Le Saviez-Vous ► Non, la tête de Walt Disney n’a pas été cryogénisée


Quand j’étais petite, bien avant Internet, on racontait que c’était tout le corps de Walt Disney qui avait été congelé et qu’il serait dégelé quand la science aurait trouvé un remède contre le cancer. Je trouvais cela bien étrange. Cette légende urbaine est toujours d’actualité et qu’il parait qu’avec la Reine des neiges, la prétendue cryogénisation de Walt Disney à refaite surface. Et comme on le sait, Internet est un endroit idéal pour continuer a propager des rumeurs.
Nuage

 

Non, la tête de Walt Disney n’a pas été cryogénisée

 

Walt and the seagull | Rian Castillo via Flickr CC License by

Repéré par Lucile Bellan

Repéré sur BBC

Mais l’histoire reste cependant fascinante.

 

Internet regorge de légendes urbaines qui persistent avec les décennies. Si certaines sont franchement terrifiantes, comme c’est le cas du récent Momo challenge, l’histoire de la cryogénisation de Walt Disney est en réalité plutôt sympathique. Selon la légende, le célèbre fondateur de l’empire aux grandes oreilles aurait été cryogénisé à son décès en décembre 1966… ou en tout cas sa tête, la seule partie de son corps qui aurait été conservée. Et c’est sous l’attraction Pirates des Caraïbes au parc Disneyland d’Anaheim en Californie que cette drôle de relique se trouverait aujourd’hui.

Parce que le personnage de Walt Disney lui-même est source de fantasmes et de théories plus ou moins fumeuses, l’auteur Marc Eliot a compilé cette légende et bien d’autres dans son livre Walt Disney, la face cachée du prince d’Hollywood, publié en 1993.

«Walt a raté sa chance»

Bob Nelson, fondateur de la California Cryogenics Society en 1966, a révélé au Los Angeles Times les coulisses de cette rumeur:

«Nombreux sont ceux qui pensent qu’il l’était, et que le corps est stocké au froid dans son sous-sol. La vérité, c’est que Walt a raté sa chance. Il ne l’a jamais spécifié par écrit, et lorsqu’il est mort la famille a refusé, préférant la crémation. J’ai moi-même vu ses cendres. Elles sont à Forest Lawn. Deux semaines plus tard, nous congelions le premier homme. Si Disney avait été le premier, cela aurait fait les gros titres du monde entier et aurait donné un sérieux coup de pouce à la cryonie. Mais c’est ainsi.»

Même si l’idée du milliardaire conservé dans la glace pour être décongelé dans le futur est plaisante, il est donc peu probable que Walt Disney ait fait cryogéniser son corps ou sa tête. Des documents officiels confirment que l’homme d’affaires a subi une crémation après sa mort. Et sa propre fille Diane a effectué la délcaration suivante en 1972:

«Il n’y a absolument aucune forme de vérité derrière la rumeur qui veut que mon père, Walt Disney, ait été congelé. Je doute même que mon père avait seulement entendu parler de cryogénisation».

Cette rumeur persistante continue toutefois de faire son chemin. Et la sortie du film La reine des neiges a bien réveillé l’histoire. Une nouvelle rumeur, évoquée par la très sérieuse BBC, voudrait que La Reine des neiges, dont le titre anglais Frozen signifie congelé, se nomme ainsi pour que les occurrences de recherches sur internet du film «effacent» en quelque sorte les sources qui évoquent la rumeur initiale de cryogénisation de Walt Disney. Mais Internet n’oublie rien et malgré le succès de La Reine des Neiges, dont une suite est prévue pour le 22 novembre prochain, il se trouvera toujours une personne pour se demander si Walt Disney, tout ou en partie, a été congelé ou pas.

http://www.slate.fr/

Le Saviez-Vous ► Qu’est-ce qui empêche la réanimation après cryogénie ?


 

C’est tout un processus de congeler un corps sans le détruire le cerveau et qui coûte une petite fortune. Le hic, c’est que décryogéniser une personne sans danger n’a pas encore été résolue. C’est un canadien qui est le 1 er cryogénisé en 1967. Imaginez revenir à la vie après plus de 50 ans. Le choc pour un homme de 73 ans de voir comment nous avons évolué depuis. Personnellement, je ne suis pas en faveur de cette méthode, on ne peut pas défier la mort de cette manière.
Nuage

Qu’est-ce qui empêche la réanimation après cryogénie ?

Qu'est-ce qui empêche la réanimation après cryogénie ?

Eh oui, pour ceux qui l’ignoraient, la congélation des corps dans l’espoir que les avancées technologiques futures permettent de les ressusciter, n’est pas réservée à la science-fiction. Et ce n’est pas non plus une idée récente.

Le premier volontaire à avoir tenté ce pari un peu fou est James Bedford, un psychologue canadien, congelé en 1967 à sa mort (à l’âge de 73 ans). Depuis, près de 300 personnes ont suivi cette même démarche, selon les statistiques fournies par les organismes de cryogénisation (précisons que la pratique est illégale en France, très chère aux États-Unis).

Concrètement, voici comment cela se passe : une fois le décès prononcé légalement par un médecin, le corps est préparé le plus rapidement possible pour le transport jusqu’à un centre de cryogénisation (idéalement, le corps devrait être transféré dans les six heures après la mort clinique, afin de limiter la dégradation de l’organisme). La circulation sanguine et la ventilation des poumons sont maintenues pour que le cerveau garde sa viabilité. Le corps est refroidi petit à petit pour atteindre les 10 °C et une solution est injectée dans le sang pour éviter sa coagulation. Arrivé à destination, le défunt est installé sur un lit de glace. Les chirurgiens ouvrent la cage thoracique, posent des canules (petits tubes en plastique) dans l’aorte (l’artère qui alimente le corps en sang oxygéné) et remplacent le sang par une sorte d’antigel.Cette substance est utilisée depuis une dizaine d’années pour mieux conserver les structures biologiques.

« Lorsque l’on congèle des tissus, des cristaux de glace peuvent se former entre les cellules et les endommager, explique à Sciences et Avenir Thierry Jaffredo, spécialiste des cellules souches du Laboratoire de Biologie du Développement de l’Institut de Biologie Paris Seine (UPMC/CNRS/Inserm). L’antigel prend la place de l’eau, ce qui minimise les dégâts. »

Puis le corps est progressivement refroidi pendant 36 heures dans un bain de glace et de silicone, jusqu’à atteindre la température de -79 °C. Il baigne ensuite dans de l’azote liquide sur une période de 7 à 10 jours, pour atteindre la température de… -196 °C !

