Le cime­tière de Vienne vend des Lego pour que les enfants apprennent la mort en s’amu­sant


Quand survient la mort d’un proche, il est parfois difficile de parler de la mort aux jeunes enfants. Un musée funéraire à Venise propose des ensembles Lego pour s’initier a tout ce qui touche un enterrement.
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Le cime­tière de Vienne vend des Lego pour que les enfants apprennent la mort en s’amu­sant

 

Crédits : Bestat­tungs­mu­seum Wien

par  Nicolas Prouillac

Il n’est pas simple pour les parents d’abor­der la ques­tion de la mort avec leurs enfants.

En effet, comment faire pour ne pas terro­ri­ser les tout-petits quand on est soi-même pas très à l’aise avec la fin du film ? Pour venir en aide aux familles dans l’em­bar­ras, le Bestat­tungs­mu­seum (musée funé­raire) de Vienne vend des kits Lego pour permettre aux enfants de rejouer l’en­ter­re­ment de papy ou la créma­tion de mamie au pied de leur coffre à jouets.

Crédits Bestat­tungs­mu­seum Wien

On trouve par exemple un duo exca­va­teur et pierre tombale – sous laquelle on peut glis­ser un cercueil en bois – ; ou bien un four créma­toire aux flammes rouges, accom­pa­gné d’un employé barbu à la mine pati­bu­laire qui bran­dit ce qu’on imagine être une urne funé­raire. Sans oublier le corbillard à l’an­cienne et le four­gon de la morgue, qui trans­porte les morts au frais.

Crédits : Bestat­tungs­mu­seum Wien

Selon le porte-parole du musée Florian Keusch, les premiers kits Lego ont été imagi­nés en 2016. Alors histo­riques (calèche et corbillard), ils ont été rejoints en 2018 par des repré­sen­ta­tions modernes pour aider les enfants à comprendre ce qui est arrivé à leurs aïeux·les dispa­ru·es et faire leur deuil tout en s’amu­sant.

Source : Bestat­tungs­mu­seum

 

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Le Saviez-Vous ► Non, la tête de Walt Disney n’a pas été cryogénisée


Quand j’étais petite, bien avant Internet, on racontait que c’était tout le corps de Walt Disney qui avait été congelé et qu’il serait dégelé quand la science aurait trouvé un remède contre le cancer. Je trouvais cela bien étrange. Cette légende urbaine est toujours d’actualité et qu’il parait qu’avec la Reine des neiges, la prétendue cryogénisation de Walt Disney à refaite surface. Et comme on le sait, Internet est un endroit idéal pour continuer a propager des rumeurs.
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Non, la tête de Walt Disney n’a pas été cryogénisée

 

Walt and the seagull | Rian Castillo via Flickr CC License by

Repéré par Lucile Bellan

Repéré sur BBC

Mais l’histoire reste cependant fascinante.

 

Internet regorge de légendes urbaines qui persistent avec les décennies. Si certaines sont franchement terrifiantes, comme c’est le cas du récent Momo challenge, l’histoire de la cryogénisation de Walt Disney est en réalité plutôt sympathique. Selon la légende, le célèbre fondateur de l’empire aux grandes oreilles aurait été cryogénisé à son décès en décembre 1966… ou en tout cas sa tête, la seule partie de son corps qui aurait été conservée. Et c’est sous l’attraction Pirates des Caraïbes au parc Disneyland d’Anaheim en Californie que cette drôle de relique se trouverait aujourd’hui.

Parce que le personnage de Walt Disney lui-même est source de fantasmes et de théories plus ou moins fumeuses, l’auteur Marc Eliot a compilé cette légende et bien d’autres dans son livre Walt Disney, la face cachée du prince d’Hollywood, publié en 1993.

«Walt a raté sa chance»

Bob Nelson, fondateur de la California Cryogenics Society en 1966, a révélé au Los Angeles Times les coulisses de cette rumeur:

«Nombreux sont ceux qui pensent qu’il l’était, et que le corps est stocké au froid dans son sous-sol. La vérité, c’est que Walt a raté sa chance. Il ne l’a jamais spécifié par écrit, et lorsqu’il est mort la famille a refusé, préférant la crémation. J’ai moi-même vu ses cendres. Elles sont à Forest Lawn. Deux semaines plus tard, nous congelions le premier homme. Si Disney avait été le premier, cela aurait fait les gros titres du monde entier et aurait donné un sérieux coup de pouce à la cryonie. Mais c’est ainsi.»

Même si l’idée du milliardaire conservé dans la glace pour être décongelé dans le futur est plaisante, il est donc peu probable que Walt Disney ait fait cryogéniser son corps ou sa tête. Des documents officiels confirment que l’homme d’affaires a subi une crémation après sa mort. Et sa propre fille Diane a effectué la délcaration suivante en 1972:

«Il n’y a absolument aucune forme de vérité derrière la rumeur qui veut que mon père, Walt Disney, ait été congelé. Je doute même que mon père avait seulement entendu parler de cryogénisation».

Cette rumeur persistante continue toutefois de faire son chemin. Et la sortie du film La reine des neiges a bien réveillé l’histoire. Une nouvelle rumeur, évoquée par la très sérieuse BBC, voudrait que La Reine des neiges, dont le titre anglais Frozen signifie congelé, se nomme ainsi pour que les occurrences de recherches sur internet du film «effacent» en quelque sorte les sources qui évoquent la rumeur initiale de cryogénisation de Walt Disney. Mais Internet n’oublie rien et malgré le succès de La Reine des Neiges, dont une suite est prévue pour le 22 novembre prochain, il se trouvera toujours une personne pour se demander si Walt Disney, tout ou en partie, a été congelé ou pas.

http://www.slate.fr/

Le Saviez-Vous ► Que se passe-t-il pendant une crémation ?


Non, pas pour moi ! Je veux être dans une boite sans plus sous terre. L’incinération, c’est trop chaud !!
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Que se passe-t-il pendant une crémation ?

 

crématorium

Crédits : Alexas_Fotos/Pixabay

par Manon Rprs

Devenue une pratique courante lors de la fin de vie, l’incinération, ou la crémation, est une véritable alternative à l’inhumation pour la génération actuelle. La crémation détruit-elle tout notre squelette ? Que reste-t-il après ?Découvrez les réponses à des questions que l’on n’ose poser qu’à demi-mot.

La crémation d’un corps le réduit en cendres par le feu, une pratique répandue qui n’est pourtant pas sans intriguer. Contrairement à d’autres pays où l’on brûle les défunts en public, comme en Inde, le système de crémation en France empêche les proches d’assister à ce processus, parfois cachés derrière une vitre. Mais alors, comment un four crématoire peut-il transformer un corps en fines cendres ? Que se passe-t-il concrètement ?

