Le Saviez-Vous ► Stérilisation forcée des sourds


    Il est rare que je prenne un article sur wikipedia, mais j’ai vu un titre qui parlait de la stérilisation des sourds alors en cherchant plus loin, j’ai constaté que ce n’est pas juste avec Hitler pour la pureté de la race, mais cela va beaucoup plus loin et en dehors de l’Allemagne …
    Nuage

     

    Stérilisation forcée des sourds

    Les sourds — comme d’autre minorités — ont été victimes de programmes eugénistes, visant à lutter contre le prétendu risque d’« augmentation du population des sourds » ou « dégénérescence raciale ».

    Plusieurs pays, à différentes époque, ont stérilisé contre leur gré, parfois à leur insu, de nombreux sourds, hommes et femmes, enfants comme adultes.

    De 1900 à 1970, les États-Unis ont été le premier pays à mettre en place un programme officiel de stérilisations contraintes visant — entre autres — les sourds1.

    Un grand programme de stérilisation a été mis en place par le régime allemand du Troisième Reich après l’arrivée de Adolf Hitler au pouvoir en Allemagne en 1933. Des campagnes de stérilisation forcée, d’avortement forcées furent intenses et furent suivies de campagnes de meurtres à grande échelle, souvent dans les institutions et hôpitaux normalement chargés du soin des personnes malades, sous couvert d’« euthanasie ».

    L’Allemagne nazie, mais aussi l’Autriche ou la Suisse, ont fait de même au xxe siècle.

    On trouve de nombreux exemples de résistance, y compris le non respect des lois eugénistes, parmi les personnes sourdes ou parmi les personnes entendantes qui les ont aidés.

    États-Unis

    Un poster d’une conférence sur l’eugénisme, tenue en 1921, montre fièrement quels États ont mis en place une législation relative à la stérilisation contrainte.

    L’un des premiers défenseurs modernes de l’eugénisme était Alexander Graham Bell.[réf. nécessaire] En 1881, Alexander a étudié le taux de la surdité sur Martha’s Vineyard, au Massachusetts. Il en a conclu que la surdité était héréditaire dans la nature et que les parents congénitalement sourds étaient plus susceptibles de produire des enfants sourds. Il a provisoirement suggéré que les couples où les deux étaient sourds ne devraient pas se marier. Il pense à la solution de la stérilisation des sourds américains.[réf. nécessaire]

    Allemagne sous le Troisième Reich (1933-1945)

    L’idée d’une hérédité de la surdité a sous-tendu l’idéologie eugéniste des nazis, qui se sont servi de cet argument (qui n’était pas fondé scientifiquement) pour justifier les lois sur la stérilisation des personnes handicapées, les avortements forcés (y compris sur les fœtus viables), suivis des lois interdisant les mariages de personnes handicapées, qui précèdent le niveau ultime de discrimination, les meurtres perpétrés par l’opération T4.

    Lois mises en place sur la stérilisation forcée

    Le parti nazi applique la loi allemande sur la stérilisation forcée du 14 juillet 1933 et renforce cette loi le 1er janvier 1934.

    L’Allemagne nazie a stérilisé plus de 400 000 personnes2 au nom de l’idéal de la « pureté de la race » : il s’agit d’une idéologie dite eugéniste qui prétend assurer la pureté de la race allemande.

    Parmi les 400 000 victimes, on compte au moins 17 000 sourds allemands stérilisés3 ou 15 000 selon une autre source 4. Les archives sur le sujet sont difficiles d’accès même pour les historiens c’est pourquoi il est difficile de connaître les chiffres précis 5.

    La stérilisation touche hommes et femmes 5. Chez les femmes, la chirurgie est plus lourde et les stérilisations conduisent à de nombreux décès. Les chiffres précis de ces décès ne sont pas connus. Les séquelles physiques et mentales sont graves. De nombreuses personnes stérilisées renoncent à se marier en raison de leur stérilité ; leurs relations sexuelles sont parfois rendues difficiles (douloureuses). De nombreuses personnes se suicident.

    Selon l’historien Biesold, la plupart des stérilisations prennent place entre 1935 et 1937, cependant ces stérilisations continuent jusqu’en 1945 à la fin de la guerre et la fin du régime nazi.

