Le seul perroquet natif des Etats-Unis aurait disparu à cause de l’homme


Aux États-Unis, vivait jusqu’au début du XXe siècle la conure de Caroline, le seul perroquet présent en Amérique du Nord. Chose que j’ai maintenant comprise comme l’ADN pouvait donner des informations sur le temps qu’une espèce a disparu : la consanguinité. Cependant pour notre oiseau en question, sa disparition fut brutale et comme de raison, c’est l’homme qui est coupable. Ils ont commencé à le chassé, le rechercher pour faire de beaux chapeaux à plumes, par des collectionneurs bref, comme d’habitude l’espèce a payer le prix cher.
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Le seul perroquet natif des Etats-Unis aurait disparu à cause de l’homme


Le seul perroquet natif des Etats-Unis aurait disparu à cause de l'hommeUn spécimen naturalisé de conure de Caroline ou Conuropsis carolinensis;© Marc Durà

Par Emeline Férard

Des chercheurs ont étudié le génome du conure de Caroline, une espèce de perroquet originaire des Etats-Unis dont les derniers spécimens connus se sont éteints au début du XXe siècle. Leurs résultats suggèrent que les activités humaines seraient la principale cause de leur disparition.

D’immenses nuées de centaines de perroquets multicolores virevoltant dans les airs comme un tourbillon. Il fut un temps, ce spectacle était observation courante aux Etats-Unis. Jusqu’à ce que les oiseaux en question ne se fassent de plus en plus rares jusqu’à disparaître de la surface de notre planète. Une extinction d’autant plus dramatique que l’espèce était unique en son genre.

Reconnaissable à son plumage vert, sa tête jaune et sa face orange. la conure de Caroline ou conure à tête jaune (Conuropsis carolinensis) était en effet le seul perroquet originaire et vivant en Amérique du Nord. Son habitat s’étendait de la Nouvelle-Angleterre au nord jusqu’à la Floride au sud et le Colorado à l’ouest où il évoluait dans les plaines boisées à proximité de points d’eau.

Les estimations restent imprécises quant à la taille de sa population passée. Les calculs évoquent entre des centaines de milliers et quelques millions de conures aux Etats-Unis. Dès le milieu du XIXe siècle, cette population avait toutefois drastiquement chuté. Le dernier spécimen sauvage connu aurait disparu en 1904 en Floride. Le dernier spécimen captif est mort lui en février 1918 au zoo de Cincinnati.

Les conures de Caroline étaient autrefois des oiseaux communs dans une grande partie des Etats-Unis. – John James Audubon

Cette triste histoire a fait de la conure de Caroline un oiseau iconique en Amérique du Nord. Toutefois, de nombreuses interrogations demeurent, notamment sur l’extinction de l’espèce. Fragmentation de son habitat, chasse, catastrophes naturelles, maladies ou encore compétition avec d’autres espèces, plusieurs théories sont avancées pour expliquer le phénomène.

Aujourd’hui, une étude publiée dans la revue Current Biology semble lever le voile sur le mystère. Elle indique que les humains seraient les principaux responsables de la disparition de C. carolinensis qui se serait produite de façon rapide. C’est du moins ce que suggère l’ADN de l’espèce.

Reconstituer un ADN disparu

Pour la première fois, une équipe internationale de chercheurs s’est en effet attelé à reconstruire le génome complet du perroquet. Ils ont utilisé pour cela un os de tibia et des morceaux de pied d’un spécimen naturalisé préservé dans une collection privée espagnole et dont la capture remonterait au début du XXe siècle. L’ADN s’est toutefois révélé trop fragmenté pour être suffisant.

Afin de pouvoir poursuivre leurs travaux, les scientifiques ont ainsi dû séquencer le génome d’un proche parent de l’espèce, la Conure soleil (Aratinga solstitialis) originaire d’Amérique du Sud.

« C’est un cas classique dans [l’étude] d’ADN ancien », a expliqué Carles Lalueza Fox, biologiste de l’université espagnole Pompeu Fabra et co-auteur de l’étude au National Geographic.

« Vous avez [souvent] besoin du génome d’un proche parent en guise de référence pour cartographier l’ancien [génome] », a-t-il poursuivi, citant l’exemple de l’utilisation d’ADN d’éléphant asiatique pour étudier celui du mammouth.

En comparant les génomes des conures avec d’autres, les chercheurs ont constaté que les deux avaient divergé il y a quelque trois millions d’années.

Déclin brutal

Une fois reconstitué, l’ADN de C. carolinensis a livré de précieuses informations, en particulier sur la population de l’espèce avant sa disparition. Par le passé, les scientifiques ont en effet observé que lorsque des espèces menacées déclinaient sur une longue période, ceci se manifestait dans leur génome par des signes clairement identifiables tels que la consanguinité.

Si la conure soleil classée en danger d’extinction a bel et bien montré de tels signes, cela n’a pas été le cas de la conure à tête jaune.

Selon les auteurs de l’étude, la population de cette dernière n’aurait donc pas connu de lent déclin mais plutôt « un brusque processus d’extinction qui n’a laissé aucune trace dans son génome », a commenté Carles Lalueza Fox.

Les analyses de l’ADN de l’oiseau n’ont pas non plus révélé de traces de l’une des maladies incriminées dans sa disparition. Bien que l’étude ne porte que sur un seul spécimen, ceci suggère qu’elle n’aurait pas représenté une cause majeure de déclin. Autant de résultats qui semblent pointer du doigt un coupable en particulier : l’homme.

Chassé jusqu’à l’extinction ?

« La disparition soudaine de la conure de Caroline semble être directement imputable aux pressions humaines », écrivent les auteurs dans leur rapport.

Une conclusion qui ne surprend pas tant ces pressions étaient importantes. Les perroquets formaient en effet des nuées spectaculaires mais aussi bruyantes et invasives qui n’hésitaient pas à aller piller les cultures pour se nourrir.

A l’époque, de nombreux fermiers considéraient ainsi les oiseaux comme nuisibles et n’hésitaient pas à les abattre en prévention ou en répression des dégâts causés à leurs champs. Les conures ayant tendance à se rassembler autour de leurs congénères morts ou mourants, ceci pouvait conduire à un massacre à grand échelle.

La mode des chapeaux à plumes et des oiseaux captifs auraient également constitué des arguments majeurs pour la capture de spécimens sauvages, affectant encore davantage la population.

« L’extinction finale de l’oiseau a probablement été accélérée par les collectionneurs et les trappeurs quand il est devenu évident que celui-ci était devenu extrêmement rare », ajoutent Carles Lalueza Fox et ses collègues.