« À cette température, il n’y a plus d’agitation moléculaire, les cellules ne devraient pas vieillir… en théorie, souligne Thierry Jaffredo. En théorie puisque les tissus cryogénisés pendant 10 ans peuvent quand même subir quelques altérations, si la technique de préservation avant la procédure n’a pas été parfaitement réalisée… »

À ce stade, il ne reste plus qu’à déplacer le plus délicatement possible le corps (qui a pris la consistance du verre) et de le plonger la tête en bas dans un conteneur en acier de 3 mètres de haut, remplis d’azote à -196 °C, dans lequel sont présents d’autres « colocataires ».

 Une technique de conservation qui devrait être efficace pendant des siècles, assurent les organismes spécialisés, jusqu’à ce que la science ait suffisamment évolué pour « décryogéniser » les individus et éventuellement soigner leur maladie, incurable à l’époque de leur mort.

À ce jour, les obstacles restent nombreux.

« Des bactéries, levures et des cellules d’animaux ont déjà été congelées puis « ramenées à la vie », mais pour les animaux entiers, cela devient tout de suite plus compliqué, à cause des organes vitaux, précise le spécialiste.

L’on est capable de refroidir des cœurs de rats à -10 °C et de les faire repartir, mais pour le cerveau, il est difficile d’assurer sa bonne fonctionnalité au moment de la décongélation : la moindre lésion des connexions neuronales peut prendre des proportions imprévisibles et dramatiques sur l’individu.

Selon ce dernier, il faudrait réaliser de nombreux tests sur les animaux, sur des durées différentes, afin d’arriver à une « preuve de concept », avant d’expérimenter ce processus sur de plus en plus d’humains… Comme la recherche clinique se fait habituellement, en somme

.

https://www.sciencesetavenir.fr/

En Sibérie, des vers gelés depuis 40 000 ans reviennent à la vie


Des vers ronds qui ont une capacité de survie inouïe, après 41 7 000 ans, ils ont ressuscités dans un laboratoire. C’est presqu’inquiétant, peuvent-ils faire la même chose avec des virus ? En tout cas, cela donne un élan à la cryogénisation … Pourtant, entre l’homme et le ver, il y a une grosse différence !
Nuage

 

En Sibérie, des vers gelés depuis 40 000 ans reviennent à la vie

 

par  Malaurie Chokoualé

Selon une étude scientifique rapportée par le Siberian Times ce 26 juillet, des nématodes (ou vers ronds) en Sibérie sont revenus à la vie après avoir été congelés pendant environ 40 000 ans dans le pergélisol. Sur les 300 échantillons de cryosol gelé observés, deux d’entre eux ont vu des nématodes qu’ils retenaient prisonniers commencer à se déplacer et à manger pour la première fois depuis l’époque du Pléistocène.

Cette étude a été menée par l’Institut des problèmes physico-chimiques et biologiques de la science des sols, l’université d’État de Moscou, la Station biologique de la mer blanche de Pertsov et l’École supérieure d’économie de Moscou, en collaboration avec l’université de Princetown, aux États-Unis. Elle avait été publiée en mai 2018 dans le Doklady Akademii Nauk, une revue scientifique de l’Académie des sciences de Russie.

Crédits : The Siberian Times

Les deux échantillons ont été retrouvés en Yakoutie, le premier – découvert en 2002 – a 32 000 ans, et le deuxième – découvert en 2015 – est vieux de 41 700 ans. Les nématodes sont actuellement les animaux vivants les plus anciens de la planète. Ils ont fait leur premiers pas de vers ressuscités dans un laboratoire de l’institut moscovite. Les chercheurs à l’origine de cette étude se disent ravis de cette découverte incroyable.

« Nos données démontrent la capacité des organismes multicellulaires à survivre à une cryobiose à long terme (des dizaines de milliers d’années) dans des conditions de cryoconservation naturelle. »

Selon l’ONG internationale International Permafrost Association, le pergélisol (ou permafrost) est un sol qui reste à maximum 0°C pendant au moins deux années consécutives et que l’on retrouve surtout dans le Grand Nord. Le problème est qu’il représente un énorme danger pour l’humanité. En effet, dans le permafrost sont congelés des restes de plantes et d’animaux depuis des temps immémoriaux. Mais en dégelant, ceux-ci fermentent et du gaz carbonique ainsi que du méthane s’échappent dans l’atmosphère, causant des émissions supplémentaires de gaz à effet de serre.

C’est pour cela qu’on appelle également le permafrost la « bombe à retardement ». Il avait été annoncé et craint depuis plusieurs années et a maintenant commencé, comme l’annonçait Michel Allard – chercheur au centre d’études nordiques de l’université de Laval – à Natura Sciences en mars 2018. Dans le cas de cette étude, les vers avaient été trouvés, non pas grâce au dégel du permafrost, mais par carottage.

Néanmoins, les scientifiques vont étudier avec passion et minutie les capacités de survie inouïes de ces créatures. L’industrie naissante de la cryogénisation russe meurt d’envie de découvrir les secrets de leur tour.

Sources : The Siberian Times/International Permafrost Association

http://www.ulyces.co/

Le Saviez-Vous ► L’âge de glace : Les secrets du business de la cryogénisation en Russie


On peut trouver dans l’avenir bien des remèdes aux maladies aujourd’hui mortelles. Cependant, je ne crois pas qu’un jour nous puissions réanimer un mort encore plus s’il est cryogénisé. Ni transplanter un cerveau sur un autre corps. Et puis est-ce vraiment souhaitable ? Imaginer si Hitler avait cette possibilité de revenir à la vie ?
Nuage

 
L’âge de glace : Les secrets du business de la cryogénisation en Russie

 

Au nord-est de Moscou, une chambre froide conserve soigneusement plusieurs dizaines de corps, avec la promesse de les réveiller dans le futur.

 

par Servan Le Janne

Le sanctuaire

Par la vitre d’un vieux train russe, dans le ciel clair de ce mois de juin 2018, des clochers en forme d’oignons annoncent la ville de Serguiev Possad. Grappe dorée au milieu de l’étendue noire du tchernoziom, cette terre fertile de l’infinie campagne russe, le monastère orthodoxe de la Trinité-Saint-Serge attire quelques touristes et pèlerins vers cette cité calme, à une heure de rail de Moscou. Sur le quai de la gare, il est d’ailleurs proposé par des vendeurs ambulants en version miniature. Mais ce n’est pas le seul sanctuaire du coin.

La laure de la Trinité-Saint-Serge
Crédits : Wikimedia commons

Après avoir descendu deux chemins de terre et contourné une maison rose pavoisée par un drapeau soviétique, on arrive à un portail vert survolé par des câbles téléphoniques. Un chien et des caméras de vidéo-surveillance montent la garde. En plus de la maison à deux étages, le terrain comprend une dépendance habitée par un agent de sécurité. Il y a aussi et surtout un hangar de 2000 mètres carrés dans lequel deux grandes cuves conservent plusieurs dizaines de corps. Voilà tout ce qui est à surveiller : des morts. Mais ils sont censés se réveiller.

