Le Saviez-Vous ► Un mystère de la Seconde Guerre mondiale résolu grâce aux arbres


Les arbres ont des informations sur l’Histoire. Pendant la Deuxième Guerre Mondiale un cuirassé Allemand, il a réussi à s’échapper aux bombardiers. C’est la dendrochronologie, une science qui étudie les cernes des arbres qui va élucider cet évènement.
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Un mystère de la Seconde Guerre mondiale résolu grâce aux arbres

 

Quand des arbres révèlent l'Histoire

Une étudiante en géographie réalise, en juillet 2017, des prélèvements sur un pin de la région du Kafjord, en Norvège, pour des analyses de dendrochronologie.

© CLAUDIA HARTL / INSTITUTE OF GEOSCIENCES UNIVERSITY MAINZ / AFP

Par Sciences et Avenir avec AFP

Des chercheurs ont éclairé une part de l’Histoire en étudiant les cernes d’arbres situés à proximité d’un terrain de combat, en Norvège.

Comment le Tirpitz, le plus gros cuirassé allemand, a-t-il réussi à échapper aux bombardiers alliés lors de la Seconde Guerre mondiale ? Des chercheurs ont trouvé la réponse « dans les cernes des arbres » !

 

L’Histoire dans les cernes des arbres

Lors du conflit de 39-45, les alliés tentèrent à plusieurs reprises de couler le Tirpitz que le chef de guerre britannique Winston Churchill surnommait « la bête ». Le navire fut finalement envoyé par le fond, en novembre 1944, lors d’une attaque aérienne de la Royal Air Force. Bien plus tard, en 2016, lors d’un voyage organisé avec ses élèves dans les forêts bordant le Kafjord, un fjord du nord de la Norvège, Claudia Hartl, chercheuse, est tombée sur des traces plutôt inattendues de ces combats.

« Nous avons mesuré les cernes des arbres et constaté qu’ils étaient très étroits, dans certains cas presque absents, pour l’année 1945 », a expliqué Claudia Hartl à l’AFP lors de la réunion annuelle de l’Union européenne des géosciences organisée à Vienne. « Bien sûr, nous nous sommes demandé pourquoi ? ».

Les premiers soupçons se sont portés sur les insectes, qui peuvent se répandre très rapidement et causer de gros dégâts, en particulier dans les forêts boréales de haute latitude. Les dendroctones du pin ponderosa, des coléoptères brunâtres pas plus gros qu’un grain de riz, ont récemment dévasté de très grandes étendues de forêts au Canada. Mais aucun insecte de ce genre n’a sévi dans le nord de la Scandinavie au milieu du XXe siècle.

« Ce n’est qu’en parlant avec un scientifique de Tromsø (une ville au nord de la Norvège près de laquelle fut coulé le navire, NDLR) que nous avons fait le lien avec le Tirpitz », a expliqué Scott St. George, géographe de l’Institut sur l’environnement de l’Université du Minnesota.

Brouillard artificiel

Le Tirpitz et ses 2.500 membres d’équipage s’étaient, à l’époque, cachés dans le labyrinthe aquatique du nord de la Norvège. A l’ère « pré-satellite », un monstre de 250 mètres pouvait y être difficile à repérer. Mais une fois la « bête » trouvée, les bombardiers alliés sont entrés en action. Pour se protéger, les Allemands ont alors répandu une grande quantité de brouillard artificiel.

« Le smog a envahi les forêts bordant le fjord laissant derrière lui « une empreinte digitale » particulière et inhabituelle », a commenté Scott St. George.

L’étude des anneaux de croissance des troncs d’arbres, appelée dendrochronologie, permet aux climatologues d’examiner les changements de température, de précipitations ou des cours d’eau en remontant des centaines, voire des milliers d’années. Pour poursuivre son enquête, Claudia Hartl est retournée l’été dernier sur les lieux de la bataille.

La chercheuse a pu établir que là où se trouvait le navire, plus de 60% des arbres avaient arrêté leur croissance et donc leur production de feuilles. A quatre kilomètres des combats, encore plus de la moitié des arbres montraient des signes de souffrance. Ils leur a fallu environ huit ans pour s’en remettre. Claudia Hartl a également découvert des zones où les arbres dataient des années 1950, suggérant que le brouillard chimique avait détruit ceux qui étaient là avant. Le brouillard chimique employé par le Tirpitz était probablement composé d’acide chlorosulfurique qui, mélangé à de l’eau, produit une vapeur blanche et épaisse.

