Ces géoglyphes vieux de 3000 ans représenteraient des constellations


Des géoglyphes au Pérou datés de 3 000 ans questionnent les archéologues. Après avoir étudié un site, ils émettent l’hypothèse que ces géoglyphes pourraient être la reproduction de constellations célestes.
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Ces géoglyphes vieux de 3000 ans représenteraient des constellations

 

Au centre, le fameux tumulus « Los Morteros »
Crédits : Las Salinas Archaeological Project

par  Malaurie Chokoualé

 

Une équipe d’archéologues a récemment cartographié une région unique au monde, à la recherche de réponses à propos d’un mystère vieux de plus 3 000 ans, selon les estimations scientifiques.

Dans la vallée de Chao au Pérou, des peuples ancestraux avaient créé cinq géoglyphes à partir de roches. Si leur datation reste compliquée à cause de l’absence d’artefacts sur le site, les chercheurs pensent avoir trouvé une piste quant à leur signification, rapporte Live Science en ce 12 juin. Selon eux, il pourrait s’agir de constellations célestes.

Tous les géoglyphes ont été construits avec des piles de petites roches angulaires qui forment des « marques circulaires de différentes tailles sur le terrain », explique Ana Cecilia Mauricio, professeure adjointe à l’université Pontificale Catholique du Pérou.

En outre, les cinq géoglyphes font partie d’un ensemble beaucoup plus grand appelé « Pampa de las Salinas ». En tout, ce nom regroupe une vingtaine de sites archéologiques, incluant des sentiers, des places, ainsi qu’un tumulus impressionnant, « Los Morteros » (également le site le plus ancien, car il daterait d’au moins 6 000 ans). Selon les chercheurs, auparavant, des portes de pierre menaient jusqu’aux géoglyphes. L’ensemble devait être utilisé pour des cérémonies ou des activités rituelles.

Crédits : Las Salinas Archaeological Project

Depuis la découverte des deux premiers géoglyphes dans les années 1970, la signification de ces dessins de la Pampa de las Salinas est restée floue et aucun archéologue n’avait encore pu réellement expliquer ce qu’il se passait sur ce site il y a tant d’années. Avec ces nouvelles observations, l’équipe émet une hypothèse : les dessins pourraient représenter les cieux et ses constellations astronomiques. En effet, un des géoglyphes déjà découvert en 1970 représente une constellation connue sous le nom de Croix du Sud

« Il est probable que les autres géoglyphes soient associés à des constellations, bien que nous n’ayons pas encore fait cette interprétation puisque nous n’avons toujours pas fini de travailler dessus », a déclaré Mauricio.

En effet, les recherches doivent se poursuivre pour tenter de définitivement percer le mystère de ces géoglyphes.

Source : Live Science

http://www.ulyces.co/

Des experts rejettent la théorie du jeune Québécois qui croit avoir découvert une cité maya


Cette cité Maya, qu’un jeune québécois aurait découverte en étudiant les constellations existe-t-elle vraiment ? (Un Québécois de 15 ans découvre une cité maya) Après que la nouvelle a fait le tour du monde, des scientifiques contestent cette découverte. Reste que la seule façon pour savoir la vérité, serait de vérifier sur place, ainsi le doute sera dissiper
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Des experts rejettent la théorie du jeune Québécois qui croit avoir découvert une cité maya

 

La cité maya de Palenque, dans l'État mexicain du Chiapas

La cité maya de Palenque, dans l’État mexicain du Chiapas   PHOTO : ISTOCK

Après avoir fait la manchette dans de nombreux médias du monde, le jeune William Gadoury fait face à la communauté scientifique, qui met en doute le résultat de ses recherches. De Paris à Cancún, ils sont plusieurs à rejeter sa théorie disant que les cités mayas ont été construites en fonction des constellations. Et la cité inconnue qu’il a découverte… ne serait qu’un champ abandonné.

Un texte d’Azeb Wolde-Giorghis

Au cours des derniers jours, William Gadoury, Québécois de 15 ans, a acquis une certaine notoriété. Cela faisait plus de trois ans qu’il faisait des recherches sur la civilisation maya. À l’aide de cartes et d’images satellites, il émet l’hypothèse que les Mayas auraient construit leurs cités en fonction des constellations dans le ciel.

Il va plus loin en affirmant, avec l’aide de l’Agence spatiale canadienne, avoir découvert une cité inconnue qui compléterait le triangle d’Orion.

Mais plusieurs chercheurs et archéologues émettent aujourd’hui des doutes.