« Ils flottent dans de l’azote liquide, comme un enfant dans l’utérus de sa mère », explique Danila Medvedev.

Blond jusqu’aux sourcils, cet homme de 38 ans a participé à la création du mouvement transhumaniste russe en 2003 dans l’objectif d’offrir « l’immortalité pour tous les habitants de la planète ». Pour faire un pas vers ce fantasme, il a fondé la première entreprise de cryogénisation du pays, KrioRus, en 2005. Elle veille aujourd’hui sur les dépouilles de 61 personnes, 31 animaux de compagnie et s’est engagée à entretenir celles de 487 autres personnes.

Chaque client a déboursé 36 000 dollars pour que son cadavre repose à -196 °C dans une des deux grandes cuves. D’autres ont choisi de ne donner que leur tête, pour réduire le tarif de moitié. Dans tous les cas, leur sang a été remplacé par un agent cryoprotecteur empêchant les tissus d’être endommagés par le gel. Pareils à de grands thermos, les tombeaux glacés comportent deux parois espacées par du vide. Ils coûtent chacun 17 420 dollars et leur température est régulièrement inspectée. Car Medvedev dit être convaincu qu’il y a une vie après la mort. Littéralement.

Danila Medvedev

« D’après certaines prédictions, la technologie nécessaire à la réanimation de patients pourrait apparaître d’ici 40 à 50 ans en nanomédecine », évalue-t-il. « Nous sommes à peu près certains que la réanimation existera au XXIe siècle. »

Cette promesse d’immortalité ne concerne pas seulement le commun des mortels. Le transhumaniste rêve de ramener à la vie les membres de l’expédition en Antarctique dirigée par le capitaine Robert Falcon Scott, tous morts gelés sur la barrière de Ross en 1912.

« La température était très probablement assez froide pour que nous puissions préserver les cerveaux et les réanimer dans le futur », pronostique Medvedev.

KrioRus possède les restes de deux personnes « dont les cerveaux contiennent des informations très secrètes », souffle-t-il.

L’un d’eux « était un expert cryptographe sous l’Union soviétique. Cela veut dire qu’il détient un grand volume d’informations classifiées, secrètes ou top secrètes. Par chance, les hackers ne peuvent pas y avoir accès. Cette personne possède vraiment des données sur la manière avec laquelle le système soviétique a été conçu. »

La majorité de la communauté scientifique est évidemment sceptique. Mais la greffe de tête promise à courte échéance par les chirurgiens Sergio Canavero et Ren Xiaoping montre pour Medvedev que les limites de la vie sont sur le point d’être repoussées.

« J’ai vécu dix ans en Union soviétique, dix ans dans les années 1990, et dix ans dans la Russie moderne », fait-il remarquer. « Ce n’était pas futuriste, mais j’ai pu voir comme les choses changent rapidement. »

La vie cosmique

Au-dessus des cuves blanches en forme de piles qui conservent les corps dans le hangar de KrioRus, une enfilade de drapeaux indique leurs différentes nationalités : il y a là un ou plusieurs Japonais, Américains, Britanniques, Roumains, Suisses et Ukrainiens. La société attire des étrangers car son offre est moins chère que celles de l’Américain Alcor, qui demande 200 000 dollars. Formé au management et à la finance à Saint-Pétersbourg, Danila Medvedev maîtrise l’anglais et les lois de l’économie. Il se présente comme un expert en technologie et un activiste politique, versé dans la philosophie et les relations presses. Le trentenaire voit grand. Sa personnalité plurielle lui permet de viser une clientèle internationale par différents canaux.

KrioRus parle plutôt de « patients » que de « morts » :

« C’est une distinction importante aux États-Unis », constate son PDG. « En Russie, c’est OK si vous êtes en vie à un moment, mort puis de retour à la vie. »

Danila Medvedev connaît l’âme russe. Ses compatriotes sont 20 % plus optimistes à l’égard des technologies que les autres Européens, d’après une étude de la Russian Venture Company publiée en janvier 2017, fait-il valoir. La course à l’innovation menée par les dirigeants soviétiques face aux Américains n’y serait pas étrangère. Autre avantage pour lui, tout un pan de la philosophie russe s’est développé autour de l’idée de poursuivre la vie au-delà de la tombe, en mélangeant connaissances scientifiques et promesses mystiques.

Né en 1980 à Leningrad (devenu Saint-Pétersbourg) d’un père chercheur, Danila Andreyevich a grandi en lisant les livres d’auteurs américains de science-fiction comme Arthur C. Clarke et Robert Heinlein. Plus tard, il s’est intéressé au mouvement cosmiste. À l’en croire, les Russes sont plus prompts à adopter la cryogénisation car ce dernier fait partie de leur héritage intellectuel.

Ce courant de pensée apparu au XIXe siècle « est basé sur une vision holiste et anthropocentrique de l’univers », définit le spécialiste de littérature russe George M. Young, auteur du livre The Russian Cosmists: The Esoteric Futurism of Nikolaï Fedorov and His Followers. « Ses adeptes essayent de redéfinir le rôle de l’humanité dans un univers qui manque de plan divin pour le salut de l’âme. »

En tant qu’êtres doués de raison, les humains sont appelés à exercer un rôle dans l’évolution du cosmos. Pour cela, il leur faut d’abord répondre à une question centrale, considère la plus haute figure du mouvement, Nikolaï Fedorov : pourquoi meurent-ils ?

Ce fils illégitime du prince Paval Gagarine et d’une paysanne « pensait que tous les problèmes des Hommes prenaient racine dans celui de la mort et que, par suite, aucune solution sociale, politique, économique ou philosophique ne conviendrait tant que le problème de la mort ne serait pas réglé », résume George Young.

Même si le penseur a reçu une bonne éducation à Odessa, en Crimée, il passait pour un marginal dans la société des lettres russes.

Les cuves de KrioRus
Crédits : KrioRus

Il n’empêche, Fedorov était réputé pour son érudition. Tour à tour professeur d’histoire et de géographie dans des écoles de province, puis libraire au musée Roumiantsev de Moscou, il avait un quotidien d’ascète qui faisait l’admiration de Tolstoï et Dostoïevski.

 « J’ai rarement lu quelque chose d’aussi logique », vantait même ce dernier au sujet d’écrits qui ne furent jamais publié du vivant de son auteur.

Car Fedorov n’a pu échapper à la mort qu’il combattait. Synonyme de désintégration, le trépas allait pour lui à rebours de l’idéal d’unité.

