Le Saviez-Vous ► Qui étaient les Sorcières de Salem ?


Les femmes dans les années 1400 jusque vers la fin des années 1600, les femmes américaines, et même les enfants pouvaient être victimes d’accusations de sorcelleries.L’ignorance, la peur du diable a fait de ces femmes des victimes qui ont été condamnées et certaines ont été pendues.
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Qui étaient les Sorcières de Salem ?


La salle d’audience, illustration de 1876.

Par William A. Crafts — Vol. I Boston: Samuel Walker & Company, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=263506


Pendant deux siècles, des milliers de femmes accusées de jeter des sorts, de semer la maladie et la mort sont traquées, dénoncées, soumises à la question, torturées avant d’être brûlées vives.

La première vague de répression fut menée par les tribunaux de l’inquisition, de 1480 à 1520. Mais la plus intense folie meurtrière fut orchestrée par les tribunaux civils de 1580 à 1682. Une chasse aux sorcières qui aurait fait, selon des historiens, 100 000 victimes. La procédure se déroulait toujours de la même manière : dénonciation, interrogatoire du suspect, recherche de la « griffe du diable » par les « piqueurs », confrontation des témoins, torture et aveux, sentence et exécution publique. Un supplice dont le but est de purifier la communauté entière des crimes de sa sorcière.

En 1692, Samuel Parris, pasteur de la communauté de Salem village – aujourd’hui Danvers – dans le Massachusetts, aux États-unis, coule des jours heureux avec son épouse, sa fille Betty, 9 ans, sa nièce Abigaïl Williams, 11 ans, et son esclave noire Tituba, ramenée des Indes occidentales. Celle-ci, pour amuser les fillettes, leur raconte chaque soir des récits vaudous et leur prédit l’avenir. Or, à cette époque, les pratiques de divination sont interdites. Comme dans toutes les colonies puritaines, les habitants de Salem sont en lutte permanente contre le malin. Bientôt, les deux filles commencent à présenter des signes étranges de possession. Elles passent leurs journées à marcher en traînant les pieds tout en parlant dans une langue inconnue. Parfois même, elles deviennent invisibles. Aucun médecin ne parvient à identifier l’origine du mal. Les parents s’inquiètent. Alors, on les déclare possédées par le diable. A force de les harceler sur l’identité de leur persécuteur, on obtient trois noms : Tituba, l’esclave noire, Sarah Osborne, une vieille dame malade et Sarah Good, une pauvre mendiante.

Le 1er mars 1692, les trois femmes sont officiellement accusées de sorcellerie et subissent un interrogatoire public devant tout leur village, avant d’être emprisonnées

Très vite, d’autres accusations pleuvent: encore des vieilles femmes de Salem et une fillette de 4 ans ! A la mi-juin, soixante-dix personnes s’entassent dans les geôles. Les procès sont suivis d’une condamnation à mort par pendaison. Deux moyens d’y échapper: être enceinte ou dénoncer. Face à la terreur, certains s’enfuient en abandonnant tout derrière eux. Les champs sont laissés en jachère, les bêtes livrées à elles-mêmes. En moins d’un an, 200 suspectes sont arrêtées. Environ 150 seront jetées en prison et dix-neuf seront pendues. D’autres deviendront folles ou décéderont avant leur condamnation. Au total, l’affaire des sorcières de Salem aura fait 40 morts jusqu’à ce que, le 14 janvier 1693, le gouverneur royal, Sir William Phips, amnistie les derniers accusés et réhabilite les victimes. En 1953, Arthur Miller fit de cette affaire célèbre le sujet de sa pièce de théâtre The Crucible. En y dénonçant la chasse aux communistes lors du Maccarthisme, il fit des sorcières de Salem l’archétype de toutes les répressions aveugles de l’Histoire.


Par Manuela France

https://www.caminteresse.fr/

Le Saviez-Vous ► Les piqueurs de sorcières


Au temps de la chasse aux sorcières, c’est surtout des femmes qui ont été accusées de sorcelleries. N’importe qui pouvaient accuser, que ce soit un simple d’esprit, un enfant ou tout autre personne. Quand un mari voulait se débarrasser d’une femme, quand une femme était trop indépendante, c’était facile de l’accuser d’être une sorcière. Sans compter que tous les maux comme la maladie, les épidémies, les morts d’enfants, la sécheresse pouvait être une preuve. Et il y avait la torture pour faire avouer de leur soi-disant crime.
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Les piqueurs de sorcières

 

 

RACONTÉ  PAR MARINE GASC

On le sait, la sorcellerie peut prendre différentes formes, mais le plus souvent la sorcière n’est qu’une femme.

 

Aux XVI et XVIIème siècles, à l’heure de la chasse aux sorcières, une femme qui rit parfois un peu fort, qui refuse le mariage ou qui a une sexualité qualifiée comme hors norme est une sorcière. Une épouse volage ou une maîtresse enceinte peut aussi être qualifiée de sorcière pour s’en débarrasser rapidement et surtout : durablement. Mais alors, comment ça se passe lorsqu’une femme est suspectée de sorcellerie ?

QU’EST-CE QU’UNE SORCIÈRE ?

Sans parler de sortilège, de baguette magique et de philtre d’amour, une sorcière est une femme qui ne répond généralement ni à un mari, ni à un prêtre, ni à la médecine traditionnelle. Elle profite de cette liberté illégitime pour causer du tort aux autres, faute d’avoir des enfants à élever et un mari à nourrir et combler, elles volent, elles « guérissent » et on soupçonne certaines de tuer et dévorer des enfants (les leurs ou non), lors du sabbat. Rare sont les femmes accusées de sorcellerie qui sont mariées, ou alors, ce sont les pires. Elles s’échappent la nuit, à l’insu des époux endormis, à l’aide d’un balais coincé entre les jambes (tu le vois le symbole phallique? Et le rejet des tâches domestiques qui leurs incombent ?) ! Pour quoi faire ? Peu importe, elles ne répondent pas aux normes, elles subsistent sans époux, c’est forcément la volonté du diable et il faut s’en débarrasser au plus vite. (je vous recommande ce livre)

LE SIMULACRE DE PROCÈS

La première femme en France à avoir été condamnée pour sorcellerie est Jeanne de Brigue, une parisienne avec des dons de voyance et de guérison, elle est brulée vive en aout 1391 sur Saint-Honoré.

Pour condamner une femme, il suffit d’affirmer être le témoin de divers dommages causés par la sorcière… Une mauvaise récolte, un enfant mort en bas âge, la maladie… Peu importe. S’il y a plusieurs témoins, c’est encore mieux et les enfants sont nombreux à participer aux procès. C’est d’autant plus facile de leur faire dire ce que les juges souhaitent entendre. Même les fous et les simples d’esprit peuvent témoigner. Ensuite, l’accusée est entendue, elle raconte sa version des faits. Mais difficile de convaincre un auditoire qui vous considère coupable et font tout pour recevoir des aveux…

TORTURE PSYCHOLOGIQUE ET ÉPREUVE DE L’EAU

Entre 1645 et 1647, un chasseur de sorcières mandaté par le Parlement Anglais, nommé Hopkins donne quelques recommandations pour pousser les sorcières à avouer : il les prive de sommeil. Longtemps. Impossible de retrouver une trace de sang ou de contrainte physique. Les femmes deviennent juste folles. Ensuite, il les plonge dans l’eau pour voir si elles coulent (elles sont alors innocentes) ou si elles flottent. Lorsque l’eau rejette les femmes, c’est qu’elles ont renoncé au baptême, ce sont donc d’affreuses sorcières… Par gain de temps et vengeance populaire, les habitants organisent d’eux même, sans avoir recours à la justice, l’épreuve de l’eau pour les accusées de sorcellerie. Après lui avoir attaché les pieds et les mains, paf, dans un baquet d’eau ou une rivière. Si elle coule, elle est innocente mais c’est trop tard, elle est morte. Si elle flotte, on la laisse dans l’eau jusqu’à ce qu’elle finisse par mourir. Les autorités finissent par interdire cette pratique qui échappe au contrôle de la justice…