La crémation : le processus technique

Lorsque le corps entre dans le four, la température est à 600-650 degrés. Le corps va s’y loger pendant 1 h 30 (à 2 h, selon la corpulence) et la température va ensuite progresser. Le four atteindra au minimum 850 °C et pourra même aller jusqu’à 1 000 °C. Pour autant, le résultat de cette crémation ne sera pas simplement poussière. On y trouvera des métaux, comme ceux utilisés pour les prothèses, les couronnes dentaires et autres plombages. Aussi, les os sont fragmentés mais pas complètement en cendres. Auparavant, ils étaient remis aux proches de cette façon pour qu’ils les mettent directement dans une urne. Aujourd’hui, et ce depuis le décret de 1976, les os doivent être « pulvérisés » et réduit en « poudre fine », avec un objet similaire à une houe de paysan puis avec une autre machine à la fin de la crémation. La famille reçoit ensuite une urne avec les cendres, souvent le jour même.

Précisons qu’une chambre crématoire ne brûlera qu’un seul corps à la fois, ne pouvant en supporter davantage. De rares exceptions peuvent être faites, notamment en cas de décès d’une mère avec un enfant mort-né.

Concernant les métaux, un aimant les récupéra après la crémation. Par ailleurs, vous en avez peut-être eu vent, certains crématoriums revendaient l’or récupéré, notamment en Suisse où l’argent était ensuite réutilisé pour financer les cimetières. Cette pratique fait débat.

Sources : santeplusmag.com ; nouvelobs.com

https://lesavaistu.fr/

Et si votre corps mort servait d’engrais?


Avec le reportage sur les salons funéraires, la semaine dernière, il y a de quoi à se demander si ce n’est pas une manière faire plus d’argent. Quoique le procédé plus écologique est sans doute intéressant
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Et si votre corps mort servait d’engrais?

 

Arlington National Cemetery, le 5 avril 2012.  | Tim Evanson via Flickr CC License by

Arlington National Cemetery, le 5 avril 2012. | Tim Evanson via Flickr CC License by

Repéré par Camille Jourdan

Repéré sur New York Times

C’est ce que propose le procédé d’aquamation, en vogue aux Etats-Unis.

 

On s’est tous déjà posé la question: «moi, je ne voudrais pas finir brûlé», ou «moi, c’est hors de question de finir bouffée par des asticots». Comme s’il n’y avait que deux solutions: l’incinération, ou l’inhumation. D’autres options existent pourtant. Le blog de Slate Globule et téléscope en parlait déjà il y a plusieurs années. Cette fois, c’est le New York Times qui aborde le sujet, et parle de l’aquamation.

Aqua-quoi? Ce procédé, de son petit nom scientifique «hydrolise alcaline», gagne du terrain aux Etats-Unis: la Californie vient de devenir le 15e Etat à réglementer les règles de ce nouveau commerce funéraire. La méthode n’est pourtant, elle, pas si nouvelle, puisqu’elle était utilisée autrefois pour se débarrasser des restes d’animaux. Comment ça marche? Il s’agit en fait d’un procédé physico-chimique:

le corps est plongé dans un mélange d’eau et d’alcali, «un sel dérivé d’un métal alcalin (généralement de l’hydroxide de sodium, de l’hydroxide de potassium, ou une combinaison des deux)», précise le New York Times.

Le tout est placé dans une machine qui fait monter la température autour de 100°C. Pour résumer, le corps est dissout:

«[La] machine utilise un bain chimique pour dissoudre les protéines, le sang et les graisses, ne laissant qu’un liquide couleur café, les os réduits en poudre, et les implants métalliques, comme les plombages dentaires.»

Beaucoup plus écologique

 

Décrit comme ça, ça n’a rien de ragoûtant. Mais pour les centres funéraires adeptes du système, les avantages sont nombreux.

«L’inhumation est morte, assure l’un des concepteurs des machines à aquamation, elle est vouée à disparaître. Ce n’est pas une méthode durable. Trop de gens et pas assez de terres.»

Outre d’être un remède aux cimetières surpeuplés, l’aquamation est également bien plus écologique, avec une empreinte carbone réduite à «un dixième» de celle de la crémation, avance le New York Times. Quant aux restes liquides du corps humain, ils feraient un excellent engrais:

«Les experts estiment que ce fluide est stérile, et qu’il contient de nombreux nutriments.»

Les restes osseux, eux, peuvent être rendus à la famille.

Le site Funéraire Info relève toutefois quelques barrières à l’arrivée de ce procédé en France. L’homologation, d’abord, «qui pourrait prendre de nombreuses années». Autre obstacle:

«Pour être optimale, une aquamation doit se pratiquer sur un corps nu, ou recouvert d’un tissu naturel biodégradable, et sans cercueil. Celui-ci étant obligatoire en France, une exception ouvrirait la voie à moult contestations.»

La durée de l’aquamation peut également poser problème; si cela prend moins de trois heures pour des personnes de petite corpulence, la dissolution d’un corps plus imposant pourrait durer plus de dix heures… De quoi allonger les files d’attente qui existent déjà dans certains funérariums.

Les familles elles-mêmes ne sont peut-être pas encore prêtes. Mais les mentalités changent: en quelques décennies, la crémation a gagné du terrain sur l’inhumation. Qui sait, peut-être que les restes de nos arrières-petits-enfants finiront tous par nourrir les plantes des fermes voisines.

http://www.slate.fr

Mourir écolo


Si une chose que l’on peut faire quand nous l’on meurt, c’est bien que nos funérailles soient le plus écolo possible. Pour ma part, j’aimerais mieux être enterré dans un trou avec un linceul biodégradable ou au pire un cercueil biodégradable sans embaumement
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Mourir écolo

 

Un mouvement plus vivant que jamais dans l'industrie... (Photo Noémie Letu, fournie par Alfred Dallaire MEMORIA)

Un mouvement plus vivant que jamais dans l’industrie tend à prouver que les rites mortuaires et le développement durable ne sont pas incompatibles.

PHOTO NOÉMIE LETU, FOURNIE PAR ALFRED DALLAIRE MEMORIA

 

Jadis à la traîne du Vieux Continent et de ses voisins américains, l’industrie funéraire du Québec a pris, au cours des dernières années, ses impacts environnementaux à bras-le-corps. Virée verte dans les coulisses de la mort, où la conscience écologique est plus vivante que jamais.

Plus de 60 000 Québécois passent l’arme à gauche tous les ans et au fur et à mesure que la Faucheuse aiguise sa lame, la planète accumule les corps, les cendres… et leurs contenants.

Trêve d’euphémismes: la mort, aussi froid semble le constat, se fait un peu chaque fois au péril de la vie sur Terre. Au-delà du deuil, les rituels funéraires touchent notamment les nappes phréatiques, l’écosystème et la couche d’ozone.

Or, un mouvement plus vivant que jamais dans l’industrie tend à prouver que les rites mortuaires et le développement durable ne sont pas incompatibles. Tant s’en faut. D’abord à la remorque de l’Europe, le Québec prend le pas. Et la Fédération des coopératives funéraires entend ouvrir la marche de cette révolution verte.

