Trump, un «danger pour la démocratie», s’alarme un sénateur républicain


À la façon que vont les choses pour le gouvernement américain, on peut se demander combien de personnes vont rester tout au long du mandat de Donald Trump, s’il réussit à faire ses 4 ans, alors que la première année est remplis de scandale, mensonges, d’accusations souvent à tort etc ..
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Trump, un «danger pour la démocratie», s’alarme un sénateur républicain

 

«Nous ne devons jamais trouver normal l'affaiblissement de... (PHOTO AP)

«Nous ne devons jamais trouver normal l’affaiblissement de nos idéaux démocratiques», a notamment déclaré Jeff Flake, mardi.

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Agence France-Presse
Washington

Le sénateur républicain de l’Arizona Jeff Flake a livré mardi une charge solennelle contre le président Donald Trump, dénonçant dans un discours extraordinaire son «mépris flagrant de la vérité», et le dévoiement du parti républicain dans l’ère actuelle.

La gorge nouée, le sénateur de 54 ans, un conservateur considéré comme pragmatique sur de nombreux sujets comme l’immigration, a annoncé depuis l’hémicycle du Sénat, à la surprise générale, qu’il renonçait à briguer un nouveau mandat lors des élections législatives de novembre 2018.

Déclarant refuser d’être «complice» d’un pouvoir qu’il considère indigne, Jeff Flake a décrit pendant 17 minutes le «danger pour la démocratie» représenté par la présidence Trump.

«Nous ne devons jamais trouver normal l’affaiblissement de nos idéaux démocratiques», a déclaré le sénateur. «Les attaques personnelles, les menaces contre les principes, les libertés et les institutions, le mépris flagrant de la vérité et de la décence, les provocations dangereuses pour des raisons le plus souvent mesquines et personnelles».

«Nous devons arrêter de faire comme si le comportement de certains au sein du pouvoir exécutif était normal», a-t-il dit. «Il n’est pas normal», a martelé Jeff Flake, décrivant un comportement «dangereux, scandaleux et indigne».

Puis il s’est interrogé sur les enfants américains grandissant dans la période actuelle.

«Quand la prochaine génération nous demandera, « Pourquoi n’avez-vous rien fait? » Que répondrons-nous?» s’est-il demandé.

«Le silence peut s’assimiler à de la complicité», a-t-il résumé. «J’ai des enfants et petits-enfants à qui rendre des comptes».

«Je ne serai ni complice ni silencieux», a conclu le sénateur. «J’ai décidé que je serai plus à même de représenter les habitants de l’Arizona et de servir mon pays et ma conscience en me libérant des considérations politiques (…) qui me forceraient à bien trop de compromissions sur les principes».

Jeff Flake avait déjà critiqué la dérive de son parti sous l’emprise de Donald Trump, notamment dans un livre paru cet été et intitulé, en anglais, La conscience d’un conservateur.

Il avait lui-même été critiqué par Donald Trump en août et septembre, le milliardaire ayant encouragé une candidature rivale aux primaires de l’an prochain.

Mais jamais Jeff Flake n’était allé aussi loin, dénonçant non seulement le risque pour son parti mais pour la démocratie américaine.

Il ajoute ainsi ses critiques à celles de John McCain, son collègue de l’Arizona, et du sénateur du Tennessee Bob Corker, qui lui aussi dénonce vertement la personnalité du président américain depuis qu’il a annoncé qu’il quitterait le Congrès l’an prochain.

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Le Saviez-Vous ► Comment la pizza est devenue un légume aux États-Unis


Pour moi, un légume ça pousse dans la terre, mais aux États-Unis à cause des compressions budgétaires (autour de 2011) et le lobbysme, la pizza est devenu étrangement un légume. Drôle de façon de lutter contre l’obésité
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Comment la pizza est devenue un légume aux États-Unis

 

Michel C. Auger

 Les membres du Congrès américain, qui sont au plus bas dans les sondages d’opinion, ont trouvé un nouveau moyen de se rendre ridicules en décrétant que la pizza était un légume.

