Il y avait autrefois des hyènes en Arctique


Il y a déjà eu des hyènes au Canada, ils ont pris le détroit de Béring pour venir sur le continent. Ces hyènes ont vécu sur terre, il y a environ 4,9 millions et 780 000 ans.

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Il y avait autrefois des hyènes en Arctique


Crédits : Julius T. Csotonyi

par Brice Louvet, rédacteur scientifique

L’analyse de dents retrouvées il y a plusieurs années suggère que des hyènes préhistoriques ont évolué dans l’Arctique au cours de la dernière période glaciaire. 

Nous savions déjà que d’anciennes hyènes préhistoriques, connues sous le nom de Chasmaporthetes, avaient évolué en Mongolie. Dans l’actuel Kansas, également. Pour aller d’un point à un autre, l’espèce avait donc forcément dû passer par le détroit de Béring. Mais jusqu’à présent, les paléontologues manquaient de fossiles témoignant de ce passage. Ce vide dans les archives fossiles vient d’être comblé, avec la découverte de deux petites dents retrouvées dans le Yukon, au Canada. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Open Quaternary.

« On a longtemps émis l’hypothèse que les hyènes avaient traversé le pont terrestre de Béring pour entrer en Amérique du Nord, mais jusqu’à présent les preuves manquaient », explique Blaine Schubert, de la East Tennessee State University (États-Unis).

Cette nouvelle découverte confirme ainsi que ce “voyage” était effectivement à la portée de l’animal.

Notons par ailleurs que, comme c’est souvent le cas, ces dents ont été retrouvées il y a plusieurs décennies (dans les années 70, pour ce cas précis), mais elles n’avaient jusqu’alors pas été étudiées. Du moins pas avec précision. Elles reposaient depuis toutes ces années au Musée canadien de la nature à Ottawa, en Ontario. Jack Tseng, paléontologue à l’Université de Buffalo à New York, s’est récemment proposé pour le faire. Et le chercheur s’est très vite rendu compte qu’il était en présence de raretés.

« Au bout de cinq minutes j’étais déjà à peu près sûr que ces dents – une molaire et une prémolaire – appartenaient à un spécimen de Chasmaporthetes », dit-il.

hyènes

Une des deux dents de hyène découverte en 1977 au Canada. Crédits : Grant Zazula/Gouvernement du Yukon

Un ancien broyeur d’os

Cet ancien carnivore, de la famille des Hyaenidae, évoluait sur Terre il y a entre 4,9 millions et 780 000 ans. Pour le cas de cet animal, l’analyse de ses dents suggère qu’il évoluait il y a entre 1,4 million et 850 000 ans. Comme les hyènes aujourd’hui en Afrique, l’étude suggère que ces anciens carnivores étaient des broyeurs d’os. Autrement dit, ces animaux devaient jouer un rôle très important dans leur écosystème en éliminant les carcasses.

Ce que nous apprend également cette nouvelle découverte, c’est que ces anciens carnivores étaient donc parfaitement capables de s’adapter à tout type d’environnement. On n’en saura malheureusement pas plus quant aux raisons de la disparition de l’espèce (les humains n’étaient pas encore arrivés dans la région à cette époque). Les chercheurs soupçonnent néanmoins une concurrence féroce avec d’autres grands carnivores, tels que l’ours à face courte géant (Arctodus), ou le Xenocyon, un ancien canidé.

Source

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Pourquoi des morses se jettent-ils du haut de falaises ?


Les morses sont très vulnérables aux changements climatiques. Généralement, ils vivent sur la glace, mais avec la fonte de leur territoire, il s’aventure vers les falaises avec grandes difficultés. Ou cela se complique, c’est au moment de descendre pour rejoindre la mer. Malheureusement, avec leur mauvaise vue, ils se jettent en haut d’une falaise courant à une mort certaine.

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Pourquoi des morses se jettent-ils du haut de falaises ?