«Notre but n’est pas de faire l’économie des rites funéraires, parce qu’ultimement, les funérailles les plus écologiques sont celles où personne ne va», indique France Denis, responsable des communications de la Fédération des coopératives funéraires.

«L’idée est de pallier l’émission de gaz à effet de serre et, autant que possible, de la réduire à la source», ajoute Mme Denis.

Parmi les initiatives: la plantation de milliers d’arbres par l’entremise du projet Héritage.

«Actuellement, nous sommes la seule coopérative funéraire à compenser entièrement nos émissions de gaz à effet de serre, dit Garry Lavoie, directeur de la Coopérative des Deux Rives, plus important regroupement funéraire en Amérique du Nord. Le déplacement des corbillards pendant les funérailles, le voyagement des membres et des administrateurs lors des assemblées générales, la crémation ou l’inhumation… tout est calculé.»

En 2015 seulement, l’association de la région de Québec a déboursé 30 000 $ pour que 8000 nouveaux arbres prennent racine au Pérou et au Québec. Une dizaine de coopératives funéraires du Québec participent, à différentes échelles, à l’initiative de reboisement et de collaboration Nord-Sud. Depuis 2009, un total de quelque 70 000 végétaux se sont ainsi ajoutés à la flore mondiale par l’entremise de coopératives forestières du Québec et de l’Amérique latine.

La Coopérative des Deux Rives, qui a mis noir sur blanc sa politique verte en 2009, a poussé son engagement jusqu’à optimiser l’efficacité énergétique de ses 11 bâtiments dans le nanodétail: géothermie, toilettes à faible débit, café équitable, papier certifié SFC, etc.

«Nous avons aussi fait pression sur nos fournisseurs pour offrir des produits écologiques, se réjouit M. Lavoie, dont le travail a été récompensé par moult distinctions. C’est à la suite de nos démarches que Cercueils Magog a mis sur le marché des modèles de cercueils biodégradables, certifiés par le Green Burial Council [OSBL qui atteste des pratiques durables dans le milieu funéraire].»

Les entreprises s’évertuent

Au-delà des coopératives, un nombre croissant d’entreprises funéraires québécoises se montrent conscientes de leur empreinte… et conscientisées dans leur emprise. La maison Alfred Dallaire Memoria est l’une de celles qui permettent aux défunts ou à leurs proches de tisser leur fibre écologique jusqu’à l’éternel repos, que ce soit par l’entremise d’urnes biodégradables, d’inhumations sans embaumement ou de funérailles carboneutres.

«De plus en plus de clients souhaitent agir localement, et nous posent des questions pour organiser des funérailles le plus écologiques possible. Notre travail est de leur présenter les options et de leur montrer qu’elles ne sont pas si coûteuses», précise Julia Duchastel, vice-présidente de Memoria.

Après la mort inopinée de son frère Jean, Robert Langevin est l’un de ces clients qui ont choisi de rester fidèles aux valeurs vertes du défunt.

«Dans son testament, mon frère a inscrit qu’il voulait que l’on dispose de son corps de manière écologique, sans autres détails, dit-il. Et moi-même, je suis très écolo, alors ce n’était même pas une question.»

La famille a choisi la crémation, et la réception s’est organisée à l’avenant: vaisselle réutilisable, vin bio, récupération, etc. Lors d’un deuil, bien peser les options peut toutefois devenir ardu, constate M. Langevin après coup.

«Honnêtement, tout ça va très vite, surtout lorsque la mort est inattendue. Nous n’avons pas eu le temps de lire les études ni d’avoir de longues discussions pour comparer les méthodes d’inhumation ou de crémation.»

Aqua… quoi? Aquamation

Pourtant, les clients québécois sont les premiers à pouvoir voter vert lorsqu’il est question de disposer d’un corps. Si la crémation s’avère plus polluante, les études s’entendent pour dire que l’inhumation dégrade plus directement l’écosystème et la santé humaine.

Une solution point toutefois à l’horizon, puisque de plus en plus de familles endeuillées se tournent vers l’aquamation. Contrairement à la crémation habituelle, c’est de l’eau bouillante en mouvement, mélangée à une solution alcaline, qui dissout la dépouille.

«Le résultat final est exactement le même qu’avec la crémation par le feu, soit de la poussière d’os, mais on ne brûle pas de gaz et on ne produit pas de CO2», explique Éric LeSieur, du complexe du même nom à Granby, qui a importé la technique des États-Unis en 2015.

Les eaux usées sont ensuite dirigées vers les égouts municipaux.

«Mes clients choisissent ce procédé à 98 %. Nous venons tout juste de faire notre 300e [aquamation], et selon le fournisseur, je serai le salon le plus actif dans le monde d’ici la fin de l’année [2016].»

Deux facteurs rebutent en outre certaines maisons funéraires à emboîter le pas. Primo, le prix. La machine se détaille autour de 150 000 $ US.

«Elle coûtait 700 000 $ il y a sept ans», nuance M. LeSieur.

Secundo, la durée du processus.

«L’aquamation peut prendre jusqu’à huit heures, remarque Julia Duchastel, de Memoria. Nous n’avons pas jugé que c’était un rendement intéressant et nous avons préféré nous concentrer sur l’efficacité énergétique de nos fours crématoires. Avec de nouveaux appareils européens, nous avons réussi à réduire les émissions de 50 %.»

Quoi qu’il en soit, peu importe le moyen ou le motif, l’industrie funéraire et ses clients croient plus que jamais qu’il y a une vie après la mort. Du moins sur Terre…

Les cimetières naturels placent l’environnement au coeur de leur mission. Sur la photo, le jardin des mémoires de la maison Alfred Dallaire Memoria.

PHOTO CLAUDIA BÉRUBÉ, FOURNIE PAR ALFRED DALLAIRE MEMORIA

Partir sans laisser de traces

Six pistes pour réduire son empreinte écologique après le dernier souffle

Cimetières, format nature

D’abord populaires aux États-Unis et en Europe, les cimetières naturels placent l’environnement au coeur de leur mission: flore abondante, utilisation minimale de produits toxiques, mobilier fait de matériaux recyclés, etc. Les Sentiers commémoratifs de la Rivière, dans les Laurentides, et le Cimetière naturel de la Coopérative funéraire de l’Estrie ont été les premiers à importer le concept au Québec, respectivement en 2009 et en 2012. Ces deux sites naturels, l’un à Prévost, l’autre à Sherbrooke, permettent de minimiser l’empreinte écologique des défunts et de symboliser plus sensément leur «retour à la terre». Seules les urnes cinéraires y sont acceptées. La maison Alfred Dallaire Memoria a d’ailleurs inauguré ce mois-ci à Montréal le jardin des mémoires, un endroit verdoyant où les familles éplorées peuvent disperser les cendres de l’être cher.

