L’eau des WC révèle le niveau de vie


    Montre moi tes eaux usées, je te dirais qui tu es ! C’est à peu près ce que viennent de démontrer des chercheurs en Norvège. Grâce à des biomarqueurs des eaux usées,  ils peuvent déduire le statut social, la qualité de l’alimentation, le degré d’éducation, le type de travail etc …

    Nuage


    L‘eau des WC révèle le niveau de vie

    Céline Deluzarche

    Journaliste

    C’est fou ce que l’on apprend en fouillant dans les égouts : les eaux usées issues des toilettes sont de véritables mouchards de votre mode de vie. Les chercheurs peuvent même en déduire votre niveau de revenu, mais aussi si vous êtes divorcé, manager ou peu diplômé.

    Nous sommes déjà traqués par le fisc, par Google, par notre GPS, notre téléphone et notre carte bancaire. Mais un mouchard insoupçonné se cache dans notre salle de bain : les WC. L’eau usée, qui contient des biomarqueurs de tout ce que nous mangeons ou avalons, apporte en effet une mine d’informations quand ces données sont croisées avec le niveau de vie.

    Pour une étude publiée dans la revue PNAS, des chercheurs de l’université du Queensland et de l’Institut de recherche norvégien de l’eau ont prélevé quotidiennement durant une semaine des échantillons d’eau usée provenant de 22 stations d’épuration australiennes représentant 21 % de la population, puis ils ont croisé les données avec celles d’un recensement concomitant. Les chercheurs ont ainsi pu comparer la composition de l’eau avec les données socio-économiques issues du recensement, comme l’âge, le niveau d’éducation et de revenu, le taux d’emploi ou la qualité du logement. Quelque 43 biomarqueurs ont ainsi été passés au crible et les chercheurs ont découvert des corrélations parfois étonnantes, mais aussi des constatations assez logiques.

    Alimentation

    Davantage de biomarqueurs de vitamine B se trouvent dans les urines des personnes aisées, ce qui atteste d’une alimentation plus diversifiée, notent les chercheurs. Les auteurs ont également constaté une forte corrélation entre la consommation de fibres et le niveau d’éducation, notamment chez les cadres, ce qui indique que ces derniers mangent davantage de fruits et légumes que les populations défavorisées. L’étude s’est aussi penchée sur les biomarqueurs signalant la consommation d’édulcorants comme le sucralose, l’acésulfame ou la saccharine, qui semblent unanimement appréciés quel que soit le niveau de vie.

        Corrélation entre 43 biomarqueurs, le niveau de vie (indice IRSAD) et l’âge. En rouge : biomarqueurs alimentaires. En bleu : drogues et médicaments à usage récréatif. En noir : médicaments à usage médical. © Phil M. Choi et al, PNAS, 2019

        Corrélation entre 43 biomarqueurs, le niveau de vie (indice IRSAD) et l’âge. En rouge : biomarqueurs alimentaires. En bleu : drogues et médicaments à usage récréatif. En noir : médicaments à usage médical. © Phil M. Choi et al, PNAS, 2019

          Médicaments

          La consommation d’opioïdes est à peu près équitablement répartie selon le niveau de vie et l’âge. Avec deux exceptions : la morphine, dont la consommation augmente significativement quand on vieillit (révélant une plus forte fréquence de maladies chroniques), et le tramadol, très courant chez les ouvriers (sans doute plus exposés aux douleurs au travail). L’analyse des biomarqueurs d’antidépresseurs est elle aussi très révélatrice. De manière générale, ces derniers sont davantage présents chez les populations défavorisées, mais chaque antidépresseur semble avoir sa cible privilégiée : le citalopram pour les personnes seules et divorcées, la venlafaxine chez les ouvriers, et l’amitriptyline chez les personnes ayant suivi des études supérieures. Autre curiosité : la forte consommation de cetirizine chez les cadres, un anti-allergique utilisé contre les rhinites allergiques et l’urticaire. Peut-être dus à la présence d’un chat ou aux arbustes du jardin ?

          Alcool et café

          Alors que les biomarqueurs du tabac sont répartis de façon équitable dans la population, ceux de l’alcool sont fortement corrélés à trois indicateurs : les personnes ayant un haut niveau de revenu, celles occupant un poste de manager et celles habitant un logement à loyer élevé.

          Autrement dit, les personnes aisées boivent plus, « la consommation d’alcool étant un marqueur de statut social », affirment les auteurs. De même, « la consommation de café semble fortement associée à un niveau d’éducation élevé et à une bonne aisance financière ».

          Une conclusion en contradiction avec le stéréotype qui veut que les personnes défavorisées se saoulent davantage.