Joint au téléphone, le spécialiste de la civilisation maya Claudio Obregon Clairin, de l’Institut des arts et de la culture de Cancún, affirme que les Mayas n’ont jamais formé un empire. Donc, ils ne pouvaient pas se mettre d’accord pour construire des villes en fonction du ciel. Les Mayas n’étaient pas unis, chaque ville avait ses divinités et il y avait beaucoup de cités ennemies, comme Calakmul et Tikal.

C’est dommage, c’est une hypothèse très jolie, très romantique. Claudio Obregon Clairin, spécialiste des Mayas

Claudio Obregon Clairin ajoute par ailleurs que les Mayas suivaient 13 constellations et non pas 23.

Également, selon lui, il est impossible que des cités se soient entendues sur une période de temps de 2470 ans.

« C’est comme dire qu’on construit nos villes aujourd’hui en fonction des projets qu’on aurait eus avec les Romains ou les Grecs. C’est tout simplement impossible. »

William Gadoury

William Gadoury   PHOTO : RADIO-CANADA

Claudio Obregon Clairin reste touché par le jeune homme et se reconnaît en lui. Comme William Gadoury, il s’intéresse aux Mayas depuis l’âge de 15 ans. À l’adolescence, en route pour l’école, il bifurquait souvent vers le musée d’archéologie. Il ne veut surtout pas que William soit découragé, au contraire.

Selon lui, les photos satellites montrent un champ de culture de maïs, plutôt qu’une cité inconnue. Mais il n’écarte pas l’idée d’aller voir.

« Il faudrait y aller, car tout le monde veut connaître la vérité. Et si on trouve une cité, c’est génial », dit-il.

Éric Taladoire est professeur d’archéologie spécialisé dans la civilisation maya à l’Université Paris 1. Il rejette aussi la théorie de William Gadoury.

Selon lui, les cités n’étaient pas contemporaines, puisqu’il y a sept siècles de différence entre certaines d’entre elles. Il se demande comment elles auraient pu s’entendre sur leurs emplacements. Quant au site découvert, il affirme qu’il représente un champ de cannabis.

Chacun a son argument, mais le moins que l’on puisse dire, c’est que le jeune William aura réussi à remettre la civilisation maya sur la carte et que ses recherches ne laissent personne indifférent.

Selon lui, seules des fouilles archéologiques permettront de connaître la vérité

http://ici.radio-canada.ca/

Le Saviez-Vous ► Le disque de Nebra : la plus ancienne représentation de l’espace


Nous connaissons tous les monuments de Stonehenge, qui sont relier à l’astronomie, mais il semble que nos ancêtres avaient aussi fait une sorte de représentation du ciel sur une sorte de disque. Une représentation qui aurait plus de 3 000 ans
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Le disque de Nebra : la plus ancienne représentation de l’espace

 

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Le disque de Nebra est un disque de bronze pesant à peu près 2 kg et d’environ 32 cm de diamètre qui a été trouvé par des fouilleurs clandestins en juillet 1999 à Nebra-sur-Unstrut en Saxe-Anhalt (Allemagne) avec d’autres objets.

On estime qu’il a été fabriqué vers 1600 avant notre ère, ce qui en fait la plus ancienne représentation de la voûte céleste jamais retrouvée et probablement aussi le plus viel appareil astronomique.

Il est conservé au Musée régional de Préhistoire de Halle, en Allemagne.

Il se présente sous la forme d’une plaque circulaire sur laquelle se détachent, en plaques d’or incrustées, des points supposés être des corps célestes (la lune représentée en disque central ou en croissant ; les Pléiades, constellation, représentée par sept étoiles groupées…) et d’autres motifs en feuille d’or.

Il pourrait s’agir d’une représentation du ciel pour un observateur qui se serait situé en Allemagne à l’apparition des Pléiades il y a 3600 ans.

On y distingue aussi sur le côté droit un arc de 82 degrés (et la trace d’un autre disparu, sur le côté gauche) qui pourrait représenter l’écart entre les points de l’horizon où le soleil se lève, ou se couche, aux solstices d’été et d’hiver. La valeur de cet angle correspond relativement bien à la latitude du lieu de la découverte.

Le disque de Nebra : un calendrier agricole ?

 

Une étude plus approfondie indique que les connaissances astronomiques sur la position des Pléiades servaient à établir un calendrier.

 

 

Amas d’étoiles jeunes, âgées de 100 millions d’années, présentes dans la constellation du Taureau.

Norbert Mrozek  professeur d’astronomie à l’Université de la Ruhr (Bochum), est passionné par l’astronomie préhistorique.