Pour les accusées encore vivantes, il reste maintenant à trouver le recoin du corps dans lequel le diable s’est faufilé…

LES PIQUEURS DE SORCIÈRE

Un grain de beauté un peu foncé ? Une cicatrice ? Une mèche de cheveux blancs ? Une zone insensible sur le corps ? Il n’y a aucun doute, c’est le chemin qu’à emprunter le diable pour prendre possession du corps de la sorcière, le stigma diaboli ! Il est d’autant plus facile de trouver des zones du corps abîmées sur une vieille dame que sur une jouvencelle et ça tombe bien car il est plus facile de mettre sur le droit chemin du mariage une jeune fille qu’une vieille dame. Si un homme se bonifie avec le temps, les tempes grisonnantes lui vont à ravir, au contraire, une femme devient une vilaine sorcière. En 1460, une sorcière nommée Yolande est brûlée vive. Le piqueur de sorcière, lui ayant rasé la tête, découvre qu’une partie de son crane est dépigmenté, le diable s’y est faufilé !

LES DERNIERS TOURMENTS DES SORCIÈRES

Lorsque les piqueurs parviennent à trouver une marque, par la suite les juges ordonnent généralement la torture, ce qui réussit fréquemment à leur faire avouer n’importe quoi.

Et les juges mettent les moyens… Torture par le feu, classique. Estrapade, un peu plus complexe, le bourreau encorde les bras de la victime et les hissent jusqu’à ce que la malheureuse sorcière soit à plusieurs mètres du sol. Puis on lâche la corde jusqu’à ce que le corps retombe à quelques centimètres du sol, sans jamais toucher terre, et on remonte. Et on recommence. Au bout de plusieurs fois, les épaules se disloquent, provoquant des douleurs insupportables. Lorsque les juges sont zélés, il arrive qu’ils décident d’installer un bûcher au pied de la poulie… Face à ce comportement qualifié « d’excessif », le pouvoir public est intervenu plusieurs fois pour modérer la torture, l’idée ce n’est quand même pas de mourir avant le bûcher final ! Parce que c’est bien ce qu’on attend, la mort par le feu ! En réalité, de nombreuses sorcières étaient étranglées quelques secondes avant le bûcher… On n’est pas des monstres hein…

LE PRIX D’UN PROCÈS

Si les raisons pour incriminer les femmes sont nombreuses, il existe bien un seul moyen de calmer les bourreaux. Le pognon. Lorsqu’on accuse quelqu’un de sorcellerie, il faut payer. Cher. Et le reste de la ville doit aussi payer une contribution financière supplémentaire. Dès le début du procès, les biens de la sorcières sont confisqués pour couvrir les frais du procès mais rares sont les femmes indépendantes qui roulent sur l’or alors ce sont les habitants et le seigneur local qui déboursent… C’est ainsi que de nombreuses femmes ont pu être épargnées… Le mouvement de chasse aux sorcières ralentit vers la fin des années 1680, avec l’avancée des connaissances, les malades meurent moins, les enfants aussi et on  croit de moins en moins aux esprits démoniaques qui propagent le mal autour d’eux. Même l’Eglise prend du recul et le pouvoir central met en place l’obligation de faire appel lorsque la sentence est la peine de mort. Mais en ce qui concerne les procès clandestins, c’est autre chose. Les dernières victimes, accusées de sorcellerie, ont été brûlées au XIXème siècle en France. Notamment à Bournel en 1826 et à Vic en Bigorre en 1856

Aujourd’hui, on a trouvé d’autres sanctions pour punir les femmes…

http://www.racontemoilhistoire.com/

Le Saviez-Vous ► Pourquoi croisons-nous les doigts pour nous porter chance ?


Il y a des gestes anodins qu’on est très loin d’en savoir l’origine. Se croiser les doigts qui sont supposés nous porter chance aurait probablement des origines chrétiennes. Les premiers chrétiens étaient persécutés et ils se croisaient les doigts en formant une croix, signe de reconnaissance entre eux. Il y a aussi l’idée que cela était supposé aussi a repousser l’esprit malin.
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Pourquoi croisons-nous les doigts pour nous porter chance ?

 

George Hodan

George Hodan

par Olivier

“Courage pour ton examen, je croise les doigts pour toi“. On a tous en tête cette phrase dite par quelqu’un qui nous est proche et qui nous souhaite bonne chance pour un évènement, pour un examen, pour quelque chose d’inattendu.

Mais qu’en est-il réellement ? Qu’est-ce qui explique que nous croisons les doigts pour nous porter chance ?

Il y a des origines à ce croisement des doigts, qui ramènent aux premières persécutions subies par les tout premiers chrétiens au début de notre ère. Ceux-ci étaient persécutés et en signe de reconnaissance, ils croisaient les doigts. C’était un moyen pour eux d’établir un signe de reconnaissance dans leur malheur. D’où peut-être le lien actuel avec la chance.

Ainsi, on croise les doigts (l’index et le majeur) avec pour but de former une croix qui renvoie à Jésus et à la crucifixion afin d’invoquer la présence divine du Christ à ses côtés.

Il existe enfin une autre explication : quand une personne voulait exaucer un vœu, elle plaçait son index sous celui d’une autre personne afin que l’intersection des deux doigts forme une croix qui symbolisait l’union. Les personnes qui croisaient leurs doigts souhaitaient établir un point d’intersection qui concentrerait tous les esprits positifs. De fait, ce symbole renvoyait déjà à l’idée de chance et de bonheur. Il est possible que le fait de croiser les doigts renvoie aussi à l’origine de l’expression latine “Vade retro Satanas” qui consiste à prononcer cette phrase en croisant les doigts avec pour but de chasser le diable ou les mauvais esprits.

Croiser les doigts n’est donc pas une expression anodine, elle vient du fond des âges et fait allusion de manière indirecte à toute une part de notre Histoire occidentale.

George Hodan

Sources : l-anecdote, L’express, Omnilogie, Hellocoton – Photo principale : Peter67

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Ils déchiffrent la lettre d’une sœur possédée par le diable au 17e siècle !


Des lettres datées du XVIIe siècle écrit par une religieuse qu’on dit possédée par le démon, mais qui probablement souffrait de schizophrénie. Avec sa connaissance des langues elle a codé ses lettres et ce n’est que dernièrement que des passages ont été traduites
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Ils déchiffrent la lettre d’une sœur possédée par le diable au 17e siècle !

 

DR

par Yohan Demeure

Le Dark Web est l’endroit où l’on trouve tout ce qui peut être illégal. Cependant, à l’aide d’un logiciel trouvé sur ce même Dark Web, des scientifiques ont pu déchiffrer une lettre écrite par une religieuse italienne au XVIIe siècle. Cette sœur aurait été possédée par Lucifer !

Il y a quelques jours, la Commission d’enrichissement de la langue française a fourni la traduction officielle du terme Dark Web : l’Internet clandestin. Le Dark Web, à ne pas confondre avec le Deep Web, est l’endroit où tout est disponible. Il s’agit souvent des choses illégales et parfois disons-le, des choses horribles.

