iPhone: 5 choses qu’Apple sait sur votre vie privée (et partage parfois avec d’autres entreprises)


Lisez-vous les conditions d’utilisation de vos appareils intelligents ? C’est long, et souvent écrit en petits caractères dans un langage souvent ambigu que même des experts ne sont pas capables de les expliquer avec précision
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iPhone: 5 choses qu’Apple sait sur votre vie privée (et partage parfois avec d’autres entreprises)

 

Chaque iPhone, iPad et iPod est vendu avec une documentation aussi longue que dense et indigeste. Son but? Vous informer que l’utilisation de ces gadgets va de pair avec la divulgation d’une tonne d’informations très sensibles.

Pour Apple, il est parfaitement légal d’ingurgiter toutes ces données personnelles puisque vous lui en avez donné l’autorisation. Cela ne vous dit rien? Vous vous en seriez rendu compte si vous n’aviez pas lu les conditions générales d’utilisation de cette manière:

Mais si vous vous êtes plongés dans les conditions générales d’utilisation de l’iOS Apple et sa politique de confidentialité – que vous avez accepté à la première utilisation puis à chaque mise à jour – son langage extrêmement vague concernant les données personnelles ne vous aura pas échappé. Au lieu de préciser tous les scénarios où Apple pourrait garder ces informations, les documents restent flous.

Le HuffPost a soumis à des experts juridiques les conditions générales de l’iOS 8.1 etsa politique de confidentialité pour mieux comprendre ce que chacun abandonne de sa vie privée à Apple.

Voici donc cinq types de données sensibles que vous communiquez à Apple ou à l’un de ses partenaires, juste à travers une utilisation normale de votre iPhone.

1. Tout ce que vous dites à Siri et où vous le lui avez dit

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Quand vous parlez à Siri, ou à l’un des systèmes de dictée de votre iPhone, un prestataire d’Apple peut vous écouter aussi.

Votre iPhone permet à Apple d’utiliser et partager toutes sortes de données « telles que vos noms et pseudonymes, les noms, pseudonymes et relations entre vos contacts et vous-même. »

Les « filiales et agents » qui peuvent mettre la main dessus ne sont pas du tout définis. S’agit-il de sous-traitants? D’après Ryan Calo, professeur à l’université de droit de Washington, cela peut inclure des milliers de personnes.

Cette collecte a bien un but pour Apple. Elle vise à aider Siri à être le plus pertinent dans la compréhension et l’interprétation des questions posées.

2. Certaines informations « non personnelles » très personnelles

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La politique de confidentialité d’Apple divise les informations en deux camps: personnelles et non personnelles. Elle insiste bien sur le fait qu’elle ne communique pas les infos personnelles au service marketing. Mais ces deux catégories ne sont pas définies avec le même luxe de détails.

La définition du caractère « personnel » d’une information est très étroite, elle se limite au nom, adresse, courriel, numéro de téléphone, préférences de contact, et numéro de carte bancaire. Des données ultra-sensibles qu’Apple n’utilise « que » pour l’amélioration de ses produits et de ses publicités.

D’un autre côté, les données « non personnelles » recouvrent un domaine beaucoup plus large qu’Apple peut partager. Cela inclut pourtant des informations telles que le métier, le code postal, l’identifiant unique de l’appareil, l’URL de référence, la localisation de l’appareil…

« Nous pouvons également collecter des informations sur les activités des clients par l’intermédiaire de notre site web, des services iCloud, de l’iTunes Store et à partir de nos autres produits et services », poursuit Apple.

Elles sont « non personnelles » parce qu’elles ne permettent pas, à elles seules, votre identification directe. Malgré tout, il est certainement possible d’extraire de ce fatras de données insignifiantes des dossiers complets sur de véritables personnes – le « qui, quand et où » explique Chip Pitts, de Stanford.

3. Où se trouve votre téléphone (et vous aussi a priori)

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N’importe quel « service » – quelle qu’en soit la définition – qui a recourt à la localisation peut connaître votre position. Puisque nous emmenons notre téléphone intelligent à peu près n’importe où, notre journée entière peut potentiellement être cartographiée. Surtout, ces données peuvent être conservées.