Un segment choquant de Notre planète de Netflix a révélé le destin horrible des morses alors qu’ils dévalaient les hautes falaises

Un nouveau segment choquant de notre planète de Netflix a mis en évidence le destin horrible des morses forcés de plus en plus sur la côte alors que la glace de mer s’estompe. Les morses montent très haut sur les falaises et meurent

par Yohan Demeure, rédacteur scientifique

Un récent documentaire animalier diffusé par Netflix comporte une scène qui fait froid dans le dos. En effet, on y voit un morse se jeter d’une falaise et faire une chute de plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Comment cela est-il possible ?

Une chute vertigineuse

Le documentaire Notre Planète diffusé par Netflix depuis peu a reçu de bonnes critiques. Dévoilant les merveilles de la Terre, la production n’oublie cependant pas de montrer certaines dérives. Une scène de ce documentaire questionne, cette dernière étant visible dans l’extrait disponible en fin d’article. En effet, il est possible d’y voir un morse d’Alaska s’aventurer sur la pente d’une falaise et sauter, avant d’entamer une longue chute jusqu’au sol.

Le réalisateur du documentaire David Attenborough explique que la vue d’un morse hors de l’eau est très mauvaise. En revanche, celui-ci est capable de sentir l’eau et en cas de fringale, prend naturellement la décision d’y retourner. Pourquoi les morses font alors ce genre de chute ?

Crédits : Pixnio

Les impacts du réchauffement climatique

Les morses sont en réalité perturbés par la fonte de la banquise dans le détroit de Béring, si bien que ces derniers tentent de se mettre à l’abri sur la terre ferme. Or, le rivage est très abrupt et les morses doivent malheureusement escalader des falaises qu’habituellement, ils n’oseraient pas affronter. Au moment de redescendre, la tâche se complique énormément et en désespoir de cause, les morses sautent en espérant atteindre l’eau.

Ce constat amer place les morses parmi les animaux les plus impactés par le réchauffement climatique. Ceux-ci vivent la plupart du temps sur la glace, où ils se reposent lorsqu’ils ne chassent pas. Avec la fonte de la glace, les morses tentent de rejoindre la terre ferme et c’est à ce moment-là qu’ils sont le plus vulnérables.

En 2017, nous évoquions déjà la situation des régions arctiques d’Amérique du Nord – notamment au Canada – où les populations de morses ou encore de caribous déclinent dangereusement. Le morse est presque éteint, alors qu’il représente également un moyen de survie pour les populations inuits.

Voici le passage de la chute du morse tiré du documentaire Notre Planète produit par Netflix :

Sources : The Daily Mail7 sur 7

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En colonisant l’Amérique, les Européens auraient fait disparaître d’anciens chiens


Les premiers chiens sont venus par le détroit de Béring pour s’installer dans les deux Amérique (Nord et Sud), il y a environ 9 900 ans. Ils ont vécu comme tout bon chien domestique au côté de leur maitre. Puis l’arrivé des Européens, ces chiens ont disparus laissant place à des chiens d’outremer.
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En colonisant l’Amérique, les Européens auraient fait disparaître d’anciens chiens

 

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Photo Archives / AFP

Les Européens qui ont colonisé l’Amérique à partir du 15e siècle ont décimé non seulement les populations indigènes, mais sans doute aussi les chiens alors domestiqués sur le continent, affirment des chercheurs à l’issue d’un grand travail de recherche archéologique et génétique.

Les plus anciens chiens retrouvés dans les deux Amériques, dits «pré-contact», datent d’il y a environ 9900 ans, environ 6500 ans après l’arrivée des premiers humains.

Une équipe de 50 chercheurs a analysé des échantillons d’ADN retrouvés sur 71 anciens chiens retrouvés en Amérique du Nord et en Sibérie, qu’ils ont comparés génétiquement à des chiens modernes.

Leur résultat, publié jeudi dans la prestigieuse revue Science, confirme avec un degré de certitude inédit que les chiens d’Amérique sont arrivés par le détroit de Bering, par le même chemin que les humains. Ces chiens ont ensuite vécu pendant des millénaires avec leurs maîtres… avant d’être éradiqués en quelques siècles après l’arrivée des Européens.

Les ADN des chiens américains modernes n’ont en effet rien en commun avec les anciens, qui descendent d’anciens chiens de Sibérie orientale.