Aussi, faudrait-il « renverser le cours naturel de la vie », traduit George Young.

Le philosophe cherchait un chemin vers la résurrection, à la manière de Jésus, mais avec des outils scientifiques : c’est le corps qui devait être ramené à la vie.

Vu les difficultés éprouvées par les biologistes pour empêcher le vieillissement des cellules, Fedorov fondait certains espoirs dans la technologie. Il envisageait le voyage spatial comme un moyen de contourner la processus de désintégration à l’œuvre sur Terre. Ailleurs dans le cosmos, les particules d’ancêtres passés de l’autre côté pourraient être synthétisées, imaginait-il.

Guerre très froide

 

Une partie de Nikolaï Fedorov ressuscite le 12 avril 1961. Avec le premier vol dans l’espace de Youri Gagarine, l’Union soviétique remet en orbite les idées du fils caché de Pavel Gagarine. Elles ne s’étaient d’ailleurs pas tout à fait évanouies dans la révolution d’octobre 1917 : après la mort de Lénine, le 21 janvier 1924, son sang a été remplacé par une solution chimique afin d’en stopper la décomposition. Comme ses idées, le corps de l’homme de la Léna devait ne jamais vraiment mourir. De cette fuite en avant est né le programme spatial soviétique. Au printemps 1961, il remporte une victoire décisive sur celui du camp américain. Mais, alors que ses tressautements sont encore difficilement perceptibles, le géant soviétique commence à se défaire.

« Quand elle sera réanimée, elle pourra choisir son nouveau corps. »

À la fin de la décennie, les Américains seront finalement les premiers à mettre le pied sur la Lune. Ils initient aussi la cryogénisation grâce au livre du physicien Robert Ettinger, La Perspective de l’immortalité, publié en 1962.

Dans les premières lignes, l’auteur affirme vouloir démonter que « l’immortalité (dans le sens d’une vie indéfiniment étendue) est techniquement atteignable non seulement pour nos descendants mais aussi pour nous mêmes ».

Il assure qui plus est que cet horizon « ne soulève pas de problème insurmontable » et est « désirable tant à un niveau individuel que collectif ».

Au secours de ces affirmations, l’ouvrage convoque une série de recherches dans le domaine de la conservation par le froid :

 « De petits animaux et des tissus humains ont été gelés et ramenés à la vie. » Car une série de laboratoires explorent ce champ de recherche aux « États-Unis, en Grande-Bretagne, en France et en Russie ».

Personne ne sert pourtant encore de cobaye. « Sommes-nous en train de prêcher dans le désert ? » fulmine Evan Cooper, auteur du livre Immortality: Physically, Scientifically, paru lui aussi en 1962.

« Comment se fait-il que 110 millions de personnes meurent sans qu’au moins une n’essaye d’avoir une vie future en se congelant ? »

En 1964, il crée donc la Life Extension Society. Un an plus tard, une tentative de cryogéniser une femme, Wilma Jean McLaughlin, échoue. Un nouvel essai réussit en 1966, mais l’intervalle entre la mort du sujet et la réussite de l’opération est trop grande. Finalement, le 12 janvier 1967, un psychologue américain atteint d’un cancer, James Bedford, devient le premier homme à être cryogénisé avec succès.

En Union soviétique, un Institut pour les problèmes de cryobiologie et de cryomédecine est fondé en 1972 à Kharkiv (Ukraine). Intéressé par le thème lors de ses études à Tomsk, en Sibérie, Youri Pichougin le rejoint en 1978.

Il y déplore la « relation négative du communisme à l’immortalité et à la cryogénie » alors que les personnes congelées sont de plus en plus nombreuses aux États-Unis.

Cette même année, la Cryonics Society of California (CSC) observe une fuite dans une capsule renfermant deux personnes cryogénisées. Elle essaye de la réparer mais c’est peine perdue : les corps ont déjà commencé à se décomposer. Quant à James Bedford, il a été restitué à sa famille un an plus tôt, les 100 000 dollars qu’il avait provisionnés ayant été dépensés. À la mort de sa femme, en 1982, il retourne à la CSC, devenue Alcor, avec des lésions et sans nez.

Un des « patients » de KrioRus
Crédits : KrioRus

Ces affaires ont légèrement terni l’image des hérauts de la cryogénisation aux États-Unis.

 Mais en Russie, « nous n’avons pas eu les crises auxquelles ils ont dû faire face », observe Medvedev. « Ici les gens n’en ont pas une mauvaise opinion. »

 Pourtant, affirme le neuroscientifique américain Michael Hendrick, « la réanimation est un faux espoir qui va au-delà des promesses de la technologie. Elle est certainement impossible avec les tissus morts et gelés qu’offrent l’industrie de la cryogénie. »

Fuyant le chaos qui a suivi la chute de l’Union soviétique, Youri Pichougin émigre aux États-Unis dans les années 1990, où il « fait des recherches sur la préservation du cerveau d’animaux pour le Cryonics Institute ». Il en devient directeur de recherche en 2001.

Dès que Danila Medvedev fonde KrioRus en 2005, avec sept associés, les clients affluent. La première s’appelle Lidia Fedorenko. À la mort de cette professeure de mathématiques, à 79 ans, son petit-fils réalise sa dernière volonté :

« Elle voulait prolonger sa vie de 200 à 300 ans », justifie-t-il. « Quand elle sera réanimée, elle pourra choisir son nouveau corps. » 

Rentré à Kharkiv en 2007, Youri Pouchigin collabore encore avec des instituts privés américains. Pour le compte du Cryonics Institute de Chicago, il a récemment cryogénisé une adolescente britannique de 14 ans à sa demande et à celle de sa mère.

Son père estime qu’on lui a vendu de faux espoirs.

« Quand j’ai demandé s’il y avait une chance sur un million qu’elle revienne à la vie, on n’a pas pu me le dire », regrettait-il en 2016. « Même la plus petite chance vaut mieux que l’alternative, qui est de zéro », rétorque Pichugin.

Mais il y a en somme beaucoup de zéros à aligner sur un chèque pour peu de chance.


Couverture : KrioRus.

http://www.ulyces.co/

Les «extropiens», ces chasseurs de mort


À la recherche de l’immortalité grâce à la technologie. Personnellement, j’aimerais vivre longtemps, pour voir mes petits enfants grandir, mais de là que la technologie remplace les morceaux défaillants ou ajouter des logiciels pour être plus performante, ça jamais ! Qui veut voir des dictateurs vivre 100 et plus … ? En plus, on parle de surpopulation, il y aurait plus encore plus de personnes âgées, sans compter le manque de ressources de la terre pour nourrir tout ce beau monde. Sans compter que ce serait les plus riches qui en profiteraient, là, un fossé de plus en plus grand entre riche et les moins nantis.
Nuage

 

Les «extropiens», ces chasseurs de mort

 

Pixabay  Domaine public

Pixabay Domaine public

Repéré par Xavier Ridel

Repéré sur New Republic

L’extropianisme, un courant du cherche à rendre les êtres humains immortels grâce aux technologies.