 

« On peut trouver de tout sur le dark web, de la drogue, de la prostitution, de la pédophilie et aussi des programmes utilisés par les services de renseignement pour déchiffrer les messages secrets, comme celui que nous avons utilisé », a expliqué Daniele Abate du Centre Scientifique Luduum en Sicile (Italie), à la radio italienne 105 selon The Times.

Ainsi, comme l’indique l’article du journal britannique, des chercheurs ont déchiffré une lettre de la sœur Maria Crocifissa della Concezione vivant au XVIIe siècle au couvent sicilien de Palma di Montechiaro. La religieuse avait déclaré que Lucifer l’aurait implorée de le servir lui plutôt que Dieu. Plusieurs lettres ont été écrites par la sœur alors possédée par le diable, mais une seule a pu survivre au temps.

Cette lettre encore lisible écrite selon la légende le 11 août 1676 s’est trouvée durant trois siècles dans les mains de différents experts, mais s’était avérée difficile (voire impossible) à déchiffrer. En effet, la lettre a été écrite dans un langage codé composé d’un mélange étrange d’alphabets archaïques.

Des universitaires, scientifiques et autres experts des sciences occultes ont tous échoué au décryptage de cette lettre. Dernièrement, l’équipe de Daniele Abate du Centre Scientifique Luduum en est venue à bout grâce à un algorithme déniché dans le Dark Web et a pu traduire une quinzaine de lignes. Le principal auteur des recherches a également indiqué avoir préparé le programme en question « avec du grec ancien, de l’arabe, l’alphabet runique et du latin. »

Les chercheurs italiens ont indiqué que les lettres ont été écrites par la sœur elle-même par le biais d’un mélange astucieux de langues anciennes et cela n’est pas un hasard puisque celle-ci était devenue une experte en linguistique lors de son passage au couvent.

Parmi les lignes traduites, voici celle-ci :

« Dieu pense qu’il peut libérer les mortels. Ce système ne fonctionne pour personne. Peut-être que maintenant, le Styx est certain. »

Les chercheurs estiment qu’outre la bonne connaissance des différents langages, la sœur aurait inventé le code en question et aurait pu être atteinte de schizophrénie.

Sources : The TimesTVA NouvellesMinute News

https://sciencepost.fr/

Le Saviez-Vous ► 8 choses que vous ne savez (peut-être) pas sur les sorcières


Il y  a eu des hommes et surtout des femmes qui ont été accusés de sorcellerie et condamné à mort grâce aux aveux sous la torture ou une soi-disant preuve d’une marque du démon qui pouvait être un bouton, un abcès, une tache de vin … Aujourd’hui, sorcière est rentré dans une mode de certaines féministes pour dénoncer des injustices.
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8 choses que vous ne savez (peut-être) pas sur les sorcières

 

Supplice de Anneken Hendriks, brûlée à Amsterdam en 1571 (Cl Roger-Viollet/CC)

On a voulu vous parler de ces femmes et de ces hommes qui ont été persécutés.

 

Par Emilie Brouze, Alice Marunani et Renée Greusard

1 On disait qu’elles embrassaient le cul du diable

Que reprochait-on aux prétendues sorcières ?

« Beaucoup de choses », répond Michel Porret, professeur d’histoire à l’université de Genève et auteur de « l’Ombre du diable » (éd. Georg, 2010). L’argument du sabbatest abondamment cité. Un argument théorique, car « jamais les femmes n’ont été arrêtées en flagrant délit. »

Maxime Gelly – Perbellini, historien spécialiste de la représentation des sorcières au Moyen Age, détaille : « Il y a cette idée que des hommes et des femmes se réunissent la nuit sous l’ordre du diable et du démon afin de l’adorer et de commettre des crimes abominables. On dit qu’elles concoctent des recettes ignobles à base de graisse d’enfants, de cadavres ou qu’elles embrassaient le diable sur son derrière. »

Satan serait adoré dans ces assemblées nocturnes : le sabbat est l’église du mal, l’école de la débauche. La sorcière s’y rendrait de nuit, par voie aérienne, chevauchant parfois un balai, un animal noir voire le diable.

Lors des procès, on impute aux « sorcières » tous les malheurs biologiques : empoisonnements, stérilité, bétail tué, etc.

2 Des mecs aussi ont été accusés

« La sorcellerie n’était pas spécifique au sexe mais elle était liée au sexe », écrit Alison Rowlands, spécialiste de la chasse aux sorcières – qui culminera entre 1560-1570 et 1620-1630.

Durant la première période de cette chasse, à partir de 1420, les sorcières étaient surtout… des sorciers, explique Maxime Gelly – Perbellini.

 « Les procès étaient peu nombreux et touchaient tous les milieux. »

La bascule du genre se fait en 1550. Là, le nombre de procès augmente significativement, les accusations de sorcellerie se démocratisent et surtout, se féminisent.

 L’accusation devient une arme sexiste contre les femmes qui « remettaient en cause la vision patriarcale de la femme idéale », écrit Alison Rowlands.

« Avec un taux plausible de 48% des condamnations à mort sur 110.000 procès recensés en Europe (hors lynchages), les juges laïques font exécuter environ 60.000 à 70.000 sorcières et sorciers – 7 à 8 femmes sur 10 condamnés (Levack, 2001) « , lit-on dans « Présumées coupables » (éd. Iconoclaste, 2017).

Maxime Gelly – Perbellini ajoute :

« La question de la sorcière embrasse celle des stéréotypes que l’on véhicule sur les femmes et plus globalement sur les personnes à la marge. Ces stéréotypes peuvent se rapprocher de ce qu’on dit sur les juifs ou les errants, par exemple. »

3 C’était vraiment hardcore

Contrairement à un voleur ou à un assassin, la sorcière n’a pas d’autre issue que la mort. La plupart des femmes accusées avouent sous la torture.

« Les procès de sorcellerie suivent la procédure inquisitoire validée par le quatrième concile du Latran (1215), qui abolit aussi l’ordalie : écriture, instruction secrète, recherche médico-légale de la marque satanique, torture pour l’aveu, exécution publique », lit-on dans « Présumées coupables ».

La seule preuve qu’on essaie de trouver dans les procès en sorcellerie est la griffe de Satan. Une marque invisible, dont on dit qu’elle a fait mourir l’endroit où la sorcière a été marquée.

« La marque a la particularité de ne pas être naturelle », explique Michel Porret.

On lit ainsi dans les interrogatoires la référence au sperme glacé de Satan, preuve de non-naturalité.

Une fois que le juge est convaincu de la culpabilité de la sorcière, celle-ci est dénudée et « rasée de tout poil ». Le corps de l’accusée subit ensuite une inspection avec une aiguille chirurgicale, à la recherche du point d’insensibilité. Très souvent on la trouve sous la forme d’un abcès, pustule, tache de vin, tumeur ou verrue.

Une fois les sorcières condamnées, la plupart sont brûlées, comme une neutralisation symbolique.

« Brûlée vive ou étranglée au préalable », précise Michel Porret.

4 Mais parfois, ça ne se finit pas si mal

De temps en temps, les femmes accusées de sorcellerie obtiennent une lettre de rémission. Maxime Gelly – Perbellini évoque, par exemple, le cas de l’empoisonneuse de La Rochelle en 1382.

Jehanne Gaigne, âgée de 18 ans, est l’épouse de Guillaume Cusse, charpentier et bourgeois de La Rochelle.

« Sous l’influence d’une autre femme réputée sorcière, appelée Arzene, elle aurait utilisé des envoûtements, des philtres et enfin du poison, du sulfure d’arsenic mêlé de verre pillé, sur son époux, sans pour autant réussir à le faire mourir.

