Le Saviez-Vous ► «Féminicide», mot de l’année du Petit Robert


Le dictionnaire a choisi son mot de l’année 2019. Ce mot est apparu en 2014 dans ses pages. C’est un mot qui est bien malheureux. Il s’agit du mot féminicide : « Meurtre d’une femme, d’une fille en raison de son sexe ». Il n’est pas juste relier aux violences conjugales, mais aussi au crime d’honneur, tuerie, vengeance etc … Maintenant que ces drames portent un nom précis, il est temps de trouver des moyens a mieux protéger les femmes
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«Féminicide», mot de l’année du Petit Robert

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Une femme et ses deux enfants ont été tués à Pointe-aux-Trembles la semaine dernière.

Le dictionnaire Le Petit Robert a fait de « féminicide » son mot de l’année. Comme quoi le terme naguère réservé aux cercles universitaires s’immisce dans la langue courante. Il est porteur d’une accablante réalité : des femmes sont tuées simplement parce qu’elles sont des femmes.

MAYSSA FERAH
LA PRESSE

Apparu dans Le Petit Robert en 2014, le mot « féminicide » désigne le « meurtre d’une femme, d’une fille en raison de son sexe ». Il existe depuis des années dans la jurisprudence de pays d’Amérique latine.

« Drame conjugal », « drame familial » ou « crime passionnel » : jusqu’à tout récemment, on se limitait à des euphémismes « malsains » pour désigner les meurtres de femmes, juge Marie-Hélène Drivaud, directrice éditoriale des Dictionnaires Le Robert.

« Chaque année, il y a toujours un mot qui frappe très fort à nos portes. Ce mot témoigne des échanges et des préoccupations de la population. Je sens une forte volonté d’appeler les choses par leur nom. Cette mobilisation dépasse les milieux féministes », dit-elle.

« Autrice », « climat », « cyberdépendance », « décryptage », « inclusif », « inspirant », « planète », « solidarité » et « trottinette » ont également été retenus par les lexicographes du Petit Robert. Lorsqu’ils ont sollicité les internautes pour déterminer un mot marquant de l’année 2019, le choix s’est arrêté sur le mot « féminicide ».

Sa connotation est beaucoup plus lourde que celle de « vivre-ensemble », « perlimpinpin » ou « bienveillance », les élus des années précédentes.

Prise de conscience collective

Marie-Hélène Drivaud voit dans cette décision une prise de conscience collective très nette. Des sociétés entières réclament des actions multiples de leur gouvernement pour stopper les violences faites aux femmes.

En France, où se trouvent les Éditions Le Robert, l’actualité déborde de cas de violence conjugale. Constatation inquiétante, puisque beaucoup se soldent par des meurtres de femmes par leur conjoint ou ex-conjoint. Une mesure adoptée le 18 décembre par le Parlement français prévoit l’imposition de bracelets électroniques « anti-rapprochement » aux auteurs de violence conjugale.

En tant que lexicographes, nous introduisons des mots dans la vie des gens. On a une vision privilégiée de ce qui les préoccupe. Quand des femmes perdent la vie alors qu’elles avaient porté plainte à la police, on réalise que quelque chose ne fonctionne pas dans notre système. Marie-Hélène Drivaud, directrice éditoriale des Dictionnaires Le Robert

Le terme « féminicide » ne se limite toutefois pas au contexte conjugal. Il peut s’agir de crimes d’honneur, de tueries ou de vengeances personnelles.

L’utilisation du mot est un progrès indéniable, pense Mme Drivaud. « Quand une chose est nommée par un mot partagé par une communauté, c’est plus facile d’en parler. Le phénomène est loin d’être nouveau, mais à présent on le définit comme un crime particulier, qu’on cesse de minimiser par des périphrases inadéquates. »

De nombreux cas

L’apparition du terme sur la place publique est tout aussi significative au Québec qu’en Europe.

Les récents cas de violence conjugale relayés par les médias sont nombreux et choquants.

