Les produits chimiques nuisent au cerveau des enfants, disent des chercheurs


Nous utilisons trop de produits chimiques qui se retrouvent dans notre environnement. Malheureusement, cela ne va pas sans conséquences sur nos enfants. C’est probablement d’ailleurs une des plus grandes causes des problèmes telle que troubles du comportement, déficit de l’attention etc
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Les produits chimiques nuisent au cerveau des enfants, disent des chercheurs

 

Des produits chimiques pourraient être à l'origine de la hausse récemment... (Photo: Photothèque La Presse)

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La Presse Canadienne

Des produits chimiques pourraient être à l’origine de la hausse récemment constatée des troubles du développement chez l’enfant, préviennent des chercheurs américains.

Ces problèmes incluent l’autisme, le trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention et la dyslexie.

Les scientifiques de l’École de santé publique de l’université Harvard et de l’hôpital Mount Sinai s’inquiètent du nombre élevé d’enfants qui, en l’absence d’un diagnostic clair, souffrent de problèmes d’attention, d’un retard de leur développement et d’une piètre performance scolaire.

Lors d’une première étude, en 2006, ces mêmes chercheurs avaient identifié cinq produits chimiques susceptibles d’interférer avec le développement du cerveau. La nouvelle étude rafraîchit les données concernant ces cinq substances et en ajoute six autres: le manganèse, le fluorure, le chlorpyrifos et le DDT (des pesticides), le tétrachloroéthène (un solvant) et l’éther diphénylique polybromé (un produit ignifuge).

Le manganèse est associé à une fonction intellectuelle réduite et à des troubles moteurs, les solvants à des problèmes d’hyperactivité et d’agressivité et certains pesticides peuvent causer des retards cognitifs.

Les auteurs croient que plusieurs autres produits que ceux identifiés contribuent à une «épidémie silencieuse» de problèmes neurobehavioristes qui érodent l’intelligence, interfèrent avec le comportement et endommagent les sociétés. Ils suggèrent que les produits chimiques industriels soient systématiquement testés, notamment en ce qui concerne leur neurotoxicité développementale.

Il s’agit d’un problème d’envergure internationale qui nécessite une solution internationale, préviennent-ils.

La nouvelle étude est publiée dans les pages du journal médicalLancet Neurology.

http://www.lapresse.ca/

Dyslexie : le cerveau mal connecté?


Comprendre mieux la dyslexie, connaître la façon que le cerveau prend l’information pour la traiter pourrait sûrement aider à une méthode d’apprentissage plus ciblé. Les dernières études sont peut-être une piste qui devra être confirmée
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Dyslexie : le cerveau mal connecté?

 

Photo :  Découverte

La difficulté à lire et à saisir le langage, appelée dyslexie, résulterait d’une mauvaise connectivité entre certaines régions du cerveau, affirment des chercheurs belges.

Ces travaux, menés par l’équipe du psychologue clinicien Bart Boets de l’Université catholique de Louvain, jettent un éclairage sur l’origine de ce trouble neurologique.

Contexte
De 8 % à 12 % de la population éprouve de la difficulté avec l’alphabet, la lecture, l’écriture et l’épellation, en dépit de méthodes d’enseignement traditionnelles, d’une influence positive du milieu socioculturel et d’une intelligence moyenne à supérieure. La dyslexie est probablement d’origine génétique et représente plus de 80 % de l’ensemble des troubles de l’apprentissage.

Depuis plusieurs décennies, la majorité des chercheurs dans le domaine attribuent ce trouble à une représentation mentale défectueuse des mots, notamment des phonèmes, les éléments sonores distinctifs du langage. D’autres pensent que les personnes dyslexiques présentent dest roubles de l’attention visuelle.

Pour confirmer la première hypothèse, l’équipe belge a observé 45 étudiants, dont 23 étaient sérieusement dyslexiques, à l’aide d’un système d’imagerie par résonance magnétique. L’objectif était de réaliser des images en 3D de leur cerveau lorsqu’ils écoutaient différentes séries de sons.

Ainsi, il a été possible pour les chercheurs d’obtenir une bonne signature neuronale des représentations phonétiques des sons écoutés.

Les participants devaient écouter une série de différents sons, par exemple ba-ba-ba-ba et da-da-da-da. Ils devaient ensuite trouver ce qui était différent. Cet exercice demande une bonne représentation mentale des différents phonèmes, estiment les auteurs de ces travaux publiés dans la revue Science.

Résultats

Les réponses du groupe des dyslexiques et l’intensité de leurs réactions neuronales étaient parfaitement semblables à celles du groupe témoin.

De plus, leurs représentations phonétiques mentales étaient parfaitement intactes.

Seule différence notable : les participants dyslexiques étaient environ 50 % plus lents à répondre que les autres.

Après l’analyse de l’ensemble de leur activité cérébrale, les chercheurs ont constaté que les dyslexiques avaient une moins grande coordination entre 13 régions du cerveau qui traitent les sons élémentaires et l’aire de Broca.

Cette zone cérébrale est en grande partie responsable du traitement du langage.

D’autres analyses ont révélé que plus la coordination entre ces régions du cerveau était faible, plus lente était la réponse des participants.

« Cela montre que la cause de la dyslexie ne réside pas dans une mauvaise représentation mentale des phonèmes, mais bien par un accès défectueux à ces sons de la zone du cerveau qui assure le traitement des sons. »— Auteurs

L’expert français Frank Ramus, qui n’a pas participé à ces travaux, pense que cette recherche est la plus concluante depuis cinq ans sur la dyslexie. Il pense que si ces résultats se confirment, ils modifieront profondément notre compréhension de la dyslexie.

D’autres spécialistes sont plus critiques. Certains ne sont pas convaincus que les activités neuronales mesurées dans l’étude représentent bien les différents phonèmes entendus.

Pour d’autres, les différences dans les sons utilisés dans cette étude étaient trop évidentes.

http://www.radio-canada.ca