excellent pour l’équilibre et la relaxation.

    Durant la soixantaine

    En général, les maladies chroniques s’accumulent à mesure que l’on vieillit, et l’âge est un des principaux risques de survenue de cancers. Le maintien d’un niveau élevé d’activité physique peut aider à prévenir certains d’entre eux, comme le cancer du sein post-ménopausique, le cancer du côlon ou le cancer de l’utérus. L’exercice réduit en outre le risque de développer certaines maladies chroniques comme les maladies cardiaques et le diabète de type 2.

    L’activité physique tend à diminuer avec l’âge, alors conservez une activité et tâchez d’aller contre cette inclination:

  • mettez-vous aux danses de salon, ou à d’autres sortes de danse: la danse est une façon amusante (et sociale) de faire de l’exercice;

  • pratiquez des exercices visant à développer la force et la souplesse deux fois par semaine. L’aquagym peut s’avérer un bon moyen d’acquérir de la force, grâce à la résistance de l’eau;

  • n’abandonnez pas les exercices à visées cardio-vasculaires, notamment la marche rapide.

Les danses de salon sont amusantes et permettent de garder une activité sociale. | pixelia via Pixabay

    À partir de 70 ans

    Passé 70 ans, faire de l’exercice permet de prévenir la fragilité qui accompagne la vieillesse ainsi que les risques de chutes. C’est également important pour les capacités cognitives.

    Si vous passez par une période de maladie, tâchez malgré tout de ne pas devenir sédentaire, dans la mesure du possible. Votre force et votre forme physique pourraient en effet décliner rapidement si vous vous retrouviez forcé de garder le lit ou deveniez complètement inactif. Retrouver ensuite son niveau de forme antérieur peut s’avérer compliqué:

  • marchez, discutez. Plutôt que de recevoir passivement les visites des membres de votre famille ou de vos amis, proposez-leur de sortir vous promener ensemble. Ainsi vous préserverez votre motivation, et renforcerez votre santé plus efficacement qu’en pratiquant des exercices solitaires;

  • incorporez à votre entraînement des exercices visant à préserver votre force, votre équilibre et vos capacités cardio-vasculaires. Prenez cependant conseil auprès d’un masseur-kinésithérapeute ou d’autres professionnels, en particulier si vous souffrez de maladies chroniques.

À terme, s’il ne fallait retenir qu’un seul message, ce serait celui-ci: ne vous arrêtez jamais de bouger. Une activité physique soutenue est essentielle pour rester en bonne santé.

http://www.slate.

Le sens de la vie


En grandissant, nous oublions trop souvent que nous avons été des enfants, cette innocence perdue, nous fait manquer des petits bonheurs tout simples.
Nuage


Le sens de la vie



Le sens de la vie personnelle est de retourner à l’enfance, ou plutôt de faire apparaître à nouveau l’enfant qui jamais n’a disparu.


Georg Groddeck

Le Saviez-Vous ► Du berceau à la tombe Gate­way Drug : une histoire du Happy Meal


Lors du 14 janvier dernier à cause du Shutdown, Donald Trump a servi à la Maison Blanche du Mcdonald à des joueurs de football.. De quoi faire frémir Michelle Obama !!! C’est une des raisons de revenir sur l’histoire des Happy Meal, ce que nous appelons en français les Joyeux festin pour enfants. En passant, l’origine de ces Joyeux festin n’est pas tout à fait américain, mais l’idée viens du Guatémala. C’est toute une stratégie pour habituer très jeune les enfants a aimer la malbouffe. Malgré les scandales, les oppositions sur les jouets, les calories, les Joyeux festin sont difficile à détrôner.
Nuage

 
Du berceau à la tombe Gate­way Drug : une histoire du Happy Meal

 

 

Pour les enfants, le menu iconique de Ronald est le premier d’une longue série de repas à McDonald’s. Il façonne ainsi leur dépendance à la marque.

 

par Ulyces

Du drive à la Maison-Blanche

Dans la luxueuse salle de récep­­tion de la Maison-Blanche, un major­­dome s’attèle à allu­­mer chaque bougie des chan­­de­­liers rococo qui ont été dispo­­sés sur une impo­­sante table laquée. Les rideaux lourds, les tapis épais et le portrait d’Abra­­ham Lincoln accro­­ché au mur contri­­buent à créer une atmo­­sphère feutrée et solen­­nelle, malgré la dizaine de jour­­na­­listes présents pour l’évé­­ne­­ment. Anachro­­nisme un brin gros­­sier, des boîtes colo­­rées estam­­pillées McDo­­nald’s jurent avec les plats en argent sur lesquelles elles ont été amon­­ce­­lées.

 

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Donald Trump s’ap­­prête ce lundi 14 janvier 2019 à rece­­voir les cham­­pions des Clem­­son Tigers, une équipe univer­­si­­taire de foot­­ball améri­­cain origi­­naire de Caro­­line du Sud.

« Ce ne sont que des bonnes choses, de la bonne nour­­ri­­ture améri­­caine. Si c’est améri­­cain, j’aime ça ! » clame-t-il aux jour­­na­­listes qui lui demandent s’il préfère le Filet-O-Fish ou le Big Mac. 300 burgers, des frites par milliers, et quelques pizzas : ce jour-là, le président améri­­cain sert sa « nour­­ri­­ture favo­­rite », qu’il a d’ailleurs payée de sa poche. Plus tard, les joueurs défi­­le­­ront devant les sauces Deluxe et les couverts en argent dans leurs élégants costumes, les plateaux en plas­­tique du DoMac ayant été rempla­­cés par des assiettes en porce­­laine.