Elle est accusée par le prévôt de La Rochelle pour sorcellerie et est condamnée à la prison, elle demande elle-même sa rémission au roi de France. »

Et l’historien de commenter :

« Derrière les images cocasses, cette lettre doit nous rappeler que le regard de l’historien ne doit pas s’arrêter à une vision stéréotypée d’un phénomène. Toutes les ‘sorcières’ ne sont pas menées au bucher et que, plus que d’autres, cette accusation est au cœur de discours politiques, juridiques, idéologiques en constante tension. Le prévôt condamne pour affirmer sa justice ; la condamnée tente de minimiser sa responsabilité en se faisant elle-même victime du diable ; le roi, engagé à la fin du Moyen Age dans la structuration de l’ordre judiciaire, se montre timide à confirmer une condamnation qui ne repose sur aucun fondement criminel (pas de meurtre, pas de sang versé) et préfère laver Jehanne de ses accusations. »

5 Des figures féministes

« Après l’émergence des sciences humaines, post-soixante huitarde, on assiste à toute une reconstruction de la figure de la sorcière. On en fait une femme révoltée », confirme Michel Porret.

La figure autrefois maudite et crainte devient un symbole d’un rapport de domination et le symbole subversif de la révolte féminine.

En Italie, des féministes scandent :

« Tremblez, tremblez, les sorcières sont de retour » [‘Tremate, tremate, le streghe son tornate’]. »

La revue littéraire « Sorcières », fondée par Xavière Gauthier et à laquelle contribua Marguerite Duras ou Nancy Huston, est l’emblème de cette reconstruction.

La revue féministe, publiée de 1975 à 1981, est née dans le but de donner la parole aux femmes pour qu’elles puissent exprimer leur créativité et ainsi accompagner voire susciter l’émergence d’un mouvement de femmes créatrices. Une femme juchée sur un balai orne la couverture du premier numéro.

Pourquoi « sorcières » ? Dans un éditorial, Xavière Gauthier écrit :

« Parce qu’elles dansent. Elles dansent à la pleine lune. Femmes lunaires, lunatiques, atteintes – disent-ils – de folie périodique. Gonflées de révolte fulgurante, de colère bouillonnante, gonflées de désir, elles dansent sur la lande sauvage des danses sauvages.
Sauvages, comme l’homme blanc le dit des autres ethnies ; sauvages comme l’Etat et le syndicat le disent de certaines grèves, de certaines crèches. Elles dansent, sauvages et irrécupérables, comme le désir. »

6 La dernière sorcière d’Europe

Elle s’appelait Anna Göldi, elle était suisse et fut, en Europe, la dernière femme à être condamnée à mort pour sorcellerie. C’était en 1782. On lui a coupé la tête et puis on a enfoui son corps au pied de l’échafaud. 

Servante dans la famille d’un médecin, Anna a été accusée d’avoir empoisonné la fille de son patron à l’aide d’aiguilles magiques. Un article du « Monde » consacré à Anna Göldi raconte :

« Selon le récit fait plus tard au procès, des aiguilles sont à plusieurs reprises trouvées dans le bol de lait d’Annemiggeli, la seconde fille de la famille, âgée de 8 ans. Anna Göldi, qui fait office de gouvernante, est soupçonnée, puis finalement renvoyée. »

« Quelque temps après, la fillette tombe gravement malade, prise de violentes convulsions, d’une fièvre inexpliquée, d’accès de délire et de toux. La jeune Annemiggeli se met à vomir, presque chaque jour, des aiguilles dans des glaires mêlées de sang. Une centaine en tout. Certaines crises la laissent sourde et muette. »

Sous la torture, la servante finit par avouer ce crime. Pourquoi a-t-elle été accusée ? L’article du « Monde » dit, et cette résonance à l’actualité est troublante :

« Walter Hauser [un journaliste qui a enquêté sur l’affaire, NDLR] a retrouvé la trace – mais non le contenu – d’une plainte pour harcèlement sexuel déposée en décembre 1781 par Anna Göldi contre son employeur. Voilà qui aurait pu ruiner la réputation du bon docteur Tschudi qui, vraisemblablement, s’empressa d’allumer un contre-feu. »

7 La démonologie fut une science à la mode

La démonologie est l’étude des démons et des mauvais esprits. Il en existe dans toutes les religions, notamment dans la religion chrétienne. Le premier traité de démonologie imprimé est daté de la fin du XVe.

 « Il va devenir un best-seller », raconte Michel Porret. « La matrice de toute une série d’autres traités de démonologie. »

Les démonologues sont un peu les théoriciens de la chasse aux sorcières.

8 Les sorcières sont de retour (pour combattre l’ordre établi)

La sorcellerie revient en force dans les milieux féministes et queer, comme le racontent Vice et Cheek Magazine. Quel meilleur symbole de liberté et de danger pour l’ordre établi ? La publication en 2012 du livre d’Anna Colin « Sorcières : pourchassées, assumées, puissantes, queer », signe l’arrivée de cette mode américaine en France.

Un cortège de « sorcières », des féministes anarchistes de l’université Paris-VII s’est ainsi formé dans la manifestation contre la réforme du travail le 12 septembre dernier sous le nom de Witch Bloc, avec des slogans comme « Macron au chaudron ».

Des soirées queer et sorcellerie se lancent de partout, comme les événements Bitchcraft. La dernière Queerweek, grand événement queer parisien, proposait un atelier de confection de sortilèges.

Le mouvement est aussi porté par la mode du développement personnel et des thérapies alternatives. Jack Parker par exemple, blogueuse féministe, a lancé sa newsletter Witch, please ! où elle explique comment pratiquer la sorcellerie au quotidien (par exemple, en accrochant une branche d’eucalyptus dans sa douche ou en tirant le tarot). 

 

Emilie Brouze, Alice Marunani et Renée Greusard

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Le Saviez-Vous ► Dracula a-t-il vraiment existé ?


C’est un Irlandais qui a écrit un livre à succès Dracula, puis s’est suivi de film à diverses époques. Il s’est inspiré comme beaucoup le savent de Vlad l’Empaleur, un être cruel qui a vécu entre 1431-1476. Le rapport avec Dracula qui boit le sang et ne peut être tué que par des objets précis ? On sait que Vlad était sanguinaire, il empalait tout ceux qu’il voulait, mais c’est surtout à sa mort que le personnage Dracula prend tout son sens alors que la mémoire de Vlad L’Empaleur a survécu grâce aux mythes
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Dracula a-t-il vraiment existé ?

 

Crédits : U.S Air Force / Gustavo Castillo

Teint pâle, dents pointues… Nul besoin de faire une description plus détaillée pour que chacun sache de qui nous allons parler ! Effectivement, le célèbre vampire est sans aucun doute un des monstres les plus représentés dans la culture populaire. Mais savez-vous réellement d’où vient Dracula ?

En 1897, le livre éponyme de l’irlandais Bram Stoker rencontre un succès fulgurant et devient une des œuvres phares de la littérature gothique, très à la mode à l’époque. Dans ce roman épistolaire, les lecteurs découvrent un monstre capable de prendre plusieurs formes, avide de sang et sur le point de créer une armée de vampires à son service. Le mythe de Dracula est né. Les nombreux thèmes abordés dans l’œuvre tels que la mort, la folie ou encore l’érotisme laissent place à une multitude d’interprétations que les cinéastes s’empressent d’adapter. Du Nosferatu de Murnau à la saga Twilight, les descendants de Dracula ont beaucoup évolué.

