Été décalé, tendance lourde ?


À la fin de l’hiver au Québec, on ne voyait pas la fin, puis le printemps fut vraiment décevant, l’été approche, la vraie chaleur n’a pas vraiment montré son bout du nez. Est-ce un avant goût des années suivante ? Cela pourrait être un cycle à long terme ou une pause. Il y a tellement de facteurs qui rentre en ligne de compte, qu’il est probablement difficile d’être précis et déjà que la météorologie n’est pas une science exacte, comme on dit qui vivra verra.
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Été décalé, tendance lourde ?


FANNY ROHRBACHER
La Presse

Après un mois de mai décevant, juin commence dans le froid. Depuis quelques années, l’été est en retard, confirme Environnement Canada.

Est-ce une tendance lourde ?

« Si l’on regarde les quatre ou cinq dernières années, l’été est décalé », répond André Cantin, météorologue d’Environnement Canada. « Par contre, il n’existe pas d’étude qui démontre le déplacement de la saison estivale. »

« Un mois de mai froid n’implique pas un mois de juin froid, relativise André Cantin. D’un mois à l’autre, ce n’est pas nécessairement relié. »

Le météorologue explique que, « très souvent, c’est le mois de juin qui, depuis quelques années, est frais. Mais ça peut rentrer dans une variabilité normale du climat, nuance-t-il. Dans le climat, il existe des cycles annuels, mais aussi des cycles qui peuvent s’étendre sur 10, 15 ans ».

Ces cycles qui s’étirent sur plus d’une décennie sont dus aux courants marins, à la température des océans et aux évènements climatiques.

« L’activité solaire, les éruptions volcaniques, [les courants marins de grande envergure] El Niño et La Niña… sont des facteurs qui jouent sur le climat mondial. Ils ont des cycles différents qui peuvent s’additionner ou s’opposer », explique André Cantin.

« Depuis le début des années 2000, on constate une majorité de mois de mai frais. Le même phénomène s’est produit dans les années 20 et à la fin des années 40, début 50. » – André Cantin, météorologue

L’hiver répond à la même logique. Le météorologue observe des cycles en ce qui concerne la quantité de neige que reçoit Montréal. Dans les années 70, la ville a reçu beaucoup de neige. Les années suivantes, la quantité de neige est revenue près ou sous les normales.

« Si on remonte au début du siècle, c’est la même chose. Il existe des périodes de 10 à 15 ans avec des hivers très neigeux, suivies de 10 ou 15 années où la neige est beaucoup moins abondante. »

Dans leur jargon, les météorologues appellent ce genre de tendances des « blocages » atmosphériques à grande échelle, qui peuvent s’étendre à l’Amérique du Nord, voire à tout l’hémisphère Nord.

« Ces systèmes persistent de quelques jours à quelques semaines. Ils donneront du temps froid ou, à l’inverse, du temps chaud, comme ce fut le cas dans les prairies canadiennes alors que nous grelottions dans l’est du pays. »

Jeudi dernier, MétéoMédia a annoncé que le Québec avait connu « huit mois consécutifs sous les températures normales ».

L’avis de Paul Houde

L’animateur de radio Paul Houde constate aussi un décalage de l’été ces dernières années. Ce mordu de météo en parlait à l’émission Drainville PM, la semaine dernière. Paul Houde a dit qu’août et septembre semblent être les nouveaux mois d’été.

L’animateur, qui a une formation de géographe, note la météo depuis 47 ans grâce à sa station personnelle. Tous les jours, il consigne température, pression atmosphérique et force du vent.

Malgré ces tonnes de données accumulées au fil des décennies, il reste prudent.

« Je ne suis pas météorologue ou climatologue », a-t-il dit à Drainville PM.

Ce qui ne l’empêche pas de suggérer aux Québécois de partir en vacances le 1er août, comme les Français.

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Le plastique menace toute vie aux Galapagos


Les iles Galapagos sont classées au Patrimoine naturel de l’humanité par l’UNESCO. Pourtant, les 3 premiers mois de l’année, plus de 8 tonnes de déchets sont ramassés amener par les courants marins. Le plastique est une catastrophe environnementale qui cause plusieurs dégâts autant aux iles, que pour les animaux.
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Le plastique menace toute vie aux Galapagos

 

RODRIGO BUENDIA, PAOLA LOPEZ
Agence France-Presse
Galapagos

Juste armés de gants, gardes du parc des Galapagos et bénévoles combattent un monstre créé par les humains : des tonnes de plastique que les courants marins poussent jusque dans les estomacs des animaux uniques de cet archipel de l’océan Pacifique.