De plus en plus rares, les conures étaient devenus des oiseaux prisés des collectionneurs au début du XXe siècle. – Paul Bartsch

Si l’étude semble apporter un nouvel éclairage sur l’histoire du perroquet, celle-ci est loin d’être complète. D’autres recherches pré-publiées sur BioRxiv laissent ainsi penser qu’ils auraient pu exister deux sous-espèces de conure et que l’une d’elles aurait survécu jusque dans les années 1940. Quelques décennies de répit pour l’oiseau coloré disparu depuis. Pour toujours ? Peut-être pas.

Le C. carolinensis figure en effet parmi les candidats à la dé-extinction, un ambitieux projet porté par certains chercheurs qui pensent pouvoir un jour être capables de ressusciter des espèces éteintes. On en est encore loin et l’étude menée sur le génome du perroquet indique qu’une telle entreprise impliquera « de grosse difficultés« , a estimé Carles Lalueza Fox dans un communiqué.

Pour les espèces encore en vie, en revanche, ces travaux pourraient s’avérer utiles dans la prévention de futures extinctions et la mise en place d’efforts de conservation.

https://www.geo.fr

Plus de maladies psychiatriques chez les consanguins


La plupart savent peut-être que l’union entre cousins germains pourrait avoir des conséquences sur des malformations congénitales des enfants. Les scientifiques voulait trouver des facteurs des risques de santé mentale et ils ont découvert la consanguinité était une des causes
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Plus de maladies psychiatriques chez les consanguins

 

Selon une étude de l'Université Queen à Belfast, les... (Photo Kent Porter, Archives Associated Press)

Selon une étude de l’Université Queen à Belfast, les enfants de cousins germains sont 2,13 fois plus susceptibles de prendre régulièrement des médicaments antipsychotiques et 3,01 fois plus susceptibles de prendre régulièrement des médicaments contre la dépression ou l’anxiété.

PHOTO KENT PORTER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

MATHIEU PERREAULT
La Presse

Les enfants de cousins germains ont deux fois plus de risques de prendre des médicaments antipsychotiques, et trois fois plus de risques de prendre des antidépresseurs, selon une nouvelle étude britannique. Ses auteurs proposent que le dépistage de maladies mentales soit resserré dans les familles et régions plus consanguines.

MÉDICAMENTS

Les effets de la consanguinité proche, les enfants de mariages entre cousins germains, sont difficiles à étudier à grande échelle, selon l’auteure principale de l’étude publiée au début d’avril dans la revue JAMA Psychiatry, l’épidémiologiste Aideen Maguire de l’Université Queen à Belfast.

« Habituellement, on ne peut avoir que les circonstances de la naissance, et donc les malformations congénitales. Nous avons trouvé une manière de croiser les registres des naissances de l’Irlande du Nord avec ceux des médicaments. »

Cette analyse, regroupant 363 000 personnes nées entre 1971 et 1986, a permis de voir que les enfants de cousins germains sont 2,13 fois plus susceptibles de prendre régulièrement des médicaments antipsychotiques et 3,01 fois plus susceptibles de prendre régulièrement des médicaments contre la dépression ou l’anxiété.

DOSE

Pour vérifier s’il s’agissait véritablement de patients ayant un diagnostic psychiatrique, les chercheurs de Belfast n’ont conservé que les doses relativement élevées et ont fait une analyse supplémentaire des ordonnances renouvelées à plusieurs reprises pendant la période de suivi de cinq ans.

« Nous n’avons pas la puissance statistique pour calculer le risque de la prise en continu de ces médicaments pendant plusieurs années, ce qui serait un bon indicateur d’un diagnostic psychiatrique, dit l’épidémiologiste irlandaise. Mais nous voyons une tendance en ce sens. Le risque de prendre une seule fois, durant le suivi de cinq ans, un antipsychotique, un antidépresseur ou un anxiolytique (NDLR : contre l’anxiété) est de deux à trois fois plus élevé, mais le risque d’en prendre en continu pendant plus d’un an est encore plus élevé. » Les chercheurs de l’Université Queen ont éliminé les doses faibles d’antidépresseurs et d’anxiolytiques parce que ces deux classes de médicaments sont parfois utilisées pour d’autres raisons que des troubles mentaux, notamment le contrôle de la douleur.

GÉNÉTIQUE OU ENVIRONNEMENT

Les épidémiologistes de Belfast ne visaient pas au départ la question de la consanguinité.

« Nous voulions déterminer les facteurs de risque de troubles de santé mentale, dit Mme Maguire. Les résultats nous ont sauté aux yeux. »

Les résultats ne sont pas seulement intéressants pour les couples de cousins germains.

 « Il y a une incertitude sur l’ampleur respective des causes génétiques et environnementales des troubles psychiatriques. Si les variables génétiques de la consanguinité se confirment avec d’autres échantillons, notamment les très bonnes données scandinaves, la puissance des causes génétiques des troubles psychiatriques sera confirmée. »

DÉPISTAGE

À court terme, les médecins de famille devraient ajouter le risque de maladie mentale aux informations qu’ils donnent aux couples de cousins germains qui désirent avoir des enfants.

« En fonction de l’historique familial psychiatrique, on pourrait faire un suivi plus étroit des enfants, dit Mme Maguire. Mais je crois qu’on pourrait appliquer nos résultats plus largement, pour la détection des maladies psychiatriques dans les populations ayant un haut taux de consanguinité. Un dépistage précoce plus systématique pourrait valoir la peine dans ces régions. »

En chiffres

 

0,2 %: Proportion des enfants nord-irlandais qui sont nés de cousins germains (premier degré)

0,3 %: Proportion des enfants nord-irlandais qui sont nés de cousins au deuxième degré

0,2 %: Proportion des enfants américains qui sont nés de cousins au premier ou au deuxième degré

33 %: Proportion des cousins germains qui ont trois enfants ou plus, contre 20 % de la moyenne des familles

Sources : JAMA Psychiatry, US Census

http://www.lapresse.ca/

Une maladie génétique rare affecte une communauté mormone des États-Unis


Une maladie rare et très peu connu à une certaine époque devient un diagnostique dans un groupe religieux qui vivent exclus pour pratiquer la polygamie. Ayant en plus une population restreinte, il y a beaucoup plus de consanguinité. D’ailleurs, 75 à 80 % de ce groupe de mormons en Arizona seraient des descendants des deux patriarches qui ont aidé à l’essor de l’Église fondamentaliste dans les années 1930.
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Une maladie génétique rare affecte une communauté mormone des États-Unis

 

Des enfants de Short Creek regardant les équipements de construction enlever les débris après une inondation. Arizona. 15 septembre 2009. George Frey/ AFP

Des enfants de Short Creek regardant les équipements de construction enlever les débris après une inondation. Arizona. 15 septembre 2009. George Frey/ AFP

Repéré par Rodrigue Arnaud Tagnan

Repéré sur BBC

De nombreux enfants de l’Église fondamentaliste de Jésus-Christ des saints des derniers jours, qui vit isolée dans la petite ville de Short Creek, à cheval entre l’Arizona et l’Utah, souffrent d’acidurie fumarique.