Mais vous pouvez dès maintenant ranger votre pieu, vos gousses d’ail et votre eau bénite, Dracula n’a jamais existé en tant que tel ! Pour créer son personnage, Bram Stoker s’est en fait inspiré de Vlad Tepes, plus connu sous le nom de Vlad L’Empaleur. Si en termes d’horreur son nom n’a rien à envier au fameux comte, il se trouve que ce prince savait lui aussi se montrer diabolique. en 1431, probablement en Transylvanie, il devient prince de Valachie (une province au sud de l’actuelle Roumanie) en 1436 et s’affirme au fil des ans comme une figure historique cruciale de la défense contre l’invasion ottomane dans la région. Rien qui puisse inspirer une histoire de vampires, me direz-vous.

Portrait anonyme de Vlad L’Empaleur, la figure qui a inspiré Dracula. Crédits : Wikimedia Commons / Public Domain

Mais c’est sans compter sur la méthode qu’il utilisait le plus pour punir ses ennemis, et de laquelle il tient son surnom. Vlad III a ainsi ordonné l’empalement de marchands, d’opposants militaires ou de nobles de la région. Il a notamment fait empaler autour de son château des officiers ottomans, lieu qui prendra le nom de « Forêt des pals » et qui va faire connaître aux alentours la cruauté de ce prince. Face à des émissaires ottomans qui refusent d’enlever leur turban devant lui, il les leur fait clouer sur la tête. Et la liste des tortures qui lui sont attribuées est longue, ce qui lui vaut le surnom de Dracula, qui signifie « diable » en langue valaque.

C’est à sa mort que la confusion entre Vlad L’Empaleur et Dracula prend réellement son sens. Tué en 1476 dans une embuscade, l’endroit où il est enterré reste un mystère, ce qui a fait dire à nombre de gens que Vlad Tepes n’était pas mort. Selon les histoires du folklore local, il continuerait à errer dans les montagnes des Carpates pour se repaître du sang de ses ennemis. Bram Stoker a ensuite repris cette légende à son compte pour créer son propre monstre assoiffé de sang, au point que Dracula est devenu plus célèbre que Vlad L’Empaleur, confondant ainsi mythe et réalité.

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Le Saviez-Vous ► 8 choses que vous ne savez (peut-être) pas sur les sorcières


Il aurait eu 110.000 sorciers, sorcières (surtout des femmes) qui ont été exécutés juste en Europe. On accusait de sorcellerie d’après des stéréotype, de vengeance, et autres. Au fil du temps, les femmes étaient considérées comme des sorcières celles qui contestaient le système patriarcal. Aujourd’hui, être une sorcière est une mode qui n’about pas au bûcher ou à la torture comme au Moyen-Âge
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8 choses que vous ne savez (peut-être) pas sur les sorcières

Supplice de Anneken Hendriks, brûlée à Amsterdam en 1571 (Cl Roger-Viollet/CC)

On a voulu vous parler de ces femmes et de ces hommes qui ont été persécutés.

Par Emilie Brouze, Alice Marunani et Renée Greusard

 Il y en aurait eu 110.000 en Europe (voir plus bas) et ils furent persécutés. On avait envie de vous parler d’eux et plutôt d’elles, car c’est surtout une histoire de femmes et de la haine qu’elles ont inspirée.

1 On disait qu’elles embrassaient le cul du diable

Que reprochait-on aux prétendues sorcières ?

« Beaucoup de choses », répond Michel Porret, professeur d’histoire à l’université de Genève et auteur de « l’Ombre du diable » (éd. Georg, 2010).

L’argument du sabbat est abondamment cité. Un argument théorique, car « jamais les femmes n’ont été arrêtées en flagrant délit. »

Maxime Gelly – Perbellini, historien spécialiste de la représentation des sorcières au Moyen Age, détaille :

« Il y a cette idée que des hommes et des femmes se réunissent la nuit sous l’ordre du diable et du démon afin de l’adorer et de commettre des crimes abominables. On dit qu’elles concoctent des recettes ignobles à base de graisse d’enfants, de cadavres ou qu’elles embrassaient le diable sur son derrière. »

Satan serait adoré dans ces assemblées nocturnes : le sabbat est l’église du mal, l’école de la débauche. La sorcière s’y rendrait de nuit, par voie aérienne, chevauchant parfois un balai, un animal noir voire le diable.

Lors des procès, on impute aux « sorcières » tous les malheurs biologiques : empoisonnements, stérilité, bétail tué, etc.

2 Des mecs aussi ont été accusés

« La sorcellerie n’était pas spécifique au sexe mais elle était liée au sexe », écrit Alison Rowlands, spécialiste de la chasse aux sorcières – qui culminera entre 1560-1570 et 1620-1630.

Durant la première période de cette chasse, à partir de 1420, les sorcières étaient surtout… des sorciers, explique Maxime Gelly – Perbellini.

« Les procès étaient peu nombreux et touchaient tous les milieux. »

La bascule du genre se fait en 1550. Là, le nombre de procès augmente significativement, les accusations de sorcellerie se démocratisent et surtout, se féminisent.

L’accusation devient une arme sexiste contre les femmes qui « remettaient en cause la vision patriarcale de la femme idéale », écrit Alison Rowlands.

« Avec un taux plausible de 48% des condamnations à mort sur 110.000 procès recensés en Europe (hors lynchages), les juges laïques font exécuter environ 60.000 à 70.000 sorcières et sorciers – 7 à 8 femmes sur 10 condamnés (Levack, 2001) », lit-on dans « Présumées coupables » (éd. Iconoclaste, 2017).

Maxime Gelly – Perbellini ajoute :

« La question de la sorcière embrasse celle des stéréotypes que l’on véhicule sur les femmes et plus globalement sur les personnes à la marge. Ces stéréotypes peuvent se rapprocher de ce qu’on dit sur les juifs ou les errants, par exemple. »

3 C’était vraiment hardcore

Contrairement à un voleur ou à un assassin, la sorcière n’a pas d’autre issue que la mort. La plupart des femmes accusées avouent sous la torture.

« Les procès de sorcellerie suivent la procédure inquisitoire validée par le quatrième concile du Latran (1215), qui abolit aussi l’ordalie : écriture, instruction secrète, recherche médico-légale de la marque satanique, torture pour l’aveu, exécution publique », lit-on dans « Présumées coupables ».

La seule preuve qu’on essaie de trouver dans les procès en sorcellerie est la griffe de Satan. Une marque invisible, dont on dit qu’elle a fait mourir l’endroit où la sorcière a été marquée.

« La marque a la particularité de ne pas être naturelle », explique Michel Porret.

On lit ainsi dans les interrogatoires la référence au sperme glacé de Satan, preuve de non-naturalité.

Une fois que le juge est convaincu de la culpabilité de la sorcière, celle-ci est dénudée et « rasée de tout poil ». Le corps de l’accusée subit ensuite une inspection avec une aiguille chirurgicale, à la recherche du point d’insensibilité. Très souvent on la trouve sous la forme d’un abcès, pustule, tache de vin, tumeur ou verrue.

Une fois les sorcières condamnées, la plupart sont brûlées, comme une neutralisation symbolique.

« Brûlée vive ou étranglée au préalable », précise Michel Porret.

4 Mais parfois, ça ne se finit pas si mal

De temps en temps, les femmes accusées de sorcellerie obtiennent une lettre de rémission. Maxime Gelly – Perbellini évoque, par exemple, le cas de l’empoisonneuse de La Rochelle en 1382.

Jehanne Gaigne, âgée de 18 ans, est l’épouse de Guillaume Cusse, charpentier et bourgeois de La Rochelle.