En ce moment même, des hommes cherchent à tuer la mort. Ceux qui se font appeler les «extropiens» placent ainsi tous leurs espoirs dans la science et les avancées technologiques qui, selon eux, permettront de devenir immortels et de réaliser l’impossible. Le site américain New Republic s’est longuement penché sur leur cas, en s’appuyant sur le livre To Be A Machine du journaliste Mark O’Connell.

Voilà comment Max More, philosophe et co-fondateur de l’extropianisme, décrit ce mouvement de pensée:

«Nous voyons l’humanité comme une phase de transition dans le développement évolutionnaire de l’intelligence. Nous défendons l’usage de la science pour accélérer notre passage d’une condition humaine à une condition transhumaine, ou posthumaine.»

Le courant philosophique en question n’est pas neuf. Ses principes de base, écrits par More, ont été publiés en 1993; et dès 1994, le magazine Wired publiait une très longue enquêtesur ces hommes en quête d’immortalité, cherchant à «devenir plus que des humains». Une quête qui, en dehors de toute idée métaphysique, est également motivée par les avancées technologiques, et la crainte d’être un jour dépassé par les machines.

Un business en pleine expansion

Il semble facile de voir dans l’extropianisme un ensemble d’idées absurdes et loufoques. Pourtant, les géants du numérique ont déjà investi des sommes colossales dans les recherches contre la mort. Dmitry Itskov, le milliardaire russe, est un grand partisan de ce courant de pensée. Il a notamment lancé le projet 2045 et déclarait à ce propos en 2015 dans L’Obs:

«Tout le monde aura le droit de vivre éternellement. Au pied du mur vous le ferez, car personne n’a envie de mourir. Ni vous ni moi.»

Il n’est pas le seul à s’être positionné sur le sujet et à rêver d’immortalité, puisque ces dernières années, Google s’est aussi lancé dans la course. En effet, Larry Page, le co-fondateur de l’entreprise, a investi 750 millions de dollars dans Calico, un laboratoire de recherche sur les technologies anti-âge. Et Ray Kurzweil, internationalement connu pour être en faveur du transhumanisme, a été nommé ingénieur en chef de la société.

Quitter le corps?

Les extropiens se subdivisent en deux camps. Ceux qui, d’un côté, souhaitent se libérer de leur enveloppe de chair (et, pourquoi pas, finir par faire migrer leur conscience dans un hologramme), et ceux qui veulent conserver leur corps en bonne santé le plus longtemps possible. Max More fait partie de cette seconde catégorie. Il a ainsi créé Alcor Life Extension Foundation, qui propose de cryogéniser des corps humains, mais aussi des animaux de compagnie. Pour l’instant, l’homme abrite 149 «patients», même si la science n’a pas encore trouvé le moyen de réanimer un corps.

Il paraît néanmoins essentiel de noter que l’extropianisme pose de nombreux problèmes, autant d’un point de vue philosophique que social. Si on se projette dans un futur où l’Homme verrait son espérance de vie atteindre les 100 ans, tout serait chamboulé. Le concept même d’enfance finirait par évoluer, la planète serait probablement surpeuplée, et le paysage politique serait totalement modifié. En outre, comme le notait le philosophe Bernard Stiegler pour Sciences et Avenir, au vu des prix exorbitants de ces technologies, on peut supposer que seuls les riches auront accès à l’immortalité, et qu’un fossé finira forcément par se creuser entre les différentes classes sociales. Sans compter que ce rejet de la mort et des imperfections ressemble fort à une dictature du bien-être, telle que l’esquissent ces quelques mots d’Itskov, parus dans l’Obs:

«Rendez-vous compte : il n’y aura plus de vieillards, plus de malades, et tout le monde sera beau.»

http://www.slate.fr

Une adolescente britannique obtient le droit d’être cryogénisée


Je suis vraiment septique face à la cryogénisation. Je peux par contre comprendre cette jeune fille de 14 espéré qu’un jour, elle puisse revivre avec un traitement pour son cancer. Si un jour, la science parvient à réussir cette prouesse, ce que je doute, cette personne se réveillerait dans quel état, à quelle époque ?
Nuage

 

Une adolescente britannique obtient le droit d’être cryogénisée

 

Après avoir statué en faveur de l'adolescente souffrant... (PHOTO THINKSTOCK)

 

Après avoir statué en faveur de l’adolescente souffrant d’un cancer en phase terminale, le juge Peter Jackson, de la Haute Cour de Londres, a expliqué avoir pris sa décision pour que soient respectés la volonté et les droits de la jeune fille, et non pour trancher sur la question de la cryogénisation.

PHOTO THINKSTOCK

 

EDOUARD GUIHAIRE
Agence France-Presse

Une adolescente souffrant d’un cancer en phase terminale a remporté, peu avant sa mort, une victoire sans précédent devant la justice britannique : le droit d’être cryogénisée, dans l’espoir que la médecine du futur puisse la ressusciter et la soigner.

Prise en octobre par le juge Peter Jackson, de la Haute Cour de Londres, cette décision n’a été rendue publique que vendredi, conformément aux souhaits de la défunte, qui avait également demandé le respect de son anonymat.

Dans une lettre adressée au juge, la jeune Britannique, atteinte d’une forme rare de cancer, demandait à se voir accorder une chance de « vivre plus longtemps ».

« J’ai seulement 14 ans et je ne veux pas mourir mais je sais que je vais mourir », avait-elle écrit, selon le jugement publié par la Haute Cour et consulté par l’AFP.

« Je crois que le fait d’être cryoconservée me donne une chance d’être soignée et de me réveiller, même si c’est dans plusieurs centaines d’années ».

D’un point de vue juridique, l’affaire ne portait pas tant sur la cryogénisation que sur un différend familial, ses parents, divorcés n’étant pas du même avis sur la question.

L’opposition venait du père de l’adolescente, avec qui elle était en conflit depuis plusieurs années et qui avait exprimé des craintes quant au coût (43 000 euros, selon le Times / environ 61 675 dollars canadiens) et aux conséquences potentielles du projet.

« Même si le traitement réussit et qu’elle est ramenée à la vie dans, disons, 200 ans, elle pourrait n’avoir aucun proche autour d’elle et ne se souvenir de rien », avait-il dit au juge.