Donald Trump explique avoir fait ce choix de menu à cause du manque d’em­­ployés dispo­­nibles à la Maison-Blanche, suite au shut­­down du gouver­­ne­­ment qui a débuté le 22 décembre. En refu­­sant de signer une loi budgé­­taire qui n’in­­clue pas les crédits néces­­saires à l’érec­­tion d’un mur à la fron­­tière mexi­­caine, le milliar­­daire a imposé la ferme­­ture de certaines admi­­nis­­tra­­tions en atten­­dant qu’un accord soit trouvé. La passion du Président pour McDo­­nald’s était déjà connue. Comme nombre d’Amé­­ri­­cains, Donald Trump a été nourri par la chaîne de fast-food dès l’en­­fance.

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Les accros au McDo d’aujourd’­­hui seraient-ils donc les initiés au Happy Meal d’hier ?

Une étude publiée en 2009 souligne le fait que, « contrai­­re­­ment aux substances telles que l’al­­cool et la nico­­tine, où la consom­­ma­­tion initiale débute souvent à l’ado­­les­­cence, les aliments riches en matières grasses et en sucre sont initia­­le­­ment ingé­­rés pour la plupart des gens pendant l’en­­fance ou petite enfance ».

Un condi­­tion­­ne­­ment précoce à la malbouffe qui empê­­che­­rait l’édu­­ca­­tion du palais et le lais­­se­­rait à son état primaire.

« Nous forgeons notre goût en grande partie dans l’en­­fance. Son éduca­­tion commence in utero, puis elle se fait par l’ex­­pé­­rience », confirme la diété­­ti­­cienne nutri­­tion­­niste Magali Walko­­wicz.

« Les enfants ne doivent pas manger tels ou tels aliments parce qu’ils les aiment, mais apprendre à les aimer parce qu’ils les mangent. S’ils consomment trop souvent des aliments au goût stan­­dar­­disé, cette éduca­­tion sera compro­­mise », explique-t-elle, assu­­rant qu’il est « très facile d’en­­tre­­te­­nir l’ap­­pé­­tence des enfants pour de tels aliments ».

Les jeunes sont donc la cible parfaite des Happy Meal, conçus d’après Magali Walko­­wicz par « des entre­­prises agro-alimen­­taires qui dépensent des millions pour créer des aliments qui enchantent les papilles gusta­­tives des enfants, qui les confortent dans leur gour­­man­­dise primaire et déclenchent des sensa­­tions addic­­tives ».

Steven Witherly, scien­­ti­­fique en alimen­­ta­­tion, a ainsi publié en 2007 une étude dans laquelle il détaille ce qui rend certains aliments – telles que les frites – plus addic­­tifs que d’autres.

Il explique que l’in­­dus­­trie agro-alimen­­taire inves­­tit avant tout dans « l’oro­­sen­­sa­­tion mémo­­rable, qui corres­­pond au ressenti lorsque vous mangez un aliment conçu pour créer une sensa­­tion en bouche mémo­­rable pour votre cerveau et géné­­rer une envie de reviens-y », résume Magali Walko­­wicz.

Si l’on ajoute à ces recettes savam­­ment étudiées un marke­­ting d’une redou­­table effi­­ca­­cité, il est envi­­sa­­geable que le Happy Meal laisse une trace indé­­lé­­bile dans la vie des consom­­ma­­teurs.

« Avoir régu­­liè­­re­­ment en bouche des aliments étudiés pour leurs plaire condi­­tionne les enfants à en consom­­mer. Ce qui entre ensuite en jeu, c’est le souve­­nir des expé­­riences alimen­­taires, et c’est ici que la psycho­­bio­­lo­­gie de la malbouffe joue vrai­­ment contre les enfants, car leur cerveau enre­­gistre ces sensa­­tions », explique Magali Walko­­wicz.

Confron­­tés à une publi­­cité McDo­­nald’s, « leur cerveau déclen­­chera les souve­­nirs du moment où ils en ont mangé, et cela peut provoquer des réponses physiques, comme la sali­­va­­tion et la faim de cet aliment ».

Le menu de Ronald sera alors vu à tout jamais comme une comfort food aussi déli­­cieuse et rassu­­rante que la made­­leine de Proust ou les coquillettes au jambon.

Cajita feliz

 

Pour atti­­rer les familles dans ses restau­­rants, McDo­­nald’s a d’abord cher­­ché à se donner une image de tonton sympa. Mais le Happy Meal n’est pas né chez l’Oncle Sam. Tout a commencé dans les années 1970, au Guate­­mala, sur les banquettes de la fran­­chise tenue par Yolanda Fernán­­dez de Cofiño.

En 1974, son époux achète les droits pour ouvrir le tout premier restau­­rant McDo­­nald’s du pays. Pour l’ai­­der, madame Fernán­­dez de Cofiño décide d’aban­­don­­ner son rôle de mère au foyer, et les ventes finissent enfin par décol­­ler. Alors qu’elle tient la seule et unique caisse de son restau­­rant, Yolanda Fernán­­dez de Cofiño assiste au ballet des mères de famille, obli­­gées d’ache­­ter en grande quan­­tité pour combler leurs enfants.

 « Elles gaspillaient beau­­coup d’argent. Moi qui ai cinq enfants, j’ai pensé : “Il faut créer un menu spécial pour les petits, avec un hambur­­ger, des pommes de terre, un petit Sundae, et un bonbon ou un petit cadeau, pour que la mère n’ait plus l’im­­pres­­sion d’avoir dila­­pidé son argent” », raconte-t-elle.