« Sous l’influence d’une autre femme réputée sorcière, appelée Arzene, elle aurait utilisé des envoûtements, des philtres et enfin du poison, du sulfure d’arsenic mêlé de verre pillé, sur son époux, sans pour autant réussir à le faire mourir.

Elle est accusée par le prévôt de La Rochelle pour sorcellerie et est condamnée à la prison, elle demande elle-même sa rémission au roi de France. »

Et l’historien de commenter :

« Derrière les images cocasses, cette lettre doit nous rappeler que le regard de l’historien ne doit pas s’arrêter à une vision stéréotypée d’un phénomène. Toutes les ‘sorcières’ ne sont pas menées au bûcher et que, plus que d’autres, cette accusation est au cœur de discours politiques, juridiques, idéologiques en constante tension. Le prévôt condamne pour affirmer sa justice ; la condamnée tente de minimiser sa responsabilité en se faisant elle-même victime du diable ; le roi, engagé à la fin du Moyen Age dans la structuration de l’ordre judiciaire, se montre timide à confirmer une condamnation qui ne repose sur aucun fondement criminel (pas de meurtre, pas de sang versé) et préfère laver Jehanne de ses accusations. »

5 Des figures féministes

« Après l’émergence des sciences humaines, post-soixante huitarde, on assiste à toute une reconstruction de la figure de la sorcière. On en fait une femme révoltée », confirme Michel Porret.

La figure autrefois maudite et crainte devient un symbole d’un rapport de domination et le symbole subversif de la révolte féminine.

En Italie, des féministes scandent :

« Tremblez, tremblez, les sorcières sont de retour » [‘Tremate, tremate, le streghe son tornate’]. »

La revue littéraire « Sorcières », fondée par Xavière Gauthier et à laquelle contribua Marguerite Duras ou Nancy Huston, est l’emblème de cette reconstruction.

La revue féministe, publiée de 1975 à 1981, est née dans le but de donner la parole aux femmes pour qu’elles puissent exprimer leur créativité et ainsi accompagner voire susciter l’émergence d’un mouvement de femmes créatrices. Une femme juchée sur un balai orne la couverture du premier numéro.

Pourquoi « sorcières » ? Dans un éditorial, Xavière Gauthier écrit :

« Parce qu’elles dansent. Elles dansent à la pleine lune. Femmes lunaires, lunatiques, atteintes – disent-ils – de folie périodique. Gonflées de révolte fulgurante, de colère bouillonnante, gonflées de désir, elles dansent sur la lande sauvage des danses sauvages.

Sauvages, comme l’homme blanc le dit des autres ethnies ; sauvages comme l’Etat et le syndicat le disent de certaines grèves, de certaines crèches. Elles dansent, sauvages et irrécupérables, comme le désir. »

6 La dernière sorcière d’Europe

Elle s’appelait Anna Göldi, elle était suisse et fut, en Europe, la dernière femme à être condamnée à mort pour sorcellerie. C’était en 1782. On lui a coupé la tête et puis on a enfoui son corps au pied de l’échafaud. 

Servante dans la famille d’un médecin, Anna a été accusée d’avoir empoisonné la fille de son patron à l’aide d’aiguilles magiques. Un article du « Monde » consacré à Anna Göldi raconte :

« Selon le récit fait plus tard au procès, des aiguilles sont à plusieurs reprises trouvées dans le bol de lait d’Annemiggeli, la seconde fille de la famille, âgée de 8 ans. Anna Göldi, qui fait office de gouvernante, est soupçonnée, puis finalement renvoyée. »

« Quelque temps après, la fillette tombe gravement malade, prise de violentes convulsions, d’une fièvre inexpliquée, d’accès de délire et de toux. La jeune Annemiggeli se met à vomir, presque chaque jour, des aiguilles dans des glaires mêlées de sang. Une centaine en tout. Certaines crises la laissent sourde et muette. »

Sous la torture, la servante finit par avouer ce crime. Pourquoi a-t-elle été accusée ? L’article du « Monde » dit, et cette résonance à l’actualité est troublante :

« Walter Hauser [un journaliste qui a enquêté sur l’affaire, NDLR] a retrouvé la trace – mais non le contenu – d’une plainte pour harcèlement sexuel déposée en décembre 1781 par Anna Göldi contre son employeur. Voilà qui aurait pu ruiner la réputation du bon docteur Tschudi qui, vraisemblablement, s’empressa d’allumer un contre-feu. »

7 La démonologie fut une science à la mode

La démonologie est l’étude des démons et des mauvais esprits. Il en existe dans toutes les religions, notamment dans la religion chrétienne. Le premier traité de démonologie imprimé est daté de la fin du XVe.

« Il va devenir un best-seller », raconte Michel Porret. « La matrice de toute une série d’autres traités de démonologie. »

Les démonologues sont un peu les théoriciens de la chasse aux sorcières.

8 Les sorcières sont de retour (pour combattre l’ordre établi)

La sorcellerie revient en force dans les milieux féministes et queer, comme le racontent Vice et Cheek Magazine. Quel meilleur symbole de liberté et de danger pour l’ordre établi ? La publication en 2012 du livre d’Anna Colin « Sorcières : pourchassées, assumées, puissantes, queer », signe l’arrivée de cette mode américaine en France.

Un cortège de « sorcières », des féministes anarchistes de l’université Paris-VII s’est ainsi formé dans la manifestation contre la réforme du travail le 12 septembre dernier sous le nom de Witch Bloc, avec des slogans comme « Macron au chaudron ».

Des soirées queer et sorcellerie se lancent de partout, comme les événements Bitchcraft. La dernière Queerweek, grand événement queer parisien, proposait un atelier de confection de sortilèges.

Le mouvement est aussi porté par la mode du développement personnel et des thérapies alternatives. Jack Parker par exemple, blogueuse féministe, a lancé sa newsletter Witch, please ! où elle explique comment pratiquer la sorcellerie au quotidien (par exemple, en accrochant une branche d’eucalyptus dans sa douche ou en tirant le tarot). 

https://tempsreel.nouvelobs.com

Le Saviez-Vous ► Livres anciens et très rares


Malgré l’ère numérique, les livres sont d’une grande richesse, en espérant qu’ils ne disparaîtront pas. Certains livres ont passé le temps et sont devenus rare et inestimables
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Livres anciens et très rares


Bibliothèque du Queen’s College (Angleterre)
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1- Le Codex Calixtinus ou Compostellus 


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Rare et très prisé des pèlerins qui empruntent chaque année la mythique route de Compostelle, le Codex Calixtinus est un ouvrage unique rédigé au XIIe siècle dont on croyait que les quatre livres qui le composent avaient été compilés et préfacés  par le Pape Calixte II. Aussi surnommé le Livre de Saint-Jacques, il semble avoir été rédigé par un moine du Poitou du nom de Aymerci Picaud et est essentiellement composé de livres liturgiques, dont le dernier consiste en un guide pour les pèlerins qui empruntent le chemin vers la tombe de Saint-Jacques, à Compostelle.


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Avec les premiers guides de la ville de Rome, il est considéré comme un ancêtre du guide touristique! Il décrit le chemin en parlant de l’emplacement des églises, des sources d’eau potable et même des coutumes locales! Il est conservé à la cathédrale Saint-Jacques-de-Compostelle et est désormais sous haute surveillance après un vol survenu en 2011. L’ouvrage a été retrouvé un an plus tard, dans un très bon état, dans la maison d’un électricien qui avait travaillé 25 ans pour la cathédrale et qui habitait tout près.