La semaine dernière, les corps de Dahia Khellaf et de ses deux enfants ont été trouvés sans vie. Mme Khellaf avait des raisons de craindre son ex-mari, qui n’aurait jamais accepté leur rupture.

En octobre dernier, un homme de l’est de Montréal récemment séparé de sa conjointe s’est tué. Ses deux enfants ont été trouvés morts dans leur domicile.

Dans un article paru dans La Presse il y a trois jours, une femme victime de violence conjugale raconte avoir échappé de justesse à un épisode semblable.

Les féminicides ne datent pas d’hier, mais il a fallu du temps pour les définir comme tels.

« Faire disparaître des femmes parce qu’elles sont des femmes, c’est seulement possible dans une société patriarcale où les inégalités entre les hommes et les femmes existent. C’est difficile pour certains d’admettre qu’ils font partie de cette société », pense Louise Langevin, professeure titulaire à la faculté de droit de l’Université Laval.

Le pouvoir des mots

« La décennie 2010 est celle de la visibilité de phénomènes que le féminisme tente de sortir de l’ombre depuis 50 ans », remarque Sandrine Ricci, sociologue.

Reconnaître les fléaux, c’est les nommer, juge-t-elle. « Dire que le meurtre d’une femme est un drame familial évacue totalement le fait qu’il s’agit d’un homme qui n’accepte pas une rupture et veut exercer un contrôle. »

Elle se réjouit de l’utilisation accrue du terme, mais souhaite que les préoccupations générées par le phénomène se traduisent en actions concrètes.

Il était temps que le mot sorte du jargon universitaire, admet Simon Lapierre, professeur titulaire à l’École de service social de l’Université d’Ottawa. Pour établir des stratégies de prévention, c’est un grand pas en avant.

Définir ces meurtres comme des féminicides permet de situer les violences faites aux femmes dans un continuum, selon lui. Avant d’être tuées, les femmes sont d’abord violentées, verbalement ou physiquement.

« Ces violences n’arrivent pas du jour au lendemain et ne sont pas nouvelles. Le changement, c’est que des instances qui a priori ne sont pas féministes se positionnent sur l’importance du mot. Reconnaître l’importance d’un terme est symbolique, mais montre que quelque chose évolue dans la société. »

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Un couple indien lapidé pour son mariage inter-castes


    Je n’ai jamais compris le crime d’honneur, je ne vois pas quel honneur qu’on veut sauver de toute manière. En Inde, une femme riche mariée avec un intouchable depuis 3 ans Ils vivaient dans une autre ville, mais ils ont eu la mauvaise idée de retourner dans leur village et ils ont été sauvagement tués par lapidation, laissant deux orphelins. Il y a des traditions qui devraient disparaître a jamais
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Un couple indien lapidé pour son mariage inter-castes

PHOTO PAL PILLAI, AFP

D’après des statistiques des Nations unies, sur les 5000 « crimes d’honneur » survenant chaque année à travers le monde, près de 1000 se produisent en Inde.

(New Delhi) Un jeune couple a été lapidé mercredi dans le sud de l’Inde par des proches de la femme, opposés à son mariage avec un homme d’une caste considérée comme inférieure, a annoncé jeudi la police locale.

AGENCE FRANCE-PRESSE

Ces faits sont la dernière occurrence en date en Inde de « crimes d’honneur », généralement perpétrés par des proches au nom de la défense des traditions et qui surviennent souvent dans des zones rurales conservatrices.

Le couple de 29 ans de l’État du Karnataka (sud) s’était marié il y a trois ans contre le souhait de leurs familles. La jeune femme provenait d’une caste dite « haute » tandis que son époux était lui issu de la communauté dalit (autrefois appelés « intouchables »), considérée comme le bas de l’échelle sociale dans le rigide système de castes indien.

Ils avaient fui leur village natal et s’étaient installés dans une ville, où ils ont eu deux enfants. Mais ils sont retournés le mois dernier dans la localité pour rencontrer des proches, selon la police.