« Il est fascinant de voir qu’une population de chiens ayant vécu dans de nombreuses régions des Amériques pendant des milliers d’années, et qui faisaient partie intégrante des cultures amérindiennes, ait pu disparaître aussi vite », dit l’auteur principal de l’étude, Laurent Frantz, un expert en ADN ancien à l’Université Queen Mary de Londres.

Parmi les raisons possibles: des maladies, des persécutions culturelles, ou le désir des Européens d’élever leurs propres chiens. Mais la rapidité de la disparition laisse les chercheurs circonspects.

Les Labradors et Chihuahas modernes descendent de races eurasiennes introduites en Amérique entre le 15e et le 20e siècle, écrit l’archéologue Angela Perri, de l’université de Durham en Angleterre.

En fait, il reste une trace génétique des anciens chiens américains, mais celle-ci est particulière: elle se trouve dans une tumeur cancéreuse, du nom de CTVT, qui survit aujourd’hui et se transmet par contact sexuel entre chiens.

« Bien que cet ADN de cancer ait muté au fil des années, il est quasiment semblable à l’ADN de ce premier chien fondateur d’il y a plusieurs milliers d’années », explique Maire Ní Leathlobhair, du département de médecine vétérinaire de l’Université de Cambridge.

Cette étude est un pas important, mais pas final, dans la compréhension de l’évolution canine.

« L’histoire des chiens américains pré-contact commence seulement à être écrite », estiment Linda Goodman, de Stanford, et Elinor Karlsson, de l’Université du Massachusetts, dans un article séparé publié dans Science.

Cette histoire ne pourra être écrite qu’avec de futures découvertes, et notamment l’exploitation de génomes plus entiers que ceux exploités jusqu’à présent.

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Les restes d’un enfant racontent l’histoire des premiers Américains


Un nouveau groupe autochtone à été découvert en Alaska grâce à la découverte des ossements d’un bébé de 6 semaines enterré il y a environs 11 500 ans. C’est une population inconnue jusqu’à ce jour. Les Béringiens seraient probablement le premier groupe d’amérindien en Amérique du Nord
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Les restes d’un enfant racontent l’histoire des premiers Américains

 

Illustration d'un peuplement ancien en Alaska

Illustration d’un peuplement ancien en Alaska   Photo : Ben Potter

L’analyse de l’ADN retrouvé dans les ossements fossilisés d’un bébé mis au jour en Alaska, aux États-Unis, révèle l’existence d’une population ancienne auparavant inconnue en Amérique.

Un texte d’Alain Labelle

Le bébé, de sexe féminin, est mort à l’âge de six semaines. Ses restes ont été découverts en 2013 sur le site archéologique d’Upward Sun River. Il a été baptisé Xach’itee’aanenh t’eede gaay ou « petite fille du lever du soleil » par la communauté autochtone de l’endroit.

Pour les scientifiques, le bébé est mieux connu sous le code USR1, en référence au lieu de sa découverte. Il a été enterré il y a environ 11 500 ans avec un autre bébé du même sexe encore plus jeune, qui a également été étudié par des équipes d’anthropologues des universités de Copenhague, de Cambridge et d’Alaska. Si ces chercheurs n’ont pas réussi à séquencer le patrimoine génétique du plus jeune bébé, ils pensent néanmoins que les deux enfants étaient apparentés et sans doute cousins.

Une population inconnue

C’est l’un des deux plus anciens génomes trouvés à ce jour en Amérique du Nord, mais sa particularité tient davantage au fait qu’il appartient à une population inconnue d’humains que les chercheurs ont appelés les anciens Béringiens.

En fait, ces anciens Béringiens forment probablement le premier peuple autochtone d’Amérique du Nord, une population antérieure et génétiquement distincte des autres populations autochtones américaines connues à ce jour.

Nous ne savions pas que cette population existait. Ben Potter, Université d’Alaska à Fairbanks.

Les professeurs Ben Potter et Josh Reuther et leur équipe sur les lieux de l'un des premiers peuplements d'Amérique.