Yolanda Fernán­­dez de Cofiño

Elle invente alors l’an­­cêtre du Happy Meal, « le menu de Ronald », et finit par le présen­­ter lors d’une conven­­tion, devant des respon­­sables améri­­cains du marke­­ting. L’idée de Yolanda Fernán­­dez de Cofiño remonte jusqu’au siège de McDo­­nald’s à Chicago, et inspire les respon­­sables de la marque, qui font alors appel à Bob Bern­­stein et à son agence de pub, Bern­­stein-Rein.

 « Ils se sont occu­­pés d’ajou­­ter une boîte, des jouets de première classe, et c’est comme ça qu’est née la Cajita Feliz [le nom du Happy Meal en Amérique latine] », résume la femme d’af­­faires.

En 1977, Bob Bern­­stein colla­­bore ainsi avec des illus­­tra­­teurs pour concoc­­ter le packa­­ging idéal. Une première version du Happy Meal est testée la même année à Kansas City où elle remporte un franc succès. La jolie boîte contient alors un burger, une portion de frites, un soda et des cookies.

Le premier Happy Meal vendu à grande échelle appa­­raît fina­­le­­ment en 1979. Il décline le thème du cirque. En plus de leur menu, les enfants découvrent dans la boîte un pochoir, un porte-monnaie et une gomme. La même année, McDo­­nald’s trouve le parte­­naire d’une vie pour sa nouvelle inven­­tion : le cinéma. Le Happy Meal revêt alors les couleurs du film Star Trek, offrant aux enfants des images et des puzzles à l’ef­­fi­­gie de Spock. Un emblème de la culture pop améri­­caine est né.

« C’est simple, je ne me suis pas rendue compte que j’avais inventé quelque chose de si impor­­tant », déclare aujourd’­­hui Yolanda Fernán­­dez de Cofiño.

En 1987, McDo­­nald’s trouve un nouvel allié et s’as­­so­­cie à Disney pour placer dans ses Happy Meal des figu­­rines Cendrillon, mais le plus gros succès arrive en 1997. Le fast-food place alors les Teenie Beanie, ces peluches à l’ef­­fi­­gie d’ani­­maux irré­­sis­­tibles, dans ses boîtes en carton. McDo­­nald’s en vend 100 millions en un an. Certains maga­­sins, à court de peluches, assistent à des scènes d’émeute, de bagarres et d’in­­ter­­ven­­tions poli­­cières.

Tama­­got­­chi, Furby, Barbie, Hot Wheels, et autres figu­­rines Space Jam : Ronald est ensuite toujours là où les enfants l’at­­tendent, et sait exac­­te­­ment quels jouets sont au cœur de leurs caprices. Au fil du temps, les collec­­tions deviennent cultes, s’im­­posent comme des emblèmes qui se vendent encore aujourd’­­hui à prix d’or sur eBay.

Mais après l’ex­­ci­­ta­­tion des années 1990 vient fina­­le­­ment la prise de conscience, lors de la décen­­nie suivante. L’obé­­sité infan­­tile est au cœur du débat, chaque calo­­rie est comp­­tée, et le gras saturé, le sel et le sucre conte­­nus dans le Happy Meal deviennent le mal incarné. En 2002, dix adoles­­cents déposent plainte contre McDo­­nald’s, esti­­mant que la chaîne et son redou­­table marke­­ting sont respon­­sables de leurs problèmes de santé. Premier géant alimen­­taire accusé d’un tel fait, la firme, empê­­trée dans une mauvaise campagne de presse, doit prendre des mesures.

Le siège du palais

Des mesures forcées, mais elles aussi très bien marke­­tées. En 2004, McDo­­nald’s vante ainsi un choix de menu plus large et plus sain pour son Happy Meal, qui comprend des pommes, des portions de frites plus petites, ou encore une brique de lait à 1 % de matière grasse. De la poudre aux yeux, si l’on en croit les diété­­ti­­ciens :

« McDo­­nald’s met en avant le nombre de calo­­ries idéal de ses menus et ses efforts nutri­­tion­­nels sur le choix des viandes, pois­­sons, et blé, mais le Happy Meal n’est abso­­lu­­ment pas un menu adapté aux besoins nutri­­tion­­nels d’un enfant », estime ainsi Magali Walko­­wicz. « Lorsqu’on se penche sur la qualité des calo­­ries du Happy Meal, c’est plutôt inquié­­tant. Le menu tel qu’il est composé par les enfants est très riche en glucides à fort impact sur la glycé­­mie », souligne-t-elle.

Les critiques ne faiblissent donc pas. Et de plus en plus de respon­­sables dénoncent le marke­­ting agres­­sif de la marque.

 « On est révolté par les marchands de tabac qui font de la publi­­cité auprès des jeunes, mais nous restons les bras croi­­sés lorsque les firmes alimen­­taires font de même. Pour­­tant, nous pour­­rions affir­­mer que les effets néfastes d’une mauvaise alimen­­ta­­tion sur la santé publique sont compa­­rables à ceux du tabac », souli­­gnait en 2013 Kelly Brow­­nell, profes­­seur de psycho­­lo­­gie et santé publique à Yale.

Le youtu­­beur le plus regardé au monde aime aussi le Happy Meal
Crédits : Ryan’s Toys Review/YouTube

Présent dans les écoles améri­­caines, à la télé­­vi­­sion, à travers les dessins animés et les jouets, McDo­­nald’s est omni­­pré­sent dans la vie des enfants, afin de pouvoir se rappe­­ler à leur bon souve­­nir lorsqu’ils seront adultes. Dans l’étude McDo­­nald’s and Chil­­dren’s Health: The Produc­­tion of New Custo­­mers menée en 2007, un scien­­ti­­fique montrait que les enfants de trois à cinq ans issus d’une famille à faibles reve­­nus préfé­­raient ainsi le goût des hambur­­gers, du poulet, des frites, des carottes ou du lait s’ils pensaient que les produits prove­­naient de McDo­­nald’s, que cela soit avéré ou non.