Tout commence en 1990 dans le cabinet du Dr Theodore Tarby, neuropédiatre spécialisé dans les maladies infantiles. D’après la BBC, après avoir reçu en consultation un enfant de 10 ans qui présentait d’étonnants traits physiques et de nombreux handicaps, le neuropédiatre s’est tourné vers un laboratoire au Colorado, spécialisé dans les maladies génétiques rares. Rapidement, a été diagnostiquée une acidurie fumarique.

Avec seulement treize cas connus de la science à l’époque, celle-ci restait une maladie extrêmement rare et peu connue. Après qu’il s’est avéré que la sœur du garçonnet souffrait du même mal, les médecins ont diagnostiqué huit nouveaux cas chez des enfants de 20 mois à 12 ans. Tous de la même localité: Short Creek, plus connu sous le nom de Colorado City, en Arizona. Ces enfants présentaient les mêmes carences physiques et mentales. Ils ne pouvaient pas s’asseoir, encore moins se déplacer.

Short Creek est l’une des deux bourgades américaines où s’est isolée l‘Église fondamentaliste de Jésus-Christ des saints des derniers jours. Cette petite communauté mormone a été créée au début du XXe siècle aux États-Unis en défense notamment de la pratique de la polygamie à laquelle a renoncé en 1890 l’Église mormonne officielle.

Le problème de la consanguinité

 

Selon les médecins, les enfants de cette communauté ont de très fortes probabilités de développer l’acidurie fumarique.

«C’est lorsque j’ai déménagé en Arizona, que j’ai compris que mes collègues d’ici étaient probablement les plus familiers au monde avec cette maladie», déclare Vinodh Narayanan.

Cette neurologue du Translational Genomics Research Institute a traité plusieurs patients atteints de d’acidurie fumarique.

La maladie est provoquée par une irrégularité enzymatique dans la voie métabolique. Pour ceux qui héritent des cas les plus sévères, les conséquences peuvent s’avérer tragiques.

«Il en résulte des anomalies structurelles et un syndrome incluant des convulsions et un retard de développement», explique Narayanan.

Mais pour qu’elle se développe chez un individu, il faut que celui-ci hérite de deux gènes défectueux, un de chaque parent. Si l’on en croit les explications de Narayanan, les Mormons sont les plus touchés parce qu’ils forment une communauté isolée:

«Dès lors que les gens se marient entre eux dans la même communauté, vous augmentez les chances d’avoir deux personnes qui portent exactement la même mutation génétique.»

Qui plus est, 75 à 80% des habitants de Short Creek seraient des descendants des deux patriarches Joseph Jessop et John Barlow qui ont aidé à l’essor de l’Église fondamentaliste dans les années 1930. Avec la pratique de la polygamie, le risque de consanguinité y est davantage élevé. De fait, les scientifiques estiment que le système de reproduction d’une population peut avoir un impact considérable sur sa génétique. D’autant qu’en dehors des mormons, des études ont récemment fait cas de problèmes similaires dans certains pays africains comme le Cameroun où il a été signalé des niveaux de bégaiement anormalement élevés chez des personnes issues des milieux polygames.

http://www.slate.fr

Le Saviez-Vous ► Et l’homme créa la vache d’étable


Les aurochs sont devenu des vaches pour les étables. La domestication de ces animaux a eu plusieurs évolutions faites par l’homme qui ont fait de ces bêtes totalement différentes de ces ancêtres. La science s’en est mêlé pour que les vaches ne soit plus accouplées par les mâles, mais inséminée artificiellement, la génétique a aussi une grande place dans le choix de spermes des mâles sans compter que des scientifiques ont même ajouté des gènes humains pour faire … du lait de femme humaine. Je trouve cela décevant ce genre de manipulation animale
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Et l’homme créa la vache d’étable

Les vaches ont évolué au gré des besoins de l’industrie.

Les vaches ont évolué au gré des besoins de l’industrie. Photo : Reuters/Leonhard Foeger

Il y a 10 000 ans, la vache n’existait pas. Il y avait l’auroch, cet impressionnant ruminant de 2 mètres au garrot et aux longues cornes menaçantes, dont les premiers humains faisaient des portraits sur les parois des cavernes. Comment l’auroch, aujourd’hui disparu, est-il devenu la vache de nos étables?

Un texte d’Aubert Tremblay, de la Semaine verte

Un jour, l’humain s’est mis à en contrôler rigoureusement la sexualité. Ce faisant, il a remodelé l’animal d’origine pour l’adapter à ses propres besoins. Et la dangereuse bête sauvage est devenue la placide et calme productrice de lait qui rumine tranquillement dans nos étables et nos champs.

Quand on dit  » domestication « , cela signifie : « Je crée une barrière à la reproduction, je ne les laisse plus se reproduire comme elles veulent. »  Eva-Maria Geigl, paléogénéticienne, Institut Jacques Monod

Quatre cents ans après la mort du dernier auroch, la vache parade dans les foires. Elle est bichonnée, jugée, examinée sous toutes les coutures, et les plus belles – selon nous – reçoivent des trophées.

Elles ne ressemblent plus à leurs ancêtres et leur corps a évolué au gré des besoins de l’industrie. Il y a quelques décennies, par exemple, on cherchait des pis plutôt bas, faciles à traire à la main. Depuis la traite mécanique, ils sont remontés!

Pendant plus de trois siècles, le façonnage des bovins a été relativement lent, les humains se contentant de choisir qui s’accouplait avec qui. La copulation était naturelle. Toutefois, dans les années 60 a eu lieu la grande révolution sexuelle des vaches, en deux temps : insémination artificielle, puis congélation du sperme.

Révolution sexuelle

Un taureau dans un laboratoire d’insémination artificielle en Autriche.

Un taureau dans un laboratoire d’insémination artificielle en Autriche. Photo : Reuters/Leonhard Foeger

Il n’y a plus de taureaux dans les étables, ou si peu. Les vaches ne voient jamais de mâles. C’est l’inséminateur qui vient les voir avec, dans de fines paillettes de verre, des dilutions de sperme soigneusement choisies pour chacune, selon les besoins : l’amélioration du pis, des pattes ou même du lait.

Une main profondément enfoncée dans l’anus de la vache, l’inséminateur guide la paillette, qu’il a insérée dans le vagin, pour lui permettre de franchir le col de l’utérus. Les spermatozoïdes sont ainsi injectés tout près du but.