À un millier de kilomètres des côtes d’Équateur, s’est engagée une guerre inégale, mais décisive pour la protection d’un éden qui a inspiré sa théorie de l’évolution à Charles Darwin, un éco-système inédit sur la planète.

Les déchets des grandes métropoles parviennent jusqu’aux îles, dégradés en micro-particules de plastique, une menace majeure pour les iguanes, les tortues, les poissons et les oiseaux qui n’existent nulle part ailleurs.

Ce micro-plastique « en arrive à pénétrer l’organisme d’espèces dont nous nous alimentons ensuite », a expliqué en outre à l’AFP la biologiste Jennifer Suarez, experte en écosystèmes marins du Parc national des Galapagos (PNG).

Les radiations solaires et la salinité des mers détériorent bouteilles, bouchons, emballages, filets de pêche, etc. D’abord dur comme une pierre, le plastique se désintègre, au contact des rochers et par la force de l’eau, en micro-particules qu’ingère la faune.

Chaque année, sous un soleil implacable, des « commandos » de nettoyage débarquent sur les plages et les zones rocheuses pour tenter de limiter les dégâts.

Un inventaire de bazar

Des ordures de plastique de toutes sortes se mêlent et s’accumulent face aux côtes, s’infiltrent jusque dans les fissures des couches de lave volcanique pétrifiée des Galapagos. 

Gadgets sexuels, sandales, briquets, stylos, brosses à dents, bouées, mais aussi canettes en aluminium polluent les zones de repos des animaux, dont certains sont en danger d’extinction.

Dans des parties inhabitées, comme Punta Albemarle, à l’extrême nord de l’île Isabela où est parvenue l’AFP, les nettoyeurs ramassent des déchets issus d’ailleurs, parfois de l’autre côté de la planète.

L’archipel équatorien, qui compte environ 25 000 habitants, a restreint ces dernières années l’entrée du plastique sur son territoire et son usage.

« Plus de 90 % des résidus que nous collectons ne proviennent pas d’activités productives aux Galapagos, mais d’Amérique du Sud, d’Amérique centrale, et même une grande quantité de déchets sont de marques asiatiques », précise Jorge Carrion, directeur du PNG.

Ces résidus viennent « probablement de flottes de pêche originaires d’Asie qui opèrent autour de la zone économique exclusive des Galapagos », ajoute-t-il, debout sur le quai du parc à Puerto Ayora, chef-lieu de l’île Santa Cruz.

Depuis 1996, des artisans pêcheurs nettoient aussi les îles les plus éloignées et depuis trois ans, les déchets collectés sont notés dans un registre.

« Cela nous sert à identifier l’origine des ordures qui arrive sur les côtes non peuplées. Il a été répertorié que la plus grande quantité de marques sont péruviennes et chinoises », précise Jennifer Suarez.

Bien qu’il n’existe encore aucune législation, l’idée est que ce recensement permette un jour de réclamer des compensations pour dégâts environnementaux.

Au cours du premier trimestre de 2019, huit tonnes de déchets ont été ramassés, 24,23 tonnes pour toute l’année 2018 et 6,47 tonnes en 2017.

Des sacs pris pour des méduses

Les gardes font un autre inventaire, plus affligeant, des animaux affectés, tels les cormorans, qui édifient leur nids avec des couches-culottes, ou le cadavre d’un fou à pattes rouge enfoui dans des ordures.

Indignés, les nettoyeurs trouvent des sacs de plastique marqués de morsures de tortues marine, qui les confondent avec les méduses dont elles s’alimentent.

« Nous jetons tant d’ordures à la mer et elles arrivent sur des côtes où il n’y a même pas de gens ! », déplore Sharlyn Zuñiga, 24 ans, bénévole.

Cette étudiante de la région amazonienne de Pastaza a découvert aux Galapagos des plages vierges, au sable blanc jonché de déchets.

« C’est très dur ! Nous ne voyons jamais que la face la plus belle des Galapagos, en photos, en cartes postales », s’indigne-t-elle.

Bien que les vagues ne cessent de déverser des résidus, les nettoyeurs s’acharnent et défendent leur tâche, qui semble sans fin sur ces îles classés au Patrimoine naturel de l’humanité par l’UNESCO.

En fin de mission, d’énormes sacs de déchets de plastique sont chargés à bord d’un bateau qui met le cap sur Puerto Ayora, d’où ils seront expédiés sur le continent pour y être incinérés.

« Nous éliminons les ordures qui s’accumulent sur ces sites, évitant ainsi qu’elles continuent à se dégrader en micro-particules », ajoute la biologiste Jennifer Suarez.