    Lois suivantes sur le mariage, l’avortement et l’« euthanasie »

    La stérilisation est suivie de lois sur le mariage qui interdit le mariage aux personnes sourdes, puis de deux opérations de meurtre à grande échelle. D’abord, les enfants handicapés sont visés par ce que le régime appelle l’« euthanasie » des enfants. Puis les adultes sont visés : il s’agit de l’opération dite Aktion T4. L’opération vise au meurtre (appelé « euthanasie » par les nazis) de personnes handicapées dans des chambres à gaz. Environ 16 000 personnes sourdes sont assassinées.

    Témoignages de survivants

    Une témoignage d’une Allemande : [réf. nécessaire]

    « Je suis stérilisée de force par les nazis en juillet 1938. C’était une torture extrêmement douloureuse… Je souffrais de terribles douleurs … Tout au long de mon mariage avec un mari sourd, je ai eu des douleurs à la suite de l’opération. Même aujourd’hui, les douleurs sont souvent très intenses … Alors que d’autres femmes ont des orgasmes et l’expérience de la joie de l’amour, la douleur des cicatrices d’opérations tue tout plaisir pour moi. »

    Autriche

    Pendant l’Anschluss (annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie le 12 mars 1938 jusqu’au 27 avril 1945), on a vingt-quatre témoins et victimes autrichiens par le nazisme mais on ne connaît pas le chiffre exact de stérilisations forcées. On a un seul témoignage : une Autrichienne sourde Maria s’exprime en colère en langue des signes autrichienne :

    « Deux mois après avoir mis mon enfant au monde j’ai été condamnée à la stérilisation » 6.

    Suisse

    On ne sait pas quand la stérilisation forcée commence en Suisse mais on sait que dans les années 1940, il y a eu des stérilisations forcées : il n’y avait que 4 cas de stérilisation déclarée sur 50 couples de sourds et on remarque que 25 de ces couples n’ont pas d’enfants, ce qui rend vraisemblable l’existence de stérilisations non déclarées. Quelques conseillers municipal acceptent la mariage des sourds en imposant la condition : être stérilisé. On note deux témoignages de bernoises dans une correspondance de 1947 :

    « Le conseiller municipal m’a conseillé de me faire ligaturer, sinon nous n’aurions pas eu l’autorisation de nous marier. Malgré nos protestations nous avons dû y aller. J’ai dû signer à l’hôpital, nous aurions aimé un enfant, ça aurait été notre bonheur… »7
     

    « Le 21 mars 1946 j’ai accouché à l’hôpital, je me suis fait stériliser pour ne plus avoir d’enfant. C’est la commune qui a exigé que j’aille à l’hôpital. Le Syndic est venu chez nous, nous voulions attendre puis c’est le docteur qui n’a pas permis que j’aie un autre enfant. » 7

     
     

     

Selon de la source d’Unesco en 1972, en général, avant de se marier, les couples sourds consultent un généticien pour savoir s’ils ont des risques héréditaires ou/et génétiques de surdité « alcoolisme, syphilis, maladies héréditaires, handicap physique, déficiences mentales, etc. » 8. On leur propose la stérilisation8.

France

En France, il existe la stérilisation forcée mais on n’a qu’un témoignage : la stérilisation forcée par famille. Pascal Smith, dans le film J’avancerai vers toi avec les yeux d’un sourd, explique que sa mère est la victime de la stérilisation par sa famille car sa mère a donné trois enfants, tous sourds et sa famille a craint qu’elle donne le quatrième enfant sourd.

Notes et références

  1. (en) Paul Lombardo, Eugenic Sterilization Laws, Eugenics Archive

  2. (en) Robert Proctor, Racial Hygiene: Medicine Under the Nazis [archive]

    sur books.google.fr.

  3. Témoins sourds, témoins silencieux [archive]

  4. Biesold 1999, p. 36-41.

  5. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte ; aucun texte n’a été fourni pour les références nommées :0.

  6. Clara Schumann, « L’enfer des sourds sous le nazisme » [archive]

    , liberation.fr, 29 septembre 2009

  7. a et b http://www.sourds-valais-histoire.ch/fr/les-sourds-et-la-vie-sociale-professionnelle.html [archive]

  8. a et b http://unesdoc.unesco.org/images/0000/000044/004498fb.pdf [archive]

    voir page 20

    Bibliographie

  • (en) Horst Biesold, Crying Hands, Eugenics and Deaf People in Nazi Germany [« Klagende Hände (1988, Jarick Oberbiel, Solms, Germany). »], Washington D.C., Gallaudet University Press, 1999, 230 p. (ISBN 1-56368-077-7).