« Elle pourrait se retrouver dans une situation désespérée, elle n’aura toujours que 14 ans », avait-il ajouté, avant finalement d’évoluer vers une position plus proche des aspirations de sa fille.

Mon juge, ce « héros »

En raison de son état, la jeune fille n’avait pu assister à l’audience. Mais « quand la décision lui a été communiquée, le 6 octobre, elle était ravie », a déclaré son avocate, Zoe Fleetwood sur la BBC.

« Elle voulait voir le juge, qui lui a rendu visite le jour suivant. Nous en avons discuté après leur rencontre et elle en parlait comme de  »Monsieur le héros Peter Jackson » ».

Dans sa requête, l’adolescente demandait à la justice de donner à sa mère tous pouvoirs pour prendre les dispositions relatives à sa dépouille.

Après avoir statué en sa faveur, le juge Jackson a expliqué avoir pris sa décision pour que soient respectés la volonté et les droits de la jeune fille, et non pour trancher sur la question de la cryogénisation.

« Ce n’est pas surprenant que cette requête soit la seule dans son genre devant les tribunaux de ce pays, et probablement ailleurs » dans le monde, a-t-il également déclaré.

« C’est un exemple des nouvelles questions que la science pose à la loi », a-t-il souligné, en saluant le « courage » dont l’adolescente avait preuve face à l’épreuve qu’elle vivait.

Réveil non garanti

Le corps de la jeune fille, qui s’est éteinte le 17 octobre, avait été transféré quelques jours plus tard aux États-Unis dans un établissement spécialisé.

L’Institut de cryogénisation, une organisation à but non lucratif basée dans le Michigan proposant de cryogéniser et de conserver les corps, a indiqué avoir reçu la dépouille le 25 octobre.

À son arrivée, « la patiente a été placée dans une chambre de refroidissement contrôlée par ordinateur et destinée à refroidir l’azote liquide » dans lequel le corps est conservé, a-t-il expliqué dans un communiqué.

Cet institut a été créé en 1976 par celui qui a été surnommé le « père de la cryogénisation » : le professeur de physique américain Robert Ettinger, lui-même congelé après sa mort en 2011, à l’âge de 92 ans.

Ettinger a développé la thèse selon laquelle il pourrait être « possible de conserver les corps indéfiniment » de façon à ce qu’un jour « la science médicale puisse réparer les dégâts causés par la maladie et la cryogénisation ».

L’institut, qui compte une centaine de patients, prend soin de préciser qu’il ne peut garantir, imprévisibilité du futur oblige, le succès de la démarche.

http://www.lapresse.ca/

La plus jeune personne cryogénisée du monde était une enfant de 2 ans Repéré par Camille Malnory


Je suis contre la cryogénisation, allé contre la mort en redonnant vie dans un futur indéterminé n’a aucun sens. Comment une personne peut s’adapter de vivre à une époque qu’elle n’a pas été préparée. Et dire que c’est un devoir des parents de permettre de redonner une seconde chance, c’est se prendre pour Dieu. De toute manière, il n’a aucune garantie que ces gens cryogénisés soient dans un meilleur état à un éventuel réveil
Nuage

 

La plus jeune personne cryogénisée du monde était une enfant de 2 ans

 

Repéré par Camille Malnory

La cryogénisation d’enfants pose des questions au niveau du consentement.

«Elle montrait un esprit combattif depuis sa naissance, ses cris étaient les plus forts de la pouponnière», raconte à Gizmodo, Sahatorn Naovaratpong, le père de Matheryn, dite «Einz» qui vient d’être cryogénisé.

La petite Einz est la plus jeune personne à avoir jamais subi une telle procédure.

Diagnostiquée d’un cancer du cerveau en phase terminale à 2 ans, elle est décédée à quelques mois de son troisième anniversaire. Sahatorn et Nareerat Naovaratpong, tous deux docteurs en sciences et en ingénieurie, ont confié le corps de leur fille à Alcor Life Extension Foundation, leader de la cryonie dans le monde, malgré les nombreuses critiques de leur entourage. Les deux parents affirment ne pas avoir fait ce choix pour eux, mais pour leur fille.

«Einz a peut être une opportunité pour vivre dans le futur, mais moi, j’ai perdu quelqu’un», explique le père de l’enfant.

Intéressé depuis longtemps par ces techniques, il a convaincu sa femme que confier leur fille après son décès à Alcor était la bonne chose à faire. La décision n’a pas été facile à prendre, tout comme expliquer le procédé à la famille. Bouddhiste comme son mari, Nareerat explique:

«J’ai décidé de suivre cette voie à cause d’un enseignement du Seigneur Bouddha: “Crois quand il y a une raison de croire, même si cette croyance manque de sagesse.”»

Consentement

La cryogénisation pose de nombreuses questions, rappelle Gizmodo: coût de la démarche, peu de garantie d’une réelle préservation du corps, droits des personnes cryogénisées, leur futur, mais aussi le consentement, notamment dans le cas des enfants. Certains parents inscrivent toute leur famille pour une cryogénisation post-mortem. Alcor ne demande pas le consentement aux enfants inscrits, mais ces derniers peuvent se retirer une fois majeurs. Si ce manque peut provoquer de vrais débats éthiques, d’autres n’y voient pas d’inconvénients.

Pour l’auteur transhumaniste Shannon Vyff, qui a déjà prévu la cryogénisation de ses quatre enfants, il s’agit simplement de tenir son rôle de parent: leur apporter des soins médicaux adapter et les protéger:

«Si un de mes enfants mourrait brutalement avant 18 ans, je ferais tout ce que je peux pour lui donner une autre chance. J’aimerais donner à mes enfants l’opportunité de ce que la médecine future a à offrir.»

http://www.slate.fr/

À quoi ressemblerait notre quotidien après la cryogénisation?


Vous imaginez avoir été cryogénisé et revenir à la vie 100 ans plus tard ? Avec la vie qui change si vite, comment ces gens, si cela était possible un jour, pourrait survivre à un monde qui n’est plus la leur ? Je crois que psychologiquement, cela sera très difficile pour eux et peut-être voir impossible de s’adapter vraiment, ayant des souvenirs de leur vie d’avant
Nuage

 

À quoi ressemblerait notre quotidien après la cryogénisation?

 

Capture d'écran de la série «Elementary», où il est également question de cryogénisation.

Capture d’écran de la série «Elementary», où il est également question de cryogénisation.

Repéré par Robin Panfili

Une enquête tente d’imaginer nos existences futures en cas de succès des techniques de conservation des corps à travers le temps.