En fait, la pizza s’est retrouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. À l’intersection des compressions budgétaires idéologiques, d’un processus législatif dépassé et de la force des lobbys.

Les compressions budgétaires

L’administration Obama avait proposé de limiter la malbouffe dans les cafétérias scolaires. Sauf qu’un repas bien équilibré coûte un peu plus cher que la restauration rapide. Quatorze cents de plus par repas, ce qui, en cinq ans, aurait tout de même coûté 6,8 milliards de dollars au trésor fédéral.

C’était trop pour les républicains au Congrès qui cherchent partout des moyens de réduire les dépenses, y compris dans les cafétérias scolaires. Alors, le meilleur moyen d’avoir plus de légumes, c’est de changer la définition d’un légume. C’est ainsi que la loi prévoit désormais que la sauce tomate présente sur une pointe de pizza lui permet de se qualifier comme une portion de légume.

Ce n’est pas la première fois qu’on essaie quelque chose du genre. Sous l’administration Reagan, il y a 30 ans, on avait tenté de considérer le ketchup comme un légume, pour les mêmes considérations budgétaires. Sauf qu’alors, le côté ridicule de l’affaire avait fait reculer les amis du ketchup…

Le processus législatif et budgétaire

La seconde difficulté est le processus législatif et budgétaire américain. La question de la pizza n’était qu’un petit article d’un énorme projet de loi budgétaire qui comptait des centaines d’éléments disparates.

Un membre démocrate du Congrès expliquait son vote avec candeur dans une entrevue télévisée : la loi comprenait aussi des projets auxquels il tient. Dans son cas, c’était une augmentation des budgets de l’aide juridique et des fonds pour des trains à haute vitesse.

« J’aurais pu voter contre la loi à cause de la pizza, mais cela aurait été voter contre ce pour quoi je me bats depuis des années. »

Les projets de loi budgétaires sont devenus des monstres législatifs qui comprennent des centaines, voire des milliers, d’articles et qui font l’objet d’un marchandage constant entre les partis et les divers comités du Congrès. On vote sur l’ensemble et pas sur chacun des éléments. C’est à prendre ou à laisser. Cela donne, à la fin, des aberrations – comme la pizza qui devient un légume –, qui sont dûment approuvées par le Congrès.

Les lobbys

Enfin, il y a les lobbys. On estime qu’il y a, à Washington, 22 lobbyistes pour chaque législateur. Les lobbys sont bien organisés, puissants et, depuis un récent arrêt de la Cour suprême, ils peuvent donner autant d’argent qu’ils le veulent à une campagne électorale.

Dans ce cas, les lobbys de la pizza et des frites congelées sont immédiatement intervenus. Tous les arguments étaient bons avec, au premier rang, la déréglementation chère aux républicains. Le gouvernement fédéral ne doit pas dire aux enfants et aux autorités locales ce qu’ils doivent manger ou servir dans les écoles.

Quand un lobbyiste dit cela, il peut souvent appuyer ses arguments avec une généreuse contribution à la caisse électorale du représentant du Congrès qui dira comme lui. Ou à celle d’un éventuel adversaire, si on a le malheur de lui tenir tête.

Évidemment, l’affaire de la pizza n’est qu’un petit exemple d’un processus législatif brisé et qui conduit aux pires aberrations. Ce n’est rien en comparaison à l’échec du « super comité », qui a échoué dans sa mission de trouver pour 1500 milliards de compressions budgétaires au cours des cinq prochaines années. Mais c’est le genre d’exemple dont le public se souvient.

C’est aussi ce qui fait que la popularité du Congrès comme institution est maintenant sous les 10 %. Il y a maintenant plus d’Américains qui croient qu’Elvis est vivant que de citoyens qui croient que leurs législateurs font du bon travail.

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