          CE QU’IL FAUT RETENIR

      • Les eaux usées des toilettes contiennent des biomarqueurs révélateurs sur la qualité de l’alimentation, la consommation de médicaments et d’alcool.

      • En croisant ces informations avec des données socio-économiques, les chercheurs ont mis en évidence des corrélations étonnantes.

        • https://www.futura-sciences.com

        Faudrait-il bannir les crèmes solaires pour protéger les océans?


          Si vous allez en vacances à la plage dans le sud. Il est important de ne pas oublier sa crème solaire. Si vous avez un souci de l’environnement, les crèmes solaires qui contiennent d’oxybenzone et l’octonoxate sont à éviter pour protéger les coraux et les algues qui sont essentiels pour les coraux. Même si on ne se baigne pas dans la mer, sous la douche, des résidus de la crème se retrouvent dans les eaux usées, puis dans la mer. Mieux vaut opté pour des crèmes solaires minérales.
          Nuage


          Faudrait-il bannir les crèmes solaires pour protéger les océans?

          Faudrait-il bannir les crèmes solaires pour protéger les

          BOOPHOTOGRAPHY VIA GETTY IMAGES

          Entre 6000 et 14 000 tonnes d’écrans solaires sont retrouvées chaque année dans les océans.

          • Par Annie St-Jacques,

            • Prévenant le vieillissement de la peau, les coups de soleil et le cancer, la crème solaire est l’accessoire primordial d’une journée en bord de mer. Et si cet accessoire est grandement valorisé pour ses bienfaits pour la peau, il serait aussi responsable de la destruction de la vie aquatique.

              Chaque année, entre 6000 et 14 000 tonnes d’écrans solaires se retrouvent dans les océans. Et bien que la baignade soit en cause, le rejet des eaux usées en est aussi responsable, puisque les filtres UV qui font partie des cosmétiques, des textiles, des plastiques et des peintures s’y retrouvent. 

              Le 3 juillet dernier, l’État d’Hawaï a banni les crèmes solaires qui contiennent deux produits chimiques, soit l’oxybenzone et l’octinoxate, ce qui interdira, dès janvier 2021, près de 70% des écrans solaires commerciaux. Il s’agit du premier État américain à adopter cette loi afin de préserver les coraux déjà fragilisés par le réchauffement climatique et la pollution.

              Mais si la destination vacances américaine est la première à poser des actions concrètes, elle est loin d’être la seule dont les récifs de corail subissent des impacts négatifs. À l’échelle mondiale, ce sont près de 10% des coraux qui sont menacés d’être atteints par les filtres UV organiques, qui contiennent des produits chimiques; en zone côtière, ce taux s’élève à 40%. 

              Les destinations touristiques devraient-elles toutes adopter une législation?

              Selon le professeur en chimie environnementale à l’Université de Montréal Sébastien Sauvé, dans les régions touristiques où les coraux pourraient être directement affectés, oui

               «Là où il y a des coraux en quantité raisonnable, c’est certainement valable d’offrir des alternatives. Ce n’est pas comme si on enlevait les crèmes solaires, on demande aux gens d’utiliser des écrans solaires sans la molécule qui est dangereuse.»

              Les filtres UV organiques sont les principaux responsables de la fragilisation des coraux. Plus précisément, ce sont l’oxybenzone et l’octonoxate. Ces filtres pénètrent dans notre épiderme et absorbent les rayons UV à la place de notre peau.

              «Quand les rayons UV touchent cette molécule, elle va se mettre à absorber les rayons UV et donc, à les empêcher de continuer ou de traverser plus loin. Ce sont ces molécules-là qui sont soupçonnées d’avoir des impacts sur les coraux.»

              Les filtres minéraux, quant à eux, ne sont pas toxiques pour les récifs coralliens, puisqu’ils ont une action physique ou mécanique, explique le professeur. Les crèmes solaires minérales contiennent de l’oxyde de zinc ou de l’oxyde de titane, qui sont comme des grains de sable sur notre peau; ceux-ci bloquent «physiquement» les rayons UV, ajoute-t-il. 

              «Les deux (types de crème solaire) vont avoir une efficacité un peu différente pour protéger les gens qui les prennent, mais la toxicité sur les coraux va être assez différente. Un écran opaque à base d’oxyde de titane, donc mécanique, n’aura pas de toxicité chez les coraux», a soulevé Sébastien Sauvé. 

              Pour ce qui est des impacts, l’oxybenzone engendre une déformation des larves des coraux qui sont, simplement dit, des «bébés» coraux. Il les immobilise, accélère leur blanchissement et leur ossification. Ces «bébés» coraux se retrouvent donc prisonniers de leurs propres squelettes.