Un taureau laitier monte un jeune mâle. Au bon moment, le sperme sera récolté.

Un taureau laitier monte un jeune mâle. Au bon moment, le sperme sera récolté. Photo : Reuters/Leonhard Foeger

Certains éleveurs séparent même leur troupeau de femelles en deux : les donneuses et les porteuses.

Les premières, une fois inséminées, fournissent les embryons (plusieurs par vache, parce qu’on provoque chimiquement une « superovulation »), et on transplante ensuite chacun de ces embryons dans une mère porteuse.

Les mâles, de leur côté, sont peu nombreux. On ne garde que ceux dont les descendantes ont le profil recherché. Pour les choisir, on suit un protocole compliqué qui dure cinq ans et on ne garde que les meilleurs 10 %, qu’on installe dans des centres spécialisés pour recueillir leur sperme.

Un taureau d’insémination artificielle peut produire, si on ne l’arrête pas, des millions de doses.  Didier Boichard, professeur de génétique animale, INRA (Institut national de la recherche agronomique)

Pour les taureaux laitiers, la sexualité se résume à monter de jeunes mâles (pas des femelles pour ne pas avoir de vraie copulation) et à éjaculer dans un vagin artificiel présenté juste au bon moment.

Le sperme est ensuite dilué (chacun peut donner jusqu’à 1000 doses), congelé et expédié n’importe où dans le monde.

Un taureau vedette français, Jocko Besné, a été « collecté » ainsi trois fois par semaine pendant 15 ans. Il a eu 400 000 filles dans 60 pays. Cela représente un revenu total de 20 millions de dollars.

Un taureau canadien exceptionnel

Hanoverhill Starbuck est un taureau canadien considéré comme le taureau ayant eu le plus d’impact dans la population bovine à l’échelle mondiale. On évalue à au moins 200 000 le nombre de filles issues de ce taureau dans le monde. Quelque 685 000 doses de sa semence ont été vendues dans 45 pays pour un revenu net cumulatif de près de 25 millions de dollars.

Sa carrière en insémination artificielle a duré 19 ans et 4 mois. Starbuck est mort en 1998, mais son clone, Starbuck II, est né en 2000.

Révolution génétique

Du sperme de taureau dans un centre d'insémination artificielle en Autriche.

Du sperme de taureau dans un centre d’insémination artificielle en Autriche. Photo : Reuters/Leonhard Foeger

Après cette révolution sexuelle, il y a eu la révolution génétique.

Depuis 2009, on peut choisir les meilleurs taureaux et les meilleures vaches en examinant leurs gènes. Cela accélère encore la sélection, et le processus est bien meilleur marché.

On ne garde plus les mâles qu’un ou deux ans. Ils sont vite remplacés par de meilleurs. Le remodelage de la vache n’a jamais été aussi rapide.

Par contre, cette grande efficacité de reproduction a créé un problème de consanguinité. Qu’à cela ne tienne, la génétique permet de diminuer le risque. Il suffit de créer un indice de consanguinité et de l’intégrer à l’équation complexe qui permet de choisir le bon taureau pour la bonne vache.

La science nous dit assez clairement que, lorsqu’on s’éloigne trop de la forme qu’une espèce a prise au cours de son évolution, la fertilité et la santé sont en danger.  Leslie Hansen, professeur de génétique, Université du Minnesota.

Une vache un peu femme

On a même commencé à modifier artificiellement le génome des vaches, comme cela se fait couramment pour les plantes.

La vache Rosita, par exemple, qui a l’air bien ordinaire dans son petit enclos en Argentine, a des gènes humains. Elle produit un lait de femme, grâce à deux gènes que le chercheur Nicolas Mucci, généticien de l’Institut national de technologie agricole en Argentine, a tout bonnement achetés sur Internet.

Rosita, la première vache transgénique, produit du lait humain.

Rosita, la première vache transgénique, produit du lait humain. Photo : Instituto Nacional de Tecnología Agropecuaria

Il a mis quatre ans à réussir à produire un embryon viable à partir d’ovules dans lesquels il avait inséré ces fameux gènes. Il lui reste maintenant à s’attaquer à l’acceptabilité sociale.

Il est peut-être choquant de lire sur une boîte de lait pour bébés : « produit venant d’un animal génétiquement modifié ». Mais la tendance va s’inverser quand on acceptera que cette nourriture apporte des bienfaits plutôt que des dommagesNicolas Mucci, généticien de l’Institut national de technologie agricole en Argentine

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La domestication du chien a eu des effets négatifs sur ses gènes (et sa santé)


Avec la domestication des chiens, de nombreuses races ont vue le jour par une sélection artificielle, ce qui a entraîner suite a des consanguinité à des maladies génétiques dépendant des races obtenues
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La domestication du chien a eu des effets négatifs sur ses gènes (et sa santé)

 

Les chiens de race sont sélectionnés selon des critères de race parfois au détriment de la bonne santé des gènes. ©TAYLOR MARK/CATERS NEWS AGENCY/SIPA

Les chiens de race sont sélectionnés selon des critères de race parfois au détriment de la bonne santé des gènes. ©TAYLOR MARK/CATERS NEWS AGENCY/SIPA

Par Morgane Kergoat

La sélection des chiens par l’homme a favorisé le maintien de mutations génétiques pouvant conduire à des troubles du développement et d’autres risques pour la santé, selon une étude.

ADN. Et si, en faisant du chien notre meilleur ami, nous lui avions planté un poignard dans le dos ? C’est du moins ce que laisse penser une étude internationale publiée dernièrement dansles Comptes-rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS). Celle-ci montre en effet que la domestication a favorisé le maintien de mutations génétiques délétères dans l’ADN du chien. En clair, cela signifie que les chiens domestiques sont plus porteurs de maladies génétiques que les canidés sauvages (loups gris et chiens sauvages). Comment ces deux choses, a priori indépendantes, peuvent-elles être reliées ?

Le goulot d’étranglement

Prenons l’exemple des chiens de race : afin d’obtenir chez eux des traits caractéristiques, ils ont été sélectionnés sur leur physique, générations après générations (principalement depuis le 18e siècle en Europe). Cette sélection artificielle est à l’origine de la mauvaise santé de certains chiens, pouvant être causée par des problèmes morphologiques – comme c’est le cas avec les « hypertypes », tels les bouledogues – mais surtout par des problèmes génétiques. Ainsi, les chiens de berger porteur d’une anomalie sur le gène MDR peuvent être mortellement intoxiqués par certains médicaments vétérinaires courants (vermifuges, antidiarrhéiques…). De même, la plupart des chiens de races sont susceptibles de développer une grave maladie en vieillissant, causant une paralysie d’abord au niveau de l’arrière-train, puis remontant jusqu’au cœur, ce qui cause la mort par arrêt cardiaque. Cette maladie handicapante et mortelle, appelée myélopathie dégénérative, a également pour origine un gène muté : SOD1. Tous ces problèmes ont évidemment été favorisés par la reproduction entre individus apparentés et donc par la consanguinité. C’est le premier point soulevé dans l’étude publiée dans PNAS.