Pour l’heure, la cryogénisation reste une science imparfaite. Mais, dans les années, décennies ou siècles à venir, cette technique de conservation des corps pourrait bien jouer un rôle clé dans la préservation et le futur de l’humanité. Dans une enquête, la BBC s’est projetée dans l’avenir et s’est demandée à quoi ressembleraient nos existences si le retour à la vie par la cryogénisation et la vitrification venait à fonctionner.

Rachel Nuwer, la journaliste scientifique à l’origine de l’enquête, explique que reprendre le cours de sa vie après un tel voyage dans le temps ne serait probablement pas évident:

«Ils auront pour défi de reconstruire leur vie en tant qu’étranger dans un monde qui leur est étranger. Les conditions de ce retour dépendront d’une multitude de facteurs: la durée de leur absence; le type de société dans laquelle ils atterriront; le fait de retrouver des gens qu’ils connaissaient auparavant…»

Recommencer à zéro

Les experts en cryogénisation planchent depuis de nombreuses années sur les scénarios potentiels de retour à la vie. Si les avancées technologiques dans le domaine sont suffisamment rapides, certains patients cryogénisés pourraient retrouver, à leur réveil, des membres de leur famille qu’ils ont connus au cours de leur existence «antérieure». Leurs petits-enfants, par exemple.

Mais ces prédictions scientifiques –qui planchent sur des dispositifs viables d’ici une quarantaine d’années– semblent toutefois très (trop?) optimistes, souligne Rachel Nuwer. D’autres estimations misent sur des avancées fiables d’ici un siècle voire davantage. Dans un tel scénario, les patients n’auront plus vraiment l’occasion de retrouver des proches à leur retour –ou alors seulement de lointains descendants. Cette incertitude pousse aujourd’hui des familles entières ou des couples à candidater à la cryogénisation à leur décès afin de ne pas se retrouver seuls dans leur potentielle vie future, écrit la BBC.

Pour ceux qui se retrouveraient seuls à leur retour, Dennis Kowalski, directeur du Cryonics Institute, se veut rassurant. Il explique à la BBC que des liens privilégiés pourraient se créer entre les différents patients cryogénisés, à l’image de ceux que peuvent entretenir des réfugiés qui arrivent dans un nouveau pays. Ces patients partageraient, par exemple, leurs souvenirs d’une époque passée et leurs expériences vécues dans leur vie antérieure.

Cette enquête passionnante de la BBC se penche aussi sur la qualité de vie future de ces patients, sur les difficultés financières ou les séquelles physiques qu’ils pourraient rencontrer à leur retour et sur l’adaptation à un tout nouveau corps, à une nouvelle culture ou un nouvel environnement…

http://www.slate.fr/

Est ce que la cryogénisation peut vraiment offrir une vie après la mort?


Personnellement, je ne crois pas vraiment à la cryogénisation. Comment un corps ou pire une tête pourrait ressuscité ? Et même si cela était possible dans une avenir éloigné, la réadaptation serait probablement très difficile dans un monde complètement différent qu’ils ont connu
Nuage

Est ce que la cryogénisation peut vraiment offrir une vie après la mort?

 

Traditionnellement, il existe deux façons de disposer du corps après le décès: le placer dans un cercueil et l’enterrer ou l’incinérer et mettre les cendres dans une urne.

Mais certaines personnes optent maintenant pour un troisième moyen: préserver leur corps ou leur cerveau dans de l’azote liquide dans l’espoir de pouvoir un jour revenir à la vie, leur mémoire et leur personnalité intactes.

« Je crois que mon identité est enregistrée dans mon cerveau », affirme Carrie Wong, présidente de la Lifespan Society of British Colombia, un groupe qui fait la promotion de la cryogénisation et milite pour qu’elle demeure accessible.

« Alors, si je peux préserver cela, peut-être qu’il y aura un moment dans le futur où la technologie et la médecine auront suffisamment progressé pour qu’il soit possible, d’abord, de réparer les dommages causés par ma congélation et, ensuite, de remédier à ce qui m’a tuée », explique la jeune femme de 27 ans, qui reconnaît toutefois qu’il pourrait s’écouler des centaines d’années avant qu’un tel dénouement survienne.

Cette idée que quelqu’un puisse être congelé et plus tard « réanimé » a été énoncée pour la première fois en 1964 dans le livre « The Prospect of Immortality » écrit par le professeur de physique et écrivain de science-fiction américain Robert Ettinger.

La première personne à avoir été cryogénisée est le Dr James Bedford, un professeur de psychologie de la Californie âgé de 73 ans dont le corps a été plongé dans de l’azote liquide en 1967 dans les installations de l’Alcor Life Extension Foundation à Scottsdale, en Arizona.

Le plus célèbre « patient » d’Alcor est sans doute la légende du baseball Ted Williams. La tête de l’ancien joueur des Red Sox a été prélevée et cryogénisée après son décès à l’âge de 83 ans en 2002.

Une fois qu’une personne est déclarée légalement morte, son corps est refroidi dans un bain de glace et branché à une machine qui maintient artificiellement la circulation sanguine et la respiration, en plus d’injecter au « patient » des anticoagulants et d’autres médicaments visant à éviter que son cerveau ne manque d’oxygène.

Le sang et les autres fluides sont ensuite retirés et remplacés par un cocktail de produits chimiques cryoprotecteurs. Ce processus, appelé « vitrification », sert à prévenir la formation de cristaux de glace dans les cellules.

Puis, la température du corps est de nouveau abaissée avant qu’il ne soit placé dans un réservoir d’azote liquide à -196 degrés Celsius.

En raison de la nature spéculative de la cryogénisation, très peu de neuroscientifiques n’ont osé se pencher sur le sujet.

Ken Hayworth, un chercheur du Howard Hughes Medical Institute en Virginie, fait partie de ces téméraires.

« S’il existe une manière de préserver le corps afin que les gens puissent voir le futur, ce serait une belle solution de rechange à la mort telle que nous la connaissons », soutient M. Hayworth, qui se spécialise dans les circuits neuronaux du cerveau liés à la mémoire et est le cofondateur de la Brain Preservation Foundation, qui encourage la recherche scientifique dans le domaine.

La fondation offrira d’ailleurs un prix en argent, qui s’élève pour le moment à 106 000 $US, aux scientifiques qui réussiront à améliorer suffisamment les techniques de cryogénisation pour assurer le maintien des circuits neuronaux durant le processus.

Bien sûr, la prochaine étape consistera à trouver un moyen de renverser la vitrification et de ramener la personne à la vie, un cap qui ne sera pas franchi avant 50 ou 100 ans, estime Ken Hayworth.

Pour Tim Caulfield, un expert en droit de la santé de l’Université de l’Alberta, la cryogénisation soulève beaucoup de questions sur le plan légal et éthique.