              Les zooxanthelles, ces algues qui recouvrent les coraux et leur donnent leur couleur, sont essentielles à la survie des récifs coralliens. Or, les filtres UV retrouvés dans les crèmes solaires déclencheraient une infection virale chez les algues, ce qui les chasserait des coraux, et ainsi mèneraient ceux-ci à un blanchissement. Le virus se répand ensuite sur les autres récifs à proximité, entraînant d’autres vagues d’infection. Le blanchissement du corail affecte son alimentation, son métabolisme et sa capacité à construire un récif, ce qui le rend très vulnérable. 

              Un aperçu du blanchissement des récifs coralliens à l'archipel de la Société,...

              ALEXIS ROSENFELD VIA GETTY IMAGESUn aperçu du blanchissement des récifs coralliens à l’archipel de la Société, en Polynésie française.

              Les solutions

              Se rincer sous la douche, bien qu’elle semble une bonne idée, ne constitue pas une solution pour contrer les résidus de crème solaire retrouvés dans les océans. La raison est simple: en se douchant, l’excès de crème solaire se retrouve dans les eaux usées qui, elles, se déversent dans les océans.

              «Si on se met de la crème solaire et qu’on va prendre notre douche, on va se laver et donc, on va enlever la crème. Elle va aller dans l’eau de la douche, qui va aller dans l’égout et qui peut, selon le traitement d’eau qu’il y a en place, se retrouver dans l’environnement», a expliqué Sébastien Sauvé.

              Et donc, la solution la plus simple serait d’opter pour des crèmes solaires «biologiques». Toutefois, prises en plein débat, les crèmes solaires dites «biologiques» contiennent des éléments métalliques comme l’oxyde de zinc ou de titane qui, pour certains, n’entrent pas dans la catégorie du «bio», explique le professeur. Mais qu’elles soient biologiques ou pas, les crèmes solaires minérales n’auraient aucune incidence sur les coraux, ou la vie marine, ajoute-t-il.

              Ainsi, elles présentent des solutions écologiques aux crèmes solaires traditionnelles qui contiennent des molécules toxiques pouvant nuire aux coraux. Lors de votre prochaine escapade, ne bannissez surtout pas la crème solaire, mais tentez de vous procurer des marques qui sont écoresponsables. Quelques compagnies québécoises bien connues offrent cette option, par exemple, Les produits de MaYa, Druide, Attitude et La Coursière bio organic.

              Et puis au Québec?

              S’il est important d’opter pour une crème solaire minérale lors d’une escapade en bord de mer, il en est autrement sur les plages du Québec. Bien qu’il n’y ait pas d’étude concrète sur l’impact des résidus de crème solaire sur les plantes aquatiques et les autres animaux marins, les filtres UV chimiques ne sont certes, pas une priorité dans les contaminants des eaux d’ici, a soulevé Sébastien Sauvé.

              «Il y a quand même une nuance; au Québec, c’est beaucoup moins un enjeu. Il y a beaucoup d’autres soucis et plein d’autres contaminants qui m’inquiètent plus que les résidus de crèmes solaires; tout ce qui va être les résidus de pesticides, d’hormones, les molécules perforées, les antibiotiques, les sous-produits de plastique. Il y a plein d’autres choses qui sont toxiques pour nous, pour les poissons, ou pour l’environnement.» 

              https://quebec.huffingtonpost.ca/

            Un microbiologiste propose de faire du savon avec de l’eau sale


            Une recette pour faire du savon, cosmétique, alimentation pour le bétail, et même pour les poissons en aquaculture et plus encore. Le hic, le microbiologiste, donne des ingrédients vraiment dégoutant, comme du jus de poubelle, l’eau des égouts et toutes autres eaux sales le tout assaisonné de microalgues, Bref tout ce qui est dégoutant
            Nuage

             

            Un microbiologiste propose de faire du savon avec de l’eau sale

             

            La recette du microbiologiste Simon Barnabé consiste à introduire... (photo fournie par casacom)

            La recette du microbiologiste Simon Barnabé consiste à introduire des microalgues dans des bassins d’eaux usées pour les faire proliférer. On pourra ensuite extraire de ces microalgues une huile qui sert à fabriquer du savon, des cosmétiques ou des biocarburants.

            PHOTO FOURNIE PAR CASACOM

             

            PHILIPPE MERCURE
            La Presse

            Prenez les eaux sales qui sortent des usines ou des égouts. Faites-y croître des algues, puis transformez-les autant en savon et en cosmétiques qu’en biocarburants, suppléments alimentaires, nourriture pour le bétail ou même… en pigments bleus. C’est l’idée que propose Simon Barnabé, professeur de microbiologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières.

