Le Saviez-Vous ► Quand des penseurs américains expliquaient que le vote ne concernait pas les femmes


Dans les pays occidentaux, les femmes ont dû se battre pour avoir le droit de vote. Aux États-Unis, dans les années 1900, des hommes, et même des femmes ont écrit la raison qu’une femme ne devait pas voter. Elles étaient trop occupées pour voter et de toute manière, elles ne comprendraient pas grand chose à la politique. Et une auteure a même dit que la femme n’avait pas besoin de voter, car elles avaient tout le pouvoir qu’elle désirait si elles accomplissaient ses tâches. Le vote de son mari, ami … était de toute façon le sien. On peut bien en rire, que c’est du passé, mais en réalité, il y a encore des personnes qui pensent comme cela même à l’extérieur des États-Unis
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Quand des penseurs américains expliquaient que le vote ne concernait pas les femmes

Une bonne mère a déjà tant de choses à faire. | ArtsyBee via PIxabay

Une bonne mère a déjà tant de choses à faire. | ArtsyBee via PIxabay

Repéré par Robin Lemoine

Dans les années 1900, des plumes comme Clark, Rogers ou Abbott écrivaient que les femmes étaient trop ignorantes pour pouvoir prendre part à la vie politique.

Repéré sur The Atlantic

Le droit de vote des femmes est entré dans la loi américaine au moment de la ratification du XIXea mendement, en 1920. Au cours des années précédentes, bon nombre de penseurs expliquaient, avec des arguments tous plus fantastiques les uns que les autres, que le droit de vote des femmes et leurs devoirs inhérents en tant que mères ne pouvaient tout simplement pas coexister.

Elle étaient déjà bien occupées

Il n’y a qu’à lire les douces lignes de l’essayiste Charles Worcester Clark dans «Woman Suffrage, Pro and Con» [Le droit de vote des femmes, les pour et les contre] pour s’en faire une idée:

«L’homme moyen comprend la différence entre les fonctions du gouvernement national et celles des gouvernements des États, et sait quel rôle, le candidat pour lequel il vote, devra jouer s’il est élu. La femme moyenne ne sait rien de tout cela.»

Mais attention, ce n’est pas grave puisqu’il ajoute:

«Cette ignorance ne la discrédite par pour autant, car elle a déjà assez à faire. Mais elle existe.»

Alors voilà, c’est assez simple, mais efficace. Les femmes n’ont pas le temps pour réfléchir à tout ça, donc on ne voit pas pourquoi elles voteraient.

Elles avaient déjà assez de pouvoir

Continuons d’écouter les grandes plumes de l’époque. Une autrice cette fois-ci, Anna A. Rogers, dans un article nommé «Why Amercan Mothers Fail» [Pourquoi les mères américaines échouent]:

«Les femmes américaines ne cessent de pleurer sur la petitesse de leur vie. Mais si elles ne faisaient qu’accomplir avec passion et sagesse les tâches qui leur sont confiées, elles auraient entre leurs mains tout le pouvoir possible de l’humanité», écrit-t-elle, avant d’affirmer que «les femmes sont tracassées par le droit de vote. Elles ne voient pas que le vote de leur fils, de leur frère, et même de leur ami, est vraiment le leur».

En gros, pas besoin de leur donner le droit de vote puisque leurs hommes votent pour elles. Il leur suffirait d’influencer ces hommes pour exprimer leur voix.

Elles étaient trop conciliantes

Et bien évidemment, l’argument le plus connu: les femmes seraient trop sentimentales, elles éprouveraient trop de compassion pour participer aux débats publics. Le théologien et auteur Lyman Abbott écrivait ainsi dans «Why Women Do Not Wish the Suffrage» [Pourquoi les femmes ne souhaitent pas le droit de vote] que

«les femmes fuient la politique, exactement comme elles fuient la rencontre de volontés opposées sur un champ de bataille. La femme répugne à commander. Elle ne veut pas imposer sa volonté à la communauté. Et pourtant, c’est exactement ce que le suffrage peut et doit parfois impliquer».