« Nous devons aller plus loin que le seul ramassage des résidus. Nous devons en appeler aux consciences à l’échelle mondiale afin d’arrêter de jeter des ordures en milieu marin », estime le directeur du PNG.

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Des citrouilles pour cartographier les courants marins


Si c’est cela permet de mieux connaitre les courants marins, mieux vaut des citrouilles que les canards en plastique. Ce que je trouve intéressant, la population de la Nouvelle-Écosse peuvent participer à cette étude tout en recevant des informations sur le travail des océanographes
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Des citrouilles pour cartographier les courants marins

 

Il y a plusieurs avantages à utiliser la citrouille pour cartographier les courants marins.

Il y a plusieurs avantages à utiliser la citrouille pour cartographier les courants marins. Photo : iStock

Une équipe de chercheurs de la Nouvelle-Écosse travaille sur un projet à la fois sérieux, mais aussi ludique qui consiste à lancer des citrouilles à la dérive pour cartographier les courants marins.

Dans la première phase du projet, l’équipe de Luna Ocean Consulting cartographiera les courants marins à Grand Passage, en amont d’un déploiement potentiel d’hydroliennes pour produire de l’électricité avec la force des grandes marées.

La technique qui consiste à laisser dériver des corps organiques dans l’eau est très vieille, souligne l’océanographe et membre de l’équipe Thomas Roc.

L’innovation, c’est d’utiliser des drones, qui nous permettent de les suivre à la trace et de manière très, très précise et donc d’obtenir des mesures de qualité.

Thomas Roc, océanographe et membre de l’équipe Luna Ocean Consulting

En plus d’être une technique efficace, elle comporte plusieurs avantages.

« Ça nous permet de mettre ces flotteurs dans l’eau sans avoir à se soucier de les récupérer. Les citrouilles sont évidemment biodégradables, avec absolument aucun impact sur l’environnement et ont l’avantage d’être très peu onéreuses », indique Thomas Roc.

Une course de citrouilles

Pour intéresser la communauté à son projet, l’équipe de chercheurs organise une course de citrouilles dans le Grand Passage.

« C’est assez ludique comme activité. Ça va nous permettre d’expliquer aux gens ce qu’on fait », explique un des initiateurs du projet, l’océanographe Thomas Roc.

Les citoyens sont invités à se procurer une citrouille à Westport, Freeport ou Tiverton le 16 novembre. En soirée, une activité de décoration est organisée au Centre communautaire de Tiverton entre 18 h 45 et 20 h 45.

La course aura lieu à marée haute lors de la prochaine journée ensoleillée, a fait savoir l’équipe.

La cartographie peut sauver des vies

La cartographie des courants marins est utile dans plusieurs situations. Lors d’un déversement de pétrole dans l’océan, par exemple, elle permet de déterminer où le combustible fossile se propage.

Elle peut également sauver des vies humaines, par exemple à l’occasion d’un naufrage, les équipes de recherche et sauvetage peuvent déterminer la direction dans laquelle les gens ont dérivé.

Avec les informations de Jean-Albert Maire

http://ici.radio-canada.ca/

Un message dans une bouteille vieux de 108 ans


Ce n’est pas la première fois que l’on trouve des bouteilles à la mer, qui flottaient depuis des décennies, mais cette bouteille est vraiment particulière. En fait, elle fait partie d’un lot qui avait été mit en mer pour des expériences marines, il y a plus d’un siècle
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Un message dans une bouteille vieux de 108 ans

 

Un message dans une bouteille vieux de 108 ans

La bouteille, à gauche, et l’auteur du message qu’elle contenait, à droite.Capture d’écran Gentside

Retrouver une bouteille à la mer est déjà en soi particulièrement excitant, mais lorsque le message qu’elle contient s’avère être parmi les plus vieux en son genre, la découverte devient historique. L’incroyable trouvaille a été réalisée par un couple, sur une plage de l’île allemande d’Amrun, en mer du Nord.

Marianne Winkler et son mari étaient venus y passer des vacances au mois d’avril et auront emporté avec eux ce fantastique souvenir. Selon leTelegraph, la découverte n’a été relayée que très récemment car la femme, «intimidée par l’impact médiatique», a mis un certain temps avant de se confier aux journalistes.

DES INSTRUCTIONS À SUIVRE

À l’intérieur de la bouteille, un morceau de papier contenait les instructions suivantes: «Casser».