            Coup d’oeil en trois étapes sur une recette qui promet de faire d’une pierre deux coups en produisant des substances commercialisables à partir d’une source de pollution.

            1. MÉLANGEZ LES EAUX USÉES

            De l’eau remplie de substances laitières qui sort d’une usine à fromage. Du « jus de poubelle » qui s’écoule d’un dépotoir. Des rejets d’une usine chimique. Même le peu ragoûtant contenu des égouts. Dans la recette du professeur Barnabé, l’ingrédient de base est toujours une substance dont on cherche à se débarrasser.

            Cette eau sale contient toutefois des déchets qui intéressent des êtres bien particuliers : les algues, qui les considèrent comme de la nourriture.

            « On fait des mélanges. On prend des eaux usées, on en ajoute d’autres pour avoir le bon ratio de nutriments », explique le professeur Barnabé, rencontré hier en marge du congrès BIO sur les biotechnologies qui se tient cette semaine à Montréal.

            2. AJOUTEZ LES ALGUES

            Oubliez les grandes plantes aquatiques qui peuplent nos lacs. Ce sont plutôt les microalgues qui intéressent Simon Barnabé. Elles mesurent de 1 à 5 micromètres, soit 10 fois moins que le diamètre d’un cheveu.

            Les microalgues sont tristement célèbres au Québec depuis que les algues bleues, qui font partie de cette catégorie, ont envahi nos lacs. Comme elles, les microalgues utilisées par le professeur Barnabé se nourrissent de polluants.

             « La différence, c’est que nous prenons des microalgues « gentilles » et qu’on contrôle leur production », dit le professeur Barnabé.

            Les microalgues sont introduites dans les bassins contenant les eaux usées, où elles prolifèrent.

            3. RÉCOLTEZ ET TRANSFORMEZ

            Les microalgues peuvent servir de nourriture pour le bétail ou les poissons d’aquaculture. On peut aussi en extraire une huile qui sert à fabriquer du savon, des cosmétiques ou des biocarburants.

            « On commence toujours par le produit. On cherche un produit qui peut être en demande dans le parc industriel où l’on travaille, puis on choisit l’algue qui pourra le produire », explique le professeur Barnabé.

            Exemple : à Victoriaville, l’équipe du chercheur voulait aider le fabricant de produits de nettoyage Sani Marc à trouver de nouvelles sources d’approvisionnement. Elle a récolté ses eaux usées, qu’elle a mélangées à celles des usines voisines de Parmalat (fromage) et de Canlac (produits pharmaceutiques).

            Les chercheurs ont ajouté du jus de déchets provenant du dépotoir local, puis y ont fait proliférer des algues. L’huile de ces dernières donne un savon qui entre maintenant dans la composition des produits de Sani Marc.

            « L’économie circulaire, c’est ça ! », dit Simon Barnabé. 

            Autre exemple : au site d’enfouissement de Berthierville, les eaux non traitées servent à faire pousser des algues qui sont ensuite transformées en biopétrole et en colle. Une fois les eaux traitées, il y reste assez de composés pour y faire pousser d’autres algues qui, elles, sont transformées en phycocyanine – un pigment bleu naturel.

            Du long terme

            Malgré ses avantages, ce n’est pas demain la veille qu’on verra la production de microalgues se multiplier dans la province.

            « Il y a de la production industrielle à quelques endroits dans le monde, mais ça va surtout se passer à moyen et long terme », dit Simon Barnabé.

            L’expert explique qu’il faudra encore de la recherche pour rendre les procédés faciles à déployer à grande échelle, une condition essentielle pour que la rentabilité soit au rendez-vous.

            http://www.lapresse.ca/

            Environnement: un sondage inhabituel


            Un des meilleurs sondages que j’ai vu. Bon, même si c’est quand même fictif du fait que les sondés sont des poissons, les environnementalistes relatent réellement de la situation de la faune marine qui est critique et que le gouvernement ne fait pas grand chose pour les protéger
            Nuage

             

            Environnement: un sondage inhabituel

             

            Désespérés de l’attitude des fonctionnaires du ministère de l’Environnement et de leur ministre, des écologistes ont réalisé un sondage inhabituel pour illustrer l’état réel de la situation au Québec. Ils ont en effet questionné la faune sur sa perception de nos espaces humides, de nos lacs, de nos rivières et du fleuve.