2- Le Codex Gigas ou la Bible du Diable


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Ce manuscrit médiéval datant du XIIIe siècle vaut son nom à son impressionnante taille : 97 cm de haut sur 50 cm de large, 22 cm d’épaisseur et… 165 lbs! Le tout relié dans une reliure blanche en cuir de veau. Il s’agit jusqu’à présent du plus grand manuscrit médiéval connu. Non seulement est-il unique au monde, mais il contient aussi une immense enluminure du Diable, ce qui lui vaut de plus son surnom. Nous savons qu’il a été rédigé au cours du XIIIe siècle par un moine bénédictin dans le monastère de Podlažice, situé jadis dans l’ancien royaume de Bohème et aujourd’hui en République Tchèque.


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Ce livre rassemble en réalité plusieurs textes. Une Bible en latin (Ancien et Nouveau Testament), d’anciens textes médicaux, une chronique des Bohémiens, ainsi qu’un calendrier. Sa richesse et sa valeur, outre sa taille, viennent aussi des immenses enluminures, qui sont de superbes esquisses colorées servant à imager/appuyer différentes parties des textes du livre. Le livre fait désormais partie de la collection de la Bibliothèque nationale de Suède et est aussi célèbre en raison d’une légende. Son auteur aurait fait un pacte avec le Diable pour pouvoir le rédiger…

3- Les oiseaux d’Amérique de John James Abudon 


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Amoureux des oiseaux et de l’art, ce livre est pour vous! Moins rare que les autres puisqu’il en reste environ 120 exemplaires dans le monde, il n’en est pas moins extraordinaire de par sa taille et la qualité exceptionnelle de son contenu. Il est le résultat de plus de vingt ans de travail réalisé par un ornithologue et naturaliste des XVIII-XIXe siècles du nom de John James Abuubon.


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Il voulait documenter tous les oiseaux du continent américain et a ainsi réalisé 435 aquarelles en format géant, réunies en un seul imposant ouvrage de 99,5 par 67 centimètres! Le livre a une grande valeur encyclopédique encore aujourd’hui, en raison notamment de la précision de ses dessins. Le dernier exemplaire vendu par la maison Sotheby’s a atteint les 11 millions de dollars aux enchères! Il a par ailleurs été exposé en janvier 2011 au Musée de la Civilisation de Québec, puisque la collection de livres du Séminaire de Québec en contient un volume.

 

Spécialisée en histoire ancienne, Evelyne Ferron

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Voici un des champignons les plus bizarres au monde


Un champignon, vraiment, étrange autant par sa forme que sa croissance. Il a même été surnommé les doigts du diable. En le voyant, on devine pourquoi. Il est combustible, mais il goûterait se qu’il sent, et son odeur attire les mouches a viandes …
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Voici un des champignons les plus bizarres au monde

 

Voici

Le champignon Clathrus Archeri.Photo Gentside

Que celui qui s’est amusé à  invoquer un démon au fond du jardin se dénonce… à  moins que cette chose étrange n’ait rien à voir avec les forces du mal. Il pourrait par exemple s’agir… D’un simple champignon! Mais vu son apparence, on comprend vite pourquoi il a été surnommé «doigts du diable».

Depuis, les scientifiques lui ont trouvé un nouveau nom, plus sérieux: Clathrus archeri ou Anthurus d’Archer. Originaire d’Australie et de Nouvelle-Zélande, ce champignon se rencontre en Europe depuis les années 1910. Il aurait été importé en même temps que la laine venue d’Océanie.

Vous pouvez l’observer dans les forêts claires de feuillus, et parfois dans des prairies humides, en été ou en automne. L’occasion de suivre la croissance d’un organisme étonnant…

DE L’OEUF ALIEN AUX PROTUBÉRANCES DÉMONIAQUES

Durant toutes les phases de sa vie, C. archeri semble adopter les formes les plus bizarres qui soient. Au début, ce n’est qu’une boule gélatineuse appelée glèbe. Juste avant que les bras rouges ne surgissent, on peut même les apercevoir en transparence. Comme s’il s’agissait d’un oeuf prêt à  libérer une créature venue d’un autre monde.

Heureusement, aucun extraterrestre n’en surgira! Vous ne découvrirez que les célèbres doigts du diable: 4 à  8 excroissances rougeâtres d’environ 9 cm de long, ressemblant un peu à des tentacules de poulpe. Elles sont couvertes d’un fluide noir et malodorant.

 

L’odeur nauséabonde sert à  attirer des mouches à  viandes qui dissémineront ensuite les spores du champignon. Un peu comme une fleur attire les abeilles pour qu’elles transportent son pollen.

UN CHAMPIGNON COMESTIBLE… OU PRESQUE

C. archeri n’est pas le seul de sa famille. Le genre Clathrus compte d’autres individus venus des Enfers, mais leurs tentacules ne sont pas les mêmes. Certains produisent des doigts fusionnés, d’autres des doigts jaunes, et l’on peut même trouver des excroissances formant une sorte de maillage complexe.

Au cas où vous vous poseriez la question, oui, ce champignon peut être comestible. Mais vu la puanteur qu’il dégage, on vous laisse deviner le goût qu’il a… Voilà  une expérience gustative dont vous vous passerez bien! C’est pourquoi régulièrement l’Anthurus d’Archer est considéré comme non-comestible.

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Le saviez-vous ► L’origine : Le chat noir et la superstition


A lire l’origine de la superstition des chats noirs c’est à se demander comment ils ont pu survivre a tant un bain de sang sans merci. C’est de voir comment des légendes ont pu faire autant de tort a ces belles bêtes juste par ce que leur beau pelage est noir. Malheureusement ces superstitions semble encore perdurer étant donné que ce sont ces chats qui sont le plus souvent abandonné dans les refuges et ne trouvent pas de famille pour les aimer
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Le chat noir et la superstition

 

 

La relation du chat avec l’homme remonte à la préhistoire bien qu’on ignore la date de sa domestication.

Pourquoi, de tous temps, le chat noir a-t-il fasciné et inquiété les hommes ?

 

Le chat a été divinisé par les Egyptiens ; notamment leurs yeux réfléchissant la lumière la nuit symbolisait le pouvoir de Râ, le dieu Soleil.


Déjà, chez les Egyptiens, pourtant idolâtres du chat, le chat noir était assimilé à un Ethiopien noir représentant le Diable.

Lorsque le Christianisme s’est imposé comme religion d’état dans l’empire romain, le chat n’a plus eu de caractère divin mais les fantasmes sont restés dans l’esprit populaire et il est devenu une créature satanique surtout s’il est noir.

Au cours des XII ° et XIII ° siècles, le chat noir subit les attaques d’une phobie contre les démons et les sorcières. Le seul fait de posséder un chat noir pouvait vous faire accuser de sorcellerie.


Les croyances maléfiques se sont focalisées sur les chats noirs.

Le chat noir, suppôt ou incarnation du Diable

 

Au Moyen Age une légende rapportée par Césaire de Heisterbach  relate la mort d’un homme riche dans son palais ; dans l’assistance se trouvait un mauvais prêtre assisté d’un diacre qui, à la différence du prêtre, était un homme bon ; du fait qu’il n’était pas aveuglé par ses mauvais penchants, le diacre put voir une scène invisible aux autres. En effet, il vit que des chats noirs  entouraient le lit du moribond qui se mit à crier « Ayez pitié d’un pauvre homme ; enlevez ces chats ! » Soudain un éthiopien noir enfonça un crochet dans la gorge du moribond et lui arracha l’âme. Ici, le Diable est incarné par l’Ethiopien, ancienne croyance égyptienne et les chats noirs sont ses suppôts.

C’est ainsi qu’est représentée la mort d’un homme voué à l’enfer.

Saint Louis d’Anjou, lors de sa captivité à Barcelone, a été attaqué par un grand chat noir, représentant le Diable.