Mais les chiens domestiques sont également porteurs de mutations délétères très anciennes, survenues bien avant la sélection artificielle en vue de créer des races. Cette fois, les chercheurs expliquent ce constat par un phénomène appelé « goulot d’étranglement », remontant à la préhistoire. Les premiers chiens domestiques, représentant une petite population de canidés, se seraient reproduits entre eux, ce qui aurait également favorisé le maintien des mutations génétiques délétères. Mais dans ce cadre, la sélection a été naturelle et l’on ne peut pas à proprement parler de consanguinité. Ce phénomène est également connu chez un autre animal domestique : le cheval. 

http://www.sciencesetavenir.fr/

Les enfants de parents cousins sont désavantagés


Cela fait longtemps que l’on sait que la consanguinité peuvent causer des malformations congénitales, cependant, on sait aujourd’hui, que ces mariages cousin, cousine, a une incidence sur la grandeur et sur l’intelligence
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Les enfants de parents cousins sont désavantagés

 

Les enfants d'un couple cousin-cousine sont plus petits... (Photo Thinkstock)

Les enfants d’un couple cousin-cousine sont plus petits et moins intelligents, selon une nouvelle étude.

PHOTO THINKSTOCK

MATHIEU PERREAULT
La Presse

Les enfants d’un couple cousin-cousine sont plus petits et moins intelligents, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Nature. Pour des cousins germains ayant un enfant ensemble, cela équivaut à 1,2 centimètre de moins et l’équivalent cognitif de 10 mois de moins de scolarité.

«Les études sur l’impact de la consanguinité sont généralement généalogiques plutôt que génétiques», explique l’auteur principal de l’étude, Jim Wilson, de l’Université d’Édimbourg, en Écosse, qui a travaillé en collaboration avec 300 autres chercheurs de 200 institutions, dont l’Université Laval. «Nous avons combiné des bases de données totalisant 350 000 personnes pour mesurer l’impact de « l’homozygocité », qui augmente avec la consanguinité. À notre grande surprise, on voit que l’impact est notable même s’il n’y a pas de tradition de mariages consanguins dans une société.»

Un gène humain est composé de deux allèles. Si ces deux allèles sont identiques, le gène est homozygote. Certaines maladies rares, appelées récessives, apparaissent seulement avec des gènes homozygotes.

Cultures

Au Royaume-Uni, la consanguinité intéresse de plus en plus les chercheurs parce que certaines cultures du Sud-Est asiatiques favorisent les mariages entre cousins. Ces unions doublent à 2,5% le risque d’anomalies à la naissance, selon plusieurs études.

L’équipe du généticien Wilson a analysé une quinzaine de «traits», dont la taille, les capacités cognitives, la capacité respiratoire, la pression sanguine, l’obésité et certains métabolites associés à des maladies cardiovasculaires, comme le cholestérol. Seule la taille et l’intelligence variaient – négativement – quand augmentait la consanguinité, contrairement aux attentes des chercheurs.

«Cela fait une dizaine d’années que j’étudie l’homozygocité, dit M. Wilson. C’est un domaine sous-étudié. Beaucoup de chercheurs pensaient que le risque de maladie complexe comme les cardiopathies augmenterait. Nous montrons que ce n’est pas le cas. Nous allons maintenant nous pencher sur d’autres traits, comme la capacité rénale et la reproduction. Nous allons aussi essayer de voir où, dans le génome, agit la consanguinité pour affecter la taille et les capacités cognitives.».

Nous allons maintenant nous pencher sur d’autres traits, comme la capacité rénale et la reproduction. Nous allons aussi essayer de voir où, dans le génome, agit la consanguinité pour affecter la taille et les capacités cognitives.»

Marc Tremblay, démographe de l’Université du Québec à Chicoutimi qui a fait des études sur la consanguinité au Québec, estime que le cas des cousins germains donné en exemple par l’étude est «extrême». «Au Québec, on parle plutôt de consanguinité éloignée, dit M. Tremblay. Les mariages entre cousins étaient moins fréquents qu’en Italie ou en Espagne, par exemple.»

Sept fois plus : coefficient de consanguinité dans la région québécoise la plus consanguine, les Îles-de-la-Madeleine, par rapport à la région la moins consanguine, l’Outaouais.

Source: UQAC, Annales de démographie historique

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Les risques de maladie chez les petits chiens


Beaucoup préfèrent les petits chiens, car il est plus facile à les transporter et qu’ils habitent dans des appartements. Malheureusement, à cause des fortes demandes, des usines de chiots font des affaires d’or et d’autres jouent avec des croisements de chiens qui n’est pas toujours idéal et le futur maître est souvent mal renseigné des maladies héréditaire
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Les risques de maladie chez les petits chiens

 

© shutterstock

Dr Michel Pépin

    Si vous envisagez d’acheter un très petit chien en pensant qu’il vous causera moins de problèmes qu’un grand et qu’il coûtera moins cher à entretenir, méfiez-vous!

    La miniaturisation des chiens a débuté il y a quelques siècles, à la cour des empereurs, des rois et des aristocrates, au moment où ils ont décidé d’introduire les chiens dans les salons. On n’a qu’à penser au bichon frisé de François Ier, au bichon maltais d’Élisabeth Ire, au carlin de la reine Victoria, à l’épagneul japonais de Marie-Antoinette, au lhasa apso du dalaï-lama et au pékinois des empereurs chinois.

    Hélas! la démocratisation canine survenue à la fin du XIXe siècle a favorisé de nombreux croisements consanguins — pas toujours heureux! —, réalisés dans le but de répondre à la demande de lignées de plus en plus petites.

    LES AVANTAGES

    Dans la société actuelle, les petits chiens de moins de 10 kg ont un avantage énorme par rapport aux grands chiens: ils coûtent moins cher à nourrir, ils s’adaptent beaucoup mieux à la vie d’appartement, ils se transportent plus facilement et, en général, ils vivent plus longtemps. L’éventail des petites races est aussi très vaste: près de 80 races différentes sont en vente sur le marché.

    On estime que le nombre annuel de naissances de chiots de la catégorie mini est de trois millions chaque année dans le monde. Certains estiment que 40 % de la population canine mondiale est constituée de petits chiens.

