Des épiceries trichent sur les dates d’emballage de viande et de volaille


C’est décourageant, en plus que la viande coûte plus chère, voilà qu’il faut se méfier des dates d’emballage. Les épiceries et supermarchés semblent tricher avec la loi au risque de contaminer ses clients. Une viande que l’on croit fraîche et qu’on met au réfrigérateur plutôt qu’au congélateur risque de se gaspiller car la date de péremption n’est pas bonne
Nuage

 

Des épiceries trichent sur les dates d’emballage de viande et de volaille

 

Exclusif – Si vous vous fiez aux dates d’emballage pour choisir votre viande en épicerie, il y a de fortes chances que vous vous fassiez avoir. Plusieurs commerçants changent les étiquettes des paquets de viande et de volaille afin de faire croire aux consommateurs que leurs produits sont plus frais qu’ils ne le sont réellement.

Une enquête de Julie Vaillancourt et de François Mouton

Un boucher qui travaille chez IGA a accepté de lever le voile sur cette pratique à condition que nous préservions son anonymat.

En théorie, les viandes emballées en magasin doivent être consommées dans un délai de deux à trois jours après la date d’emballage, selon la recommandation du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).

Mais, à l’IGA où travaille notre collaborateur, on aurait tort de se fier à cette date pour savoir si le produit est encore propre à la consommation. Chaque matin, avant l’ouverture du magasin, on retire la viande des tablettes et… on la remet.

« Quand le produit est périmé, que ça fait trois jours qu’il est là, on vérifie s’il est beau en le sentant et si ça semble acceptable, on le remet en tablette. » — Un boucher chez IGA

extrait

Le problème, c’est qu’au passage, les bouchers apposent une date plus récente sur l’étiquette, explique notre boucher. « Dans notre IGA, on étire la date d’une journée, dans d’autres magasins, on peut lui donner jusqu’à trois jours. »

Cette pratique est illégale. Selon la loi fédérale sur les aliments et les drogues, la date qui figure sur un produit doit nécessairement correspondre au jour où le produit a été emballé pour la première fois.

Selon nos sources, dont un autre boucher qui témoigne également sous le couvert de l’anonymat, trafiquer la date d’emballage n’est pas une pratique exclusive à IGA.

« Tout le monde le fait, tout simplement. Dans tous, tous, tous, tous les magasins que j’ai faits dans ma vie, ils le font tous. »
— Un boucher chez IGA

viande

En caméra cachée dans un IGA

Un de nos collaborateurs a travaillé à la boucherie d’un IGA pendant deux jours, muni d’une caméra cachée. Le 5 novembre, l’emballeuse lui explique que tous les matins, il faut retirer des comptoirs les paquets qui datent de quelques jours afin de leur donner une nouvelle vie.

Ce matin-là, on retirait des étalages les produits datés du 2 novembre.

L’emballeuse dit : « Les produits qui arrivent sur la palette, c’est pour changer la date. »

Notre collaborateur : « J’enlève le 2? »

L’emballeuse répond : « Oui, emballe en date du 3 novembre ».

Ce jour-là, on a donc donné un jour de plus à un produit qui aurait autrement risqué d’être périmé.

Nous avons acheté certains de ces morceaux de viande, et les avons fait analyser afin de mesurer la présence de bactéries. Les deux steaks étaient acceptables. Par contre, les deux morceaux de poulet ont obtenu un taux de bactéries près de quatre fois – et même dans un cas, 35 fois – supérieur à ce qui est acceptable pour la consommation humaine.

viande

Chez Sobey’s, propriétaire de l’enseigne IGA au Québec, on n’a pas voulu commenter les résultats des analyses de laboratoire. Sobey’s fait valoir qu’elle a recours aux services d’une compagnie privée pour inspecter ses établissements en plus de se soumettre aux inspections du MAPAQ.

Quoi qu’il en soit, le directeur principal aux affaires publiques chez Sobey’s Québec, Alain Dumas, condamne la pratique.

« C’est quelque chose qu’on n’approuve pas, c’est quelque chose qu’on ne supporte pas. Ça reste un acte isolé, car ce n’est pas du tout dans les procédures et dans la politique que l’entreprise prône auprès de ses marchands. »
— Alain Dumas, directeur principal aux affaires publiques chez Sobey’s Québec

Des précédents

Pourtant, au cours des deux dernières années, deux autres épiceries IGA que celle où nous avons enquêté ont été prises à changer des dates d’emballage, selon des documents obtenus en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.

L’IGA de Coteau-du-Lac avait changé la date d’emballage de pépites de saumon fumé, un incident que son propriétaire attribue à un imbroglio avec le MAPAQ. Celui de Saint-Hyacinthe avait modifié la date d’emballage de sacs de moules et de filets de truite saumonée. Le propriétaire dit que c’était par mégarde. Tous deux ont été condamnés à 500 $ d’amende par le MAPAQ.

Quoi qu’il en soit, dès que nous avons contacté Sobey’s, les 285 marchands IGA du Québec ont été sommés de rappeler la loi aux propriétaires ainsi qu’aux gérants.

