Généralement, quand une personne se fait tatouer chez un professionnel, c’est éviter les contaminations avec le matériels employés, que les aiguilles sont stérilisées. Sauf que personne s’informe des produits chimiques dans l’encre, et même s’il faut d’autres études pour voir ou peut aller la toxicité de ses encres dans la peau, à mon avis, on devrait y penser plusieurs fois avec de se faire tatouer
Nuage
Tatouage : des nanoparticules atteignent les ganglions lymphatiques

Depuis les 30 dernières années, le nombre de salons de tatouage a explosé dans les grandes villes canadiennes, dont Montréal. Photo : iStock
Certains produits qui composent l’encre des tatouages se déplacent à l’intérieur du corps sous forme de nanoparticules et atteignent même les ganglions lymphatiques, montre pour la première fois une étude allemande.
Un texte d’Alain Labelle
Ainsi, des impuretés toxiques et des pigments organiques et inorganiques présents dans l’encre voyagent dans le corps à la suite d’un tatouage.
Les auteurs de ces travaux, qui ont utilisé l’Installation européenne de rayonnement synchrotron (ESRF) pour en arriver à cette constatation, ont également réussi à caractériser des pigments ex vivo dans les tissus tatoués.
La composition chimique en question
Lorsqu’une personne décide de se faire tatouer, elle est particulièrement soucieuse des conditions d’hygiènes du salon de tatouage qu’elle choisit. Par exemple, elle porte une grande attention à la stérilisation des aiguilles utilisées.
Ces personnes ne s’intéressent pas à la composition chimique des couleurs, mais nos travaux montrent qu’elles devraient s’y intéresser. Hiram Castillo, ESRF
Selon les chercheurs, on sait peu de choses sur les impuretés potentielles retrouvées dans les mélanges de couleurs utilisés lors des tatouages.
La plupart des encres contiennent des pigments organiques, mais également des préservatifs et des contaminants comme du nickel, du chrome, du manganèse ou du cobalt.
Outre le noir de carbone, le deuxième ingrédient à être couramment utilisé dans les encres de tatouage est le dioxyde de titane (TiO2), un pigment blanc utilisé habituellement pour créer certaines nuances lorsqu’il est mélangé avec des colorants.
Un long processus de cicatrisation, une élévation de la peau et des démangeaisons sont souvent associés aux tatouages blancs et, par conséquent, à l’utilisation de TiO2.
Le TiO2 est également couramment utilisé dans les additifs alimentaires, les écrans solaires et les peintures.
Grâce au ESRF, les chercheurs ont réussi à obtenir une image très claire de l’emplacement du dioxyde de titane une fois qu’il est dans le tissu.
Jusqu’à aujourd’hui, les dangers qui résultent potentiellement des tatouages ont été étudiés par l’analyse chimique des encres et de leurs produits de dégradation in vitro.
De micro à nano
Les chercheurs savaient déjà que les pigments des tatouages voyageaient jusqu’aux ganglions lymphatiques, puisque ces derniers sont teintés des couleurs utilisées lors des tatouages.
Ce qu’ils apprennent avec ces travaux, c’est que les pigments s’y rendent sous forme nano, ce qui implique qu’ils peuvent ne pas présenter les mêmes comportements que les particules à l’échelle micro.
Et le problème, c’est que nous ne savons pas comment les nanoparticules réagissent. Bernhard Hesse, Institut fédéral allemand d’évaluation des risques
De plus, des mesures de fluorescence par rayons X ont permis aux chercheurs de localiser le dioxyde de titane à l’échelle micro et nano dans la peau et dans l’environnement lymphatique. Ils ont ainsi détecté une large gamme de particules allant jusqu’à plusieurs micromètres dans la peau humaine, mais seules des nanoparticules ont été transportées vers les ganglions lymphatiques.
Cette réalité peut conduire à l’élargissement chronique des ganglions lymphatiques et à une exposition permanente.
Les scientifiques ont également utilisé une technique particulière (spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier) pour évaluer les changements biomoléculaires dans les tissus à proximité des particules de tatouage.
Dans leur conclusion, ils constatent la migration et le dépôt à long terme d’éléments toxiques et de pigments de tatouage ainsi que des altérations de biomolécules qui peuvent parfois être liées à des problèmes cutanés.
La prochaine étape est d’étudier un plus large échantillon de personnes qui ont des réactions néfastes au tatouage afin de trouver un lien entre les propriétés chimiques et structurelles des pigments utilisés pour créer des tatouages.
Le détail de ces travaux est publié dans les Scientific Reports.
Le saviez-vous?
Au Québec, une enquête menée dans une école secondaire de l’Outaouais a montré que 8 % des élèves arboraient un tatouage permanent. (Centre d’expertise et de référence en santé publique)
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