Pour un historien de l’astronomie, l’interprétation du disque de Nebra est un formidable défi. De surcroît, quand cette mission m’a été confiée au printemps 2002, l’authenticité de l’objet était encore douteuse. Aussi, ai-je traqué d’éventuels indices d’impostures dans le contenu astronomique de la plaque. J’ai vite dû me rendre à l’évidence : le disque de Nebra est véridique et repousse loin les frontières de ce qui était connu sur l’astronomie au Néolithique !

Avant la découverte du disque, les archéoastronomes n’avaient étudié que des monuments mégalithiques (Stonehenge) ou d’autres observatoires néolithiques ; leurs alignements semblaient indiquer des directions sur l’horizon et il fallait interpréter en termes astronomiques ces axes de visées. Il en va tout autrement avec la plaque de Nebra, qui, indéniablement, représente le ciel nocturne  et pose nombre de questions. Le disque d’or représente-t-il la Lune ou le Soleil ? La plaque porte-t-elle une carte céleste ou n’est-elle qu’une naïve représentation des étoiles ? Quel est le groupe d’étoiles représenté ?

Nous commencerons par identifier les astres représentés, puis nous prouverons que le disque de Nebra ne constitue pas une carte céleste, mais une représentation symbolique du ciel. Sur cette base, nous formulerons ensuite une hypothèse sur la nature du disque : il s’agit selon nous d’un calendrier agronomique d’usage local.

Contrairement à leurs confrères américains et britanniques, de nombreux archéologues européens rejettent l’existence d’une astronomie préhistorique. Lors de la découverte de la plaque, Jan Cierny et moi-même venions de publier un Traité pratique d’astronomie préhistorique et nous essuyions piques et moqueries : on nous traitait notamment d’« augures des pierres et des étoiles », d’« archéoastrologues », etc. Pour nombre d’archéologues, la recherche sur un tel sujet était, et est encore, une chimère.

Or, le simple bon sens nous persuade que les hommes du Néolithique pratiquaient une forme d’astronomie. Il y a d’abord les agencements de leurs monuments, qui ne s’expliquent qu’en relation avec le ciel. Ensuite, comment croire que nos ancêtres n’aient rien perçu de la mécanique céleste, dont le fonctionnement se déroule toutes les nuits ? De plus, ni l’intelligence ni les capacités d’observation ne leur manquaient : comment auraient-ils pu, sinon, inventer des techniques aussi raffinées que le propulseur à sagaie ou la colle universelle (brai de bouleau). Depuis la découverte du disque de Nebra, plus aucun doute n’est permis : il y a 3 600 ans, les hommes se préoccupaient d’astronomie.

Les conditions de la découverte

 

Comme presque toujours en archéologie, le contexte « parle ». Le disque de Nebra n’a pas été découvert dans un trou quelconque, mais au sommet du Mittelberg, une colline de 252 mètres. Le logement de pierre contenant le disque et le reste du trésor de Nebra était au centre d’un mur circulaire en terre de 160 mètres de diamètre. Ce site remplissait sans doute une fonction astronomique : on a noté en particulier qu’au solstice de juin, le Soleil se couche derrière la plus haute montagne de la région, le Brocken, distante de 80 kilomètres. À l’âge du bronze, la région du Mittelberg était très peuplée. Les quelque 800 tombes néolithiques qui se trouvent dans la forêt de Ziegelroda en attestent : elles constituent la plus grande concentration de ce type en Europe. Par ailleurs, d’autres sites circulaires similaires existent dans la région, notamment celui de Goseck, qui vient d’être fouillé. Ainsi, se dessine en filigrane une civilisation de paysans néolithiques, puis de l’âge du bronze, qui s’est dotée de moyens…

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http://www.pourlascience.fr/

Les plus anciens dessins de constellations découverts en Grèce


Un morceau de vase de Grèce Antique, suscite beaucoup d’intérêt chez les chercheurs, car il représente les constellations, une carte du ciel avec des animaux mythologique. Ce qui est probablement plus intéressant, c’est de l’âge qu’a ce morceau de vase
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Les plus anciens dessins de constellations découverts en Grèce

 

La coupe, avec le scorpion, le dauphin, la panthère/lion, et les croix figurant des étoiles
John T. Barnes − apparu initialement dans la revue Hesperia

Un chercheur américain a découvert une coupe grecque ornée des plus anciennes images symbolisant les constellations. Les universitaires cherchent actuellement à percer sa signification.

En 1922, l’Union astronomique internationale, réunie en congrès à Rome, arrête la liste définitive des constellations. Leur nombre est fixé, pour l’éternité, à 88. Peu ou prou, cette liste est basée sur celle, un peu plus courte, qu’avait livrée le poète grec Aratos de Soles au IIIe siècle av. J.-C. En d’autres termes, ce sont les Grecs, empruntant vraisemblablement beaucoup aux Mésopotamiens, qui nous ont donné notre géographie du ciel.