Une tendance qui prouve que les enfants « asso­­cient la marque aux aliments qu’ils aiment, tandis qu’elle crée un poten­­tiel à vie d’obé­­sité et de surcon­­som­­ma­­tion de produits riches en graisses et peu nutri­­tifs », expliquait Corpo­­ra­­tions and Health Watch dans son rapport.

L’or­­ga­­ni­­sa­­tion souli­­gnait égale­­ment que plus de la moitié des enfants de 9 à 10 ans inter­­­ro­­gés pensaient que « Ronald McDo­­nald savait très bien ce qu’il y avait de mieux à manger pour eux ».

« Le déve­­lop­­pe­­ment de la publi­­cité adres­­sée aux enfants a été motivé par des efforts pour augmen­­ter non seule­­ment la consom­­ma­­tion actuelle, mais aussi celle du futur. En misant sur le fait que les souve­­nirs nostal­­giques d’une marque conduisent à toute une vie d’achats, les entre­­prises prévoient désor­­mais des stra­­té­­gies de campagnes “du berceau à la tombe” », explique le jour­­na­­liste d’in­­ves­­ti­­ga­­tion Eric Schlos­­ser dans son livre Fast Food Nation: The Dark Side of the All-Ameri­­can Meal.

Pour certains, la solu­­tion passe notam­­ment par le retrait des jouets des Happy Meal, qui motivent souvent les enfants plus que la nour­­ri­­ture.

« Il existe de nombreuses preuves en science sociale sur les effets des jouets gratuits. Cette nour­­ri­­ture est faite pour promou­­voir une consom­­ma­­tion addic­­tive et compul­­sive chez les enfants et les adultes », estime ainsi le profes­­seur de droit Joel Bakan dans son livre Child­­hood Under Siege.

La solu­­tion est-elle donc de bannir carré­­ment les Happy Meal de la vie des enfants ? Pas néces­­sai­­re­­ment, assure Magali Walko­­wicz.

« Trop frus­­trés, ils pour­­raient adop­­ter un compor­­te­­ment alimen­­taire anar­­chique dès qu’ils seront sans surveillance », explique la diété­­ti­­cienne. « Il faut leur apprendre que le McDo­­nald’s n’est pas là pour nour­­rir leur orga­­nisme mais pour leur faire plai­­sir, qu’il doit être occa­­sion­­nel. S’ils ont une vraie éduca­­tion nutri­­tion­­nelle, ils s’en détour­­ne­­ront d’eux mêmes tôt ou tard, car lorsque l’on a un palais éduqué à la vraie nour­­ri­­ture, au véri­­table goût des aliments, le McDo­­nald’s n’est tout simple­­ment pas possible ! » affirme-t-elle.

Quant à la passion du président améri­­cain pour la marque, peut-être vient-elle fina­­le­­ment d’ailleurs que d’une boîte Happy Meal.

 « Trump et l’in­­dus­­trie de la fast-food sont moti­­vés exac­­te­­ment par la même chose : la cupi­­dité pure », explique Eric Schlos­­ser. « Peut-être que son amour pour la junk food aidera à persua­­der les enfants à ne jamais s’en appro­­cher… » espère-t-il avec ironie.


Couver­­ture : Gate­­way drug.

 

https://www.ulyces.co/

Le Saviez-Vous ► L’étonnante signification des fleurs


Si on veut envoyer un message d’une façon originale, on peut se servir des fleurs. Les fleurs peuvent être un symbole d’amour, vertu, la persévérance …
Nuage

 

L’étonnante signification des fleurs

 

L’ellébore est une fleur à surveiller car elle symbolise le scandale. © getty.

Jeanne Poma

Il y a la fleur de l’amour, de la chasteté, mais aussi de la passion et de la trahison. Saviez-vous que la lavande était la plus aphrodisiaque des fleurs? Avant d’offrir votre prochain bouquet, penchez-vous sur ce petit guide du langage des fleurs.

Les orchidées

Considérées comme un symbole de virilité depuis la Grèce antique, elles séduisent pour leur forme exotique et sensuelle. 

Le mimosa

Bien qu’il soit le symbole du 8 mars, il est associé à la chasteté car sa petite fleur est délicate et se ferme la nuit ou quand on la touche. 

Le lys blanc

Ses pétales blancs évoquent la pureté. La fleur de lys était aussi le symbole de la monarchie française. 

L’iris

Tout dépend de la couleur. Violet, l’iris représente la sagesse, c’est une manière de faire un compliment. Bleu, il devient un symbole de foi et d’espoir. Jaune, c’est la passion. Blanc, il représente la pureté. 

Les marguerites

Elles sont associées à l’innocence de l’enfance. Ce sont aussi les fleurs les plus proches du soleil. 

L’ellébore

Une fleur à surveiller car elle symbolise le scandale. Ceux qui le reçoivent devraient l’interpréter comme une volonté de surmonter une catastrophe qui est sur le point d’arriver de la part de celui qui l’offre. 

La rose

Un symbole d’amour passionné quand elle est rouge. Blanche, elle représente la vertu et la chasteté. Jaune, elle annonce une bonne nouvelle, bien qu’à l’époque victorienne, elle représentait l’infidélité. 

La lavande

Elle réduit le stress et augmente le flux sanguin. Elle est donc considérée comme la plus puissante des fleurs aphrodisiaques. 