Apple précise malgré tout que ces données de géolocalisation ne sont pas collectées afin de les relier à un individu. Même dans ces conditions, il reste toujours possible d’établir un lien en les combinant avec d’autres données.

Votre localisation est également transmise à chaque achat et utilisation d’une application. On ne voit pas bien en quoi cela est nécessaire, mais si une application est capable de vous localiser, elle a le droit d’envoyer ces données à Apple et à ses partenaires.

4. À quelle vitesse vous vous déplacez

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Toute application qui utilise vos données de géolocalisation peut aussi récupérer « les informations relatives à la vitesse de votre parcours ». À priori, cela intéresse surtout celles qui donnent des informations sur le trafic routier.

Dans les faits, il existe au moins un exemple où des données liées à la vitesse ont été détournées dans un but précis. En 2011, les GPS Tom Tom ont dû présenter leurs excuses pour avoir transmis ce type d’informations à la police néerlandaise, qui les a ensuite utilisées pour placer ces radars.

5. Tous vos iMessage, au moins pendant « une période limitée »

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Pour s’assurer que les iMessage sont bien envoyés, Apple les stocke sous forme cryptée pour « une période limitée ». Une minute? Un an? Un siècle? Aucune idée.

Comme pour toutes les données confidentielles, ce stockage pose problème. Les messages peuvent très bien être la cible de pirates, même si leur cryptage en font des cibles difficiles a priori. En revanche, Apple ne garde pas les données de FaceTime. Cela demanderait trop d’espace, et reviendrait trop cher.

BONUS: l’acceptation par défaut d’autres termes et conditions

Les conditions d’utilisation d’Apple iOS, son système d’exploitation, signalent très succinctement qu’en utilisant son logiciel « en connexion avec un Apple ID, ou un autre service Apple, vous acceptez les termes et conditions applicables à ce service. » En clair, vous acceptez les « termes et conditions » d’iTunes rien qu’en le faisant tourner sur votre iPhone.

Mais cela pourrait avoir d’autres conséquences. Télécharger une application avec votre Apple ID peut impliquer une validation automatique des termes et conditions de cette application. Mais il est presque impossible de dire quand et si ce genre de choses arrivent.

Il est bon de noter que si Apple et d’autres entreprises se réservent le droit de rassembler un grand nombre d’informations à notre sujet, il est très difficile de savoir s’ils le font effectivement, ou ce qu’ils en font – si tant est qu’ils en fassent quoi que ce soit.

Le langage employé dans les documents de références et la politique de confidentialité d’Apple est si vague qu’aucun expert en droit n’est capable de l’interpréter avec précision, assure Ryan Calo, professeur à l’université de droit de Washington.

Apple affirme que son activité n’est pas de vendre des données sur ses clients aux publicitaires. Contrairement à Google et Facebook, ses profits viennent de la vente de ses produits. Certaines conditions générales précisent que les données amassées servent à voir ce qui marche et ne marche pas. De plus, Apple semble prendre très au sérieux le cryptage de ces données.

Malgré tout, les revendeurs de données – des entreprises qui collectent, analysent et vendent des études sur les consommateurs- prospèrent grâce aux informations que les détenteurs de téléphones intelligents les laissent récolter. Une fois que vous avez accepté d’en céder une poignée à Apple, vous êtes libre d’allumer votre iPhone, de surfer sur internet, de télécharger des tonnes d’applications marrantes, etc. À chaque fois, ce sont de nouvelles entreprises qui surveillent vos faits et gestes pour leur compte.

« [Les consommateurs utilisent et] parlent à leur téléphone comme si c’était leur meilleur ami, et ils ne réalisent pas que tout cela tombe dans un grand aspirateur à données », explique Chip Pitts, de l’école de droit de Stanford.

Aux États-Unis, ces entreprises peuvent compiler des informations sur la religion, les origines ethniques, les préférences politiques, les noms d’utilisateurs, les revenues, et l’historique médical familial, entre autres choses, d’après une enquête de CBS News investigation en 2014. L’un des acteurs majeurs de cette industrie des données, Acxiom, prétend détenir 1500 informations sur la majorité des Américains adultes.

