Comment Coca-Cola influence la recherche scientifique


Les recherches ne peuvent se faire sans argent, mais quand il est financé par des privés, il y a souvent des problèmes de transparence. Coca-Cola a financer des millions dans la recherche a la condition d’avoir le dernier mot sur les résultats. Il a le pouvoir d’annuler une recherche qui ne fait pas son affaire pour ne pas être publié. Coca-Cola n’est pas le seul à tricher de la sorte.
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Comment Coca-Cola influence la recherche scientifique


par Brice Louvet, rédacteur scientifique

Une étude nous dévoile que Coca-Cola a consacré des millions de dollars à la recherche scientifique, collaborant avec plusieurs universités. En revanche, des “petites lignes” les autorisaient à faire en sorte que certains résultats, qui n’allaient pas en leur sens, ne soient jamais publiés.

Les préoccupations liées aux conflits d’intérêts dans la recherche scientifique financée par le privé ont généré de plus en plus d’exigences en matière de divulgation d’informations. Car tout n’est pas transparent. Et certains en profitent, à l’instar de Coca-Cola. En témoigne une récente étude, publiée dans le Journal of Public Health Policy, signée de plusieurs universités associées à des militants de l’US Right to Know, une organisation à but non lucratif qui prône une plus grande transparence du système alimentaire.

Toujours lire les “petites lignes”

Dans le cadre de demandes “d’accès à l’information”, des chercheurs ont récemment pu analyser les contenus de plus de 87 000 pages de documents. Ils ont alors décelé la présence de cinq accords de recherche passés entre Coca-Cola et quatre universités : l’Université d’État de la Louisiane, de Caroline du Sud, de Toronto et de Washington. La plupart de ces accords visaient à mener des recherches sur les liens entre la consommation de boissons sucrées et les problèmes d’obésité. Sur le papier, rien de très surprenant. Mis à part les “petites lignes”.

On apprend en effet que Coca-Cola n’élabore pas n’importe quels contrats. L’enseigne se garantit en effet un accès rapide aux résultats de ces recherches, mais également la possibilité de refuser la divulgation des informations. Autrement dit, si les conclusions de telle ou telle étude ne sont pas en faveur de la marque, elles ne sont tout simplement pas publiées.

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Avec Coca-Cola, il faut toujours lire les “petites lignes”. Crédits : Pixabay

Plus de transparence

« Coca-Cola écrit dans certains de ses accords de recherche la capacité d’influencer, voire de supprimer ses projets de recherche. C’est très important, explique Gary Ruskin, codirecteur de l’US Right to Know. L’un des principes de la méthode scientifique est que les résultats des expériences ne sont pas prédéterminés. Toutefois, dans certains cas, Coca-Cola avait le pouvoir de déterminer à l’avance les résultats scientifiques, en ce sens qu’elle pourrait annuler les études si elles n’allaient pas en leur sens. Ce n’est pas de la science. On est dans le domaine des relations publiques ».

Bien que leur analyse se soit concentrée sur Coca-Cola, les chercheurs affirment que ces types de contrats ne sont pas propres à l’enseigne. Nous savons en effet que d’autres géants comme OM, Monsanto ou PepsiCo parrainent également des études sur la santé, liées à leurs produits. L’ingérence des sociétés privées dans la recherche scientifique étant aujourd’hui de plus en plus présente, les chercheurs appellent donc à une plus grande transparence des résultats. Ils demandent aussi à ce que toutes les études annulées soient publiées.

Source

https://sciencepost.fr/

Il est dangereux d’enquêter sur les activités d’Ivanka Trump en Chine


Trois activistes ont été accusés en Chine pour leur enquête de manière incognito sur le travail des employés d’une usine de chaussures vendues en ligne par Ivanka Trump. Les employés font des heures supplémentaires et sont payés moins que le salaire minimum et pour leur feuille de salaire montre un gros montant
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Il est dangereux d’enquêter sur les activités d’Ivanka Trump en Chine

Deng Guilian, la femme de Hua Haifeng, un des trois activistes arrêtés, le 6 juin 2017 à Ganzhou.

  • Par Cyrille Pluyette

Trois activistes qui avaient découvert des pratiques illégales dans deux usines chinoises produisant des chaussures pour la fille du président américain ont été arrêtés, selon l’association China Labor Watch.

Correspondant à Pékin

L’affaire va-t-elle raviver les tensions entre Pékin et Washington? Les trois militants arrêtés en Chine alors qu’ils enquêtaient incognito sur les conditions de travail dans des usines produisant des chaussures pour la ligne Ivanka Trump – la fille du président américain – sont dans une situation délicate. Ils risquent jusqu’à deux ans de prison s’ils sont reconnus coupables, a affirmé mercredi un responsable d’Amnesty International.

La Maison-Blanche a appelé la Chine à «libérer immédiatement» Hua Haifeng, Su Heng et Li Zhao, «ou au moins à leur offrir les protections juridiques auxquelles ils ont droit en vue d’un procès équitable».

 Loin de faire marche arrière, les autorités chinoises ont confirmé que les trois hommes, interpellés le mois dernier, étaient poursuivis pour utilisation de matériel d’enregistrement et d’espionnage, dans le but de découvrir des secrets industriels.

«Aucun pays n’a le droit d’empiéter sur l’indépendance judiciaire et souveraine de la Chine», a en outre déclaré le ministère des Affaires étrangères.

Les arrestations de militants, victimes d’une sévère répression ces dernières années, sont régulières en Chine. Mais c’est la première fois en 17 ans que des activistes de China Labour Watch (CLW), une association de défense des travailleurs basée aux Etats-Unis, sont détenus pour avoir enquêté sur des fournisseurs d’entreprises occidentales.

Conflits d’intérêts de la famille Trump

Toute la lumière n’a pas été faite sur cette affaire. Les autorités chinoises pourraient chercher à empêcher que ne soient révélées les conclusions de l’enquête, susceptibles de ternir la réputation du fournisseur, selon certains observateurs. Plusieurs experts estiment que ce type d’investigation est indispensable pour permettre aux entreprises occidentales de s’assurer que leurs produits sont fabriqués dans des conditions légales.

Selon CLW, les trois militants avaient découvert que deux usines de la société Huajian contraignaient leurs employés à effectuer des heures supplémentaires et les payaient à des salaires inférieurs au minimum légal. On leur remettait ensuite de faux bulletins de salaire, avec des montants plus élevés, pour maquiller cette pratique. La marque d’Ivanka Trump ne produit pas directement en Chine, mais a confié une partie de sa production à des entreprises qui font fabriquer dans ce pays des vêtements, des chaussures ou des sacs à main. Huajian réalise aussi des chaussures pour des entreprises comme Coach ou Karl Lagerfeld.

Il est difficile de savoir si cette affaire s’est envenimée parce qu’elle est liée à la fille du président américain. Elle met en tout cas à nouveau en lumière les conflits d’intérêts de la famille Trump. Et ce, même si Ivanka, qui travaille comme conseillère à la Maison-Blanche, a assuré – comme son père – avoir cédé la gestion quotidienne de ses entreprises à des proches. Pendant sa campagne électorale, le bouillonnant milliardaire n’avait cessé de dénoncer les sociétés qui délocalisent leurs activités en Chine, et accusé la deuxième puissance mondiale de voler les emplois des Américains

http://www.lefigaro.fr