Aujourd’hui, nous représentons les plus souvent les constellations par des traits joignant des étoiles. Mais au départ, les Anciens y ont reconnu des formes. Curieusement, nous n’avons pratiquement aucun dessin de celles-ci. Les seules représentations des animaux et des êtres mythologiques qui symbolisent les constellations n’arrivent que bien plus tard, à partir du IIe siècle av. J.-C. Ils figurent sur trois globes antiques représentant le ciel, en métal ou en marbre. Avant, il n’y a que des textes.

Mais un jeune chercheur américain, John Tristan Barnes, vient sans doute d’en découvrir. Visitant le musée d’une petite ville du centre de la Grèce, il tombe sur une coupe en céramique. Elle est décorée d’animaux, se suivant à la queue leu leu sur son pourtour. Une simple frise animalière, explique l’étiquette de la vitrine. Mais le jeune chercheur est intrigué. Car tous les animaux qu’il voit lui semble appartenir à des constellations. Or en 625 av. J.-C., date de la coupe, ce serait complètement inédit. Alors il se renseigne et obtient des autorités et des archéologues qui l’ont mis au jour une vingtaine d’années plus tôt de pouvoir l’étudier. À charge pour lui de confirmer son intuition.

Toutefois, identifier les animaux peints sur la coupe n’est pas si facile que ça. Car les dessins ne sont pas toujours très ressemblants. Heureusement, ils suivent les conventions artistiques du temps. Par exemple, l’un des animaux, doté d’une tête assez indéfinissable, est en fait une panthère ou un lion. On pardonne aux artisans grecs : de tels animaux ne couraient pas franchement les rues à l’époque.

C’est donc après un examen minutieux de chacun des dessins que John Tristan Barnes a pu dresser la liste des animaux de la coupe : un taureau, un lièvre (ou un chien), un grand chien, un scorpion, un dauphin, une panthère (ou un lion). Il en manque sans doute, car un tiers de la coupe a disparu.

Mais pourquoi s’agirait-il de constellations ? Les artisans grecs de l’époque représentent très souvent des animaux en frise sur les vases. Mais il s’agit en général de scènes, de chasse par exemple. Ici impossible de les rattacher à quoi que ce soit. Que fait un dauphin, par exemple, parmi tous ces animaux terrestres ? Quant au scorpion, les spécialistes ont plutôt l’habitude de le voir orner fièrement les boucliers des soldats grecs. Certes, il y a bien une partie de la coupe qui rappelle une scène de chasse. C’est celle où le grand chien semble en train de poursuivre le lièvre − si c’en est un. Mais alors, que vient faire le serpent près d’eux ? Bref, la logique de cette farandole animalière échappe un peu.

À moins de considérer que les « croix » qui parsèment le coupe sont des étoiles. Et que les animaux, ainsi placés dans le ciel, sont des constellations. Ce serait selon John Tristan Barnes, celles du Taureau, du Petit chien ou du Lièvre, de l’Hydre (le serpent), du Grand chien, du Scorpion, et du Dauphin.

« Oui, je pense qu’il s’agit bien de constellations : à la fois le bestiaire et la présence de ces croix/étoiles rendent l’interprétation très plausible » estime Arnaud Zucker, professeur de littérature grecque à l’université de Nice.

Une opinion partagée par deux autres hellénistes consultées.

Ils sont plus réservés en revanche, sur l’explication donnée par John Tristan Barnes. Pour ce dernier, les constellations de la coupe scandent le rythme des saisons. En effet, les constellations ne sont pas toujours à la même place dans le ciel. De nombreux auteurs de l’Antiquité indiquent que la disparition d’une constellation, puis sa réapparition quelques mois plus tard, sont des signes qu’il faut engager des travaux agricoles, qu’il faut prendre une décision. Pour Barnes, l’apparition du Dauphin et du Lion serait liée aux travaux d’été, le Taureau à l’automne, etc.

« Mais pour arriver à ce résultat, il combine des moments où les constellations se couchent et se lèvent, à la fin ou au début de la nuit : il y a en fait beaucoup d’autres possibilités qui n’auraient rien à voir avec les saisons. Et rien ne prouve qu’il faille relier cette coupe à des cycles astronomiques précis » précise Arnaud Zucker. Ce qui n’enlève rien à l’intérêt de l’objet : cette frise de constellations à une époque aussi ancienne est fascinante. »

Nicolas Constans

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