La tulipe

Une fleur aux significations multiples: on appelle « l’âge des tulipes » les périodes les plus prospères de l’Empire ottoman. Elles avaient alors une connotation positive. Pour les Anglais, c’est un symbole de passion. Pour les Hollandais, elle symbolise la brièveté de la vie. 

La jacinthe

Le bleu est synonyme de persévérance, de joie et d’audace. Violette, elle représente la douleur. Blanche, la beauté et jaune, la jalousie.

http://www.7sur7.be/

Plus d’un enfant sur deux menacé par la guerre, la pauvreté ou les discriminations


Les enfants vivent encore et toujours des inégalités à travers le monde et ce n’est pas juste dans les pays en voie de développement. Il est cruel de penser que ces enfants vivent des guerres qui ne comprennent pas grand chose, la pauvreté, la discrimination, la famine. Ils n’ont pas accès aussi facilement que d’autres à la santé.
Nuage

 

Plus d’un enfant sur deux menacé par la guerre, la pauvreté ou les discriminations

 

Des jeunes enfants yéménites dans un camp de... (PHOTO Mohammed HUWAIS, ARCHIVES AFP)

Des jeunes enfants yéménites dans un camp de fortune près de la capitale Sanaa.

PHOTO MOHAMMED HUWAIS, ARCHIVES AFP

 

Agence France-Presse
LONDRES

Plus de 1,2 milliard d’enfants dans le monde, soit plus d’un sur deux, sont menacés par la guerre, la grande pauvreté ou les discriminations de genre, déplore l’ONG britannique Save the Children dans un rapport publié mercredi.

Dans ce document intitulé The Many Faces of Exclusion (Les multiples visages de l’exclusion), l’organisation établit un classement de 175 pays, en fonction des menaces qui pèsent sur l’enfance en termes d’éducation, de santé, de nutrition et de violence.

Singapour et la Slovénie sont les mieux classés, devant les pays nordiques (Norvège, Suède, Finlande). À l’autre extrémité se trouvent dix pays d’Afrique centrale et occidentale, dont le Niger, à la 175position.

L’ONG souligne que «malgré leur puissance économique, militaire et technologique», les États-Unis (36e), la Russie, (37e), et la Chine (40e) arrivent derrière tous les pays d’Europe occidentale dans ce classement.

«Le fait que des pays avec des niveaux de revenus similaires présentent des résultats si différents montrent que l’engagement politique et l’investissement font une différence cruciale», juge Helle Thorning-Schmidt, la directrice générale de Save The Children.

Au total, plus d’un milliard d’enfants vivent dans des pays confrontés à la grande pauvreté, et 240 millions dans des pays en guerre.

 Save the Children souligne aussi que 575 millions de filles vivent dans des sociétés «où les préjugés sexistes sont un problème grave».

L’ONG a observé que ces trois menaces se cumulaient dans vingt pays, dont l’Afghanistan, la Somalie, le Yémen ou le Soudan du Sud.

Les zones de conflits concentrent les difficultés : l’incidence du travail des enfants et des mariages forcés y est plus importante qu’ailleurs, et l’éducation universelle en primaire quasiment absente.

L’ONG appelle les gouvernements du monde entier à une «action urgente». «Sans cela, les promesses faites par tous les pays à l’ONU en 2015 de permettre à chaque enfant de vivre, d’apprendre et d’être protégé ne seront pas tenues», s’inquiète-t-elle.

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L’adolescence s’étend désormais de 10 ans jusqu’à 24 ans


On croit devoir prolongé l’adolescence de 10 à 24 ans pour plusieurs raisons, la puberté apparaît plus jeune, le cerveau n’a pas fini de se développer avant l’âge de 20 ans, voir même 30 ans, les études durent plus longtemps, et les responsabilités se prennent plus tard …
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L’adolescence s’étend désormais de 10 ans jusqu’à 24 ans

 

La période de l’adolescence semble s’allonger.

La période de transition entre l’enfance et l’âge adulte semble de plus en plus longue pour beaucoup de monde : il est temps de la redéfinir.

Bénédicte Salthun-Lassalle

 

Ma fille a eu ses règles à l’âge de 10 ans ; Louis se comporte déjà comme un adolescent depuis qu’il est entré en 6e ; mon fils fait encore ses études à 25 ans et vit toujours à la maison… Voilà, pour les jeunes d’aujourd’hui, des comportements assez classiques qui reflètent une évolution de nos sociétés depuis un siècle. De sorte que Susan Sawyer, de l’hôpital pour enfants à Melbourne en Australie, et ses collègues, après analyse de la littérature scientifique, suggèrent qu’il est temps de redéfinir la durée de l’adolescence, la phase de transition entre l’enfance et l’âge adulte : elle s’étendrait désormais entre 10 et 24 ans.

De 14 à 19 ans en moyenne : c’est la période officielle de l’adolescence (avant que vous lisiez cet article). Mais elle est trop restrictive aujourd’hui. Plusieurs facteurs expliquent sa prolongation. D’abord, la puberté arrive bien plus tôt dans presque toutes les populations, à l’âge de 10 ans environ et non plus à partir de 14 ans. En moyenne, les filles britanniques ont ainsi leurs premières règles dès 12 ans. En cause : une alimentation plus importante dans les pays développés et un meilleur niveau de vie qui accélèrent le développement biologique. Ensuite, d’autres paramètres physiologiques ont évolué. Les dents de sagesse apparaissent souvent après l’âge de 25 ans et le cerveau n’a pas fini sa maturation avant l’âge de 20 ans, voire 30 ans selon certains neuroscientifiques. D’où un développement cognitif prolongé.