« Ils ont été repérés par des villageois mercredi, qui ont informé le frère de la femme. Après quoi, ce dernier a rassemblé un groupe qui a attaqué le couple et les a tués à coups de pierres », a déclaré à l’AFP un membre de la police locale, Guru Shanth.

« Trois des principaux accusés ont été identifiés, dont le frère et l’oncle de la femme », a-t-il ajouté.

D’après des statistiques des Nations unies, sur les 5000 « crimes d’honneur » survenant chaque année à travers le monde, près de 1000 se produisent en Inde.

En 2011, la Cour suprême indienne a stipulé que les coupables de « crimes d’honneur » devraient être condamnés à la peine de mort.

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Les violeurs ne pourront plus épouser leur victime en Jordanie


En changeant cette loi stupide qui permettait au violeur de marier sa victime pour éviter l’emprisonnement est une bonne chose, mais le problème est encore plus profond, car des femmes sont souvent tuées après un viol par leur proche a cause d’un crime d’honneur, alors qu’elle devrait être prise en charge pour surmonter cette épreuve ignoble. Et le violeur ? La justice est trop souvent clémente envers eux
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Les violeurs ne pourront plus épouser leur victime en Jordanie

 

© thinkstock.

Un article de loi controversé autorisant l’auteur d’un viol à épouser sa victime pour échapper à la prison a été aboli mardi par le Parlement jordanien, a rapporté l’agence de presse officielle Petra.

« Les députés ont convenu d’annuler l’article controversé 308 (du code pénal), qui permettait au violeur d’épouser sa victime pour échapper au châtiment », a indiqué Petra.

Cette mesure a été prise dans le cadre du projet d’amendement de la loi pénale 2017 adopté par le Parlement.

Le Premier ministre Hani Mulqi a affirmé « l’engagement du gouvernement quant à l’annulation de l’article 308 pour consolider la protection de la famille jordanienne ».

Dans ce pays connu pour ses crimes « d’honneur », les violeurs pouvaient jusqu’ici éviter d’aller derrière les barreaux s’ils acceptaient d’épouser leur victime, en vertu de l’article 308 du code pénal. La victime se trouvait ainsi contrainte de se marier avec son bourreau.

En Jordanie, des femmes sont tuées par chaque année par des proches qui invoquent des raisons d’« honneur » de la famille après des relations sexuelles avant ou hors mariage, selon les autorités. Les meurtriers dans ce genre d’affaires risquent la peine de mort, mais les tribunaux font souvent preuve de clémence.

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Crimes d’honneur, entre mythe et réalité ► Des actes criminels mal connus



 

Au Québec, L’affaire  Shafia a fait couler beaucoup d’encre, l’enquête, l’accusation de trois personnes de meurtre a pris une tournure de sage a cause du statut crime d’honneur. Les crimes d’honneur ne devrait pas passer être acceptés dans aucun pays car il s’agit bel et bien de meurtre’ Les crimes d’honneur, ne font pas partie de loi religieuse mais ce sont des traditions de certaines cultures et pas juste dans les pays musulmans. D’ailleurs certains érudits musulmans se sont prononcés contre les crimes d’honneur
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Crimes d’honneur, entre mythe et réalité ► Des actes criminels mal connus

Des femmes victimes d'attaques à l'acide, au Bangladesh, qui manifestent à l'occasion de la Journée internationale de la femme, en 2004.

Photo: AFP/Farjana K. Godhuly

Des femmes victimes d’attaques à l’acide, au Bangladesh

 

De quoi s’agit-il? Ce qui est communément appelé « crime d’honneur » est un acte perpétré par des membres d’une famille contre une femme, de la même famille, dont les agissements sont assimilés à une dérive morale et, par conséquent, à une atteinte à l’honneur de la famille, du clan ou de la tribu.

Cependant, le faisceau des actes qualifiés d’immoraux est très vaste. Cela peut aller d’un simple échange verbal entre une fille et un garçon dans la rue à l’acte sexuel.