Les professeurs Ben Potter et Josh Reuther et leur équipe sur les lieux de l’un des premiers peuplements d’Amérique.   Photo : UAF/Ben Potter

Un seul événement migratoire

En outre, l’analyse génétique et la modélisation démographique indiquent qu’un seul groupe ancestral amérindien fondateur s’est séparé des Asiatiques de l’Est il y a environ 35 000 ans.

Puis, il y a environ 20 000 ans, ce groupe s’est scindé en deux groupes : les anciens Béringiens et les ancêtres de tous les autres Amérindiens.

Ces découvertes nous permettent d’avoir une image plus précise de la préhistoire amérindienne, et elle est nettement plus complexe que nous ne le pensions. Ben Potter

Peuplement 101

La vaste majorité des anthropologues pensent que les premiers humains à fouler le sol du continent américain appartenaient à un groupe venu d’Asie au Pléistocène supérieur à la fin de la dernière période glaciaire.

À cette époque, le niveau des océans était si bas qu’un pont terrestre correspondant à l’actuel détroit de Béring permettait de passer de la Sibérie à l’Alaska. Ce pont de terre ferme porte le nom de Béringie. Il était couvert d’une végétation abondante, et une faune variée de bisons, de mammouths, de chevaux et de caribous profitait de l’abondance de nourriture.

Les scientifiques pensent que c’est la présence de ces animaux qui a mené les premiers groupes d’humains en provenance de l’Asie vers l’Amérique du Nord.

Les terres du détroit de Béring ont ensuite été submergées lorsque la glace qui recouvrait le nord de l’Amérique a fondu et que les populations y ont été isolées.

Le détail de ces travaux est publié dans la revue Nature.

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Des humains en Amérique du Nord il y a 24 000 ans


On scientifique affirmait que les premiers arrivés en Amérique du Nord dataient de 30 000 ans. Sauf, qu’il était contesté. Aujourd’hui, il semble que cela soit prouvé, non pas grâce à des ossements humains, mais des poissons, un cheval prouverait l’intervention humaine.
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Des humains en Amérique du Nord il y a 24 000 ans

 

Photo : NASA

La présence humaine dans le nord de l’Amérique remonte à 24 000 ans, lorsque la dernière ère glaciaire était à son maximum, montrent des travaux réalisés à l’Université de Montréal.

Un texte d’Alain Labelle


Les travaux de la professeure Ariane Burke, du Département d’anthropologie, et de son étudiante de doctorat Lauriane Bourgeon font donc remonter l’arrivée des premiers humains sur le continent nord-américain, par le détroit de Béring, à 10 000 ans plus tôt qu’estimé à ce jour.

Les chercheuses en sont venues à cette conclusion après avoir analysé au radiocarbone des artéfacts provenant des grottes du Poisson bleu, situées sur les rives de la rivière Bluefish, dans le nord du Yukon.

Photo de la mandibule d'un cheval

La mandibule d’un cheval est datée d’entre 23 000 et 24 000 ans.   Photo : Université de Montréal

La confirmation attendue

Ce site a été l’objet de fouilles archéologiques entre 1977 et 1987. À l’époque, la datation d’ossements d’animaux avait mené l’archéologue Jacques Cinq-Mars à émettre l’hypothèse d’une occupation humaine de cette région il y a 30 000 années calibrées (ou années avant le présent).

Cette hypothèse est demeurée controversée dans la communauté scientifique en l’absence d’autres sites confirmant une telle date. En outre, la présence d’ossements d’animaux dans ces grottes ne pouvait être liée hors de tout doute à l’intervention humaine.

La chercheuse Lauriane Bourgeon a analysé pas moins de 36 000 fragments d’os prélevés sur le site et conservés depuis au Musée canadien de l’histoire, à Gatineau.

Ce travail, réalisé pour certaines pièces au Laboratoire d’écomorphologie et de paléoanthropologie de l’Université de Montréal, a dévoilé des traces d’intervention humaine sur 15 ossements. Une vingtaine d’autres fragments montrent des traces probables d’intervention.

Mme Bourgeon a soumis ces ossements à de nouvelles analyses au carbone 14. Les résultats indiquent que le plus vieux fragment est celui d’une mandibule de cheval portant les marques d’un outil de pierre. L’âge de la mandibule est estimé entre 23 000 et 24 000 ans en années calibrées.