Enfin, des facteurs sociaux sont en jeu. On entre dans l’âge adulte, avec son lot de responsabilités, plus tard, car on réalise souvent de plus longues études supérieures. On vit en couple ou on se marie donc souvent après 30 ans, de sorte que l’arrivée du premier enfant est aussi repoussée. Les jeunes restent ainsi plus longtemps sous le même toit que leurs parents.

En tenant compte de tous ces changements, Susan Sawyer et ses collègues estiment que l’on peut biologiquement et socialement considérer que l’adolescence dure de 10 à 24 ans. Est-ce une bonne nouvelle ? Chacun se fera son opinion. Mais il faudrait peut-être adapter certaines lois, politiques sociales et services publics pour tenir compte du fait qu’à 20 ans, on n’est pas encore adulte…

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Blâme


C’est facile d’accuser ce qui a fait notre enfance, et jeter la faute sur les parents de tous les maux. Alors que nous sommes adultes, nous devons prendre conscience que c’est personne d’autres que nous qui façonne notre vie. Bien, souvent on s’aperçoit que nos parents ont fait selon leur temps, avec les moyens qu’ils avaient. D’ailleurs, en vieillissant, on fait quelques fois, les mêmes erreurs
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Blâme

 

On peut blâmer son enfance, accuser indéfiniment ses parents de tous les maux qui nous accablent les rendre coupables des épreuves de la vie, de nos faiblesses, de nos lâchetés, mais finalement on est responsable de sa propre existence. On devient qui l’on a décidé d’être

Inconnu

D’où viennent les troubles du comportement?


Les troubles du comportement chez l’adulte résultent par le stress vécu par l’enfance. Exposé un climat difficile dans la famille, l’alcoolisme des parents, violences domestiques, pauvreté, et même l’intimidation subit à l’école. En grandissant le cerveau semble ne plus prévoir les conséquences de ses actes
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D’où viennent les troubles du comportement?

 

Des conditions de vie stressantes pendant l’enfance, dans un climat familial tendu et précaire, altéreraient les parties du cerveau qui nous servent à réguler nos impulsions.

Agressivité, comportement impulsif, difficulté à prendre de bonnes décisions, consommation de drogues : les troubles du comportement à l’âge adulte sont souvent la conséquence d’une enfance difficile, marquée par un stress chronique au sein de l’environnement familial. Récemment, une étude d’imagerie cérébrale a montré que cette enfance difficile perturbe le système de récompense, un ensemble de structures cérébrales  permettant de voir venir les conséquences positives ou négatives de nos actes.

Un cerveau incapable de prévoir les conséquences de ses actes

Dans cette étude, des chercheurs de l’université du Wisconsin à Madison ont  mesuré le niveau de stress dans la vie d’enfants de dix ans en moyenne. Certains enfants avaient été exposés à un stress chronique à cause d’un climat délétère dans leur famille, de problèmes d’alcoolisme des parents, de violences domestiques, voire d’une situation de précarité ou de harcèlement à l’école. Les chercheurs ont ensuite attendu dix ans, puis ont réalisé des IRM de ces mêmes enfants, lorsqu’ils étaient devenus de jeunes adultes. C’est à ce moment-là qu’ils ont constaté des altérations étonnantes du système de récompense de leur cerveau.

C’est en étudiant la réaction de ces jeunes à des gains ou des pertes d’argent qui leur étaient annoncées via un écran d’ordinateur, que les neuroscientifiques ont découvert le pot aux roses. Avant chaque gain ou perte financière, on leur présentait en effet des images qui, de répétition en répétition, jouaient le rôle d’indices permettant  de prédire si un gain ou une perte allait intervenir. On sait que dans de pareilles conditions, des zones bien précises du cerveau s’allument dès la présentation des indices visuels annonçant le résultat final. Ce circuit d’aires cérébrales est important pour anticiper les conséquences futures d’une situation présente, pour évaluer les gratifications ou les difficultés à venir. Il intervient notamment dans l’ajustement de nos comportements : lorsque nous nous mettons en colère contre quelqu’un et l’agressons verbalement, puis que constatons que nos relations sont dégradées et que cela entraîne toutes sortes de désavantages, nous apprenons à nous maîtriser. Or, ce circuit d’anticipation était perturbé chez les jeunes ayant connu un stress important pendant l’enfance. Certaines parties du circuit s’activaient moins lorsque les jeunes étaient exposés à des indices annonciateurs d’une perte financière future : ils avaient du mal à anticiper les problèmes. Ce qui ne les empêchait pas, lorsque les pertes arrivaient effectivement, de les vivre très mal.

Le stress, un poison pour les neurones

D’autres parties du circuit d’anticipation restaient amorphes face à des signaux indiquant un gain potentiel : cette fois, c’est la capacité à sélectionner des comportements profitables qui serait altérée. Dans l’ensemble, la perturbation de ces réseaux neuronaux met à mal la capacité de prise de décision. Ayant des difficultés à ajuster leur comportement en fonction des retours futurs, les sujets de ces expériences se montraient logiquement plus impulsifs : dans des tests de prise de décision, ils ne prenaient pas le temps de réfléchir et donnaient leurs réponses de manière précipitée.

Comment le stress perturbe-t-il la mise en place de ces circuits de la prise de décision ? Pour l’instant, on sait qu’il provoque la libération de certaines hormones dont le cortisol, qui peut avoir une action toxique sur les neurones, en réduisant le nombre de leurs connexions ou de leurs ramifications. Le cerveau des enfants est fragile et sa croissance se poursuit pendant de longues années. Plutôt que de leur mettre la pression pour qu’ils réussissent, il vaut mieux les sécuriser car leur capacité de prise de décision en tant qu’adultes en dépendra.