Une maladie génétique rare affecte une communauté mormone des États-Unis


Une maladie rare et très peu connu à une certaine époque devient un diagnostique dans un groupe religieux qui vivent exclus pour pratiquer la polygamie. Ayant en plus une population restreinte, il y a beaucoup plus de consanguinité. D’ailleurs, 75 à 80 % de ce groupe de mormons en Arizona seraient des descendants des deux patriarches qui ont aidé à l’essor de l’Église fondamentaliste dans les années 1930.
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Une maladie génétique rare affecte une communauté mormone des États-Unis

 

Des enfants de Short Creek regardant les équipements de construction enlever les débris après une inondation. Arizona. 15 septembre 2009. George Frey/ AFP

Des enfants de Short Creek regardant les équipements de construction enlever les débris après une inondation. Arizona. 15 septembre 2009. George Frey/ AFP

Repéré par Rodrigue Arnaud Tagnan

Repéré sur BBC

De nombreux enfants de l’Église fondamentaliste de Jésus-Christ des saints des derniers jours, qui vit isolée dans la petite ville de Short Creek, à cheval entre l’Arizona et l’Utah, souffrent d’acidurie fumarique.

Tout commence en 1990 dans le cabinet du Dr Theodore Tarby, neuropédiatre spécialisé dans les maladies infantiles. D’après la BBC, après avoir reçu en consultation un enfant de 10 ans qui présentait d’étonnants traits physiques et de nombreux handicaps, le neuropédiatre s’est tourné vers un laboratoire au Colorado, spécialisé dans les maladies génétiques rares. Rapidement, a été diagnostiquée une acidurie fumarique.

Avec seulement treize cas connus de la science à l’époque, celle-ci restait une maladie extrêmement rare et peu connue. Après qu’il s’est avéré que la sœur du garçonnet souffrait du même mal, les médecins ont diagnostiqué huit nouveaux cas chez des enfants de 20 mois à 12 ans. Tous de la même localité: Short Creek, plus connu sous le nom de Colorado City, en Arizona. Ces enfants présentaient les mêmes carences physiques et mentales. Ils ne pouvaient pas s’asseoir, encore moins se déplacer.

Short Creek est l’une des deux bourgades américaines où s’est isolée l‘Église fondamentaliste de Jésus-Christ des saints des derniers jours. Cette petite communauté mormone a été créée au début du XXe siècle aux États-Unis en défense notamment de la pratique de la polygamie à laquelle a renoncé en 1890 l’Église mormonne officielle.

Le problème de la consanguinité

 

Selon les médecins, les enfants de cette communauté ont de très fortes probabilités de développer l’acidurie fumarique.

«C’est lorsque j’ai déménagé en Arizona, que j’ai compris que mes collègues d’ici étaient probablement les plus familiers au monde avec cette maladie», déclare Vinodh Narayanan.

Cette neurologue du Translational Genomics Research Institute a traité plusieurs patients atteints de d’acidurie fumarique.

La maladie est provoquée par une irrégularité enzymatique dans la voie métabolique. Pour ceux qui héritent des cas les plus sévères, les conséquences peuvent s’avérer tragiques.

«Il en résulte des anomalies structurelles et un syndrome incluant des convulsions et un retard de développement», explique Narayanan.

Mais pour qu’elle se développe chez un individu, il faut que celui-ci hérite de deux gènes défectueux, un de chaque parent. Si l’on en croit les explications de Narayanan, les Mormons sont les plus touchés parce qu’ils forment une communauté isolée:

«Dès lors que les gens se marient entre eux dans la même communauté, vous augmentez les chances d’avoir deux personnes qui portent exactement la même mutation génétique.»

Qui plus est, 75 à 80% des habitants de Short Creek seraient des descendants des deux patriarches Joseph Jessop et John Barlow qui ont aidé à l’essor de l’Église fondamentaliste dans les années 1930. Avec la pratique de la polygamie, le risque de consanguinité y est davantage élevé. De fait, les scientifiques estiment que le système de reproduction d’une population peut avoir un impact considérable sur sa génétique. D’autant qu’en dehors des mormons, des études ont récemment fait cas de problèmes similaires dans certains pays africains comme le Cameroun où il a été signalé des niveaux de bégaiement anormalement élevés chez des personnes issues des milieux polygames.

http://www.slate.fr