«Il y a une réelle tendance à se tourner vers la nature, que ce soit l’eau ou la forêt, remarque Julia Duchastel. Dans les hôpitaux, par exemple, c’est prouvé que les patients guérissent plus vite s’ils voient, par la fenêtre de leur chambre, des arbres plutôt que du béton. Dans le deuil, il y a ce même effet d’apaisement.»

Aux urnes, voter vert

Les urnes botaniques, 100 % biodégradables, poussent l’idée du retour à la terre à son paroxysme, puisque les cendres du défunt, mixées aux ingrédients nécessaires à la germination, engendrent un arbre: cerisier, bouleau rouge, érable, sapin baumier, etc. En 2004, feu Flocon de Neige, unique gorille albinos avéré depuis la nuit des temps, a été l’un des premiers «cobayes» de l’urne Bios, inventée à Barcelone par les designers espagnols Martin Ruiz de Azua et Gerard Moliné. L’un des dépositaires québécois, Arbre de vie, vante ainsi le produit:

«Les cendres, y compris ceux des restes incinérés, sont une bonne source de phosphore pour les plantes. Donc l’acte final de l’esprit écologique pourrait être de fertiliser un arbre.»

Il existe également des urnes de glace, dans lesquelles les cendres vont rejoindre les eaux du Saint-Laurent.

Effacer son empreinte

De nombreux salons funéraires ont choisi au cours des dernières années de financer la plantation d’arbres pour honorer la mémoire des défunts et offrir des funérailles «carboneutres». Une dizaine de membres de la Fédération des coopératives funéraires du Québec participent au projet Héritage, qui a permis de reboiser, par l’entremise de coopératives forestières, des terrains du Guatemala, du Pérou et du Québec.

Inhumation ou crémation?

En 2011, des étudiants à la maîtrise de l’École de technologie supérieure et de l’École Polytechnique, à la demande de la Fédération des coopératives funéraires du Québec, ont réalisé la première étude comparative au Canada sur les conséquences environnementales des processus de disposition des corps.

«Alors que l’inhumation a des impacts plus importants sur la santé humaine et la qualité des écosystèmes [mercure contenu dans les appareils dentaires, composants métalliques des cercueils, etc.], la crémation utilise des ressources et accentue les changements climatiques et la pollution de l’air», notent les chercheurs.

Les étapes autour de la combustion du corps et du gaz naturel libèrent 762 kg de CO2 (environ un vol aller-retour Montréal-Paris), tandis que l’inhumation génère en moyenne 126,8 kg de gaz à effet de serre, selon l’étude. Les technologies énergétiques se sont toutefois améliorées depuis. L’aquamation, ou hydrolyse alcaline, reste de loin la solution la plus écologique. Selon ses partisans, ce procédé offert à Granby et à Rouyn-Noranda serait responsable de l’émission d’un maigre kilogramme de dioxyde de carbone.

Cercueils écologiques

Les impacts de l’inhumation peuvent être considérablement réduits grâce aux cercueils écologiques – sans matériaux métalliques – généralement des contenants en carton recyclé ou en bois provenant de forêts gérées de manière responsable. Mieux encore: pourquoi ne pas enterrer le corps en chair et en os, sans artifice? Pour des raisons sanitaires, une loi québécoise stipule que les corps doivent obligatoirement être mis en terre dans une caisse ou un linceul, à une profondeur d’au moins un mètre. De quoi compliquer nombre de funérailles ethniques, notamment celles des juifs et des musulmans, dont les moeurs commandent un retour minimaliste à la terre…

Dire non à l’embaumement

L’embaumement est souvent cité parmi les pratiques funéraires les plus toxiques pour l’environnement. Le responsable? Le formaldéhyde injecté dans les vaisseaux sanguins, qui a la triste de réputation d’être polluant et… cancérigène. Des succédanés écologiques existent, mais à prix fort, et «la note est ultimement refilée aux clients», explique Denis Desrochers, président de la Corporation des thanatologues du Québec et propriétaire du Centre funéraire Grégoire Desrochers, à Victoriaville. Les intervenants du monde funéraire constatent en outre que de plus en plus de clients refusent l’embaumement. L’exposition du corps se fait alors promptement ou est tout simplement abandonnée.

En chiffres

100 000: Nombre de morts prévues au Québec pour l’année 2043, alors que quelque 60 000 morts ont été recensées annuellement depuis 2010.

80 %: Proportion des Québécois qui sont en faveur de la dispersion des cendres dans le cadre d’un rituel écologique. Ce choix reçoit l’adhésion de 90 % des jeunes de 25 à 34 ans, mais seulement 62 % des répondants de 65 ans et plus y sont favorables.

79 %: Proportion des Québécois qui prévoient opter pour la crémation au moment d’indiquer leurs dernières volontés. L’Église catholique la tolère depuis 1963, mais condamne toujours la dispersion des cendres dans la nature ou leur conservation à domicile.

40 %: Réduction potentielle des impacts environnementaux de l’inhumation grâce à l’utilisation d’un cercueil écologique et à l’abandon de la pierre tombale.

De 150 à 530 grammes: Quantité de formaldéhyde, un contaminant cancérigène, qui est utilisée lors de l’embaumement d’une dépouille.

95 %: Proportion de l’impact environnemental de la décomposition du corps liée au mercure solide, un contaminant qui est souvent présent dans les alliages dentaires.

Sources: Sondage Léger 2015 pour le compte d’Alfred Dallaire Memoria, Guide de la coopérative funéraire écoresponsable, Institut de la statistique du Québec, Agence France-Presse.

http://www.lapresse.ca/

Le Saviez-Vous ► Que se passe-t-il si on meurt sur Mars?


Si Mars One réussit a amener des gens pour coloniser la planète Mars qu’arrivera-t-il avec les corps de ceux qui mourront en terre martienne. D’après les constations, il n’y a pas de bactéries pour décomposer les corps ? Alors la crémation ? Avec quoi ? Le compostage ? Point de vue morale cela peut être difficile à concevoir
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Que se passe-t-il si on meurt sur Mars?

 

Le cratère Santa Maria sur Mars photographié par la Nasa | Reuters

Le cratère Santa Maria sur Mars photographié par la Nasa | Reuters

Repéré par Alix Fieux

Attention spoiler. Votre corps pourrait se conserver longtemps. Très longtemps.

Il est tout à fait possible qu’une personne aujourd’hui vivante sur notre Terre puisse un jour mourir sur Mars. C’est en tout cas le souhait qu’a fait Elon Musk. Le millionnaire âgé de 41 ans a annoncé que son plus grand regret serait de ne pas pouvoir un jour poser les pieds sur la planète rouge de son vivant. Le magazine Atlas Obscura s’est donc demandé de ce qu’il adviendrait d’un corps humain laissé sans vie sur Mars.

Et la réponse est plutôt suprenante. À l’inverse d’une dépouille qui, sur notre planète se décomposerait assez rapidement, un cadavre sur Mars peut en réalité se conserver très très longtemps. En effet, sur Terre, les bactéries affluent au bout de quelques heures seulement autour de nos corps sans vie et se nourrissent de matière organique pour alimenter leur propre survie. Or, sur la surface martienne, nous ne connaissons pas encore d’éléments biologiques de ce type.