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Une porte d’entrée du stress dans le cerveau découverte


Il y aurait une porte d’entrée entre le système sanguin et le cerveau pour le stress et un risque de dépression. Les causes sont le surmenage au travail, mais aussi chez les enfants ayant vécu la pauvreté, la séparation des parents, la violence. Ces facteurs augmentent le risque de dépression à l’âge adulte
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Une porte d’entrée du stress dans le cerveau découverte

 

Le type de stress qui mène à la... (Photo Martin Chamberland, archives La Presse)

 

Le type de stress qui mène à la dépression peut être le surmenage au travail. Le stress durant l’enfance (pauvreté, séparation des parents, violence) augmente aussi le risque de dépression à l’âge adulte.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

 

MATHIEU PERREAULT
La Presse

Le stress mène à la dépression, particulièrement si les événements difficiles surviennent durant l’enfance. Une étude à laquelle ont participé trois chercheurs québécois vient de trouver une « porte » entre le système sanguin et le cerveau qui joue un rôle crucial dans l’équation stress-dépression. Leurs travaux pourraient mener à des médicaments et à un meilleur test diagnostique pour la dépression.

« Il y a de plus en plus d’intérêt sur le lien entre le système immunitaire, qui est stimulé par le stress social, et le cerveau », explique Caroline Ménard, auteure principale de l’étude publiée hier dans la revue Nature Neuroscience et neurobiologiste à l’École de médecine Mount Sinai à New York – et qui commencera en février à travailler à l’Université Laval. « On essaie de comprendre comment les molécules du système immunitaire qui circulent dans le sang entrent dans le cerveau. Nous avons trouvé une porte dans la barrière hématoencéphalique qui sépare sang et cerveau. »

Le type de stress qui mène à la dépression peut être le surmenage au travail. Le stress durant l’enfance (pauvreté, séparation des parents, violence) augmente aussi le risque de dépression à l’âge adulte.

Quand cette « porte » entre le système sanguin et le cerveau était ouverte, une région du cerveau très importante dans la dépression et la régulation de l’humeur était envahie par des molécules du système immunitaire qui sont générées par le stress. Les neurones de cette région, appelée nucleus accumbens septi, étaient affectés par ces molécules du système immunitaire. Les chercheurs en ont fait la preuve chez la souris et aussi grâce à deux banques de cerveaux, au Texas et à l’Institut Douglas de l’Université McGill à Montréal.

« Avec cette découverte, on pourrait utiliser l’imagerie par résonance magnétique (IRM) pour voir les gens qui ont une porte ouverte. On pourrait avoir un diagnostic plus précis de la dépression. », explique Caroline Ménard.

Une étape préliminaire, pour restreindre le nombre de personnes devant subir un test de dépistage par l’IRM, serait de mesurer dans le sang la présence de molécules provenant du cerveau, qui circulent elles aussi par la « porte » ouverte par le stress.

L’autre avenue de recherche que veut suivre Mme Ménard quand elle s’installera à l’Université Laval est d’étudier les personnes qui résistent mieux au stress que d’autres.

« Il y a des souris résilientes, chez qui la porte dans la barrière hématoencéphalique ne s’ouvre pas en présence de stress, dit Mme Ménard. Il se peut qu’on identifie des gènes ou des molécules qui entrent en jeu. Ça pourrait donner des cibles pour refermer les portes et traiter la dépression. »

En chiffres

 

1,9 FOIS

augmentation du risque de dépression chez les enfants dont les parents se séparent avant qu’ils aient l’âge de 7 ans

3,5 FOIS

augmentation du risque de dépression chez les enfants dont les parents se séparent et dont la mère se remet en couple avant qu’ils aient l’âge de 7 ans

3,4 FOIS

augmentation du risque de dépression chez les enfants nés d’une mère de famille monoparentale

Source : American Journal of Psychiatry

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Ne forcez pas vos petites filles à faire des câlins ou bisous à leurs proches


On parle beaucoup ces temps-ci de ne pas forcer de donner des bisous ou des câlins. En fait, cela fait partie de l’éducation au consentement et doivent être respecté. Donner bisous pour avoir une récompense, est une méthode malheureuse qu’on apprend ..
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Ne forcez pas vos petites filles à faire des câlins ou bisous à leurs proches

 

https://www.flickr.com/photos/dahstra/2994029408/in/photolist-5yzbCG-8ATvTd-5bygee-Due2z-bDRjWe-Cxn3Ds-eVkfXv-8ATvK7-NPnWgg-8AQrrM-8AQpxi-8ATtEQ-dUUEyD-4h9AD4-8ATxWu-f5h1VT-2JQreR-chg59W-2JQqUP-Wma2wY-8EGA5n-p6Kbtp-d9MD1s-4zde3-8AQrVc-96PF9R-pJ4oT-6P2QJL-bmPFvv-bWvjXU-e2GxL1-e2GxLu-bmPD9F-2WecN3-7hLbci-e2GxHU-a93ns7-e2AUhZ-92sdMw-9UjGpd-7iqdm3-e2GxQY-bmPCdr-bmQjjP-f5hrMF-bmPEV2-TVpYt5-2osrTk-e2AUjR-WrLa6F

Father | DAHstra via Flickr CC License by

Repéré par Léa Marie

Repéré sur New York Times

La notion de consentement s’apprend dès le plus jeune âge.

«Fais un bisou à Papa, il t’a acheté un beau cadeau!», «Dis au revoir à Mamie, fais-lui un gros câlin».

