Une bonne lumière est indispensable pour que notre cerveau puisse mieux apprendre et à mémorisé.
Nuage
Et si le manque de lumière ralentissait notre cerveau?
Busy post 6pm | Juhan Sonin via Flickr CC License by
Repéré par Thomas Messias—
Repéré sur ScienceDaily
Une étude de l’université du Michigan vient de montrer que vivre ou travailler sous des lumières insuffisamment puissantes pouvait contribuer à diminuer certaines facultés de notre cerveau.
On connaissait les effets de la lumière sur notre moral, qu’elle soit naturelle ou artificielle. Il est désormais établi que la puissance de nos éclairages aurait des conséquences directes sur notre cerveau, comme viennent de le montrer des neuroscientifiques de l’université du Michigan. Passer trop de temps dans des pièces sous-éclairées modifierait en effet la structure de notre cerveau et altèrerait durablement notre aptitude à apprendre et à mémoriser.
Relayée par ScienceDaily, l’étude a porté sur une population de rats musqués, animaux diurnes qui vivent le jour et dorment la nuit (contrairement à des animaux comme les chats, qui dorment un peu tout le temps). L’équipe de recherche a découvert que les animaux soumis à des lumières plus faibles voyaient la capacité de leur hippocampe (région du cerveau qui joue un rôle capital dans la mémorisation et la navigation spatiale) diminuer de 30%. En termes de mémoire et de spatialisation, les rats sous-exposés se montraient bien moins performants qu’auparavant, y compris sur des tâches auxquels ils avaient été entraînés au préalable.
Des dégâts réversibles
À l’inverse, les cobayes exposés à des lumières suffiamment intenses avaient tendance à faire des progrès par rapport à leur niveau habituel. Les scientifiques ont également constaté qu’en donnant une cure de lumière forte aux rats qui furent d’abord sous-exposés, on leur permettait de retrouver pleinement l’usage de leur cerveau. Les dommages d’un éclairage insuffisant seraient donc réversibles.
Selon Antonio Nunez, qui a co-dirigé l’étude, c’est cette sous-exposition qui expliquerait par exemple que nous puissions peiner à retrouver notre voiture dans un parking bondé après avoir passé plusieurs heures dans un centre commercial ou un cinéma.
Le manque de lumière ralentirait la production d’orexine, une peptide fabriquée par l’hypothalamus, reconnue pour son impact important sur certaines fonctionnalités du cerveau. C’est sur ce point que l’équipe de l’université du Michigan compte travailler, afin de déterminer si l’injection d’orexine peut remplacer l’exposition lumineuse. Si c’était le cas, cela pourrait par exemple permettre aux personnes malvoyantes ou aveugles de mieux développer leurs facultés de mémorisation ou de déplacement dans l’espace.