Très longue conservation

 

Qui plus est, sachez que les nuits sur Mars sont plutôt froides: le froid polaire stoppe le travail et la prolifération des bactéries, agissant comme un agent conservateur sur notre peau et nos organes. Au risque de vous faire peur, c’est donc un processus long proche de la momification qui risquerait de s’opérer, si un corps venait à jour à périr sur Mars. À ce rythme, on pourrait imaginer trouver des os humains encore composés plus de 100 millions d’années après le décès.

D’ailleurs, on peut aisément imaginer que si le scénario d’une mort humaine sur la surface martienne se produisait, le corps serait enterré. Au froid, et au sec, la dépouille pourrait même se conserver encore plus longtemps.

Crémation ou compostage des corps?

 

Mais alors, pourquoi n’a-t-on jamais trouvé de traces de vie sur la surface martienne? Impossible à cet égard de répondre catégoriquement, mais les scientifiques expliquent partiellement l’absence de toute trace de vie –même ancienne– par le fait qu’il existe sur Mars des rayonnements ionisants à des niveaux inédits sur Terre, détruisant rapidement toute matière organique.

Pour disposer d’un corps, les explorateurs de Mars devraient recourir à la crémation ou à une décomposition délibérée. À titre d’exemple, Mars One, un projet qui vise à l’installation d’une colonie humaine sur la planète a déjà évoqué la crémation des premières dépouilles humaines sur Mars. Mais cela reviendrait à extraire ou fabriquer deux composants jusqu’ici inexistants sur Mars: l’oxygène et le carburant.

Communication

 

Une option moins conventionnelle est également évoqué: le compostage des corps humains. Cependant, à en croire un bioéthicien spatial interrogé par Slate.com, l’éventualité est peu probable pour des raisons morales évidentes :

«Il y a des sociétés qui ont désespérément besoin d’engrais et qui n’ont jamais utilisé leurs cadavres à cet effet». 

Pourtant il y a quelques années, certaines astronautes ont déjà bu de l’urine recyclée. Est-ce donc à imaginer qu’une fois le tabou de la mort dépassé, nous pourrons sans problème composter des corps humains? Cela reste à voir.

Chris Hadfield, le premier astronaute canadien à avoir marché dans l’espace s’est également intéressé au sujet de la mort dans l’espace. Il a tiré de son expérience quelques réponses à ces questions rares mais essentielles, lorsqu’elles surviennent: Que faire avec le cadavre et son odeur? À quelle vitesse un corps se décomposera-t-il? Comment la famille de la personne doit-elle être avisée? Comment l’équipe de relations publiques doit-elle répondre? Bien sûr, rien de tel que le vécu pour répondre de manière certaine à toutes ces interrogations. Mais prendre les devants pour prévoir une fin de vie est toujours conseillé.

http://www.slate.fr/

Que deviennent les prothèses après la mort des patients ?


Avec les avancés médicales, pour pallier à des handicaps ou par maladie, des prothèses en tous genre sont mit à des patients. Lors de la mort, ces prothèses ne peuvent pas toujours laissé sur la personne surtout les appareils qui possède une pile quand la personne décédée choisit la crémation
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Que deviennent les prothèses après la mort des patients ?

 

Après la mort, différentes options existent selon le type de prothèse et selon que la personne est enterrée ou incinérée. THE TIMES/SIPA

Après la mort, différentes options existent selon le type de prothèse et selon que la personne est enterrée ou incinérée. THE TIMES/SIPA

Par Hugo Jalinière

Bras, jambe, genou, hanche et autres pacemakers… Que deviennent les prothèses lorsque leurs porteurs décèdent ?

PROTHÈSES. Bras, jambe, genou, hanche, mais aussi pacemakers et autres défibrillateurs, la médecine contemporaine a considérablement développé le recours à toutes sortes de prothèses et autres dispositifs implantables. Que ce soit pour trouver des solutions à des problèmes articulaires ou pallier des amputations ou des insuffisances cardiaques, le développement de ces dispositifs médicaux a révolutionné les pratiques thérapeutique et le confort des patients. Mais que deviennent ces corps « étrangers » lorsque leur porteur décèdent ?

Pas les mêmes problèmes selon qu’on est incinéré ou enterré…

Différentes options existent selon le type de prothèse dont on parle et selon que la personne est enterrée ou incinérée. Lorsqu’une personne est enterrée, la plupart du temps les prothèses sont laissées en place, qu’il s’agisse de prothèses articulaires (hanche, genou…), mammaires ou de pacemakers et autres défibrillateurs cardiaques. En effet elles ne posent pas de problème d’un point de vue environnemental et les enlever nécessiterait une opération post-mortem non justifiée.

Pour ce qui est des prothèses amovibles de membre (main, bras, jambe…), le choix revient en principe à la famille du défunt, à moins que celui-ci ait laissé des consignes. Ces prothèses peuvent ainsi être récupérées par des organismes qui les recyclent ou les mettent à disposition de populations pauvres n’ayant pas accès à ce type de soin souvent très couteux. C’est le cas par exemple de l’association américaine Standing With Hope.

Crémation, recyclage… ou explosion !

En cas d’incinération des défunts, les choses demandent un peu plus d’attention. En effet trois cas de figure sont possibles : la prothèse peut être totalement désintégrée lors de la crémation (c’est le cas des prothèses mammaires par exemple).

En revanche, certains matériaux (titane, acier, cobalt…), utilisés par exemple pour les prothèses de hanche, de genou ou pour les broches résistent aux fortes chaleurs (de 800 °C à 1000 °C) du crématorium. Dans ce cas, de plus en plus, des sociétés proposent aux crématoriums de récupérer ces éléments après l’incinération pour les recycler.

La société OrthoMetal propose ainsi depuis 15 ans d’effectuer la collecte et le recyclage des métaux auprès de crématoriums dans le monde entier (voir la vidéo ci-dessous).

 

EXPLOSION. Un troisième cas de figure se présente enfin. Celui des dispositifs dotés d’une pile ou d’une batterie intégrée comme les pacemakers ou les défibrillateurs cardiaques. Pour ceux-là, il convient d’être vigilant, car la chaleur du four crématoire peut les faire littéralement exploser et occasionner des dégâts importants. Lorsqu’un patient décède à l’hôpital, en clinique, ou à domicile un médecin doit établir un certificat de décès. En matière de crémation, le médecin doit ainsi préciser si le défunt est porteur d’un appareil contenant une pile (stimulateur cardiaque, défibrillateur, pompe physiologique, etc).