    LES DANGERS

    Le danger le plus important de l’augmentation de la popularité de ce type de chien provient d’une demande excédant l’offre. Or, à trop vouloir miniaturiser certaines races, on en vient à favoriser la reproduction de masse sans égard aux conséquences. Les propriétaires d’usines à chiots (il très facile d’«encager» 50 lhasa apso) ont d’ailleurs vite flairé les profits!

    Avec le temps, toutes ces races ont développé des tares héréditaires qu’il est aujourd’hui excessivement difficile de faire disparaître, au grand dam des éleveurs sérieux et consciencieux, qui aimeraient bien voir éradiquer certaines maladies.

    Vous présenter la liste de tous les dangers qui guettent les différentes races de chiens miniatures occuperait la moitié de votre magazine. Je vais donc me contenter de vous en énumérer quelques-uns en vous donnant une référence incontournable qui vous permettra d’obtenir un supplément d’information sur la race qui vous intéresse: le site Web du Canine Inherited Disorders Database (www.upei.ca/~cidd/intro.htm).

    Ces renseignements sont indispensables autant pour le vétérinaire que pour l’éleveur ou pour le futur acheteur. Sachez, toutefois, que les moyennes et grandes races sont loin d’être épargnées, et que bien d’autres pathologies peuvent les affecter.

    Les maladies possibles

    LES YEUX

    Puisqu’une grande variété de maladies peut affecter les yeux, la certification Canine Eye Registration Foundation (CERF) devrait être exigée par les acheteurs qui s’intéressent à certaines races à risques.

    LE SYSTÈME MUSCULO-SQUELETTIQUE

    On n’a qu’à penser aux dysplasies de la hanche, du coude ou des épaules et aux luxations de la rotule pour se faire une petite frayeur!

    LE SYSTÈME ENDOCRINIEN

    Certaines maladies comme le diabète, l’hyperthyroïdisme ou l’hyperadrénocortisisme peuvent se présenter à un jeune âge ou survenir beaucoup plus tard dans la vie, ce qui rend leur prévention plus problématique lorsqu’on ne connaît pas les antécédents de la bête.

    LES DÉSORDRES SANGUINS

    Saviez-vous que certaines maladies héréditaires peuvent être à l’origine de l’anémie hémolytique auto-immune ou même de l’hémophilie?

    LES PATHOLOGIES DIVERSES

    La liste des autres maladies héréditaires affectant les petites races est longue et comprend des problèmes comme la surdité, l’insuffisance rénale, la cardiomyopathie, les problèmes de valvule mitrale, les pathologies respiratoires, les maladies cutanées causées par une déficience en zinc, les calculs urinaires, les allergies, les hernies ombilicales et même la fameuse épilepsie!

    LE COMPORTEMENT

    Il ne faut jamais négliger cette facette. Les troubles de comportement sont souvent la conséquence directe de la négligence d’éleveurs ou de producteurs plus désireux de développer l’aspect physique que l’aspect psychique de l’animal. Plus petit ne signifie pas toujours plus facile à éduquer!

    LES MALADIES HÉRÉDITAIRES LES PLUS FRÉQUEMMENT RENCONTRÉES SELON LES RACES

  • Bichon maltais: Problème cardiaque avec persistance du ducal artériosus

  • Caniche: Luxation de la rotule, problème de valvule cardiaque

  • Carlin: Problèmes oculaires avec présence de kérato-conjonctivite sèche

  • Cavalier King Charles: Problème de valvule cardiaque

  • Chihuahua: Luxation de la rotule

  • Lhasa apso: Problèmes oculaires avec présence de kérato-conjonctivite sèche

  • Pékinois: Luxation de la rotule

  • Poméranien: Problème cardiaque avec persistance du ducal artériosus

  • Shih Tzu: Problèmes oculaires et syndrome de kératopathie d’exposition

  • Teckel: Acanthosis negrican et pathologie des disques intervertébraux

  • Terrier de Boston: Syndrome brachycéphalique

  • Yorkshire: Luxation de rotule, shunt portosystémique, dysplasie de la rétine, collapse de la trachée

CONCLUSION

Il est important de comprendre que la miniaturisation des races n’est pas sans danger et qu’elle ne doit pas être confiée à n’importe quel «alchimiste» qui croit pouvoir changer les poils en or!

Les maladies héréditaires étant transmises par les parents, il convient, à l’achat d’un chien de race, de toujours connaître l’origine de l’animal, de s’assurer que l’éleveur a fait tout son possible pour dépister ces pathologies, que vous possédez des clauses de garantie et que vous pouvez demander à votre vétérinaire de porter une attention particulière à certaines de ces maladies.

Sachez que, si les petits chiens se vendent de plus en plus cher, ce n’est pas le prix d’achat qui est le plus élevé: c’est bien plus tard que vous devrez payer — sur les plans des émotions et de l’argent — pour compenser un minuscule gène défectueux!

http://fr.canoe.ca/

Le Saviez-Vous ► Sur cet atoll paradisiaque, on voit le monde en noir et blanc


Voir en noir et blanc, sans jamais admirer les couchers de soleil dans toute sa splendeur, les fleurs aux mille teintes, ces oiseaux colorés. Voir le jour serait difficile pour les yeux, alors que la nuit, la vision est à son meilleur. Beaucoup d’habitant quelque part sur une atoll dans le Pacifique vivent en noir et blanc.
Nuage

 

Sur cet atoll paradisiaque, on voit le monde en noir et blanc

 

Christelle Henault

C’est un atoll paradisiaque du bout du monde, avec ses plages de sable fin bordées de cocotiers, son lagon aux mille nuances de bleu et ses couchers de soleil flamboyants. Mais beaucoup des 250 habitants de Pingelap n’en percevront jamais le festival de couleurs. Sur cette petite île de l’archipel des îles Carolines (Etats fédérés de Micronésie), en plein Pacifique, près d’un individu sur dix vit sa vie en noir et blanc.

Ils sont atteints d’achromatopsie – en langue locale le maskun, la maladie des yeux éteints. Dans le reste du monde, cette affection congénitale touche 1 individu sur 50 000. A Pingelap, elle menace toutes les familles.

Au-delà de leur aveuglement aux couleurs et de leur faible acuité visuelle, les achromates sont surtout gênés par leur sensibilité extrême à la lumière. Le jour, ils fuient les rayons du soleil ou plissent les yeux pour tenter de s’en protéger. Seules la pénombre ou la tombée de la nuit les soulagent.

UNE MEILLEURE VUE DE NUIT

A mesure que l’obscurité croît, les achromates se déplacent avec plus d’aisance, raconte ainsi l’anthropo-neurologue américain Oliver Sacks dans L’Ile en noir et blanc (Seuil, 1997), récit de son voyage dans l’atoll micronésien.

