Il y a beaucoup de personnes qui usent à excès les écouteurs à tous les jours. Les conséquences peuvent être graves. Juste le fait que le son va directement dans le canal auditif peut endommager l’oreille d’où l’importance de ne pas dépasser 90 décibels et pas plus de 20 heures par semaine. Sans compter que pour les automobilistes, piétons, cyclistes ou tout autre moyen de transport, c’est une question de sécurité, car comme les signaux visuels les sons peuvent prévenir d’un danger. En plus, il y a un réel danger d’isolement social.
Nuage
Ce qu’on risque à porter des écouteurs toute la journée
Selon les spécialistes, les AirPods représentent jusqu’à 85 % du marché des écouteurs sans fil. | Vladimir Proskurovski via Unsplash
Repéré par Audrey Renault
Dans la rue, au bureau ou même au lit, de nombreuses personnes ne quittent plus leurs écouteurs, sans se soucier des possibles conséquences sur leur santé.
Repéré sur The Atlantic
D’après les spécialistes de l’industrie, des dizaines de millions de paires d’AirPods ont déjà été vendues à travers le monde. Cela représente jusqu’à 85% du marché des écouteurs sans fil. Imaginés par Apple en 2016, les Airpods sont symptomatiques d’un phénomène grandissant: certaines personnes passent leur vie avec des écouteurs ou un casque sur les oreilles, que ce soit pour écouter la radio, s’endormir, téléphoner au bureau ou écouter de la musique dans les transports.
Pour beaucoup d’employé·es de bureau, les écouteurs servent à se créer une bulle d’intimité, un luxe compliqué à atteindre depuis l’avènement des open space où les surfaces dures et les hauts plafonds favorisent le transport des sons. Jerrick Haddad, 35 ans, assure ne pas pouvoir aller travailler sans ses écouteurs sans fil.
«Nous sommes passés des bureaux individuels à un open space il y a deux ans et les écouteurs sans fil sont la raison pour laquelle je n’ai pas démissionné de mon travail, dit-il. Un jour, je les ai oubliés, alors je me suis levé et j’ai marché directement à l’Apple Store pour en acheter une nouvelle paire.»
Autre utilité des écouteurs: étouffer un vacarme qui empêche de dormir. Dans son article pour The Atlantic, la journaliste Olga Khazan mentionne ainsi son incapacité à trouver le sommeil s’ils ne sont pas vissés dans ses oreilles. Certaines compagnies, comme Bose, développent même des écouteurs spéciaux pour dormir.
Mais s’ils peuvent être bien utiles, les écouteurs peuvent aussi vous causer quelques soucis. Conduisant le son directement dans le canal auditif, ils peuvent endommager l’oreille en raison d’un volume trop élevé ou d’une exposition trop longue. Les spécialistes conseillent de ne pas dépasser un volume de 90 décibels. Il est également recommandé de ne pas écouter plus de vingt heures de musique ou de radio par semaine.
Dangereux sur la route
Autre risque: se couper de son environnement et ainsi ne plus percevoir les dangers alentours. C’est particulièrement valable pour les cyclistes, les fans de trottinettes électriques ou d’hoverboard, ainsi que les automobilistes. Sur la route, les indications sonores sont aussi précieuses que les signaux visuels et si, pour des mesures de sécurité routière, il est désormais interdit de conduire ou de pédaler avec des écouteurs ou un casque sur les oreilles, la réglementation est loin d’être respectée.
Les piétons, surtout en zone urbaine, sont également concernés par ces mises en garde puisque le nombre d’accidents impliquant des personnes à pied portant des écouteurs a triplé en six ans.
Dernier danger, le risque de se couper du monde et de s’isoler socialement.
«Pour ceux qui vivaient avant les écouteurs, il pourrait sembler que je veuille exister dans le monde sans en faire partie. Dans une certaine mesure, c’est vrai, confie Olga Khazan qui ne quitte plus ses écouteurs sans fil. Les jeunes urbains comme moi vivent dans un monde qui ne permet pas beaucoup d’intimité. Nous avons été entassés dans des bureaux, des wagons de métro et des appartements minuscules et bondés. Les bruits des autres sont partout, constamment. Notre tête est le seul espace personnel que nous ayons.»