Un encadrement législatif très clair

Parfois, il se peut que le médecin oublie malheureusement de procéder à cette vérification de la présence ou non d’un appareil contenant une pile… ce qui peut être lourd de conséquences. Cette situation est clairement encadrée par la loi. Ainsi, selon l’article R 2213-15 du Code des collectivités territoriales :

« si la personne décédée était porteuse d’une prothèse fonctionnant au moyen d’une pile, un médecin ou un thanatopracteur atteste de la récupération de l’appareil avant la mise en bière ».

Si le patient décédé porte une telle prothèse, le retrait est en effet obligatoire pour permettre la crémation.

La moitié des crématoriums au Royaume-Uni a connu au moins un cas d’explosion

Malgré cette législation, de nombreux cas d’explosion dans les crématoriums ont été recensés ces dix dernières années. En effet, tout comme la proportion de personnes se faisant incinérer à leur mort, le nombre de pacemakers implantés a fortement augmenté. Une étude publiée en 2002 établissait déjà que la moitié des crématoriums du Royaume-Uni avait connu un cas d’explosion au moment de la crémation en raison d’un dispositif à pile laissé dans le corps du défunt.

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Nouveau moyen moins polluant de disposer du corps d’un défunt


Un enterrement écologique est possible, il existe aussi des méthodes écologiques, mais la dernière nouveauté qui transforme le corps en os, dans environs 12 heures. Personnellement, je préfère être enterré, sans embaumement, directement dans la terre ou du moins dans un cercueil rudimentaire
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Nouveau moyen moins polluant de disposer du corps d’un défunt

 

Après les cercueils écologiques, voici qu’un nouveau moyen moins polluant de disposer du corps d’un défunt est disponible au Québec : l’aquamation. Le Sieur Complexe Funéraire à Granby est le premier à offrir cette méthode au Québec depuis maintenant trois semaines.

L’aquamation, contrairement à la crémation, n’utilise pas le feu pour consumer le corps, mais plutôt l’eau. La dépouille est plongée dans de l’eau à une température de près de 100 degrés Celsius qui est mélangée à du sodium et du potassium.

L’appareil peut ainsi dissoudre les tissus humains. À la fin, il reste la totalité des os, contrairement à 80 % lors de la crémation. Ceux-ci sont ensuite réduits en poussière et remis dans une urne à la famille.

Le principal avantage de cette biocrémation est son faible impact sur l’environnement. Cette méthode est peu énergivore, alors qu’un four crématoire utilise l’énergie comparable à un aller-retour en voiture entre Montréal et Vancouver.

L’aquamation nécessite une quantité d’eau équivalente à la consommation d’eau d’une personne pour un à deux jours, selon le président du complexe funéraire Le Sieur, Éric Le Sieur. L’eau utilisée est ensuite envoyée à l’usine de traitement des eaux.

Le coût pour les familles est aussi moins élevé que pour la crémation. M. Le Sieur estime que l’aquamation peut représenter une économie d’au moins 100 $.

Un an de démarches pour se procurer l’appareil

Il a fallu un an de démarches pour que le complexe funéraire Le Sieur puisse obtenir l’appareil. Il est le premier au Québec et le deuxième au Canada à se le procurer.

Depuis, un autre complexe funéraire de l’Ontario s’est procuré ce même appareil. Il en a coûté 150 000 $ US au complexe funéraire Le Sieur pour l’acquérir. Depuis les quelques semaines d’utilisation, déjà une dizaine d’aquamations ont été réalisées.

Le président souhaite attirer davantage de clients grâce à cette technologie. Le complexe offrira également un service de sous-traitance.

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Vert, à la vie à la mort


. De la vie à la mort, nous laissons une empreinte écologique, et la façon que nous vivons et que nous mourrons en fait toute la différence. Bon, moi qui a toujours voulu être enterrée dans un linceul, j’apprends que c’est possible au Canada SAUF au Québec. Mais en aucun cas, je ne voudrais réduite par le feu, mais bien enterré sans embaumement
Nuage

 

Vert, à la vie à la mort

 

Un texte de Catherine Mercier

 

Recycler, composter, conduire un véhicule hybride. On ne compte plus les gestes, petits ou grands, qui nous permettent de faire notre part pour la planète. Des gestes bien intégrés au quotidien. Mais comment faire preuve de cohérence et transposer ce souci de l’environnement jusqu’aux rituels funéraires?

Quel choix s’offre donc à ceux qui souhaitent partir en laissant le moins de traces possible?

« En ce moment, les questions environnementales, écologiques, sont en train de devenir ce qui est sacré pour notre société. » Julia Duchastel-Légaré, vice-présidente de la maison funéraire Alfred Dallaire MEMORIA

Polluer à petit feu

Longtemps perçue comme une solution plus écologique, la crémation a connu un boom de popularité sans précédent au cours des 50 dernières années. Interdite par l’Église jusqu’en 1963, elle est désormais le premier choix d’une majorité de Canadiens.

Incinération

Mais s’il est vrai que la crémation permet une occupation de l’espace beaucoup moins grande que l’inhumation, elle n’est pas sans impact pour l’environnement. Selon une étude d’un professeur de l’Université de Melbourne en Australie, chauffer un four crématoire pour brûler un seul corps produirait 160 kg de gaz à effet de serre.

Et ce n’est pas tout : le cercueil incinéré avec la personne contient souvent du métal, tout comme… le corps lui-même! On peut penser aux amalgames dentaires, dans lesquels on retrouve du mercure. Une fois relâché dans l’atmosphère, ce métal hautement toxique se dépose au sol, dans l’eau et s’accumule dans la chaîne alimentaire.

En 2006, 16 % de la pollution au mercure du Royaume-Uni était liée à la crémation des amalgames dentaires. Le gouvernement a pris les grands moyens et forcé l’industrie à se doter de filtres ultraperformants. L’objectif de réduire cette pollution de moitié a été atteint en 2012.

Mais il a fallu y mettre le prix : ces filtres coûtaient 142 000 euros chacun.

En Suède et au Danemark, on est carrément remonté aux sources du problème. Depuis 2008, les amalgames dentaires contenant du mercure y sont interdits.

L’inhumation, pas si verte qu’on pourrait le croire

Un enterrement écologique

L’enterrement standard peut s’avérer, lui aussi, très polluant. Un cercueil en métal ou en bois exotique viendra tout de suite alourdir l’empreinte écologique du défunt. Sans compter que le cimetière, lieu du repos éternel, n’est pas toujours le parc naturel que l’on croirait. Dans un cimetière standard de 10 acres se trouveraient assez de bois de cercueil pour construire 40 maisons, près de 1000 tonnes de métal enfoui dans le sol et 20 000 tonnes de ciment dans les voûtes souterraines.

Que faire alors?

Se renseigner, poser des questions sur les produits écologiques.

« Quand survient un décès, c’est brutal, c’est une décision qui se prend rapidement », explique Julia Duchastel-Légaré. Difficile parfois pour le personnel des maisons funéraires de savoir si le défunt avait la fibre écolo.