Alors bien sûr, on peut rire de ces textes présentant des idées qui nous semblent aujourd’hui désuètes. Pourtant, encore aujourd’hui, ce sont majoritairement des hommes –politiques et grands patrons– qui continuent de prendre les décisions concernant les droits des femmes. Espérons que l’histoire laissera de côté les hommes, quand une décision les concerne elles.

http://www.slate.fr/

Dans le Dakota du Nord, une loi prive des Amérindiens de vote


La cour Suprême des États-Unis on voter une loi pour empêcher les amérindiens vivants dans une réserve de voter aux élections mi-mandat dans le Dakota du Nord, à cause qu’ils n’ont pas adresse, mais une boite postale.
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Dans le Dakota du Nord, une loi prive des Amérindiens de vote

 

Un bureau de vote dans le Maryland en octobre 2018. | Jim Watson / AFP

Un bureau de vote dans le Maryland en octobre 2018. | Jim Watson / AFP

Repéré par Claire Levenson

Repéré sur New York Times

La nouvelle loi rend obligatoire d’avoir une adresse pour voter, mais des milliers de personnes amérindiennes qui vivent dans des réserves n’en ont pas.

 

La Cour suprême des États-Unis vient de valider une loi locale du Dakota du Nord selon laquelle une adresse résidentielle est nécessaire pour s’inscrire sur les listes électorales. Cela pourrait sembler être un détail mais de nombreux Amérindiens et Amérindiennes de l’État vivent dans des réserves où il n’y a pas de noms de rue. Dans ces circonstances, ils et elles ne pourront pas voter lors des élections de mi-mandat du 6 novembre.

Les personnes amérindiennes représentent environ 5% de la population du Dakota du Nord et au moins cinq mille d’entre elles n’ont pas d’adresse adéquate. Or cette élection est décisive dans la mesure où les Démocrates ne pourront pas avoir de majorité au Sénat sans une victoire de l’actuelle sénatrice, Heidi Heitkamp, qui est devancée dans les sondages par son opposant Républicain. Chaque vote compte dans cet État de 750.000 habitants et habitantes: en 2012, Heitkamp avait gagné avec un écart de seulement 3.000 votes.

La nouvelle loi sur les adresses avait été introduite en 2013 par une majorité d’élus Républicains, et aussitôt dénoncée comme une tentative politique de rendre le vote difficile pour les Amérindiens, qui ont tendance à voter Démocrate. La loi n’avait pas pu être mise en place car plusieurs tribunaux l’avait jugée illégale. Il y a six mois, un juge avait déclaré:

«L’État a reconnu que les communautés amérindiennes n’ont souvent pas d’adresse résidentielle. Cependant, selon cette loi, un individu qui n’a pas d’adresse résidentielle n’aura pas le droit de voter.»

Les Républicains qui ont voté cette loi disent qu’elle est nécessaire pour lutter contre la fraude électorale, mais les cas de fraude sont quasi inexistants dans cet État.

Dans une interview avec ABC, l’actuelle sénatrice Heidi Heikamp, a déclaré:

«Pourquoi ôterait-on des listes un Amérindien qui a seulement une boîte postale et que tout le monde connaît quand il arrive au bureau de vote. Ils savent exactement qui est cette personne, que c’est un résident du Dakota du Nord […] Ceux qui disent qu’il ne s’agit pas d’empêcher les Amérindiens de voter ne sont pas honnêtes.»

 

http://www.slate.fr/

Le Saviez-Vous ► Histoires méconnues du Canada


Le Canada est un pays jeune à comparer en Europe. Son histoire n’est probablement pas aussi connu que l’on croit. Il y a bien des facettes que la plupart des canadiens ne savent pas et  les faits ne sont pas toujours roses
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Histoires méconnues du Canada

 

Le Canada fête ses 150 ans d’existence en soulignant les faits marquants de son histoire. C’est aussi l’occasion de revenir sur certains épisodes moins connus, mais qui bénéficieraient pourtant d’être remis à l’avant-plan. Retour sur quatre d’entre eux.

1. L’affaire « personne »

En 1929, après avoir obtenu le droit de vote, les femmes doivent encore se battre pour être reconnues comme des « personnes ».

2. Les petits immigrés britanniques

Envoyés de gré ou de force au Canada pour échapper à la pauvreté, environ 100 000 enfants britanniques y feront leur vie au début du 20e siècle.

3. La déportation des Inuits

Dans les années 1950, le gouvernement canadien a déplacé une vingtaine de familles inuites dans l’Extrême-Arctique afin d’y asseoir sa souveraineté.

4. Prisonniers de guerre au Canada

Les Japonais, les Italiens et les Allemands internés pendant la Seconde Guerre mondiale n’étaient pas les premiers prisonniers de guerre au pays. Plus de 8000 personnes ont été enfermées dans des camps d’internement pendant la Première Guerre mondiale. Leur seul crime : leur origine.

http://ici.radio-canada.ca

Selma, 50 ans plus tard


En fin de semaine, Selma, une ville des États-Unis, commémore la marche pour les droits civiques des noirs qui avait été entamée, il y a 50 ans. Les choses ont-ils changé depuis le temps ? Certains points oui, mais rien n’est gagnée, la route est longue, même trop longue, car il y a beaucoup à faire et à refaire
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Selma, 50 ans plus tard

La marche de Selman, en Alabama, en 1965.