«Mon mari Horst et moi-même avons soigneusement essayé de récupérer le message en le faisant passer à travers le goulot, mais c’était impossible. Nous avons donc dû faire comme il était indiqué,» a raconté Marianne Winklern.

Le couple a trouvé un manuscrit écrit en anglais, allemand et néerlandais, demandant aux personnes ayant découvert la bouteille de la retourner à l’association de biologie marine (MBA) de Plymouth, moyennant un shilling de récompense, soit environ 0,11 $ CAD.

«Nous avons suivi les instructions, et l’histoire a suivi son cours,» a expliqué l’auteure de la découverte.

Le couple a pris soin d’envoyer le message dans une enveloppe de manière à ne pas l’endommager.

UN VASTE PROJET ÉTUDE SUR LES COURANTS SOUS-MARINS

Quelques jours plus tard, l’Association britannique de biologie marine a pris connaissance de l’incroyable découverte. L’institution a rapidement identifié la nature du manuscrit. Celui-ci avait été écrit il y a plus d’un siècle dans le cadre d’une étude des courants sous-marins.

Au total, 1020 bouteilles de ce genre auraient été jetées en mer du Nord dans cet objectif entre 1904 et 1906.

À la tête du projet: George Parker Bidder, célèbre biologiste marin britannique qui a ensuite assumé le rôle de président de l’association entre 1939 et 1945.

Les bouteilles ont été spécialement conçues pour flotter juste au-dessus du fond de la mer, de sorte qu’elles puissent être transportées par les courants sous la surface.

«Nous pensons que celle-ci fait partie de l’un des derniers lots envoyés en 1906, de sorte qu’elle daterait de 108 ans», a déclaré Guy Baker, directeur de la communication à la MBA.

Selon lui, il pourrait s’agir du plus vieux manuscrit jamais trouvé dans une bouteille jetée à la mer.

«Nous attendons la confirmation du Livre Guinness des records», a-t-il ajouté.

En attendant, l’association a tenu à récompenser symboliquement Marianne Winkler et son mari en leur offrant comme convenu… Un ancien shilling!

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Fukushima : les eaux radioactives ont touché la C.-B. deux ans plus tôt que prévu


L’homme construit des choses pour protéger la population du nucléaire, pensant être plus fort. Mais, voilà la nature démontre qu’aucun endroit n’est sécuritaire. Bon, même si semble-t-il que les radiations sont a faibles doses en Colombie-Britannique, ailleurs les doses sont plus hautes et la flore et animaux marins en souffrent
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Fukushima : les eaux radioactives ont touché la C.-B. deux ans plus tôt que prévu

 

Vue aérienne de la centrale nucléaire de Fukushima, au Japon

Vue aérienne de la centrale nucléaire de Fukushima, au Japon Photo :  PC/AP / Kyodo News

La radiation qui s’échappe de la centrale accidentée de Fukushima au Japon permet aux scientifiques de récolter des données précieuses sur les courants océaniques.

La côte Britanno-Colombienne baigne dans un océan affiche un faible niveau de radioactivité à la suite du désastre de la centrale nucléaire Fukushima, selon l’océanographe et chimiste John Smith de l’Institut océanographique de Bedford en Nouvelle-Écosse.

L’arrivée éventuelle de ces eaux radioactives sur les côtes britanno-colombiennes était prévue, mais les modèles informatiques se sont trompés sur le moment de leur arrivée et sur le niveau de radiation.

La centrale nucléaire Fukushima Daiichi a connu de nombreux accidents de fusion nucléaire à la suite du tremblement de terre et du tsunami japonais de mars 2011, dans ce qui est devenu le pire accident nucléaire depuis celui de Chernobyl, en Ukraine, en 1986.

Les modèles informatiques avaient prédit que les eaux radioactives de Fukushima suivraient les courants océaniques et atteindraient les côtes de l’Amérique du Nord en 2016.

« Le signal est arrivé environ deux ans plus tôt que prévu par un des modèles informatiques », a souligné John Smith.

Ce signal est en fait des traces de césium-134 provenant de Fukushima et a été détecté sur les côtes de la province en juin 2013.

« Le signal qui a traversé le Pacifique est arrivé presque directement sur la Colombie-Britannique », a-t-il ajouté.

Il a toutefois noté que les niveaux de radiation présents ne sont pas dangereux.

« Ce sont des niveaux extrêmement faibles », a souligné l’océanographe et chimiste.

Ce dernier continuera d’analyser les données reçues et surveiller les eaux canadiennes pour tout signe d’augmentation des niveaux de radiation.