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Le Saviez-Vous ► Quel est le plus vieil arbre du monde ?


Après avoir vu l’arbre le plus grand au monde, voici l’arbre le plus vieux. Avant pour savoir l’âge d’un arbre, on le coupait pour calculer les cernes d’un arbre. Le hic, c’est que l’arbre ne pouvait pas vivre plus longtemps. Aujourd’hui, la technique est le carottage ce qui laisse l’arbre en vie, même si l’âge est approximatif. Il y a aussi le carbone 14 qui peut donner le nombre d’années à un arbre grâce à ses racines. Il y a des arbres qui ont eu leur jeunesse avant J.C. Un temps que la pollution, les guerres n’étaient pas aussi désastreux pour l’environnement. Et l’arbre le plus vieux … serait en Suède avec plus de 9 mille ans
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Quel est le plus vieil arbre du monde ?

 

Baptisé le vieux Tjikko, cet arbre est un épicéa (Picea abies) de Suède âgé de plus 9.550 ans. © Leif Kullman

Les scientifiques connaissent plusieurs spécimens d’arbres individuels les plus vieux du monde mais des populations clonales ont des systèmes racinaires sont encore plus âgés.

Il n’est pas évident de déterminer l’âge d’un arbre autrement qu’en ayant recours à la dendrochronologie.

Cela implique d’avoir accès aux cernes de croissance de l’arbre, un par année, puis de les compter. La plus ancienne et la plus simple des méthodes pour y avoir accès consiste à abattre l’arbre. C’est une méthode un peu radicale pour satisfaire la curiosité humaine et désigner, à titre posthume, quel est « l’arbre le plus vieux du monde ».

Des pins de Bristlecone d’environ 5.000 ans

C’est pourtant ce qui a été fait au Prometheus en 1964, dans des circonstances encore floues, au cours d’une étude dendrochronologique sur le paléoclimat du Petit âge de glace. Cela a néanmoins permis de déterminer l’âge de ce pin de Bristlecone (Pinus longaeva) vénérable qui poussait dans le Nevada (États-Unis) : 4.844 ans environ. Cet âge n’est qu’une approximation puisque, comme c’est souvent le cas avec les arbres très vieux, les cernes les plus anciens ont disparu, l’arbre étant creux au niveau de la souche.

Ce fut à un autre pin de Bristlecone qu’échu le titre en 1964 : Mathusalem, qui était âgé de 4.842 ans en 2010. Cet arbre se trouve dans les montagnes blanches en Californie, mais sa localisation précise est tenue secrète pour le préserver des déprédations.

La détermination de son âge s’est faite toujours par dendrochronologie, mais par la méthode du carottage : le tronc a été foré pour prélever un cylindre de bois s’étendant de l’écorce jusqu’au centre de l’arbre. L’avantage de cette méthode est bien entendu de laisser l’arbre en vie, mais il est souvent difficile d’atteindre exactement le cœur de l’arbre et donc d’extraire les plus anciens cernes de croissance.

En 2013, un autre de ses congénères de la même région l’a détrôné : son âge a été estimé à 5.062 ans.

Un épicéa de 9.552 ans en Suède

Cet arbre pourrait être considéré comme le plus vieil arbre vivant nonobstant la découverte en 2008, en Suède, d’un épicéa (Picea abies) de 9.552 ans. Pour ce dernier, seules ses racines (analysées au carbone 14) sont si vieilles. Cette espèce est capable de se multiplier par marcottage, c’est-à-dire par enracinement de rameaux sans que ceux-ci ne se séparent du plant-mère. Au cours des siècles, alors que les plants-mères disparaissaient au bout de 600 ans environ, de nouveaux plants-filles se dressaient à partir du système racinaire originel.

Record absolu pour les populations clonales : 80.000 ans !

Si l’on considère les populations clonales d’arbres, dont chaque clone est considéré comme appartenant à un même organisme, alors la plus ancienne population pourrait être celle de peupliers faux-trembles (Populus tremuloides) de l’Utah, aux États-Unis. L’âge de cet organisme comptant environ 40.000 individus nommé Pando serait de 80.000 ans…

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