            Écœurés d’être traités comme des poissons que l’on retourne dans la poêle ou que l’on roule dans la farine, ces défenseurs de la nature ont tiré une ligne à l’eau pour recueillir l’opinion des habitants de nos plans d’eau. Ils comptent aujourd’hui sur les médias pour diffuser les résultats de cette étude dont les conclusions se veulent claires comme de l’eau de roche.

            Les brochets ont répondu à forte majorité que le fleuve devient annuellement de plus en plus pauvre en nourriture pour eux. Ils mentionnent à 82 % ne plus retrouver les petits poissons dont ils ont tant besoin pour se nourrir. Ils avancent que c’est comme si les déchets rejetés dans le fleuve brochaient leur nourriture au fond du fleuve parmi les sédiments.

            On n’a pas pu obtenir l’opinion des ménés dans le cadre de ce sondage parce qu’ils demeuraient introuvables parmi les saletés transportées par les flots. Même si on lui tendait la perche, la perchaude frustrée a aussi refusé de répondre aux questions des environnementalistes. Ayant entendu par le passé beaucoup de beaux discours de politiciens promettant une préservation et une amélioration de la qualité de l’eau, la perchaude ne ferait plus confiance à la gent humaine. Y aurait-il vraiment anguille sous roche dans ces belles promesses? Ça barbote dans ce coin-là.

            «De Beauharnois à Cacouna, les poissons nous disent qu’il serait temps que les fonctionnaires et politiciens ne se comportent plus comme des mollusques face aux intérêts financiers.»

            Les crapets réputés pour être laids se plaignent d’être devenus une cible recherchée des pêcheurs qui n’ont pas autre chose à se mettre sous la dent. Le doré jaune proclame qu’il existe encore même si les gens le confondent avec le doré noir à cause de l’impact de la qualité de l’eau sur sa couleur. Cette situation aurait empiré depuis le «flushgate», ce déversement de tonnes d’eaux usées à Montréal que l’on a retrouvées jusqu’à Sorel.

            L’esturgeon se plaint, semble-t-il, de ne plus trouver d’endroits propres pour la ponte de ses œufs si recherchés par les gourmets. Les déchets odorants qui recouvrent les endroits de ponte habituels ne permettent pas le développement de sa progéniture et n’attirent pas les chercheurs d’œufs.

            Le maskinongé et l’achigan affirment vouloir quitter la Mauricie pour la Rive-Sud, mais leurs vis-à-vis de la rivière Yamaska qui auraient pu les en dissuader ont péri par milliers récemment lors du débordement d’eaux usées à Saint-Hyacinthe. Encore là, le fleuve a reçu les effets secondaires de cette catastrophe.

            Même si les carpes semblent occuper la majorité de l’espace sur la carte aquatique québécoise, on ne les sent pas heureuses de leurs nouveaux habitats. Le poulamon, longtemps perçu comme le poumon du fleuve ressemble de plus en plus aux photos sur les paquets de cigarettes et ne veut pas sortir de l’eau, honteux de son apparence.

            Les éperlans roulent encore à l’occasion en bancs de poissons poussés vers la berge par les vagues, mais ils sont moins nombreux et plus petits parce que la nourriture de qualité se fait rare pour eux aussi. Cachée à des endroits insoupçonnés, la lotte rit pour le moment, mais a-t-elle choisi le bon numéro? Sa cachette est-elle vraiment sécuritaire pour assurer la survie de son espèce? Nous le saurons dans quelques générations.

            La truite qui a depuis longtemps été la fierté de nos pêcheurs n’est pas fière de ce que deviennent nos cours d’eau et les saumons d’Anticosti auraient bien voulu avoir l’occasion de se prononcer avant que le ministre Heurtel autorise l’utilisation de 30 millions de litres d’eau de leur rivière pour effectuer trois tests de forage pour la prospection de pétrole de schiste.

            Les rejets des eaux usées vont aussi affecter la santé des poissons. On sera loin de l’eau douce. Même les bélugas ont de la difficulté à se dire: «m’a m’y faire».

            De Beauharnois à Cacouna, les poissons nous disent qu’il serait temps que les fonctionnaires et politiciens ne se comportent plus comme des mollusques face aux intérêts financiers. Depuis le temps que cela dure, on devrait avoir développé une carapace et se comporter comme des crustacés en défenseurs de nos richesses naturelles.

            D’ailleurs, les rainettes faux-grillons de Laprairie et de Saint-Bruno de Montarville unissent leurs cris à ce sondage en demandant à être relocalisées dans un environnement propice à leur survie si le Québec veut continuer à développer des complexes immobiliers et autres.

            http://quebec.huffingtonpost.ca/