Notre découverte confirme les analyses antérieures et démontre qu’il s’agit du plus vieux site connu d’occupation humaine au Canada. Elle démontre que la Béringie de l’Est était habitée au cours de la dernière ère glaciaire.

La professeure Ariane Burke

Berceau des peuples d’Amérique

La Béringie est un immense territoire allant du fleuve Mackenzie, dans les Territoires du Nord-Ouest, jusqu’à la rivière Lena, en Russie. D’autres études ont montré qu’un groupe de quelques milliers d’individus a vécu de façon isolée du reste du monde en Béringie il y a entre 15 000 et 24 000 ans.

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Un squelette vieux de 13 000 ans lève le voile sur l’origine des Amérindiens


Plusieurs hypothèses ont été misent sur table à propos des  premiers amérindiens de l’Amérique du Nord. Voilà qu’une jeune fille retrouvée au Mexique seraient le plus vieux squelette du continent et vient mettre un grand poids sur l’hypothèse que des Asiatiques seraient venues par le détroit de Béring
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Un squelette vieux de 13 000 ans lève le voile sur l’origine des Amérindiens

 

 

Les scientifiques l’ont baptisée Naia, du nom d’une nymphe de la mythologie grecque. Datant de 12 000 à 13 000 ans, le plus vieux squelette humain du continent américain a été découvert dans une grotte sous-marine du sud du Mexique, a annoncé l’Institut mexicain d’anthropologie et d’histoire (INAH), mercredi 15 mai. L’analyse ADN des ossements de cette jeune femme met fin au débat sur les origines des Amérindiens.

Cette découverte exceptionnelle remonte à mai 2007 dans la péninsule du Yucatan. Un groupe de plongeurs archéologues explore le réseau de rivières souterraines le plus grand du monde, près de la ville de Tulum dans l’Etat de Quintana Roo. Au détour d’un tunnel subaquatique, long de plus de 1 200 mètres, ils aperçoivent une énorme grotte immergée.

« On a tout de suite su que le lieu était unique par sa profondeur et son obscurité », raconte Alberto Nava, un des plongeurs qui ont baptisé le site « Hoyo Negro » (« trou noir »).

Au fond de la grotte, situé à 40 mètres sous la surface de la mer, ils découvrent les fossiles de 26 sortes de mammifères, dont un tigre à dents de sabre et un gomphothère, animal de la famille des éléphants, avant d’apercevoir les restes de Naia.

« Quel choc, quand j’ai vu son crâne intact, avec ses dents et les orbites noires de ses yeux », confie M. Nava.

« Quel choc, quand j'ai vu son crâne intact, avec ses dents et les orbites noirs de ses yeux », a confié M. Nava.

« Quel choc, quand j’ai vu son crâne intact, avec ses dents et les orbites noirs de ses yeux », a confié M. Nava. | AFP/ROBERTO CHAVEZ ARCE

Les scientifiques supposent que cette femme, âgée de 15 ou 16 ans, serait venue chercher de l’eau dans la grotte, avant d’y tomber, mourant sur coup.

« A l’époque, le lieu n’était pas immergé puisque le niveau de la mer était plus bas de 120 mètres, explique Pilar Luna Erreguerena, sous-directrice de l’INAH, qui a dirigé ce projet spéléologique. Depuis la fin de la dernière période glaciaire, il y a dix mille ans, la montée des eaux a inondé les grottes du Yucatan. »

ORIGINE GÉNÉTIQUE D’ASIE

Durant plusieurs années, une équipe internationale et pluridisciplinaire, réunissant des chercheurs américains, canadiens, danois et mexicains, a planché sur l’analyse de ces restes humains et animaliers. Les résultats de leurs travaux viennent d’être publiés dans la revue américaine Science.

Le squelette de Naia a été découvert dans une immense grotte sous-marine à 40 mètres sous la surface de la mer.