Des témoignages de victimes expliquent que des femmes peuvent être tuées ou mutilées pour ne pas avoir obéi à leur mari, à leur père ou à leur belle-mère.

L’ONG Amnistie internationale explique que les crimes d’honneur sont « une pratique consacrée par la culture plutôt que par la religion ».

Toujours selon l’organisation de défense des droits de la personne, ces crimes sont perpétrés dans un grand nombre de pays, allant de l’Égypte au Pérou en passant par la Jordanie, l’Italie ou la Norvège.

 

Les statistiques montrent que la majorité de ces crimes ont lieu dans les pays musulmans, mais Amnistie internationale insiste sur le fait que « l’islam ne préconise pas la peine de mort pour inconduite liée à l’honneur ». D’ailleurs, de nombreux dirigeants islamiques condamnent les crimes d’honneur, note l’organisme.

Devant l’ampleur de cette pratique dans le monde arabe et musulman, l’ayatollah Hussein Fadlallah, une autorité de l’islam chiite au Liban, a prononcé une fatwa (avis juridique) en 2008 dans laquelle il condamne cette pratique, la considérant comme

« une action répréhensible, condamnable, illicite du point de vue légal et comme un crime à part entière qui ne jouit d’aucune condition atténuante. »

Selon l’ONU, environ 5000 femmes sont victimes de crimes d’honneur chaque année. Cependant, il est pratiquement impossible d’évaluer leur nombre avec précision, les décès étant généralement classés parmi les accidents et les suicides.

Plusieurs organisations de défense des droits de la personne estiment que le chiffre de l’ONU est en deçà de la réalité. Ainsi, dans un document consacré au phénomène des crimes d’honneur, Amnistie internationale cite plusieurs exemples:

  • En Jordanie, 5000 femmes auraient été victimes de cette pratique rien qu’en 1997. Depuis, le nombre de crimes d’honneur dans ce pays a diminué, la famille royale jordanienne ayant fermement condamné cette pratique.
  • Au Cambodge, 43 épouses accusées d’adultère ont été défigurées à l’acide en trois ans. Les années concernées ne sont pas précisées.
  • Au Bangladesh, 775 personnes ont été victimes de ces crimes entre 1999 et 2001. Les motifs vont du refus d’avances sexuelles au rejet d’une demande en mariage.

Les raisons peuvent également relever de l’absurde. Au Pakistan, un homme a affirmé avoir tué sa femme après avoir rêvé qu’elle l’avait trompé.

Les auteurs des crimes d’honneur sont rarement inquiétés par la justice. Sans compter que les décisions rendues par les juges, quand la cause se rend jusque devant les tribunaux, font souvent preuve de clémence envers les criminels.

Au Canada

 

La notion de crime d’honneur ne fait pas partie du droit criminel canadien. En 2010, la ministre de la Condition féminine, Rona Ambrose, avait évoqué la possibilité de renforcer le Code criminel pour tenir compte de ces pratiques, mais le ministre de la Justice, Rob Nicholson, avait écarté cette idée.

Verdict de culpabilité des Shafia : un appel pour la mère et le fils?

Verdict de culpabilité des Shafia : un appel pour la mère et le fils?

Crédit photo PC / Nathan Denette

Les avocats de la mère et du fils Shafia, reconnus coupables

L’affaire Shafia Mohammad Shafia, sa seconde épouse Tooba Yahya et leur fils Hamed Mohammad Shafia étaient accusés des meurtres prémédités de trois des filles du couple : Zainab, Sahar et Geeti (âgées de 19, 17 et 13 ans) et de la première épouse de M. Shafia, Rona Amir Mohammad, âgée de 52 ans

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Les quatre femmes ont été retrouvées mortes noyées dans les eaux du canal Rideau, aux écluses de Kingston, dans une Nissan Sentra que la famille avait achetée quelques jours avant le drame, survenu dans la nuit du 29 au 30 juin 2009.

Les trois accusés avaient plaidé non coupables aux accusations portées contre eux.

http://www.radio-canada.ca