« Chacun sait à Pingelap que ceux qui ont le maskun se débrouillent mieux lorsque la vision scotopique est requise – à l’aube, au crépuscule et au clair de lune –, c’est pourquoi les achromates travaillent souvent comme pêcheurs la nuit. Ils sont insurpassables dans cette tâche. »

Il n’en a pas toujours été ainsi sur l’atoll. Les premiers cas de cette étrange épidémie sont apparus vers 1820, puis ils se sont multipliés de génération en génération, suscitant de nombreuses légendes.

Oliver Sacks a ainsi entendu que « le maskun provenait d’une femme enceinte qui avait marché le long la plage en plein milieu du jour : le soleil ardent, estimait-on, pouvant en partie aveugler l’enfant dans la matrice ». Il y avait aussi, poursuit-il, « des préjugés tenaces, comme toujours avec les maladies, selon lesquels le maskun venait de l’étranger ».

Le mal aurait été ramené par des Pingelapiens qui avaient été contraints de travailler pour des Allemands dans les mines de phosphate de l’île de Nauru.

LÉGENDES POPULAIRES

Mais la plupart des mythes sont intimement liés à l’histoire de l’atoll de Pingelap et de son roi Mwahuele, survivant d’une terrible catastrophe naturelle.

En 1775, cette île, dont l’altitude ne dépasse guère les 3 mètres, est dévastée par un typhon. La grande majorité de ses 1 000 habitants périssent dans les vagues, ou succombent à la famine qui s’ensuit. Une vingtaine d’entre eux en réchappent, parmi lesquels de rares hommes, dont le roi Mwahuele. Sa vigueur et la bonne fécondité des femmes permettent de repeupler l’île rapidement… dans la consanguinité. Ce qui va faire son malheur à partir de la cinquième génération.

Les généticiens Irene Hussels et Newton Morton, de l’université d’Hawaï, qui ont séjourné à plusieurs reprises sur l’atoll pour reconstituer la chronologie des événements, ont montré à quel point les légendes populaires concordent avec l’arbre généalogique de ce qui est en fait une maladie génétique. Les premiers cas sont apparus chez deux des six enfants qu’a eus le roi Okonomwaun – un des descendants de Mwahuele qui a régné de 1822 à 1870 – avec sa femme Dokas.

UNIONS CONSANGUINES

Selon Hussels et Morton, dans un article paru dans l’American Journal of Human Genetics en 1972 :

« Le mythe veut qu’un dieu, Isoahpahu, tombé amoureux de Dokas, enjoignit au roi de la lui réserver. De temps en temps, Isoahpahu apparaissait sous les traits d’Okonomwaun et avait des relations sexuelles avec Dokas, engendrant des bébés atteints ; alors que les enfants normaux provenaient d’Okonomwaun. »

D’après les deux chercheurs, le roi Mwahuele, porteur sain de l’anomalie génétique de l’achromatopsie, a procréé avec trois femmes, elles aussi porteuses de la mutation. Cela a permis à cette pathologie rare d’émerger en quelques générations, et de prospérer au gré d’unions consanguines.

UN DEUXIÈME FOYER A ÉMERGÉ

Dans de telles maladies à hérédité autosomique récessive, deux parents porteurs d’une copie du « mauvais gène » ont un risque sur quatre de donner naissance à un enfant malade (porteur des deux copies du gène muté), et un sur deux d’engendrer un porteur sain comme eux. Aujourd’hui, parmi les 250 résidents de Pingelap, 5 % à 10 % sont achromates, et 30 % sont porteurs – des chiffres qui en font de loin le record mondial. Un deuxième foyer a émergé dans la vallée de Mand, sur la grande île voisine de Pohnpei, où des Pingelapiens ont émigré dans les années 1950.

Au fil du temps, plusieurs équipes médicales sont venues étudier cette concentration inédite de cas, d’abord sur le plan clinique puis génétique. En 1999, des chercheurs ont ainsi identifié la mutation en cause dans le gène CNGB3, déjà connu pour donner la maladie dans d’autres populations.

VERRES FILTRANTS

L’achromatopsie est due à une atteinte des cônes, l’un des deux types de photorécepteurs rétiniens. Principalement concentrées au centre de la rétine, ces cellules ultra-spécialisées assurent la vision des couleurs et l’acuité visuelle. Les autres photorécepteurs, les bâtonnets, sont quant à eux impliqués dans la vision crépusculaire.

Dans les pays développés, ces malades portent des verres filtrants et des dispositifs de grossissement, explique le professeur Christian Hamel, ophtalmologiste (Institut des neurosciences de Montpellier). Il précise par ailleurs que la perte de la vision des couleurs est rarement totale. Les familles peuvent aussi bénéficier d’un diagnostic prénatal. A Pingelap et dans la vallée de Mand, rien de tout cela. Comme le montre un reportage diffusé en 2008 dans l’émission télévisée « Thalassa », le maskun y est toujours perçu comme une fatalité. Depuis le départ des Américains, il y a une dizaine d’années, les enfants achromates ne portent même plus de lunettes.

http://www.lemonde.fr

Le girafon Marius exécuté malgré la révolte des internautes


Oui, je sais, je l’ai déjà dit, mais quand je lis des conneries de ce genre, j’ai une tendance à me répéter, je DÉTESTE les ZOOS. Que l’on ne vient pas dire que ceux qui gèrent des zoos aiment les animaux. C’est inimaginable ce qu’ils peuvent prendre pour décision
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Le girafon Marius exécuté malgré la révolte des internautes

 

Le girafon a fait l’objet d’une campagne importante su Internet. En vain. Photo : KELD NAVNTOFT / SCANPIX DENMARK / AFP

DANEMARK – Pour éviter la consanguinité des girafes, le girafon Marius, âgé d’un an et demi et en parfaite santé, a été abattu dimanche matin au zoo de Copenhague. Jusqu’au bout, les internautes s’étaient mobilisés sur la Toile pour le sauver.

 

La révolte des Internautes n’aura pas suffi. Le girafon Marius a été abattu à 9h20 ce dimanche matin au zoo de Copenhague, au Danemark. Ce dernier, âgé d’un an et demi, était pourtant en parfaite santé. Une aberration qu’avaient pointé de nombreux internautes et militants pour la cause animale, au Danemark et ailleurs. Dimanche matin, plus de 5200 d’entre eux étaient inscrits à un groupe Facebook appelé « Sauvez Marius ». Près de 3400 avaient signé une pétition en danois sur skrivunder.net, et plus de 26.000 une autre pétition, en anglais, surthepetitionsite.com. En vain.