Le squelette de Naia a été découvert dans une immense grotte sous-marine à 40 mètres sous la surface de la mer. | AP/Roberto Chavez Arce

La datation des ossements au radiocarbone et les analyses d’ADN mitochondrial extrait de la pulpe d’une des molaires de Naia, révèlent que son origine génétique est asiatique.

« Cela prouve que les premiers occupants des Amériques sont venus de Sibérie en traversant la bande de terre reliant l’Asie et l’Alaska, aujourd’hui immergée sous le détroit de Behring », assure Mme Erreguerana.

Mieux, cette découverte confirme le lien entre ces Paléoaméricains et les Amérindiens contemporains.

La question a longtemps alimenté le débat entre les archéologues car la morphologie faciale des plus anciens squelettes trouvés sur le continent, datant de 12 000 ans, ne ressemble pas à celle des actuels Amérindiens. Ces derniers ayant un visage moins long et moins étroit que ceux des premiers occupants des Amériques.

« Les restes des Paléoaméricains, qui étaient des nomades peu nombreux, sont rares et souvent en mauvaises conditions de conservation, explique Mme Erreguerana. D’où l’importance de la découverte du squelette complet de Naia, en parfait état de préservation grâce au mélange d’eaux douce et salée des rivières souterraines du Yucatan. »

LES INDIENS DESCENDENT BIEN DES PREMIERS AMÉRICAINS

Outre une datation précise, son analyse anatomique et génétique révèle que le crâne de Naia possède des caractéristiques similaires aux Amérindiens contemporains.

« Cela écarte l’hypothèse que les Indiens d’aujourd’hui ne seraient pas les descendants des premiers Américains », précise José Concepción Jiménez, chercheur en anthropologie physique.

Ainsi, les peuples originelles des Amériques sont tous venus par le détroit de Behring, et non pas d’Eurasie par la mer pour certains.

« Leurs différences morphologiques sont liées à l’évolution génétique qu’ont connue les Amérindiens au cours des milliers d’années passés sur le continent, pour s’adapter aux conditions climatiques de la région », souligne M. Jiménez.

Le mystère ne s’arrête pas là. « La découverte du génome complet de Naia nous permettra de déterminer si les maladies génétiques des Mexicains contemporains viennent, ou non, des premiers occupants du continent, de l’époque préhispanique ou du métissage lié à la colonisation espagnole »,précise M. Jiménez.

Autre défi de poids pour l’INAH : protéger des pilleurs le site et une partie des fossiles restés dans la grotte d’Hoyo Negro.

La génétique excluait une origine européenne

Quelques mois avant l’annonce de la découverte de Naia au Mexique, l’étude du génome d’un jeune garçon qui vivait dans le Montana il y a presque 13 000 ans tordait le cou à l’idée selon laquelle la civilisation Clovis, à laquelle il appartenait, serait venue d’Europe. C’est la ressemblance des outils lithiques clovis avec les pierres taillées solutréennes présentes sur le Vieux continent qui avait suscité cette hypothèse. Publiée dans Nature le 13 février, l’analyse de l’ADN de Anzick-1, ainsi que l’enfant a été baptisé, confirme qu’il était d’ascendance asiatique, ayant une plus grande proximité avec les Sibériens qu’avec les Eurasiens. Son génome, proche de celui des Amérindiens modernes, devrait permettre de mieux comprendre la succession de peuplements des Amériques via le détroit de Béring.

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Les Amérindiens auraient vécu 10 000 ans dans le détroit de Béring


On sait depuis longtemps que le détroit de Béring a été accessible aux immigrants qui sont venus conquérir le Nouveau-Monde, mais des indices se précisent sur l’endroit où ils ont séjournée pendant des millénaires avant de venir s’installer a travers l’Amérique du Nord
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Les Amérindiens auraient vécu 10 000 ans dans le détroit de Béring

 

 

Le pont de terre qui se trouvait alors... (Photo Nancy Bigelow/University of Alaska, REUTERS)

Le pont de terre qui se trouvait alors à l’endroit où est aujourd’hui la mer des Tchouktches et le détroit de Béring séparant l’Alaska de la Sibérie, ainsi que certaines parties environnantes, n’étaient pas aussi arides que le reste de la Béringie, nom donné à ces territoires désormais immergés, comme on le pensait jusqu’alors.

