Si le chevalier Eon ne m’est pas vraiment inconnu, c’est bien grâce aux mots croisés. Alors qu’il maîtrisait parfaitement l’art du déguisement allant jusqu’à se travestir au sexe opposé, il a fini par mettre le doute sur sa véritable identité sexuelle chez certaines personnes.
Nuage
Le chevalier d’Eon, homme ou femme ? Ce que disent les archives sur son sexe
Par Léia Santacroce
Le chevalier d’Eon peint par Thomas Stewart.© Philip Mould / Wikimedia Commons.
Charles d’Eon de Beaumont, diplomate de Louis XV passé maître dans l’art du travestissement, a toujours maintenu l’ambiguïté sur son sexe. Dans un ouvrage paru début octobre sur les archives diplomatiques françaises, le ministère des Affaires étrangères fait la lumière sur cette affaire.
Pour fêter les 10 ans du transfert des archives du Quai d’Orsay à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), le ministère des Affaires étrangères a fait paraître début octobre un ouvrage qui fourmille de pépites historiques : Archives diplomatiques françaises : conservation, mémoire, découvertes (éditions La Martinière).
Parmi les documents présentés : le compte-rendu d’autopsie du chevalier d’Eon (1728 – 1810), tour à tour soldat, espion et diplomate de Louis XV. En attestent les mots du chirurgien et les dessins du peintre Charles Turner : le maître du travestissement était bel et bien doté d’un « organe masculin parfaitement développé », dixit Cédric Lefebvre, archiviste interrogé par France Inter.
Sans contrefaçon, le chevalier d’Eon était un garçon
Roi du déguisement (notamment célébré par Mylène Farmer dans sa chanson Sans Contrefaçon), Charles d’Eon de Beaumont est auréolé de moult légendes. Travesti en femme, il serait notamment parvenu à approcher la tsarine Elisabeth Ire à Saint-Pétersbourg et à la convaincre de faire alliance avec la France pendant la guerre de Sept ans (1756-1763).
Ont suivi des années en Angleterre, un temps comme secrétaire de l’ambassade de France, avant de se brouiller avec le roi.
« L’ancien agent secret se mue alors en agent provocateur, arborant des vêtements féminins dans tout Londres et affirmant à qui veut l’entendre avoir toujours été une femme. De quoi renforcer sa légende et le mystère qui l’entoure », peut-on lire sur le site de France Inter.
Un mystère aujourd’hui levé.