La marche de Selma, en Alabama, en 1965. Photo :  Reuters

Texte et photos : Yanik Dumont Baron

Les États-Unis commémorent ce week-end le 50e anniversaire de la marche de Selma, en Alabama, devenue un symbole pour les droits civiques des Noirs. Après un discours attendu du président Barack Obama samedi, une marche commémorative sera tenue dimanche, où les participants trouveront une ville qui demeure marquée.

Le 7 mars 1965, plus de 500 manifestants afro-américains quittent Selma pour rejoindre Montgomery, la capitale de l’Alabama. Ils protestent contre les tactiques qui les empêchent de voter. À peine sortie de Selma, la manifestation pacifiste de militants est réprimée violemment par des policiers blancs.

Les images d’hommes et de femmes en habits du dimanche matraqués et poursuivis par des cavaliers ont fait le tour du monde. C’est le « Bloody Sunday » du mouvement pour les droits civiques aux États-­Unis. Le pays est secoué, outré par la violence policière.

Huit jours plus tard, le président des États-Unis annonce le Voting Rights Act, pour interdire toute mesure empêchant un citoyen de voter.

Cinquante ans plus tard, la ville de Selma porte encore les traces de la lutte pour les droits civiques. Portrait en photos.


17 militants non ­violents ont été hospitalisés lors du « Bloody Sunday ». Les manifestants ont été repoussés avec des bâtons, des gaz lacrymogènes. Des cavaliers ont chargé dans la foule.


Le pont où les manifestants ont été attaqués conserve le nom d’un général de l’armée du Sud (confédérée) durant la guerre civile américaine. Une pétition réclame un changement, soulignant que ce symbole du mouvement des droits civiques porte toujours le nom d’un homme « qui a occupé l’une des plus hautes positions au sein du Ku Klux Klan (KKK) ».


La Brown Chapel a servi de point de départ pour les militants qui marchaient vers Montgomery. Au fil des ans, Martin Luther King Jr et Malcom X y ont prononcé plusieurs discours. Le monument « I Had a Dream » est dédié à deux Blancs et à un jeune Noir morts dans les jours entourant la marche de Selma à Montgomery.


Un vaste complexe d’HLM entoure la Brown Chapel. Le taux de chômage à Selma dépasse 10 %, soit presque le double de la moyenne nationale. Quatre résidents sur cinq sont des Noirs. Le premier maire noir a été élu en 2000.


Les leaders du mouvement de contestation se sont souvent réunis dans la maison des Boynton pour affiner leurs stratégies. En 2014, une partie de la rue Lapsley a été renommée en l’honneur du couple. Les cartes utilisent encore le nom original.


La base du pont Edmund Pettus sert de point central pour le tourisme des droits civiques. Plusieurs édifices sont vacants, certains portent la promesse d’un développement.


L’un des quartiers noirs de l’est de Selma, où habitaient de nombreux « foot soldiers », ces centaines de militants qui ont marché derrière les leaders du mouvement. La maison de droite est celle d’Annie Lee Cooper, une militante incarnée par Oprah Winfrey dans le film Selma.


Le quartier plus riche de Selma est occupé surtout par des citoyens blancs. Ils ont aussi un club privé, avec un golf et des terrains de tennis. Il y a 50 ans, les Noirs ne pouvaient pas circuler sur certaines rues habitées par les Blancs, sauf pour aller y travailler.


Cette épicerie, en plein coeur du quartier riche de Selma, est surnommée « l’épicerie blanche » par certains militants. Une petite partie de la clientèle est noire. Certains employés aussi. La ségrégation légale a été remplacée par une ségrégation de facto, influencée par la situation économique des habitants.


Il faut lever le rabat noir pour regarder cette photo dans le local d’un groupe de militants anti­racistes. Les graffitis haineux ont été peints sur un mur après l’admission d’une première élève noire dans une école privée. Elle avait à peine 6 ans. C’était en 2008.


La jeune élève qui était la cible des graffitis haineux dans une école privée. Les amis blancs de Shania Black, 12 ans, étaient aussi intimidés. Elle ne comprenait pas pourquoi elle n’était pas invitée aux anniversaires de ses camarades de classe.


Le cimetière des soldats confédérés morts lors de la guerre civile américaine. Selma a joué un rôle vital dans l’approvisionnement des troupes du Sud. Comme pour la lutte des droits civiques, les traces de cet héritage sont aussi bien en vue dans la ville.

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