PHOTO NANCY BIGELOW/UNIVERSITY OF ALASKA, REUTERS

 

JEAN-LOUIS SANTINI
Agence France-Presse
WASHINGTON

Les Amérindiens auraient vécu 10 000 ans dans l’isthme de Béring, aujourd’hui immergé et devenu un détroit, avant d’être les premiers à coloniser les Amériques, selon des analyses de fossiles qui révèlent que cette région avait une végétation propice à la survie de groupes humains.

Cette découverte pourrait éclaircir le mystère de la «disparition», pendant dix mille ans, de toute trace de ces populations, entre le temps où elles se trouvaient en Sibérie et leur arrivée sur le continent américain, expliquent ces chercheurs dont l’étude paraît dans la dernière édition de la revue américaine Science, datée de vendredi.

«Ces travaux comblent un trou de dix millénaires dans l’épopée des peuples du Nouveau Monde», venus d’Asie durant le dernier maximum glaciaire (dont le pic date d’il y a 22 000 ans, NDLR), estime le professeur Scott Elias du département de géographie de l’université Royal Holloway à Londres, un des principaux auteurs.

Les analyses d’ADN mitochondrial, transmis par la mère, prélevé sur des ossements, montrent que les Amérindiens originaires d’Asie ont émergé comme groupe ethnique spécifique il y a un peu plus de 25 000 ans en Sibérie mais ne sont pas arrivés en Amérique avant environ 15 000 ans, précise Dennis O’Rourke, un anthropologue de l’université d’Utah, un autre auteur de l’étude.

Le pont de terre qui se trouvait alors à l’endroit où est aujourd’hui la mer des Tchouktches et le détroit de Béring séparant l’Alaska de la Sibérie, ainsi que certaines parties environnantes, n’étaient pas aussi arides que le reste de la Béringie, nom donné à ces territoires désormais immergés, comme on le pensait jusqu’alors.

Cette partie centrale de la Béringie était recouverte d’arbustes de toundra, la végétation dominante dans l’Alaska arctique, formée de saules nains, de bouleaux et de lichens alors que les glaciers recouvraient le nord-ouest de l’Amérique, le Wyoming, le Wisconsin et l’Ohio à l’est.

Seule région d’arbustes 

«Nous pensons que les ancêtres des Amérindiens ont survécu dans cette toundra sur l’isthme de Béring car c’était alors la seule région de l’Arctique où des arbustes poussaient», explique le professeur Elias.

«Ils avaient besoin de bois pour faire du feu dans cette région extrêmement froide du globe, utilisant les branches de ces arbustes pour démarrer un feu qu’ils recouvraient ensuite avec des os des grands mammifères qu’ils chassaient et qui pouvaient brûler pendant des heures, aidant ces hommes à survivre aux nuits arctiques en hiver», ajoute-t-il.

Ces chercheurs ont fait ces découvertes en analysant des insectes et des plantes fossilisés extraits de carottes de sédiments provenant de la surface du Détroit, à une cinquantaine de mètres au fond de la mer de Béring.

«Les données génétiques et paléoécologiques collent parfaitement», insiste John Hoffecker, un archéologue et paléoécologiste à l’université du Colorado à Boulder, principal auteur de ces travaux.

Il reconnaît que la théorie de ces populations, isolées pendant dix mille ans dans cette partie de la Béringie, souffre d’un manque d’indices archéologiques.

Mais selon cet archéologue, des fouilles futures dans les parties de la Béringie qui n’ont pas été immergées, aussi bien que dans les terres basses de l’ouest de l’Alaska et de l’est de la Sibérie, pourraient mettre au jour des vestiges de la présence passée de ces groupes humains comme des anciennes habitations.

John Hoffecker pense également que ces peuplades de la Béringie ont pu chasser avec succès dans ces régions de steppes et de toundra, où vivaient probablement un grand nombre de ruminants comme des bisons, des chevaux et des mammouths.

Il existe deux groupes de vestiges archéologiques datant de la période à la fin du maximum glaciaire, il y a un peu moins de 15 000 ans, précise-t-il.