« Quand les gens viennent faire des préarrangements chez nous, dans un contexte beaucoup moins émotif, où ils ont le temps de réfléchir à ce qu’ils veulent, alors là, c’est sûr qu’on voit ces questions-là poindre et les gens nous demandent ces produits. » — Julia Duchastel-Légaré, vice-présidente de la maison funéraire Alfred Dallaire MEMORIA

Des urnes écologiques, faites de matériaux biodégradables et fabriquées ici, sont désormais disponibles. Diane Bisson, une designer industrielle qui travaille en collaboration avec la maison Alfred Dallaire MEMORIA a d’ailleurs développé une urne de glace.

« L’urne de glace, c’est l’immatérialité. Je me disais : « Quel est le matériau qui me permet d’obtenir zéro impact? » De l’eau! ».

Une urne de glace

Des cercueils écologiques, exempts de métal et faits de bois issu de forêts bien gérées, sont également disponibles.

Leurs laques ne contiennent pas de produits toxiques, leurs tissus de rembourrage sont faits de fibres naturelles, non blanchies.

Certaines maisons offrent des funérailles vertes de A à Z : pas de vaisselle jetable au buffet, des signets en papier recyclé, le transport en voiture hybride.

Être ou ne pas être embaumé?

L’embaumement, popularisé d’abord aux États-Unis, est une pratique qui nécessite l’emploi de produits tels le formaldéhyde. Celui-ci permet de donner aux morts un visage de vivant. Or, le formaldéhyde est un cancérigène reconnu… pour les vivants! Des études ont démontré les impacts négatifs qu’il avait, notamment, sur la santé des travailleurs en thanatologie.

Les 8 à 10 litres de produits formolés nécessaires à l’embaumement d’une seule personne se retrouvent ensuite dans le sol et la nappe phréatique en cas d’inhumation, ou dans l’air, lors de la crémation. Joint au téléphone, Michel Kawnik, président de l’Association française d’information funéraire est formel : il s’agit d’un poison.

« Le formol devrait être interdit dans les cas de crémation, car celle-ci transforme les produits formolés en dioxine, des molécules cancérigènes, qui perturbent la fertilité. »

Une table d'autopsie

En France, les services d’embaumement, qu’on appelle là-bas thanatopraxie, sont relativement nouveaux. Les salons funéraires, tels qu’on les connaît en Amérique du Nord, y sont apparus il y a une vingtaine d’années. Ailleurs en Europe, hormis dans les pays anglo-saxons, l’embaumement est une pratique qui reste marginale, sinon carrément interdite.

Michel Kawnik reconnaît toutefois qu’elle s’avère nécessaire dans certains cas, comme le rapatriement d’un corps, ou lorsqu’une famille choisit de garder la dépouille à la maison pour les rites funéraires.

« Quand la température est élevée, qu’on est en présence d’enfants, l’embaumement, c’est très bien », dit-il.

Mais en général, d’autres options existent. « On peut employer de la glace carbonique, qui va congeler le corps, ou encore utiliser une rampe réfrigérante ». Ces lits de métal, qui fonctionnent à l’électricité, sont utilisés en France tant à domicile que dans les centres de soins.

Au Québec, Julia Duchastel-Légaré note que la crémation sans embaumement préalable est en hausse.

« De pouvoir venir faire un dernier adieu à la personne avant une crémation et d’assister à ça, sans embaumement, c’est une demande qui a triplé dans les dernières années chez nous. »

« C’est sûr que ça coûte beaucoup moins cher quand il n’y a pas d’embaumement, mais c’est aussi plus écologique. Alors souvent, nous, ce qu’on essaie de faire, c’est de montrer aussi que les solutions écologiques ne sont pas nécessairement plus coûteuses. » — Julia Duchastel-Légaré, vice-présidente de la maison funéraire Alfred Dallaire MEMORIA

Depuis quelques années, des produits plus écologiques pour l’embaumement sont apparus sur le marché, mais selon plusieurs thanatologues, ils n’offrent pas le même résultat que les produits formolés. Toujours apprécié, le formaldéhyde a aussi l’avantage d’être très peu coûteux.

Un enterrement écologique

Quand le gazon est plus vert chez le voisin

Au Canada, les lois entourant les services funéraires et les enterrements varient d’une province à l’autre. Ainsi, l’une des façons les plus vertes de reposer éternellement est interdite au Québec. Pour réduire au maximum son empreinte écologique, on peut choisir d’être inhumé sans cercueil, simplement dans un linceul. C’est possible dans toutes les provinces canadiennes, sauf au Québec, où un cercueil est absolument nécessaire.

En Colombie-Britannique et en Ontario, notamment, il existe des cimetières entièrement verts, où tout a été pensé pour que la mort soit la moins polluante possible. Chez nos voisins du sud, on compte une cinquantaine de cimetières de ce type.

Et s’il y avait une autre option?

On l’appelle hydrolyse alcaline, biocrémation, résomation… et plusieurs sont convaincus qu’il s’agit de la voie de l’avenir. Exactement comme lors de crémation par le feu, le processus final donne des fragments d’os, mais pour le même résultat, on utilise huit fois moins d’énergie.

Comment ça fonctionne? Le corps est déposé dans un grand récipient muni d’un couvercle scellé auquel on ajoute 300 litres d’eau ainsi qu’un mélange d’hydroxyde de sodium et de potassium. L’eau circulera autour du corps et la température du récipient sera maintenue à près de 98 degrés Celsius pendant 12 heures. Drew Gray, de Prince Albert en Saskatchewan, est le premier thanatologue à s’être doté de cette machine au Canada.

« Quand un animal meurt dans la forêt, l’alcalinité du sol, l’humidité, les précipitations feront en sorte qu’au bout d’un certain temps, il ne restera que le squelette. C’est exactement la même chose qui se passe avec l’hydrolyse alcaline. »

À la fin du processus, il ne reste dans l’eau que les composants de base que l’on retrouve dans le corps humain, dont des acides aminés, des peptides, du sel.

Un corps au moment de l'autopsie Photo :  iStocktphoto

M. Gray a installé ce nouvel équipement en 2012, car sa maison funéraire était située trop près d’un quartier résidentiel. Impossible pour lui d’obtenir le permis pour un crématoire.

À sa grande surprise, il n’a pas eu à se battre pour faire accepter ce nouveau procédé.

« La province de la Saskatchewan était très en avance sur moi, les lois avaient déjà été adaptées. On ne parlait plus de crémation par les flammes, mais plutôt par la chaleur ».

La température étant beaucoup plus basse que lors d’une crémation par le feu, aucun danger que le mercure des amalgames dentaires ne se transforme en gaz. Il pourra être récupéré et traité en conséquence. Le procédé est également disponible en Ontario, et bientôt, au Québec.

Entre-temps, une autre façon de réduire son empreinte écologique dans la vie comme dans la mort serait peut-être de recycler la chaleur des crématoires, comme au Danemark, où elle sert à chauffer des maisons et des écoles.