Rares sont les parents qui n’ont jamais insisté pour que leur petite fille ou leur petit garçon se montre affectueux avec un proche.

Alors que les fêtes de Noël –et leurs fameuses réunions de famille– approchent à grands pas, il est temps de prendre une bonne résolution: arrêtez de forcer vos bout de choux à embrasser ou câliner leur papa, tata, papi, ou qui que ce soit d’autre.

«Elle ne doit de câlin à personne»

«Dire à votre enfant qu’elle doit un câlin à quelqu’un juste parce qu’elle n’a pas vu cette personne depuis longtemps ou parce que cette personne lui a offert un cadeau peut lui faire intégrer l’idée qu’elle devra de l’affection physique, plus tard dans sa vie, à quiconque l’invitera à dîner ou fera quelque chose de supposément gentil.»

Avec ces mots, l’association Girl Scouts USA a déchaîné les passions outre-Atlantique. L’article en question, intitulé «Reminder: She Doesn’t Owe Anyone a Hug. Not Even at the Holidays» («Rappel: Elle ne doit de câlin à personne. Pas même pendant les fêtes») et qui s’intéresse au cas des petites filles, a été partagé près de 7.500 fois sur Facebook depuis sa publication le 3 novembre dernier, et a engendré des centaines de commentaires tantôt outrés, tantôt approbateurs.

«J’étais soulagée que mes parents ne me forcent pas à m’engager dans un geste affectueux non-désiré. Je me souviens que ma mère me défendait face à ceux qui institaient pour un câlin/bisou: “Elle préfère serrer la main ou faire coucou. Ce n’est pas un problème, elle a le droit de choisir”», confie une internaute.

«Je suis choquée de voir tous ces commentaires exprimant leur désaccord avec l’article. Si un adulte s’indigne sérieusement du fait qu’un ENFANT ne soit pas à l’aise avec l’idée de faire un câlin, c’est eux qui doivent mûrir. Bien sûr, nous souhaiterions tous que notre enfant soit aimant et doux. Mais pas qu’il fasse quelque chose qui le dérange juste parce qu’un adulte le lui demande», assure une autre. 

Un enjeu dès l’enfance

À l’ère de #BalanceTonPorc et de #MeToo –où les dénonciations d’agressions sexuelles sont chaque jour plus nombreuses–, il est nécessaire de préciser les contours de la notion de consentement, qui reste assez floue dans l’imaginaire collectif.

Cette dernière est considérée, à tort, comme une problématique d’adultes. Ou du moins de personnes en âge de mener une vie sexuelle. En réalité, l’idée du consentement germe dans les têtes des petites filles de manière inconsciente dès leur plus jeune âge.

L’enfance est une période cruciale de développement intellectuel: les schémas qui y sont intégrés auront un impact indéniable sur les comportements de l’adulte en construction. Il convient ainsi de veiller à ce que votre fille ne se forge pas une idée erronée du consentement et de l’affection physique en général.

La psychologue américaine Andrea Bastiani Archibald explique:

«La façon dont on apprend –ou non– aux petites filles à instaurer des barrières physiques et à voir leur volonté respectée –ou non– restera gravée en elle toute sa vie et peut influencer la façon dont elle percevra son corps à l’âge adulte. Lui apprendre la notion de consentement tôt l’aidera à connaître ses droits, savoir quand certaines limites sont franchies, et quand tirer la sonnette d’alarme.» 

Très fréquemment, des enfants en bas-âge se voient prier de «faire un bisou» en l’échange d’une récompense: 

«Tu veux un chocolat? Fais bisou à Papa.» 

Quel message envoie-t-on, indirectement, lorsque l’on explique à une petite fille qu’elle doit avoir recours à une démonstration d’affection physique pour obtenir une gratification? Inversement, que lui apprend-on lorsqu’on lui explique qu’elle se doit de remercier physiquement quelqu’un qui lui a fait un cadeau ou rendu un service? 

Bien sûr, l’idée n’est pas de diaboliser les parents qui demandent à leurs enfants de faire des bisous à leur grand-mère. Ou à eux-mêmes, chose que font probablement toutes les parents. Bien souvent, la requête se veut pédagogique et entend apprendre aux petits à exprimer leur gratitude ou à se montrer tendres. Mais toutes les femmes ont le souvenir désagréable d’avoir été contraintes d’embrasser un vieil oncle ou une vielle tante à contre-cœur, sans oser braver cette injonction. Elles l’ont alors fait, par obéissance ou par peur de peiner la personne à qui elles refuseraient ce geste.

Spontanéité et affection verbale

Les enfants sont, dans l’ensemble, bien plus démonstratifs que leurs aînés. Il est donc fort probable qu’ils initient eux-mêmes spontanément les démonstrations d’affection et aient recours à de la communication physique. Si ce n’est pas le cas, c’est qu’ils ne le veulent pas. Que cela relève de leur timidité, du fait qu’ils n’aiment pas le proche concerné ou qu’ils ne soient pas fans des câlins, l’idée est la même: il ne vaut mieux pas insister s’ils se montrent réticents.

Par ailleurs, l’affection passe aussi par la communication verbale, qui permet elle aussi de consolider les liens familiaux.

«C’est […] le fait que le bisou forcé est totalement entré dans nos habitudes familiales qui représente un problème», résume parfaitement Nadia Daam dans un article intitulé «Les enfants ne sont pas des distributeurs de bisous»:

«L’idée selon laquelle le bisou [ou le câlin] est la seule marque d’affection valable et que l’enfant doit donc s’y plier est tellement entré dans les mœurs que personne, ou presque, n’avait jusqu’ici songé à remettre cette pratique en question.»

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