«L’un témoigne d’une migration tardive d’Asie en Alaska tandis que l’autre ne révèle aucune origine en dehors de la Béringie et qui pourrait bien représenter les peuplades isolées pendant des millénaires dans cette région lors du maximum glaciaire», a expliqué l’archéologue.

Bien que le débat fasse encore rage sur le fait de savoir quand les premiers humains ont migré pour la première fois sur le continent américain, de nombreux archéologues estiment désormais que cela s’est produit il y a environ 15 000 ans après la fonte des glaciers, qui a ouvert l’accès aux zones côtières et aux terres intérieures de l’Amérique du Nord.

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Trois vagues d’immigration sont à l’origine de l’Amérique


Grâce à la génétique l’histoire des premiers arrivants en Amérique ne sont plus aux hypothèse mais bien aux affirmations. Tout le monde sait que les premiers arrivant ont emprunté le détroit de Béring pour conquérir le nouveau monde et se sont installé mais qui étaient-ils vraiment.
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Trois vagues d’immigration sont à l’origine de l’Amérique

 

Les premiers habitants des Amériques sont venus à pied d’Asie il y a plus de 15 000 ans, mais il y a eu deux autresvagues par la suite, selon une nouvelle recherche basée sur la génétique.

ILLUSTRATION EMILIANO BELLINI/FOURNIE PAR LA REVUE NATURE

 

Charles Côté
La Presse

La plupart des autochtones des Amériques descendent d’un petit nombre d’immigrants venus d’Asie il y a 15 000 ans, mais il y a eu deux autres vagues par la suite.

C’est la conclusion de la plus grande étude jamais réalisée sur la génétique des populations autochtones américaines, publiée hier dans la prestigieuse revue Nature.

Fruit du travail d’une soixantaine de chercheurs sur trois continents, dont le professeur Damian Labuda, de l’Université de Montréal, la recherche confirme des hypothèses fondées sur la linguistique et l’archéologie qui demeuraient controversées.

«Nos analyses montrent que la grande majorité des populations autochtones des Amériques – du Canada jusqu’à la pointe sud du Chili – ont pour ancêtres une population homogène de «Premiers Américains» qui ont, présume-t-on, traversé le détroit de Béring il y a plus de 15 000 ans», affirme-t-on dans l’article.

«Nous établissons aussi au moins deux autres influx de gènes asiatiques dans les Amériques, ce qui nous permet de rejeter l’idée que tous les autochtones des Amériques descendent de la même vague de migration.»

Ces deux autres vagues ont laissé à la fois des traces linguistiques et génétiques.

La plus récente date de 1000 ans et les Inuits en sont les descendants.

L’autre, plus ancienne, est celle qui a donné la famille de langues Na-Dene, qui comprend les langues des peuples Chipewyan au Canada, Apache et Navajo aux États-Unis.

Le professeur Labuda a pu contribuer à cette recherche grâce à des échantillons de matériel génétique prélevés depuis les années 90 en Saskatchewan, en Ontario et au Québec.

Au total, les chercheurs ont comparé plus de 2300 profils génétiques provenant de 52 peuples amérindiens, 17 peuples sibériens et 57 autres populations sur d’autres continents.

Hypothèse confirmée

«Des analyses précédentes de ces échantillons laissaient pressentir ces conclusions, mais il manquait le pouvoir statistique pour aller plus loin», dit M. Labuda en entrevue avec La Presse.

La génétique confirme l’hypothèse faite dans les années 80 par le linguiste américain Joseph H. Greenberg.

Dans un tableau publié dans Nature hier, les familles génétiques recoupent fidèlement les familles linguistiques établies en 1987 par M. Greenberg dans son ouvrage Language in the Americas. Ses thèses ont cependant été largement rejetées par ses collègues.

Selon M. Labuda, la génétique permet aussi de répondre à deux autres questions: combien les premiers arrivants étaient-ils et comment se sont-ils répandus?

«On voit que la diversité de cette première vague était plutôt réduite, ce qui indique un petit nombre de pionniers, dit-il. Et les données sont compatibles avec un peuplement le long de la côte ouest des deux Amériques.»

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