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Cimetières cherchent dépouilles


Alors qu’on croyait que les cimetières auraient toujours des clients, aujourd’hui, c’est tout autre chose. Mais cependant, je ne comprend pas que des gens dont leur proches a été incinéré vont enterrer les cendres  des endroits inusités
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Cimetières cherchent dépouilles

 

Selon les plus récentes données, la moitié des... (Photo: André Pichette, La Presse)

Selon les plus récentes données, la moitié des morts sont incinérés au Québec. Et comme la loi n’encadre pas la disposition des cendres, beaucoup se retrouvent ailleurs que dans la terre.

PHOTO: ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

GABRIELLE DUCHAINE
La Presse

Les cimetières cherchent désespérément des morts. Même si la population vieillit, de moins en moins de dépouilles y sont enterrées chaque année. Résultat: des cimetières n’ont plus assez d’argent pour assurer l’entretien des lieux. Alors que certains se lancent dans toutes sortes de campagnes pour convaincre les gens de se faire enterrer chez eux, d’autres doivent désormais se résoudre à quêter pour survivre.

Il n’y a pas si longtemps encore, les terrains du cimetière de Saint-Eustache trouvaient preneur si rapidement qu’on craignait de manquer de place. Ce temps est révolu. Aujourd’hui, c’est de clients qu’on manque. La situation est devenue si grave que l’administration de l’endroit, vieux de 220 ans, n’a même pas les moyens de refaire l’asphalte dans les sentiers, faute de revenus.

«Si ça continue, le cimetière va devenir de plus en plus abandonné, prévient la responsable Francine Doucette. On n’a même pas les moyens d’avoir un employé à temps plein.»

Mme Doucette remarque une diminution marquée du nombre de mises en terre depuis quelques années, les familles préférant faire incinérer leur proche et laisser les cendres au salon funéraire, les apporter à la maison ou les disperser au gré du vent.

Une situation alarmante

Selon des chiffres avancés par la Fédération des coopératives funéraires du Québec, 61% des défunts se sont retrouvés au cimetière en 2012 contre 65% en 2010. Mais la vice-présidente de l’Association des cimetières catholiques du Québec, Monique Morin, évalue plutôt la diminution de la clientèle à plus de 30% dans les petits cimetières. Un chiffre corroboré par des vérifications à plusieurs endroits.

«C’est l’étape suivant la baisse de la pratique religieuse. L’Église catholique ne s’est pas adaptée à la nouvelle réalité. Elle rebute un peu la clientèle, croit le directeur général de la Fédération des coopératives funéraires, Alain Leclerc. On n’a qu’à se promener dans les campagnes du Québec pour voir qu’il y a des centaines de cimetières qui tombent à l’abandon. L’entreprise privée et la montée de la crémation leur font compétition.»

Dans certains endroits, la crise a atteint des proportions alarmantes.

«Les cimetières vivent avec les défunts, note Monique Morin. S’il n’y a pas de défunts, c’est sûr que ça décline.»

Certains affronteront des années très difficiles, prévient-elle.

À Deux-Montagnes, par exemple, la paroisse qui gère trois cimetières n’a pu faire autrement que de quêter. Une première dans son histoire.

«On a écrit aux familles qui sont déjà propriétaires d’un terrain pour leur demander des dons», raconte la responsable du cimetière, Lise Maillé. En tout, une centaine de lettres ont été envoyées. «La réponse est bonne», affirme Mme Maillé. Malgré cela, les temps sont de plus en plus durs. «On arrive difficilement. On voudrait faire des embellissements, mais on manque d’argent.» Même son de cloche au cimetière d’Alma. «Si on n’est vraiment plus capable, on va demander de l’aide à l’archevêché et à la Ville», dit la responsable, Dorisse Tremblay.

La moitié des morts incinérés

Selon les plus récentes données, la moitié des morts sont incinérés au Québec. Et comme la loi n’encadre pas la disposition des cendres, beaucoup se retrouvent ailleurs que dans la terre.

«Les gens font tout et n’importe quoi avec les cendres. Ils les amènent chez eux, les laissent à la maison funéraire, les jettent dans les rivières», raconte Mme Morin.

«Plusieurs considèrent que c’est trop cher de payer 200$ pour faire creuser un trou, ajoute Francine Doucette. La culture est en train de changer.»

Ainsi, le cimetière Saint-Eustache fait régulièrement de la publicité dans les journaux locaux.

«Mais c’est difficile d’expliquer dans une pub les avantages de venir chez nous», précise la responsable.

D’autres endroits commencent à offrir des services semblables à ceux des maisons funéraires en construisant notamment des columbariums.

«Reste que c’est beaucoup moins payant de conserver une urne que d’enterrer un cercueil», note Alain Leclerc.

Les cimetières cherchent désespérément des... (Photo: André Pichette, La Presse) - image 2.0

PHOTO: ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

Des cendres abandonnées

Plusieurs fois par année, des gens se présentent dans des cimetières afin de se débarrasser de cendres humaines trouvées dans les endroits les plus inusités. En jardinant dans leur cour, en rénovant leur sous-sol et parfois même en pêchant dans une rivière.

Il y a deux ans, des employés du cimetière de Saint-Eustache ont par exemple découvert au petit matin une urne déposée pendant la nuit sur un monument collectif.

«Il n’y avait pas de nom dessus. On l’a gardée au columbarium durant quelques mois, au cas où quelqu’un viendrait la réclamer. Puis, on l’a enterrée dans la fosse commune. On n’a jamais su qui c’était, raconte la responsable Francine Doucette. Au moins, ceux qui nous l’ont amenée ne l’ont pas jetée à la poubelle.»

Au cimetière Mont-Marie, à Lévis, des gens ont déjà apporté une urne déterrée en plantant des carottes dans le jardin de leur nouvelle maison. Et d’autres ont trouvé des cendres en rénovant leur sous-sol.

«On les prend et on les enterre sans savoir qui sont les morts, dit la directrice générale Monique Morin. Et ce n’est que la pointe de l’iceberg. Ça va continuer comme ça tant qu’il n’y aura pas de loi pour encadrer la disposition des cendres.»

Toujours à Lévis, une femme apportait chaque hiver les cendres de son mari en Floride avec elle. Lorsque la dame est morte, sa nièce a voulu faire enterrer le couple ensemble. Il lui a fallu plusieurs jours avant de retrouver l’urne de son oncle. Sa tante l’avait laissée dans la boîte à gants de l’auto au retour de son dernier voyage.

En 2009, l’histoire de deux pêcheurs qui avaient trouvé un sac de plastique rempli de cendres humaines flottant sur la rivière des Outaouais avait fait la manchette. En ouvrant le sac en question, ils en ont découvert un deuxième contenant les restes, avec une étiquette où figurait le nom du défunt, la date du décès et le nom de la maison funéraire. Les pêcheurs ont tenté en vain d’entrer en contact avec la maison funéraire et la famille. C’est finalement la police qui a pris le paquet en charge.

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