« Qu’arrivera-t-il si l’entreprise fait faillite dans 10, 15 ou 25 ans? Qu’adviendra-t-il des corps? Qui a autorité sur eux? », demande-t-il.

Et si les scientifiques du futur réussissent à décongeler un « patient » et à le ressusciter, quelle sera la qualité de vie de ce dernier? Que se passera-t-il si cet individu se retrouve avec des problèmes cognitifs ou physiques? Pourra-t-il poursuivre la compagnie?

« Actuellement, cette science relève beaucoup de la spéculation, fait valoir M. Caulfied. D’où le questionnement sur la pertinence de vendre ces services aux gens et de les convaincre d’investir une part importante de leurs économies dans ce projet. »

Afin de protéger les consommateurs, la Colombie-Britannique est devenue la première juridiction nord-américaine à interdire la promotion de services offrant aux clients d’être ressuscités dans le futur, une loi que la Lifespan Society a entrepris de contester devant un tribunal provincial.

Keegan Macintosh, le codemandeur de la poursuite, croit qu’il a le droit de décider ce qui arrivera à son corps après son décès.

Et même si la cryogénisation n’en est encore qu’à ses premiers balbutiements, M. Macintosh pense que c’est un pari qui mérite d’être pris.

« Peut-être que les chances ne sont pas très grandes, mais je trouve qu’elles le sont assez pour que je place mon jeton sur cette case », conclut-il.

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Dix maladies du futur : "Docteur, j’ai mal à mes implants"


La technologie ne cesse de progresser autant dans les loisirs, que dans le travail et en médecine, mais ou cela va t-il nous mener. Déjà, npus voyons les problèmes de santé liés à cette technologie, mais dans quelques années certains prévoit des nouveaux maux causés directement vers ces innovations
Nuage

 

Dix maladies du futur : « Docteur, j’ai mal à mes implants »

 

A vivre dans un monde (et un corps) toujours connecté, interfacé, nanostructuré… il va nous arriver des embrouilles. C’est en substance ce que dit le site io9, qui a recensé les pathologies du futur. Ça fait froid dans le dos.

Les nouveaux virus qui mutent et apparaissent ne sont pas les seules afflictions qui nous menacent. La profusion de technologies et leur interaction de plus en plus étroite avec l’espèce humaine pourraient mener au développement de nouvelles maladies.

Et elles sont bien plus effrayantes que cette angoisse diffuse créée par le numérique, connue sous l’acronyme anglais de Fear of Missing (ou Fomo), qui se caractérise par la peur de manquer quelque chose.

Surtitré « We come from the future » (« Nous venons du futur ») le site américain io9 annonce la couleur. Il a listé les nécroses, psychoses et autres pathologies pas très roses, où le probable le dispute au grotesque. Autant d’annonces de cauchemars à venir sur lesquels Courrier international est récemment allé jeter un œil. Revue de détail de ces maladies (presque toutes) imaginaires par le journaliste George Dvorky.

1. L’addiction à la réalité virtuelle ou comment se passer d’un monde « bigger than life » où tous les rêves semblent possibles. Une pathologie déjà annoncée par le désormais célèbre syndrome d’addiction à Internet.

2. Trouble dissociatif de la réalité. A force d’abuser de la réalité virtuelle, si crédible et si réaliste, les utilisateurs pourraient finir par ne plus distinguer le monde réel de la matrice.

3. Dysphorie de l’identité. C’est bien beau de confier à Internet, à des algorithmes, à des assistants numériques, des informations, des tâches et des décisions personnelles. Mais il va devenir de plus en plus compliqué de savoir qui ou quoi l’on est, quelle part du cloud est la nôtre. Et de s’en contenter.

4. Trouble de l’intégration après cryogénisation. Ou le syndrome d’Hibernatus. Quand on saura congeler nos corps, et surtout les réveiller dans un autre siècle ou millénaire, dans une société futuriste, comment pourrons-nous nous adapter ? Le monde que l’on aura connu, ses règles, son langage, auront disparu. Ceux qui se réveilleront seront des naufragés, étrangers en terre inconnue. Pour nous aider à nous adapter, nos bienfaiteurs du futur nous feront-ils rejoindre une classe d’adaptation ?

5. Infection cybernétique généralisée. Nous n’avons aucune idée de la façon dont notre corps va réagir aux implants cybernétiques, et aux problèmes inédits que ceux-ci pourront engendrer, avance le journaliste : des allergies, des inflammations, de la douleur, peut-être… Voire un rejet pur et simple de ces appendices synthétiques. Ils pourraient aussi provoquer des « courts-circuits » dans le fonctionnement normal du corps. Ou même, en se dégradant, conduire à des intoxications ou des infections sans précédent.

6. Choc nanotoxique.

« Les nanotechnologies ont le pouvoir de récrire n’importe quel aspect de la condition humaine, pour le meilleur ou le pire. Et les scientifiques s’inquiètent des effets des nanoparticules dans notre environnement », avertit io9.

Comment cela se passera-t-il quand ils seront injectés directement dans notre organisme ? S’ils sont mal conçus, les nanobots ne risquent-ils pas de se tromper dans la dose de principe actif à injecter. Ils pourraient aussi conduire à un choc anaphylactique, cette réaction allergique violente pouvant entraîner la mort.

7. Psychose de l’hyperconnaissance. Tout savoir sur tout. Un vrai cauchemar qui pourrait devenir réalité dans nos cerveaux dopés aux implants cybernétiques et alimentés par un flux continu d’informations. Mais sommes-nous vraiment faits pour gérer une telle situation ? Ou du moins notre psyché le permet-elle ? Rien n’est moins sûr. Il est possible que cette surdose de connaissances provoque des comportements antisociaux, des crises d’angoisse, des crises existentielles allant jusqu’à la psychose.

8. Phobie des robots. A force d’en voir partout, certains humains pourraient développer une véritable aversion des robots. Et même une peur qui pourrait se muer en un genre de racisme au fur et à mesure que les robots feront partie intégrante de la société, occupant nos emplois et singeant nos comportements.

9. Onanisme irrépressible. La puce sexuelle arrive, annonce io9, et avec elle, la capacité d’activer le plaisir à la demande. D’ailleurs, les chercheurs testent déjà des machines à bonheur en stimulant des régions précises du cerveau. Bien sûr, cela semble paradisiaque, mais nombre d’entre nous risquent de ne plus savoir mettre l’interrupteur sur off.

10. L’ennui d’une vie trop longue. Certains chercheurs prétendent que l’on vivra de plus en plus vieux, de mieux en mieux. Et que nous finirons peut-être par devenir immortels. Mais si c’est vrai, n’allons-nous par finir par nous lasser de l’existence et trouver la vie extrêmement ennuyeuse ?

http://www.courrierinternational.com/