Vous souvenez qu’en 2011, avait eu lieu à un tsunami monstre au Japon. 4 ans après, à l’ouest de l’Amérique du Nord. Au Canada, des espèces étrangères et du plastique se sont retrouvé dans nos eaux. Depuis, les scientifiques essaient de trouver si ces nouveaux venus sont des espèces invasives et cela ne semble pas causer de problème pour le moment. Cela montre que l’océan ne connait pas de frontières
Nuage
Un tsunami apporte des espèces marines jamais vues dans les eaux de la côte ouest
Des limaces de mer prisonnières d’un bateau japonais qui a dérivé jusqu’en Oregon à la suite du tsunami de 2011. Photo : John W. Chapman/Associated Press
Des débris du tsunami de 2011 au Japon ont migré jusqu’en Amérique du Nord, livrant ainsi une vie marine jamais observée dans les eaux de la Colombie-Britannique.
Des matériaux de plastique qui ont mis quatre ans à traverser l’océan Pacifique transportaient sur eux des poissons et des invertébrés, explique le scientifique James Carlton, dont la recherche a été publiée dans le journal Science.
Son équipe a trouvé 289 invertébrés marins et deux espèces de poissons étrangers à l’écosystème de la côte ouest. Les chercheurs se doutaient que certains arriveraient à parcourir les 7500 kilomètres qui séparent les côtes japonaises de celles du Canada, mais n’avaient aucune idée du nombre d’entre eux qui survivraient à la traversée de quatre ans.
« C’est fascinant d’observer la rencontre et le mélange d’espèces de deux écosystèmes marins », raconte James Carlton.
On a trouvé des étoiles de mer, des éponges, une grande variété de mollusques, des crabes, une sélection surprenante d’espèces qui ont survécu au voyage. James Carlton, scientifique maritime
Des étoiles de mer japonaises trouvées sur un quai en provenance de Misawa échoué près de Newport en Oregon Photo : John W. Chapman/Associated Press
Les chercheurs croient que les changements climatiques qui accroissent la gravité des tempêtes pourraient aider à propulser la vie marine à l’extérieur de ses frontières habituelles.
Des traces d’Orient à Ucluelet
Les premières trouvailles provenant du tsunami ont été aperçues en Oregon en 2012 et par la suite sur la côte de l’île de Vancouver.
En 2013, la responsable des services d’urgence d’Ucluelet, en Colombie-Britannique, Karla Robison, a installé une station d’observation. Son équipe a découvert des débris en provenance du Japon et sur eux une petite moule.
« J’ai compris que c’était un moment important. »
La plupart des espèces trouvées n’avaient jamais été vues ni en Amérique du Nord ni dans les îles hawaïennes. James Carlton, scientifique maritime
Des dizaines de milliers de moules
« Quand le premier quai est arrivé, il était entièrement couvert de moules, des dizaines de milliers de moules japonaises drapées dans les algues, raconte James Carlton. On ne sait pas combien d’espèces ont entamé le grand voyage et combien ont été détruites par le tsunami. »
Un quai japonais couvert d’espèces marines échoué sur la côte de l’Oregon Photo : James Carlton
Tâche ardue pour les scientifiques : déterminer quelles espèces étrangères pourraient menacer la survie de la vie marine indigène de la côte ouest nord-américaine.
« C’est une roulette écologique, avoue James Carlton. Des espèces qui n’ont jamais manifesté de tendance à l’invasion peuvent devenir une menace dans un nouvel environnement avec de nouveaux prédateurs et compétiteurs. »
Pour l’instant, aucune espèce invasive n’a été observée et cela pourrait prendre des années pour qu’un tel phénomène se produise ou que les scientifiques puissent le détecter.
Ce qui se passe dans l’océan montre notre interconnectivité. Les frontières sont une illusion.
Karla Robison, responsable des services d’urgence d’Ucluelet
Karla Robison affirme que les nouveaux venus dans les eaux de la côte ouest illustrent qu’il n’y a qu’un seul environnement planétaire et démontrent aussi l’importance de réduire la production de plastique.
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