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À la conquête du «continent de plastique»


Un 7 ème continent fait de débris de plastique qui pour le moment n’intéresse que les scientifiques et écologiste, car cela n’entraine pas encore de problème pour le tourisme ou le commerce navale. Pourtant, ce problème risque d’empirer si rien n’est fait sans compter que pour les poissons, baleines et tout ce qui vit dans la mer peut subir de graves conséquences d’une pollution créer par l’homme
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À la conquête du «continent de plastique»

 

Au total, des millions de tonnes de déchets... (Photo archives Reuters)

Au total, des millions de tonnes de déchets venus des côtes et des fleuves flottent dans les cinq principaux gyres répartis dans tous les océans, la force centripète aspirant lentement les détritus vers le centre.

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LAURENT BANGUET
Agence France-Presse
Paris, France

Un an après une tentative avortée, une expédition va repartir fin mai à l’assaut du «7e continent», une gigantesque plaque de déchets plastiques flottant sur l’océan Pacifique, plus grande que l’Inde mais encore largement méconnue.

À l’origine de l’expédition «7e continent», l’explorateur français Patrick Deixonne, 48 ans, avait découvert en 2009 le phénomène lors de sa participation à une course en solitaire à l’aviron.

«Je voyais tous ces déchets plastiques qui dérivaient autour de moi. Ca m’étonnait et je me suis demandé:  »mais ça va où tout ça? »», explique à l’AFP M. Deixonne à l’occasion d’un passage à Paris pour préparer son aventure.

Revenu à terre, l’ancien sapeur-pompier de Guyane (territoire français en Amérique du Sud) se documente et trouve la réponse: ces déchets plastiques s’amalgament au point de rencontre de courants marins qui s’enroulent sous l’effet de la rotation de la Terre et forment un immense vortex appelé «gyre».

Au total, des millions de tonnes de déchets venus des côtes et des fleuves flottent dans les cinq principaux gyres répartis dans tous les océans, la force centripète aspirant lentement les détritus vers le centre.

Problème pour les scientifiques, cette «soupe» est essentiellement composée de microdéchets de plastique décomposé en suspension sous la surface de l’eau, parfois sur 30 mètres de profondeur. Très difficilement détectable par les observations satellites, elle est seulement visible depuis des bateaux.

Selon le CNES, l’agence spatiale française qui parraine la mission «7e continent», le vortex du Pacifique nord, entre la Californie et Hawaï, est l’un des plus importants de la planète, avec une surface d’environ 3,4 millions de km2.

Mais la plaque de déchets qui y flotte est «située dans des eaux peu concernées par la navigation marchande et le tourisme, le problème n’intéresse que les écologistes et les scientifiques», déplore Patrick Deixonne.

Cartographier les zones polluées

Depuis sa découverte fortuite par l’océanographe américain Charles Moore en 1997, cette nappe de débris plastiques n’a fait l’objet que de quelques études visant à étudier l’impact de la pollution sur les océans et leur faune.

Membre de la Société des explorateurs français, Patrick Deixonne souhaite donc médiatiser cette «catastrophe écologique» en se rendant sur place pour en rapporter observations scientifiques et images.

L’expédition doit partir le 20 mai d’Oceanside (sud de la Californie) pour mettre le cap sur le gyre «en effectuant tout le long du parcours des mesures pour comparer la concentration et la nature des déchets», explique-t-il.

Grâce au guidage satellitaire fourni par ses partenaires, il compte rallier en six à sept jours la zone ayant la plus forte concentration de déchets, à environ un millier de milles nautiques des côtes.

Un capteur réalisé par des élèves ingénieurs de Toulouse avec le CNES sera également testé dans une bouée dérivante. Il doit permettre de distinguer dans l’eau les plastiques des planctons et autres particules vivantes, puis à terme de cartographier les zones polluées grâce à l’imagerie satellite, ce qui serait une première mondiale.

Ironie du sort, l’expédition programmée en mai 2012 avait capoté en raison d’incidents en série impliquant notamment des déchets plastiques.

Avant même le départ de Californie, un sac plastique avait bloqué la pompe à eau de la goélette de 1938 affrétée par Patrick Deixonne. Puis des débris d’un filet de pêche en nylon avaient brisé son gouvernail dans le Golfe du Mexique.

«Des problèmes de plus en plus courants dans cette partie du monde, et qui touchent de façon récurrente les plaisanciers californiens», assure le Guyanais.

Sensibles à cette pollution plastique et aux déboires de Patrick Deixonne en 2012, le Yacht Club d’Oceanside a décidé cette année de s’associer à l’expédition en mettant gracieusement à sa disposition un puissant bateau à moteur et trois membres d’équipage.

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