Dans des cérémonies noires au Moyen âge, le Diable s’incarne en chat noir qui est adoré par une assemblée de disciples qui l’entourent et embrassent ses parties génitales.

Le Diable qui accompagne la mort

 

Laurence Bobis, dans son livre « Une histoire de chats» rapporte de nombreuses légendes sur les chats noirs qui prédisent la mort. Elle relate notamment, selon une légende cathare que Gaufrid, l’Inquisiteur de Carcassonne a été trouvé mort sur son lit entouré de deux chats noirs.

Gautier de Coincy parle de « chats plus noirs qu’un sac de charbonnier » qui entourent l’usurier qui va mourir.

Ou encore selon Césaire de Heisterbach, dans un couvent,  une colombe perchée au-dessus de la cellule d’un moine agonisant, est attaquée par un chat noir. Le chat noir est ici assimilé au Diable qui guette l’âme du mourant. C’est l’opposition du malin et de la colombe innocente.

Le chat noir qui cause la mort

 

Une autre légende belge du XII ° siècle, toujours rapportée par L. Bobis, fait allusion à la coquetterie d’une jeune fille qui accepta une parure offerte par le Diable qui avait l’apparence d’un chat noir,  pour se rendre à une noce. Le Diable en lui passant autour du cou la parure, l’étrangla.

Lors de l’enterrement de la jeune fille, le cercueil était si lourd que même six personnes ne pouvaient le soulever. Alors, on ouvrit le cercueil qui ne contenait plus qu’un chat noir qui s’enfuit.

Un pêcheur qui avait fait le vœu d’offrir un poisson à Dieu et ne l’avait pas réalisé, pêcha dans ses filets un chaton noir qu’il introduisit dans sa maison pour chasser les souris. Le chat a étranglé toute sa famille.

Le chat noir sacrifié

 

Le chat noir était aussi une victime offerte en sacrifice à Satan.

En Ecosse, le rituel du « taghairm » consistait à offrir au Diable, des chats noirs exclusivement, qu’on faisait rôtir vivants, embrochés.

Attiré par les hurlements des malheureux, Satan apparaissait sous la forme d’un chat et exauçait les vœux des participants, notamment il leur donnait le pouvoir de se rendre invisible…

Au XII° jusqu’au XVII° siècle, des fêtes traditionnelles furent organisées à Metz, Melun ou Paris ; les chats noirs y étaient brûlés vifs dans des paniers jetés dans des feux. Le Diable doit souffrir !

Le chat noir et les sorcières

 

Si le Diable prend souvent l’apparence du chat noir, les sorciers sont associés aussi au chat noir. Les sorcières s’en entouraient. Une légende prétendait qu’elles avaient une troisième mamelle pour allaiter leur chat familier. Elles partageaient avec leurs chats les pouvoirs que leur accordait le Diable. Certaines laissaient leur chat sucer leur sang.


Les sorcières se réunissaient à certaines dates correspondant à des phases précises de la lune.

Ces cérémonies étaient présidées par le Démon incarné en grand chat noir.

Au XII° siècle, certaines croyances affirmaient que les sorcières se transformaient en chats, la nuit, et qu’elles rentraient par les fenêtres ou les cheminées des maisons en poussant des hurlements effrayants et assaillaient les enfants.

D’après un écrit de 1584 « Gardez-vous du chat » une sorcière ne pourrait se transformer en chat que neuf fois. Le chat a, dit-on, neuf vies mais il hanterait celui qui lui en a volé une afin de se venger.


Angela Sayer rapporte plusieurs légendes, dans « Le Monde Fascinant des Chats », chez Grûnd, notamment, à Vernon, des sorcières transformées en chats noirs, se réunissaient dans un vieux château. Une nuit, quatre jeunes hommes entrèrent dans le château et, à minuit, comme ils furent attaqués par une dizaine des chats, ils luttèrent et il y eut des blessés de part et d’autre. Le lendemain, dans le voisinage, plusieurs femmes portaient sur leur corps les traces des blessures infligées aux chats.

 Pourtant, l’image du chat noir n’a pas toujours été négative.

Le chat noir réhabilité

 

Même s’il était craint, durant tout le moyen âge, le chat était aussi considéré comme un animal utile.  Non seulement il attrape les souris mais on lui reconnaît d’autres vertus parfois surnaturelles :

Le pouvoir du chat noir sur les éléments

 

Au moyen âge, le chat noir, s’il est craint, n’est pas  toujours obligatoirement néfaste. Par exemple,
les marins qui avaient l’habitude d’embarquer des chats sur leurs bateaux, pour lutter contre les rats et les souris, en avaient un grand respect. Si, un homme en colère se permettait de jeter un chat noir pardessus bord, ils pensaient avec beaucoup d’angoisse que cela allait déclencher la colère des éléments.

Ils étaient aussi persuadés que, placé sur le pont, en cas de calme plat, il pouvait aider à lever les vents.

Les vertus exorcistes et thérapeutiques du chat noir

 

Bien que dans l’esprit populaire du Moyen-âge, le chat avait une image plutôt nocive : porter la fourrure d’un chat faisait maigrir, manger de la cervelle d’un chat intoxiquait et faisait perdre la raison, au contraire, le chat noir était souvent utilisé en pharmacopée : selon le manuscrit des Kiramides, au XII° siècle, les testicules du chat noir avec du sel font fuir les démons et un cœur de chat noir attaché au bras gauche anesthésierait de toute douleur.

Le chat noir comme animal de compagnie

 

Si des pratiques cruelles envers les chats se sont perpétuées jusqu’au milieu du XVIII° siècle, on a perçu bien avant une évolution des esprits montrant plus de sensibilité envers ces petits compagnons et même envers les chats noirs. L. Bobis cite l’exemple de « Mme de La Sablière, amie de La Fontaine, qui résolut de se défaire de sa passion des chiens en les remplaçant par des chats noirs et fut définitivement séduite par ces animaux ».

D’ailleurs, si l’Occident pensait que le Diable était incarné en chat noir, ce n’a pas été le cas chez les musulmans pour qui le chat était un animal respectable qui gardait la maison, qu’il soit noir ou d’autres couleurs ; le prophète Mohammed était ami des chats et on rapporte qu’un chat s’étant endormi sur son manteau, il a préféré le couper plutôt que de déranger le chat. Au Maghreb  c’est le chien noir qui porte malheur ; d’ailleurs, le chien reste à l’extérieur des maisons alors que le chat même noir y est un hôte privilégié.

Le chat noir porte-bonheur

 

Même dans nos contrées, le chat peut être considéré comme un porte-bonheur : c’est le cas d’une légende en Basse-Bretagne selon laquelle tout chat noir possède toujours un poil blanc qui sert de talisman à celui qui parvient à l’arracher.

Pour les anti-chasses, sachez que dans les Vosges, on pensait que la patte gauche d’un chat noir, enfouie dans la gibecière d’un chasseur, l’empêche de bien viser !.

Pensez-vous vraiment que nos chatons Bombay si craquants pourraient nous porter malheur ?

Impossible, car même pour les plus superstitieux, seul le chat noir inconnu qui croise notre chemin, pourrait porter malheur mais jamais le chat de la maison !


 

Bibliographie :
« Une histoire du Chat »de l’Antiquité à nos jours par Laurence Bobis Editions Fayard
« Vie de deux chattes » de Pierre Loti chez Pardès, collection « Eden »
« Les chats en particulier » de Doris Lessing (livre de poche)
« Chats & compagnie » chez Solar
« Larousse du chat », collection Découvrir

http://www.chat-bombay.com