On leur a demandé de s’assurer que le personnel inscrive bien la date initiale lors du réemballage.

Le MAPAQ déplore que certains marchands fassent du réétiquetage illégal. Sa porte-parole Johanne Mainville, conseillère en salubrité au MAPAQ, explique que le procédé est difficile à dépister .

« Les inspecteurs vérifient les aspects qui sont vérifiables avec les informations dont nous disposons. Ce n’est pas une situation qui est facile à observer parce que forcément, ça ne se fait pas dans des heures où l’inspection se fait », explique-t-elle.

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Intoxication alimentaire: que disent les dates d’expiration?


Du bon fromage, il y a pour tout les goûts. Mais comment savoir si un fromage est toujours comestibles .. Pour la plupart des fromages que nous mangeons, nous pouvons le voir a l’oeil a cause des moisissures mais un fromage bleu .. ???
Nuage

 

Intoxication alimentaire: que disent les dates d’expiration?

 

J’ai une peur bleue des intoxications alimentaires, alors je jette ma nourriture dès que j’ai un doute: yogourt dont la date d’expiration est dépassée, fromage avec un peu de moisissure, etc. Est-ce la bonne chose à faire? Merci de me rassurer. M.-A., Trois-Rivières

Face aux bactéries responsables des intoxications alimentaires, les adultes en santé sont plus résistants que les personnes âgées, les jeunes enfants et les personnes malades. Mais cela ne signifie pas, M.-A., qu’on doive prendre des risques inutiles!

«Meilleur avant», et après? 

Un yogourt peut être mangé sans risque quelques jours après sa date de péremption, surtout si le contenant est intact ou ouvert depuis peu. La date «meilleur avant» garantit que sa fraîcheur, sa saveur, sa texture et ses propriétés nutritives sont meilleures avant la date limite suggérée. Après cette date, l’aliment peut être encore sain et propre à la consommation s’il a été manipulé et conservé adéquatement. En d’autres mots, si on se sert une portion et qu’on ne mange pas à même le pot, si on utilise une cuillère propre et qu’on replace le contenant au réfrigérateur après utilisation, il n’y a pas trop de risque.  Cela dit, il convient tout de même de le consommer le plus rapidement possible si la date de péremption est passée, en raison de la diminution probable de sa qualité.

Le regretté Pierre Labelle, dans un numéro fort amusant, se demandait d’ailleurs ce qui se passait à l’intérieur de la «canne» de petit pois dans la nuit du 3 au 4 mai pour qu’ils deviennent impropres à la consommation… Une façon de dire qu’un aliment ne devient pas immangeable la journée de sa dite expiration!

La moisissure sur les fromages

Les moisissures blanches, bleues ou vertes qui apparaissent sur certains fromages après quelques jours ou semaines de conservation ne sont pas comestibles. Elles n’ont rien à voir avec les moisissures que les fromagers cultivent pour fabriquer les variétés à croûte fleurie comme le brie et le camembert. Au contraire, elles les détériorent. Leur présence n’oblige toutefois pas toujours à jeter le fromage. C’est le cas des fromages à pâte dure ou ferme (cheddar, mozzarella, parmesan, etc.): s’ils sont moisis, retranchez environ 1 cm d’épaisseur à la surface affectée. Enveloppez le fromage restant dans un nouvel emballage. Mais si de la moisissure apparaît sur un fromage frais, à pâte molle ou préparé (cottage, feta, brie, camembert, etc.), jetez-le au complet, car on ne peut pas savoir à quel point la moisissure a pénétré sa texture humide. Par contre, vous ne risquez pas de trouver du moisi dans un pot de Cheez Whiz: celui-ci contient tellement d’agents de conservation… Et si c’était le cas, gardez-le en souvenir: il a probablement été acheté par votre arrière-grand-mère dans les années 20!      

Le cas des fromages bleus

Les délicieux fromages bleus dans lesquels on cultive des moisissures particulières ont aussi une durée de vie limitée, mais la moisissure qui y est normalement présente se confond avec celle, indésirable, qui s’y développe quand il perd sa fraîcheur. Pour savoir si un roquefort, un gorgonzola ou un bleu d’Auvergne est encore bon, on se ferme les yeux et on le renifle. S’il sent l’ammoniaque, c’est que son bleu n’est pas aussi inoffensif qu’il y paraît.

Prévenir la moisissure sur le fromage

Pour éviter la formation de moisissure sur le fromage, gardez-le au réfrigérateur dans son emballage original, sauf s’il s’agit d’une pellicule plastique, car celle-ci retient l’humidité. Un emballage à double papier comme pour la plupart des fromages à croûte fleurie est idéal. Vous pouvez aussi l’envelopper de papier d’aluminium, puisqu’il laisse entrer un peu d’air tout en constituant une barrière efficace contre les odeurs.

Sources

Partenariat canadien pour la salubrité des aliments. Mme BienCuit vous répond. Foire aux questions – produits laitiers

Collection Protégez-Vous. Guide pratique de l’alimentation – Bien acheter pour mieux manger, Éditions Protégez-Vous, 2004, 136 pages.

http://www.servicevie.com