Pourtant, les consommateurs ne sont pas démunis face aux géants des technologies. La plupart d’entre eux restent très sensibles au mécontentement de leurs clients

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Internet et vie privée – Google qui sait tout


Je me sens comme un poisson dans un aquarium qu’on veut appâter avec un gros vers bien dodu ou comme dans l’histoire du livre  »1999 » c’est a dire le Big Brother a force de voir comment on nous suit a la trace dans le but de faire de l’argent avec nous et tant pis pour les dommages collatéraux des internautes ..
Nuage

 

 

Internet et vie privée – Google qui sait tout

Jean-Robert Sansfaçon 

 Depuis hier, Google se donne le droit de recouper tous les renseignements, des plus banals aux plus confidentiels, associés aux activités Internet dès lors que nous accédons à un site via un compte personnel. Gratuit, Google? Oui, mais tellement coûteux!

Pour la majorité des internautes, Google est d’abord un moteur de recherche génial dont plus personne ne peut se passer. Mais pour des millions d’entre eux, c’est aussi la messagerie Gmail, le fureteur Google Chrome, le réseau social Google+, YouTube et le système d’exploitation de téléphones Android, pour ne nommer que quelques-uns des 60 services de cette société.

Jusqu’à récemment, chacun d’entre eux avait ses propres règles de confidentialité. Depuis hier, Google regroupe et recoupe tous les renseignements concernant les préférences, la navigation, les recherches, la localisation, les contacts, les numéros de téléphone de ses usagers dès lors qu’ils ouvrent une session via un compte personnel enregistré auprès de l’un ou l’autre de ces services.
 
Pour Google, cette façon de faire vient simplifier ses nombreuses politiques de confidentialité antérieures tout en facilitant la vie des internautes à qui elle pourra suggérer des activités, des achats et des recherches en ligne correspondant à leur profil. Mais l’objectif premier, on l’aura compris, est évidemment de changer en or la quantité monstrueuse de renseignements accumulés grâce à sa capacité sans précédent de rejoindre une clientèle cible chère aux annonceurs. Rappelons que Google contrôle déjà près de 40 % du marché mondial de la publicité Internet.
 
Dans une lettre qu’elle a fait parvenir à la compagnie, la semaine dernière, la commissaire à la protection de la vie privée du Canada, Jennifer Stoddart, s’inquiète, à l’instar de ses homologues provinciaux et ceux de l’Union européenne, du fait que la nouvelle politique de Google accentue la concentration déjà forte de renseignements «sensibles» sans permettre aux utilisateurs d’y échapper. Du même souffle, elle demande à Google de préciser de quelle façon les internautes pourront faire effacer ces données confidentielles après un certain temps, comme c’était le cas jusqu’ici.
 
Au sujet des téléphones qui utilisent le système Android de Google, la commissaire est encore plus sceptique étant donné la quantité encore plus grande de renseignements personnels transmis involontairement par les propriétaires de portables dits intelligents.
 
Personne n’est forcé d’utiliser l’un ou l’autre des services Google, c’est vrai. Chaque internaute doit lui-même faire l’effort de réduire son exposition à la curiosité maladive des Google, Facebook, Apple ou Microsoft de ce monde. Et cela est possible en diversifiant ses fournisseurs de services
(messagerie, fureteur, moteur de recherche…) et en évitant de passer par un compte personnel pour accéder aux sites et aux moteurs de recherche de son choix.
 
Mais dans un contexte de progrès technologiques complexes, faussement conviviaux et le plus souvent mystérieux pour le commun des mortels, cette responsabilité personnelle a ses limites.
 
Il est anormal que des entreprises déjà toutes puissantes sur le plan financier ne soient pas soumises à des règles très strictes en matière de pratiques commerciales et de respect de la vie privée.
 
Internet est un service essentiel au même titre que le téléphone et la poste, il y a 25 ans. Il fait partie de la vie de la plupart des gens et c’est à leurs gouvernements qu’il revient d’adopter les lois et d’exercer les contrôles nécessaires. Car, à n’en pas douter, l’autodiscipline ne suffit pas.

http://www.ledevoir.com