Le zoo avait longuement expliqué sur son site internet mercredi qu’il n’avait pas d’autre choix que de ne pas laisser le girafon devenir adulte. Dans le cadre de l’Association européenne des zoos et des aquariums (EAZA), il est en effet tenu d’éviter la consanguinité entre girafes. Or, la castration a été jugée plus cruelle et aurait « des effets indésirables ». Et la réintroduction dans la nature est un processus qui a peu de chances de réussir et qui, dans le cas des girafes, n’est pas souhaité par les pays africains.

Des offres de « sauvetage » ignorées

Une autre solution aurait été de transférer le girafon dans un autre zoo. Mais Marius n’a pas pu trouver refuge dans l’un des autres établissements du réseau de l’EAZA, qui en compte 300, « pour des raisons génétiques », fait-on savoir.

Pourtant, le zoo de Frösö, à Östersund (Suède), qui n’est pas membre de l’EAZA, a révélé samedi au quotidien suédois Expressen avoir demandé sans succès à récupérer Marius. Samedi soir, le quotidien danois Ekstrabladet avait aussi rapporté les propos d’un imprésario danois installé à Los Angeles, Claus Hjelmbak, qui disait avoir trouvé un acheteur. Mais le zoo a fait savoir que sa politique était de ne pas vendre ses animaux.

Dépecé pour nourrir les fauves

Si les internautes sont montés au créneau, les deux principales associations de défense des animaux danoises, elles, sont restés muettes. A aucun moment, Dyrenes Beskyttelse (« protection des animaux ») et Anima (pour le véganisme) n’ont fait mention du sort de Marius sur leurs site ou par communiqué.

Marius a été exécuté avec un pistolet d’abattage en début de matinée. Une autopsie ouverte au public a eu lieu dimanche matin. L’animal finira dépecé pour nourrir les fauves.

« Cela s’est passé comme prévu », a indiqué le zoo. Triste fin pour le petit Marius.

http://www.metronews.fr/

Génétique: un bout d’orteil révèle l’histoire du genre humain


C’est fou ce qu’un orteil de quelques milliers d’années peut nous apprendre sur les origines de l’homme moderne … c’est à dire nous.
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Génétique: un bout d’orteil révèle l’histoire du genre humain

 

Photo Fotolia

À la fin de la Préhistoire, Néandertaliens et d’autres mystérieux groupes humains croisaient nos ancêtres Homo sapiens physiquement, et parfois sexuellement, dans des cavernes de Sibérie ou d’Europe. On ignore s’ils vécurent heureux mais on sait qu’ils eurent beaucoup d’enfants.

Et même si tous sont éteints, une partie de leur héritage génétique survit encore aujourd’hui en nous.

Cette histoire, c’est un petit doigt qui l’a dit. Plus précisément un petit bout de doigt de pied ayant appartenu à une dame Néandertal qui vivait voici 50 000 ans dans une caverne des monts de l’Altaï.

Des généticiens, lancés depuis 2006 sur les traces des Néandertaliens, sont parvenus à lire l’ADN de l’os et à reconstituer le génome de cette femme.

Leurs résultats, d’une précision sans précédent, éclairent d’un jour nouveau l’histoire des humains primitifs disparus mais aussi le melting pot génétique dont nous autres, humains modernes, sommes les héritiers.

A l’exception des Africains, tous les humains modernes ont ainsi dans leur génome 1,5% à 2,1% d’ADN légué par les Néandertaliens, selon ces nouvelles estimations.

Quant aux populations asiatiques et aux Amérindiens, environ 0,2% de leur génome a pour origine un lointain cousin de Néandertal, l’Homme de Denisova. Une proportion qui monte à quelque 6% pour les aborigènes d’Australie, les Papous de Nouvelle-Guinée et certaines îles d’Océanie.

Publiée mercredi dans la revue Nature, «l’étude montre à quel point l’histoire des humains et des hominines (leurs cousins disparus, ndlr) était compliquée à l’époque», résume l’un des auteurs, Montgomery Slatkin.

«Nous savons qu’il y avait beaucoup de croisements, et il y en a probablement eu d’autres que nous n’avons pas encore découverts», explique-t-il dans un communiqué diffusé par l’université de Californie, à Berkeley.

Néandertaliens et Dénisoviens pouvaient aussi s’accoupler entre eux: le premier a donné au moins 0,5% de son ADN à la lignée du second.

L’analyse ADN a aussi révélé la présence d’un quatrième larron dans cet imbroglio familial: le génome de l’Homme de Denisova contient 2,7 à 5,8% du génome d’un humain «archaïque», vieux d’au moins un million d’années, jusqu’alors inconnu au bataillon!

L’essence génétique de l’Homo sapiens

«Cette ancienne population d’hominines existait avant que les Néandertals, les Dénisoviens et les humains modernes ne se séparent», indique Kay Prüfer, de l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutionniste de Leipzig (Allemagne), auteur principal de l’étude.

«Il est possible que cet humain inconnu soit l’Homo erectus que l’on connaît par ses fossiles. D’autres études seront nécessaires pour confirmer ou infirmer cette éventualité», précise le chercheur.

En poussant plus loin la comparaison, les généticiens pensent même être parvenus à identifier les séquences génétiques propres aux humains modernes, à l’exclusion de tous les autres primates, grands singes, Dénisoviens ou Néandertaliens.

L’essence génétique de l’Homo sapiens tiendrait dans une liste «relativement courte» (87 gènes spécifiques et quelques milliers de variantes), selon Svante Pääbo, directeur de l’Institut Max Planck et pionnier de l’ADN ancien.

«C’est un catalogue de traits génétiques qui différencient les humains actuels de tous les autres organismes, qu’ils soient vivants ou éteints. Je crois qu’à l’intérieur se cachent certaines choses qui ont rendu possible l’énorme expansion des populations humaines, de leur culture et de leur technologie, au cours des 100 000 dernières années», dit-il.

«On ne peut pas pointer un gène du doigt et dire  »voilà ce qui est responsable du langage ou d’un autre trait dont les humains modernes ont l’exclusivité »», précise M. Slatkin. «Mais cette liste de gènes va nous renseigner sur les changements que la lignée humaine a connus, même si ces changements seront probablement très subtils».

Voilà pour la grande histoire de l’Humanité.

Pour la petite histoire, la propriétaire néandertalienne de l’orteil était peut-être le fruit d’une liaison incestueuse. L’étude démontre en effet que ses parents partageaient le même sang: demi-frère et demi-soeur issus d’une même mère, oncle et nièce, tante et neveu ou doubles cousins germains…

Cela n’est pas forcément la preuve de moeurs dissolues mais plutôt le signe que la densité de population chez les Néandertaliens et les Dénisoviens était très faible, ce qui aboutissait à des unions consanguines plus fréquentes qu’aujourd’hui.

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